Si tu me venges... (Do Revenge - 2022) :
Après avoir été humiliée par la publication en ligne d'une vidéo intime envoyée à son petit ami, le populaire Max (Austin Abrams), Drea (Camila Mendes), la reine du lycée privé Rosehill, connaît une descente aux enfers. Elle croise alors le chemin d'Eleanor (Maya Hawke), une lesbienne fraîchement arrivée au lycée contre son gré, et qui doit désormais y cotoyer la responsable d'un incident qui a ruiné ses jeunes années. Contre toute attente, les deux jeunes femmes sympathisent, et mettent au point un plan imparable : relookée, Eleanor va tout faire pour faire tomber Max et sa clique, tandis que Drea, elle, va essayer de venger Eleanor de son traumatisme...
Un teen movie Netflix de la créatrice de (feue) la série Sweet/Vicious, qui lorgne très fortement sur un hommage satirique assumé aux high school movies des années 90-2000, avec un ton très corrosif et sarcastique, des visuels ultra-marqués et saturés, et un univers très plastique et cliché.
Les influences du film sont très claires, de Mean Girls à Cruel Intentions (avec caméo de Sarah Michelle Gellar en prime), de Fatal Games à Clueless, en passant par les films de Reese Witherspoon, le tout mâtiné d'une bonne dose de L'Inconnu du Nord-Express pour le postulat de départ, le tout remis au goût du jour en mode LGBTQ-friendly pour la Gen Z.
Et c'est tout ce côté caricatural et improbable de Do Revenge qui fait son charme (ou pas) : le film est un gros cartoon aux allures de bonbon, c'est très artificiel, les costumes sont improbables, la distribution est fréquemment étrangement (ou délibérément ?) hors sujet (tous les mecs sont particulièrement fades, Camila Mendes est particulièrement antipathique), le ton est souvent trop sarcastique/ironique pour son propre bien, et la bande originale est un peu envahissante...
Mais tout cela est plutôt sympathique et amusant à regarder... du moins, jusqu'à un certain point. Le point où la satire fait place à l'émotion, aux sentiments sincères, et où le script retombe dans quelque chose de plus basique, balisé et prévisible (malgré un rebondissement de scénario qui rebat les cartes, mais ne surprend guère). Le point où l'artificialité du tout et le caractère antipathique de tout le monde (ou presque) devient un handicap plus qu'une qualité. Le point où faire une comédie satirique adolescente qui dure plus de deux heures s'avère clairement contre-productif.
Alors au final, ça se regarde assez bien et ce n'est pas désagréable, mais sur la durée, ça s'essouffle, et ça finit par lasser.
3/6
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