Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Six épisodes d'une petite vingtaine de minutes pour cette série d'animation Netflix franco-américaine créée par Adi Shankar et produite par le studio Bobbypills (Peepoodo !), qui s'inspire (très vaguement) du jeu rétrofuturiste Far Cry 3 : Blood Dragon pour proposer un récit cyberpunk explorant une grosse partie du catalogue Ubisoft et de ses personnages...
Captain Laserhawk - A Blood Dragon Remix, saison 1 (2023) :
Dans un 1992 futuriste, la lutte de Dolph Laserhawk et d'une poignée de rebelles contre Eden, une technocracie dystopienne contrôlée par une mégacorporation et exploitant une force de travail constituée d'hybrides humains/animaux...
Un postulat assez casse-gueule pour cette séries animée Netflix en 6 épisodes de 20 minutes : mélanger tous les personnages des jeux appartenant à Ubisoft (Far Cry, Splinter Cell, Assassin's Creed, Beyond Good & Evil, Watch Dogs, Rayman, etc) dans un semblant d'univers cohérent rendant hommage au cinéma d'action des années 80-90, à la japanim de la même époque, aux jeux vidéo, etc.
D'autant plus casse-gueule que Netflix a sorti, un an avant, son Cyberpunk : Edgerunners, adaptation animée de Cyberpunk par le studio japonais Trigger, très bien reçue par les critiques et les spectateurs, et qui partage avec Laserhawk de nombreux points communs.
Heureusement, sous l'égide de Bobbypills, Captain Laserhawk sait se démarquer : mélange constant de médias, de formats et de styles (anim 2d, anim 3d, pixel art, prise de vue réelles, etc, etc, etc), la série surprend constamment, même si elle a un peu tendance à s'éparpiller, notamment au niveau du ton.
Dans un premier temps assez parodique et goguenard, le programme se veut aussi être ponctuellement quelque chose de plus sérieux et dramatique : ça ne fonctionne pas toujours, notamment vers la fin de la saison.
Et puis il y a cette volonté de caser des références et des personnages un peu sortis de nulle part, comme Kenny Omega et Cody Rhodes, deux catcheurs qui font de la figuration : à se demander ce qui vient de Bobbypills, et ce qui a été suggéré par le créateur et producteur Adi Shankar (clairement, j'ai toujours eu des réserves vis-à-vis du bonhomme, de sa vision de la pop culture, et de son travail).
J'ai mon idée sur la question, mais peu importe. Captain Laserhawk est court (à peine plus de deux heures pour toute la saison), dynamique, amusant et ludique, très réussi sur le plan technique, mais parfois un peu trop bordélique pour son propre bien.
Et le cliffhanger de fin de saison risque de ne jamais connaître de suite, vus les déboires d'Ubisoft...
---
Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.
Je l'admets sans problème : je ne suis pas du tout familier des jeux Fallout, au-delà d'une vague connaissance de l'univers et du ton général de la franchise. C'est donc avec une certaine curiosité, mais aussi sans à priori, que je découvre cette nouvelle série Amazon en 8 épisodes de 60 minutes environ, chapeautés par Jonathan Nolan, qui a déjà fait ses preuves sur les séries Person of Interest et Westworld, par la coscénariste du reboot de Tomb Raider et de Captain Marvel, et par l'un des scénaristes et producteurs principaux de Portlandia (histoire d'assurer le côté satirique du tout ?).
Fallout, saison 1 (2024) :
Dans un futur rétro-postapocalyptique, Lucy (Ella Purnell) est contrainte de quitter le bunker collectif où elle vivait en communauté, à la recherche de son père (Kyle MacLachlan), enlevé par Moldaver (Sarita Choudhury), qui a envahi le bunker avec des pillards. À la surface, elle croise le chemin de Maximus (Aaron Moten), un page de la Confrérie de l'acier se faisant passer pour un chevalier, revêtu d'une armure robotique qu'il a dérobée ; et celui de la Goule (Walton Goggins), un ancien acteur hollywoodien devenu chasseur de primes mutant...
Et je dois dire que, globalement, c'est une assez bonne surprise, surtout sur les talons du visionnage de séries pénibles comme l'adaptation pénible de Spiderwick, qui m'a demandé des semaines pour parvenir à bout de ses huit épisodes (critique à venir début juillet).
Ici, 8 épisodes d'une grosse heure, là aussi, mais c'est nettement mieux rythmé, maîtrisé, écrit, et le ton global fait que le tout se regarde sans la moindre difficulté, même si, dans l'ensemble, ce n'est pas parfait.
D'ailleurs, concentrons-nous sur ces défauts, puisqu'à vrai dire, ils sont peu nombreux par rapport aux qualités : niveau production design et accessoires, la série est très réussie et aboutie, retranscrivant bien l'atmosphère de la franchise Fallout... mais par moments, c'est un peu trop propre.
Les pièces métalliques, le PIP-Boy, les armes ont tendance à paraître un peu trop factices, façon plastique moulé peint en métallique, et certains décors (comme le décor final de l'observatoire, ou encore la première "ville" rencontrée par Lucy et compagnie) sentent un peu trop le décor de cinéma, que ce soit à cause de l'éclairage, de la disposition des éléments à l'écran, des fonds verts, ou des déplacements très organisés des figurants.
Autre point qui m'a un peu gêné, au niveau de l'écriture, cette fois-ci : le toutéliage général autour de Lucy et de sa famille, et le nombre improbable de coïncidences (parfois trop faciles) pour amener toute l'intrigue et tout le monde de Fallout à tourner autour d'elle et de ses parents/pour amener tous les autres personnages à graviter autour d'elle et de sa quête.
Ce n'est pas rédhibitoire en soi, mais ça frustre, et ça donne lieu à des plages d'exposition balourdes, à des flashbacks inutilement obscurs pour éviter d'abattre toutes ses cartes immédiatement, etc.
Maintenant, à part ça, la série reste amusante et maîtrisée : le casting est très réussi, les échanges sont ludiques, les personnages tellement bourrés de défauts et incompétents qu'ils en deviennent attachants (c'est notamment pour ça que l'embryon de romance entre Lucy et Maximus fonctionne : ils sont tous les deux des bras cassés naïfs et pas très doués), Red Skull Walter Goggins a la classe (son motif musical est nettement moins convaincant, cela dit), c'est assez brutal par moments, les quelques caméos sont surprenants (Fred Armisen, Erik Estrada, Chris Parnell, Jon Daly, Michael Emerson, Matt Berry), la bande originale bourré de chansons rétro est originale, bref, le programme fonctionne, même parsemé de défauts plus anecdotiques que réellement problématiques.
Ça ne m'a pas forcément donné envie de jouer aux jeux, mais je regarderai bien volontiers la suite (à New Vegas ?).
---
Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Ratchet et Clank (Ratchet & Clank - 2016) :
Lombax courageux et impulsif, Ratchet (James Arnold Taylor) n'a qu'un rêve : intégrer les rangs des Rangers galactiques, aux côtés du Capitaine Quark (Jim Ward), son idole de toujours. Mais lorsque ce rêve se réalise, en compagnie de Clank (David Kaye), un robot évadé des usines du maléfique Drek (Paul Giamatti) et de son scientifique en chef, le Dr Nefarious (Armin Shimerman), il s'aperçoit bien vite que la réalité n'est pas à la hauteur de ses espérances, et qu'ensemble, ils vont devoir tout faire pour sauver l'univers...
Un film d'animation dont je n'avais même pas connaissance il y a quelques jours... sans surprise, au final, puisque ce métrage produit par un studio canadien (Rainmaker Entertainment, alors uniquement responsable de Les Zévadés de l'espace et de pléthore de DTV Barbie, et depuis intégré à WOW Unlimited) et librement basé sur le scénario du jeu vidéo Playstation de 2002, est particulièrement générique et inintéressant.
En réalité, ça ressemble bien souvent à des épisodes de série télévisée mis bout à bout (pas surprenant, car Rainmaker a fait beaucoup de séries tv en images de synthèse), avec un doublage compétent mais peu remarquable, un scénario assez plat et prévisible, une animation honorable mais générique, et une direction artistique... moche.
Bref, on a fréquemment l'impression de regarder un dessin animé de 2006, pas de 2016, et le film peine à rester intéressant jusqu'à sa conclusion finalement assez attendue.
2/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
Préquelle animée au jeu vidéo Cyberpunk 2077 produite par le studio Trigger, Edgerunners prend la forme de 10 épisodes de 20-25 minutes diffusés sur Netflix fin 2022, et se déroulant environ 1 ans avant les événements du jeu de CD Projekt Red...
Cyberpunk - Edgerunners (2022) :
Peu de temps après la mort de sa mère, victime collatérale d'une fusillade dans les rues de Night City, David, un jeune adolescent paumé et sans argent, entre en possession d'un implant militaire expérimental, qui le dote de capacités uniques. Mais rapidement, cela attire sur lui bien des convoitises malveillantes, alors qu'il intègre les rangs des Edgerunners, un gang de Cyberpunks travaillant pour le plus offrant...
J'avoue, je partais avec un à priori négatif, n'étant vraiment pas fan de la patte graphique de la série, et du genre anime en général... et puis finalement, je me suis pris au jeu. En grande partie grâce à l'illustration musicale décalée de la série, entre son générique signé Franz Ferdinand, et toutes les variations de style imaginables qui vont et viennent au gré des scènes d'action ou d'autres moments plus contemplatifs, mais aussi parce que le récit est bien développé et plutôt prenant.
Oui, Edgerunners reste très stylisé graphiquement parlant, c'est jusqu'auboutiste (c'est très violent et sanglant), et on accroche ou pas (je mentirais en disant que j'ai toujours adhéré à 100 % à la proposition de chaque épisode), mais le script a la bonne idée d'équilibrer tout le côté glauque de l'univers de Night City avec des sentiments, de la romance, et l'histoire de ce jeune homme pris dans la spirale infernale des implants cybernétiques toujours plus puissants, à mi-chemin entre une addiction et un besoin de compenser un manque affectif évident.
Une spirale à l'issue forcément tragique, qui évite la fin heureuse, et qui confère au tout une atmosphère mélancolique, déjà bien appuyée par l'illustration musicale. Alors ce n'est pas parfait, on sent le récit un peu comprimé par le format de la série (ça aurait probablement pu respirer un peu plus avec deux épisodes en plus, ne serait-ce que pour mieux faire ressentir la progression de David, plutôt que de succomber à l'utilisation d'ellipses un peu abruptes), mais globalement, ça fonctionne plutôt pas mal en tant que récit unitaire prenant place dans un univers cyberpunk.
---
Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Super Mario Bros. le film (The Super Mario Bros. Movie - 2023) :
Aspirés par un tuyau étrange, deux plombiers new-yorkais, Mario (Chris Pratt) et Luigi (Charlie Day) découvrent le Royaume Champignon, dirigé par la princesse Peach (Anya Taylor-Joy) et menacé par les forces du maléfique Bowser (Jack Black). Et lorsque Luigi se retrouve prisonnier de Bowser, Mario et Peach doivent unir leurs forces avec celles du royaume des Kong pour espérer résister à l'envahisseur...
Un carton absolu au box-office, une critique populaire dithyrambique, pour une adaptation de la franchise Super Mario par le studio Illumination... et un résultat qui, s'il se regarde sans problème, ne restera clairement pas dans ma mémoire.
Déjà, parce que comme pour les deux films Sonic (des comédies particulièrement génériques et quelconques, mais qui ont bénéficié d'une vraie indulgence de la part du grand public, de par le facteur doudou nostalgique de la franchise), le côté fanservice/memberberries joue ici à fond, chaque scène étant bourrée de références visuelles ou musicales à l'univers Mario et à ses jeux (et encore, j'ai dû en rater des tonnes, puisque je n'ai pas eu de console Nintendo en main depuis des années)
Au point de paraître parfois vraiment forcé et mécanique, comme l'intégration au forceps de Mario Kart, d'une manière vraiment artificielle (honnêtement, je m'attendais plutôt à voir les Kong se déplacer en tonneaux explosifs, pas en karts). Mais bon.
Ce film Mario est donc très linéaire : on va d'un point a à un point b, l'objectif est basique (il faut sauver Luigi - qui accessoirement ne sert à rien pendant 95 % du film, un peu comme Toad, d'ailleurs), et le tout est saupoudré d'énormément de fanservice, donc, mais aussi de chansons pop redondantes et éventées, qui sont clairement de trop. Et une fois que Luigi est sauvé, et que New-York reconnaît les Mario Bros à leur juste valeur, le film se conclue abruptement.
Je suis donc resté relativement sur ma faim. Certes, je n'avais pas l'attente impatiente du fanboy de Mario, qui savait déjà qu'il serait ravi tant que ce dessin animé n'était pas aussi mauvais que le film de 93, mais tout de même : c'est visuellement très réussi, le fanservice fait toujours un peu plaisir, Bowser est amusant, Rogen fait un bon Donkey Kong et l'on n'a pas le temps de s'ennuyer, mais à part ça... mouais.
3.75/6, parce que c'est compétent, mais pas plus.
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Sea of Thieves - Voyage of a Lifetime (2023) :
Un documentaire sympatoche et rigolard produit par Rare et diffusé sur YouTube à l'occasion du cinquième anniversaire du jeu Sea of Thieves : l'occasion de revenir en long, en large et en travers (ou presque, car le métrage, composé d'images d'archive et d'interviews, ne dure que 75 minutes, ce qui limite forcément la portée du documentaire) sur l'ensemble du projet, de sa genèse à l'anniversaire actuel, en passant par le prototype, ses tests, son évolution, les difficultés rencontrées, le COVID, etc.
Agréable à regarder, bon enfant, instructive, cette grosse heure de métrage narrée par Toby Stephens exprime bien la solidarité des joueurs de SoT et l'implication de Rare dans le projet, même si, je dois bien l'avouer, il y a toujours ce contraste assez flagrant entre la communauté des joueurs, telle que Rare la perçoit et la met en valeur, une communauté souvent centrée sur les streamers, le PvP et sur le multijoueur, et sur la réalité du jeu au quotidien, pour la plupart des joueurs solo ou duo : un jeu paranoïaque, tendu, où chaque autre joueur est un ennemi en puissance, à éviter et/ou à couler dès que possible.
Forcément, ce sont deux visions du jeu un peu déconnectées qui cohabitent bon gré mal gré, et qui donnent parfois aux joueurs l'impression de ne pas jouer au même jeu que d'autres, ou que Rare en personne. Mais bon, SoT reste une expérience unique en son genre, et ici, la scène post-crédits met du baume au cœur.
4/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
GoldenEra (2022) :
Un documentaire rétrospective consacré au jeu vidéo GoldenEye de Rare, et à son influence sur l'industrie vidéoludique : très exhaustif (voire même peut-être un peu trop), ce métrage de 100 minutes environ couvre toute la genèse du logiciel (les premières 45 minutes du documentaire), ainsi que les répercussions de son succès sur le genre du First Person Shooter, et sur son héritage, 25 ans après sa sortie, auprès des développeurs, de fans, de réalisateurs de films indépendants, de speed runners, etc.
Plutôt intéressant, sans être forcément indispensable (on pourrait très bien condenser le tout en un film de 60-75 minutes sans rien y perdre en contenu ou en intérêt).
4/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
Neuf épisodes d'une heure environ pour cette adaptation Paramount + de la franchise vidéoludique de Microsoft, cette version de Halo se veut une réalité parallèle aux jeux, à la continuité différente.
De quoi permettre à Master Chief de montrer son visage, et à Killen et Kane (les showrunners de la série, qui ont fait leurs armes sur de nombreux procedurals et sur The Last Ship) de tenter de concrétiser un programme attendu au tournant par bien des fans...
Halo, saison 1 (2022) :
Alors que les forces du Covenant attaquent la colonie reculée de Madrigal, l'intervention des Spartans, menés par Master Chief (Pablo Schreiber), a des conséquences inattendues : Chief entre en contact avec un artefact ancien qui réveille en lui des souvenirs enfouis et l'amène à se rebeller contre les ordres de ses supérieurs de l'UNSC, et notamment de Halsey (Natascha McElhone), qui a conçu le programme Spartan, en sauvant Kwan Ha (Yerin Ha), une jeune adolescente de Madrigal condamnée à mourir...
D'office, évacuons un point important : je ne fais pas partie de la communauté des joueurs de Halo, et je n'ai qu'une vague connaissance des grandes lignes de la franchise - je n'ai donc pas abordé la série sous l'angle de la fidélité aux jeux, de la continuité préservée, ou que sais-je encore...
Je n'ai ainsi aucun attachement particulier à cet univers ou à son personnage principal, Master Chief ; mais malgré cela, il m'est difficile de ne pas me dire que ce Halo est une occasion manquée, empêtrée dans trop de digressions inutiles et de personnages secondaires trop manichéens pour vraiment convaincre.
Je comprends bien l'objectif de la série : prendre un jeu de tir à la première personne, et en développer la mythologie et les personnages pour en faire quelque chose de plus consistant... mais ce faisant, la série s'égare fréquemment en chemin, partant dans des voies peu probantes qui affaiblissent le tout plus que l'inverse.
La saison est ainsi orientée autour de deux grands aspects : le premier, centré sur la planète de Madrigal et sur le personnage de Kwan Ha, est balisé au possible, avec le cliché du soldat endurci qui désobéit aux ordres pour prendre sous son aile une adolescente innocente, blablabla.
Franchement pas très captivant, tout cet arc narratif n'est pas aidé par une esthétique coloniale assez terne et laide, par des clichés à gogo (les sous-Fremens du désert), par du drama familial sans grand intérêt du côté de la jeune fille, par une escale chez des mercenaires qui font très Ravagers du pauvre, etc, etc, etc.
Ça a l'avantage de présenter un peu l'univers, et de décrire l'UNSC comme une bande de gros conn*rds finis, cruels et autoritaires, opposés à un Covenant guère plus intéressant. Mais à partir de là, difficile de trouver un intérêt dans les enjeux de la série et de la guerre que l'on nous présente : les extraterrestres (au rendu numérique assez inégal, notamment dans leur animation et leurs mouvements) sont, comme les humains, antipathiques, et les colons sont insipides et inintéressants (mention spéciale à l'épisode 07, intégralement consacré à Kwan Ha et à sa planète, et durant lequel Master Chief et compagnie font de la figuration).
L'autre aspect, c'est Master Chief, et sa relation difficile avec sa "maman", Halsey. Et là, disons que... la subtilité n'est pas de mise. Halsey est une grande méchante qui manigance encore et encore, la moindre de ses scènes déborde de manipulations en tous genres, et au fil de la saison, ça devient de plus en plus lassant, jusqu'au rebondissement final télégraphié bien à l'avance ; et Master Chief, lui, passe d'un monolithe impassible et destructeur, avatar du joueur capable de détruire une armée entière à lui seul, à un être brisé, un Élu seul capable d'activer des artefacts galactiques, hanté par des souvenirs d'une enfance qu'on lui a arrachée, un guerrier efficace... mais pas tant que ça (puisqu'il est à peine au-dessus des autres Spartans, et qu'on doit lui sauver la mise à de multiples reprises), un homme perdu et affaibli qui ne trouve sa rédemption qu'en laissant quelqu'un d'autre prendre les commandes de son corps (il y aurait probablement quelque chose à dire du rapport de John aux femmes, qui le manipulent constamment, qui le sauvent constamment, dont il est - littéralement - la marionnette, etc).
En même temps, ça se comprend : le budget de la série est très limité (ça se voit nettement aux effets spéciaux, comme les aliens du Covenant, Cortana, etc), et le programme n'est pas en mesure de proposer les scènes d'action auxquelles l'on pourrait s'attendre de la part de l'adaptation d'un FPS - la série est ainsi assez pauvre en action, et lorsque cette dernière est présente à l'écran, le résultat est très variable (la scène de fin de l'épisode 5 est efficace, l'affrontement du season finale sur la planète du Covenant est fauché au possible, dans des décors vides et numériques).
D'où l'accent mis sur les personnages, les intrigues secondaires, et tout et tout, notamment la mythologie de la série, une mythologie assez générique pour le moment.
Bref, entre l'écriture assez basique, l'action un peu faiblarde, les effets numériques très inégaux, et l'interprétation globalement correcte (même si je ne suis pas très fan de Shabana Azmi), on se retrouve avec une série Halo très... moyenne. Voire médiocre.
Reste à voir si c'est le syndrome de la première saison faiblarde qui frappe à nouveau, et si la série saura s'en défaire en saison 2...
---
Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Tomb Raider :
Fille d'un aventurier (Dominic West) ayant disparu durant son enfance, Lara Croft (Alicia Vikander) découvre, à l'âge de 21 ans, que son père était sur la piste d'une tombe légendaire, située sur une île perdue quelque part au large du Japon, et qu'il a laissé derrière lui des indices retraçant sa quête. Sans hésiter, elle décide alors de partir à sa recherche, et elle part à son tour en expédition pour tenter de le retrouver...
Les deux premiers films avec Angelina Jolie étaient loin d'être convaincants, et je n'ai qu'effleuré la nouvelle génération de jeux Tomb Raider, donc je ne vais pas forcément jouer au grand jeu des comparaisons et de la fidélité avec le reste de la franchise... mais bon, une chose est sûre : Alicia Vikander est loin d'être la première actrice qui me vienne à l'esprit quand on mentionne le nom Lara Croft.
J'ignore si cela est dû à Ex Machina, le premier film dans lequel je l'ai découverte, mais l'image que j'ai de Vikander est celle d'une jeune femme un peu distante et froide, ou du moins, qui ne dégage pas grande chaleur ni capital sympathie.
Ici, en Young Lara Croft, elle ne s'en sort cependant pas trop mal, et est même assez attachante, en plus d'être dans une forme physique idéale pour le personnage de Lara. Malheureusement pour l'actrice, le film et son écriture ne lui font pas de cadeau.
Alors que le jeu adapté commençait directement in media res, sur l'île, ici, on a droit à 40 minutes de prologue - présentation de l'ancienne légende, de Lara, de son quotidien, de ses capacités, de son traumatisme fondateur, de l'ancienne légende (bis), etc, jusqu'à l'arrivée sur l'île : c'est bien trop long, assez inutile... et paradoxalement, c'est peut-être là la partie la plus intéressante du film.
Car une fois Lara arrivée sur l'île et tombée aux mains des méchants, le métrage freine des quatre fers : on a droit à une scène d'action honorable lors de son évasion, mais ensuite, c'est encéphalogramme plat, tant le script est cousu de fil blanc et générique, et le rythme peu soutenu.
Pire, entre la mollesse générale, la bande originale de Junkie XL (tellement insipide qu'on a l'impression qu'elle est absente de 90% du film), les décors du tombeau peu mémorables ou inspirés, le film commence à rapidement devenir inintéressant, alors qu'il singe d'autres films d'aventures, des deux premiers Tomb Raider (le trauma du père absent, l'histoire du virus mortel) à Indiana Jones et la Dernière Croisade (les épreuves du tombeau que Lara affronte sous la menace d'une arme, pour épargner son père), et qu'il fait des choix idiots (la scène du combat sur l'échelle, au milieu du vide, est d'une stupidité confondante).
Bref, malgré quelques caméos sympatoches (Kristin Scott Thomas, Derek Jacobi, Nick Frost, Hannah John-Kamen), cette réinvention de Tomb Raider est trop appliquée et mécanique pour être vraiment divertissante, mémorable ou dynamique.
C'est terne, insipide, ultra-cliché, et donc éminemment oubliable.
3/6 - 0.5 pour tout ce qui arrive à la fin, affreusement maladroit et téléphoné (la conspiration, et le fanservice des deux pistolets) = 2.5/6
(critique revue et corrigée en 04/2019)
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre...
Resident Evil - Chapitre Final (Resident Evil - Final Chapter) :
La planète Terre toute entière est contaminée par le T-Virus de l'Umbrella Corp., et Alice (Milla Jovovich) est contrainte de monter une équipe de fortune pour retourner dans la Ruche, la base souterraine où tout a commencé, et où tout pourrait bien se conclure. Mais Alexander Isaacs (Iain Glen), Albert Wesker (Shawn Roberts) et la Reine Rouge (Ever Gabo Anderson) leur barrent le chemin...
Un peu comme pour la franchise Underworld, la franchise Resident Evil a cela de fascinant qu'elle est instantanément oubliable, tant elle est inutile tordue, brouillonne, et paradoxalement assez creuse. J'ai vu l'intégralité, à date, des films Resident Evil, et pourtant, je n'ai absolument aucun souvenir précis de ce qui s'y passe, de qui fait quoi, des motivations d'untel ou d'untel, etc... Heureusement, le web est là pour fournir des résumés bien pratiques, et donc, j'attaque cet ultime chapitre de la saga en étant un peu moins perdu qu'en me levant ce matin.
Toujours Paul W.S. Anderson aux commandes, toujours Milla Jovovich en super-héroïne Marysueisante, toujours des effets numériques inégaux, toujours des zombies, toujours des personnages sous-développés, toujours du post-apocalyptique lorgnant désormais très fortement sur Mad Max... et ça s'arrête à peu près là. Ou du moins, si ça s'arrêtait là, le film aurait probablement récolté un 1.5 ou 2/6, parce que le toutéliage approximatif n'est pas forcément désagréable, parce que quelques plans et idées sont vraiment très intéressants, parce que Iain Glen a toujours un charisme monstre, et parce que la fille de Milla & Anderson en Red Queen ne s'en sort pas trop mal et à une bonne bouille.
Malheureusement, cet ultime opus de la saga, qui conclue le tout, souffre d'un handicap de taille : l'un des pires montages d'action jamais vus au cinéma. C'est bien simple, dès que la moindre scène d'action commence (et il y en a un paquet), le montage s'accélère.
Encore.
Et encore.
Jusqu'à ce que qu'on ait jusqu'à deux à trois coupes par seconde. Ce qui est tout simplement aberrant, rend une immense majorité de scènes incompréhensibles et illisibles (déjà qu'elles sont souvent très sombres et tourbillonnantes), donne parfois l'impression d'un film passé en avance rapide, et doit en plus vraiment donner mal à la tête en 3D (par chance, pas de 3D pour moi, ouf !). Pour moi, le montage de REFC est rédhibitoire, et flingue le peu d'intérêt du métrage.
0.5/6 pour tout ce que j'ai cité de (vaguement) positif plus haut.
L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, de mi-Septembre à début Novembre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Castlevania - la série (saison 1) :
Un an après la mort de son épouse, brûlée pour sorcellerie par un clergé local intolérant et fanatique, Dracula (Graham McTavish) revient à la tête d'une horde démoniaque pour ravager le pays et tuer tous ses habitants. Seul capable de l'arrêter, Trevor Belmont (Richard Armitage), héritier de la dynastie excommuniée des chasseurs de vampires Belmont, et alcoolique notoire. Mais il aura besoin de l'aide de Sypha (Alejandra Reynoso), prêtresse capable de manipuler les forces élémentaires, et d'Alucard (James Callis), fils de Dracula, pour espérer sauver le monde et vaincre les forces du mal...
Honnêtement assez déçu par cette série d'animation "prestige" produite par Netflix, écrite par le célèbre Warren Ellis, et qui s'inspire directement du jeu Castlevania III pour nous narrer le combat de Trevor contre les hordes de Dracula.
Déçu, car on se trouve ici, ni plus ni moins, devant un long-métrage de 80-90 minutes découpé artificiellement en quatre épisodes, dont les 3/4 sont tout simplement inutiles. Cette première saison de Castlevania, en réalité, n'est qu'une sorte de gros prologue aux événements de Castlevania III, et par conséquent, c'est principalement de la mise en place, à base de longs tunnels de dialogues soporifiques et superflus.
Sans surprise, les rares scènes d'action (et encore, pas toutes) sont ce que l'on retient le plus de ces épisodes, principalement l'ultime scène (les dix dernières minutes de la saison, à partir de la découverte du cercueil d'Alucard). Hormis quelques massacres gratuitement sanglants et brutaux, et le tout début sur Dracula et sa femme (une approche intéressante et originale, façon obscurantisme opposé à la science, qui donnerait envie de s'attarder sur ces personnages), le reste des épisodes est bien souvent aussi vite oublié que vu.
Il faut dire que la technique n'aide pas vraiment : Castlevania est joli... en images fixes. Il faut bien admettre que certains décors, certaines scènes ont visuellement beaucoup de qualités... mais dès que l'animation, très inégale et parfois saccadée, entre en jeu, on déchante.
Idem pour la bande originale insipide de Trevor Morris, parfois même totalement déplacée (les combats n'ont pas le moindre rythme, et il n'y a globalement quasiment pas d'ambiance), et pour le doublage anglo-saxon, pas particulièrement convaincant (certains accents font mal aux oreilles), malgré les acteurs renommés engagés pour ce travail.
Et pour finir, la direction artistique des personnages (et des monstres) est franchement quelconque. J'ai bien conscience que son côté anime est en grande partie hérité des jeux, mais ce n'est pas pour autant qu'elle est particulièrement inspirée (le pantalon taille basse d'Alucard...), et le héros, notamment, accumule tous les clichés du genre, agrémentés d'une caractérisation peu convaincante façon Madmartigan.
Bref, si cela avait été vendu comme un Prologue, à la limite, mais comme une saison 1, cela donne vraiment l'impression que Netflix n'avait aucune confiance dans ce projet, et a préféré limiter la casse en cours de production. Espérons que la saison 2 sera plus intéressante, et ne perdra pas les 2/3 de son temps à meubler avec des dialogues mollassons et au doublage caricatural.
Hôtel Transylvanie - la série :
Adaptation télévisée de la série defilmsHôtel Transylvanie, cette série de 26 épisodes de 11 minutes prend place quatre ans avant le premier film, et met en scène Mavis et ses amis monstres adolescents, durant leurs mésaventures au sein de l'Hôtel Transylvanie.
Et là, premier problème : on est dans une préquelle télévisée qui, visiblement, utilise des personnages qui auront tous disparu dans les longs-métrages.
On a ainsi Wendy Blob, la fille du Blob ; Hank N Stein, la fille de Frank ; Pedro, une momie obèse ; plusieurs personnages secondaires récurrents (une famille d'humains normaux installée non loin du château) ; et, en lieu et place de Dracula - qui est ici absent pour une raison peu étayée -, la Tante Lydia, une vampiresse traditionaliste ressemblant comme deux gouttes d'eau à son frère, doublée par un homme, et ayant pour animal domestique une poule intelligente, Diane.
Aucun de ces personnages ne réapparaît donc dans les films, ce qui pose d'office un certain problème de continuité, et donne l'impression d'un univers parallèle à celui des longs-métrages, malgré quelques apparitions des adultes, de temps à autre.
Autre problème : on est dans une sitcom animée Disney pour enfants de 11 minutes, et si le style 3D des films fonctionne assez bien adapté en 2D, les limites de la production sont rapidement visibles (et inhérentes au genre du programme).
C'est principalement frénétique, très orienté slapstick absurde gentiment macabre (mais pas trop) ; aucun des acteurs principaux des films ne revient au doublage, ce qui donne des voix assez inégales aux personnages ; il n'y a forcément aucune continuité intrinsèque entre les épisodes, ni aucun fil conducteur ; les personnages secondaires (comme les voisins humains) sont affreusement sous-exploités ; et l'intérêt intrinsèque des épisodes varie grandement selon le scénariste et l'idée de base, comme dans beaucoup de dessins animés jeunesse de ce format.
Cela dit, les personnages sont sympathiques, on a occasionnellement droit à quelques passages musicaux décalés (souvent le fruit des squelettes mariachis qui traînent dans le château, mais pas seulement) qui sont les bienvenus, et dans l'ensemble, le tout a bon fond, mais on est clairement loin de la série incontournable, ou même de quelque chose qui fonctionne aussi bien que les longs-métrages (malgré les réserves que je peux avoir sur ceux-ci).
En résumé, pas désagréable, gentillet, mais peut mieux faire.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Assassin's Creed :
Condamné à mort, Callum Lynch (Michael Fassbender) est secouru in extremis par Abstergo, une fondation privée dirigée par Rikkin (Jeremy Irons) et sa fille Sofia (Marion Cotillard). Ensemble, le père et la fille utilisent une technologie révolutionnaire, l'Animus, pour plonger Callum dans la mémoire génétique de son ancètre Aguilar, un Assassin du 15ème siècle, afin d'espérer découvrir l'endroit où ce dernier a caché la Pomme d'Eden, une relique permettant potentiellement d'assurer paix et ordre à l'espèce humaine...
La formule Assassin's Creed n'est pas compliquée : au fil des âges, l'affrontement entre les Assassins (une secte de super-ninjas acrobates et aux pouvoirs surhumains, défenseur du libre arbitre et de la liberté) et les Templiers (un groupe persuadé que l'ordre, le contrôle et la discipline sont la seule voie pertinente pour atteindre la paix), afin de mettre la main sur des reliques magiques éparpillées aux quatre coins du globe par la Première Civilisation, un peuple antique d'origine mystérieuse, et à la technologie incroyable.
Tous les éléments pertinents de la série sont résumés là : des gentils, des méchants, du Parkour, des cascades défiant les lois de la physique, de la chasse au trésor, des mythes improbables, de l'Histoire, et un monde ouvert que le joueur explore à volonté, en long, en large et en travers.
Avec en prime, au grand dam de beaucoup de joueurs qui préféreraient rester en immersion permanente dans le passé, un emballage/mise en abîme moderne de la notion de jeu vidéo, puisque le concept de l'Animus n'est en fin de compte, qu'une console de jeu dans le jeu, avec un joueur qui prend le contrôle d'un personnage, qui lui même prend le contrôle d'un autre personnage.
Bref : avec plus d'une dizaine de jeux (plus ou moins réussis) appartenant à la franchise, l'univers est bien établi, ses codes aussi, et Assassin's Creed est désormais synonyme, pour le joueur lambda, de codes très affirmés, au premier rang desquels le fameux saut de l'ange de l'assassin, depuis le sommet d'un bâtiment, jusque dans un tas de foin.
Et donc, on a droit ici à une adaptation qui semble reprendre les codes de la franchise (le parkour, le saut de l'ange, les reliques, les tenues, le credo, l'Animus)... mais qui en fait, parvient à passer totalement à côté de son sujet, et ce de manière spectaculaire.
Forcément : quand on fait le choix de placer 75% du film dans le présent, chez Abstergo, et qu'on ouvre le film par du rock, ça donne tout de suite le ton et la direction du métrage.
Et tout est à l'identique : les personnages déjà établis sont remplacés par de nouvelles créations, creuses et sans intérêt, et interprétées en pilotage automatique par leurs acteurs ; l'Animus est désormais un bras articulé avec projection holographique ; la musique est insipide et totalement oubliable ; les rares scènes d'action sont médiocres, montées de manière hachée (avec renvois constants au présent, et à Fassbender attaché à l'Animus), sans le moindre sentiment de fluidité ou de maîtrise que l'on peut ressentir en jouant ; le Parkour est étrangement peu satisfaisant, la faute au montage, à du câblage et à des effets numériques évidents, en plus des cascadeurs ; idem pour le Saut de l'Ange, sans cesse inachevé, et ou se transformant en quelque chose de numérique et d'immonde visuellement (lorsque Callum fait une pirouette et "casse" la surface de l'eau avec une dague pour "amortir" sa chute) ; et plutôt que de nous plonger dans un monde historique chatoyant, ici, tout est terne et sans la moindre ambiance (tous les personnages de la section historique sont transparents et anonymes, ce qui n'aide pas).
En résumé, un plantage assez spectaculaire, qui a fait un flop encore plus spectaculaire (et mérité) au box-office, et qui passe systématiquement à côté de tout ce qui fait le fun de la franchise.
Difficile de comprendre comment Ubisoft & co ont pu se planter à ce point, alors qu'il leur aurait suffit d'adapter et de synthétiser les premiers jeux afin d'obtenir une trame satisfaisante pour une trilogie ; et je me suis fait la remarque devant le film, mais comment n'ont-ils pas tenté d'imiter l'angle de caméra du jeu (vue à la troisième personne) pour placer un plan séquence de plusieurs minutes, sans coupes apparentes, montrant la doublure de Fassbender en train de se frayer un chemin sur un champ de bataille en tuant, en esquivant, en bondissant, etc, de manière fluide et impressionnante, jusqu'à conclure par un saut de l'ange accompagné par la caméra.... ? Ça aurait permis de renvoyer directement à la fluidité du jeu, d'établir la maîtrise du combattant, et de faire plaisir à tous les joueurs...
Mais non, il faut croire que c'est trop compliqué, tout ça, et qu'il était plus intéressant de filmer Marion Cotillard débiter des platitudes avec un accent bancal dans des locaux grisâtres, ou de demander à l'équipe des effets spéciaux de produire des dizaines de plans panoramiques inutiles montrant un aigle numérique survolant le paysage.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Kingsglaive - Final Fantasy XV :
Le royaume légendaire de Lucis est alimenté par un Cristal magique tout-puissant, que convoite l'empire industriel de Niflheim. Après des années de guerre implacable, seule la ville d'Insomnia résiste encore à l'envahisseur, défendue par le Kingsglaive, les troupes d'élite du Roi Regis (Sean Bean). Parmi ceux-ci, Nyx (Aaron Paul), au passé trouble, et qui doit protéger la princesse Lunafreya (Lena Headey) des troupes maléfiques de Niflheim.
Je me souviens, avec une certaine nostalgie, des dizaines d'heures que j'ai passées sur les Final Fantasy (principalement le IX et le VII) et autres J-RPG.... malheureusement, au fil des ans, cet intérêt m'a tout simplement abandonné, à mesure que la saga des FF enchaînait les épisodes toujours plus excentriques, toujours plus bordéliques, et débordant de clichés typiquement japonais. Je me souviens aussi de Final Fantasy - Les Créatures de l'Esprit, le long-métrage de 2001, pas forcément réussi, mais dont certains moments révélaient vraiment le potentiel du tout-numérique photoréaliste.
Ici, nous avons affaire à un long-métrage (très long !) servant de semi-préquelle au jeu Final Fantasy XV, un film au rendu technique parfois ébouriffant, mais qui malheureusement, n'a pas grand intérêt sorti de là.
Abordons la technique pure et dure, tout d'abord : c'est photoréaliste au possible, c'est souvent bluffant... mais ce photoréalisme du rendu, des textures et des personnages est trop souvent saboté par une animation raide, peu naturelle, par des mouvements à la masse aléatoire, et par des mouvements labiaux assez désastreux, qui révèlent immédiatement des problèmes conséquents.
C'est bien dommage, parce que la bande originale n'est pas mauvaise, et que les scènes d'actions sont spectaculaires... là aussi, cependant, ce n'est pas parfait, puisque le tout souffre d'un montage trop serré, et d'une tendance à vouloir en faire trop visuellement, quitte à surcharger régulièrement l'image.
Autre problème qui plombe tout simplement le film : le récit. Ultra-basique, avec des noms et des looks improbables et typiquement japonais, et un étrange mélange entre un univers contemporain (avec placements produits à tout va) et de la fantasy médiévale totalement décomplexée, aux idées originales (le lancer de dague/téléportation est un concept génial).
On se retrouve donc avec un rendu visuel très bancal, tant conceptuellement que techniquement, qui passe son temps à enchaîner les bonnes idées visuelles et du photoréalisme stupéfiant, avec de la grisaille laide, des Audis qui roulent dans les rues, et des décors ou personnages secondaires/figurants pas du tout convaincants et mal doublés (un exemple parfait : la scène de post-générique, avec les personnages du jeu) ; le tout illustrant un récit pas très passionnant (les personnages ne sont aucunement intéressants ou attachants), qui traîne clairement en longueur, et ne peut s'empêcher de placer des affrontements interminables, lesquels valident définitivement le fait que trop d'épique tue l'épique.
En résumé, une jolie démo technique, qui aurait mieux valu ne durer que 45 minutes, tant elle est remplie de vide, et laisse globalement de marbre le spectateur lambda.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Atari - Game Over :
Dans les années 80, l'ascension et la chute de la compagnie de jeux vidéo Atari, ainsi que, de nos jours, la quête improbable de Zak Penn pour retrouver des milliers d'exemplaires du jeu ET, supposément enterrés dans une carrière au Nouveau-Mexique.
Un documentaire de Zak Penn... ce qui sous-entend, comme son précédent documentaire avec Werner Herzog, que Penn s'y met en scène. Et malheureusement, Penn n'est pas attachant ou sympathique.
Pire, pour une raison ou pour une autre, il a demandé à Ernest Cline (auteur d'un roman imbuvable sur le rétrogaming, que Spielberg va bientôt adapter) de participer au métrage. Et Cline, lui non plus, n'est pas attachant ou sympathique. C'est même l'inverse, puisqu'il dégage une arrogance et une ostentation assez agaçantes, à la limite du hipster, comme lorsqu'il arrive à la carrière en DeLorean, avec un ET grandeur-nature dans le siège passager "parce qu'il est un trve geek, tu vois, et que la dernière fois, c'était GRR Martin qui était assis là !".
Mais bon, passons. Cela aurait pu s'avérer anecdotique si le documentaire s'était avéré à la hauteur.
Mais avec sa durée de 70 minutes environ, et son acharnement à mettre en images les fouilles dans la décharge comme une sorte d'évènement exceptionnel, une quête au trésor héroïque et dangereuse à la recherche d'une légende urbaine (qui n'en est pas une du tout, IRL, puisque l'existence de ces jeux enterrés était connue et avérée depuis des décennies, ainsi que leurs coordonnées et le détail exact de ce qui était enterré là... mais chuuut, il ne faut pas le dire), le docu réécrit l'histoire, se contredit, et passe à côté de son sujet.
Il y aurait eu de quoi détailler l'ascension fulgurante et la chute d'Atari, d'en expliquer les tenants, les aboutissants, le pourquoi d'une telle faillite, mais non. Il y aurait eu de quoi détailler les réussites et les échecs du jeu ET, d'expliquer pourquoi il est aujourd'hui considéré comme une honte, mais non.
À la place, on se retrouve avec un documentaire court et creux, qui passe trop de temps sur des fouilles sans intérêt et gentiment surdramatisées, et survole littéralement tout le reste, pour conclure par un peu de révisionnisme historique, puisqu'on nous explique qu'ET était finalement un excellent jeu mécompris. Pourquoi ? On ne le saura pas vraiment, puisque le docu ne prend même pas la peine d'expliquer le fonctionnement du jeu.
Bref, une illustration parfaite de cette nostalgie geek vaine et superficielle, qui plutôt que de laisser les choses du passé à leur place, là où elles nous ont apporté tant de joie et de bonheur, insiste pour les déterrer (ici littéralement) et pour exhiber ensuite, comme un chef d'oeuvre, leur corps, en décomposition pourtant évidente (la métaphore n'est pas de moi, mais elle s'applique parfaitement à ce docu "les jeux vidéo des 80s étaient trop bien", à la franchise Transformers, aux Tortues Ninjas, etc... ou à Ernest Cline et son oeuvre)
Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à mi-Novembre...
Dead Rising - Watchtower :
Lorsque la ville d'East Mission, dans l'Orégon, devient le foyer d'une épidémie zombiesque, le gouvernement met au point le Zombrex, un andidote temporaire à la maladie, aux stocks très limités. Et lorsque l'antidote cesse soudain inexplicablement d'agir, la ville est placée en quarantaine, avec, au sein de la zone contaminée, de nombreux civils paniqués. Parmi ceux-ci, le reporter Chase Carter (Jesse Metcalfe), la mère de famille Maggie (Virginia Madsen), et Crystal (Meghan Ory), une jeune femme dangereuse contaminée par le virus... le trio doit alors survivre coûte que coûte en se fabriquant ses propres armes, et en échappant à un gang de motards sanguinaires, avec l'aide extérieure de Jordan (Keegan Connor Tracy), la caméra-woman de Chase, qui communique avec eux par téléphone...
Encore un film de zomblards, avec ici une adaptation de la franchise de jeux vidéo de Capcom, et un récit qui prend apparemment place entre Dead Rising 1 et 2.
Je dis "apparemment", car je n'ai jamais joué qu'à la démo du premier jeu, et par conséquent, à part le concept global de la franchise et le personnage principal de ce jeu (ici interprété par un Rob Riggle en mode déconne), je n'ai qu'une très vague idée des tenants et aboutisssants de l'univers.
Cela dit, je doute que cela change quoi que ce soit à mon appréciation de cette adaptation : oui, on retrouve le personnage principal du jeu, ici érigé en héros interviewé à la tv, on retrouve le concept des armes bricolées, et les hordes de zombies dans les rues, mais à part ça... le tout est franchement trop générique, et ce sur tous les plans.
C'est un peu le problème avec les films de zombies arrivant aujourd'hui. À moins d'une idée, ou d'un point de vue fort, tout a déjà été dit/fait/vu, généralement en mieux, et en plus inspiré.
C'est ainsi le cas ici, pour ce métrage qui n'est pas forcément honteux en soi, mais qui n'apporte absolument rien au genre.
Le métrage est longuet (près de deux heures), le rythme très inégal, les personnages manquent de charisme, le ton léger est désormais la norme du genre, le propos sur l'armée/le gouvernement/Watchtower est assez convenu (et probablement pas aussi engagé que le scénariste l'imaginait), le budget n'est pas forcément suffisant, le fanservice pour les fans du jeu est parfois un peu maladroit, et l'on a plus souvent l'impression de se retrouver devant un gros pilote de série tv plutôt qu'un film, un sentiment encore renforcé par ces coupures régulières qui font place à des flashes d'information satiriques cassant totalement le rythme (ainsi que le moindre semblant de tension).
On ne rit pas vraiment, on n'a pas vraiment peur, on n'est jamais vraiment passionné ni intéressé, bref, cela reste un produit particulièrement quelconque et générique, qui surnage par moments grâce à quelques idées ou quelques plans de caméra inventifs, et un scénario qui assure un peu plus que le service minimum.
Un très petit 2.5/6 (voire moins, en fait, mais on sent tout de même que le scénariste est fan des jeux et a tenté de faire quelque chose d'honnête, donc il a ma sympathie ; et puis au moins, ce n'est pas du Uwe Boll.)