Presque deux ans après la fin de la diffusion de la première partie de la série de Joss Whedon pour HBO, voilà que la suite et fin de la saison, sans Whedon, a été catapultée outre-Atlantique sur une obscure plateforme de streaming, histoire de s'en débarrasser pour de bon... et honnêtement, je ne saurais dire si c'était une bonne chose ou non.
The Nevers, saison 1 - suite et fin (2023) :
Parce que très franchement, avant d'entamer ces six derniers épisodes, je dois bien avouer que je n'avais plus que des bribes de souvenirs des événements des six épisodes originaux, ce qui n'a guère aidé à me replonger dans cet univers particulier. D'autant qu'en plus, sans la présence de Whedon aux commandes, le ton a évolué vers quelque chose de plus sombre, de plus sérieux, et de nettement moins divertissant.
C'est en effet le mot d'ordre de ces six épisodes restants, denses et conséquents : le traumatisme, la tragédie, le drame.
Difficile de résumer tout ce qui se déroule durant cette demi-saison, tant tout s'entremêle : Amalia enquête sur Hague, se bat contre un chien robotique (qui fait plus de la peine à voir qu'autre chose), et est hantée par des visions générées par le Galanthi, qui font trembler tout Londres ; Penance se rapproche d'Augustus, mais est brièvement tentée par la technologie proposée par le Dr. Hague ; Swann et Mundi se rapprochent, tout en tentant de libérer la fille de Masson, "touchée" ; Masson, lui, s'efforce de changer les lois pour interdire les rassemblements de Touchés et fermer l'orphelinat, tout en alimentant les braises d'une persécution des Touchés par les gens normaux.
Du côté des forces du Mal, Lavinia bascule totalement, tentant de détruire le Galanthi, puis de se débarrasser de son frère Augustus ; Augustus, lui, développe un côté sombre et des pulsions sinistres ; et Hague continue de tenter de libérer "sa mère" (en réalité une entité électrique venue du futur) des lignes téléphoniques, ce qui l'amène à demander l'aide de Penance.
La saison se cristallise quand le Galanthi éclot, s'enfuit dans les égoûts de Londres puis dans la Tamise, et qu'il y reste un moment, le temps de "rebooter" Amalia et Maladie. Cette dernière a alors le droit à un arc assez prévisible - elle retrouve sa vie "normale", réalise que son mari la maltraitait, tue ce dernier, et redevient Maladie, juste à temps pour aider Amalia et compagnie à secourir le Galanthi, retombé aux mains de Hague et de Lavinia.
De quoi mener à une fin de saison dramatique, confrontant les Touchés à la vindicte populaire et multipliant les morts tragiques : Swann, la petite géante, le Galanthi, de multiples personnages secondaires... la fin de saison est sanglante, premier degré, mais aussi bourrée d'ellipses, de transitions maladroites, de moments qui ne fonctionnent pas (les scènes confrontant Amalie aux différentes versions psychiques d'elle-même, par exemple).
C'est bien ça, le problème, en fait : on sent que, sous la direction de Philippa Goslett, et avec une équipe scénaristique totalement renouvelée depuis la saison 1-a, la série avait pour mission de boucler un maximum des intrigues mises en place par Whedon et compagnie. La production a donc fait de son mieux pour y parvenir, probablement en suivant une partie de la bible de la série ayant survécu au départ de Whedon, mais le résultat, c'est quelque chose de très précipité et aride, manquant de fantaisie ou d'originalité, quelque chose de sérieux et de dramatique, qui se conclue de manière assez définitive (malgré une porte ouverte en cas de renouvellement inespéré).
Une fin de série douce amère, donc, qui appelle une suite qui ne verra jamais le jour, et qui ne relève pas forcément le niveau d'une première partie de série frustrante.
J'ai bien du mal à trouver une conclusion à ce bilan brouillon, à l'image de la série : The Nevers a toujours été bien produit, et globalement bien interprété (même si j'ai toujours eu du mal avec le personnage de Maladie, je ne peux pas nier que l'actrice est compétente), mais entre ses déboires de production, sa première partie bien trop sous influence, et cette fin de saison tonalement bien différente, avec ses personnages aux motivations floues et à la caractérisation parfois fluctuante, il est compliqué d'être satisfait par ce que le programme a proposé.
Essai non transformé, en somme.
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