Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Suitable Flesh (2023) :
Lorsque sa collègue et meilleure amie Elizabeth Derby (Heather Graham) est internée pour avoir massacré l'un de ses patients, le Dr Daniella Upton (Barbara Crampton) tente de comprendre ce qui a pu lui arriver. Beth lui raconte alors comment elle a rencontré Asa Waite (Judah Lewis), son patient, persuadé d'être régulièrement possédé par son père (Bruce Davison), qui tenterait de quitter son propre corps malade...
Un film écrit par le coscénariste des films de Stuart Gordon (et de Ghoulies II), tourné par le réalisateur de Détour Mortel 2 et de Chillerama, produit par Barbara Crampton, et qui se veut une suite spirituelle aux adaptations de Lovecraft de Gordon et Yuzna : une version modernisée de La Chose sur le seuil, délibérément drapée dans tous les atours de ces adaptations des années 80-90, avec un certain côté ludique qui n'est pas désagréable... mais ça s'arrête là.
La relecture de Lovecraft est efficace, joliment sanglante, et le ton décomplexé des films de Gordon & co reste présent, mais le film flirte un peu trop avec l'hommage stylistique au genre, quitte à basculer dans le mauvais pastiche : il faut dire que les scènes de sexe 90s sur fond de saxo langoureux font grincer des dents plus qu'autre chose, d'autant que Graham et Lewis n'ont pas grande alchimie.
C'est vraiment une question de dosage, en fait, et ce Suitable Flesh m'a semblé un peu trop racoleur, un peu trop 90s, un peu trop approximatif çà et là, pour me convaincre.
Amusant, sans plus.
3/6
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- Total Copy : des scientifiques étudient une étrange forme de vie humanoïde qui imite ce qu'elle voit...
Sous la forme d'un reportage télévisuel, un fil conducteur assez classique et sans surprises, signé David Bruckner.
- No Wake :un groupe de jeunes part camper au bord d'un lac, mais devient alors la cible d'un tireur fou... qui ne parvient pas totalement à les tuer.
Pas désagréable, mais principalement pour son rebondissement surnaturel en cours de route, et ses effets sanglants.
- God of Death :un séisme frappe le Mexique en plein tournage d'une émission matinale, et les sauveteurs et le caméraman sont contraints de se réfugier sous terre pour fuir... jusqu'à trouver un ancien temple précomolombien.
Changement de pays et de langage pour ce segment en espagnol qui se regarde, mais qui n'est pas toujours ultra crédible (la suspension d'incrédulité est mise à rude épreuve) et avec de la nudité totalement gratuite.
- TKNOGD :une performance artistique néoluddite tourne à la tragédie quand les invocations moqueuses faites au dieu de la technologie finissent par réveiller une entité en colère...
Un peu longuet dans son aspect performance artistique, et sans grande surprise, mais avec un final joliment sanglant et spectaculaire.
- Ambrosia :une famille aux mœurs très particulières est cernée par la police alors qu'elle célébre le passage à l'âge adulte de l'une d'entre eux...
La suite-surprise de No Wake, mais du point de vue de la tueuse. Assez nerveux (c'est une grosse fusillade), à défaut d'être particulièrement surprenant une fois que l'on comprend où ça va (le pistolet à eau).
- Dreamkill :un policier reçoit des VHS prémonitoires lui montrant des meurtres plusieurs jours avant que ceux-ci ne se produisent...
Scott Derrickson à la barre pour un segment assez long et, malheureusement, assez convenu, à mi-chemin entre le slasher et l'enquête policière. On perçoit bien les intentions de tout le monde derrière la caméra, mais il y a un côté un peu trop cheap dans tout ça, et les motivations du tueur, ainsi que sa force herculéenne, semblent un peu aléatoires.
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Dans l'ensemble, une anthologie V/H/S qui n'est pas exceptionnelle, mais qui a le mérite d'être qualitativement plus homogène et efficace que certaines des versions précédentes. Cela dit, même si le cadre des années 80 est plus sympathique et bigarré que les années 90 ou ultérieures, il reste tout de même un certain goût d'inachevé ou d'inabouti, çà et là...
3.5/6
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Pet Sematary - Bloodlines (2023) :
En 1969, alors qu'il est sur le point de quitter sa ville natale de Ludlow avec sa petite amie Norma (Natalie Alyn Lind), Jud (Jackson White) apprend le retour de Timmy (Jack Mulhern), un ami d'enfance réputé perdu au Vietnam. Mais Timmy semble différent, violent et agressif, et bien vite, Jud découvre l'existence d'un sinistre secret local transmis de génération en génération : celui du Simetierre pour animaux tout proche, capable de ramener les morts à la vie... mais différents.
Suite/préquelle du Simetierrequelconque de 2019, ce Bloodlines n'est, ni plus ni moins, qu'un film qui serait directement sorti en DTV avant l'ère du streaming : personne ne demandait particulièrement à ce que le film voie le jour, il tente de donner des explications sur le pourquoi du comment du Simetierre (ce qui a un peu l'effet inverse, en fait, puisqu'il fait du Simetierre un lieu positif où les natifs-américains se protégeaient d'un Mal ancien à l'aide des esprits des animaux... uh ?), les morts sont immédiatement ramenés à la vie et transformés en semi-Deadites agressifs décomposés, le script ne semble avoir qu'une seule idée (un vague propos sur le Vietnam, la guerre, le PTSD) qui n'aboutit à rien, David Duchovny fait presque de la figuration, et on a constamment l'impression que des pans entiers du scénario ont été coupés au montage, surtout vers la fin.
Bref, sans être une catastophe industrielle, ce n'est pas bon, ce n'est pas intéressant, ce n'est pas tendu ou inquiétant... et la faute en revient totalement à la réalisatrice (une débutante derrière la caméra, scénariste de Sierra Burgess is a loser), au scénariste (du remake de l'Échelle de Jacob, entre autres), et à la post-production.
1.75/6 (le flashback au 17e siècle est étrangement réussi, par contre, j'aurais préféré voir un film entier là-dessus)
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Five Nights at Freddy's (2023) :
Agent de sécurité élevant seul sa petite sœur repliée sur elle-même et ayant besoin d'argent, Mike (Josh Hutcherson) accepte une offre d'emploi recommandée par son conseiller (Matthew Lillard) : surveiller, de nuit, les locaux abandonnés de la pizzeria Freddy Fazbear's Pizza Place. Mais rapidement, Mike va découvrir qu'entre rêves étranges et robots animatroniques semblant capables de se mouvoir, ce nouveau poste est loin d'être de tout repos...
Une adaptation Blumhouse de la franchise de jeux vidéos FNAF, que je connais principalement par quelques vidéos YouTube, mais dont j'ai tout de même saisi les grandes lignes. À l'identique, j'ai aussi conscience que la franchise, initialement horrifique, est progressivement devenue un mastondonte du genre, tout en visant un public de plus en plus jeune et friand d'une horreur rigolote et cartoony.
C'est probablement la raison pour laquelle cette adaptation est aussi peu satisfaisante. Trop longue, elle s'embourbe dans une mise en place interminable (une vingtaine de minutes), et surtout, elle échoue totalement à susciter la moindre tension pendant près de 80 minutes, trop affairée à reproduire fidèlement l'univers de la franchise, ses animatroniques colorés, ses content creators (le caméo de MatPat, qui débite sa catchphrase... mouais), etc, sans vraiment créer le moindre suspense.
La faute, donc, à ce personnage principal toutélié à la truelle à la mythologie FNAF, au rythme mollasson et épisodique du récit (qui alterne entre vie de famille avec sa sœur, et nuits assez calmes au restaurant/rêves pas très intéressants), à un ton qui se retrouve le postérieur entre deux chaises, tour à tour ultra-sérieux avec une interprétation bizarrement intense (la fliquette), et à la limite de la parodie (la tante, son avocat, tout ça), et à un film qui ne bascule que dans l'horreur (pg-13 et safe) que pendant 10 minutes, à la fin, sans réelle menace puisque Freddy et ses amis ne sont finalement pas bien méchants.
Vraiment pas top, tout ça.
2/6
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L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Interview with the Vampire, saison 1 (2022) :
Plusieurs décennies après leur premier entretien, qui s'était terminé dans le sang, Louis (Jacob Anderson) retrouve le journaliste Dan Molloy (Eric Bogosian) et lui propose de reprendre tout de zéro, pour lui raconter la vérité à son sujet : comment il a rencontré Lestat de Lioncourt (Sam Reid) au début du XXe siècle, comment il est devenu vampire, et comment cela a bouleversé son existence...
Une relecture plus contemporaine et moderne du roman d'Anne Rice, qui déplace dans le temps le récit original, et met l'accent sur des thématiques d'actualité, un peu comme Watchmen ou Lovecraft Country l'ont fait en leur temps - à savoir l'oppression des minorités raciales et sexuelles, qui deviennent ici des thématiques récurrentes de la série.
Pas forcément surprenant, puisque les récits d'Anne Rice étaient riches en sous-entendus et en second degré de lecture, mais AMC fait ici le choix d'aborder frontalement tout ça, pour le meilleur et pour le pire, en 7 épisodes d'une cinquantaine de minutes.
Et honnêtement, passé le premier épisode qui m'a laissé mitigé (les premières apparitions de Lestat, ses cheveux, son accent français très mauvais, l'illustration musicale envahissante, le décor très studio de l'appartement à Dubai), le tout se regarde plutôt bien, porté par une remise en perspective très intéressante (Louis est un menteur, il n'est pas un narrateur fiable, et Daniel Molloy passe son temps à l'interrompre et à souligner ses contradictions) qui apporte un nouvel éclairage à tout ça.
Alors ce n'est pas parfait : le couple Lestat/Louis frôle parfois le cliché du couple gay qui se dispute (Molloy le souligne d'ailleurs une ou deux fois), d'autant que Sam Reid (excellent au demeurant) appuie parfois un peu trop sur le côté maniéré flamboyant de Lestat, la série est parfois très gratuitement gore, et le personnage de Claudia (Bailey Bass) pose problème pendant un certain temps.
Ce qui n'est pas étonnant, en soi : à la base, le personnage de cette fillette vampire de cinq ans, condamnée à ne jamais grandir physiquement malgré des désirs et des pulsions de femme adulte, est globalement inadaptable tel quel. Mais la série tente ici d'avoir le beurre, l'argent du beurre, etc, en rejouant la même partition, mais en en faisant une adolescente de 14 ans (jouée par une Bailey Bass de 18-20 ans qui fait son âge) - ce qui, immédiatement, rend tout le dilemme du personnage instantanément caduque.
On se retrouve ainsi, pendant une poignée d'épisodes, avec une Bailey Bass dans des tenues enfantines, contrainte de surjouer l'immaturité et un comportement d'enfant de 8 ans, qui sautille et glousse constamment, qui se plaint de ne jamais pouvoir connaître l'amour ou le sexe à cause de son âge physique (euh, 14 ans, pendant très longtemps, c'était l'âge du mariage... et le problème se pose encore moins vu le physique de l'actrice) et qui finit par se faire violer lors d'une fugue.
Pas vraiment un succès, sur ce front, mais Bass fait de son mieux, et s'avère une Claudia très efficace lorsque son personnage évolue et devient manipulateur et vengeur. Dommage qu'elle soit remplacée par une autre actrice dans la prochaine saison, pour des raisons mystérieuses.
Reste que la série, dans son ensemble, est assez réussie : le budget est là, l'atmosphère de la Nouvelle-Orléans aussi, les acteurs se donnent complètement à leur rôle, et l'angle du narrateur constamment remis en question est vraiment le point fort du programme, bien interprété et relativement tendu. Une bonne surprise, dans l'ensemble, même si je ne suis pas sûr que la saison 2, avec son casting et ses changements de direction inhérents au récit, parviendra à confirmer la tendance...
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Traquée (No One Will Save You - 2023) :
Dans sa bulle, Brynn (Kaitlyn Dever) vit isolée de sa communauté depuis un certain incident qui la hante... jusqu'au jour où sa maison reçoit la visite d'extraterrestres agressifs. Elle en réchappe miraculeusement, mais réalise bien vite que les aliens qui l'ont attaquée ont des vues sur toute la ville - voire sur toute la planète.
Un thriller de science-fiction/survival plutôt ambitieux (quasiment pas de dialogues du début à la fin), bien interprété (Dever est excellente), inventif et plutôt convaincant, du moins, dans sa première heure : ça ne perd pas de temps à se mettre en route, c'est assez tendu, et globalement, ce n'est pas désagréable du tout, même si certains choix ne plairont pas à tout le monde.
Les aliens, notamment, sont rapidement montrés à l'écran, et dans leur forme bipède, ils avancent de manière saccadée, assez peu naturelle : c'est clairement un choix délibéré, mais ça a l'inconvénient de donner par moments un côté fauché et daté à ces animations ; et lorsque le métrage atteint son dernier quart d'heure, l'absence de dialogues et la volonté de tout faire passer par les images deviennent un peu plus handicapants, forçant des répétitions visuelles, des scènes redondantes, et une conclusion moins pertinente et profonde qu'elle ne pense l'être.
Résultat inégal, donc, mais ça reste intéressant à suivre.
3.75/6
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The Haunting of the Queen Mary (2023) :
En 1938, à l'occasion du bal costumé d'Halloween, un couple de basse extraction, David (Wil Coban) et son épouse Gwen (Nell Hudson), diseuse de bonne aventure, parviennent à aborder, déguisés, certains des passagers les plus prestigieux du RMS Queen Mary, avec leur fille Jackie (Florrie Wilkinson). Mais cette imposture tourne vite au massacre lorsque David, possédé par un esprit maléfique, s'en prend aux passagers. De nos jours, Anne (Alice Eve) et son ex-compagnon Patrick (Joel Fry), accompagnés de leur fils Lukas (Lenny Rush), montent à bord du navire-musée pour proposer au Capitaine Bittner (Dorian Lough) un projet de visite 3D, afin de relancer l'intérêt du public pour le bateau. Les deux époques vont alors se mêler, alors que Lukas est possédé par l'esprit de Jackie, et va se trouver au centre d'une spirale infernale mêlant esprits vengeurs, sacrifice humain et phénomènes paranormaux...
Un film de hantise (mâtiné, brièvement, de slasher) anglais assez frustrant car possédant un cadre plutôt unique, bourré d'idées scénaristiques, mais totalement dévoré par un manque de recadrage et de maîtrise de la production : le film dure ainsi plus de deux heures, deux heures pendant lesquelles le scénario passe constamment d'une époque à une autre, se livre à de longues digressions documentaires (insertion de séquences documentaires, d'images d'époque, etc) et autres (un numéro de claquettes avec "Fred Astaire"), et ressemble très (trop) souvent à un projet de passionné qui n'aurait jamais dû être produit tel quel, sans un bon élagage du script.
Ce Haunting of the Queen Mary s'éparpille en effet tellement que les personnages en viennent à être sous-développés, à avoir des réactions étranges (parfois expliquées ultérieurement en flashback, parfois non), à devenir antipathiques, bref, la caractérisation souffre beaucoup de ce récit brinquebalant, dont ne sortent indemnes que les deux enfants (finalement assez peu présents).
Niveau formel, il y a là aussi quelques jolis plans et mouvements de caméra, ainsi qu'une gestion compétente de l'espace du navire, et les effets sont assez réussis, mais là aussi, le réalisateur de Dracula Untold noie ses bonnes idées dans un trop plein de tout, qui dilue l'efficacité du métrage et frustre.
Dans l'ensemble, donc, ce n'est pas inintéressant, mais c'est tout de même globalement inabouti.
2.5/6
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Arthur, malédiction (2022) :
Depuis sa plus tendre enfance, Alex (Mathieu Berger) est ultra-fan d'Arthur et les Minimoys, et pour son 18e anniversaire, sa bande d'amis - Samantha (Thalia Besson), Mathilde (Lola Andreoni), Jean (Yann Mendy), Renata (Jade Pedri), Maxime (Vadim Agid), Dominique (Marceau Ebersolt), Douglas (Mikaël Halimi) - emmène le jeune homme dans la maison abandonnée où les films ont été tournés. Mais rapidement, la situation dégénère et vire au bain de sang...
Parce qu'au point où il en est, Luc Besson n'a plus rien à perdre, le voilà qui revient (en tant que producteur et scénariste, mais aussi réal de seconde équipe, à en croire certaines rumeurs) sur sa franchise Arthur et les Minimoys (dont j'ignore absolument tout, mais dont les extraits visibles ici ne donnent vraiment pas envie d'en savoir plus, entre le doublage médiocre, les clichés et les images de synthèse datées), la présentant comme une œuvre fondatrice et culte, incontournable pour de multiples générations d'enfants (sérieux ?), et la déclinant en mode slasher horrifique (avec sa fille dans l'un des rôles principaux - le rôle forcément le plus sexualisé à l'écran) tourné entre deux confinement pandémiques.
Un métrage techniquement médiocre (au mieux), probablement aussi conçu pour donner du travail aux étudiants de l'école de cinéma de Besson, et qui souffre donc d'innombrables défauts techniques, ici au niveau de la caractérisation inexistante, brouillonne ou clichée, là des faux-raccords, ailleurs des mouvements techniques approximatifs, ou encore de l'insertion de stock-shots animaliers hors-sujet, çà et là.
Le pire, c'est que l'interprétation naturelle des jeunes, à la limite de l'improvisation, finit par se détériorer (pour certains) quand la "terreur" arrive enfin, et toute la partie slasher finit par être pénible, dénuée de la moindre inventivité ou du moindre intérêt.
Bizarrement, la toute fin, qui sombre dans le grand n'importe quoi, laisse apparaître un script à deux doigts de la parodie - ce qui aurait pu fonctionner, si tout le reste du film avait eu le même ton. Mais non, on nous explique très sérieusement, in fine, que tout ça, c'est la faute de jeunes de banlieue désœuvrés qui font du roleplay et décident de s'affronter mutuellement le week-end... en costumes d'Arthur et les Minimoys (!).
Mébiensûr.
1.5/6
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Archive 81, saison 1 (2022) :
Lorsqu'il est engagé par le patron d'une mystérieuse multinationale (Martin Donovan) pour restaurer les bandes vidéos du projet de Melody (Dina Shihabi), apprentie documentariste disparue, qui porte sur un immeuble ayant mystérieusement brulé, Dan (Mamoudou Athie) ne se doute pas qu'il va être embarqué dans une sombre conspiration surnaturelle...
Seule et unique saison de cette anthologie américaine basée sur le podcast du même nom, développée et produite par James Wan et par la scénariste de The Haunting of Molly Hartley, The Boys, et Vampire Diaries, Archive 81 propose 8 épisodes d'une petite heure pour développer une histoire de secte quasi-lovecraftienne, pas forcément inintéressante, mais dont la forme hésitante et éparpillée fait qu'au final, le tout ne m'a pas vraiment convaincu.
La série semble en effet ne pas vraiment savoir sur quel pied danser, formellement parlant : sur un postulat assez classique de found footage (le protagoniste qui regarde de vieilles bandes et découvre un mystère surnaturel et sinistre qui finit par le concerner, c'est de la mise en place classique d'anthologie à la V/H/S, par exemple), le programme change régulièrement de style visuel et de point focal, passant d'une mise en scène de found footage (mal cadrée, tremblotante, neigeuse, pseudo-documentaire) à un récit au format plus traditionnel dans le présent ou dans le passé, puis présentant des scènes du point de vue de personnages extérieurs à tout ça, ou même utilisant l'artifice du flashback dans son avant-dernier épisode (un épisode dans les années 20, totalement inutile et répétant des informations déjà fournies).
Le résultat, narrativement parlant, c'est un récit très redondant (on nous présente des informations ou des images d'un certain point de vue, on les répète ultérieurement dans un autre cadre, on les réitère à nouveau sous une autre forme), bourré d'exposition balourde, à la caractérisation évidente et simple, qui tente de mêler les genres et les tons (les épisodes s'ouvrent sur des extraits d'actualité, des publicités, etc, parfois inutiles, parfois redondants), mais ne les laisse jamais véritablement s'établir ou respirer.
D'un côté, on a Dan, isolé, qui regarde les vidéos dans le présent et sombre lentement dans la paranoïa, de manière très classique... sauf qu'en fait d'être isolé, il reste constamment en contact avec son meilleur ami qui l'aide dans son enquête, il reçoit la visite fréquente de son employeur ou de la gardienne des lieux, il adopte un rat (qui est oublié en cours de route par les scénaristes), bref, le sentiment d'isolation et d'opression est peu présent.
De l'autre côté, dans le passé, on a Melody, toujours fébrile, qui s'installe dans un immeuble à la recherche de sa mère biologique, se mèle de ce qui ne la regarde pas, se promène constamment caméra allumée au point et se fait manipuler de bout en bout par les autres occupants du bâtiment : un personnage un peu agaçant, qui prend des décisions improbables, a des réactions toujours un peu trop intenses, un peu trop impulsives, et qui est affublée d'une meilleure amie lesbienne sarcastique rapidement soûlante.
Deux personnages principaux qui évoluent en parallèle dans des intrigues très dérivatives et balisées, voire prévisibles (encore un problème du scénario, qui répète et surligne tout, ce qui fait que le spectateur a vingt longueurs d'avance sur les protagonistes, et que les rebondissements et révélations tombent bien à plat) et qui ne sont réellement intéressants que lorsque les frontières du temps deviennent poreuses, et qu'ils parviennent à communiquer.
Le reste du temps, c'est assez plan-plan et peu original : des cultistes qui vénèrent un "démon" et tentent de le faire entrer dans notre monde, d'innocentes victimes choisies pour leurs talents psychiques, le passage d'une comète, de la moisissure aux effets toxiques et hallucinogènes, ça fait illusion le temps de quelques épisodes, mais rapidement, on s'aperçoit (pour peu qu'on soit un peu amateur de genre) que la série se contente de dérouler des éléments bien éprouvées, sans avoir la structure, l'efficacité, la rigueur ou l'atmosphère nécessaires pour que cela passe.
D'autant que, pour ne rien arranger, la série a ponctuellement un problème d'efficacité visuelle : que ce soit le rendu des vieilles bandes (parfois trop nettes, trop "images modernes soumises à un vieillissement artificiel") ou ceux du démon (un mec en costume de latex, façon extraterrestre d'Independence Day maladroitement incrusté dans des images de neige à l'écran), ce n'est pas totalement abouti, et fréquemment, cela fait décrocher le spectateur, cassant par la même occasion le suspense ou la tension.
Alors pour compenser, la série insiste lourdement sur une illustration musicale dissonante et hypnotique, façon Philip Glass, mais cela ne parvient pas à compenser les nombreuses grosses ficelles du récit, et sa dernière ligne droite bordélique, qui vire presque au Stranger Things, se conclue sur une queue de poisson vraiment maladroite (qui repose sur les tours du 11/09).
Bref. Archive 81 avait du potentiel, et ça fait presque illusion (la série a eu beaucoup de critiques enthousiastes, outre-atlantique), mais je n'ai jamais pu chasser cette sensation d'approximation et de déjà vu, du début à la fin, sans que le programme ne parvienne jamais à réellement susciter l'angoisse ou la tension.
Dommage.
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1899, saison 1 (2022) :
En 1899, à bord du Transatlantique Kerberos, l'équipage (Andreas Pietschmann, Tino Mewes, Isaak Dentler) et un groupe de passagers en provenance d'horizons différents (Emily Beecham, Aneurin Barnard, Miguel Bernardeau, José Pimentao, Isabella Wei, Gabby Wong, Yann Gael, Mathilde Ollivier, Jonas Bloquet, Maciej Musial, Clara Rosager, etc) sont confrontés à des phénomènes mystérieux lorsqu'ils croisent le chemin du Prometheus, un autre navire de la même compagnie, abandonné au milieu de l'océan, et qu'il y retrouvent un garçonnet muet et abandonné (Fflyn Edwards)...
Mouais. Voilà peu ou prou l'impression qui me reste au sortir de cette nouvelle série des créateurs de Dark, série Netflix auréolée de succès et d'une réputation flatteuse (que je n'ai pas vue), alors même que tout dans 1899 me prédisposait à apprécier.
Mais non, au final, j'en ressors très mitigé, et comme il va être très difficile de discuter des problèmes de la série sans spoiler, je préviens d'avance : SPOILERS.
Car très vite, il apparaît que 1899 est une mystery box dans la droite lignée de Lost, y compris au niveau de son format : une distribution très diverse, en provenance de nombreux pays différents, une ambiance très mystérieuse, des éléments incongrus comme une trappe dans le sol, des éléments technologiques anachroniques, des disparitions, des flashbacks révélant le passé tourmenté de tous les protagonistes, du mysticisme et de la symbolique, des épisodes qui s'ouvrent sur des gros plans de l'œil de tel ou tel personnage...
Seulement voilà : Lost a fonctionné... un temps, avant de s'essouffler sur la durée, les scénaristes n'ayant aucune réelle idée des tenants et des aboutissants de leur univers. Et cette saison 1 de 1899 (qui sera l'unique saison, Netflix ayant déjà annulé le programme), si elle n'a pas ce problème, est un peu le revers de cette médaille : les scénaristes avaient clairement les réponses aux grandes questions de la série en tête, mais ces réponses sont décevantes, redondantes, et soulignent d'autant plus les défauts de l'écriture.
Commençons par faire semblant d'ignorer les "réponses" que l'on nous apporte ici progressivement à partir du milieu de la saison. Très rapidement, certains défauts récurrents commencent à agacer : les secrets et les flashbacks de chacun, assez quelconques et clichés (x a tué quelqu'un, y est gay, z est hanté par la mort de ses proches, etc), l'illustration musicale excentrique (que ce soit le score musical surligné en mode dââââââârk et menaçant, ou ces inutiles chansons 70s qui concluent chaque épisode pendant plusieurs scènes en tuant littéralement l'atmosphère de la série par leur côté anachronique et hors sujet), une tendance du scénario à tourner à vide et à tirer sur le fil pour atteindre l'épisode suivant, ou encore l'écriture des personnages un peu frustrante (les personnages se cachent tout, réagissent abruptement, se révoltent et prennent d'assaut l'équipage sans hésiter, etc)...
D'ailleurs, à ce sujet, un élément particulièrement agaçant de cette écriture : la barrière de la langue. Délibérément, pour la plupart, les personnages ne se comprennent pas, parlant tous des langues différentes... ce qui aurait pu être un élément de mise en scène ou de scénario intéressant, un moyen d'avoir recours à une langue des signes, quelque chose. Mais non, les personnages se contentent de parler les uns avec les autres dans le vide, voire à se lancer dans des monologues clairement écrits à l'intention des télespectateurs, mais dont leur interlocuteur direct ne comprend pas la moindre ligne.
Alors certes, ça permet de remplir du temps d'antenne et de développer un peu les motivations de chacun, mais ça apporte aussi un vrai sentiment d'artificialité... surtout lorsque l'on a le fin mot de l'histoire (mais j'y reviendrai ensuite).
Malgré cela, la série fonctionne plutôt bien sur le plan de l'intérêt et du suspense : certes, le rythme est très posé, mais ça reste bien produit et interprété, et les petits cliffhangers WTF se multiplient (des écrans de tv, une télécommande magique, etc), gardant le spectateur intrigué... du moins dans la première partie de la saison. Ça se complique en effet vers la fin, le scénario nous demandant de nous intéresser au sort de ces personnages dont on comprend qu'ils n'ont pas grand intérêt, et ce jusqu'au tout dernier épisode, qui explique tout (enfin, qui explique certaines choses, et laisse pas mal de détails dans le flou).
On découvre en effet, à la toute fin, qu'au lieu d'être une histoire de bâteau fantôme, de technologie étrange, etc, 1899 est une série de science-fiction se déroulant dans un vaisseau spatial en 2099, et dont les passagers sont plongés dans une sorte de réalité virtuelle, un holodeck plus vrai que nature, le temps du voyage. Une sorte de bon gros "tout ça n'était qu'un rêve", ou de sous-Matrix (avec en prime, des dialogues façon "il est en train de hacker la mainframe et de répandre le virus dans tout le programme" qui font bien lever les yeux au ciel) qui, avec du recul, rend totalement inutile 95 % de la série, et notamment le passé tragique de chacun.
Pire : on nous dit, à la toute fin, "bienvenue dans la réalité", mais comme la série vient d'établir que quasiment rien de ce que la saison 1 proposait n'était réel, pourquoi prendre ce qu'on nous vend ensuite pour argent comptant ? Peut-être que finalement, ils ne sont pas dans un vaisseau spatial en 2099, mais dans une réalité virtuelle simulant un vaisseau spatial en 2299 ?
C'est là tout le problème lorsque l'on joue la carte de la simulation virtuelle en guise de réponse à toute une saison de mystères très mystérieux : c'est une boîte de Pandore qui finit par enlever tout intérêt aux personnages, à leur vécu, à leur environnement, et qui fait douter le spectateur de tout. Ici, c'est d'autant plus problématique que la série botte en touche, par la force des choses, puisqu'il n'y aura pas de suite.
Bref, j'ai eu un peu de mal à aller au bout de tout ça, malgré des qualités formelles indéniables, et je me demande si le tout n'aurait pas été écrit et mis en production un peu à la va-vite, pour profiter du succès de Dark, qui se tournait en parallèle de l'écriture de ce 1899.
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Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Resurrected (2023) :
Peu de temps après avoir trouvé la mort dans un accident de voiture, le jeune Nicholas Martin est choisi par l'Église catholique pour être ramené à la vie au cours d'un rituel mystérieux,e t devenir ainsi le premier d'une légion de "réanimés". Aussitôt, le monde s'en trouve transformé, la possibilité d'une résurrection bien tangible apportant des millions de convertis à l'Église, et bouleversant l'ordre établi : désormais, des Chérubins, anciens hackers reconvertis travaillant pour l'Église, écument les possessions des morts candidats à la résurrection, disqualifiant ces derniers à la moindre trace de péché, et des prêtres, comme Stan (Dave Davis), le père de Nicholas, effectuent un suivi psychologique avec les personnes revenues de l'au-delà. Jusqu'à ce que Stan s'aperçoive, en fouillant un peu, que certaines personnes réanimées semblent sombrer dans une folie meurtrière, et que l'Église tente d'étouffer l'affaire...
Pas vraiment un film d'horreur, mais plutôt un thriller conspirationniste religieux et surnaturel produit par le studio de Timur Bekmambetov, bourré d'idées intéressantes, depuis son postulat de départ original, en passant par de nombreux détails de world-building intriguants, par une caractérisation plutôt bien menée (à quelques exceptions près, notamment le personnage d'Audrey, instantanément antipathique) et par une interprétation tout à fait compétente malgré un budget et un projet à l'ampleur limités.
Alors ce n'est pas parfait, mais le format webcam/foundfootage (hérité des Unfriended, Profile, Searching et autres Missing du même studio, qui ont formé le sous-genre du screenlife movie) est plutôt bien exploité, l'intrigue est intéressante, et le tout se suit sans le moindre effort : une bonne surprise, donc, pour un film dont je n'attendais absolument rien.
4/6
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Bird Box Barcelona (2023) :
Alors que les créatures mystérieuses poussant au suicide tous ceux qui les voient se répandent sur toute la planète, Sebastian (Mario Casas), lui, tente de survivre dans une Barcelone désertique. Son esprit brisé par un contact avec les entités, et désormais hanté par des visions religieuses - et par Anna, sa fille décédée, qui le guide dans ses actes -, Sebastian est prêt à tout, même à trahir son prochain, pour réaliser une destinée qu'il pense prophétique. Jusqu'à ce qu'il croise le chemin d'un groupe de survivants menés par Claire (Georgina Campbell), qui protège Sofia (Naila Schuberth), une fillette allemande perdue...
Sorti en 2018, Bird Box avait fait sensation (enfin, toutes proportions gardées) à son arrivée sur Netflix, mais avait peiné à vraiment me convaincre, handicapé par un format de deux heures typique de la plateforme, et jamais très probant.
2023 : la suite de Bird Box arrive enfin, ou plutôt, un spin-off du film arrive sur Netflix, déclinaison espagnole du film original, confiée à un duo de scénaristes-réalisateurs ayant fait leurs armes sur des films de genre, et notamment Infectés, avec Chris Pine.
Au programme : la même formule que le Bird Box original, mais en mode hispanique, avec à nouveau un film qui frôle les deux heures, et un accent mis (de manière très appuyée) sur la religion, la salvation, le deuil, etc.
Pas forcément surprenant vu le pays d'origine du film, et pas forcément inintéressant, avec ce protagoniste instable, illuminé, persuadé que les "entités" sont des archanges célestes venus juger les humains et les libérer de leur condition, et convaincu d'être un berger dont la destinée est de mener les autres humains à la salvation en les exposant aux créatures...
Un scénario qui fait donc passer le récit du point de vue de l'un des illuminés ayant survécu aux créatures, ce qui change un peu la dynamique globale. Pas tant que ça, cela dit, puisque le métrage garde une structure similaire à l'original, avec des flashbacks, et que la moelle du récit consiste toujours en des personnages qui tatonnent à l'aveugle, tentant d'échapper aux illuminés et aux créatures (de moins en moins mystérieuses dans leur modus operandi).
C'est un peu le souci de ce Bird Box Barcelona : ce n'est pas mauvais, c'est assez bien exécuté, et j'ai peut-être même préféré le tout à l'original, mais finalement, ça reste du déjà vu, malgré l'enrobage religieux plutôt intrigant. Et le rythme un peu en dents de scie n'aide pas forcément.
3/6
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Jagged Mind (2023) :
Billy (Maisie Richardson-Sellers) vit à Miami et travaille dans le milieu des galeries d'art, mais souffre de pertes inexpliquées de connaissance et de trous de mémoire mystérieux. Jusqu'au jour où elle rencontre Alex (Shannon Woodward), une photographe aisée qui sait la séduire, et s'occupe d'elle lors de ses crises. Mais rapidement, le caractère possessif d'Alex se révèle... ainsi que quelque chose de plus sinistre et de surnaturel.
Un thriller surnaturel diffusé sur Hulu et qui, honnêtement, ressemble pas mal à un thriller Lifetime en mode "mon ex manipulateur", avec le côté LGBTQ et la touche de magie haitienne en prime : c'est assez classique au niveau relationnel, assez soft, pas très sexy (en même temps, ce n'est pas vraiment le but), et le côté surnaturel de la boucle temporelle est intéressant, mais finalement assez peu développé et restant superficiel.
L'interprétation est solide, c'est visuellement compétent, mais l'écriture n'est pas forcément au rendez-vous, et on reste sur sa faim.
2.5/6
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Scream VI (2023) :
Lorsque deux étudiants obsédés par les films d'horreur, proches de Tara (Jenna Ortega) et Sam (Melissa Barrera), sont retrouvés assassinés après qu'ils aient eux-mêmes tué leur enseignante en portant le costume de Ghostface, les jeunes femmes et leurs amis réalisent qu'un nouveau tueur est à leurs trousses, à l'approche d'Halloween...
Scream 5, sans être un chef dœuvre, m'avait agréablement surpris : ici, on reprend les mêmes et on recommence pour un sixième volet, avec les mêmes scénaristes, les mêmes acteurs et les survivants du film précédent, pour un épisode toujours plus méta, et pas désagréable à suivre.
Pas désagréable, mais souffrant des défauts récurrents de la franchise et du volet précédent : des personnages principaux qui sont loin d'être au même niveau de charisme, des retours nostalgiques pas tout à fait convaincants (Hayden Panetierre en agent du FBI... mwé), une révélation finale peu probante, et des rebondissements parfois évidents, parfois capillotractés, souvent forcés - le nombre de fois où la bande se retrouve à cinq ou six contre un tueur, avec l'avantage de l'environnement, voire avec un tueur à moitié assommé, mais préfère s'enfuir en s'éparpillant, histoire de se faire dégommer plus facilement cinq minutes plus tard... ça en devient risible.
Après, ça se regarde, malgré une dernière ligne droite frustrante, et ce n'est pas pire que certains volets plus anciens... mais j'ai tout de même trouvé ça un cran en dessous du précédent.
3.25/6
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Knock at the Cabin (2023) :
Alors que Eric (Jonathan Groff), Andrew (Ben Aldridge) et leur fille Wen (Kristen Cui) passent des vacances tranquilles dans leur chalet au milieu de la forêt, ils reçoivent la visite menaçante de quatre individus étranges, Leonard (Dave Bautista), Redmond (Rupert Grint), Adriane (Abby Quinn) et Sabrina (Nikki Amuka-Bird), persuadés que l'apocalypse est imminente, et que seul un sacrifice humain, effectué volontairement par Eric, Wen ou Andrew, peut sauver la planète...
Adaptation par M. Night Shyamalan d'un roman apocalyptique, KATC se veut un huis-clos plein de tension en mode home invasion, teinté de religion et de leçon de morale (le bon vieux "seriez-vous prêt à vous sacrifier pour le bien collectif ?"), et a été plutôt bien accueilli par la critique, principalement sur la force de son interprétation (Dave Bautista en tête, avec une prestation toute en retenue).
Malheureusement, je dois bien avouer être resté sur ma faim. Tant formellement (Shyamalan multiplie les face caméra, les plans débullés, les arrière-plans flous... la réalisation est très stylisée, et cela a plu à certains critiques, mais ça n'a pas réussi à me convaincre ou à parvenir à créer le malaise) que sur le fond, avec une écriture un peu didactique, et surtout très mécanique.
Après une arrivée convaincante de ces quatre simili-cavaliers de l'Apocalypse, le film s'engage en effet dans une routine alternant flashbacks sur la vie de couple d'Eric et Andrew, protestations des prisonniers, sacrifice de l'un des quatre cavaliers, et flash info sur une catastrophe naturelle. Le tout, en boucle, et sans la moindre surprise.
Le problème, en fait, c'est que dès le début du film, Shyamalan échoue à créer l'ambiguité sur la réalité des événements, à susciter le doute du spectateur sur les intentions des 4 agresseurs : on est immédiatement convaincu que l'Apocalypse est imminente, quoi qu'en pensent Eric et Andrew, et on attend donc patiemment que le couple principal fasse son choix, au travers du sacrifice de l'un ou de l'autre (parce que l'on se doute bien que la gamine en sortira indemne - contrairement au roman dont est tiré ce film).
Ça ronronne très vite, donc, et si c'est bien interprété, ça ne passionne jamais vraiment, voire même ça agace un peu par son manque de subtilité dans la morale globale, et dans la manière dont le tout a été traité (le même script, en format court à la Twilight Zone, en vrai huis-clos, et sans les nombreux effets spéciaux montrant les catastrophes, aurait probablement été plus efficace).
3/6
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Brooklyn 45 (2023) :
En décembre 45, à Brooklyn, des amis de longue date et anciens militaires - Marla Sheridan (Anne Ramsay), ex-interrogatrice, le Major Archibald Stanton (Jeremy Holm), soldat homosexuel accusé de crimes de guerre, le Major Paul DiFranco (Ezra Buzzington), aigle va-t'en-guerre - rendent visite, accompagnés de Bob (Ron E. Rains), le mari de Marla, au Colonel Clive Hockstatter (Larry Fessenden), officier supérieur déprimé par le suicide récent de son épouse. Rapidement, celui-ci leur révèle qu'il veut contacter feue son épouse par le biais d'une séance de spiritisme... mais l'expérience ne va pas se dérouler comme prévu.
Une production Shudder assez unique en son genre, qui s'ouvre et se ferme avec des changements de format d'image (4/3 noir et blanc -> 4/3 couleur -> format normal) et qui aurait très bien pu être une pièce de théâtre, puisque le tout est un gros huis-clos se déroulant dans une seule et même pièce, et que, finalement, le fantastique est limité à la brève séance du début, et à la dernière vingtaine de minutes.
Entre deux, trois quarts d'heure de thriller paranoïaque sur des militaires traumatisés par leur expérience durant la Seconde Guerre Mondiale, et qui voient des Nazis partout : c'est tendu, c'est intense, parfois ambigü, ça en dit beaucoup sur la guerre et la manière dont elle marque les hommes, bref, c'est très réussi, même si l'on ne peut s'empêcher de se dire que le tout aurait fait un excellent épisode d'anthologie au format 60-65 minutes, plutôt qu'un bon long-métrage de 95 minutes.
C'est une excellente surprise, en tout cas, avec une interprétation impeccable et marquante.
4.5/6
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There's Something Wrong with the Children (2023) :
Après avoir brièvement exploré un bâtiment souterrain abandonné au milieu de la forêt en compagnie de leurs parents, Ellie (Amanda Crew) et Thomas (Carlos Santos), et d'un couple d'amis de la famille, Margaret (Alisha Wainwright) et Ben (Zach Gilford), deux enfants (Briella Guiza, David Mattle) commencent à avoir un comportement des plus étranges, dont seul Ben semble s'apercevoir...
Un film Blumhouse à petit budget, réalisé par Roxanne Benjamin (réalisatrice de séries pour ados et productrice des premiers V/H/S) et dont le postulat de départ lorgne fortement sur celui du film mexicain Here Comes the Devil (2012), ou encore sur celui d'autres films similaires comme The Children, etc.
Pour ne rien arranger, ce There's Something Wrong... gâche toutes ses idées par le biais d'une exécution bancale, tant dans l'écriture approximative (les personnages sont à peine développés, ils passent de meilleurs amis inséparables à pires ennemis du monde en l'espace d'une scène de dispute mal écrite) que dans l'illustration musicale (une tentative de faire du synthé rétro façon années 80, qui finit par être souvent envahissante et hors-sujet), ou encore dans la réalisation et dans la mise en image (les enfants qui deviennent des "insectes" géants, c'est plus risible que menaçant).
Après, c'est à peu près bien interprété (même si la direction d'acteurs est limite, cela dit), mais ça s'arrête vraiment là.
1.75/6
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Les Démons du maïs (Children of the Corn - 2023) :
Parce que les adultes de la ville agricole de Rylstone, au Nebraska, font le choix de sauver leur économie en cessant l'exploitation du maïs et en détruisant les champs existants, Eden (Kate Moyer) mène les autres enfants de la bourgade à la révolte, et au massacre de tous les adultes, au grand dam de Boleyn Williams (Elena Kampouris), une adolescente environnementaliste sur le point de quitter Rylstone pour partir à l'université...
Depuis son arrivée aux mains de Dimension (puis de Lionsgate et maintenant de RLJE), la franchise Children of the Corn est définitivement passée en mode direct-to-video, avec des téléfilms ratés qui se succèdent, et sont souvent à peine rattachés au reste de la franchise, de manière artificielle, histoire de continuer à en exploiter les droits. D'où probablement la sortie en catimini et purement technique de cette version en salles, courant 2020, pendant quelques jours, et cette sortie officielle trois ans plus tard en vidéo...
Aux commandes de cette version 2023, Kurt Wimmer, retombé dans l'anonymat après Equilibrium et Ultraviolet, et qui se charge ici à la fois de l'écriture et de la réalisation d'une adaptation très libre de la nouvelle de Stephen King, en cela qu'il ne garde, grosso modo, que le concept des enfants tueurs et de l'entité maléfique qu'ils servent.
Et encore : pendant près d'une heure, on est dans du thriller quasi-dépourvu de fantastique, en mode enfants psychopathes, avec une Kate Moyer qui, certes, est très bien dans son rôle, mais se contente de se rebeller contre les adultes incapables et menteurs de la ville (il y a là un semblant de propos écolo tout à fait d'actualité, sur la conscience écologique des jeunes générations, etc, mais c'est à peine survolé).
Le côté fantastique, lui, entre vraiment en jeu dans la dernière demi-heure, quand Celui qui marche derrière les sillons fait son apparition... et là, ça coince. Parce que le film est "présenté" par Digital Domain, la compagnie d'effets spéciaux, et que Celui qui... est donc montré en long, en large et en travers. Une sorte de Groot moche en tout numérique, composé de maïs, et au design très film de monstre des années 90-2000. Dès qu'on le voit arriver, en mode King Kong, pour prendre une victime sacrifiée, ça commence à poser problème, et plus tard quand l'héroïne est face à lui, c'est pire.
Une héroïne qui, d'ailleurs, est très fébrile, constamment au bord des larmes : ce n'est pas la faute de l'actrice, mais je pense qu'elle aurait pu lever un peu le pied sur ce front là, si elle avait été bien dirigée.
Et puis, pour conclure de manière bien naze, on a droit à une grosse explosion numérique dans les champs, à la fin, et à une scène post-générique assez stupide.
Paradoxalement, ce n'est pas le pire Children of the Corn de la franchise, et ça ferait presque illusion dans sa première heure, notamment parce que les jeunes actrices sont convaincantes. Mais ça s'écroule trop vite, les effets spéciaux ne suivent pas, et au final, ça ne fait pas d'étincelles.
2.25/6
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M3GAN (2022) :
Lorsque ses parents décèdent dans un accident de voiture, Cady (Violet McGraw) est confiée à sa tante, Gemma (Allison Williams), experte en cybernétique qui travaille dans une entreprise de jouets pour enfants, et qui est à la recherche d'un projet capable de satisfaire son patron David (Ronny Chieng). Pour apaiser les tourments de Cady et l'occuper, elle lui confie M3gan, un prototype de robot compagnon révolutionnaire doté d'une intelligence artificielle. Rapidement, cependant, alors que David décide de lancer la commercialisation à grande échelle de M3gan, le robot commence à faire preuve de comportements agressifs...
Mouais. Un film Blumhouse/James Wan conçu pour être "tous publics" et pour plaire aux ados, et qui a fait le buzz sur Tik-Tok et dans la communauté LGBTQ parce que... euh... c'est délibérément forcé et rigolard, et donc c'est forcément bien ?
Je ne sais pas, à vrai dire : dès la publicité d'ouverture, lourde et pas drôle, j'ai commencé à avoir peur, et je n'ai jamais vraiment accroché au ton global du métrage, léger et goguenard, entre tous les personnages basiques au possible (et pas forcément très sympathiques), la longue mise en place de plus d'une demi-heure, les rebondissements patauds et téléphonés, les grosses ficelles narratives, et la caractérisation approximative de tout le monde, y compris de M3gan...
On me rétorquera que tout ça, c'est voulu, que c'est une comédie d'horreur délibérément basique et outrée, que l'intérêt n'est pas dans le scénario ou dans la qualité de ce dernier... sauf qu'en fait, le film se retrouve le postérieur entre les deux chaises de la comédie et de l'horreur, jamais particulièrement horrifique et jamais suffisamment décomplexé pour être vraiment drôle, même en prenant le tout au vingt-cinquième degré.
Bref, malgré ce côté plus moqueur, rien de neuf sous le soleil, et je n'ai pas trouvé le tout particulièrement convaincant.
2.75/6
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The Friendship Game (2022) :
Zooza (Peyton List), Rob Plattier (Brendan Meyer), Courtney (Kelcey Mawema) et Cotton Allen (Kaitlyn Santa Juana) sont amis depuis toujours, mais la perspective de quitter le lycée et de se séparer les inquiète. Jusqu'à ce que Cotton trouve un objet mystérieux, "le Jeu de l'amitié", dans une brocante, et qu'ils en suivent les règles : en avouant au jeu leur souhait le plus sincère, ils vont savoir s'ils resteront amis toute leur vie... ou s'ils ne survivront pas à l'expérience.
Aïe. Forcément, quand un film commence, dans sa première demi-heure, par totalement déconstruire son scénario, à grands renforts de flash-forwards, de flashbacks et de montage segmenté concentré sur un personnage à la fois, avant même que le spectateur ait eu le temps de s'intéresser aux personnages, ça coince.
Et le film ne se remet jamais de ce faux départ, incapable de rendre son intrigue fluide ou intéressante, de rendre ces personnages attachants, et ce pendant près de 85 minutes. Je ne vais pas mentir : entre la narration volontairement brouillonne et décousue, le personnage du hacker, l'interprétation inégale et l'écriture assez bancale (notamment les dialogues, qui font souvent grimacer par leur manque de naturel), j'ai globalement assez détesté ce métrage.
Quand au jeu/à la boîte en elle-même, très sous-exploitée au demeurant, on en vient presque à se demander si tout le film n'est pas né de cette boîte, façon "tiens, j'ai fait construire cette boîte très inspirée d'Hellraiser, ce serait bien d'en faire un film, histoire de rentabiliser cet investissement".
1.25/6
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Smile (2022) :
Lorsqu'une jeune femme se suicide devant elle, à bouts de nerfs et affirmant être maudite, Rose Cotter (Sosie Bacon), psychiatre, s'aperçoit rapidement qu'elle est à son tour hantée par des visions effrayantes, comme si elle était traquée par une entité maléfique et souriante voulant la pousser au suicide...
Encore l'un de ces exemples de cinéma d'horreur intelligente (ou d'elevated horror) si populaire auprès des critiques outre-Atlantique, et dans lequel le surnaturel et l'horreur sont une métaphore des problèmes psychologiques de ses protagonistes, blablabla... j'avoue en avoir un peu assez de ce style, trop souvent associé à un certain cinéma indépendant maniéré et aux ambitions/prétentions pas forcément justifiées.
Ici, c'est un peu le même problème : premier métrage de son réalisateur (qui adapte ici l'un de ses courts), Smile propose quelques scènes efficaces, et des choix artistiques plus ou moins intéressants (l'illustration musicale est intrigante, notamment, et les transitions entre les scènes plutôt jolies ; les excentricités de cadrage et de réalisation, elles, semblent bien superflues), mais se perd rapidement dans un récit finalement ultra-dérivatif et inégal.
Smile, c'est le surnaturel comme manifestation d'un traumatisme refoulé qui pousse ses victimes au suicide, c'est la transmission (héréditaire ou non) des problèmes psychologiques, c'est plein de choses métaphoriques assez convenues, au service d'un récit dérivatif au possible, mélange de The Ring, de It Follows, etc, dans un format bien trop long pour son propre bien (près de deux heures).
Le tout est donc ultra balisé, rarement surprenant, avec des personnages secondaires à l'écriture un peu basique, une héroïne qui bascule en un clin d'œil de la quasi-catatonie à l'hystérie larmoyante et à la névrose tremblotante façon droguée en manque (Sosie Bacon, la fille de Kevin Bacon, est plutôt compétente, mais par moments, elle aurait peut-être dû être un peu retenue), des jump scares (prévisibles) à gogo, des feintes de scénario assez télégraphiées, et toute une dernière ligne en mode auto-thérapie, durant laquelle l'héroïne confronte ses peurs et le traumatisme de son enfance... avant d'échouer lamentablement, comme pour dire "les problèmes psychologiques, ça se soigne, la thérapie, c'est bien... sauf quand ça ne fonctionne pas : dans ces cas-là, une seule solution, le suicide.".
C'est un peu le problème de ces films métaphoriques : ça tente de concilier l'horreur surnaturelle et le propos plus "intelligent" en filigrane, mais ces deux versants partent parfois dans des directions différentes et incompatibles, et l'on se retrouve avec un film maladroit, en tout cas loin d'être ce nouveau chef d'œuvre instantané du genre que certains veulent bien voir dans Smile.
2.75/6
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Offseason (2022) :
Fille d'une actrice renommée ayant perdu l'esprit, Marie (Jocelin Donahue) apprend par courrier que la tombe de sa mère, sur une presqu'île perdue au large de la Floride, a été profanée. Avec son ami George (Joe Swanberg), elle part aussitôt sur place, mais découvre bientôt que la presqu'île, plongée dans un brouillard perpétuel et coupée de la côte pendant la période hors saison à cause d'une tempête, est sous l'emprise d'une entité maléfique venue de l'océan...
Sixième film de genre de Mickey Keating, réalisateur et scénariste américain s'étant fait une spécialité dans les films pastiches rendant hommage à un sous-genre ou au travail de certains réalisateurs, ce Offseason lorgne fortement sur un certain cinéma des années 70, largement teinté d'horreur lovecraftienne, et d'un peu de Silent Hill, avec cette bourgade déserte totalement plongée dans le brouillard.
Pas désagréable, en soi, bien que très "cinéma indépendant", avec une musique grinçante entrecoupée de chansons rétro (dont un peu de français) 50s/60s, un rythme très mesuré, des cartons-titres inutiles, Joe Swanberg (ponte du mumblecore) dans un des rôles principaux, un côté très atmosphérique, et une tentative de donner un peu de sens à tout ça au travers de malédiction générationnelle et de relation mère/fille difficile.
Quelques moments fonctionnent cependant très bien, notamment visuellement (l'image est tellement retravaillée que la Floride ressemble à une Nouvelle-Angleterre grise et pluvieuse), le côté menace indicible est bien présent, mais le tout finit par être relativement dérivatif et un peu figé, avec une majorité de plans redondants sur l'héroïne qui avance, perdue dans le brouillard.
Sympatoche, mais un peu inégal.
3.25/6
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L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
The Rig, saison 1 (2023) :
À bord d'une plateforme pétrolière au large de l'Écosse, des phénomènes mystérieux se succèdent, au grand dam de Magnus MacMillan (Ian Glen), le responsable de la plateforme, de Rose Mason (Emily Hampshire), représentante de l'exploitant, et de tous les ouvriers présents : une secousse sismique ébranle l'installation, un épais brouillard s'abat soudainement sur celle-ci, et une pluie de cendres venues de nulle part arrose copieusement les travailleurs... dont certains commencent à changer.
Six épisodes de 50 minutes au programme de cette série fantastique écossaise diffusée sur Amazon en janvier dernier, et rapidement renouvelée pour une saison 2 : un format plutôt agréable pour une série chapeautée par un showrunner/scénariste dont c'est là le premier travail... et ça se sent un peu.
Car difficile de ne pas être un peu déçu devant cette série qui commençait pourtant si bien, avec une plateforme pétrolière plongée dans un brouillard épais, et inondée de cendres à l'origine mystérieuse provoquant des phénomènes paranormaux... il y avait là énormément de potentiel, malgré une caractérisation vraiment simpliste et basique - le chef de plateforme au grand cœur traumatisé par la mort de son fils ; l'un de ses subordonnés bourru, revenu de tout, colérique et prompt à la mutinerie ; la petite jeune aux croyances religieuses ; la docteure LGBTQ qui est enceinte ; la représentante de la corporation, antipathique et entêtée, qui couche avec le technicien principal de la plateforme, etc.
Malgré ces quelques scories, et une écriture manquant de subtilité, les deux premiers épisodes se déroulent de manière intéressante, suscitant la curiosité du spectateur, et parvenant à créer une certaine menace impalpable et omniprésente à la The Fog de Carpenter.
Et puis, dès le troisième épisode, c'est vers d'autres films de Carpenter que le tout évolue, mais pas forcément de manière probante : le brouillard se lève, les cendres cessent de tomber, il fait jour, et l'on découvre que (SPOILER) les cendres sont des spores venues du fond des océans, qui contaminent certains humains et les font passer sous son contrôle. Une entité primitive venue du fond des âges, comme une sorte de réponse immunitaire de la planète pour se débarrasser des maychants humains pollueurs et pour provoquer une nouvelle extinction de masse.
On se retrouve alors avec une sorte de mélange de The Thing (les tests sanguins pour savoir qui est contaminé), Prince des Ténèbres (l'entité, les visions apocalyptiques, les humains télécommandés) et autres, mais en mode écolo, avec comme personnage central la représentante de la corporation (Emily Hampshire, jamais attachante ou sympathique dans ce rôle, malgré le face turn du personnage à mi-parcours), qui débite des kilomètres d'exposition et de pseudo jargon scientifique, et qui est la seule à garder son sang froid, capable de prendre le contrôle des opérations alors qu'autour d'elle, tous les hommes s'écroulent émotionnellement.
On revient là au problème de caractérisation mentionné plus haut, qui fait de tous ces employés de la plateforme, supposément professionnels aguerris, des épaves émotionnelles s'effondrant au moindre problème, constamment insubordonnés et n'hésitant pas une seconde à se mutiner et à suivre un méchant cadre de la corporation encore plus pourri et caricatural que les autres (Mark Addy, qui arrive vers la fin de saison).
Bref, voilà : dès le troisième épisode, la série perd toute tension, oublie le suspense et l'horreur, et devient un thriller pseudo-scientifique et écologique assez cliché dans lequel les protagonistes tentent d'empêcher l'extinction de l'humanité aux mains de ces spores décidées à déclencher un cataclysme océanique.
Des enjeux tellement improbables qu'il aurait fallu plus de maîtrise et de subtilité pour les rendre crédibles, d'autant que le propos écologique est assez simpliste et basique, et qu'il y a un vrai manque d'énergie dans tout ça, quand bien même la série serait plutôt bien mise en images (malgré quelques effets numériques discutables).
Bref, je suis ressorti frustré de cette mini-série qui peine à tenir la distance (on se demande si le tout n'aurait pas mieux fonctionné en mode long-métrage), qui n'exploite pas totalement son cadre, et qui finalement n'apporte pas grand chose de nouveau dans le genre de la menace sous-marine réveillée par les maychants prospecteurs d'hydrocarbures...
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Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Le dernier voyage du Demeter (The Last Voyage of the Demeter - 2023) :
En 1897, le naufrage, sur les côtes anglaises, du Demeter, un navire marchand en provenance de Bulgarie, laisse les autorités locales perplexes : le bateau est abandonné, et ne contient que des caisses emplies de terre. Au travers du journal de bord, les autorités retracent alors le parcours du navire et de ses passagers...
Résultat assez mitigé pour ce Dernier voyage du Demeter, une relecture (par le réalisateur de The Troll Hunter, Mortal, Scary Stories et L'autopsie de Jane Doe) d'une partie du roman Dracula, qui semble un peu avoir le postérieur entre deux chaises, et ne parvient pas à se débarrasser de handicaps auto-infligés.
Et tout peut presque être résumé dans l'intertitre bancal d'ouverture du film, totalement inutile (tout est présenté en images dans les minutes qui suivent), mais qui en plus explose allègrement le quatrième mur en expliquant que le film est une adaptation du journal de bord du Capitaine, tel qu'on le trouve dans le roman Dracula. La suspension d'incrédulité en prend un grand coup dans les dents, et repart se coucher, alors que l'on comprend que l'on va nous prendre par la main tout au long du récit, et que le spectateur, par conséquent, va constamment avoir dix longueurs d'avance sur celui-ci.
Aucune surprise au programme, donc, tant au niveau des rebondissements que des survivants finaux, et cela se répercute nettement au niveau du rythme du métrage, déjà bien long pour ce qu'il raconte (deux heures, environ) : après l'intro maladroite, la mise en place se fait assez bien, mais progressivement, à mesure que le tout se transforme en monster movie/slasher télégraphié dans lequel Dracula tue un à un des membres d'équipage peu développés, l'intérêt décroît. Et ça ne s'améliore pas dans la dernière ligne droite du film, quand les décisions un peu idiotes se succèdent, et que le tout se conclue dans de l'action bancale...
C'est dommage, parce que c'est plutôt bien interprété, et que formellement, c'est très réussi : le bateau, l'environnement, tout ça fonctionne très bien, le Dracula en question (qui évoque autant une chauve-souris que Nosferatu) est très efficace, et le réalisateur confirme là son sens de l'image et de l'atmosphère... mais dans l'ensemble, le tout finit par décevoir, comme souvent lorsque l'on traite d'une intrigue aux tenants et aux aboutissants figés dans la pierre.
3.25/6
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L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Inside No.9, saison 8 (2023) :
Nouvelle année, nouvelle Oktorrorfest, et nouvelle saison d'Inside No. 9, après une saison 7 assez inégale : une saison 8 qui commence, comme d'habitude, par un Christmas Special dans la grande tradition des histoires de fantômes de Noël britanniques...
8x01 - The Bones of Saint Nicholas :Le soir de Noël, le Professeur Jasper Parkway (Steve Pemberton) loue une église pour y passer seul la nuit et tenter d'y trouver une relique mythique de Saint Nicolas. Mais rapidement, un couple envahissant (Shobna Gulati, Reece Shearsmith) le rejoint, et des phénomènes intrigants troublent Parkway...
Joli ambiance pesante pour cette histoire de fantôme qui n'en est pas (en réalité, on est plus dans un semblant de boucle temporelle, ou du moins dans une prémonition inexplicable qui y ressemble), portée par un Simon Callow (qui loue son église pour arrondir ses fins de mois et raconte des histoires qui font peur) impeccable comme toujours. Un bon début de saison, à la fois festif et glaçant.
8x02 - Mother's Ruin : Deux frères (Shearsmith, Pemberton) s'introduisent dans la maison de leur enfance pour y tenir une séance et tenter d'entrer en contact avec leur mère décédée, pour qu'elle leur révèle où elle a caché la fortune familiale avant sa mort. Mais les actuels propriétaires de la maison (Phil Daniels, Anita Dobson) reviennent plus tôt que prévu...
Un épisode très noir, qui commence comme un thriller surnaturel, avant de virer au polar sanguinolent (avec découpage de cheville bien cadré), et de se terminer en queue de poisson après un rebondissement efficace, mais pas forcément surprenant.
Plutôt réussi, dans l'ensemble, avec un joli numéro de Shearsmith.
8x03 - Paraskevidekatriaphobia : Gareth (Shearsmith) est particulièrement superstitieux, et quand arrive le vendredi 13, il se cloître chez lui, au grand dam de son épouse (Amanda Abbington). Mais cette fois-ci, Gareth doit faire face à ses pires phobies lorsqu'un paquet lui est livré par une postière maladroite (Samantha Spiro)...
Un épisode mineur, qui ressemble parfois à un épisode de Mr Bean avec du slapstick caricatural, et qui se finit de manière un peu prévisible. Ça reste divertissant, mais ce n'est pas le plus inspiré du lot.
8x04 - Love is a Stranger : Vicky (Claire Rushbrook), une femme timide et solitaire, enchaîne les séances de speed dating en ligne avec des inconnus, alors même qu'un tueur en série s'en prend aux célibataires de la région...
Mouais. Après le précédent épisode, un peu anecdotique, à nouveau un récit qui ne fonctionne pas totalement, principalement parce que son rebondissement final est vraiment, vraiment TRÈS prévisible, et qu'à part ça, c'est simplement une succession de mini-sketches où chacun fait son numéro pour brouiller les pistes.
C'est bien interprété, cela dit, et ça souligne bien les problèmes inhérents à ce type de sites de rencontres, ainsi que la solitude de certains de leurs utilisateurs, mais ça s'arrête là.
8x05 - 3 by 3 : Un nouvel épisode du jeu télévisé 3 by 3, présenté par Lee Mack, et au cours duquel des équipes de trois personnes tentent de gagner de l'argent en répondant à des questions de culture générale...
Un épisode à l'histoire particulière, puisque Shearsmith et Pemberton ont caché son existence jusqu'au moment de sa diffusion, annonçant depuis le début de la saison la diffusion de Hold on Tight !, un épisode comique de la série, rendant hommage à une comédie des années 70 prenant place à bord d'un bus.
Pour parfaire l'illusion, les deux scénaristes et acteurs ont été jusqu'à publier des photos de tournage en costumes, avec une guest star... avant de remplacer l'épisode à la dernière minute, sous le prétexte d'un problème technique, par 3 by 3, un faux jeu télévisé présenté par un vrai présentateur de jeu.
Et donc, pendant 30 minutes, on a droit au déroulé habituel de ce genre de jeu télévisé, très premier degré (même si quelques-unes des vannes du présentateur et certains des jeux de mots sont un peu plus écrits que la moyenne), sans que rien ne laisse présager la nature réelle du programme. Shearsmith et Pemberton abattent ainsi leurs cartes à la toute fin de l'épisode, en apportant une touche très Stranger Things à ce que l'on voit, et ça fonctionne plutôt bien, sans forcément surprendre.
Après, je conçois que cela puisse agacer si l'on tombe là-dessus sans savoir à quoi s'attendre...
8x06 - The Last Weekend : Depuis neuf ans, Joe (Pemberton) and Chas (Shearsmith) filent le parfait amour, malgré le cancer qui, petit à petit, ronge Joe. À l'occasion de l'anniversaire de leur rencontre, le couple va passer un week-end dans leur chalet, au milieu des bois...
Pas forcément l'épisode le plus surprenant (le spectateur avisé et attentif aura toujours un petit temps d'avance sur les rebondissements et leur explication), mais efficace néanmoins, et qui termine cette saison sur une note joyeusement sombre et macabre. Assez réussi.
- Bilan saisonnier -
Une saison finalement à peine au dessus de la précédente, qui m'avait déjà laissé un peu plus mitigé qu'à l'habitude : ici, c'est un peu pareil, avec un début de saison très solide, un ventre mou de deux épisodes, et un doublé final qui redonne un coup de fouet à la saison, avec de l'expérimentation et de la noirceur.
Mitigé, donc, mais un peu comme pour la saison 7, je vais redire ce que j'avais déjà dit : malgré ces réserves, ça reste plutôt bon et divertissant, surtout pour une série qui en est déjà à sa huitième année d'existence. Nul doute que le format court du programme l'aide ainsi grandement, en faisant mieux passer la pilule des épisodes moins réussis, et en laissant le spectateur sur sa faim (dans le bon sens du terme) lors des épisodes les plus mémorables.
À comparer avec bon nombre d'anthologies de plateformes de streaming (Black Mirror me vient naturellement en tête, je ne sais pas pourquoi), et leurs épisodes à rallonge qui durent près de 90 minutes, pour un résultat qui n'égale que rarement l'efficacité des 30 minutes d'Inside No. 9.
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