Nouvelle saison de Black Mirror sur Netflix, et trois premiers épisodes qui soufflent le chaud et le froid : si le premier épisode, Joan is Awful, était assez ludique et amusant, les deux suivants m'ont laissé de marbre, pas totalement aboutis, et bien trop prévisibles pour leur propre bien...
Black Mirror - Saison 6, suite et fin (2023) :
- 6x04 - Mazey Day : Lorsque Mazey Day (Clara Rugaard), une actrice très populaire quitte précipitamment son dernier tournage et disparaît dans un centre de désintoxication reculé, Bo (Zazie Beetz), paparazzo rongée par les remords, décide de reprendre du service pour tenter de décrocher une dernière photo...
Alors là, hénauuuurme bof, probablement l'épisode que j'ai le moins aimé de la saison : 45 minutes d'épisode, pour un propos daté sur les paparazzi, avec une longue mise en place inutile, qui débouche sur moins de dix minutes de récit de loup-garou, assez catapulté.
En soi, pourquoi pas, et les quelques scènes avec le garou sont relativement réussies, mais le tout se résume à beaucoup trop de setup pour un payoff limité, comme diraient nos amis anglo-saxons, surtout avec cette chute finale cynique totalement télégraphiée.
- 6x05 - Demon 79 : En 1979, Nida (Anjana Vasan), une jeune vendeuse dans un magasin de chaussures, assiste autour d'elle à la montée du racisme et du nationalisme. Lorsqu'elle découvre un étrange talisman au sous-sol du magasin, elle se retrouve alors liée à Gaap (Paapa Essiedu), un démon débutant, qui lui explique le pacte qu'elle vient de signer involontairement : elle a trois jours pour tuer trois personnes, si elle veut empêcher la fin du monde...
Plutôt sympathique, tout ça, une présentation films d'horreur des années 70, des acteurs impliqués, une décontraction typiquement british, des choix esthétiques amusants (le chanteur de Boney M) pour une histoire de pacte involontaire avec un démon.
Il y a bien quelques problèmes, çà et là : la durée abusive de l'épisode (75 minutes), qui aurait facilement pu être condensée à 60 minutes, ou encore le fait que ce pacte avec le démon n'a jamais la moindre contrepartie positive pour Nida - alors que c'est le concept même de faire un pacte avec le diable : obtenir quelque chose en retour d'actes innommables.
Mais si l'on oublie ces quelques détails, cet épisode (assez atypique de Black Mirror, d'ailleurs, car surnaturel et pas du tout technologique, à nouveau) est une jolie conclusion à une saison plutôt inégale.
- Bilan saisonnier -
Comme je le disais, une saison très inégale, qui s'ouvrait pourtant sur un épisode très amusant et caractéristique de ce qu'est habituellement la série (Joan is Awful), et se termine donc sur Demon 79, une histoire surnaturelle sanglante à la fin heureuse inattendue... mais entre deux, c'est un peu le néant.
Loch Henry, et son true crime télégraphié par le scénario, pour un épisode qui ressemble presque plus à un Inside No. 9 rallongé qu'à un Black Mirror ; Beyond the Sea, bien trop long pour son récit cousu de fil blanc ; et Mazey Day, 35 minutes de paparazzades, pour 5-8 de loup-garou.
C'est trop inabouti, trop maladroit, trop sous-développé, et les libertés offertes par le format Netflix font que Charlie Brooker se fait plaisir et s'éloigne beaucoup des fondamentaux de son anthologie, souvent au détriment de l'efficacité ou de la pertinence du récit.
Après... deux épisodes réussis sur cinq, et deux autres qui sont plus moyens que mauvais, ce n'est pas désastreux. Mais ça reste frustrant.
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