Après une première saison de 12 épisodes diffusée plus tôt cette année, et visuellement convaincante à défaut d'être particulièrement mémorable scénaristiquement (c'est là tout le problème de proposer une suite de petits épisodes anecdotiques et superficiels destinés à un public jeune, alors que le produit de base est un jeu vidéo dur et éprouvant destiné aux joueurs éprouvés et nostalgiques de l'animation des années 30), la série Cuphead revient déjà sur Netflix pour une saison 2 de 13 épisodes, diffusée en août dernier...
Le Cuphead Show ! - saison 2 (The Cuphead Show, season 2 - 2022) :
Et honnêtement, j'ai fréquemment eu l'impression que la série se cherchait toujours, entre épisodes indépendants de 8 minutes (génériques exclus) bourrés de slapstick frénétique et criard, trop souvent anecdotiques et oubliables au possible, et quelques tentatives narratives plus ambitieuses - l'épisode 03, notamment, d'une durée proche de 20 minutes, envoie Mugman et Cuphead sur l'océan, à bord d'un bateau pirate, pour aider un capitaine à retrouver l'amour de sa vie, Cala Maria la méduse géante (doublée par Natasia Demetriou de What We Do in the Shadows) : il y a des chansons, des hommages à d'autres œuvres, c'est moins hystérique que d'habitude, bref, c'est plutôt sympathique.
Parce qu'à part ça, difficile de retenir grand chose de cette saison, tant bon nombre d'épisodes sont des prétextes pour réutiliser des visuels du jeu (c'est honnêtement un peu tout le concept de la série : reprendre les noms et les visuels du jeu pour en faire quelque chose de totalement différent).
Des épisodes qui, bien souvent, tiennent en une phrase : M&C s'évadent du pénitencier, M&C se disputent et chacun tente de trouver un remplaçant à l'autre, M&C visitent Candyland, M ne supporte plus la musique de la camionnette du vendeur de glaces, M & C apprennent le piano, M&C font une photo de famille, ou encore l'épisode de Werner, le rat teuton qui annexe la maison de Kettle "parce que les frontières ne sont pas fermées la porte n'est pas fermée" (tandis que Kettle répète encore et encore que laisser les frontières ouvertes la porte ouverte, c'est inviter tous les parasites, les mouches clochardes et les rats à entrer et à piller les réserves de nourriture de la maison).
Peu probable que les scénaristes aient voulu faire passer là le moindre message (c'est simplement un portage du boss du jeu, à la base), mais l'épisode pouvant être interprété sous divers angles radicalement opposés (certains plus problématiques que d'autres), difficile de ne pas en sortir sans lever un sourcil dubitatif.
Quant au côté continuité, il est à nouveau très peu présent. Comme je le mentionnais, M&C s'échappent du pénitencier en début de saison, se font embarquer juste ensuite dans une folle escapade par Chalice, qui révèle alors être capable de devenir un fantôme (?)... mais qui disparaît aussitôt pendant tout le reste de la saison, ne faisant son retour que dans l'épisode 09, un épisode de chasse aux fantômes.
Le diable (incompétent), lui, réapparaît dans l'épisode 08, un peu plus long, et convoque ses pires démons pour vaincre M&C, puis dans l'ultime épisode de la saison, pour kidnapper Mugman en échange de sa fourche, dérobée par Cuphead.
Une fin en cliffhanger, pour une saison qui ne change guère : on sent, au travers de certains clins d'œil ou d'éléments de récit, que l'équipe créative connaît et respecte ses classiques, mais le tout se marie étrangement mal au rythme et à l'animation modernes de la série, et au postulat récurrent "Mugman et Cupman sont frères, ils se disputent tout le temps, c'est trop drôle".
Ça plaira probablement aux plus jeunes (qui sont la cible de la série), les adultes resteront plus dubitatifs.
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