Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
A Cure For Life (A Cure For Wellness) :
Envoyé par ses patrons à la recherche du PDG de la compagnie, enfermé dans un sanitarium mystérieux, dans les Alpes suisses, Lockhart (Dane DeHaan) comprend, dès son arrivée sur place, que quelque chose ne tourne pas très rond. Et plus il se rapproche de la jeune Hannah (Mia Goth), la seule patiente à avoir moins de 20 ans, plus l'étau se resserre autour de lui, et plus les étranges rites surnaturels du Dr. Heinreich Volmer (Jason Isaacs) et de ses employés font basculer son esprit dans la folie...
On ne peut pas nier que Gore Verbinski, quel que soit le film qu'il tourne, d'un Pirates des Caraïbes à un Lone Ranger, en passant par un Rango, soit désormais suffisamment dégagé des contraintes des studios pour pouvoir se permettre toutes les audaces visuelles, et les idées improbables. En ce sens, il correspond bien à la définition de "réalisateur visionnaire" : il a une vision bien à lui, et elle est immédiatement identifiable lors de moments très particuliers, même au coeur des blockbusters les plus généralistes.
Malheureusement, qui dit "dégagé des contraintes des studios" dit aussi "libre de faire tout et n'importe quoi, et de se laisser déborder par ses envies". Et ce qui s'est produit pour Lone Ranger (ce qui aurait été un bon western original et décalé de 100/110 minutes en faisait malheureusement 150) se répète ici.
Si je ne l'avais pas vu à sa sortie en vidéo, avant l'été, j'aurais probablement attendu Octobre pour le regarder et intégrer directement ce film à l'Oktorrorfest... car ce métrage ressemblant fortement, au premier abord, à un Shutter Island-bis (du thriller psychologique pas vraiment horrifique), s'avère en fait un grand hommage assumé de Gore Verbinski à tout un pan du cinéma et de la littérature d'horreur gothique, dans la lignée de Poe/Lovecraft, mâtiné d'influences transalpines évidentes.
Aidés par des décors naturels somptueux, Verbinski (et son scénariste de Lone Ranger) se lâchent, et produisent ici quelque chose d'ambitieux, de particulièrement travaillé visuellement, d'étrangement malsain, de cotonneux, d'intrigant, de non-sensique, qui se transforme en une oeuvre grandiloquente, glauque... et le problème, c'est que ça fait 2h30.
146 minutes qui prennent bien leur temps pour développer une histoire finalement très classique (cette affaire de comte, de villageois en colère, Hannah... rien de bien surprenant ou original) dont les révélations arrivent facilement 20-30 minutes après que le spectateur ait déjà tout compris.
Résultat : on se retrouve ainsi avec deux premières heures de film qui jouent tellement l'attente, le mystère et le suspense (frôlant même parfois l'imagerie abstraite et lynchienne) que le spectateur a tout le temps du monde d'assembler dans sa tête les pièces d'un puzzle que le script met bien en évidence.
Le film abat paradoxalement ses cartes à la fois bien trop tôt et bien trop tard, sans avoir suffisamment de subtilité pour totalement emporter l'adhésion : on finit frustré par le script, qui n'est jamais à la hauteur des images et des séquences (parfois tendues, cf. le dentiste) que Verbinski propose.
Et pourtant, la dernière demi-heure finit presque par réconcilier avec le film dans son ensemble, entre son bal sinistre, sa musique pompeuse (on sent bien le temp-tracking, çà et là, mais rien de grave), son méchant défiguré (Lon Chaney n'est pas loin), sa perversité, son incendie, et sa conclusion irréelle... c'est un peu de la Hammer ou du Bava, mais avec beaucoup plus de moyens.
En résumé, une expérience mitigée, dont la durée, la structure et les failles (énormément d'éléments du scénario ne servent absolument à rien, si ce n'est à meubler et à faire de jolies images mystérieuses) m'empêchent de lui mettre beaucoup plus que la moyenne.
Néanmoins, Verbinski confirme une nouvelle fois sa folie visuelle et son amour du cinéma, l'interprétation est excellente (Mia Goth, notamment), et le tout s'avère particulièrement surprenant... pour le meilleur et pour le pire.
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626 Evolution :
626 (Danielle Chuchran) est amnésique, traquée par le gouvernement et par des criminels, et douée de pouvoirs et de capacités de combat improbables ; Olivia (Paris Warner), elle, est une collégienne qui découvre qu'elle possède elle aussi des dons étranges. Ensemble, les deux jeunes femmes vont devoir se serrer les coudes, et découvrir une sinistre conspiration s'étendant à l'échelle de la planète...
Après l'heroic-fantasy bon marché (Mythica, SAGA), l'heroic-fantasy de Noël (The Christmas Dragon), l'heroic-fantasy parodique (Dudes & Dragons), et la science-fiction post-apocalyptique (Survivor), la société de production Arrowstorm s'essaie à l'anticipation à tendance young adult, pour un 626 Evolution assez calamiteux.
Première raison de ce plantage : le format found footage, filmé par les yeux des protagonistes, par des caméras de surveillance, par des satellites, des drones, etc. Le gimmick lasse très rapidement, et n'apporte pas grand chose au métrage.
Deuxième raison, probablement encore plus problématique : la voix off de Paris Warner (pourtant sympathique dans The Christmas Dragon), qui commente platement tout le film, avec des tentatives d'humour et de parler jeune qui tombent totalement à plat, en plus de sonner faux.
Ajoutez à cela un rythme médiocre, un univers inintéressant, et un script faiblard, et il ne reste que la toujours charmante, convaincante et badass Danielle Chuchran, qui vaut bien un point et demi à elle toute seule (bien qu'elle ait été tellement photoshoppée sur l'affiche qu'elle en est totalement méconnaissable...).
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Rivales (Unforgettable) :
Jeune, dynamique, chaleureuse et sympathique, Julia (Rosario Dawson) emménage avec son fiancé, David (Geoff Stults) dans leur grande demeure luxueuse, avec Lily (Isabella Rice), la fille de David. Mais rapidement, Tessa (Katherine Heigl), la mère de Lily, ex-épouse de David et une femme froide, distante, maniaque et excessive, s'avère une présence inévitable et envahissante, prête à tout pour détruire sa rivale...
Ouhlà... c'est sorti en salles, ça ?
Non, parce que ce n'est rien d'autre qu'un téléfilm Lifetime de luxe, en fait : même réalisation plate, même direction artistique insipide, même script cousu de fil blanc et empli de clichés caricaturaux, même illustration musicale médiocre, même personnage principal victime d'un traumatisme conjugal, etc...
Il n'y a guère que les deux actrices principales qui se démarquent un peu (et encore, Heigl pourrait totalement jouer dans un téléfilm Lifetime, vu l'état actuel de sa carrière), et, à la limite, l'affrontement final, amusant à regarder.
Mais c'est tellement médiocre, dans l'ensemble, qu'à part un plan ou deux fugaces sur des postérieurs dénudés (dont celui, toujours très agréable, de Rosario), le tout pourrait être diffusé tel quel sur Lifetime... et ça le sera probablement un jour prochain, d'ailleurs !
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Baywatch - Alerte à Malibu :
Alors qu'il doit gérer Matt Brody (Zac Efron), une nouvelle recrue arrogante et vaniteuse, Mitch Buchannon (Dwayne Johnson), un sauveteur de légende, tente de préserver sa plage et son équipe (Alexandra Daddario, Kelly Rohrbach, Ilfenesh Hadera, Jon Bass) des agissements de dangereux trafiquants de drogue...
Et pourtant, ce n'est pas comme si Alerte à Malibu (la série originale) était un chef d'œuvre intouchable : c'était une série légère, ensoleillée, un peu creuse, et qui, sous le prétexte de sauvetages et d'action un peu capillotractée (les scénarios n'étaient pas le point fort du show !), proposait une distribution sympathique et agréable à l'œil, dans des tenues minimalistes.
Sans surprise, ce sont ces mêmes physiques avantageux qui, aux côtés du générique, des maillots rouges et de David Hasselhoff, sont restés gravés dans les mémoires comme emblématiques de la série.
Malheureusement, comme trop de remakes de séries cultes avant elle, cette version 2017 de Baywatch (réalisée par Seth Gordon - Arnaques à la Carte, Comment Tuer son Boss, Tout... sauf en famille : que des chefs d'oeuvre ! - et écrite par les scénaristes de Freddy vs. Jason et du remake de Vendredi 13 : que des chefs d'oeuvre !) semble avoir honte de son sujet de base, et n'être capable de traiter la série originale que sous l'angle de la parodie "adulte" - traduction : d'en faire une comédie lourde, vulgaire, et graveleuse, qui donne l'impression d'avoir été écrite par des ados de 13 ans en rut.
On se retrouve donc avec un métrage de deux heures (!!) qui plaque le moule des adaptations parodiques façon Starsky & Hutch, 21 Jump Street et donc CHIPS sur un scénario d'intrigue policière insipide et particulièrement mal rythmé, qui finit par prendre le dessus sur tout le reste du film.
C'est le problème principal du film : le côté buddy cop movie & action/enquête, comme dans CHIPS, est calamiteux, laborieux et sans intérêt. Le côté parodie de Baywatch, lui, prend la tasse : en lieu et place d'une parodie affectueuse, tout ce qui renvoie directement à la série d'origine passe au second plan, et devient victime de l'humour puéril, graveleux et immature des scénaristes.
La musique d'origine ? Jamais utilisée, sauf pendant la microscopique apparition bâclée de David Hasselhoff (durée ? 10 secondes, maximum). Les maillots rouges ? Retaillés pour être plus modestes. Les sauvetages ? Plombés par des cascades numériques et des effets visuels peu convaincants. L'ambiance générale ensoleillée et bon enfant ? Transformée en ambiance bling et poseuse, à la gloire de la musculature de The Rock et d'Efron, et à grand renfort de musique à la mode. Les ralentis et scénarios originaux ? Moqués dans les dialogues. Le quota sexy ? Les personnages féminins sont plus des ressorts comiques qu'autre chose (et paraissent souvent ternes et effacés), et lorsque nudité il y a, elle est assurée par des pénis et des vannes relatives aux érections, etc.
Quelques moments sont amusants, Efron et Rock ont une bonne alchimie, mais dans l'ensemble, Baywatch 2017 est une adaptation éparpillée et brouillonne, interminable et décousue, jamais suffisamment légère, drôle ou sexy, qui ignore si elle veut rendre hommage ou se moquer de la série originale, et qui finit par être totalement générique de bout en bout, en plus d'être particulièrement puérile.
1/6 (au moins, CHIPS plaçait le thème musical, çà et là)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
2:22 :
Contrôleur aérien new-yorkais capable de percevoir, d'une pensée, l'ensemble de son environnement, Dylan (Michiel Huisman) voit son quotidien bouleversé lorsqu'à 14h22, chaque jour, il commence à remarquer des répétitions et des phénomènes étranges, tout autour de lui. Progressivement, alors même qu'il s'éprend de la belle Sarah (Teresa Palmer), Dylan comprend que l'univers, les étoiles et le destin l'ont lié aux événements tragiques ayant frappé l'ancien propriétaire de son appartement...
Moui. Un film fantastique qui joue sur les coïncidences et les cycles de l'univers, les répétitions improbables, le déjà vu, le destin, la réincarnation, les supernovas, les étoiles, les constellations et plein d'autres concepts et idées similaires, mélangés avec plus ou moins de bonheur dans un gros gloubi-boulga plutôt frustrant.
Plutôt frustrant, car le film mélange tellement de choses et d'approches qu'aucune n'est satisfaisante : au coeur du film, il y a donc cette romance sur fond de fantastique, une romance pas désagréable à suivre, mais qui trop souvent, est gérée de manière très déséquilibrée par rapport au reste du récit. Soit elle est mise en pause le temps que l'intrigue avance, soit c'est l'inverse, et ce de manière assez mal dosée.
Frustrant, aussi, car le métrage, qui prend place dans une réalité relativement plausible - si l'on met de côté les coïncidences et répétitions capillotractées - explose occasionnellement la suspension d'incrédulité du spectateur avec, par exemple, une exposition holographique technologiquement improbable, ou avec des personnages caricaturaux.
Frustrant, enfin, parce que tout ça est bien filmé. Très bien, même, avec un rendu remarquable de ce que perçoit le héros.
Au point que l'on regrette que le script ne soit pas nettement plus clair, abouti et travaillé, ce qui aurait probablement suffi à grandement améliorer ce 2:22.
En l'état, c'est inabouti, brouillon, et dans l'ensemble, décevant.
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Boyka : Un Seul deviendra Invincible 4 (Boyka Undisputed) :
Désormais libre et vivant en Ukraine, Yuri Boyka (Sctt Adkins) a désormais une chance d'affronter une compétition légitime et reconnue ; mais la mort de l'un de ses adversaires, des suites de son combat contre Boyka, force ce dernier à se remettre en question. Désormais en quête de rédemption et de pardon, Boyka décide alors de retourner en Russie, où vit Alma (Teodora Duhovnikova), la veuve de son adversaire, en servitude d'un baron de la pègre locale (Alon Aboutboul). Son objectif : rendre sa liberté à cette dernière, en triomphant des multiples adversaires que le mafieux place face à lui dans la ligue de combats clandestins qu'il dirige...
Après un premier Undisputed, en 2002, dans le milieu de la boxe anglaise (avec Ving Rhames, Wesley Snipes et Peter Falk, entre autres), la franchise Undisputed a basculé en vidéo, et, sous la supervision d'Isaac Florentine, a découvert un nouveau héros, Yuri Boyka, interprété par l'exceptionnel Scott Adkins. Initialement antagoniste implacable (dans Un Seul deviendra Invincible 2 : Dernier Round - 2007), Adkins et son style virevoltant et acrobatique volent tellement la vedette au héros d'alors (Michael Jai White sous stéroïdes) qu'il devient la star de ce DTV de combats carcéraux, à tel point que, l'espace de 90 minutes, on se croirait revenu à la grande époque des films de Van Damme. Boyka devient donc le héros de Un Seul deviendra Invincible 3 : Rédemption - 2010) qui, comme son nom l'indique, place le héros sur le chemin de la rédemption, quitte à rendre le film un peu plus bavard que nécessaire.
Et donc, dans ce troisième volet des aventures de Boyka (réalisé par un mercenaire russe, mais supervisé par Florentine), Boyka a trouvé la religion, et tente de se faire pardonner pour certaines de ses actions. Le fil narratif du métrage est toujours très basique, honnêtement, mais quelque part, cette simplicité a du bon : les combats s'enchaînent, et le reste ne prend pas trop de place - ce qui n'est pas plus mal, vu que l'interprétation de certains seconds rôles est... du niveau DTV.
Mais heureusement, les combats sont là, spectaculaires, toujours bien filmés, et impressionnants (d'autant plus impressionnants quand, comme moi, on vient de finir de s'infliger la saison 1 d'Iron Fist, avec son héros incapable et ses affrontements anémiques et mal filmés).
Les différentes variations dans les affrontements sont sympathiques, et si l'on regrettera probablement que le boss final soit à peine plus qu'un tas de stéroïdes ambulants à la présentation un peu kitschouille (quoi que finalement, ça rappelle un peu les jeux Double Dragon, donc pourquoi pas...), dans l'ensemble, ça reste franchement jouissif à regarder, et toujours bien filmé (à un zoom ou deux près).
Rien de totalement indispensable, et un film peut-être un peu en dessous du précédent, mais ça reste parfaitement regardable dans le genre, et l'on ne peut que se dire que Scott Adkins mérite bien mieux qu'un simple rôle de sous-fifre anonyme dans un film Marvel...
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Captive (Caught) :
Parce qu'elle fréquente Justin (Sam Page), un séduisant businessman qu'elle croit célibataire, Allie (Stefanie Scott) est kidnappée par Sabrina (Anna Camp), la femme jalouse de ce dernier, aidée de sa soeur Paige (Amelia Rose Blaire). Mais bien vite, ce qui devait être une mauvaise blague faite à la jeune femme se transforme en séquestration pure et simple, alors que Sabrina perd progressivement pied, et devient de plus en plus violente...
Toujours la même routine des téléfilms Lifetime façon "une femme en péril, victime de la cruauté des hommes, ces salauds", supposément inspirés d'une histoire vraie (LOL), avec ici Anna Camp qui pète un câble à cause de son mari infidèle, et passe ses nerfs sur cette pauvre Stefanie Scott, elle aussi trompée par le mec en question. La morale de l'histoire : si elles n'avaient pas rencontré cet homme infidèle, ces deux femmes auraient vécu heureuses et sans souci...
Et histoire de rajouter dans la symbolisme pseudo-féministe à la con made in Lifetime, on finit par cette image finale de l'héroïne, enfin libérée de l'Homme maléfique, qui court sur sa piste d'athlétisme, radieuse, suivie d'une demi-douzaine d'autres femmes épanouies. *soupir*
Malheureusement, l'écriture de ce métrage est à l'image de cette image finale : pataude, bancale, très mal structurée (on a des flashbacks, des ellipses, des coupures pubs et des transitions brutales... mais aucun de ces procédés - qu'ils soient volontaires ou involontaires - ne fonctionne), et échouant totalement à faire monter la pression, pas aidée par une direction d'acteurs totalement à l'ouest.
En effet, si Scott ne s'en sort pas trop mal en victime résistante, Camp est en roue totalement libre, passant selon les scènes d'un cabotinage outrancier à une interprétation plus juste et émotive, au gré du nawak du script. J'aime beaucoup l'actrice, mais franchement, la voir projeter un gros flic massif en bas d'un escalier d'un petit geste mou... ça sort instantanément le spectateur du film, et ça fait presque basculer ce dernier dans la parodie.
Déjà que la première apparition de Camp dans le métrage (outre les voix-offs menaçantes) la place instantanément en mode survolté et déséquilibré, et empêche totalement de la prendre au sérieux....
D'ailleurs, le film aurait probablement nettement mieux fonctionné s'il avait suivi une Anna Camp "normale" qui découvre l'infidélité de son époux, met au point son plan avec sa soeur, et perd progressivement pied à mesure que le contrôle de la situation lui échappe : le script aurait pu alors basculer du point de vue de la captive, tandis que Camp devenait la méchante du film, cette psychopathe qu'ici, elle semble déjà être dès ses premières scènes.
En résumé, c'est assez mal écrit et rythmé, pas très bien dirigé, et moyennement interprété : poubelle.
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Austin Found :
Lasse de son quotidien médiocre, dévorée par l'ambition, et décidée à booster la présence médiatique de sa fille Patricia (Ursula Parker), Leanne Miller (Linda Cardellini) décide de simuler le kidnapping de celle-ci. Pour cela, elle demande à son ex-petit ami de lycée, Billy (Skeet Ulrich) et à Jebidiah (Craig Robinson), le meilleur ami de celui-ci, d'enlever l'enfant, et de la cacher dans les bois, pendant que Leanne fait le tour des plateaux de télévision. Mais Nancy (Kristen Schaal), une journaliste, mène l'enquête, et Billy et Jebidiah ne sont pas très doués...
Une comédie dramatique américaine plus dramatique que comédie, puisque, malgré un casting très à l'aide dans le domaine de l'humour (Cardellini, Schaal, Robinson, Patrick Warburton, Chris Parnell, Jon Daly, Jaime Pressly), ce film préfère largement jouer la carte de l'émotion et de la magouille criminelle très sérieuse.
Alors certes, Linda Cardellini est impeccable, comme toujours (malgré ce qui ressemble bien à une perruque fauchée sur la tête), et il y a bien quelques moments sympathiques et touchants entre Robinson et la petite, mais dans l'ensemble, le tout tourne régulièrement à vide, jamais drôle, jamais très original, jamais nerveux ou tendu...
Le face à face final entre Cardellini et Schaal, notamment, est supposé être le point culminant du métrage, bourré de tension, mais il tombe tout simplement à plat, et à aucun moment l'illustration musicale n'aide le film à se montrer efficace. On aurait presque pu le diffuser tel quel sur la chaîne Lifetime, lors d'une après-midi "crime", et ça n'aurait pas du tout dépareillé.
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Cars 2 :
Alors que Lightning McQueen (Owen Wilson) s'engage dans un Grand Prix automobile aux quatre coins du monde, pour promouvoir un carburant écologique produit par Sir Miles Axlerod (Eddie Izzard), Mater (Larry the Cable Guy) se retrouve embarqué dans une conspiration à l'échelle mondiale, qui vise à saboter le Grand Prix. Pris pour un espion par Finn McMissile (Michael Caine) et Holley Shiftwell (Emily Mortimer), deux agents secrets anglais, le voilà contraint de les aider à déjouer les plans d'une mystérieuse organisation criminelle...
C'est amusant comme le domaine de la critique cinématographique peut être subjectif : de l'avis général, Cars (premier du nom) était un Pixar mineur, mais honorable et nostalgique (pour beaucoup, c'était même un excellent cru) ; ce Cars 2, cependant, est (toujours selon l'avis général) une bouse infâme, indigne de Pixar, et uniquement produite pour extorquer un peu plus d'argent aux parents des enfants amateur du premier film.
Mais paradoxalement, alors que j'étais resté nettement mitigé devant le premier volet, j'ai trouvé ce second opus beaucoup plus amusant et enthousiasmant, mieux rythmé (1h40 à peine, contre les deux heures du premier), plus dynamique, plus fluide, et plus abouti.
D'un autre côté, autant la nostalgie américano-américaine d'une époque automobile révolue ne me parle pas du tout, autant l'énergie des Grands Prix Internationaux façon La Coccinelle à Monte-Carlo, Speed Racer, Grand Prix, La Grande Course Autour du Monde, etc, et l'hommage aux films d'espionnage des 60s, j'accroche tout de suite beaucoup plus, et cela me rend ce métrage (même s'il n'est pas forcément plus original que le premier volet) beaucoup plus sympathique.
Et comme en plus Michael Giacchino remplace Newman à la musique, que Bruce Campbell a un petit rôle vocal (parmi de nombreux autres caméos vocaux), que la réalisation technique est toujours impeccable (Londres, à la fin du film, est bluffante), et que Mater, malgré son humour "un redneck à l'étranger" peu subtil, est finalement plus attachant que Lightning ne pouvait l'être dans le premier... j'ai donc préféré ce second numéro au Cars original.
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Sleight :
À la mort de sa mère, Bo (Jacob Latimore), un jeune magicien de rue, est contraint de se tourner vers la vente de drogues dans les rues de LA, pour le compte d'Angelo (Dulé Hill), afin d'assurer la subsistance de sa petite soeur (Storm Reid). Mais alors qu'il se rapproche de la belle Holly (Seychelle Gabriel), les exigences de son fournisseur se font de plus en plus importantes, et la vie de sa soeur finit par être mise en danger...
Pendant une quarantaine de minutes, ce métrage produit par la WWE et par Blumhouse ne fonctionne pas trop mal, mélangeant habilement thriller urbain dans un milieu afro-américain (les rues, la drogue, les gangs, etc) et magie/illusion (et ce, quand bien même les illusions et les tours de close-up présentés tombent dans la même catégorie que les tours dans les Insaisissables : de la magie de cinéma, infaisable dans la vrai vie, mais qui rend bien à l'écran).
Et puis l'élément "science-fictif" du film arrive, et le tout commence sérieusement à prendre l'eau.
On apprend ainsi que le héros, tel un Tony Stark du ghetto, s'est implanté (tout seul, comme un grand) un électro-aimant dans l'épaule (qui est bien infectée et qui, IRL, devrait rapidement lui coûter la vie), ainsi que des fils sous la peau, le long de ses bras, jusque dans ses doigts (le tout sans cicatrice visible !), et qu'il l'utilise pour réaliser des tours de magie impossibles (d'autant plus impossibles que les électro-aimants basiques ne fonctionnent pas sur tous les métaux qu'il manipule dans le film - dents en or, plombages, balles, serrures de menottes, coffres de voiture, etc...).
Bref, on est dans de la pure science-fiction pleine de trous de logique, qui impose que l'on ferme les yeux sur de nombreuses choses, notamment le grand final quasi-superhéroïque du métrage... d'autant plus que le héros est tout sauf attachant : oui, le film veut nous le présenter comme un petit gars intelligent (il a inventé cet aimant) et attachant (il tient à sa famille), mais l'acteur est un peu trop souvent en sous-jeu (face à lui, Dulé Hill est excellent), et le personnage est désagréable à suivre, n'hésitant pas à trahir tout le monde, clients, amis, etc, pour récupérer un peu d'argent et payer les dettes qu'il a justement contractées en trahissant son fournisseur.
À la limite, je crois que j'aurais préféré que le film garde le mystère sur l'origine des "pouvoirs" du héros, et finisse par être quelque chose de purement fantastique et/ou super-héroïque (la toute fin tend vers une suite plus spectaculaire, mais bon...), plutôt que ce gruyère de pseudo-science impossible entourant un récit bancal et un protagoniste antipathique.
Ça échoue sur le front de l'illusion et de la magie, ça ne marche pas vraiment sur celui du crime urbain, ça oublie totalement la science dans "science-fiction", bref, ça rate globalement son coup, ça manque totalement de maîtrise et je ne comprends pas trop l'accueil ultra-positif de la critique US (si ce n'est, peut-être, pour l'aspect "diversité et représentation ethnique").
2.5/6 (principalement pour la durée relativement brève du film, pour son potentiel de départ, pour Seychelle, et pour Dulé)
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Le Saint (The Saint) :
Lorsqu'un businessman (James Remar), responsable d'avoir détourné des milliards de dollars pour le compte du Fixer (Ian Ogilvy), décide de vendre ce dernier aux autorités, il n'a d'autre choix que de se tourner vers Simon Templar (Adam Rayner), voleur d'envergure internationale, pour l'aider à secourir sa fille (Sammy Hanratty) enlevée en guise de représailles par son patron. Aidé par Patricia Holm (Eliza Dushku), sa collègue experte en technologie, Templar se trouve soudain traqué par le FBI et par les sbires du Fixer, alors qu'il s'embarque dans une affaire complexe, liée à l'histoire de sa famille...
Une tentative de reboot de la franchise The Saint, tournée en 2013, et qui a été proposée à toutes les chaînes américaines en tant que pilote de série... mais qui s'est vu opposer une fin de non-recevoir assez définitive par tous les networks démarchés.
Et il n'est pas difficile de comprendre pourquoi, en fait, tant le tout est insipide : ici, on enchaîne les clichés des récits d'espionnage et autres techno-thrillers les plus génériques ; la réalisation de Simon West est quelconque, ne mettant jamais en valeur les nombreux pays européens où est tourné le téléfilm, ni les scènes d'action de ce dernier ; Adam Rayner n'a pas le moindre charisme, qu'il soit vêtu ou torse nu en train de se battre dans une cage de MMA ; l'écriture est plate et quelconque (avec traumatisme fondateur, toutéliage familial, etc) ; Eliza Dushku reste sympathique, mais devrait manger un sandwich (le maillot de bain sexy avec côtes apparentes, ça ne le fait pas trop) ; et la plupart des seconds rôles familiers - Thomas Kretschmann, Sammy Hanratty, Greg Grunberg, James Remar et même Roger Moore - sont affreusement sous-exploités et creux.
Bref, pas grand chose de valable à se mettre sous la dent, et même le célèbre thème musical du Saint se fait quasi-inexistant, limité à quelques notes timides et éthérées au clavier, çà ou là.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Menace d'État (Cleanskin) :
Après l'échec d'une mission au cours de laquelle des explosifs ont été dérobés par des terroristes, et employés à des fins d'attentat en plein Londres, Ewan (Sean Bean), un agent gouvernemental, reçoit une nouvelle mission de la part de sa supérieur Charlotte (Charlotte Rampling) : il doit faire équipe avec Mark (Tom Burke), et arrêter discrètement cette cellule terroriste avant les prochaines élections. De son côté, Ash (Abhin Galeya), le terroriste, renoue avec Kate (Tuppence Middleton), sa petite-amie d'antant, avant qu'il ne se radicalise, et commence à remettre en question sa mission-suicide...
Un thriller bien mené et intelligent, qui prend la peine d'exposer en parallèle les motivations des deux camps en présence, sans jamais donner raison à l'un ou l'autre, ou même les présenter sous un jour favorable.
Sean Bean est convaincant dans son rôle de Jack Bauer anglais, et tous les seconds rôles sont au diapason, efficaces et crédibles ; la réalisation est plutôt bonne, et parfois même inspirée ; et les retournements finaux sont plutôt bien amenés.
Reste cependant un petit bémol, les flashbacks, qui auraient pu être mieux maîtrisés, et mieux intégrés au reste du récit. Mais dans l'ensemble, c'est tout à fait honorable pour ce que c'est.
Que se passe-t-il lorsque Lucas Stoll et Gaylor Morestin, deux fans français de Breaking Bad (2008-2013), la série culte de Vince Gilligan (multi-primée, et considérée par beaucoup comme l'une des meilleures séries de l'histoire de la télévision) décident de se livrer à une expérience improbable : prendre sur leur temps libre pendant plusieurs années, et résumer les 62 épisodes de la série diffusée sur AMC en un long-métrage de deux heures à peine ?
Breaking Bad - Le Film :
Walter White (Bryan Cranston), un professeur de chimie dont l'épouse (Anna Gunn) attend un second enfant, apprend soudain qu'il est atteint d'un cancer incurable des poumons, qui ne lui laisse, au mieux qu'un an ou deux à vivre s'il se soigne. Mais pour cela, il a besoin d'argent, et il se tourne alors vers Jesse Pinkman (Aaron Paul), l'un de ses anciens élèves devenu petite frappe : ensemble, les deux hommes se lancent ainsi dans la fabrication et le commerce de methamphétamine, un trafic qui va leur apporter énormément d'argent, mais aussi énormément de problèmes, et les transformer radicalement...
Je l'avoue sans peine : je n'ai jamais regardé la série Breaking Bad. À l'époque de sa diffusion, je n'étais pas vraiment intéressé par le postulat de départ (trop similaire à d'autres séries câblées US, comme Weeds, que j'avais fini par délaisser), par l'univers des trafiquants de drogue, par l'environnement du Nouveau Mexique, par la maladie de Walter, par la distribution (notamment Anna Gunn, qui m'avait horripilé dans les quelques scènes que j'avais vues de la série), etc, etc, etc...
Et plus la série gagnait en popularité et en influence, plus mon esprit de contradiction et ma fainéantise se sont imposés : cinq saisons de Breaking Bad, ce n'était pas pour moi.
Mais en découvrant cette version condensée créée par des fans, je me suis dit : pourquoi pas ? Pourquoi ne pas tenter l'expérience, tout en ayant totalement conscience des limites de l'aventure ?
Il est évident qu'en 120 minutes, il était impossible de résumer 62 heures de série : ne serait-ce qu'au niveau du développement des personnages, de leurs relations, et de l'attachement du spectateur à ces derniers (que ce soit un attachement positif, pour les bonnes séries, ou digne d'un syndrôme de Stockholm, pour les mauvaises), la version long-métrage de Breaking Bad ne pouvait pas, sur papier, rendre justice aux personnages et à l'écriture de la série.
Et cela se perçoit notamment dans le cas de Jesse Pinkman, qui est largement passé au second, voire au troisième plan du récit dans la version "cinéma" : Aaron Paul y a tout de même le temps d'impressionner par son charisme, mais il fait presque de la figuration durant le plus gros du film, et n'est qu'un pion dans un métrage intégralement centré (sans surprise) sur Walter White.
Un Walter White au parcours plutôt cohérent et bien retranscris (même si, vers la fin, il manque clairement de quoi vraiment expliciter son évolution finale), bien aidé en cela par la prestation habitée de Cranston. Face à lui, dans la version de deux heures, seul Hank (Dean Norris) existe réellement, étant l'antagoniste principal de Walter, et le plus proche de lui.
Si les deux heures de métrage parviennent à bien équilibrer l'évolution de la relation Walter/Hank, et l'ensemble des événements de la série, elles ne sont pas sans défaut. Tout le monde n'est pas logé à la même enseigne, et autant je peux comprendre l'intégration des spots de pub pour Saul, qui sont des fan-favorites, autant je me dis que ces quelques minutes auraient pu être consacrées à Jesse, ou à approfondir certaines des relations résumées à l'écran (en tout cas, la femme de Walter n'est toujours pas attachante ou touchante).
Bref, au final, cette version de deux heures m'est apparue globalement compréhensible et intéressante, bien que n'étant clairement qu'un squelette sur lequel 60 heures supplémentaires de développement viennent se greffer. Je suppose que pour les fans de la série, cette version est un blasphème qui coupe tout ce qui est important, mais malgré l'aspect "résumé" indéniable, on s'attache tout de même à Walter et à ses mésaventures, tant la présence de Cranston est incontournable ; ce qui, en soi, est bien la preuve de quelque chose de très spécial au niveau de l'alchimie entre un personnage et son interprète.
Cela dit, bien que j'aie apprécié ces deux heures, ce n'est pas pour autant que je vais m'attaquer à l'intégrale de la série. Mes réserves initiales sont toujours présentes, et ce qui est supportable et intéressant en 120 minutes, ne le sera probablement pas pour moi sur toute la durée.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Bleeding Heart :
May (Jessica Biel), une institutrice de yoga, se découvre une demi-soeur cachée, Shiva (Zosia Mamet), et tente de renouer avec cette dernière, au grand dam de son compagnon (Edi Gathegi). Mais bien vite, il apparaît que Shiva est une prostituée, exploitée et battue par son petit ami Cody (Joe Anderson) ; May décide alors de tout faire pour tirer sa soeur de cette situation dangereuse...
Un drame indépendant écrit et réalisé par Diane Bell, qui ne vaut guère plus qu'un téléfilm Lifetime façon "femmes exploitées et maltraitées".
C'est bien interprété, mais le tout a la finesse et l'originalité d'un tractopelle, tant dans son écriture que dans son symbolisme, ou dans sa mise en images.
Franchement faiblard, et avec des personnages secondaires très antipathiques (la mère inexplicablement hostile, notamment).
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Dans l'ombre de mon mari (Undercover Wife / Not With His Wife) :
Comptable judiciaire, Monica Bolland (Jewel Staite) est horrifiée d'apprendre que son époux (Jesse Moss) a trouvé la mort alors qu'il infiltrait les opérations de Collin Murphy (Martin Cummins), un patron de la pègre. Accusée de corruption par l'Inspection Générale du FBI, Monica prend alors la fuite et, avec l'aide d'un ex-collègue de son époux, Isaac (John Cassini), elle décide d'infiltrer seule l'organisation de Murphy, pour trouver le responsable du meurtre de ce dernier...
Un téléfilm canadien diffusé sur Lifetime et assez surprenant, puisque ultra-sérieux et premier degré dans son enquête, sans vraiment tomber dans les clichés inhérents des téléfilms de la chaîne.
C'est bien simple, en inversant le sexe de l'héroïne et des autres protagonistes principaux, on se retrouverait avec un polar tout ce qu'il y a de plus normal, sans rien de honteux, comme il en a été produit des centaines dans le registre "infiltration dans la pègre".
Jewel est juste, comme d'habitude, Ryan Robbins, Martin Cummins et Leah Gibson sont compétents, ça ne traîne jamais trop la patte (hormis durant quelques flashbacks laborieux et inutiles), et si ce n'était pour un visuel ultra-terne et délavé, et pour l'interprétation très inégale de John Cassini, ça mériterait sans problème plus qu'une simple moyenne.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
L'Appel du Devoir (When Duty Calls) :
Jeunes mariés, Ellie (Daniella Monet) et Martin (Kelly Blatz) sont contraints de s'installer chez les parents d'Ellie (Judd Nelson & Daphne Zuniga) lorsque leurs deux carrières - lui est enseignant, elle est officier de police - se retrouvent au point mort. Là, dans l'espoir de se rapprocher du bureau du shérif, Ellie finit par rejoindre un programme bénévole de surveillance du voisinage, tandis que Martin décroche un poste à l'autre bout du pays. Et lorsque Ellie est confrontée à une série de cambriolages énigmatiques, la jeune femme doit choisir entre sa vocation professionnelle et son couple...
Un téléfilm PiXL particulièrement maladroit et bancal, qui commence par bâcler 25 minutes de mise en place et d'exposition, en les condensant en moins de 4 minutes : on a donc l'impression d'assister à un "précédemment dans...", comme on peut en voir dans les séries tv, sauf qu'ici, c'est supposé nous permettre de nous attacher aux personnages et à leur vie.
Raté, donc, malgré une distribution qui n'est pas désagréable (Monet est toujours très attachante, Blatz et Judd Nelson sont efficaces, idem pour une Olivia d'Abo enfin moins collagénée, Stanley de The Office est sympathique, et Daphne Zuniga... je ne suis pas sûr de ce qu'elle fait, mais elle est présente).
Et ensuite, le film adopte un ton jamais vraiment convaincant, à mi-chemin entre le drame policier et la comédie télévisée, avec énormément de sous-intrigues qui n'apportent rien (le père dépressif, la mère malade, le fils du garagiste, la carrière de Blatz, etc), et une intrigue principale cousue de fil blanc (il n'y a pas le moindre suspense quand aux responsables de la vague de cambriolages, on nous les montre dès le début).
Bref, on a l'impression d'un brouillon de script jamais vraiment finalisé, un peu décousu et plat, et en fin de compte, on ne retient absolument rien de ce métrage.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Free Fire :
En 1978, à Boston, Justine (Brie Larson) organise une vente d'armes entre une équipe de l'IRA (Michael Smilet, Cillian Murphy, Sam Riley, Enzo Cilenti) et des sud-africains (Sharlto Copley, Arnie Hammer, Babou Ceesay, Jack Treynor). Rapidement, cependant, la tension monte dans l'entrepôt où se tient la vente, et une fusillade finit par éclater.
Ben Wheatley se prend pour Guy Ritchie ou Tarantino, et décide de nous offrir un huis-clos de 90 minutes se déroulant entièrement dans une usine désaffectée, 90 minutes dont les deux derniers tiers consistent en une suite de fusillades entre des personnages assez quelconques et sous-développés, toujours à deux doigts de la parodie avec leurs postiches et leurs accoutrements 70s.
Dans l'ensemble, le film se regarde assez passivement : compte tenu du postulat de départ, la durée du métrage est un peu abusive, et le film devient rapidement monotone et redondant, d'autant que Wheatley (aussi au scénario), n'a pas forcément le mordant ou le sens des dialogues d'un Tarantino, nécessaires pour rendre le tout captivant ou amusant de bout en bout.
Plus problématique : alors que le coeur du projet est un huis clos dans un décor unique (ou presque, puisque dans le dernier tiers, la fusillade se déplace un peu), la gestion de l'espace par le réalisateur est tout simplement inexistante. On n'a pas la moindre idée de la configuration des lieux, les personnages sont tous filmés en plans serrés, à la caméra portée, il y a des changements d'axe et d'angles fréquents, bref, on ignore trop souvent qui se trouve où, est allié avec qui et tire sur qui.
Autant dire que ce Free Fire perd assez rapidement son intérêt et tourne alors à vide, et qu'à part les répliques et l'accent improbable de Copley, il n'y a vraiment pas grand chose à retenir de ce métrage.
2.5/6 (ça aurait fait un court ou moyen métrage sympathique, et probablement moins prévisible)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Le Labyrinthe : La Terre Brûlée (Maze Runner 2 - The Scorch Trials) :
Thomas et les autres rescapés du Labyrinthe sont recueillis par Janson (Aiden Gillen) et ses hommes, qui occupent un centre de recherche où de nombreux Blocards sont réunis. Mais bien vite, il apparaît que tout ceci n'est qu'un test de plus organisé par WCKD, et la fuite en avant reprend, au travers de la Terre Brûlée, et à la recherche de l'une ou l'autre faction rebelle pour lutter contre WCKD. Mais une trahison inattendue va tout changer...
Malgré tous ses défauts inhérents au genre young adult (personnages insipides, rebondissements prévisibles, etc), le premier opus de ce Labyrinthe restait encore un minimum intéressant grâce à son postulat de départ intrigant (bien que finalement sous-exploité), et à ses effets spéciaux réussis.
Ici, c'est pire : postulat insipide et générique (une fuite en avant dans un territoire post-apocalyptique empli de zombies), personnages encore plus transparents, rebondissements quelconques et téléphonés, environnements quelconques (des laboratoires, des hangars, et un désert) et un film interminable, qui atteint péniblement les 2h10 sans jamais se montrer intéressant.
Alors oui, ça court dans tous les sens... mais franchement, j'ai piqué du nez à plusieurs reprises tant le tout était constamment et particulièrement médiocre, pour ne pas dire mauvais.
Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !
L'Homme de Nulle Part (The Nowhere Man) :
The truth is out there.
Trust no one.
Si ces deux slogans sont fortement attachés à l'en-tête des épisodes de X-Files, ils auraient tout aussi bien pu être pleinement intégrés à un show qui surfe d'ailleurs sur la vague du succès rencontré par le monument télévisuel pré-cité. En effet, le concept du grand complot et la paranoïa qui y est liée sont des fondements majeurs de cette série créée en 1995 (soit un an après celle de Chris Carter). La grande différence provient du fait qu'au lieu de la délayer avec des loners baignant dans le fantastique, chaque épisode participe ici à la construction de l'intrigue générale, toujours plus complexe.
Dans un exercice aussi casse-gueule que de développer le thème de la conspiration, il faut féliciter les scénaristes pour avoir su conserver l'intérêt de chaque instant en évitant l'écueil de la prévisibilité, grâce à une perpétuelle remise en question de faits qui nous semblent acquis. L'évolution psychologique du personnage principal est à ce titre utilisée de manière remarquable pour brouiller les pistes et perturber le téléspectateur, qui s'identifie forcément à Tom Veil. Dès le pilote, le voir ainsi dépouillé des éléments qui représentent l'essence même de son existence à cause d'une simple photographie, et ce par une organisation à priori malsaine, ne peut que faire adhérer à sa quête de la vérité et à la lutte qu'il engage pour retrouver sa vie telle qu'elle était.
S'instaure alors un climat oppressant baigné d'une paranoïa aiguë, dans lequel Tom ne peut plus faire confiance à personne (ou alors, à ses risques et périls), d'autant que chaque moment de sa vie ou chaque personne qu'il a pu rencontrer par le passé semblent n'avoir jamais existé. Les événements pourraient commencer à devenir prévisibles à force de répétition d'un même schéma, mais la bascule s'opère lorsque est évoquée la possibilité que Tom aurait pu inventer les souvenirs auxquels il se raccroche tant.
Le doute ne s'installe pas que dans l'esprit du protagoniste mais également dans celui du public. Si ce n'était pas suffisant, l'idée d'une technologie pouvant aider à contrôler l'esprit des gens est introduite. Cela bouleverse à nouveau la tendance : et si celui que l'on voit évoluer depuis le début n'était en fait qu'un pantin dont les souvenirs ont été fabriqués de toutes pièces ? Le final semble aller en ce sens, mais peut-être n'était-ce qu'une nouvelle voie sans issue...
Ce jeu permanent influe bien évidemment sur la vision générale du personnage, qui passe du statut de héros prêt à tout pour défendre la vérité à celui de martyr victime d'une machination dont les ramifications dépassent l'entendement, et contre laquelle il ne peut rien faire. Son cheminement est une longue route vers l'enfer : après avoir été privé de sa famille, de ses amis, il est amené à douter de sa propre santé mentale, de ses souvenirs. Petit à petit, il est vidé de toute substance, mais il réussit à tenir encore et encore en se rattachant à l'importance des négatifs qu'il possède, sans pour autant en comprendre l'importance la plupart du temps.
C'est finalement sa quête qui lui donne la force d'avancer, un objectif en lequel il est bien obligé de croire. L'introduction de chaque épisode est représentative de cet état d'esprit : "I keep this journal to prove these events are real. I know they are. They... have to be."
Sa volonté de poursuivre ce but y est clairement affichée, mais ses doutes également, et cela démontre l'habileté des scénaristes : il est assez osé de nous dévoiler la trame principale de cette manière. La voix-off permet également, après le générique, de faire le point sur les états-d'âme d'un personnage qui se désociabilise de plus en plus, et pour nous informer sur ce qu'il compte faire afin de poser le contexte.
Ce procédé est essentiel dans la mesure où la série repose sur un seul et unique protagoniste dont la crédibilité est assurée par un Bruce Greenwood à la performance remarquable de bout en bout : il fait pleinement ressentir la perte de repères de son personnage ainsi que sa longue descente aux enfers. Mais il n'est pas le seul à exceller car de nombreux autres personnages - forcément éphémères - sont portés par des acteurs généralement impeccables.
Ces rencontres se font au gré des pérégrinations de Tom, ce dernier étant constamment en fuite. De fait, outre un manque de repères évident puisqu'il évolue toujours dans un environnement différent, cela l'oblige à naviguer entre les petits boulots afin de subvenir à ses besoins. Les scénaristes en tirent parti au mieux en n'hésitant pas à proposer des épisodes un peu différents, notamment en effectuant quelques incursions dans le monde du fantastique ou de la science-fiction.
Entre la rencontre avec un gamin doté de pouvoirs divinatoires, celle avec un adolescent génie de l'informatique et adepte de la réalité virtuelle, ou encore une histoire d'OVNI un peu alambiquée, les idées ne manquent pas. La présence de tels éléments peut étonner dans un premier temps, mais au vu des révélations finales il s'avère que c'est une manière supplémentaire de nous prévenir que la série n'est pas ce qu'elle semble être.
Malgré un acteur charismatique, une histoire solide et une ambiance étouffante, la série n'a malheureusement jamais trouvé son public et s'est trouvée stoppée dans son élan. Elle avait pourtant réussi à se démarquer admirablement de X-Files, prouvant une fois de plus que le traitement, ici sérieux et rigoureux, est plus important que le thème.
Encore l'une de ces trop nombreuses séries sacrifiées sur l'autel de l'audience, alors qu'elle avait un potentiel incroyable. Il n'en reste pas moins qu'elle marque les esprits, même si cette fin de saison prometteuse provoque une immense frustration de ne jamais pouvoir regarder une suite qui n'existe pas.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Ghost in the Shell :
Dans un futur proche, au Japon, le Major Mira Killian (Scarlett Johansson) est un être unique : un cerveau humain transplanté dans un corps cybernétique doué de capacités incroyables, que le Major exploite au sein de la Section 9, une unité anti-terroriste composé de Batou (Pilou Asbæk), de Togusa (Chin Han), et de leur supérieur, Aramaki (Takeshi Kitano). Mais lorsque Kuze (Michael Carmen Pitt), un terroriste capable de pirater les esprits d'autrui, apparaît en ville, le Major découvre bien vite qu'elle est probablement liée à lui, et qu'il détient le secret de ses origines...
Alors avant toute chose, un disclaimer : avant de voir cette adaptation américaine, je ne connaissais quasiment rien de la franchise Ghost in the Shell, je n'en avais jamais rien lu ou vu, et à vrai dire, je n'en ai jamais eu la moindre envie, car je suis, de nature, peu attiré par le cyberpunk, et par tout ce qui est animation japonaise.
Tout ça pour dire que j'ai abordé cette version 2017 sans aucun à priori, si ce n'est celui de bandes-annonces plutôt intéressantes, et du capital sympathie de Scarlett.
Malheureusement, j'aurais dû me renseigner avant sur les personnes à l'oeuvre derrière la caméra : à la réalisation, Rupert Sanders (Blanche-Neige et le Chasseur, visuellement réussi et stylisé, mais particulièrement soporifique, mal rythmé, et avec une distribution mal dirigée) ; à la production, Avi Arad (un producteur sans la moindre vision, responsable d'énormément de bouses avant que Kevin Feige ne prenne le contrôle de Marvel) ; au scénario, Ehren Kruger (les Transformers, La Porte des Secrets) et deux scénaristes sans grande expérience ; aux effets numériques, MPC, oscarisés pour L'Odyssée de Pi et Le Livre de la Jungle - ils sont doués en animaux - mais ayant à leur actif d'innombrables blockbusters aux effets des plus inégaux).
Parce que forcément, tous ces noms, ça n'augurait pas forcément d'un chef d'oeuvre du Septième Art (sans même parler d'une adaptation digne de ce nom des oeuvres originales).
Sans surprise, donc, si le résultat final n'est pas forcément vilain, esthétiquement parlant, et a même par moment un certain style, dans l'ensemble, le film ne fonctionne pas vraiment.
Entre son script vraiment didactique et explicite (tout y est surligné), parfois plus proche d'un sous-Robocop féminin que d'autre chose ; sa musique synthétique parfois réminiscente d'un Tron : Legacy ; ses effets très inégaux (les doublures numériques sont assez ratées, surtout celle de ScarJo, dont la silhouette, les proportions et la carrure changent allègrement selon les plans et les tenues qu'elle porte) ; et son rythme global très étrange (on a parfois plus l'impression d'assister à une suite de vignettes et de belles images, comme autant de passages obligés, à peine liées par un scénario en pilotage automatique), il se dégage vraiment du tout une sensation de travail sans âme, assez faux et artificiel (et paradoxalement relativement étriqué, malgré le décor de mégalopole).
Sensation que l'on retrouve dans la direction artistique des personnages principaux, qui font souvent cosplay un peu fauché, et, ça me peine de le dire, dans l'interprétation de Scarlett, dont les choix de jeu et de langage corporel n'ont pas du tout fonctionné pour moi (pas aidés par ses proportions polymorphes, certes).
Bref, pas vraiment convaincu par ce Ghost in the Shell, qui a pour lui l'avantage d'être cependant relativement court (moins d'1h50, pour un blockbuster, c'est rare), et d'avoir un Batou plutôt sympathique.
(Kitano, par contre, semble n'en avoir absolument rien à faire de ce film ou de son rôle)
2.5/6 (j'imagine qu'un fan des GitS originaux sera probablement encore plus sévère)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Les Soeurs Anderson (Perfect Sisters) :
Filles d'une mère alcoolique (Mira Sorvino), Sandra (Abigail Breslin) et Beth (Georgie Henley) Andersen ont une relation fusionnelle et imaginative, qui leur permet de faire face à leur quotidien assez médiocre. Jusqu'au jour où, tout en refusant de se soigner, leur mère se trouve un nouveau compagnon, violent et pervers, qui menace les deux adolescentes. Celles-ci décident alors de passer aux choses sérieuses, et de se débarrasser de leur mère en planifiant son meurtre, afin de toucher son assurance-vie, et d'être confiées à la garde de leur tante...
Thriller canadien adaptant une histoire vraie, forcément très romancée, et qui présente ses deux protagonistes principales sous un jour un peu trop favorable compte tenu de leurs actes, avec narration en voix off de leur point de vue, antoagonistes caricaturaux, etc.
En fait, le tout pourrait très bien passer tel quel sur la chaîne Lifetime, tant ce métrage en a l'originalité, la qualité, le budget, la tendance à placer ses personnages féminins en victimes de la société et des hommes, et le rendu visuel.
On pense occasionnellement à Créatures Célestes (notamment dans les "visions"), mais sans le talent ou l'inspiration, et avec un étrange sens de l'humour assez déplacé dans certaines scènes (comme lorsque les deux soeurs imaginent toutes les manières dont elles pourraient tuer leur mère).
Bref, un film pas très intéressant ni original dans son approche, à la plus-value inexistante, et qui ne vaut vraiment que pour l'interprétation de Breslin et de Henley.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Logan :
En 2029, les mutants sont une espèce en voie de disparition. Logan (Hugh Jackman), l'un des plus redoutables, est désormais un chauffeur de limousine affaibli, dont les pouvoirs s'affaiblissent et le tuent à petit feu. Quelque part au Mexique, il cache le professeur Xavier (Patrick Stewart), sénile et incapable de contenir ses pouvoirs. Mais lorsque Logan croise le chemin de la petite Laura (Dafne Keen), clonée à partir de ses cellules, le voilà contraint de reprendre du service, et de protéger Laura et Xavier des Reavers, un groupe de mercenaires assassins envoyés par les personnaes responsables de la création de sa "fille"...
Le chant du cygne pour Hugh Jackman dans ce rôle, et un film loué par le public et les critiques comme un baroud d'honneur crépusculaire et bouleversant rendant joliment hommage au personnage, et le vengeant des deux premiers métrages très inégaux. Dans les faits, un film réussi, mais probablement un peu trop survendu (comme souvent) par les fans et par la presse pour son ton "adulte" et über-sérieux.
À peine inspiré du comics Old Man Logan (et c'est tant mieux), Logan sait se montrer parfois touchant (tout ce qui touche à Xavier et à Logan/Laura), mais n'émeut pas vraiment.
Peut-être un manque d'attachement de ma part à une franchise X-men qui s'est tellement éparpillée au cinéma, pour le meilleur et pour le pire, qu'elle a régulièrement manqué ses moments forts, qui permettraient de vraiment s'attacher à certains de ses protagonistes ; ce qui est d'autant plus vrai pour Logan/Wolverine, dont pas mal de points d'ancrage émotionnels forts dans les comic-books (Jean/Silverfox/Creed/Mariko) sont tombés à plat, par la faute de films malheureusement pas à la hauteur, ou limités par un classement tous-publics.
Et malgré ma sympathie pour Jackman, je dois avouer que je suis assez curieux de voir qui le remplacera (si cela se produit un jour) dans le rôle de Logan (et je ne parle bien sûr pas de X-23, mais du cas d'un éventuel reboot du personnage de Logan).
Quoiqu'il en soit, comme je le disais, Logan est assez réussi, mais somme toute assez balisé : pas de grande surprise à avoir devant les péripéties (aux justifications pas forcément amenées de manière très habile par le script), et on n'échappe pas, étrangement, à cette tendance d'opposer (littéralement et symboliquement) le héros à sa part d'ombre dans le troisième volet d'une saga.
Ce qui donne lieu à un affrontement final attendu, pas forcément exceptionnel, mais qui évite de devoir supporter, comme boss de fin, des antagonistes (les Reavers) creux et transparents au possible. Et le métrage bénéficie d'ailleurs vraiment de sa brutalité assumée, qui permet à Logan et à X-23 de vraiment trancher dans le vif du sujet : des scènes d'action convaincantes (malgré quelques doublures numériques voyantes) et qui donnent un bon coup de fouet au film.
D'ailleurs, en parlant d'effets voyants, comme toujours, la production peine à bien grimer Jackman : sa barbe et sa coupe de cheveux font régulièrement postiches, un problème récurrent dans la franchise X-men (alors qu'une coupe plus naturelle, comme dans le premier Wolverine, ou plus courte et utilitaire, comme dans le second, fonctionnaient tout aussi bien - tout sauf sa coupe dans les films made in Singer, en somme).
En résumé, c'est bien joué (notamment par la petite), c'est bien mené et réalisé, c'est assez balisé mais ça ne se perd jamais en chemin, le traitement est convaincant, mais ça n'atteint jamais les sommets tant vantés çà et là, et c'est un peu dommage.
4.25/6
(en neuf films, ils n'ont pas été capables de mettre Jackman dans le costume iconique de Wolverine, et ça, franchement, c'est une honte)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
xXx - Reactivated (xXx - Return of Xander Cage) :
Lorsque la Boîte de Pandore, une arme permettant de transformer les satellites orbitaux en armes de guerre, est dérobée, et Gibbons (Samuel L. Jackson) tué, l'Agent Jane Marke (Toni Collette), de la CIA, décide de sortir Xander Cage (Vin Diesel) de son exil, pour l'opposer à Xiang (Donnie Yen), responsable du vol. Mais Xander et son équipe (Ruby Rose, Kris Wu, Nina Dobrev, Rory McCann) s'aperçoivent rapidement que les apparences sont trompeuses...
Alors visiblement, à en juger par ce xXx 3, Vin Diesel semble bien décidé à faire des aventures de Xander Cage et de ses potes le clone débiloïde et cartoonesque des Fast & Furious récents.
On retrouve le même concept de Vin Diesel à la tête d'une équipe soudée de spécialistes hors-la-loi, on retrouve le même genre de personnages aux origines diverses et variées, les mêmes voyages internationaux, les mêmes personnages féminins badass, la même tentative risible d'imposer Vin en séducteur irrésistible, le même sens de la famille, on retrouve la même tendance aux cascades câblées/numériques improbables et physiquement impossibles, aux doublures numériques et réelles évidentes (Vin le quasi-quinquagénaire, qui s'empâte de plus en plus entre les films, et qui ici se transforme en yamakazi virevoltant) et aux personnages indestructibles aux capacités surhumaines (la poursuite piétonne sur route fréquentée de Yen et Vin, lulz)...
Tout ça... mais avec un Xander Cage qui, à contrario de Dom Torretto, prend tout à la légère, avec un sourire goguenard et des vannes constantes. Et ce ton plus léger et plus outrancier se retrouve dans tous les autres personnages (tout le monde s'amuse à en faire trois tonnes, surtout Dobrev en tech-girl geekette fangirl, et Collette en patronne ultra-glaciale), dans l'ouverture du film (avec Neymar et Sam Jackson, ainsi que toute une mise en scène graphique façon Vaughn/Millar), et dans l'atmosphère générale du métrage.
On est clairement ici dans quelque chose de plus décomplexé que les F&F, et étrangement, pour peu qu'on éteigne son cerveau avant de commencer le métrage, ça s'avère plutôt regardable, et moins premier degré que les Fast & Furious, dans leurs moments les plus sérieux et dans leurs prétentions dramatiques occasionnelles.
Et franchement, alors que je n'attendais strictement rien d'un film de DJ Caruso (faiseur particulièrement médiocre), et encore moins d'un film de la franchise xXx (je ne garde absolument aucun - bon ou mauvais - souvenir des deux premiers métrages), j'ai eu l'agréable surprise de ne pas m'ennuyer.
Bon, ça reste très très con, et très très débile, mais rien que pour le deus ex machina qui déboule à la barre des 90 minutes de film, tout droit sorti de 2005, et pour les multiples clins d'oeil à Nick Fury/aux Avengers, impossible de détester. Du moins, pour peu qu'on sache à quoi s'attendre.
3.25/6
(par contre, on va dire que le "photocopillage" de la scène de True Lies est un hommage, parce que sinon, le plagiat est un peu trop voyant)
Après Daredevil (passé en revue ici et ici), dont la première saison m'avait laissé particulièrement mitigé, je m'attaque à la suite de l'univers partagé Marvel/Netflix, à savoir, Jessica Jones.
Et pour être totalement franc, initialement, j'avais prévu d'adopter le même format une demi-saison = un bilan pour traiter de Jessica : malheureusement, j'ai très vite changé d'avis durant le visionnage de la série, qui m'a tellement frustré que j'ai décidé de limiter la casse. Un seul bilan, donc, cette fois-ci, pour une série qui a réussi l'exploit de me détourner de quasiment tout le reste de l'univers Marvel/Netflix.
Jessica Jones, saison 1 :
Après avoir subi l'impensable aux mains de Kilgrave (David Tennant), un criminel capable de manipuler l'esprit d'autrui, Jessica Jones (Krysten Ritter), apprentie super-héroïne réticente, décide de jeter l'éponge, et s'installe à New York, traumatisée, où elle officie en tant que détective privée. Mais bien vite, alors même qu'elle se rapproche de Luke Cage (Mike Colter), un barman doué de pouvoirs surhumains, comme elle, Kilgrave refait surface, entraînant Jessica Jones à sa poursuite...
Seconde série Marvel/Netflix, adaptée du comic-book ALIAS réservé à un public averti, et de tout ce qui en a découlé, Jessica Jones était peut-être la série pour laquelle j'étais le plus optimiste, en théorie. Pas forcément parce que j'ai de l'attachement pour les personnages concernés (pas particulièrement, du moins), mais plus parce que la combinaison de la showrunneuse Melissa Rosenberg (autrefois sur Dexter, avant que la série ne sombre), de David Tennant en grand méchant, et de Krysten Ritter (qui ne correspondait PASDU TOUT à ma vision du personnage, mais que j'appréciais néanmoins dans Don't Trust the B---- in Apartment 23) laissait présager de quelque chose de plus original et intéressant que Daredevil ou Luke Cage. Malheureusement, après cette première saison, force est de constater que j'ai probablement préféré la première saison de Daredevil, avec tous ses défauts... et de loin.
L'un des problèmes principaux, en fait, c'est que Daredevil, malgré tous ses défauts, s'efforçait tout de même de faire dans la série super-héroïque. Ici, avec Jessica Jones, Melissa Rosenberg a choisi (assez naturellement, vu le personnage) de faire dans le pseudo-noir, avec détective torturée qui narre ses enquêtes en voix-off, ville terne et grise, musique avec cuivres et guitare lancinante, et tout et tout. Et non seulement elle fait du pseudo-noir, mais elle fait du pseudo-noir (genre habituellement très codifié d'un point de vue masculin) détourné pour être placé sous une optique féminine.
C'est l'un des points mis en avant par la production et par la chaîne ("la première série super-héroïque sérieuse écrite par une femme, et centrée sur des personnages féminins"), c'est ce qui a valu à la série des torrents et des torrents de louanges critiques, et de commentaires en tous genres de la part de tous les blogs et autres sites féministes applaudissant le caractère supposément révolutionnaire de la série, et tout et tout. Et en théorie, pourquoi pas.
Ou du moins, pourquoi pas, si ces intentions et ce point de vue n'entraient pas en perpétuel conflit avec les aspects super-héroïques et polar noir du show : ces derniers finissent par sembler n'être qu'un simple habillage moins intéressant pour les scénaristes que la psychologie de Jessica, et ses rapports avec les autres personnages (principalement féminins).
Ainsi, une constante, dans cette première saison, c'est que le côté super-héroïque de la série est minimisé au possible (Jessica Jones n'exploite que très rarement sa force et ses pouvoirs, très vagues et nettement affaiblis par rapport aux comics ; et donc, à l'écran, elle paraît souvent visuellement assez chétive et peu intéressante ; Luke Cage a déjà un peu plus d'impact); et quand il est mis en images, c'est tout simplement bâclé, comme si cela n'intéressait pas du tout la production : les effets, les combats, tout paraît fait à l'arrache, mal cadré, improvisé en quelques minutes devant les caméras, bref, médiocre au possible, surtout en comparaison du travail effectué sur Daredevil.
Un problème encore renforcé par l'absence totale d'athlétisme de Ritter, qui semble mal à l'aise et maladroite dès qu'elle a la moindre scène d'action, et par le fait que les pouvoirs de Jessica sont affreusement aléatoires et mal gérés par la production : dans un épisode, elle peut passer des gens sans broncher au travers d' un mur, alors que dans un autre, Ritter peine à actionner le verrou d'un sas blindé...
On se dit alors qu'à la limite, si le côté super-héroïque de la série est raté, peut-être que c'est compensé par des enquêtes captivantes, histoire de justifier le côté polar... mais là aussi, ça tombe à plat. Déjà, parce que le show est tellement centré sur Kilgrave qu'il ne prend vraiment jamais le temps de montrer le quotidien de détective de Jessica. On la voit sur le terrain, on l'entend débiter des monologues en voix off (Ritter n'est pas très convaincante dans ce domaine, d'ailleurs), on la voit faire vaguement une filature (assez ratée, car mal filmée et ponctuée de one-liners inutiles), on nous dit qu'elle est une bonne détective, mais le peu de travail d'enquêtrice qu'elle mène est systématiquement ramené à Kilgrave, et honnêtement peu captivant (puisqu'on se doute bien que Kilgrave ne va pas tomber avant le dernier épisode de la saison).
Mais un autre problème qui affecte le côté polar noir, c'est la personnalité de Jessica Jones. Oui, elle est torturée, traumatisée, elle souffre de PTSD, et toute la série n'est qu'une grosse étude de personnages gérant chacun un traumatisme (viol, manipulation, mort de l'être aimé, etc) et/ou une addiction (drogue, amour, pouvoir, etc) d'une manière différente ... sauf que le résultat, c'est qu'on se retrouve avec un personnage principal non seulement assez cliché (l'enquêteur sarcastique et coriace au passé traumatique, c'est un peu un classique de la littérature de genre, qu'il soit de sexe masculin ou féminin), mais aussi rapidement épuisant d'antipathie, de répliques sardoniques, d'attitudes hostiles, etc. Par moments, plutôt que d'avoir à l'écran une femme traumatisée par la vie et par un criminel odieux, on a presque l'impression d'une adolescente capricieuse et émo, qui boude et n'en fait qu'à sa tête.
Le traumatisme de Jessica finit d'ailleurs par prendre tellement le dessus sur les autres aspects du show qu'il les rend accessoires... ce qui aurait pu passer si l'interprète de Jessica avait les épaules suffisantes pour rendre son personnage un minimum attachant. Or le jeu renfrogné et régulièrement faiblard de Krysten Ritter (le pétage de plomb de Ritter, durant l'épisode 4, est tout simplement risible de non-jeu) fait qu'à aucun moment, je ne me suis vraiment intéressé à son sort. D'autant que l'écriture ne lui fait pas de cadeaux (son caractère, mais aussi ses décisions souvent idiotes, comme par exemple son plan final pour vaincre Kilgrave), et que toute la série est plus ou moins vue par son prisme.
Ce qui, forcément, a des conséquences directes sur le reste du show : puisque tout est vu au travers du prisme de Jessica et de son traumatisme, tout le reste passe au second plan pour les scénaristes, qui semblent parfois plus préoccupés par la portée de leurs messages sociaux que par l'idée de faire une série bien équilibrée.
Par exemple, on retombe ainsi dans les travers de certains scénaristes qui, fiers d'avoir un personnage principal féminin fort et affirmé, semblent refuser de l'accompagner de personnages masculins du même calibre, par peur qu'ils ne lui volent la vedette. Dans Jessica Jones, tous les personnages masculins sont ainsi soit faibles (le drogué, le voisin, etc), soit des antagonistes criminels à punir ; j'inclus aussi dans cette liste Will Simpson, alias "reverse-Captain America" (jusque dans son look), le flic qui se rapproche de Trish, puisque après une ébauche de développement, non seulement toute son expérience militaire est instantanément rejetée par Jessica, mais en plus, il bascule du côté obscur vers la fin de la saison (avant de disparaître).
Les deux seuls personnages masculins qui sortent du lot sont ainsi Kilgrave (David Tennant est formidable, et la seule raison pour laquelle j'ai tenu jusqu'au bout) et Luke Cage (absent de la moitié de la saison), des personnages qui, lorsqu'ils sont réduits à leurs caractéristiques de base, semblent tout droit sortis d'une mauvaise série romantique ou d'un roman de chick-lit : Kilgrave, l'ex plus âgé, sophistiqué, européen, au physique élancé et mince, mais au caractère manipulateur, et toujours obsédé par l'héroïne ; Luke, le nouveau, brut de décoffrage, issu de la rue, grand, musclé, un afro-américain fort, mais aussi doux et sensible (il a perdu un être cher), et qui comprend ce que Jones traverse parce qu'il est "comme elle".
Deux archétypes assez flagrants, qui n'existent presque qu'au travers de leurs rapports avec Jessica, et qui ne font que renforcer les problèmes de caractérisation du show (Mike Colter est sympathique, mais j'ai passé toute la série à me demander s'il était volontairement tout en retenue et en intériorisation, ou si on lui avait simplement dit de non-jouer... j'ai vraiment du mal à le voir en protagoniste principal d'une série, tant il était souvent inexistant ici).
Et au rayon des clichés, les femmes ne sont guère mieux loties, entre Hogarth la lipstick lesbian aux dents longues sortie des années 80 (un homme, dans le comic-book), la stage-mom manipulatrice et menteuse de Patsy, la voisine psychotique à la limite de l'inceste, et une autre prisonnière butch lesbian sortie d'Orange is the New Black, on navigue en plein dans les clichés à gogo. S'en sort néanmoins Patsy "Trish" Walker (à ma grande surprise, puisque le personnage m'importe peu dans les comics, et que Rachael Taylor ne m'a jamais fait forte impression), au parcours intéressant, et dans une moindre mesure, Hope, la victime de Kilgrave, qui ne se sort cependant jamais de ce rôle.
L'on pourrait arguer que "tout ça, c'est voulu, c'est pour renverser les clichés et les rapports de force des récits noirs habituels, dans lesquels le héros dur à cuire est toujours entouré de personnages masculins clichés, et de femmes faibles et/ou n'existant que par leurs relations amoureuses/sexuelles avec le héros". Mais cet argument ne tient pas pour une simple et bonne raison : un récit noir classique n'est pas supposé tenir le spectateur en haleine pendant près de 13 heures. Jessica Jones, si, malheureusement, et ça exige un développement des personnages plus rigoureux.
En somme, entre les personnages peu engageants (les personnages secondaires sont unanimement oubliables, que l'on parle du drogué, du voisin, de Hogarth, etc, voire insupportables - la voisine déglinguée), les acteurs pas forcément ultra-charismatiques ou bien choisis (comme je le disais, Ritter est franchement peu adaptée à ce rôle : assez monotone, pas assez physique, elle n'incarne pas Jessica Jones de manière convaincante, et semble souvent se demander ce qu'elle fait là), la photographie terne, la réalisation basique (voire assez laide dans certains de ses effets, en début de saison), la musique un peu risible (dans l'épisode 6, ce solo de guitare électrique façon Hollywood Night, splendide ! ^^), et l'écriture qui privilégie la description très détaillée d'un stress post-traumatique à des choses élémentaires comme de la tension, du rythme, ou du dynamisme, forcément, difficile pour moi de m'intéresser à Jessica Jones.
Même des choses élémentaires comme le couple Jessica/Luke, pourtant essentiel au comic-book, ne fonctionnent que très peu à l'écran. Pas aidés par une dramatisation inutile de leur relation (la mort de la femme de Luke), Colter et Ritter n'ont pas grande alchimie (lorsque les scénaristes se sentent obligés de faire dire à Trish "mon dieu, c'est évident que vous avez une alchimie du tonnerre", alors qu'il n'y avait pas la moindre étincelle entre les deux acteurs dans la scène d'avant, c'est qu'il y a un vrai problème)... et leurs scènes de sexe sont, pour être totalement franc, à mourir de rire tant elles sont caricaturales et forcées dans leur auto-censure.
En résumé, hormis Tennant, qui cabotine totalement et parvient à faire de son Kilgrave un personnage à part entière, tour à tour sincère et psychopathe, menaçant et attachant, dans l'ensemble, Jessica Jones ne m'a pas convaincu.
Pire, au fil de la saison, et à mesure que les scénaristes usaient et abusaient de grosses ficelles évidentes pour retarder au maximum la confrontation finale Kilgrave/Jones, j'ai commencé à perdre patience. En 8 épisodes, la série serait probablement mieux passée ; en 10 épisodes, ça aurait encore pu être regardable ; mais en 13 épisodes, avec une héroïne antipathique et amorphe, un script très très moyen, et des effets ratés, ça ne fonctionne pas.
À partir de l'épisode 10, notamment, alors que Kilgrave s'échappe une nouvelle fois grâce à l'intervention (à peine forcée) de Hogarth, que la voisine prend de plus en plus d'importance (jusqu'à assommer Jessica en un coup avec une poutre *facepalm*), que les coïncidences bien pratiques se multiplient, que les dialogues sont de plus en plus laborieux (...), tout commence à se déliter, à perdre cruellement le peu d'intérêt que la série avait encore... jusqu'à cette conclusion plate, à base d'écouteurs dans les oreilles (*soupir*) et de face à face quelconque sur un quai.
Et même l'insertion au tractopelle de Claire Temple (la Nick Fury du Marvel/Netflixverse !) n'aide pas à redonner de l'intérêt au tout, tant le personnage arrive comme un cheveu sur la soupe et fait de la figuration.
Bref.
Je ne vais pas me répéter : Jessica Jones, c'est (au mieux) médiocre au possible, nettement en dessous de Daredevil (je n'aurais jamais cru dire ça ^^), et ça a réussi à me couper l'envie de voir une éventuelle saison 2 (Ritter est hors-sujet), de voir Luke Cage (déjà que les critiques étaient assez mitigées, mais en plus Colter ne m'a pas du tout convaincu ; à la limite, j'aurais préféré une mini-série sur Hellcat), et probablement même de tenter Iron Fist (un peu le même problème de casting que pour Jessica Jones : un acteur principal qui semble hors-sujet).
Je finirai bien par m'intéresser à Daredevil saison 2 (pour le Punisher), ainsi qu'à The Defenders, la grosse série crossover, mais pour l'instant, Marvel/Netflix, c'en est fini pour moi. Merci, Jessica Jones !
(et je l'ai déjà dit, mais dans la catégorie "utilisation du genre super-héroïque pour raconter l'histoire d'une jeune femme peinant à se remettre d'un viol, et confrontée frontalement à son agresseur", Sweet/Vicious, de MTV, est nettement plus réussi, plus dynamique, et moins soporifique)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Counter Clockwise :
Ethan (Michael Kopelow), un chercheur, met au point un téléporteur révolutionnaire, qu'il essaie sur son chien. Rapidement, il comprend alors que le téléporteur est en fait une machine à voyager dans le temps, et lorsqu'il l'essaie, il se retrouve projeté six mois dans le futur... où il est accusé d'avoir tué sa femme et sa soeur. Perplexe, Ethan mène alors l'enquête...
Supposément une comédie noire/thriller de science-fiction à base de voyage temporel, ce film indépendant s'avère assez pénible à suivre, et médiocre dans son fond comme dans sa forme.
Le problème des films de voyages temporels, c'est qu'ils nécessitent soit de l'originalité, soit une grande rigueur formelle et technique pour fonctionner : ici, la réalisation est assez amateure (avec des velléités artistiques qui n'apportent rien), l'interprétation aussi (soit ça cabotine, comme le bad guy, soit c'est impassible, comme le héros), le script guère meilleur (et régulièrement de mauvais goût), les personnages n'ont pas la moindre épaisseur, ce n'est pas très drôle, et de manière générale, le tout s'avère assez décevant.
Et surtout, peut-être plus problématique : c'est soporifique (et ça n'exploite jamais son potentiel), brouillon, et on n'y croit jamais vraiment.
1.5/6 (dont un demi-point pour le chien borgne, assez attachant malgré son temps de présence à l'écran assez limité)