Suite et fin de cette mini-saison 5 de Black Mirror, mini-saison de trois épisodes diffusée sur Netflix en juin dernier.
Black Mirror 5x03 - Rachel, Jack and Ashley Too :
Superstar de la pop, Ashley O (Miley Cyrus) est lasse de cette vie creuse, et de son image intégralement contrôlée par Catherine (Susan Pourfar), sa tante. Rachel (Angourie Rice), elle, est une jeune adolescente timide, repliée sur elle-même depuis la mort de sa mère : fan d'Ashley O, elle reçoit un petit robot à l'image de la star pour son anniversaire. Mais bien vite, alors qu'Ashley O est placée dans un coma artificiel par sa tante pour empêcher sa rébellion, il s'avère que la personnalité de la popstar a été transplantée dans le robot à son image. Rachel, sa sœur Jack (Madison Davenport), et le robot vont alors tout faire pour aider la véritable Ashley O à échapper à un sort funeste...
Un épisode bancal, considéré par beaucoup comme l'un des pires depuis le début de la série... et il est facile de voir pourquoi. Le ton (globalement positif et plus léger que la norme Black Mirror), les protagonistes adolescents, le côté Amblin de l'aventure, le sens de l'humour, et la présence de Miley Cyrus dans un rôle important sont amplement suffisants pour braquer les spectateurs s'attendant à une réflexion cynique et post-moderne sur les nouvelles technologies, si possible avec une fin dépressive.
Et pourtant, si l'on met de côté des problèmes de rythme flagrants (la structure de la première moitié de l'épisode est grinçante et laborieuse), cet épisode s'avère plutôt agréable à suivre, justement parce qu'il ne se fond pas dans le moule habituel de la série.
D'un côté, le script propose un portrait désenchanté de la gloire, avec une pop-star dépressive, qui cherche à échapper à son image et à sa manager (c'est d'actualité, quand on pense à Britney Spears et au mouvement #FreeBritney). De l'autre, l'épisode dépeint le quotidien d'une adolescente renfermée, qui n'arrive pas à gérer le deuil de sa mère, et n'a d'autre amie qu'un robot commercial et formaté.
Tant Angourie Rice que Miley Cyrus incarnent très bien leurs personnages respectifs (d'autant plus simple qu'on sent une grosse part de vécu chez Cyrus), et si ce n'était pour la structure bancale de l'épisode, le parallèle serait des plus intéressants.
Le reste de la famille de Rachel, par ailleurs, ne gère pas mieux le deuil qui les a frappés, le père s'immergeant dans son projet improbable (une souris mécanique armée d'un taser, pour dératiser des habitations), et la sœur rebelle dans la musique que sa mère écoutait : c'est relativement convenu, mais c'est assez bien traité, et pas asséné lourdement, comme dans certains épisodes de Twilight Zone 2019.
Idem pour tout le propos sur les dérives de l'industrie de la musique : hologrammes, autotuning, intelligence artificielle, drogues, merchandising... rien de vraiment révolutionnaire dans cette dénonciation du milieu, mais ça reste tout à fait honorable, sans imposer sa critique sociale et politique au spectateur de manière explicite.
La seconde partie de l'épisode, façon cambriolage à l'initiative du robot débridé (très amusant d'entendre ce petit robot bien animé balancer des insultes avec la voix de Miley, comme un mini-Chucky sans le côté meurtrier), redonne alors un bon coup d'accélérateur à l'épisode, qui jusque là peinait à trouver son rythme.
Et au final, avec ses morceaux signés Trent Reznor et remixés à la sauce pop, ce 5x03 laisse une bonne impression, pour peu que l'on parvienne à se défaire de ses attentes. Plus facile à dire qu'à faire, j'en conviens...
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Après... il faut bien reconnaître que dans l'ensemble, cette mini-saison 5 est faiblarde sur le fond comme sur la forme, et que les libertés (de format, de ton, de contenu) accordées à la série depuis son arrivée sur Netflix ne se sont pas transformées en quelque chose de particulièrement probant.
Brooker aurait bien besoin de faire des coupes dans ses scripts, et de pousser le bouchon encore un peu plus loin, s'il ne veut pas décevoir son public...
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