Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
C'est bientôt Noël : chez les Téléphages Anonymes, c'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier...
How to Deter a Robber (2021) :
Alors qu'elle passe les fêtes de fin d'année en compagnie de sa mère (Gabrielle Carteris) dans le chalet familal, Madison (Vanessa Marano) découvre, en compagnie de son petit-ami Jimmy (Benjamin Papac), que le chalet voisin est inoccupé. Ils s'y introduisent et y passent la nuit mais, rapidement, au matin, ils découvrent que l'habitation a été cambriolée pendant leur sommeil. Pointés du doigt, Madison et Jimmy sont alors confiés à l'oncle de la jeune femme, Andy (Chris Mulkey), qui croit en leur innocence et leur apprend à se défendre... car les cambrioleurs (Sonny Valicenti, Abbie Cobb) sont de retour.
Pas un film de Noël au sens propre du terme, puisque ce métrage se veut un hybride de comédie indépendante et de thriller, mais Noël y est omniprésent, tant au niveau de la neige que des décorations, ou encore des chansons de Noël qui constituent l'essentiel de la bande originale, dans des versions décalées.
Seul problème : le film n'est pas une très bonne comédie indépendante (les personnages sont tous stupides, voire pour certains à la limite de l'autisme, le rythme est mollasson, l'humour est forcé) ni un thriller réussi (la tension est inexistante, notamment parce que les personnages sont tous stupides et incompétents, et que les moindres moments plus noirs sont immédiatement désamorcés).
Et ne vous laissez pas avoir par l'affirmation de l'affiche ci-dessus ("Un Maman j'ai raté l'avion pour adultes"), c'est mensonger : oui, l'espace d'une scène et demi, les deux protagonistes fabriquent des pièges à la con. Mais le film ne s'en sert jamais, ou alors hors-champ.
Autrement dit, le métrage n'a vraiment pour lui que son atmosphère (c'est plutôt joliment filmé), sa durée limitée (85 minutes tout compris), et le capital sympathie de Vanessa Marano.
C'est insuffisant.
2.25/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films de Noël passés en revue sur ce blog dans le cadre de la Christmas Yulefest en cliquant directement sur ce lien (classement alphabétique), ou celui-ci (classement saisonnier)...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Army of Thieves (2021) :
Amateur éclairé de coffre-forts et de serrurerie, Sebastian Schlencht-Wöhnert (Matthias Schweighöfer) est recruté, un beau jour, par la mystérieuse Gwendoline (Nathalie Emmanuel) et son groupe de voleurs internationaux : la hackeuse Korina (Ruby O. Fee), le conducteur Rolph (Guz Khan) et l'homme d'action Brad (Stuart Martin). Leur objectif : dévaliser trois coffres-forts de légende en quelques jours à peine, avant qu'ils ne soient mis hors d'usage... mais la police veille.
Parce que Zack Snyder est avant tout un opportuniste roublard sachant capitaliser sur sa fanbase aux franges lobotomisées, il a su négocier un contrat en béton armé avec Netflix, contrat qui a vu la production du très anecdotique et oubliable Army of the Dead... et de cette préquelle dont on se demande bien qui elle intéressera.
Tournée avant Army of the Dead, Army of Thieves est donc une préquelle sans zombies (ou presque, ils apparaissent ponctuellement dans des cauchemars du protagoniste, motivés par des flashes infos sur l'épidémie qui s'étend - mais ne vous y trompez pas, ces moments font clairement pièces rapportées), centrée sur un héros franchement déjà peu intéressant dans AotD, et réalisée mollement par l'interprète de ce personnage, dans un style assez anonyme.
Pourtant, bizarrement, la première ligne droite du film n'est pas désagréable : musique coécrite par Zimmer et assez décalée, personnage principal maladroit, ton très européen ; ça fonctionne à peu près, en fait, jusqu'à ce que le reste du groupe soit formé, et que le premier casse se mette en route.
À partir de là, ça commence à être nettement plus inégal. Forcément, pour qu'un film de casse fonctionne, il faut des personnages attachants, du rythme et de l'originalité... ce film dure bien trop longtemps (près de 2h10), se déroule de manière franchement générique et prévisible, et souffre d'une distribution soufflant le chaud et le froid : Schweighöfer tient son personnage, et O. Fee (sa compagne IRL) est amusante en hackeuse (même si ce personnage paraît un peu sous-écrit, et qu'il semble photocopié sur celui de ScarJo dans The Perfect Score), mais les autres sont à peine plus que des archétypes transparents, y compris dans le cas de Nathalie Emmanuel.
Ajoutez à cela Jonathan Cohen caricatural en flic français énervé, toujours à deux doigts de la rupture d'anévrisme, et voilà, un métrage qui se finit assez platement, et qui cache derrière ses thématiques wagnériennes pseudo-profondes un scénario trop basique pour son propre bien.
En soi, c'est compétent, et si je n'avais pas fini par me désintéresser du tout entre le deuxième et le troisième casse, je lui aurais bien mis la moyenne. En l'état, mwébof.
2.75/6
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Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Night Teeth (2021) :
Dans un Los Angeles où règne une paix difficile entre les vampires et les humains, Victor (Alfie Allen), un jeune vampire ambitieux, décide de prendre le pouvoir et de rétablir la domination de son espèce sur l'humanité. Il dépêche ainsi Blaire (Debby Ryan) et Zoe (Lucy Fry), deux de ses lieutenants, pour éliminer en une nuit de multiples rivaux et semer le chaos : lorsque Benny (Jorge Lendeborg Jr.), un jeune musicien qui remplace son frère Jay (Raul Castillo) au volant d'un VTC, les prend en charge pour la nuit, il se retrouve alors plongé dans un bain de sang où il n'a aucun contrôle, et où l'avenir de la ville est en jeu...
L'année dernière, Netflix avait produit Des Vampires dans le Bronx, une tentative de faire un film de vampires moderne, à la diversité ethnique volontaire, et au public jeune ; un film qui affichait clairement ses références et ses influences cinématographiques, et qui peinait justement à convaincre, manquant de rythme, de style ou d'identité.
Ici, on change de quartier et de ville (on passe à Los Angeles et à un quartier latino), on enlève de la comédie (Night Teeth se prend souvent très au sérieux dans ce qu'il raconte), et on rajoute une grosse dose d'artifices visuels et d'effets de style (ralentis, néons, caméra rotative, etc) pour un résultat s'adressant à un public une ou deux tranches d'âge au-dessus des Vampires dans le Bronx... un résultat qui ne convainc pourtant que moyennement.
En soi, Night Teeth n'est pas désagréable à suivre, quand bien même il ne serait pas très original : Alfie Allen semble se modeler sur le Stephen Dorff de Blade, le côté "vampires contre gang latino" est sous-exploité, la touche de romance impossible entre un humain et une vampire est assez classique, et de manière globale, le déroulé du récit est assez balisé et sans surprises. Mais il y a cette identité visuelle qui permet au film de se démarquer un peu du tout venant - une identité visuelle et musicale qui, très honnêtement, paraîtra probablement rapidement aussi datée que celle de Génération Perdue ne l'était 10-15 ans après sa sortie.
Elle a tout de même le mérite d'exister et de donner un peu de personnalité à un film assez inégal sur ce plan ; il n'y a qu'à voir le casting, qui souffle le chaud et le froid : Alfie Allen s'amuse, Lucy Fry cabotine, Alex Ludwig est déglingué et le couple principal fonctionne assez bien, mais bon nombre de personnages secondaires manquent de présence ou de charisme (et ce n'est pas en plaçant un bref caméo de Megan Fox que ça va y changer quoi que ce soit). Est-ce cependant vraiment un manque de présence qu'il faut blâmer, ou plus simplement un développement insuffisant de ces personnages ?
Force est de constater en effet que l'écriture de ce Night Teeth manque un peu de punch - c'est un premier scénario, et ça se ressent. Dommage, car un scénariste un peu plus aguerri aurait probablement pu rendre le tout un peu moins convenu, lui donner un peu d'énergie et ajouter à l'écriture cette dose de personnalité déjà présente au niveau visuel.
3/6
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Girl on the Third Floor (2019) :
Ancien criminel tentant de rénover une vieille demeure pour son épouse enceinte (Trieste Kelly Dunn), Don (Phil Brooks) découvre rapidement que cette ancienne maison close est le lieu de phénomènes étranges : diverses substances immondes suintent des murs, des billes roulent sur le sol, et une voisine séduisante, Sarah (Sarah Brooks) commence à se montrer étrangement insistante, en plus d'être capable d'entrer comme bon lui semble dans la maison...
Un film au croisement de la maison hantée et du "le tueur habite dans les murs", par le réalisateur de Jakob's Wife, dont c'était ici le film précédent, et la première réalisation. Une réalisation honnêtement très convaincante dans le genre, portée par un CM Punk plutôt bon dans le rôle principal, et par des effets et maquillages joliment dégoûtants.
Mieux encore, en effectuant une bascule au bout d'une heure de métrage, et en passant alors la seconde pour aller dans une direction plus brutale, le film évite l'ennui, et relance son intérêt, pour un grand final qui part gentiment en vrille, avec visions du passé, fantômes repoussants, etc.
On pourra toujours reprocher au métrage quelques maladresses, et un propos féministe un peu pataud (comme dans Jakob's Wife, tiens), mais dans l'ensemble, pour un coup d'essai avec un acteur principal relativement débutant, c'est une bonne surprise.
4/6
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The Hill and the Hole (2020) :
Archéologue travaillant comme géomètre pour le gouvernement, Tom Digby (Liam Kelly) arrive au Nouveau-Mexique, où il découvre une étrange colline n'apparaissant sur aucun plan et possédant des dimensions paradoxales. Devenu la cible des habitants de la région, il s'enfuie, et tente alors de percer le mystère de ce site à l'attrait surnaturel...
Un long-métrage indépendant adapté d'une nouvelle de Fritz Leiber, et qui la transforme en grand n'importe quoi imbitable au carrefour des styles et des genres, tenant autant de l'horreur cosmique non-euclidienne de Lovecraft que du travail de David Lynch (loge maçonnique, conspirations, absurde non-sensique), et passant constamment d'un ton à un autre, sans grand succès.
C'est vraiment ça le problème du film : il est très ambitieux, mais ces ambitions ne sont atteintes que lors d'une scène ou deux, vers la fin. Le reste du temps, le film est un mélange d'écriture maladroite, de direction d'acteurs vraiment bancale, d'effets peu probants, d'illustration musicale décalée, de structure totalement bordélique et d'humour hors-sujet, avec un personnage principal non seulement antipathique, mais dont les répliques supposément mordantes tombent totalement à plat de par leur écriture et leur interprétation.
Au final, malgré ses efforts, The Hill and the Hole ne fonctionne pas, trop amateur et possédant un budget trop faible pour ses ambitions, qui de toute façons ne sont pas maîtrisées par ses deux réalisateurs. Plus frustrant qu'intéressant.
1.5/6
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Too Late (2021) :
Créative et intelligente, Violet Fields (Alyssa Limperis) est cependant résignée à servir d'assistante à Bob Devore (Ron Lynch), une légende du monde du stand up de Los Angeles. D'autant qu'elle connaît son secret : immortel, il se transforme ponctuellement en monstre sanguinaire et doit alors être nourri, le plus souvent avec les comédiens qui attirent son attention dans son club. Jusqu'au jour où Violet tombe amoureuse de Jimmy Rhodes (Will Weldon), un comédien de stand-up talentueux, qui tape aussi dans l'œil de Devore...
Comédie horrifique gentiment nombriliste sur le milieu du stand-up, pas forcément très subtile dans son propos (le monstre vampirique s'appelle Mr "Dévore"), ou dans sa manière de faire défiler de multiples comédiens de stand-up (des amis du réal/scénariste/casting ?), Too Late tourne rapidement en rond, ressemblant à une idée principale sous-développée incapable de vraiment bien faire cohabiter les genres qui l'animent.
Déséquilibré (le film est à 80 % une satire du monde du stand-up californien, 15 % une comédie romantique, et 5 % un film avec un monstre), le métrage peine à convaincre sur chacun de ces plans, le côté horrifique étant notamment tiré vers le bas par un montage cache-misère, trahissant un budget ultra-serré empêchant de montrer des transformations ou le monstre en action.
Dommage, parce que je suis toujours partant pour une comédie horrifique décalée, et le postulat de départ avait du potentiel, mais là, ce n'est ni particulièrement drôle, ni particulièrement charmant, et bien trop faiblard au niveau de l'horreur.
2.25/6
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Jakob's Wife (2021) :
Étouffant dans son mariage routinier à Jakob (Larry Fessenden), pasteur charismatique et austère d'une petite ville tranquille, Anne (Barbara Crampton) décide de le tromper avec un ami d'enfance. Mais rapidement, cette aventure d'un soir se transforme en cauchemar lorsqu'elle devient la victime d'un vampire qui la transforme à son tour. Désormais dotée d'une soif de sang et d'une assurance inédite, Anne va alors trouver un nouveau sens à sa vie...
Ce n'était pas prévu ainsi, mais finalement, ça fonctionne tout aussi bien : deuxième film de la journée, et deuxième métrage avec Barbara Crampton, une Crampton ici en mode vampire, pour un métrage aux variations de ton surprenantes, puisque d'un thriller vampirique assez basique et classique, le film prend un virage vers la quasi-comédie horrifique à partir de la transformation d'Anne, au bout d'une heure de métrage.
Et ce n'est pas plus mal, puisqu'on évite pas ainsi pas mal d'écueils inhérents au genre : en impliquant presque immédiatement le pasteur dans le vampirisme de son épouse, le film se permet d'avoir un Fessenden un peu moins rigide, de placer des gags à base de marijuana, d'avoir CM Punk en flic à moustache, et de rendre aussitôt ses effets (parfois un peu limités) nettement plus acceptables.
En effet, ce qui ressemblait à une simple métaphore dramatique sur l'émancipation de la femme devient ainsi un métrage semi-comique aux effets sanglants et dégoulinants, qui présente un maître vampire de sexe féminin mais à l'apparence de Nosferatu, et qui se finit en métaphore du mariage, avec un couple qui doit apprendre à se faire confiance tout en menaçant constamment de se tuer mutuellement.
Pas désagréable, tout ça, à défaut d'être particulièrement subtil.
3.5/6
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Sacrifice (2020) :
À la mort de sa mère, Isaac (Ludovic Hughes) et Emma (Sophie Stevens), sa femme enceinte, partent s'installer un temps dans la maison dont ils viennent d'hériter, sur une île norvégienne isolée. Là, ils font rapidement connaissance de la communauté locale, assez distante, jusqu'à ce que les habitants de la région découvrent qu'Isaac est l'un des leurs : progressivement, ce dernier est alors intégré à la vie locale, et découvre les rituels étranges de celle-ci, alors même qu'Emma est hantée par des rêves aquatiques et tentaculaires toujours plus intenses...
Adaptation d'une nouvelle très inspirée par Lovecraft (les noms des personnages, certains objets, etc), Sacrifice bénéficie d'une Sophie Stevens motivée, d'une Barbara Crampton à l'accent norvégien amusant, et de décors naturels imposants, au charme certain. On peut aussi ajouter à cette liste une vision artistique prononcée (et polarisante), avec beaucoup de jeux de lumières et de couleurs (très italiens dans l'esprit) et des choix visuels forts, notamment au niveau des transitions.
Après... le film est trop inégal pour vraiment convaincre. Le problème, en fait, c'est qu'il s'installe rapidement dans une mécanique prévisible et répétitive, suivant laquelle chaque phénomène surnaturel s'avère être un cauchemar d'Emma, qui se réveille en sursaut et passe à autre chose.
Le reste du métrage est simplement l'endoctrinement progressif (et pas totalement convaincant) d'Isaac dans la communauté, jusqu'à un rebondissement final qui justifie le titre du métrage. Mouais.
L'atmosphère est réussie, le style est présent, mais dans l'ensemble, j'ai un peu décroché avant la fin.
2.75/6, ça rate la moyenne de peu.
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V/H/S/94 (2021) :
Nouvelle édition de l'anthologie V/H/S, après trois premiers opus aux intérêts très variables (V/H/S, V/H/S/2 et V/H/S Viral, tous chroniqués en ces pages), et qui trouve domicile sur la plateforme américaine Shudder. Au programme, quatre segments et un prologue/épilogue, aux réalisateurs/scénaristes forcément différents...
- Prologue/Épilogue - Holy Hell :Une équipe du SWAT fait une descente dans un entrepôt sinistre, où ils ne trouvent que les cadavres énucléés de membres d'un mystérieux groupe fasciné par des vidéos sanglantes...
Bon gros bof que ce fil conducteur pas très bien filmé, pas très bien interprété, et assez fauché visuellement (éclairages au néon, mise en scène, etc). Mais bon, on va dire que c'est uniquement là pour faire le lien entre les segments...
- Storm Drain :Une journaliste et son caméraman partent dans les égouts d'une petite ville pour y enquêter sur Ratman, un homme rat qui hanterait les sous-sol de la bourgade...
Très réussi, celui-là, avec son enrobage de journal télévisé rétro, son interprétation convaincante, sa créature gigeresque et sa conclusion en mode culte lovecraftien indicible dans les égouts. J'ai vraiment apprécié.
- The Empty Wake :Une nuit de tempête, une jeune employée de pompes funèbres reçoit pour mission de rester sur son lieu de travail pour effectuer seule l'accueil d'une veillée funèbre. Mais rapidement, alors qu'elle passe la nuit seule, des bruits émanent du cercueil...
Très classique, probablement trop, ce segment assez prévisible reste un peu trop flou (le pourquoi du comment est laissé à l'imagination du spectateur) et expédié pour vraiment convaincre (la fin, notamment). Pas mauvais, en soi, mais pas vraiment abouti : un bon gros bof.
- The Subject : Un vieux savant fou indonésien se filme alors qu'il tente de créer des hybrides humains-machines, mais les autorités interviennes, et le chaos s'abat sur le laboratoire du scientifique...
Un segment beaucoup plus long, du même réalisateur que Safe Haven de V/H/S/2, et qui est apparemment considéré par les critiques comme le meilleur de ce V/H/S/94. Et effectivement, l'ambiance poisseuse et les effets sont souvent réussis, tant au niveau des prothèses et maquillages que du numérique. Après... le tout m'a paru un peu trop longuet pour son propre bien, notamment la première partie, qui se limite à un acteur qui surjoue face caméra.
Et puis dans l'absolu, le côté FPS et déluge gore de la dernière ligne droite fait (délibérément) beaucoup trop jeu vidéo aux effets cartoonesques pour vraiment convaincre.
- Terror : Un groupe fondamentaliste américain décide de faire exploser un bâtiment gouvernemental à l'aide de sang de vampire qu'ils prélèvent chaque jour à un suceur de sang en captivité. Mais celui-ci finit par s'évader...
Pas désagréable, mais plus comique qu'horrifique, cette histoire de groupuscule alt-right fanatique composé de bras cassés et aux prises avec un vampire qui évoque beaucoup Guillermo Del Toro.
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Encore une fois, un opus assez inégal, qui a bizarrement fait l'unanimité auprès des critiques outre-atlantiques, mais qui souffle pourtant le chaud et le froid. Je ne retiendrai vraiment que le premier segment, sur le Ratman, les autres étant trop génériques, approximatifs ou dérivatifs pour faire forte impression (même The Subject n'est qu'une déclinaison indonésienne des horreurs biomécaniques expérimentales de Wolfenstein et des films du type Frankenstein's Army).
Parce que j'ai vraiment apprécié Storm Drain, j'ai envie de mettre la moyenne, mais de justesse.
3/6
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Brain Freeze (2021) :
Sur l'Île-aux-Paons, au large du Québec, le conflit gronde entre la classe aisée et les prolétaires, agités par une émission de radio réactionnaire que bon nombre d'habitants écoutent. Et lorsqu'un produit chimique expérimental est utilisé pour dégivrer les terrains de golf en hiver, les habitants sont contaminés et deviennent des zombies sanguinaires amateurs de chrlorophylle. Dan (Roy Dupuis), agent de sécurité survivaliste, André (Iani Bédard), un adolescent replié sur lui-même, et sa petite sœur, tentent de survivre, alors que toute communication est coupée avec le continent, et que des nettoyeuses sont envoyées sur place pour éliminer la menace...
Une comédie horrifique québécoise à base de zombies et de critique sociale/lutte des classes, pas forcément désagréable à suivre, mais souffrant de multiples problèmes faisant qu'au final, le film peine à marquer : rythme inégal, humour très particulier, horreur peu marquante, personnages peu attachants...
C'est compétent, plutôt bien filmé, les décors enneigés sont toujours agréables, et ponctuellement, ça marche, mais dans l'ensemble, bof, il n'y pas grand chose à dire dessus. D'où cette critique sommaire...
Un petit 3/6
(cela dit, le "ce ne sont pas des terroristes, ce sont des golfeurs !!" horrifié m'a fait rire)
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L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Midnight Mass (2021) :
Lorsqu'il revient à Crockett Island, communauté soudée de 127 habitants, Riley Flynn (Zach Gilford) est fraîchement accueilli : responsable d'un accident de voiture sous l'emprise de l'alcool, il sort à peine de prison, et est devenu cynique et athée. Ce qui, dans cette bourgade religieuse, est vu d'un mauvais œil... d'autant que, pour ne rien arranger, Paul Hill (Hamish Linklater), un nouveau prêtre jeune et mystérieux vient d'arriver sur l'île, et qu'il semble transformer la communauté au travers de miracles improbables.
Après l'accueil plus mitigé reçu par The Haunting of Bly Manor, qui avait opté pour une direction plus sentimentale qu'horrifique, Mike Flanagan est revenu en septembre dernier avec Midnight Mass, une mini-série en seulement 7 épisodes, et que l'on pourrait décrire comme une adaptation d'un roman imaginaire de Stephen King.
Flanagan est en effet un grand fan avoué de King, comme le prouve sa filmographie (les adaptations de Jessie et de Doctor Sleep), et Midnight Mass mijotait dans son esprit depuis 2010 (voire même depuis bien plus longtemps encore).
Car Midnight Mass, si elle utilise tous les archétypes des romans de Stephen King (les personnages traumatisés, la communauté soudée et isolée, l'arrivée d'un élément perturbateur et charismatique, mais maléfique, la grenouille de bénitier, l'alcoolisme, etc) est aussi un récit très personnel pour le réalisateur/scénariste, qui exorcise au travers de ce projet son passé et ses démons d'enfant catholique, et d'adulte alcoolique.
Il ne faut donc pas s'étonner de retrouver ces thématiques au premier plan de Midnight Mass, série portée par une interprétation impeccable des acteurs principaux du programme, que ce soit Zach Gilford (en avatar à peine dissimulé de Flanagan), Kate Siegel (la compagne de Flanagan, dans tous ses films), Samantha Sloyan (en grenouille de bénitier que l'on a envie de baffer dès sa première apparition), et bien entendu Hamish Linklater, en prêtre étrange et manipulateur, qui a cependant bien des facettes intrigantes.
Comme tous les projets de Flanagan, donc, Midnight Mass est bien produit, Midnight Mass est carré et professionnel, Midnight Mass est bien interprété et casté, et Midnight Mass a des choses à dire sur bien des sujets profonds et humains... le seul problème, c'est que, comme tous les projets de Flanagan, Midnight Mass est imparfait.
On le sait désormais : Flanagan a tendance à se laisser porter par son écriture, une écriture très littéraire qui use et abuse des longs monologues empreints d'émotion. Ce qui fonctionne dans le cadre d'un film, lorsque le scénariste/réalisateur est limité par le format de l'œuvre, mais a tendance à alourdir considérablement l'écriture de ses séries : lorsque chaque épisode contient deux ou trois de ces scènes, parfois de manière assez artificielle (honnêtement, le monologue du shérif - Rahul Abburi de Bly Manor - était vraiment superflu dans sa forme actuelle), on frôle rapidement l'overdose (et on sent fréquemment bien passer les épisodes de plus d'une heure).
Autre souci : le manque de véritable surprise. Si l'on excepte le changement de personnage principal aux deux-tiers de la série, Midnight Mass est très classique, et le spectateur avisé ayant lu beaucoup de King aura vite fait, dès les premiers épisodes, de deviner l'ensemble de l'intrigue : le rajeunissement de tout le monde (téléphoné par des maquillages inégaux et assez visibles), la radicalisation de Bev, etc.
Heureusement, le nombre d'épisodes limité (sept) et la qualité globale de la production (notamment l'illustration musicale emplie de cantiques) parviennent à transcender ces faiblesses pour donner lieu à une parabole parfois touchante (la toute fin de la série, notamment, sur Plus près de toi mon dieu) et parfois pontifiante sur la foi, l'addiction, la rédemption, le pardon, le fanatisme, la mort, la culpabilité, et bien d'autres thèmes encore.
C'est ambitieux, donc, parfois inégal dans son exécution (ce bon vieux 4/6 typique des œuvres de Flanagan), parfois poétique, et occasionnellement sanglant et glaçant - même si la véritable source de l'horreur, ici, n'est pas tant la créature au cœur du récit (un "ange" finalement un peu sous-exploité, mais à l'apparence frappante, notamment lorsqu'il entre dans l'église vêtu d'une chasuble et déploie ses ailes), que le fanatisme et la radicalisation amenés par la religion.
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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.
L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Creepshow, saison 3 - suite et fin (2021) :
Deuxième moitié de la saison 3 de Creepshow, après une première fournée d'épisodes guère probante, tour à tour dérivative, quelconque, fauchée ou ratée.
# 3x04 :
- Stranger Sings : une rencontre romantique dans un café entre Barry (Chris Mayers), un gynécologue, et Sara (Suehyla El-Attar) vire au cauchemar lorsque le médecin devient le prisonnier de Sara et de son amie Miranda (Kadianne Whyte), une sirène de légende, qui veut échanger sa voix et son immortalité avec sa BFF...
Un épisode semi-comique qui, à ma grande surprise, fonctionne à peu près, car il ne se prend jamais au sérieux : le début, en mode rom-comHallmark, était efficace, le maquillage de la sirène plutôt réussi, et tout le monde joue le jeu, malgré de gros raccourcis qui font tâche vers la fin de l'épisode, et demandent de déconnecter son cerveau pour éviter de voir les innombrables problèmes de logique dans le script. Mais comme c'est de la comédie, ça passe à peu près.
- Meter Reader : dans un futur proche post-apocalyptique en proie à une pandémie qui transforme les contaminés en créatures du démon et oblige tout le monde à pratiquer la distanciation physique, Dalton (Jonathon Schaech) est un exorciste, naturellement immunisé. Mais lorsqu'il revient chez lui, un soir après une mission, sa fille aînée Theresa (Abigail Dolan) se méfie, alors même que sa mère Maria (Cynthia Evans) et son petit frère Michael (Boston Pierce) veuillent accueillir Dalton à bras grands ouverts...
Une grosse métaphore bien bancale de la pandémie de la COVID-19 signée Joe Lynch et John Esposito, qui semble condenser de matière ultra-brouillonne un pitch de long-métrage en moins d'une demi-heure, avec ce que ça entraîne de résumé bâclé en voix off et en ellipse animée : on n'a pas le temps de vraiment comprendre les tenants et aboutissants du tout, le récit est parasité par des clins d'œil évidents à Evil Dead et à L'Exorciste, c'est approximatif de partout, et assez désagréable.
# 3x05 :
- Time Out : un jeune étudiant en droit (Matthew Barnes) hérite d'une armoire magique fonctionnant comme une bulle temporelle où le temps est ralenti, ce qui lui permet de bâtir une carrière florissante... mais toutes ces heures consacrées à son travail finissent par le rattraper.
Mouais. Pas mauvais en soi (maquillages exceptés - un maquillage de vieillissement crédible est toujours difficile à réaliser, surtout quand on n'a pas le budget), mais ultra-balisé, et tiré vers le bas par d'innombrables ellipses maladroites (mais nécessaires). Cela dit, on est clairement plus dans un épisode de La Quatrième Dimension ou de Au-delà du Réel, que dans du Creepshow, puisqu'il n'y a absolument rien d'effrayant ou de sanglant, et que le tout est très mesuré et posé... à se demander ce que ça fait dans cette anthologie.
- The Thing in Oakwood's Past :à Oakwood, une jeune bibliothécaire est sur le point d'ouvrir un vieux coffre enfoui sous terre 200 plus tôt, lorsque tous les habitants de la ville avaient mystérieusement disparu...
Un segment intégralement animé qui trahit un budget ultra-limité (les deux tiers du segment souffrent d'une animation vraiment inégale, fréquemment sommaire et rarement spectaculaire) pour une histoire au bestiaire sympathique et aux morts sanglantes.
Après, ça reste un segment animé qui donne l'impression d'un "on n'a pas de budget pour tourner ça en prises de vue réelles, et utiliser une débauche d'effets spéciaux et de créatures... mais on n'a pas non plus assez de budget pour en faire un segment animé stylisé et abouti, donc on va se contenter d'un à peu près"...
# 3x06 :
- Drug Traffic : Evan Miller (Reid Scott), un représentant centriste (et opportuniste) du Congrès américain, décide de faire passer la frontière à un groupe de malades, dont une mère (Mai Delape) et sa fille (Sarah Jon), pour aller chercher des soins médicaux au Canada. Mais au retour, Beau (Michael Rooker), agent à la frontière, se méfie de l'état de la jeune femme, et des médias qui entourent cette opération...
Un segment pataud et maladroit signé Nicotero, qui décide de mêler discours politique engagé sur la sécurité sociale américaine, l'immigration, etc... avec un monstre un peu risible (une tête volante), pour un résultat qui, thématiquement, n'aurait pas fait tâche dans la Quatrième Dimension balourde de Peele.
Les quelques moments de tension fonctionnent, mais la créature est un peu trop cheap pour vraiment convaincre, et tous les dialogues entre Rooker et Scott trainent beaucoup trop en longueur pour rendre le tout intéressant. Ça tourne à vide, en somme, une fois que la créature est réveillée.
- A Dead Girl Named Sue : en 1968, alors qu'une épidémie inexplicable se répand et réveille les morts, Foster (Christian Gonzalez), le chef de la police de Monroeville County, tente d'empêcher les citoyens en colère de lyncher Cliven Ridgeway (Josh Mikel), le fils sarcastique du Maire, accusé de la disparition d'une fillette...
Et forcément, encore un nouvel épisode "hommage", ici à la Nuit des Morts-Vivants, qui avait déjà droit à son hommage à la fin de la saison précédente.
Décidément, Nicotero et ses scénaristes semblent incapables de se détacher de leurs influences et de l'industrie du Septième Art... Ici, donc, un épisode en quasi-noir et blanc (il y a des touches de couleur façon Sin City) qui raconte une histoire se déroulant en parallèle du film de Romero, et qui met en scène la vengeance d'une communauté contre un pervers psychopathe.
C'est assez tendu, à défaut d'être totalement probant, et c'est plutôt bien exécuté et interprété. Mais ça reste vite oublié.
- Bilan -
Voilà voilà... une troisième saison, et très peu d'épisodes réussis ou mémorables, que ce soit pour des raisons de créativité ou de budget.
Objectivement, la série est fauchée, les scripts sont rarement aboutis ou maîtrisés, les ambitions du programme se marient mal avec ses nombreuses limites, et le tout se complaît beaucoup trop dans un fanservice pour fans de cinéma d'horreur pour vraiment fonctionner en tant qu'anthologie à part entière.
C'est probablement pour cela que la série plaît tant aux fans d'horreur et aux critiques spécialisés, outre-atlantique : la nostalgie est décidément un moteur très puissant, qui autorise toutes les approximations et les faiblesses, du moment que l'on brosse son cœur de cible dans le sens du poil...
Dommage, la franchise Creepshow méritait mieux.
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Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Nightbooks : les pages de l'angoisse (2021) :
Petit garçon passionné d'horreur, Alex (Winslow Fegley) décide de fuguer, las d'être la cible des moqueries de ses pairs ; il se retrouve cependant bien vite captif de Natacha (Krysten Ritter), une jeune sorcière sarcastique qui ne le garde en vie que parce qu'il avoue aime écrire des histoires d'épouvante. Désormais prisonnier aux côtés de Yasmin (Lidya Jewett), Alex tente de trouver un moyen de s'évader, tout en étant contraint, chaque jour, de raconter une nouvelle histoire à la sorcière...
Autant le dire tout de suite : film fantastique pour enfants adapté d'un livre jeunesse par le réalisateur de Brightburn (mwébof) et les scénaristes de La malédiction de la Dame blanche (aïe), ce Nightbooks souffre naturellement de multiples problèmes à de multiples niveaux : introduction brouillonne et précipitée, rebondissements ultra-prévisibles, grandes lignes narratives cousues de fil blanc (mélange des 1001 nuits et de Hansel et Gretel), ventre mou, interprétation inégale (Winslow Fegley, déjà vu dans Timmy Failure, reste talentueux), résolution trop facile...
Mais dans l'ensemble, cette production Netflix s'avère un moment sympathique à passer en famille à l'occasion d'Halloween : ça ne révolutionne absolument rien, mais comparé au Petit Guide de la Chasseuse de monstres de l'année dernière (autre production Netflix d'Halloween, adaptée d'un roman jeunesse, etc), on reste un bon cran au dessus, aidé par une direction artistique efficace, et par une Krysten Ritter qui s'amuse vraiment dans son rôle de méchante.
Et puis je dois bien avouer que cette production Sam Raimi propose quelques moments d'intensité assez surprenant dans sa dernière ligne droite, ce qui fait toujours plaisir. Nightbooks reste un film écrit par des quadragénaires nostalgiques des 80s (toutes les références à Génération perdue sont assez claires sur ce point) pour des enfants, et le récit est particulièrement balisé, mais ça reste très regardable, en plus de mettre en avant le pouvoir de la lecture.
3.5/6
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Détour Mortel : la Fondation (Wrong Turn : The Foundation - 2021) :
Six semaines après avoir perdu contact avec sa fille Jennifer (Charlotte Vega), Scott Shaw (Matthew Modine) arrive dans une petite bourgade de Virginie, et tente de découvrir ce qui est arrivé à Jen et à son groupe d'amis (Adain Bradle, Emma Dumont, Dylan McTee, Vardaan Arora, Adrian Favela), qui arpentait les pistes forestières du secteur...
Le premier Wrong Turn, en 2003, proposait un concept simple : un retour au slasher/survival à l'ancienne, avec des tueurs cannibales difformes, une bonne dose de gore décomplexé, une réalisation efficace, et une final girl charismatique (Eliza Dushku) - rien de révolutionnaire ou d'exceptionnel, en soi, mais lorsque l'on était familier des dizaines de navets similaires qui sortent en DTV chaque année, on réalisait vite que ce premier Wrong Turn était un bon cran au-dessus, et plutôt divertissant. On ne pouvait pas en dire autant de ses innombrables suites, dont l'existence ne faisait que souligner les manières dont l'original réussissait là où tant d'autres avaient échoué.
En théorie, donc, cette version 2021 est supposée être un remake/reboot de la franchise, avec le créateur du film original au scénario de cet épisode. Problème : on réalise rapidement que McElroy, ici, semble plutôt avoir voulu refourguer un autre script sous l'appellation Détour Mortel, tant La Fondation n'a de commun avec son modèle que son titre.
En fait, ce Wrong Turn, c'est un peu le syndrome Ryan Johnson : déconstruire un mythe/un film/des archétypes, c'est bien, pour peu qu'on propose quelque chose d'autre à la place. Déconstruire une œuvre et se jouer des attentes du spectateur n'est cependant pas une fin en soi, et le résultat peut facilement apparaître très creux et vain.
C'est en partie le cas ici. Pour rompre avec les clichés habituels des ados débiles et en manque de sexe typiques du slasher, le scénariste en fait un groupe de jeunes millennials hipsters ultra-compétents, divers et woke, qui font la leçon aux rednecks racistes dès le début du film, et sont responsables de leur sort - un moyen étrange de les rendre immédiatement antipathiques, et de ranger instinctivement le spectateur aux côtés des méchants.
D'autant plus que les "méchants" sont simplement une communauté ultra-fondamentaliste qui applique la loi du Talion, vit en autarcie, et ne demande qu'une chose : qu'on ne les dérange pas. Pas de mutants, pas de dégénérés, mais simplement des libertaires farouchement indépendants, qui parle une langue étrangère (du danois, peut-être ?) et qui se déguisent avec des peaux et des crânes d'animaux pour aller chasser (une justification pas franchement crédible, mais bon).
Le problème étant qu'à partir de là, le film n'a plus rien d'un Détour mortel : pas vraiment un survival, pas vraiment un slasher, la plupart des meurtres ne sont jamais filmés directement, et tout le métrage est, en prime, mis en perspective par une introduction relatant la quête du père de l'héroïne, qui cherche sa fille disparue, et la retrouve en cours de route.
À mi-parcours, donc, ce Détour Mortel de près de deux heures se transforme ainsi en film de type "communauté sectaire", à laquelle deux des personnages s'intègrent bizarrement, jusqu'à un final en pseudo-rape & revenge, qui voit l'héroïne (transformée en badass façon Rambo) se débarrasser de manière bien bancale de celui qui l'a mise enceinte.
Bref. Un film qui part dans plein de directions opposées, qui sent les réécritures de dernière minute ("ce n'est pas assez sanglant, rajoute une scène imaginaire bien gore à la fin !"), qui propose des personnages antipathiques (le script ne parvient jamais à ranger le spectateur du côté de son "héroïne"), un désir de s'éloigner à tout prix des clichés de la franchise quitte à délaisser totalement tout ce qui faisait sa personnalité... bref, on peut saluer l'ambition, et formellement, ce n'est pas honteux, mais le résultat, lui, est soporifique.
(En même temps, la combo Saban Films et Constantin Film, à la production, n'augurait pas vraiment du meilleur...)
2.5/6, et encore...
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Candyman (2021) :
Victime de leur terrible réputation, le quartier de Cabrini-Green et ses HLM, à Chicago, ont été rasés et gentrifiés, accueillant désormais artistes et bobos en tous genres en lieu et place de familles afro-américaines défavorisées. Peintre en panne d'inspiration, Anthony (Yahya Abdul-Mateen II) entend alors parler de la légende urbaine du Candyman, symbole vengeur de l'oppression blanche sur le peuple noir, qui aurait traumatisé le quartier des décennies plus tôt : revigoré, l'artiste reprend alors son travail, alors même que son corps se transforme progressivement, et qu'autour de lui, des meurtres sanglants se produisent...
Ouhlà que j'avais peur, avant de lancer ce film : encore une production Jordan Peele (incapable de faire un film ou une série sans la transformer en plaidoyer militant, pataud et maladroit de justice sociale) et encore un remake d'un film semi-culte (je ne suis pas le plus grand fan de l'original, qui avait cependant pour lui une bande originale de Philip Glass et un Tony Todd impérial), bref, de quoi être méfiant, et s'attendre à un métrage balourd insistant lourdement sur l'opposition blanc/noir, sur les différences de classe, sur la violence et le racisme, les préjugés, etc.
Et c'est effectivement un peu le cas, entre cette description de la violence policière ambiante, ces dialogues maladroits et didactiques, une certaine prétention artistique de ces personnages (la critique caucasienne qui ne s'intéresse à l'art afro-américain qu'à partir du moment où il est imprégné de souffrance et de douleur, c'est du discours vis à vis des critiques du niveau de Shyamalan dans la Jeune fille de l'eau *soupir*) et cette réécriture du mythe du Candyman, pour lui donner de multiples visages, et en faire l'incarnation de l'âme noire opprimée, de la violence aveugle générée par le racisme systémique et sociétal américain, blablabla.
Mais les problèmes de race sont, pour une fois, logiques et pertinents, car présents depuis le début de la franchise ; certes, ils sont toujours traités maladroitement, comme souvent dans les films produits par Peele, mais ils font sens, et permettent de ramener le mythe du Candyman à la vie de manière plus ou moins intéressante.
Et puis j'avoue, avec 90 minutes au compteur, pas le temps de trop s'ennuyer avec ce film, qui se permet quelques jolis interludes en ombres chinoises/marionnettes, et se lie directement (bien qu'à nouveau assez maladroitement) au film de 1992.
Assez agréablement surpris, en somme, sans être totalement convaincu.
C'est bien interprété (Yahya Abdul-Mateen II est un peu sous-exploité, cela dit... comme la majorité de la distribution, en fait), l'ambiance est plutôt pesante et efficace, la réalisation travaillée (beaucoup de jeux de miroirs) et les quelques meurtres sanglants (même si l'on sent que faire un slasher de base n'intéressait clairement pas la production), mais l'écriture bancale sacrifie la peur et la tension au propos social, et tire un peu le tout vers le bas, en produisant in fine un film probablement trop ambitieux et pas assez maîtrisé pour son propre bien.
Mais je m'attendais à bien pire.
3.75/6
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The Mortuary Collection (2019) :
Dans les années 80, sur la petite île de Raven's End, Sam (Caitlin Custer) postule au poste d'assistante proposé par Montgomery Dark (Clancy Brown), l'entrepreneur de pompes funèbres local, qui lui raconte alors diverses histoires tragiques concernant les habitants décédés de l'île...
Une anthologie entièrement réalisée et écrite par Ryan Spindell, dont l'épisode de 50 States of Fright (Oregon) n'était pas particulièrement mémorable ou probant, mais faisait preuve d'un certain sens de l'humour.
Ici, il supervise donc une anthologie très travaillée visuellement (énormément de détails amusants et macabres dans cette ville sinistre et maudite), mais qui ressemble aussi à un assemblage de courts-métrages du réalisateur, le tout sous la supervision de Clancy Brown, producteur et acteur principal, maquillé comme Angus Scrimm dans les Phantasm.
À commencer par un fil conducteur probablement un peu trop orienté métadiscursif (les deux personnages parlent de l'art du storytelling, des clichés du genre, etc) et à la chute peu surprenante, mais qui fonctionne néanmoins grâce à ses interprètes, son ambiance pesante et lugubre, et ses visuels aboutis.
- #1 :lors d'une soirée, dans les années 50, une pickpocket s'éclipse brièvement dans la salle de bains, et commence à fouiller dans l'armoire à pharmacie lorsqu'elle entend des bruits étranges qui en émanent...
Un segment très court, qui ressemble diablement à un court-métrage recyclé, mais qui va droit au but, avec un monstre tentaculaire pas désagréable. Sans plus.
- #2 - Unprotected : dans une université des années 60, un séducteur (Jacob Elordi) croise le chemin de Sandra (Ema Horvath), une étudiante mystérieuse avec lequel il passe la nuit. Au réveil, cependant, il découvre qu'il attend un enfant, et que cet enfant est loin d'être normal...
Pas forcément le summum de l'originalité, un propos féministe volontairement un peu caricatural, et une dose de body-horror efficace, enrobés d'une reconstitution plutôt agréable de la période, et d'un sens de l'humour qui reste présent (et n'est pas sans rappeler du Peter Jackson ou du Sam Raimi dans sa mise en images).
Bon, çà et là, ça s'éternise un peu (un peu plus de concision et de rythme auraient probablement été bénéfiques au tout), mais ça reste plutôt efficace et agréablement décalé.
- #3 - Till Death :dans les années 70, Wendell (Barak Hardley) ne supporte plus d'être marié à son épouse catatonique (Sarah Hay), et envisage de mettre un terme "accidentel" à ses jours...
Un épisode très Contes de la Crypte, avec les mêmes qualités (l'interprétation, la réalisation, les effets, le grand final en "apesanteur") et défauts que les segments précédents, notamment sa chute prévisible et ses longueurs. C'est sans surprise, mais ça reste très bien produit.
- #4 - The Babysitter Murders : alors qu'elle sert de babysitter au petit Logan, Sam doit faire face à un tueur en série sanguinaire échappé de l'asile et qui s'est introduit dans la maison....
CQFD : ce Babysitter Murders est bien un court-métrage recyclé à l'occasion de cette anthologie, une anthologie qui, finalement, semble avoir été construite autour de ce segment. Du moins, en ce qui concerne le fil conducteur, qui trouve ici une justification, et éclaire enfin le personnage de Sam sous un angle bien différent (à défaut d'être surprenant).
En soi, ce court n'est pas forcément révolutionnaire (honnêtement, ça fonctionne nettement moins bien une fois que l'on devine la fin, surtout compte tenu du fil conducteur global), mais en tant que variation sanglante sur le thème d'Halloween (la mise en parallèle avec le slasher fictif, à la télévision, est amusante), ça se regarde, c'est très physique et c'est tout à fait honorable.
- Et donc, le fil conducteur global, qui se termine de manière ludique et logique, avec un passage de flambeau involontaire vers une nouvelle génération de croque-mort conteur d'histoires.
Honnêtement, dans l'ensemble, cette anthologie m'a plutôt agréablement surpris, de part son style et son homogénéité. Ce n'est pas sans défauts (encore une fois, il y a un problème de rythme récurrent dans ces courts-métrages), mais l'interprétation, la réalisation, les choix créatifs, les effets spéciaux et la direction artistique sont plus que convaincants : Ryan Spindell est un talent à suivre.
4.5/6
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Old (2021) :
Un groupe de touristes triés sur le volet (Gael García Bernal, Vicky Krieps, Rufus Sewell, Abbey Lee, Nikki Amuka-Bird, Ken Leung, Aaron Pierre, etc) arrive sur une plage tropicale reculée pour s'y prélasser. Rapidement, cependant, ils réalisent qu'ils ne peuvent plus quitter les lieux, et que le temps s'y écoule à une vitesse improbable, avec des conséquences biologiques imparables...
Le précédent Shyamalan, Glass, était raté, le réalisateur/scénariste tentant de déconstruire le film de super-héros, tout en développant de manière bancale l'univers de Incassable et de Split. Ce Old est bien pire.
Avec cette adaptation de bande dessinée française, au pitch très Quatrième Dimension, Shyamalan semble bien embarrassé, ne sachant dans quel sens aborder ce récit.
Et ce sentiment d'incertitude se retrouve à tous les niveaux de la production : la réalisation est brouillonne, gênée aux entournures par le côté huis-clos du récit et d'innombrables effets de style moches (plans ultra-serrés, décadrages, etc, qui tentent d'instaurer le malaise) ; l'écriture est laborieuse au possible, jamais naturelle (le garçon qui va voir tous les personnages, en début de film, pour leur demander leur nom et leur profession ; les personnages qui énoncent bien, à l'intention du spectateur, chacun des tenants et aboutissants de la situation ; l'explication finale du pourquoi et du comment, au cours d'une fin à rallonge ultra-laborieuse), bourrée d'exposition maladroite et de personnages simplistes ; l'interprétation est assez unanimement calamiteuse, malgré les acteurs compétents présents devant la caméra - jeu outré et théâtral, réactions qui sonnent faux, post-synchro approximative... ; la mise en scène est artificielle et gâche toutes les surprises du récit...
Bref, il se dégage un constant sentiment de gêne de ce Old, comme si non seulement la mayonnaise ne prenait pas, mais qu'elle avait tourné, et qu'elle commençait à moisir - il n'y a qu'à voir certaines des idées douteuses de Shyamalan, comme ces enfants de 6 ans qui grandissent en quelques heures jusqu'à l'adolescence et, apparemment, profitant de quelques minutes d'inattention des parents, font spontanément un bébé dans un coin de la plage (avec ce qui en découle : grossesse, accouchement, mort du bébé, etc)... et tout cela en gardant un état de développement mental et les connaissances intellectuelles d'enfants de 6 ans. WTF !?
Ajoutez à cela un Shyamalan qui continue de se donner un rôle charnière dans le récit, et ce bon gros cliché du couple dans la tourmente qui se ressoude lors d'une crise, et voilà, un bon gros ratage de plus au compteur de M. Night.
M'enfin au moins, ils auront tous passé un mois et demi de vacances en République Dominicaine, en pleine pandémie de COVID... on a connu pire.
1.5/6
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Blood Quantum (2020) :
En 1981, lorsque le monde devient la proie d'une horde de zombies sanguinaires, seuls les Mi'kmaqs semblent immunisés face à cette épidémie. Sous la direction du shérif Traylor (Michael GreyEyes), la réserve canadienne de Red Crow devient alors un camp retranché, isolé du reste du monde... mais les choix de Traylor ne plaisent pas à tout le monde, et la révolte gronde.
Un film de zombies canadien qui a pour particularité de se centrer sur une réserve indienne, en renversant les codes pour faire de cette ethnie la seule ethnie invulnérable au virus, et de cette réserve non plus un lieu où sont parqués les Natifs, mais une sorte de zone libre retranchée où tous les autres Canadiens veulent entrer pour se mettre à l'abri.
Le propos politique, en filigrane, est très clair, et honnêtement, les intentions sont très louables, tout comme le fait d'avoir une distribution quasi-intégralement native... mais malheureusement, je n'ai pas vraiment accroché au film en lui-même.
Entre son prologue d'une demi-heure, ses personnages peu intéressants ou attachants, ses clichés, son manque de rythme et son interprétation assez inégale, le tout a peiné à m'intéresser et à me convaincre.
Il reste toutefois les scènes de zombies à proprement parler, assez joliment gore et efficaces.
2.75/6
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Boys from County Hell (2021) :
Dans un recoin perdu de l'Irlande, le seul titre de gloire de la bourgade de Six Mile Hill est d'avoir brièvement hébergé Bram Stoker, qui se serait inspiré d'une légende vampirique locale pour écrire son Dracula. Seul problème : lorsque Eugene (Jack Rowan) accepte de travailler aux côtés de son père (Nigel O’Neill) au rasage d'une colline voisine, pour faciliter le passage d'un nouvelle route, il réveille malencontreusement Abhartach, le vampire en question, qui s'en prend aussitôt à la petite communauté, mais n'obéit pas forcément aux règles du vampirisme telles que le grand public les connaît...
Une comédie horrifique irlandaise un peu trop inégale pour son propre bien, mais finalement tout à fait regardable, et assez typique de sa ruralité : après une scène d'ouverture in media res très efficace, notamment au niveau des effets spéciaux, le film repart en arrière, pour une bonne demi-heure de mise en place en mode quasi-drame social et campagnard, pas forcément désagréable à suivre, mais jamais particulièrement captivant.
L'humour s'invite enfin au bout d'une grosse demi-heure, en même temps que les vampires, et la petite heure qui suit se déroule de manière tranquille et nonchalante, bien que plus sanglante : de quoi proposer un métrage sympathique, mais pas forcément très mémorable, et qui s'égare ponctuellement dans quelques scènes inutilement caricaturales (la jambe du père).
En fait, on sent clairement que le tout est une version "longue" d'un court-métrage, tant le développement effectué autour de quelques idées fortes est assez inégal. Pas forcément assez horrifique pour marquer, pas forcément assez comique pour emporter totalement l'adhésion, pas forcément assez dramatique pour susciter l'émotion, le film se retrouve le postérieur entre plusieurs chaises, et s'avère, au final, assez moyen.
3/6
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L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
The Haunting of Bly Manor (2020) :
En 1987, Dani (Victoria Pedretti) accepte un poste de gouvernante dans le manoir de Bly, en la possession de Henry Wingrave (Henry Thomas), un businessman absent et excentrique. Là, elle rencontre Miles (Benjamin Evan Ainsworth) et Flora (Amelie Bea Smith), la nièce et le neveu orphelins d'Henry, dont elle a désormais la charge, ainsi que Jamie (Amelia Eve), la jardinière, Hannah (T'Nia Miller), la responsable de la maisonnée, et Owen (Kamal Khan), le cuisinier, qui l'accueillent à bras ouverts. Mais rapidement, Dani s'aperçoit qu'un malaise inexplicable règne à Bly, et qu'une présence surnaturelle hante les lieux...
Après sonHaunting of Hill Housede 2018, une adaptation libre du roman de Shirley Jackson qui préférait se concentrer sur le portrait d'une famille en plein deuil plutôt que verser dans un déluge de jump scares et autres effets faciles, Mike Flanagan a remis le couvert pour Netflix, avec The Haunting of Bly Manor, une adaptation à nouveau très libre du Tour d'écrou d'Henry James.
On retrouve ici bon nombre d'éléments de Hill House : outre une partie de la distribution, Flanagan a ici aussi recours à une narration particulièrement déstructurée, avec des flashbacks, des personnages qui, constamment, passent du souvenir à la réalité, des scènes montrées sous un angle différent, etc. On retrouve aussi un sens certain de la mesure et de l'économie de moyens (toujours ce souci du détail, avec des fantômes discrets cachés dans de nombreux plans), ainsi qu'une direction d'acteurs impeccable, notamment au niveau des plus jeunes acteurs (paradoxalement, si Victoria Pedretti, l'actrice principale, est excellente, elle m'a aussi semblé peut-être un peu trop constamment à fleur de peau).
On retrouve aussi (et c'est moins probant) un nombre d'épisodes assez élevé (9 épisodes de plus d'une heure), qui a tendance à alourdir un peu le récit. C'était déjà un souci de Hill House et de ses dix épisodes, qui traînaient un peu sur la fin, et avaient ainsi tendance à se perdre légèrement dans de la surexposition pas forcément utile.
Un problème inhérent au format Netflix, et ici un peu minimisé par un nombre d'épisodes en baisse (la série suivante de Flanagan pour Netflix, Midnight Mass, continue dans cette direction, avec sept épisodes au compteur), mais un problème qui persiste néanmoins, et qui fermera probablement la porte de Bly Manor à bon nombre de spectateurs réticents au rythme et au format de la série (ainsi qu'aux longs monologues chargés d'émotion typiques de l'écriture Flanagan) ; par exemple, il est vite évident que l'épisode tout en flashbacks sur les origines du fantôme de Bly (épisode qui adapte une autre nouvelle de Henry James, dans un noir et blanc numérique pas forcément très probant) aurait probablement mieux fonctionné en étant intégré tout au long de la saison, par petites touches, plutôt qu'en bloc juste avant le final. Idem pour la narration en voix off, un peu trop présente et didactique.
Autre point potentiellement gênant pour une frange du public : à l'instar de Hill House, Bly Manor n'est pas une série d'horreur qui fait peur, c'est un drame familial et émotionnel qui utilise le surnaturel et les codes des histoires de fantômes pour narrer l'histoire compliquée et multi-générationnelle de personnages traumatisés et endeuillés. Ça parle d'amour, de pardon, de possessivité, de souvenirs qui vous hantent, de manipulation, d'espoir, etc... mais niveau horreur, c'est léger.
Donc forcément, qui s'attend à des jump scares, à des fantômes effrayants, à de la tension constante, etc, sera bien déçu à l'arrivée. Et il faut probablement chercher là la raison de l'accueil critique nettement plus mitigé qu'a reçu le programme à sa diffusion : Bly Manor a beau être bien interprété, produit, dirigé, et conçu, le focus sur l'émotion et la romance au détriment du frisson, et le rythme lent de ces neuf épisodes, ont fait que spectateurs et critiques n'ont pas été autant séduits par cette nouvelle production Flanagan.
Et effectivement, malgré toutes les qualités du programme, on ne peut nier quelques défauts de structure et d'écriture évidents. Bly Manor est une mini-série ambitieuse, notamment sur un plan thématique, mais la carte blanche fournie habituellement par Netflix à ses showrunners et réalisateurs (ainsi que le cahier des charges du diffuseur, en ce qui concerne le format et la durée de ses productions) s'avère une fois de plus un peu trop lourde pour le bien du programme.
En 6 épisodes, avec une structure un peu remaniée, ça aurait probablement été plus efficace... en l'état, c'est intéressant, mais un peu inégal.
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Creepshow, saison 3 (2021) :
Alors que je viens à peine de passer en revue la saison 2 de Creepshow, une saison très inégale diffusée au printemps dernier, voilà que les 6 épisodes de la saison 3 arrivent pour Halloween. Je remets donc le couvert, sans grandes illusions sur la qualité finale du produit : par nature, cette anthologie Creepshow restera toujours fauchée et approximative, et il faut s'y faire.
# 3x01 :
- Mums : parce qu'elle voulait échapper à une vie maritale épouvantable, Bloom (Erin Beute), la mère de Jack (Brayden Benson) est tuée par son mari (Ethan Embry), qui l'enterre dans le jardin. Mais bien vite, Jack découvre que la végétation qui pousse là est assoiffée de sang et de vengeance...
Adapté d'une histoire de Joe Hill, un segment assez dérivatif (ça rappelle fortement la construction et le déroulement de Model Kid !, en saison 2) à l'interprétation assez mitigée, au rythme faiblard, et au côté "ouh, punissons ce méchant redneck sudiste sécessionniste terroriste violent" assez pataud et simpliste. Un bon gros bof.
- Queen Bee : lorsque Trenice (Olivia Hawthorne), Debra (Hannah Kepple) et Carlos (Nico Gomez), trois grands fans de Regina (Kaelynn Harris), apprennent que celle-ci va accoucher dans l'hôpital local, où ils ont leurs entrées, le trio décide de s'y introduire pour assister à l'événement...
Ça partait assez mal, avec des jeunes fans rendus assez insupportables par leur écriture (et un peu par leur interprétation), et un postulat de départ catapulté, et puis ça décolle un peu à partir du moment où la créature fait son entrée, une créature toute en effets pratiques et en latex qui font assez plaisir à voir. Rien d'exceptionnel, mais les effets sont réussis.
# 3x02 :
- Skeletons in the Closet : à l'occasion de l'inauguration d'un musée consacré au cinéma et à l'horreur, une rivalité d'antan renaît entre Lampini (Victor Rivera), le propriétaire de l'établissement, et son concurrent de toujours, Bateman (James Remar), qui menace Lampini de le faire arrêter pour avoir dérobé un cadavre...
Un épisode coécrit par Nicotero et qui, forcément, est entièrement consacré à l'art des maquillages et des accessoires de films d'horreur, à leur importance, à leur caractère iconique et mythique, blablabla.
Forcément. Le problème étant que le tout est affreusement cheap, surtout lorsqu'un squelette s'anime et commence à tuer : Nicotero filme le tout en vue subjective au travers d'un crâne (probablement en plastique), le squelette est animé de manière primitive, et hormis un bref moment d'animation numérique renvoyant à Jason et les Argonautes, le tout trahit constamment un énorme manque de budget, au point de rendre le tout assez risible.
Et je ne parle même pas de cette énorme ellipse bien pataude façon comic-book, en plein milieu, qui permet d'éviter d'avoir à tourner une scène de dépeçage pourtant centrale dans le récit.
- Familiar : après une visite chez un voyant (Keith Arthur Bolden), Jackson (Andrew Bachelor) se persuade qu'une entité maléfique l'accompagne constamment, ce qui amuse fortement sa compagne (Hannah Fierman)...
Un segment plus mesuré, sobre et sérieux, très Tales from the Darkside, mais peut-être trop basique et simple pour son propre bien : ça va droit au but, la créature est assez réussie, mais c'est très convenu et cousu de fil blanc. Mais au moins, ce n'est pas cheap.
# 3x03 :
- The Last Tsuburaya : un collectionneur d'art arrogant (Brandon Quinn) met la main sur l'ultime œuvre inédite de Tsuburaya, un artiste japonais spécialisé dans les monstres, et il décide de détruire l'illustration après l'avoir vue, pour être le seul à en bénéficier...
Mouais. Un épisode assez bavard co-écrit par Paul Dini, et qui ne convainc pas forcément, entre sa créature démoniaque peu probante, ses personnages écrits à la truelle (les personnages féminins, notamment), et son Brandon Quinn (Le Loup-garou du campus) en roue libre.
Ce n'est pas forcément mauvais en soi, mais ça ne m'a pas passionné (d'autant que finalement, on n'est pas très loin du format du segment Familiar : un homme seul, hanté et tourmenté par une figure démoniaque qu'il est seul à voir).
- OK I'll Bite : face à l'hostilité de ses codétenus et de certains gardiens, un prisonnier (Nicholas Massouh) névrosé, fasciné par les araignées et accusé d'avoir euthanasié sa mère malade, n'a d'autre choix que de pratiquer un rituel ancien et de libérer les araignées qu'il élève dans sa cellule...
Mouais (bis). Encore un segment un peu caricatural et brouillon, à l'interprétation inégale, aux effets visuels discutables, à l'exposition maladroite et au récit assez convenu. Pas franchement passionnant ou probant.
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Random Acts of Violence (2019) :
Todd (Jesse Williams), l'auteur d'une série de comic-books populaires, Slasherman, consacrée à un tueur en série sanguinaire inspiré de meurtres réels, ne sait pas comment conclure son récit. Avec sa petite amie Kathy (Jordana Brewster), son compère Ezra (Jay Baruchel), et son assistante Aurora (Niamh Wilson), Todd profite alors d'une tournée promotionnelle dans la région d'origine du Slasherman pour tenter de retrouver l'inspiration, mais lorsque de nouveaux meurtres se produisent dans leur sillage, s'inspirant des illustrations de Todd, le groupe réalise que le Slasherman est de retour...
Un slasher adapté d'un comic-book et aux ambitions métadiscursives un peu prétentieuses, qui tente de se présenter comme une réflexion sur la violence, sur son cercle vicieux, sur comment exorciser cette violence au travers de l'art, sur le culte de la personnalité qui entoure les tueurs en série, sur la tendance des émissions criminelles, etc, mais qui se complaît finalement tellement dans cette violence et ce gore gratuit (joli travail des effets spéciaux, au passage) que ça finit par tourner à vide et par paraître un peu hypocrite.
L'un des problèmes étant clairement l'approche esthétique de Jay Baruchel, devant et derrière la caméra : couleurs néons pour les flashbacks, meurtres ultra-brutaux, beaucoup d'effets de style, de réalisation et de montage, plans subjectifs, ça ne m'a pas vraiment convaincu, d'autant que le tout se couple à un propos assez nihiliste, et une représentation compliquée des fans, qu'ils soient de comic-book, de films d'horreur, ou autres.
Ajoutez à cela un comic-book supposément best seller et culte mais visuellement assez laid et très amateur, un ton un peu fluctuant (à plusieurs reprises, le film est à deux doigts de basculer dans le pastiche du genre tant il en utilise les clichés, mais non, ça reste toujours premier degré, pour le meilleur et pour le pire), et un récit finalement assez peu probant (tout le flashback sur l'enfance de Todd, supposé toutélier et tout expliquer, ne fonctionne pas vraiment tant Jesse Williams, physiquement, ne colle pas au petit afro-américain qui incarne le personnage enfant), et voilà, un film finalement plus frustrant qu'autre chose, même si, encore une fois, les effets pratiques sont plutôt réussis.
2.5/6
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The Djinn (2021) :
En 1989, laissé seul un soir dans la nouvelle maison où il vit avec son père (Rob Brownstein), le jeune Dylan (Ezra Dewey), muet, asthmatique et traumatisé par le suicide de sa mère, découvre un vieux grimoire de sorcellerie dans un placard, laissé là par le précédent propriétaire, mystérieusement décédé. Rapidement, il découvre qu'en suivant un rituel précis, il peut invoquer un djinn, et que, s'il lui survit pendant une heure, le djinn exaucera son souhait le plus cher...
Un film indépendant assez bref (moins d'une heure vingt, tout compris), et reposant sur un postulat simple, permettant un quasi-huis clos avec un acteur unique : tout le film repose en effet sur l'interprétation muette du jeune Ezra Dewey, un joli numéro d'acteur, confronté à une entité protéiforme jouant sur ses peurs et ses souhaits.
Après... ça reste limité dans ses ambitions et dans sa mise en images. Le fait de restreindre tout le récit aux quatre murs d'une maison et à un jeu du chat et de la souris entre le djinn et l'enfant limite forcément l'étendue des possibilités, et à ce point de la vague rétro-80s qui balaie l'industrie outre-atlantique, je dois bien avouer que les bandes origines synthwave me lassent plus qu'autre chose.
Ça reste bien interprété (avec ses faux airs de jeune Joseph Gordon-Levitt, le petit Dewey devrait avoir une belle carrière devant lui), mais trop balisé et prévisible pour vraiment se démarquer et mériter plus que la moyenne.
3/6
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Blood Red Sky (2021) :
Jeune veuve allemande souffrant d'une maladie sanguine chronique, Nadja (Peri Baumeister) prévoit d'embarquer à bord d'un vol transatlantique pour rejoindre les USA et se faire soigner. Elle monte donc à bord d'un avion avec son fils Elias (Carl Anton Koch), mais rapidement, il apparaît que le vol est détourné par un groupe de terroristes menés par Berg (Dominic Purcell) : incapable de se contrôler, Nadja n'a alors d'autre choix que de révéler sa véritable nature...
Un long-métrage allemand produit pour Netflix, probablement sur la base d'un pitch façon "Vampires on a plane", et qui, du moins sur le plan des suceurs de sang, fonctionne plutôt bien, avec des acteurs motivés qui donnent corps à des vampires sanguinaires et sauvages.
Après... le métrage est un film Netflix, avec ce que ça comporte souvent de rythme bancal et de durée abusive (deux heures de film). Résultat, on a droit à un rythme en dents de scie, a des flashbacks pas forcément utiles, à une narration in media res, et a des flottements çà et là - rien de forcément dramatique, en soi, mais combiné à une gestion de l'espace et à des scènes d'action assez approximatives, à une caractérisation assez simpliste, ainsi qu'à un petit garçon à l'interprétation là aussi fluctuante, on se retrouve avec un long-métrage regardable... sans plus.
Les bonnes idées sont là, Purcell ne s'éternise pas, et c'est assez bien produit, mais le tout est trop inégal pour vraiment mériter plus que la moyenne.
3/6
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Rent-A-Pal (2020) :
Au début des années 90, David (Brian Landis Folkins), un quadragénaire seul et isolé vivant avec sa mère sénile (Kathleen Brady) dont il s'occupe, trouve un refuge dans les vidéos qu'il reçoit d'un service de rencontres auquel il est abonné. Jusqu'à ce qu'il mette la main sur Rent-A-Pal, une vidéo préenregistrée un peu différente qui lui promet un meilleur ami en la personne d'Andy (Wil Wheaton)... mais progressivement, Andy va prendre une place de plus en plus importante dans la vie de David, jusqu'à mettre en péril sa relation naissante avec Lisa (Amy Rutledge)...
Un thriller psychologique indépendant à la distribution limitée mais impeccable, et qui parvient à donner corps à son univers rétro-80s/90s de manière simple mais efficace.
Paradoxalement, alors que les enjeux du films sont assez cousus de fil blanc - on comprend très tôt que David va tomber sous l'influence néfaste et possessive d'Andy, qu'elle soit réelle ou imaginaire, et que le tout ne pourra se finir qu'en tragédie pour ce protagoniste - et que le rythme du film peut parfois défaillir légèrement, le métrage parvient à bien retranscrire la manière dont David se laisse consumer par cette vidéo finalement assez bénigne.
Mais voilà : que la vidéo soit réellement maléfique ou qu'elle ne soit qu'une manifestation de l'esprit malade de David, Wil Wheaton parvient, avec l'aide d'un montage déstructuré qui découpe et déforme ses interventions, à incarner un Andy toujours à la limite de la menace, une interprétation remarquable qui donne tout son intérêt au métrage, face à un Brian Landis Folkins constamment sur la corde raide.
Mieux encore : le film parvient à être ponctuellement touchant, en présentant ce protagoniste dépressif et isolé prenant soin de sa mère sénile, et coupé du reste de la société. On en vient à espérer que les choses s'arrangent pour lui, même si l'issue fatale du récit ne fait jamais aucun doute.
Une bonne surprise pas forcément dénuée de défauts, mais qui parvient à faire une forte impression tant par son style que son interprétation.
Un bon 4/6
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