There can only be one... Et comme Sygbab conclue vaillamment cette nouvelle intégrale hebdomadaire, ce sera sûrement lui !
Highlander, saison 6 (Highlander : The Series, season 6 - 1997-1998) :
Immortel âgé de plus de quatre cent ans, Duncan MacLeod (Adrian Paul) doit faire face au démon Ahriman, qui a déjà coûté la vie à Richie...
Ou plutôt, The Raven - Saison 0, comme on le verra plus bas...
Après une fin de saison 5 un peu lamentable, le début de celle-ci n'est pas tellement plus glorieux (NDLurdo - la saison 5 était censée être la dernière de la série, et la saison 6, raccourcie, a été bricolée à l'arrache, dans la précipitation, et sans la moitié de la distribution, engagée dans d'autres projets). Le double épisode qui voit Duncan combattre le démon qui l'a poussé à tuer Richie est ainsi un concentré de toutes les mauvaises idées possibles, d'autant que le sujet ne cadre pas du tout avec la série.
Son ancrage dans le monde du fantastique par la seule existence des immortels était largement suffisant, il n'était pas nécessaire d'introduire l'idée que l'un d'entre eux soit un élu destiné à combattre un démon millénaire, à plus forte raison quand aucun élément ne pouvait le laisser supposer auparavant, et que cela rend débile même les personnages les plus raisonnables (au hasard : Joe, qui accepte d'aider Duncan juste parce qu'il lui fait confiance et que ce dernier ne peut pas être fou).
Le Dark Quickening ou le cristal qui rend supposément les humains immortels et les immortels potentiellement invincibles étaient des éléments bien plus intéressants à creuser pour étoffer la mythologie, malheureusement ce potentiel n'a jamais été exploité... De la même manière que l'absorption des pouvoirs et des connaissances d'un adversaire terrassé n'a jamais vraiment été utilisée, alors qu'il y avait de quoi se pencher sur les conséquences au niveau de la personnalité du vainqueur.
Cette incapacité à aller au bout des idées développées est le plus gros défaut de la série. Les situations mises en place ont toujours été désamorcées sans réelle explication, et le statu quo reprend très vite droit de cité, de manière à garder une formule classique.
C'est le cas ici aussi, et c'est encore plus compliqué de trouver un réel intérêt dans la mesure où Duncan devient quasiment un personnage secondaire pour laisser la place à des immortelles, qui toutes donnent l'impression de passer un casting pour jouer dans le spin-off à venir (la série The Raven, mettant notamment en scène Amand,a a connu une unique saison dans la foulée de l'arrêt de Highlander).
(NDLurdo - ce n'est pas qu'une impression, puisque c'était exactement ça : la production tentait justement de trouver un moyen de prolonger la franchise tout en remplissant leur quota d'épisodes saisonniers sans Adrian Paul)
Bien évidemment, la plupart d'entre elles connaissent le natif des Highlands, voire ont eu une relation avec lui : le manque d'originalité est criant. Quitte à tenter de faire accepter ce concept, il aurait été plus judicieux de présenter une immortelle qui ne tombe pas sous son charme afin de construire un personnage fort.
Le générique fait également partie des mauvaises pioches et ce pour plusieurs raisons. Pour commencer, la voix-off de Dawson est en décalage complet avec son statut d'observateur puisqu'il passe son temps à faire de l'ingérence dans les affaires des immortels - notamment lorsqu'il s'agit de Duncan -, ce qui ne manque pas de nuire à la crédibilité de l'ensemble, ainsi qu'à la cohérence et la logique internes de la série.
Ensuite, Amanda et Methos y sont intégrés alors qu'ils sont relégués au troisième plan tant leurs apparitions sont sporadiques. Fort heureusement, ils sont présents dans le double épisode final.
Cet épilogue est en revanche réussi, d'une certaine manière. En mettant de côté le concept un peu bancal du what if et le rôle de Fitz, faire comprendre à Duncan qu'il a changé la vie des gens qu'il a croisés est une conclusion parfaite pour répondre à sa lassitude de voir mourir les êtres chers qui l'entourent, la plupart du temps à cause de lui.
Témoin de l'évolution de l'humanité, il a fat l'expérience de ce qu'elle offre de plus beau comme l'amour et l'amitié, et ce qu'elle a de plus horrible en ayant participé à de nombreuses guerres. Il n'a pas toujours été du bon côté et s'est rendu coupable de nombreux actes qui ne font pas de lui un héros, mais il s'est construit au fil des siècles et a su tirer des enseignements de tout ce qu'il a traversé pour se forger un code d'honneur auquel il ne déroge jamais.
S'il irrite parfois son entourage à cause de cette inflexibilité, il suscite l'admiration et est une véritable source d'inspiration. Même Methos vient le sauver, alors que c'est un individualiste forcené prêt à tout pour survivre. C'est dire.
C'était un moindre mal de terminer la série sur une bonne note, en évoquant les bons moments et en proposant un dernier combat bien rythmé. À ce niveau, la progression fut spectaculaire tout au long des saisons, au point qu'il n'est pas difficile de croire que Duncan est un maître dans le maniement de l'épée tant Adrian Paul est convaincant, de même que certains de ses opposants.
C'est ce qu'il faut retenir : Highlander est une série sympathique avec des personnages dans l'ensemble attachants, des flashbacks qui permettent de visiter toutes les époques et des combats divertissants. Mais il ne faut rien en attendre de plus, car le concept n'est jamais poussé jusqu'au bout. C'est une histoire de verre à moitié vide ou à moitié plein : soit on accepte de se contenter de ce qui est proposé, soit on a le sentiment d'un sacré gâchis.
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