Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Articles avec #thriller catégorie

Un film, un jour (ou presque) #1179 : Bloodshot (2020)

Publié le 7 Avril 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Fantastique, Review, Science-Fiction, Thriller, Valiant

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Bloodshot (2020) :

Soldat d'élite, Ray Garrison (Vin Diesel) est ramené à la vie par le Dr. Emil Harting (Guy Pearce), inventeur d'une technologie révolutionnaire : son sang désormais remplacé par des nanites ultra-modernes, Ray possède des capacités surhumaines, et régénère instantanément toutes ses blessures. Mais rapidement, il comprend que Harting et ses troupes (Eiza Gonzalez, Alex Hernandez, Sam Heughan) se servent de lui pour accomplir leurs basses œuvres, et que tous les souvenirs de Ray ne sont qu'une construction virtuelle conçue par Harting...

J'avais déjà abordé l'univers des comics Valiant en ces pages, à l'occasion de la diffusion web de la mini-série (assez cheap) Ninjak vs. The Valiant Universe : studio créatif né dans les années 90, et exploitant tout un catalogue de licences qu'il s'efforce de remettre au goût du jour depuis 2007, Valiant se veut la troisième maison d'édition la plus importante de l'industrie, derrière Marvel et DC.

Ce qui, dans les faits, se traduit par un immense univers partagé mélangeant tous ses héros, avec plus ou moins de bonheur, et par une stratégie multimédia qui peine à prendre son envol. Ainsi, Bloodshot (une sorte de Wolverine technologique, partageant avec Logan ses pouvoirs de régénération, son amnésie, son passé de soldat...) était supposé lancer une version Valiant du MCU, préparant le terrain à Harbinger, Ninjak, Faith et compagnie.

Au vu du résultat de ce Bloodshot, c'est mal parti.

Baboulinet Vin Diesel fait pourtant des efforts : il a poussé énormément de fonte, est en grande forme physique, et fait tout son possible pour exprimer ses émotions, sa colère et son état d'esprit. Mais force est de constater que ses limites d'acteur sont encore très présentes, et qu'il ne parvient vraiment pas à exprimer un sentiment de puissance à l'écran sans donner l'impression de poser de manière artificielle (autrement dit, de jouer les gros durs).

Ici, on se retrouve donc avec un film d'action assez générique et basique, façon Universal Soldier un peu plus friqué, avec un protagoniste monolithique, des seconds rôles tous très insipides (sauf Guy Pearce), et surtout, un montage assez calamiteux, façon "un nouveau plan par seconde", que ce soit dans les scènes d'action ou dans les scènes plus calmes (c'est surtout perceptible dans la première demi-heure, où le film a parfois des airs de clip musical, et puis on finit par s'habituer).

Alors certes, ponctuellement, ça fonctionne - la grosse scène d'action du tunnel est visuellement plutôt efficace - mais entre le rebondissement de mi-film totalement éventé par les bandes-annonces, et la dernière demi-heure du film et ses affrontements numériques moches, le tout tombe vraiment à plat, semble même parfois mollasson, et signe probablement l'arrêt de mort du VCU.

Ce n'est pas forcément un mal, cela dit.

2.25/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Les bilans de Sygbab : Supernatural, saison 4 (2008)

Publié le 5 Avril 2020 par Sygbab dans Action, Aventure, Critiques éclair, Comédie, Drame, Fantastique, Horreur, Les bilans de Sygbab, Review, Télévision, Thriller, USA, Supernatural, CW

Après près de deux ans et demi d'absence sur ce blog, Sygbab revient en force à l'occasion de la conclusion de la série Supernatural : une épopée de 15 saisons qu'il va passer en revue à raison d'un bilan par semaine... Mais parfois, il est un peu plus fainéant, d'où le texte plus concis qui va suivre. On ne lui en voudra pas, pour une fois... ^^

Supernatural, saison 4 (2008) :

De retour des enfers sans vraiment savoir comment, Dean découvre qu'il se trouve désormais au cœur d'un combat épique entre les forces du Ciel et de l'Enfer. D'un côté, les anges, parmi lesquels Castiel (Misha Collins), qui tentent d'empêcher l'Apocalypse et la libération de Lucifer ; face à eux, Lilith (Katherine Boecher/Sierra McCormick) et ses démons, ainsi que Ruby (Genevieve Cortese), qui attisent le doute et le malaise entre les deux frères...

Tout comme pour la saison précédente, les ambitions initiales sont assez élevées puisque l’enjeu n'est ni plus ni moins que de libérer Lucifer. Mais le constat que l'on pouvait faire auparavant et pour lequel le bénéfice du doute lié à la grève pouvait s'appliquer se confirme : les scénaristes ne réussissent jamais à vraiment en tirer profit.

En effet, pendant la majeure partie des 22 épisodes, ils essaient de mettre en place une confrontation entre les deux frères en semant les germes de la discorde, avec Sam dans le rôle du vilain et Dean dans le rôle du héros. Si l'idée peut paraître intéressante sur le papier, le traitement des personnages rend le tout indigeste : le premier cité devient clairement antipathique, et son aîné lasse à se lamenter sur son sort. Ce qu'il a vécu en Enfer a certes de quoi tourmenter une âme, mais il n'était pas nécessaire d'appuyer autant le propos.

Ce manque de rigueur d'écriture se manifeste également en ce qui concerne les anges, qui font leur apparition. Rien d'inattendu dans un univers où les démons sont présents depuis le début, ce n'était qu'une question de temps avant que leurs ennemis jurés débarquent. Les thématiques les concernant ont du potentiel : entre les doutes que Castiel nourrit quant aux ordres de Dieu, son père et chef de guerre et les velléités de rébellion d'Uriel, la confrontation entre les deux auraient pu être passionnante.

Pour cela, il aurait fallu qu'ils soient charismatiques mais c'est un gros ratage sur ce plan car le jeu des deux acteurs est souvent figé, et la gestion de leur pouvoir est assez catastrophique. Quand ils affrontent des démons, leur pouvoir n'est que rarement dévoilé (et si c'est le cas, leur représentation n'est pas des plus heureuses) et cela donne lieu à des combats tout à fait classiques. Leur gloire en prend un sacré coup, la faute à une caractérisation approximative (pour ne pas dire grossière par moments).

Il y a tout de même une certaine forme d'unité, puisque la mythologie est au diapason des éléments précités.

Bancale et parsemée d'incohérences, elle semble entériner l'hypothèse selon laquelle elle a été a été modifié au fur et à mesure, sans véritable plan. Un exemple parmi d'autres : Anna (Julie McNiven) évoque lors de sa première apparition l'existence de pas moins de 600 sceaux, en précisant qu'il suffit d'en briser 66 pour libérer Lucifer.

Or, en fin de saison, on nous explique d'abord que seule Lilith peut briser le "dernier sceau". Déjà, c'est difficile à croire : y a-t-il un compteur cosmique quelque part, qui se bloque à 65 tant qu'elle ne fait rien, même si entretemps 100, voire 200 supplémentaires sont brisés ? Mais c'est encore pire quand le twist révèle que c'est en fait la mort de Lilith qui déclenche tout : que se serait-il passé si elle était morte alors que le compteur était à 5, 10, 15 ou 20 ? Ou alors, la solution est de ne pas du tout essayer de comprendre la logique derrière tout ça, sous peine de se donner mal à la tête.

À la rigueur, cela aurait pu se justifier par le fait que les Winchester ne peuvent pas prédire quel sera le prochain mouvement de leur adversaire : avec autant de sceaux disséminés un peu partout, sans savoir même où ils se trouvent, la tâche est ardue. Sauf que la plupart du temps, il est difficile de les sentir concernés puisqu'ils passent leur temps sur des affaires lambdas, à gauche et à droite, au lieu d'effectuer des recherches afin d'être mieux documentés sur le sujet.

Cette structure qui laisse la part belle aux loners ne permet pas de ressentir une réelle menace, même si ces derniers sont souvent rattachés à l'intrigue principale (et souvent n'importe comment, d'ailleurs). Il y a tout de même quelques fulgurances : les épisodes de Ben Edlund restent une valeur sûre (le 4.08 Wishful Thinking et son Teddy Bear qui se fait exploser la cervelle est hilarant, le 4.05 Monster Movie et son tournage en noir et blanc sur fond d'histoire vampirique est excellent), et certains concepts comme la réalité alternative ont amusants.

C'est assez léger pour rehausser l'intérêt plus que poli qui doit être accordé à cette saison, dont l'orientation peut faire craindre le pire maintenant que le divin est de la partie.

---

Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1177 : Avengement (2019)

Publié le 3 Avril 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Review, Policier, Thriller, UK, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Avengement (2019) :

Trahi par son frère Lincoln (Craig Fairbrass) et ses associés et transformé en machine à tuer par un séjour de sept ans dans l'une des prisons les plus dangereuses d'Angleterre, Cain (Scott Adkins) n'a qu'une idée en tête à son évasion : se venger. Et pour arriver à ses fins, il prend en otage tous les sbires de Lincoln, et en attendant l'arrivée de ce dernier, il leur raconte son histoire...

Un thriller façon pègre anglaise, avec des tronches toujours plus particulières, et un Adkins qui, lui aussi, se fait une tête recousue de partout, avec en prime des dents à la Joey Starr. C'est simple, efficace, nerveux, et ça se démarque par un récit déstructuré, en flashbacks savamment distillés tout au long du film, par un Adkins qui est un acteur de plus en plus convaincant, et par un gros affrontement final, joliment sanglant.

À noter aussi un thème musical principal qui évoque beaucoup Chi Mai de Morricone, ce qui est loin d'être désagréable.

Un 4/6 tranquille.

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1176 : À Couteaux Tirés (2019)

Publié le 2 Avril 2020 par Lurdo dans Thriller, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Policier, Review, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

À Couteaux Tirés (2019) :

Lorsque Harlan Thrombey (Christopher Plummer), auteur de romans policiers à succès, est retrouvé la gorge tranchée de sa propre main, tous les occupants de son immense manoir sont soupçonnés par les autorités : Linda (Jamie Lee Curtis), la fille aînée, une businesswoman mariée à Richard (Don Johnson), un bon à rien infidèle ; Walt (Michael Shannon), responsable de la maison d'édition de son père, et son épouse Donna (Riki Lindhome) ; Joni (Toni Collette), belle-fille arnaqueuse ; Ransom (Chris Evans), le fils rebelle du clan ; les plus jeunes, Meg (Katherine Langford), étudiante woke et Jacob (Jaeden Martell), troll alt-right ; la grand-mère sénile (K Callan) ; et Marta (Ana de Armas), l'infirmière privée de Harlan. Rapidement, les mensonges de chacun remontent à la surface, mais une question reste posée : qui a engagé le Détective privé Benoit Blanc (Daniel Craig), qui est là pour trouver le coupable de ce qui n'est apparemment pas un véritable suicide ?

Un long métrage écrit et réalisé par Rian Johnson, déjà à l'œuvre sur Star Wars : The Last Jedi, dont on retrouve ici deux caractéristiques principales : des envies de déconstruction et de subversion d'un genre bien précis, et un propos engagé sous-jacent amené avec la finesse d'un tractopelle.

C'est étrange, car en théorie, ce Knives Out avait tout pour me plaire : une distribution enthousiaste et sympathique (content de voir Ana de Armas avoir enfin un vrai premier rôle), un genre (le murder mystery façon Christie mâtiné de Columbo) que j'affectionne particulièrement, et un scénariste/réalisateur compétent, à défaut de maîtriser totalement ses ambitions.

Et l'accueil critique unanime laissait présager le meilleur. Et puis non, je suis ressorti (je devrais dire "on est ressortis" puisque je ne l'ai pas regardé seul, et que nous avons tous partagé des impressions similaires) un peu déçu.

Un peu déçu par un film qui se croit bien plus malin qu'il ne l'est réellement, par un récit qui souffre de problèmes de rythme (à partir de la lecture du testament/la sous-intrigue de Fran, il y a un joli ventre mou qui laisse amplement le temps au spectateur de devenir comment tout cela va se terminer), par un métrage qui sous-exploite une partie de sa distribution (on aurait pu totalement couper du film les adolescents et Riki Lindhome, ça n'aurait absolument rien changé), par le manque de subtilité de la métaphore sur l'Amérique d'aujourd'hui (littéralement "les immigrants/enfants d'immigrants au grand cœur vont hériter de l'Amérique, pendant que les connards WASP égoïstes qui composent cette dernière se retrouveront à la rue"), et par le vrai manque de charme du produit fini.

Les critiques semblent en pâmoison devant Knives Out, qui est à les en croire un chef d'œuvre de subversion et un script tellement malin et original qu'il a été nommé aux Oscars. Personnellement, j'ai vu là un pastiche gentillet de murder mystery, ayant fâcheusement tendance à exposer les rouages de ce genre à des simples fins de déconstruction et de clins d'œil métadiscursifs (le flic qui se moque ouvertement de la poursuite en voiture, les références pop), et ne les remplaçant malheureusement pas par un récit particulièrement original ou surprenant (même problème que pour son Star Wars en fait : ça déconstruit, mais ça ne reconstruit rien de vraiment intéressant derrière).

J'irais même jusqu'à dire que le tout finit par être assez prévisible, notamment parce que le script a tendance à téléphoner bien souvent ses effets et ses rebondissements (c'est d'autant plus prononcé sur la fin : le couteau, l'appel de l'hôpital...), que ce soit par certaines lignes de dialogues ou plans d'insert incongrus n'ayant d'autre utilité que de préparer le terrain pour le final.

En somme, je suis resté sur ma faim, avec l'impression que le récit aurait pu encore surprendre, avec quelques rebondissements supplémentaires. L'interprétation est globalement compétente (dans le genre un peu outré d'un Cluedo), c'est (sans surprise) plutôt bien filmé, mais je suis resté sur ma faim, et ce n'est pas encore ce métrage qui me réconciliera totalement avec Rian Johnson...

3.5/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1175 : Joker (2019)

Publié le 1 Avril 2020 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, DC, Drame, Review, Thriller, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. 

Joker (2020) :

Arthur Fleck (Joaquin Phoenix), comique de stand-up raté vivant avec sa mère (Frances Conroy) dans un appartement miteux de Gotham, souffre de nombreux problèmes psychologiques, et notamment d'une tendance à éclater spontanément de rire aux pires moments possibles. Jusqu'au jour où il ne supporte plus d'être une victime perpétuelle, et trouve dans la violence et le crime un moyen de s'extraire de sa condition...

On ne présente plus ce Joker, carton au box-office qui a fait le buzz pour de bonnes et de mauvaises raisons, à sa sortie, film d'un Todd Phillips controversé, fanboy absolu de Martin Scorsese (comme le prouvait son film précédent, War Dogs, qu'un critique américain avait résumé par "Scorsese for bros"), qui voulait à tout prix rendre hommage à son modèle en mettant en chantier un remake de La Valse des Pantins... sans parvenir à intéresser la Warner, trop préoccupée par l'idée de retrouver le succès avec ses films de super-héros, alors en déroute.

Un Todd Phillips roublard, qui n'a jamais caché son mépris pour les films dits "de comic-book" et qui, en accord avec sa star et son producteur (Scorsese lui-même) a alors décidé de feinter, et de faire son remake en lui apposant le titre Joker (et en l'entourant vaguement d'un décorum Batman/Gotham City) : de quoi satisfaire le studio, ravi de redorer là son blason avec un projet économique et artistique, et le réalisateur lui-même, content d'être pseudo-subversif et de faire un "vrai film" dissimulé derrière des apparences de métrage pop-corn creux.

Autant dire que je n'étais pas pressé à l'idée de regarder ce "cheval de Troie" cinématographie, ce métrage tellement hypé par une certaine frange du public et des critiques que cela en venait à être contre-productif et repoussant... et finalement, cette mauvaise blague passe plus ou moins bien.

Alors ça reste clairement une pâle imitation du style de Scorsese, depuis ce New-York Gotham 70-80s crasseux, poisseux et corrompu jusqu'au parcours de Fleck, modelé sur celui de Rupert Pupkin et de Travis Bickle, en passant par la présence de De Niro dans un rôle photocopié sur celui de Jerry Lewis dans La Valse.... Ça reste aussi clairement un film aux prétentions artistiques et poseuses, comme en témoignent de nombreux plans à la symbolique lourde, ou uniquement là pour permettre à Phoenix de faire son numéro d'acteur dansant.

Et effectivement aussi, le toutéliage à l'univers DC semble souvent amené à la truelle, entre la sous-intrigue de la paternité de Wayne Sr, et une énième reconstitution de la mort des parents Wayne, ici indirectement liée au chaos généré par le Joker.

Mais dans l'ensemble, aidé par l'interprétation habitée de Phoenix, le film tient plutôt la route en tant qu'épisode Elseworlds, ces version alternatives des personnages DC Comics, détachées de toute continuité et uniquement là pour permettre aux scénaristes de se lâcher et de réinventer les icônes de la marque.

C'est exactement ce que Phillips a fait ici : réinventer le Joker en en faisant un protagoniste sombre et poisseux d'un film de Scorsese ultra-sérieux, au narrateur peu fiable, le tout sur une musique grinçante assez souvent agaçante.

Est-ce que c'est pour autant un film d'exception méritant tous ces louanges ? Non, franchement pas.

Est-ce que le trait est un peu trop forcé dans le pathétisme et le misérabilisme ? Probablement, oui, avec un Phoenix qui, ponctuellement, tourne un peu à vide en cherchant à rendre son Fleck toujours plus barge.

Est-ce que le tout ressemble un peu trop souvent à du cosplay de Scorsese, une copie studieuse et un peu pataude d'un élève se prosternant aux pieds de son maître ? Tout à fait.

Est-ce que le propos du film sur l'insurrection populaire, la rébellion, les élites pourries et méprisantes, érige (volontairement ou non) le Joker en figure révolutionnaire et anarchique, un modèle à suivre par des hordes de spectateurs ne disposant pas forcément des clés permettant d'analyser le film ? On peut se poser la question et se demander si Phillips, qui aime s'imaginer en pseudo-rebelle d'Hollywood, a bien mesuré l'ampleur de ce qu'il faisait là (ou s'il est resté à la surface de son script).

Mais honnêtement, je m'attendais à pire. Joker reste une relecture intéressante de ce personnage, relecture à la fois ancrée dans son époque, et perpétuellement en recherche de nostalgie. Une relecture un peu hypocrite (puisque tout est du point de vue d'un homme fou et malade, on pourrait éventuellement résumer le tout comme un gros "ce n'était qu'un rêve" rendant la moindre tentative d'analyse du film vaine et inutile) et cynique, pleine de défauts et manquant de subtilité, mais qui aurait pu s'avérer bien pire.

3.5/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Les bilans de Sygbab : Supernatural, saison 3 (2007)

Publié le 29 Mars 2020 par Sygbab dans Action, Aventure, Critiques éclair, Comédie, Drame, Fantastique, Horreur, Les bilans de Sygbab, Review, Télévision, Thriller, USA, Supernatural, CW

Après près de deux ans et demi d'absence sur ce blog, Sygbab revient en force à l'occasion de la conclusion de la série Supernatural : une épopée de 15 saisons qu'il va passer en revue à raison d'un bilan par semaine...

Supernatural, saison 3 (2007) :

Contraints de traquer tous les démons évadés des enfers, les frères Winchester croisent le chemin de Ruby (Katie Cassidy), démone affirmant être en mesure de libérer Dean du pacte démoniaque qu'il a conclu, et de Bela (Lauren Cohan), une voleuse professionnelle d'artefacts occultes...

Après la magnifique saison 2 et son final annonciateur d'une guerre ouverte entre les Winchester et les démons, les téléspectateurs étaient en droit de s'attendre à un terrible affrontement. Mais ce n'est pas l'orientation prise par les scénaristes : il s'agit plutôt d'une guerre larvée, sans véritable front.

Même si cela peut s'expliquer par le fait que Azazel ne soit plus là pour mener des troupes qui sont désormais désorganisées, cela manque d'ambition dans la mesure où la menace ne se fait sentir que de manière sporadique. De fait, le côté sombre qui avait été développé précédemment est moins présent, alors que c'était devenu une force de la série.

Malgré cela, le fil rouge de la saison prend une place prépondérante et c'est un changement par rapport à la structure des saisons précédentes. Dans le cas présent, la plupart des épisodes comportent une scène faisant référence au marché qu'a passé Dean pour ressusciter Sam, qui lui donne seulement un an à vivre avant d'aller en Enfer.

Son attitude laisse à penser qu'il ne se préoccupe pas le moins du monde de ce qui va lui arriver alors qu'en réalité il refuse de faire face à son funèbre destin. Ce n'est pas sans énerver Sam, qui se démène pour trouver des solutions permettant de sauver son aîné. La relation fraternelle qui les lie est exploitée à bon escient, et propose des moments chargés en émotion puisque le duo fonctionne très bien.

Ce développement des principaux protagonistes est intéressant, mais c'est beaucoup plus brouillon en ce qui concerne ceux que l'on voit moins régulièrement. Pourtant, deux personnages féminins sont introduits, mais leur traitement laisse un peu à désirer. Tout d'abord, les motivations de Ruby sont plus que floues (le tout explicatif n'est jamais une bonne chose, mais rester volontairement vague n'est pas vraiment une meilleure solution) et sert bien trop souvent de Deus Ex Machina.

Quant à Bela, sa personnalité de garce qui joue sans cesse sur la naïveté des Winchester pour mieux les rouler dans la farine ne plaide pas vraiment en sa faveur : cela la rend (au mieux) antipathique. C'est l'un des grands défauts de la série depuis le début : les femmes ne réussissent pas à exister, et ce ne sont pas les quelques tentatives maladroites de les approfondir qui changent la donne, malheureusement.

À l'inverse, Bobby s'impose de plus en plus comme une évidence, dans un rôle bien spécifique puisqu'en plus d'être un puits de connaissances grâce à une expérience immense - et sa dégaine ne fait que mettre en avant le fait qu'il ait bourlingué -, il devient également un père de substitution pour Sam et Dean.

Il n'a pourtant pas du tout la même personnalité : plutôt que d'être un protecteur absent et obsédé par son travail comme John, il est toujours présent pour les Winchester qui savent pouvoir réellement compter sur lui, même s'il a tendance à ronchonner et à les sermonner. C'est une très bonne addition, d'autant que le courant passe entre les acteurs.

Parmi les éléments positifs, les évènements passés ne sont pas oubliés et certaines intrigues sont bouclées. En premier lieu, Gordon revient en force pour éliminer Sam mais se retrouve au passage transformé en vampire, lui qui les chasse avec tant de haine. La menace est évacuée puisqu'il meurt, au terme d'un épisode dont l'ambiance est très glauque mais réussie.

Les démêlés des deux frères avec les autorités trouvent une issue favorable : assiégés par des démons à la solde de Lilith alors qu'ils sont dans un commissariat après avoir été arrêtés par le FBI, leur défense héroïque leur vaut la reconnaissance de l'agent Henriksen qui les laisse partir en promettant de les faire passer pour morts. Ce dernier prend la vérité en pleine tête, et comprend avec violence qu'il est dans l'erreur depuis le début les concernant. Une prise de conscience trop tardive, qui lui sera fatale une fois que Lilith le retrouve avec ceux qui ont aidés Sam et Dean.

Pour notre plus grand bonheur, Ben Edlund se fend également de deux épisodes humoristiques : Bad Day at Black Rock, où les Winchester sont à la poursuite de gredins ayant volé une patte de lapin qui rend chanceux celui qui la possède (mais qui lui fait souvent payer le prix de cette chance puisque l'objet semble être doté d'une volonté propre et changer assez régulièrement de propriétaire) et Ghostfacers, dans lequel ils rencontrent des chasseurs de fantômes amateurs un peu stupides.

C'est l'occasion de s'exercer à une véritable parodie de la série, dans une ambiance bon enfant et hilarante. À côté de cela, il y a des épisodes plus convenus : un épisode sans fin, un épisode de Noël... Cela donne parfois l'impression d'une écriture en mode "pilotage automatique".

La fin de saison va au bout de l'idée en envoyant Dean en Enfer, comme cela était prévu, mais il y a fort à parier que cela ne durera pas longtemps. Il ne s'agit pas d'une réelle prise de risques, mais ça a le mérite d'être moins convenu que s'il avait réussi à échapper à son sort. Néanmoins, les circonstances dans lesquelles cela se produit ne sont pas extrêmement spectaculaires, ce qui reste décevant.

C'est d'ailleurs un mot que l'on peut employer pour la saison dans son ensemble, car les bons moments ne cachent pas certains défauts. Il y a toutefois une circonstance atténuante : réduite à 16 épisodes, cette saison a été perturbée par la grève des scénaristes de 2007.

De quoi laisser le bénéfice du doute à l'égard de cette légère baisse de qualité.

---

Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1172 : Lords of Chaos (2018)

Publié le 27 Mars 2020 par Lurdo dans Biographie, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Musique, Review, Religion, Norvège, Suède, UK, Thriller

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Lords of Chaos (2018) :

Désœuvrés, passionné de métal extrême, et désireux de se rebeller contre le carcan de la société norvégienne de la fin des années 80, plusieurs adolescents, menés par Øystein "Euronymous" Aarseth (Rory Culkin), décident un beau jour de créer le groupe Mayhem, d'inspiration satanique. Rapidement, sous l'influence de Pelle "Dead" Ohlin (Jack Kilmer), un jeune suicidaire et morbide, puis de Kristian "Varg" Vikernes (Emory Cohen), pyromane en puissance, le groupe se radicalise, et développe une aura sulfureuse, alors que leur succès grandit, et que suicides, meurtres et églises brulées se multiplient de leur fait...

Un biopic ouvertement romancé ("basé sur des vérités, des mensonges et sur les faits avérés", nous dit le carton d'ouverture) du groupe Mayhem, réalisé par un ancien membre du groupe Bathory, devenu cinéaste (et réalisateur de clips musicaux), et qui aborde frontalement la spirale infernale dans laquelle ces adolescents se sont embarqués, épris d'un désir toujours plus grand de choquer, de se rebeller, et se montrer différents.

Un métrage semi-comique, semi-mélancolique, semi-tragique et semi-horrifique (ça fait beaucoup de semis, je sais), constamment sur le fil du rasoir entre portrait moqueur de jeunes rebelles paumés et psychologiquement déséquilibrés (qui se radicalisent seuls dans leur quête de sensations et d’extrême, et dans leur désir paradoxal de ne pas paraître "poseurs" - alors même qu'ils se déguisent, se maquillent, et font semblant de vénérer Satan), malaise d'une violence crue et brutale (le suicide de Dead est à ce titre particulièrement marquant), et biopic plus traditionnel, avec ses inventions et ses raccourcis.

Dans l'ensemble, pour un semi-novice de la scène black metal norvégienne (je connais les noms et la musique, mais je n'ai jamais cherché à en savoir plus sur qui faisait quoi), le tout s'avère assez agréable à suivre, un biopic à la mise en image dynamique (et parfois assez implacable) et qui sait jouer la carte des ruptures de ton pour mieux surprendre et choquer le spectateur.

Le film est aidé par une interprétation très solide (notamment du jeune Culkin) qui parvient à donner un peu d'épaisseur à ces personnages fréquemment pathétiques, et par des moments joliment absurdes, façon Spinal Tap, qui permettent de décompresser un peu entre deux moments plus tendus. Ce n'est cependant pas parfait (la musique n'est pas particulièrement mise en valeur, la nudité est gratuite et amenée à l'arrache, certains moments sont too much), et bizarrement, j'ai trouvé que le climax du film (l'ultime confrontation entre Varg et Euronymous) était décevant, manquant de punch et d'énergie.

C'est peut-être dû à un côté trop "mis en scène", trop "écrit", et pas assez spontané, qui enlève beaucoup de force à cette confrontation sanglante, au point que sa violence finit par paraître un peu cartoonesque (idem pour le meurtre dans le parc).

Dans l'ensemble, cela dit, un bon biopic qui change un peu du lissage de mise dans les grosses productions hollywoodiennes.

4.25/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Les bilans de Sygbab : Supernatural, saison 2 (2006)

Publié le 22 Mars 2020 par Sygbab dans Action, Aventure, Critiques éclair, Comédie, Drame, Fantastique, Horreur, Les bilans de Sygbab, Review, Télévision, Thriller, USA, Supernatural, CW

Après près de deux ans et demi d'absence sur ce blog, Sygbab revient en force à l'occasion de la conclusion de la série Supernatural : une épopée de 15 saisons qu'il va passer en revue à raison d'un bilan par semaine...

Supernatural, saison 2 (2006) :

Sam (Jared Padalecki) et Dean Winchester (Jensen Ackles) traquent Azazel (Fredric Lehne), le démon aux yeux jaunes responsable de la mort de leurs parents, et découvrent que l'entité a pour plan d'exploiter les pouvoirs psychiques de nombreux enfants orphelins, dont la mère est souvent morte dans des incendies mystérieux... 

Est-ce vraiment la même série ?

Question tout à fait légitime, dans la mesure où l'écriture fait un bond qualitatif important. En premier lieu, le tissu familial devient véritablement une des grandes forces de la série, si ce n'est même son moteur essentiel. Les interactions entre les Winchester père et fils offrent autant de bons moments de télévision, que ce soit quand ils s'accordent ou quand leurs conflits éclatent au grand jour, et l'implication émotionnelle des téléspectateurs s'en trouve renforcée. C'est pour cette raison que le sacrifice de John, offrant sa vie au Yellow Eyed Demon en échange de celle de Dean, est un véritable choc. Cela vaut surtout pour les deux protagonistes principaux, puisque cet évènement bouleverse tous leurs repères.

Ils se retrouvent donc livrés à eux-mêmes tout en devant gérer leur deuil, sujet qui n'est pas évacué, bien au contraire. C'est en effet ce qui détermine en grande partie leur état d'esprit, et leur permet de porter le flambeau en reprenant le combat là où leur père l'avait laissé. Pour autant, l'union sacrée n'est pas toujours de mise, car ils restent avant tout des humains et ont autant de doutes que de convictions.

Dean, pourtant las de la vie qu'il mène et parfois borderline, considère que sa mission est de protéger son frère coûte que coûte, sans pour autant oublier qu'il a des pouvoirs et qu'en cas de force majeure, il devra l'éliminer. Ces mêmes capacités pour lesquelles Sam se remet constamment en question, car elles proviennent du démon qui a tué leur mère, et il pourrait très bien devenir un de ses soldats dans une guerre qui se profile. Dans un cas comme dans l'autre, le fardeau est lourd à porter.

La psychologie des personnages est donc plus fouillée, et les thématiques abordées étayent l'idée qu'un tournant plus adulte a été amorcé. La tendance se confirme avec des épisodes plus ambigus, qui s'écartent des schémas stéréotypés de la première saison. Par exemple, Sam empêche Dean de tuer des vampires inoffensifs (car ils ont décidé de boire du sang de bétail et non d'humains afin de survivre), mais doit exécuter une jeune femme avec qui il a vécu une passion brève et intense (car celle-ci est devenue un loup-garou).

Cela correspond à un univers qui devient plus sombre à mesure qu'il est développé, mais aussi plus riche et varié. En introduisant d'autres chasseurs - dont le dangereux mais intéressant Gordon, qui ferait un excellent antagoniste s'il pouvait se dépêtrer des mains de la justice -, en se créant un bestiaire bien fourni et en parlant de la foi dans un épisode très Scullyesque dans l'esprit, les scénaristes ajoutent des cordes à leur arc et s'offrent ainsi plus de possibilités.

Ainsi, après une première saison composée pour la grande majorité d'épisodes indépendants, les références commencent à se faire plus présentes, et contribuent à la cohérence de l'univers qui se déploie sous nos yeux. Et si, pour le prouver, il n'était pas suffisant de développer une mythologie qui se révèle solide (alors qu'elle mélange des éléments déjà vus par ailleurs, comme une guerre contre les forces du Mal ou des individus qui se découvrent des pouvoirs surnaturels), des personnages secondaires viennent s'installer durablement (à l'exception de Jo, qui ne fait que quatre apparitions et c'est bien dommage). Certes, ils ne bénéficient pas toujours d'un développement approfondi dans les détails, mais ils sont suffisamment bien caractérisés pour être attachants et agréables à voir évoluer.

Cela fait d'autant plus plaisir que les sous-intrigues entamées ne sont pas laissées de côté. L'étau se resserre autour de nos deux héros : ils sont désormais poursuivis par le FBI, ce qui n'est pas étonnant au vu de tous les évènements qui pourraient être à charge contre eux. Entre les morts qu'ils laissent derrière eux et les profanations de tombes, il y a de quoi... L'intérêt que leur porte la fameuse agence gouvernementale est d'ailleurs assez ironique, puisque c'est le badge que les Winchester utilisent le plus lors de leurs enquêtes. C'est peut-être de ce côté-là qu'un petit reproche pourrait être effectué : les usurpations d'identité pourraient être plus variées.

Malgré cela, l'humour pointe son nez de manière bien plus fréquente qu'auparavant, au point de se lancer dans un épisode parodique. Le 2x18, Hollywood Babylon, est un régal d'auto-dérision, mais il n'aurait pu en être autrement de la part de son auteur Ben Edlund, connu auparavant pour sa série The Tick (un humour non-sensique et désopilant, 9 épisodes durant) et pour l'épisode Smile Time dans Angel, où le héros éponyme se retrouvait transformé en marionnette. N'oubliant pas ses classiques, il se permet même une référence à Gilmore Girls, série dans lequelle Jared Padaleci jouait le rôle de... Dean (mais pas Winchester).

En résumé, cette deuxième saison gomme les défauts récurrents de la première, et même si elle contient elle aussi des épisodes un peu moins intéressants, elle est beaucoup plus créative. Son final ébouriffant, avec son côté Highlander qui met en lumière les motivations du Yellow Eyed Man, fait basculer la série dans ce qui s'annonce une nouvelle ère. Jusqu'à présent, la guerre qui s'annonçait n'était qu'un vague concept, mais avec l'ouverture des Portes de l'Enfer et l'évasion d'un nombre incalculable de démons, cela devient un fait.

Pour répondre à ma question d'ouverture : c'est le même titre, avec les mêmes acteurs, mais ce n'est plus la même série.

---

Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

commentaires

Les bilans de Sygbab : Supernatural, saison 1 (2005)

Publié le 15 Mars 2020 par Sygbab dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Horreur, Les bilans de Sygbab, Review, Télévision, Thriller, USA, CW, Supernatural

Après près de deux ans et demi d'absence sur ce blog, Sygbab revient en force à l'occasion de la conclusion de la série Supernatural : une épopée de 15 saisons qu'il va passer en revue à raison d'un bilan par semaine...

Supernatural, saison 1 (2005) :

Les aventures des frères Dean (Jensen Ackles) et Sam Winchester (Jared Padalecki), qui tentent de retrouver leur père John (Jeffrey Dean Morgan), un chasseur de démons mystérieusement disparu...

Un pilote est toujours un exercice délicat dans la mesure où il doit présenter les personnages et l'univers dans lequel ils évoluent. Celui de Supernatural remplit plutôt bien son office en étant assez concis et efficace : deux frères ayant un lourd passé, des monstres à chasser, une voiture pour traverser le pays de part en part. Le téléspectateur est prévenu : il aura sûrement affaire à une formule où les loners ont la part belle, avec un soupçon de mythologie de temps à autre. Sans comparaison sur la qualité intrinsèque des deux séries, cela n'est pas sans rappeler X-Files, et il n'est peut-être pas si étonnant de retrouver John Shiban dans l'équipe scénaristique.

Ce dernier bénéficie d'une certaine expérience en la matière, même si les épisodes signés de sa main ne sont pas toujours très intéressants. Mais parmi ceux dont il est l'auteur, il a au moins le mérite de proposer une variante du concept "ancienne malédiction" dans le 1.10 Bugs, bien plus attrayante que l'effroyable Teso Dos Bichos dans X-Files (peut-être l'un des pires épisodes de la série). Ce n'est pas le seul scénariste d'un certain standing à faire partie de l'aventure, puisque Richard Hatem, créateur de la série Miracles, est également présent. Le 1.10 Asylum - huis clos oppressant dans un asile désaffecté - démontre qu'il n'a pas perdu sa rigueur d'écriture.

Le danger d'un tel format, c'est de faire de la redite, surtout dans un filon du paranormal déjà exploité à de nombreuses reprises. Malgré de la variété dans le bestiaire (fantômes, wendigos, vampires), une orientation plutôt horrifique et la réutilisation de certaines légendes urbaines, le schéma finit par devenir répétitif notamment dans ses gimmicks : les Winchester se présentent quelque part, résolvent l'affaire, et l'un des deux a le droit à la gratitude d'une jeune femme qu'ils ont sauvée (généralement Dean car pour Sam, c'est encore trop tôt après la mort de Jessica). Il y a cependant des variations de certains thèmes, comme dans le 1.10 Faith où les miracles d'un guérisseur aveugle sont en fait l’œuvre d'un reaper contrôlé par sa femme, en échange de la vie de personnes qu'elle juge impures. Le 1.15 Benders, quant à lui, nous plonge dans une sordide histoire dans laquelle une famille de rednecks kidnappe des individus pour leur donner la chasse et assouvir leur désir de tuer.

Pour en savoir plus sur les monstres auxquels ils sont confrontés, les deux frères peuvent s'appuyer sur le journal de leur père, sorte de base documentaire qui répertorie les informations qu'il a récoltées tout au long de sa vie de chasseur. Cela peut sembler être une facilité scénaristique, mais c'est quelque chose de fréquent dans ce genre de séries. Dans Buffy, par exemple, nombre de solutions sont trouvées dans les livres de Giles. Cela permet aussi de marquer la présence de John Winchester dans cet univers, en dépit de son absence physique la majorité du temps. Son apparition en fin de saison alors que Sam et Dean étaient sur une affaire de vampires à priori classique est une bonne surprise : ces retrouvailles mettent un terme à la recherche des deux frères, et recentrent l'intrigue sur le fil rouge.

La fin de saison revient donc sur le mystère autour de la mort de leur mère et de Jessica ainsi que de la disparition de leur père, en revenant sur des éléments disséminés ça et là, notamment sur les visions prémonitoires de Sam qui font partie d'un vaste plan du Yellow Eyed Demon. John lui court après depuis de longs mois pour se venger de la mort de sa femme, et l'introduction du colt en tant qu'artefact qui permet de tuer n'importe quel démon est un enjeu supplémentaire.

Cette réunion de famille fait également remonter à la surface des sentiments refoulés depuis longtemps entre John et Sam : le premier reproche à son fils de les avoir abandonnés, le second d'avoir eu un père qui ne s'est jamais comporté en tant que tel - la raison principale de son désir d'avoir une vie normale. Le tout avec Dean qui essaie de jouer le rôle d'arbitre, coincé entre son petit frère qu'il veut protéger et son attitude de bon petit soldat envers son père. Le fait que les deux personnages principaux aient une vision des choses diamétralement opposée à ce propos est dans l'ensemble bien géré, avec les tensions que cela engendre : Sam a du mal à admettre que son aîné suive aveuglément les ordres de John, et Dean pense que son cadet devrait faire preuve de plus de respect. Le duo est complémentaire, et les deux acteurs ont une bonne alchimie entre eux.

Pour résumer, la structure nécessite d'être retravaillée et les loners sont très inégaux, mais il y a du potentiel sur la partie mythologique. Aux scénaristes de savoir l'exploiter.

---

Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1159 : Bad Boys for Life (2020)

Publié le 10 Mars 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Policier, Review, Thriller, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Bad Boys for Life (2020) :

Vieillissants, Mike Lowrey (Will Smith) et Marcus Burnett (Martin Lawrence) approchent de la fin de leur carrière, lorsque Armando (Jacob Scipio), le fils d'Isabel (Kate del Castillo) et d'un baron de la pègre mexicaine que Lowrey a fait tomber durant ses jeunes années, arrive à Miami. Bien décidé à venger son père, Armando abat alors tous les anciens collègues de Mike, les uns après les autres, jusqu'à envoyer enfin ce dernier à l'hôpital. De quoi motiver les Bad Boys à remettre le couvert, en s'associant avec l'AMMO, une brigade de jeunes policiers (Vanessa Hudgens, Alexander Ludwig, Charles Melton) dirigés par Rita (Paola Nuñez), l'ex de Lowrey...

Pas de Michael Bay pour cette suite (hormis une brève apparition à l'écran au moment du mariage), mais deux jeunes réalisateurs belges/marocains qui font tout leur possible pour se couler dans le moule de la franchise, en proposant un film à la photographie colorée et saturée, assez stylisée, et qui singe occasionnellement la réalisation de Bay, pour le meilleur et pour le pire.

Car il faut bien avouer que si le tout n'est pas désagréable, et n'est pas forcément honteux, c'est aussi particulièrement sage et cadré : adieu la folie destructrice et décérébrée de Bay, place à un film d'action plus calibré, plus propre, et avec nettement moins de personnalité, qui voit les deux Bad Boys confrontés à leur âge, à leur héritage, et accompagnés d'un groupe de jeunes flics à la pointe de la technologie.

Rien de vraiment mémorable, et un scénario aux accents délibérés de télénovéla, mais ça se regarde tranquillement, à défaut d'atteindre les sommets dégénérés de Bad Boys II (la dernière grosse scène d'action de ce troisième épisode est agréable, cela dit, et plutôt bien filmée).

3.25/6 (et puis quel gâchis d'intituler le troisième épisode de la franchise Bad Boys 4 Life)

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1156 : La Chute du Président (2019)

Publié le 5 Mars 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Review, Thriller, Politique, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

La Chute du Président (Angel has Fallen - 2019) :

Sur le point de devenir le Directeur des Services Secrets du Président Trumbull (Morgan Freeman), Mike Banning (Gerard Butler) songe à refuser cette promotion, rattrapé par son âge, par la fatigue et par les commotions cérébrales. Mais lorsqu'une tentative d'assassinat élimine tout le Service de sécurité du Président, et laisse ce dernier dans le coma, Mike est accusé. Victime d'un complot et pointé du doigt comme étant un traître à son pays, Banning s'enfuit, bien décidé à trouver le vrai responsable et à venger son honneur...

Je le mentionnais dans ma critique de l'opus précédent : là où La Chute de la Maison Blanche était un film bas de plafond mais joyeusement bourrin et efficace, La Chute de Londres s'avérait un bon cran en-dessous, plus caricatural et moins pêchu.

Ici, on est probablement dans quelque chose d'encore moins nerveux dans l'action, âge oblige : Butler a vieilli, son personnage est fatigué, etc, et tout cela se retrouve dans le film, un film qui a la bonne idée d'avoir, en filigrane, tout un propos sur l'âge, la retraite, le stress post-traumatique, et les conséquences d'une vie de service sur le corps et le mental humains (notamment au travers du personnage du père de Banning, interprété par Nick Nolte).

Une idée qui est probablement la seule bonne idée du métrage, puisque tout le reste du récit s'avère particulièrement téléphoné et générique, au point d'en devenir agaçant : les mystérieux méchants sont évidents dès leur première apparition à l'écran, leurs motivations sont transparentes, les rebondissements du récit sont cousus de fil blanc, tout comme les feintes du scénario (le cliché du montage alterné entre les protagonistes réfugiés dans une pièce sans autre issue qu'une porte, et les méchants qui s'en rapprochent de plus en plus, pour finir par débouler dans une autre pièce qui est vide, il faut arrêter, maintenant), et ce n'est pas la mise en images qui sauvera le film de ces faiblesses.

La réalisation est en effet fonctionnelle, mais décevante (un peu trop de plans serrés, et les poursuites en pleine nuit sont peu lisibles), et les fonds verts approximatifs se multiplient un peu trop dans la dernière partie pour vraiment convaincre.

Dans l'ensemble, donc, si les défauts du film sont un peu différents de ceux de son prédécesseur, le résultat final n'est guère meilleur. C'est spectaculaire, oui, c'est bas du front, oui, c'est bourrin, oui, mais c'est aussi bien trop banal et générique pour mériter une meilleure note (et ce malgré une distribution efficace).

2.5/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1152 : Shaft (2019)

Publié le 28 Février 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Netflix, Review, Thriller

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Shaft (2019) :

Lorsque son meilleur ami, un jeune vétéran, trouve la mort de manière mystérieuse, John "JJ" Shaft Jr. (Jessie T. Usher), expert en cybersécurité au FBI, décide de mener l'enquête. Mais JJ n'a aucune expérience du terrain, et déteste les armes à feu. Pour avoir une chance d'avancer dans son investigation, il se tourne alors vers John Shaft (Samuel L. Jackson), un père qu'il n'a pas revu depuis sa plus tendre enfance, et qui se trouve être une véritable légende de Harlem...

Que se passe-t'il lorsque l'on confie le nouveau volet de la franchise Shaft ("franchise" est un bien grand mot, j'en conviens) à Tim Story (réalisateur médiocre de Barbershop, de la version US de Taxi, des deux 4 Fantastiques, et des deux Mise à l'épreuve) et à deux scénaristes de sitcom ?

Et bien l'on se retrouve avec un pastiche de la série, une sorte de buddy-comedy familiale entre un père rétrograde, nostalgique du bon vieux temps, et son fils millennial woke, avec tout ce que ça comporte de vannes clichées, de situations convenues, et autres critiques sociales éventées.

Une comédie policière assez générique et mollassonne (le film dure près de 2 heures), qui semble souvent en pilotage automatique, avec une dose de fanservice conséquente, du hip-hop en guise d’illustration musicale, et un peu de rétrocontinuité apportée au film de 2000 (un film qui semble n'avoir pas laissé le moindre souvenir, à en juger par les réactions du web).

Alors pour être franc, ça se regarde tout de même gentiment, principalement parce que la distribution est compétente (Usher est bon, Jackson fait du Jackson, Alexandra Shipp est attachante ; je suis plus mitigé sur Titus Welliver, cantonné au rôle sous-développé du chef du FBI acariâtre, et sur Regina Hall, qui joue son personnage comme si elle était dans un film de Kevin Hart), mais dans l'ensemble, c'est vraiment ultra-basique (cela dit, pour peu qu'on sache à quoi s'attendre, ça peut passer).

Plus embêtant, cependant, ça ne parvient jamais à rendre ses personnages cools ou badass, à l'image de cette fin de film sur les trois Shaft habillés à l'identique et marchant dans la rue, une image filmée tellement platement et sans inspiration que les personnages y semblent plus ringards qu'autre chose. Pour un film reposant à ce point sur l'aura de dur à cuire de son héros, et sur son héritage blaxploitation, c'est un peu un comble que Story peine à ce point à mettre ses stars en valeur.

Dans ces conditions, il n'est guère surprenant de voir que New Line/Warner aient préféré refiler le film à Netflix pour la distribution internationale...

Un petit 2.5/6 (pour le cast)

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1151 : 6 Underground (2019)

Publié le 27 Février 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Netflix, Review, Thriller, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

6 Underground (2019) :

Après avoir assisté aux horreurs perpétrées par un régime totalitaire, un milliardaire américain, "Un" (Ryan Reynolds) issu des nouvelles technologies décide de mettre sa fortune au service de la justice, en se faisant passer pour mort, et en recrutant un groupe de mercenaires, pour mener à bien des missions dangereuses et totalement illégales à l'autre bout du monde. Il y a Deux (Mélanie Laurent), un ancienne espionne ; Trois (Manuel Garcia-Rulfo), un tueur à gages ; Quatre (Ben Hardy), spécialiste en parkour ; Cinq (Adria Arjona), médecin ; et Sept (Corey Hawkins), ancien sniper. Leur mission actuelle ? Organiser un coup d'état au Turgistan, et remplacer le dictateur en place (Lior Raz) par son frère plus pacifiste (Payman Maadi)...

Grosse production Netflix réalisée par Michael Bay et écrite par les scénaristes de Deadpool, 6 Underground est arrivée en décembre dernier sur la plate-forme de streaming avec un certain impact, notamment parmi les amateurs de genre. La promesse du sens de l'humour de Deadpool, du charisme de Ryan Reynolds, et de la destruction apocalyptique d'un Michael Bay en roue libre, débarrassé des impératifs d'une franchise comme Transformers et des limites de la censure, augurait de quelque chose de potentiellement enthousiasmant.

Et effectivement, avec ses premières vingt minutes décapantes, une longue poursuite automobile à la fois sanglante, nerveuse, amusante et efficace, on pouvait se surprendre à espérer.

Rapidement, cependant, des problèmes évidents commencent à faire surface. Certains inhérents au style Bay (caméra constamment en mouvement, effets pyrotechniques éventés, faux raccords à gogo, rythme bancal, fascination pour la violence débridé et pour la force armée, placements produits), d'autres à un script peu inspiré et totalement décousu : partant constamment dans de longs flashbacks plats relatant le parcours des divers membres du groupe (des flashbacks qui ne sont pas sans rappeler la structure des Deadpool), le récit enchaîne ces derniers avec des scènes d'action effectivement débridées, mais longuettes et/ou peu marquantes.

Ajoutez à cela une distribution assez inégale (Reynolds tient son rôle, mais le reste de l'équipe est très inégal, tant au niveau charisme qu'au niveau intérêt) et ce métrage de deux heures finit par être spectaculaire et décomplexé, certes, avec des effets spéciaux ILM de qualité, mais aussi assez brouillon et finalement lassant/épuisant.

Après, ça reste un film de Michael Bay, et tout spectateur sait à quoi s'attendre avant de le regarder : c'est bourré d'idées visuelles mais approximatif, c'est d'une connerie abyssale (tout le propos politique, notamment) mais débordant d'action inédite, c'est putassier mais jamais totalement au premier degré, bref, c'est ce que c'est.

Avec une distribution plus mémorable, et une écriture moins pétée, ça aurait pu être assez fun et jouissif. Là, en l'état, c'est assez anecdotique.

3/6 2.5/6 (après revisionnage)

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1150 : Charlie's Angels (2019)

Publié le 26 Février 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Review, Science-Fiction, Thriller

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Charlie's Angels (2019) :

Programmatrice pour une entreprise sur le point de mettre sur le marché un produit potentiellement dangereux, Elena (Naomi Scott) se trouve embarquée dans les opérations des Anges de Charlie, une agence de sécurité privée bien décidée à empêcher que cette technologie ne tombe pas en de mauvaises mains. Sous la supervision de Bosley (Elizabeth Banks), Sabina (Kristen Stewart) et Ella (Jane Kano) vont alors prendre Elena sous leur(s) aile(s), et tenter d'enrayer les plans machiavéliques du patron de la jeune femme...

Soyons très clairs : les deux Charlie's Angels du début des années 2000 n'étaient pas forcément de bons films, mais étaient des blockbusters décérébrés et cartoony ne se prenant jamais au sérieux, dynamiques, chatoyants, avec un trio de tête à la fois charismatique, sexy, léger et badass, et un méchant mémorable.

Ici, pour ce remake co-écrit, réalisé et interprété par Elizabeth Banks... disons que l'époque n'est plus la même, et qu'en lieu et place du féminisme ludique des premiers films (certes réalisés par McG, un homme, et donc avec un point de vue masculin sur ses actrices), on se retrouve avec un féminisme plus militant, qui s'ouvre sur une Kristen Stewart déclarant face caméra que les femmes peuvent tout faire aussi bien que les hommes, qui continue par un générique naïf façon montage de petites filles qui font du sport et plein d'autres choses, qui fait de ses protagonistes masculins des cadavres, des incapables balbutiants, des traîtres ou des bad guys silencieux, et qui passe un bon coup de balai sur le patriarcat en faisant des femmes de Bosley, des Anges... et (spoiler) de Charlie lui-même.

À partir de là, on sait à quoi s'attendre : un peu dans la lignée de Ghostbusters 2016, on se retrouve avec une version d'un girl power tellement pataud qu'il en devient embarrassant, avec un récit qui veut jouer la carte du fanservice pour se mettre son public dans la poche (le film explique qu'il s'inscrit dans la continuité de la série originale et des deux films de la bande Barrymore/Liu/Diaz, et remplace Bill Murray et David Doyle dans les photos d'époque par un Patrick Stewart très mal photoshoppé ; les nombreux caméos se multiplient... mais sont très peu identifiables pour un public non-américain : athlètes olympiques, actrices de série tv), mais qui manque tellement d'énergie (pas une scène d'action ou un plan mémorable), de personnalité et d'originalité (le script est basique au possible, ses rebondissements faiblards) qu'il tombe totalement à plat.

Tout au plus peut-on signaler une Naomi Scott qui confirme son potentiel comique et son charisme, une Kristen Stewart en mode décomplexé, assez divertissante, et quelques moments qui font sourire, quand les actrices semblent plus naturelles et interagissent spontanément. Ah, et Patrick Stewart, qui s'amuse.

Mais dans l'ensemble, c'est un peu à l'image de Pitch Perfect 2, la précédente réalisation d'Elizabeth Banks : ça donne souvent l'impression d'être en pilotage automatique, et jamais suffisamment fun pour mériter son existence.

2.25/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1147 : Upgrade (2018)

Publié le 21 Février 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Review, Science-Fiction, Thriller

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Upgrade (2018) :

Après avoir subi une agression violente l'ayant laissé paraplégique et ayant coûté la vie à sa compagne, Grey Trace (Logan Marshall-Green) reçoit une puce expérimentale greffée sur son système nerveux et qui lui rend l'usage de ses jambes. Mais cette puce, baptisée STEM, est dotée d'une intelligence artificielle, et lorsque Grey prend la pleine mesure des capacités de cette dernière, il entreprend de se venger de ses agresseurs à l'aide de ses nouvelles capacités surhumaines...

Un film australien diablement efficace et qui, avec un budget somme toute assez limité (5 millions de dollars) et une direction artistique maîtrisée, parvient à donner corps et à rendre crédible un univers d'anticipation efficace, où la technologie connectée est omniprésente, les implants cybernétiques sont partout, bref, un futur proche assez plausible et intéressant.

Là-dessus se greffe une intrigue principale de film d'action, assez basique et prévisible, et des personnages sommaires, qui s'effacent devant le déroulement du scénario et ses affrontements : ce qui aurait pu s'avérer problématique dans un autre film devient ici une force de ce métrage, un métrage intégralement centré sur son protagoniste, et sur le duo improbable qu'il forme avec STEM.

Ce duo a d'ailleurs valu à Upgrade bon nombre de comparaisons avec Venom, des comparaisons cependant un peu abusives et non méritées. D'autant que, contrairement à Venom, Upgrade reste toujours maîtrisé et efficace, avec des scènes d'action nerveuses, inventives et lisibles, et un joli travail de gestuelle de Marshall-Green.

Au final, Upgrade s'avère une excellente surprise, toujours pêchue et efficace, malgré une écriture aux limites parfois un peu évidentes. Mais le tout est des plus rafraîchissants, et mérite sans problème le coup d’œil.

4.5/6 

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1143 : Les Incognitos (2019)

Publié le 17 Février 2020 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Jeunesse, Review, Science-Fiction, Thriller

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Les Incognitos (Spies in Disguise - 2019) :

En mission au Japon, le super-agent Lance Sterling (Will Smith) tombe dans le piège d'un terroriste énigmatique, Killian (Ben Mendelsohn), qui fait passer Sterling pour le responsable du vol d'un drone au potentiel destructeur. Tentant d'échapper à sa propre agence, Sterling n'a d'autre choix que de se rapprocher de Walter (Tom Holland), un jeune chercheur pacifiste des laboratoires de l'agence, qui a mis au point une technique révolutionnaire permettant de transformer l'être humain en pigeon...

Un long-métrage d'animation au titre insipide, vaguement adapté par les studios Blue Sky (L'Âge de Glace, Rio) d'un court-métrage au titre nettement plus amusant (Pigeon : Impossible), ce film à la sortie sacrifiée le jour de Noël 2019 est globalement passé inaperçu et n'a pas vraiment fonctionné au box-office, malgré des critiques étonnamment enthousiastes.

Il faut dire qu'au premier abord, rien n'impressionne particulièrement : à tous les niveaux, on a souvent l'impression d'avoir déjà vu ailleurs les principaux éléments de ce Incognitos, que ce soit chez Dreamworks, Pixar, ou même chez Blue Sky et autres. Il faut dire que le pastiche du genre espionnage est difficile à rendre frais et intéressant, même lorsque, comme ici, on transforme son super-espion en pigeon.

Et pourtant, aidé par sa distribution vocale plus que compétente (outre Smith et Holland, il y a Rashida Jones, Reba McEntire, Karen Gillan, Masi Oka... malheureusement pas tous utilisés à leur juste valeur), Spies in Disguise finit par (mauvais jeu de mots) décoller, avec une action dynamique et ludique, un message pacifiste plutôt bienvenu, et une bande originale pétaradante signée Ted Shapiro.

Il est ainsi dommage que la direction artistique ne soit pas plus marquante, et donne à ce point une première impression d'un film générique et manquant de personnalité : en creusant un peu, on trouve pourtant un métrage assez attachant, même si l'on aurait honnêtement pu se passer de ce placement produit bien honteux pour l'Audi e-Tron.

4 - 0.5 pour l'e-Tron = 3.5/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1108 : Queens (2019)

Publié le 30 Janvier 2020 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Drame, Biographie, Review, Thriller

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Queens (Hustlers - 2019) :

Lorsque la crise financière de 2008 fait vaciller Wall Street et les prive d'une partie de leurs revenus, un groupe de strip-teaseuses locales (Jennifer Lopez, Constance Wu, Keke Palmer, Lili Reinhart...) décide de mettre les bouchées doubles et de passer à la vitesse supérieure, en dépouillant de tout leur argent, à grand renfort de drogues et d'alcool, leurs quelques clients restants...

Une comédie dramatique de la réalisatrice du très moyen Ma Mère et Moi, ce Queens (Arnaque en Talons, au Canada, qui pour une fois a une traduction plus efficace du titre) est supposément adapté d'une histoire vraie... mais cela n'en fait pas pour autant quelque chose de très mémorable.

Un peu comme Ma Mère et Moi, en fait, on se trouve là devant quelque chose de tout à fait regardable, mais aussi de très mécanique et prévisible ; une sorte de Oceans 11 dans le milieu du strip-tease, avec des personnages assez classiques, une relation fusionnelle entre Lopez et Wu, une sorte de famille recomposée par ces strip-teaseuses, de la solidarité féminine, une crime story au parfum de girl-power/#MeToo valorisant ("empowering", comme disent nos amis américains)... bref, exactement tout ce à quoi l'on pouvait s'attendre sur la base du postulat de départ et de l'affiche.

Le côté girl power et la présence de femmes devant et derrière la caméra ont ainsi probablement beaucoup joué dans l'appréciation du film par les critiques anglo-saxons : une réception critique très enthousiaste et admirative, pour un film qui n'en méritait pas tant.

En effet, le scénario est vraiment classique, la structure en interview (Julia Stiles fait de la figuration) n'est pas très pertinente, et dans l'ensemble, le côté un peu clinquant du tout ne cache pas l'aspect répétitif de ce qui est narré.

Heureusement que le tout reste suffisamment court et dynamique pour ne jamais ennuyer, et que la distribution est particulièrement efficace (Jennifer Lopez, quinquagénaire à couper le souffle, est aussi productrice, et n'a pas perdu de ses talents d'actrice ; moins convaincu, cela dit, par les caméos de Lizzo et de Cardi B) : cela évite que l'on s'ennuie devant un film qui peine cependant à passionner.

3.25/6 

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1107 : Escaping the NXIVM Cult - A Mother's Fight to Save Her Daughter (2019)

Publié le 29 Janvier 2020 par Lurdo dans Biographie, Cinéma, Critiques éclair, Drame, Review, Thriller, Télévision, Lifetime

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Escaping the NXIVM Cult - A Mother's Fight to Save Her Daughter (2019) :

L'histoire vraie de Catherine Oxenberg (Andrea Roth) qui, après avoir participé à NXIVM, un séminaire de développement personnel et professionnel, avec sa fille India (Jasper Polish), s'aperçoit progressivement qu'il s'agit là d'une secte créée par Keith Raniere (Peter Facinelli), et que sa fille est désormais l'esclave sexuelle de celui-ci et de sa compagne, l'actrice Allison Mack (Sara Fletcher)... 

Un téléfilm Lifetime de la collection "Ripped from the Headlines" de la chaîne qui, comme son nom l'indique, adapte des faits divers médiatisés sous forme de métrages plus ou moins fidèles.

Ici, l'affaire NXIVM, que je suis en filigrane depuis plusieurs années, et qui est la seule raison pour laquelle j'ai jeté un coup d'oeil à ce téléfilm : une dramatisation assez typique de la chaîne, produite et introduite par la véritable Catherine Oxenberg, et relativement fidèle au déroulement réel de l'affaire.

Bon, ça reste un téléfilm Lifetime, avec ce que ça comporte d'écriture parfois un peu maladroite, d'interprétation parfois un peu inégale (Andrea Roth galère un peu avec son accent), et de raccourcis narratifs (la chronologie est compressée, certains dialogues sont forcés), mais dans l'ensemble, ça reste un bon résumé du tout, un résumé qui, de manière assez amusante (mais pas surprenante), semble étrangement prude sur tout le côté sexuel de l'organisation.

3/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)... 

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1105 : Gemini Man (2019)

Publié le 27 Janvier 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Drame, Review, Science-Fiction, Thriller

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Gemini Man (2019) :

Assassin exceptionnel travaillant pour la DIA, Henry Brogan (Will Smith) décide de prendre sa retraite, ne se sentant plus au meilleur de ses capacités. Mais lorsque son ultime mission s'avère être un piège, il devient la cible de ses anciens employeurs et de Gemini, une entreprise de défense dirigée par Clay Verris (Clive Owen). Avec l'aide de Danny Zakarewski (Mary Elizabeth Winstead) et de Baron (Benedict Wong), un ami pilote, Henry prend alors la fuite, traqué par un assassin mystérieux et talentueux... qui s'avère être Junior, son propre clone.

Projet longuement resté dans les cartons et passé entre de nombreuses mains, tant derrière la caméra (Tony Scott, Joe Carnahan...) que devant (Harrison Ford, Mel Gibson, Nicolas Cage, Schwarzie, etc), Gemini Man a enfin vu le jour en 2019 sous la direction d'Ang Lee, un réalisateur bien souvent à la pointe de la technique et des expérimentations en tout genre (cf L'Odyssée de Pi ou même la réalisation de son Hulk).

Ici, c'est une nouvelle fois le cas, avec un Will Smith incarnant à la fois le personnage principal du film et son double rajeuni numériquement, le tout devant des caméras à 120 images par seconde, pour un rendu ultra-réel à la hauteur de son postulat de départ.

Du moins, en théorie. Parce qu'en pratique, il faut bien avouer que le côté démo technique magistrale de ce Gemini Man en prend un sacré coup dans l'aile dès lors qu'on le visionne dans des conditions "normales", voire à domicile.

Exit les prouesses techniques d'Ang Lee et de son équipe (la doublure rajeunie de Will Smith reste probante, bien qu'occasionnellement imparfaite, notamment dans ses mouvements et dans certains dialogues au rendu très "moustache de Superman"), et ne reste alors plus qu'un film d'action ultra-basique, façon JCVD, au postulat et au traitement dignes d'un film d'action des années 90 (en même temps, le projet a vu le jour en 1997, donc c'est cohérent ^^), illustré par une musique générique de Lorne Balfe (sbire attitré de Zimmer), et étrangement peu intéressant sur la durée, tant il est prévisible, quelconque et superficiel.

Ne reste qu'une distribution sympathique, quelques moments efficaces, et le mérite d'avoir tenté quelque chose d'innovant... mais de peu pertinent pour le commun des mortels.

2/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1104 : Hitman - Agent 47 (2015)

Publié le 24 Janvier 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Fantastique, Science-Fiction, Thriller

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus... ​​

Hitman - Agent 47 (2015) :

Lorsque Katia (Hannah Ware), une femme aux capacités surhumaines, refait surface, une course contre la montre s'engage entre le Syndicat - une organisation criminelle dirigée par LeClerq (Thomas Kretschmann) et son bras droit indestructible, John Smith (Zachary Quinto) - et l'Agent 47 (Rupert Friend), tueur à gages génétiquement modifié, qui tous deux tentent de la retrouver. Car Katia est la fille d'un savant porté manquant (Ciaran Hinds), détenteur des nombreux secrets ayant donné naissance au programme des Agents...

Un peu moins de 8 ans après le premier Hitman, raté et étrangement mou malgré son montage (trop) nerveux, on reboote la franchise avec un nouvel acteur principal, et une direction plus ouvertement fantastique : ici, on a droit à des surhommes à la peau doublée de kevlar, à des clones, à de la modification génétique, à des capacités à la limite de la précognition, etc, pour un résultat assez bancal, mais plus abouti que le film mettant en scène Timothy Olyphant.

Ce n'est pas forcément grâce à Rupert Friend qui, malgré ses efforts, n'est pas encore un excellent Agent 47 : il n'a pas la tête de l'emploi, pas la carrure, son crâne n'est pas rasé d'assez près, et il passe un peu trop son temps à tenter de jouer les Terminators indestructibles, une expression constipée sur le visage.

Pourtant, çà et là, on sent que Friend n'est pas passé loin. Mais il n'est vraiment pas aidé par la direction globale du film, et par ses tentatives constantes de faire de 47 un agent badass, capable d'acrobaties et d'actions improbables.

C'est assez étrange, à vrai dire : le film parvient fréquemment à restituer des moments incontournables du jeu, que ce soit lors des infiltrations, des changements de costume, des meurtres assez ludiques, ou encore au travers du personnage de Katia, que 47 coache, façon tutoriel vidéoludique, et qui observe son environnement comme le ferait un joueur de Hitman...

... et malgré tout, fréquemment, le film a ces moments de trop, à la musique trop grandiloquente, aux ralentis forcés, aux poses honteuses, et aux effets (qu'ils soient de réalisation ou numériques) discutables : des mauvaises idées qui font alors vaciller le château de cartes déjà pas très solide du film, et qui arrachent un soupir au spectateur.

Ajoutez à cela une Hannah Ware pas très mémorable (elle est un peu fade), des acteurs sous-exploités (Jürgen Prochnow !), et des effets inégaux, et l'on pourrait se dire que ce Hitman : Agent 47 n'est pas meilleur que son prédécesseur.

Sauf qu'il est mieux rythmé, plus dynamique, et dans l'ensemble, plus fun. Ce qui, comme je le disais, le place un bon cran au dessus de la version Olyphant.

2.5/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1102 : Hitman (2007)

Publié le 22 Janvier 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Review, Thriller, Science-Fiction

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus... ​​

Hitman (2007) :

Créé et éduqué par une Organisation mystérieuse, l'Agent 47 (Timothy Olyphant) est un tueur à gages hors pair et implacable, traqué de meurtre en meurtre par Whittier (Dougray Scott), un officier d'Interpol. Jusqu'au jour où un contrat de taille portant sur le président russe se retourne contre l'Agent 47 : manipulé et victime d'un piège, l'Agent 47 est contraint de fuir, emmenant avec lui Nika (Olga Kurylenko), la maîtresse du président. Désormais, il n'a pas d'autre choix que de tenter de survivre, et de se venger de ceux qui l'ont trahi...

Une production Europa Corp assez typique des productions Besson de l'époque : pays de l'Est, héros taciturne qui doit protéger une prostituée, racolage et nudité vraiment gratuite, casting approximatif, script qui l'est encore plus, clins d’œil forcés (la scène du jeu vidéo) et réalisateur français (Xavier Gens) qui rend ici une copie assez léchée, mais qui prend l'eau de partout.

En fait, tout est à l'image de son interprète principal, Timothy Olyphant. Un Olyphant au naturel goguenard, nonchalant et un peu je-m'en-foutiste, qui est donc totalement hors-sujet dans le personnage d'Agent 47 : il n'a pas la voix, il n'a pas le visage, il n'a pas l'intensité, et pour ne rien arranger, il n'a pas non plus l'air d'avoir grand chose à faire de ce rôle (c'est un peu son problème récurrent, d'ailleurs : l'acteur ne considère aucun de ses rôles comme autre chose qu'un cachet de plus à toucher, et ça se sent fréquemment).

Ajoutez à cela de l'action mollassonne et mal montée, une post-synchronisation parfois médiocre (la scène dans la voiture, sous la pluie), un script fade, et zou, une adaptation sans intérêt, une de plus.

1.5/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Les bilans de Lurdo : The Rook - Au Service Surnaturel de Sa Majesté, saison 1 (2019)

Publié le 19 Janvier 2020 par Lurdo dans Critiques éclair, Drame, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Review, Science-Fiction, Thriller, Starz, UK, USA

Que se passe-t-il lorsque la chaîne Starz décide d'adapter le roman australien The Rook - Au Service Surnaturel de Sa Majesté, un livre mêlant urban fantasy et espionnage avec un sens très prononcé de l'excentricité et un caractère (ainsi qu'un humour) très anglo-saxon... mais charge Stephenie Meyer (Twilight) de l'adaptation ?

Une Stephenie Meyer qui quitte la série durant le tournage des deux premiers épisodes, pour des raisons de "divergences artistiques" avec ses collègues, à savoir un producteur anglais issu de la série d'espionnage Spooks, et des scénaristes et producteurs de séries américaines médiocres (Flashforward, The Event, Prison Break, Touch)... ?

On se retrouve avec un mini-série de 8 épisodes totalement terne et insipide, qui passe à côté de tout ce qui faisait l'intérêt du livre et de son univers.

The Rook - Au Service Surnaturel de Sa Majesté, saison 1 (2019) :

Lorsqu'elle reprend conscience au milieu d'un pont londonien, entourée de cadavres, Myfanwy Thomas (Emma Greenwell) n'a aucun souvenir de comment elle est arrivée là. Pire, elle est totalement amnésique, et ne peut que s'enfuir... jusqu'à ce qu'elle trouve un message qu'elle s'était laissé avant de perdre la mémoire : elle appartient au Checquy, un service secret britannique dirigé par Linda Farrier (Joely Richardson), qui se charge des phénomènes paranormaux, et des individus dotés de pouvoirs surhumains. Mais quelqu'un a trahi Myfanwy, et la jeune femme, qui tente de reconstruire son identité et ses souvenirs, ne sait plus en qui avoir confiance...

Exit, en effet, l'humour et le mélange improbable des genres du roman original (qui avait, notamment un canard télépathe prédisant l'avenir ^^), entre les mutants à la Marvel, l'UNIT de Doctor Who, les Men In Black, l'urban fantasy décalée ; exit l'héroïne attachante, à la répartie très british, et qui trouvait dans cette amnésie un moyen de se réinventer, de s'épanouir et de trouver la sérénité ; exit l'univers farfelu, avec des vampires, des terroristes belges, des œufs de dragon, des pouvoirs improbables, etc ; exit le rythme du récit original, imparfait mais sympathique...

À la place, on a droit à une sorte de croisement bâtard entre Jason Bourne/La Mémoire dans la Peau, et les X-men, enrobé dans un procédural assez générique et glacial : tout le surnaturel et le paranormal se résument ici à des pouvoirs de mutants, rarement exploités à l'écran, encadrés par des agences gouvernementales manipulatrices et des syndicats du crime qui se font des guéguerres assez creuses.

Visuellement, The Rook est bien filmé, mais froid, stérile et terne (à l'image de son illustration musicale, avec électro et pop vaporeuse çà et là) ; on est en plein dans du show d'espionnage glacial et ultra-lissé, dépourvu de charme ou d'humour, avec une héroïne fragile, névrosée et complexée, qui passe son temps au bord des larmes à retracer ses pas sans vraiment avancer (l'actrice évoque un peu Clea DuVall, sans le sourire ni le capital sympathie), et à interagir avec des personnages secondaires peu mémorables ;

On a ainsi une assistante en fauteuil roulant, une patronne mystérieuse (forcément louche), un patron honnête (mais à la sous-intrigue romantique inutile), une sœur rebelle clichée au possible (avec piercings et dreadlocks), un agent américain inutile (Olivia Munn, dont le personnage cliché d'Américaine sarcastique, badass et arrogante, développée pour la série, n'est clairement là que pour faire un appel du pied au public US, au point qu'elle passe le plus clair de la saison à évoluer dans son coin, et qu'on pourrait très bien remonter tous les épisodes en coupant ses scènes, sans rien y perdre), et Gestalt.

Gestalt, un personnage justement assez intéressant sur le papier : quatre corps (trois hommes, une femme, à la chevelure blond platine), mais un seul esprit, qui agissent, pensent et parlent de concert. Dans la série, ce quatuor reste peu ou prou identique, mais est globalement totalement sous-exploité, ses capacités étant retranscrites de manière assez peu inventive à l'écran, et les quatre personnages se trouvant affublés d'une histoire d'amour jamais crédible avec Myfanwy.

Jamais crédible, mais bien pratique pour faire du Sense 8 du pauvre, et montrer un baiser lesbien entre Myfanwy et l'incarnation féminine de Gestalt (une Catherine Steadman affreusement sous-exploitée, et affublée, comme ses trois compères, d'une capillarité peu convaincante), ou encore une scène de sexe aux effets de montage simplistes (un fondu au noir = changement d'acteur dans le rôle de Gestalt).

De manière générale, la série ne garde du roman qu'une trame très vague, et les personnages principaux : tout le reste change, des mafieux russes en lieu et place des belges adeptes de la Chair cronenbergienne, au caractère de Myfanwy, fébrile et apeurée du début à la fin (une inversion bizarre, qui donne l'impression, à l'écran, qu'elle était plus libérée avant son amnésie, ce qui sabote la conclusion girl power de la série), en passant par l'identité des traîtres et du big bad.

Et, même pris indépendamment du livre, ces changements ne sont jamais vraiment intéressants : l'exposition est laborieuse, formatée, et l'ambiance tellement aseptisée qu'on peine à se captiver pour le récit, pour le parcours de cette héroïne guère attachante, ou pour l'atmosphère pseudo-paranoïaque qui règne sur le show.

Au final, on se retrouve en effet devant un produit qui aurait très bien pu passer sur la Fox ou sur NBC, un show inoffensif, générique, quelconque, et surtout, sans le moindre élément mémorable.

(La disparition du canard prédisant l'avenir est ainsi assez symptomatique de l'approche de la série : ici, il est remplacé par une autiste douée de pouvoirs prophétiques, notamment boursiers, qui apparaît brièvement dans un épisode flashback, et est aussitôt mise au placard par le personnel du Checquy. Il ne faudrait pas que la série soit trop excentrique et surnaturelle, non plus !)

Bref. Nul doute que si le projet avait été produit et écrit par des Britanniques, le résultat aurait été bien différent, et beaucoup plus original ; et l'on peut même se demander ce qu'aurait donné la série si Meyer était restée aux commandes.

En l'état, une chose est sûre : si ce n'est pas mauvais, en soi (ça reste bien produit), The Rook est simplement totalement médiocre, et particulièrement oubliable.

---

Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1099 : Driven (2018)

Publié le 17 Janvier 2020 par Lurdo dans Biographie, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Histoire, Review, Thriller, UK, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus... ​​

Driven (2018) :

L'histoire à peu près réelle de Jim Hoffman (Jason Sudeikis), pilote/trafiquant devenu informateur du FBI et qui, à la fin des années 70, croise le chemin du célèbre ingénieur automobile John DeLorean (Lee Pace), à la recherche de fonds pour financer sa nouvelle entreprise. Rapidement, les deux hommes s'associent, mais le passé de Hoffman le rattrape bien vite, et l'argent de la drogue met en péril les projets de DeLorean...

Un semi-biopic étrangement écrit et réalisé par des Irlandais, et qui, s'il est plutôt sympathique à regarder (la distribution est excellente - Sudeikis, Pace, Judy Greer, Corey Stoll), souffre aussi d'un ton général assez hétérogène (on passe de la comédie à la reconstitution historique, puis au drame, puis au thriller, avant de revenir à la comédie, etc), et d'un rythme plutôt inégal (coup de mou notable passée la barre de la première heure).

En fait, on sent très clairement que ce qui intéresse l'équipe derrière le film, c'est Hoffman et ses magouilles, plus que DeLorean, décrit ici comme distant, arrogant, et imbu de sa personne. Avec sa structure en flashbacks, et son narrateur non fiable, le film met clairement Hoffman au premier plan de son récit, et c'est un choix qui plaira ou pas.

En ce qui me concerne, je n'ai pas détesté, mais il manque tout de même quelque chose pour que ce métrage soit vraiment réussi. Peut-être un peu plus de rythme, de folie, de style ou, à l'inverse, de rigueur dans la narration, je ne sais pas.

3.25/6 (amusant, mais anecdotique)

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1093 : The Oath (2018)

Publié le 28 Novembre 2019 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Review, Thriller, USA, Thanksgiving

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

The Oath :

Dans un monde où la politique ultra-partisane divise les USA, le Président a laissé jusqu'au Black Friday à ses concitoyens pour signer le Serment du Patriote, une déclaration d’allégeance au gouvernement en place. Chris (Ike Barinholtz), progressiste et libéral accro aux informations en continu, et son épouse Kai (Tiffany Haddish) refusent fermement de le signer, et se préparent à accueillir leur famille (Jon Barinholtz, Meredith Hagner, Carrie Brownstein, Nora Dunn, Jay Duplass, Chris Ellis) pour Thanksgiving. Plus facile à dire qu'à faire, puisque cette dernière ne partage pas leurs opinions politiques, et que le repas de famille risque bien de dégénérer très rapidement...

Une comédie noire et dystopienne qui prend place dans un 2018 quasi-fictif, où la division politique est toujours plus importante, et où le Président des USA propose un "Serment" qui divise l'opinion publique.

En d'autres termes, une quasi-préquelle spirituelle à la franchise American Nightmare (le terme de "purge" est d'ailleurs mentionné, à un moment), traitée sur le ton de la satire grinçante et du thriller par un Ike Barinholtz (ancien de MadTV) dont c'est ici le premier film, en tant que scénariste et réalisateur.

Et honnêtement, ça se regarde assez bien, même si le trait est forcément assez appuyé et polarisant ; mais la distribution est plutôt bonne (d'ailleurs, le fait que Meredith Hagner soit dans le rôle d'une jeune femme antipathique et stridente m'arrange bien, vu le peu de sympathie que j'ai pour cette actrice), et la tension monte de manière satisfaisante tout au long du récit, jusqu'à culminer au bout de 50-60 minutes.

Ensuite, c'est plus compliqué : le film vire au thriller plus violent, avec kidnapping en prime, et commence à s'essouffler, malgré la présence amusante d'un John Cho blessé. Il se conclut alors par une pirouette façon deus ex machina, qui résout tout de manière un peu plate et décevante, et qui donne l'impression que le scénariste/réalisateur n'ose pas pousser ces idées jusqu'à leur conclusion naturelle, préférant botter en touche in extremis.

Au final, un premier essai pas désagréable, mais inégal, très ancré dans son époque de tournage et dans la présidence trumpienne, et qui ne tient pas totalement la distance. Bien essayé, cela dit.

3/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1092 : Icarus (2017)

Publié le 27 Novembre 2019 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Documentaire, Review, Sport, Thriller, Netflix

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Icarus (2017) :

Cycliste accompli, Bryan Fogel décide, en 2015, de mieux comprendre les systèmes anti-dopage mis en place dans cette discipline, et d'en faire le sujet d'un documentaire. Il choisit donc de participer à la Haute Route, puis, après dopage, de retenter sa chance l'année suivante, pour mesurer ses progrès, et tenter de passer entre les mailles du filet anti-dopage.

Pour cela, il se tourne vers Grigory Rodchenkov, responsable d'un laboratoire anti-dopage russe, et ce dernier élabore avec lui un programme de dopage digne des professionnels. Mais soudain, un scandale international éclate, remettant en cause la participation de la Russie aux Jeux Olympiques... un scandale centré sur Rodchenkov, et dans lequel Fogel est emporté bien malgré lui.

Un documentaire oscarisé d'une durée de deux heures, assez fascinant, et qui, après une première partie très Supersize Me, dans laquelle le réalisateur décide de s'essayer au dopage sportif, prend un virage radical en direction du thriller géopolitique, avec menaces de mort, exfiltration, mensonges, trahisons, etc.

Tout ça centré sur un Grigory Rodchenkov nonchalant et assez attachant, qui devient vite la vedette de ce métrage dont on sent clairement qu'il a été repensé à mi-parcours, lorsque les événements ont totalement changé sa portée et sa direction.

Plutôt que d'être un simple documentaire sur le dopage, Icarus devient ainsi un documentaire-thriller sur la corruption, sur les mensonges d'état, sur la propagande russe, sur l'impuissance des institutions sportives, etc.

Assez captivant, même si un peu brouillon, çà et là, dans la manière dont toutes les informations sont présentées au spectateur.

4.5/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires
<< < 10 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 40 > >>