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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Résultat pour ""the good place""

Un film, un jour (ou presque) #1473 : CYCLE SCI-FI - Le Passager n°4 (2021)

Publié le 1 Juillet 2021 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Drame, Netflix, Review, Science-Fiction, Thriller, USA, Science Fiction

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Le Passager n°4 (Stowaway - 2021) :

En mission pour Mars, l'équipage du MTS-42 (Toni Collette, Anna Kendrick, Daniel Dae Kim) découvre soudain à son bord un passager clandestin, Michael (Shamier Anderson), qui ignore totalement comment il est arrivé là. Confrontés à une réserve d'oxygène insuffisante pour les quatre passagers, les trois astronautes se trouvent alors face à un choix drastique : sacrifier cet inconnu, ou risquer la vie de tout l'équipage.

Stowaway est un long-métrage Netflix qui pose un dilemme moral percutant et pertinent à ses personnages cartésiens et scientifiques : quel choix effectuer lorsque les ressources deviennent soudain limitées et qu'il faut "sacrifier" un passager pour espérer assurer la survie du reste de l'équipage.

On aurait pu réaliser le même film dans un sous-marin, sur un bateau à la dérive, lors d'une expédition polaire... les choix sont multiples, et reposent tous sur la même question fondamentale, traitée à de multiples reprises dans la fiction (Stowaway n'est guère plus qu'une relecture "réaliste" de l'Équation de la mort, un épisode de la Quatrième Dimension adapté d'une nouvelle, elle-même inspirée d'autres récits), et opposant la logique pragmatique de la survie du plus grand nombre à la réaction émotionnelle de la valeur de toute vie.

Et le film fait tout pour embarquer le spectateur dans ce débat : mise en place prenante, réalisation et rendu visuel efficaces, acteurs compétents, et caractérisation très appuyée du passager clandestin, qui est présenté comme quelqu'un de courageux, d'intelligent, de travailleur, de sociable et de sympathique, pour mieux remuer le couteau dans la plaie lorsque vient le moment de la décision fatidique.

Le seul vrai problème, en fait, c'est que pour adhérer à la proposition du film, et pour que la suspension d'incrédulité fonctionne, il faut trouver le postulat du métrage plausible ; et c'est là que tout s'écroule, pour moi. Parce que le film choisit délibérément de botter en touche sur le pourquoi et le comment de la présence à bord de ce passager clandestin, et qu'à mes yeux, c'est là le début de l'effet domino qui fait s'effondrer tout le château de cartes Stowaway.

Car se contenter d'un "Michael est un préparateur technique qui travaillait sur la navette lorsqu'elle était sur sa rampe de lancement... et voilà, c'est tout, il s'est réveillé à bord après le décollage et l’arrimage à la station, et ne sait pas comment il est arrivé là", c'est loin d'être suffisant, surtout que cela ne semble poser de problème à personne, avec un équipage qui accepte volontiers à son bord cet inconnu sympathique.

Ça aurait pu passer si le film s'était engagé dans la direction d'un thriller, avec un 4e passager menteur et menaçant... mais non, Stowaway n'est intéressé que par son dilemme éthique, et considère que cette absence d'explications n'est pas un obstacle au bon déroulement du récit.

Sauf que bon, pas de postulat justifié, des rebondissements artificiels et forcés (l'éruption solaire qui tombe forcément pile au pire moment, sans prévenir), des personnages assez peu développés (Toni Collette est sous-exploitée), un rythme globalement pépère et sans grande tension et une résolution ultra-prévisible avec morale en voix off, à force, ça commence à faire beaucoup.

D'autant plus frustrant que ça commençait bien, avec vingt premières minutes très efficaces.

2.5/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Les bilans de Lurdo : Miss Marvel, saison 1 (2022)

Publié le 24 Juillet 2022 par Lurdo dans Action, Aventure, Comédie, Jeunesse, Review, MCU, Marvel, USA, Critiques éclair, Télévision, Disney, Les bilans de Lurdo, Romance, Drame, Histoire, Inde

Après l'efficace Moon Knight, voici une nouvelle série Marvel prenant place dans la continuité du MCU, une série qui adapte ainsi les comic-books Ms. Marvel, l'un de ces titres issus de cette période durant laquelle Marvel frôlait un peu trop le woke-washing en mettant en avant de manière maladroite des personnages issus de minorités, ou en remplaçant des personnages établis par des versions rajeunies et plus dans l'air du temps.

Les comics Ms. Marvel, cependant, sont parvenus à établir une nouvelle héroïne, assez attachante et adorée des critiques, mais dont les aventures avaient une certaine tendance à tourner un peu à vide par moments, privilégiant le quotidien de Kamala, sa famille, ses origines, etc, à l'exploitation de son potentiel superhéroïque...

Miss Marvel, saison 1 (2022) :

Lorsqu'elle enfile un bracelet offert par sa grand-mère, Kamala Khan (Iman Vellani), jeune lycéenne musulmane du New Jersey, découvre qu'elle possède des pouvoirs incroyables, et qu'elle n'est pas tout à fait humaine. Mais les Djinns, un groupe de réfugiés d'une autre dimension, veulent ces pouvoirs pour retourner chez eux... et le gouvernement voit d'un mauvais œil le chaos causé par l'apparition soudaine d'une nouvelle super-héroïne immature et incontrôlable.

Sans surprise, il en va un peu de même dans cette adaptation télévisuelle assez libre des comics, avec un récit mettant délibérément en avant le côté brown muslim girl from Jersey, plutôt que les exploits de Ms. Marvel. Sauf qu'ici, contrairement au récit papier qui pouvait se montrer inégal dans son rythme et sa gestion du tout, c'est assez judicieux : portée par une distribution très attachante, Ms. Marvel s'intéresse aux notions de famille, d'immigration, de destin, d'héritage, de communauté, enrobant cette origin story dans une esthétique et une musique parfois très bollywoodienne... et c'est plutôt rafraîchissant.

Ça ne se prend pas trop au sérieux, c'est visuellement dynamique et inventif (surtout au début de la saison, un peu moins ensuite), les personnages sont sympathiques, et il se dégage une atmosphère très Spider-man des aventures de cette adolescente "normale", vivant dans un quartier solidaire, et admirative des exploits d'autres super-héros.

Certes, le tout est un peu plus girly que les aventures de Peter Parker, et la Partition indienne teinte toute la saison, comme un traumatisme inscrit dans les gênes de toute un peuple, mais on y retrouve un même sens de la communauté, une même mise en avant du serrage de coudes, et un même ton ludique et sincère qui rendent ces six épisodes très agréables à suivre.

Les origines de Kamala, d'ailleurs, sont réinventées d'une manière assez cohérente avec le reste du MCU : sur papier une Inhumaine (sorte de mutants-bis que Marvel a un temps essayé de faire passer au premier plan pour des questions de droits), Kamala est ici présentée comme la descendante de "Djinns", un surnom donné à des êtres venus d'une autre réalité (et tentant de provoquer une incursion fusion des deux univers). Une manière intéressante de lier le personnage au multivers actuellement développé par le MCU... mais aussi, grâce à un rebondissement de dernière minute dans le final, de faire de Kamala la première mutante, au sens strict du terme (avec thème musical de la série animée X-men en prime).

Une réécriture intrigante et inattendue, mais qui fonctionne, tout comme cette réinvention des pouvoirs de Kamala, qui passent de simili-Mr Fantastic à simili-Green Lantern, sans perdre pour autant leurs fondamentaux.

Malheureusement, tout cela se marie aussi aux antagonistes de la saison, les Clandestins/Djinns, probablement l'un des aspects les moins convaincants de cette première année : motivations basiques, pouvoirs mal définis, affrontement final un peu bâclé et résolution approximative, la sous-intrigue des Clandestins est un vrai point faible de cette saison, un peu comme si la production ne s'y intéressait pas plus que ça au delà de leur résonance thématique de "réfugiés loin de leur terre d'origine", privilégiant le reste de la vie de Kamala, et notamment tout son environnement ethnique, historique et religieux.

Autrement dit, le côté superhéroïque de la série est donc un peu faiblard en comparaison du reste... Soit l'un des problèmes qu'avait déjà le comic-book, comme je le disais au début, et qui se retrouve ici dans ce portage télévisuel.

Pas assez pour vraiment tirer vers le bas cette première saison agréable, mais tout de même à améliorer pour la suite. Car oui, il y aura forcément une suite, qu'elle soit sur le petit écran, ou sur le grand (comme l'entend la scène de post-générique).

(bilan Marvel/DC mis à jour !)

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Les bilans de Lurdo : Hawkeye, saison 1 (2021)

Publié le 16 Janvier 2022 par Lurdo dans Action, Christmas, Comédie, Critiques éclair, Drame, Les bilans de Lurdo, MCU, Marvel, Noël, Review, Télévision, USA, Disney

Le MCU continue son petit bonhomme de chemin avec ces 6 épisodes de 50 minutes diffusés en fin d'année dernière, et consacrés au personnage d'Hawkeye, dans un programme librement adapté des comic-books d'Aja et de Fraction, qui ont redonné un coup de fouet au personnage à leur publication, en 2012.

Hawkeye, saison 1 (2021) :

Parce que son alter-égo, le Ronin, refait surface à New York au moment des fêtes de Noël, Clint Barton (Jeremy Renner) est contraint de couper court à ses vacances en famille, pour aider la jeune Kate Bishop (Hailee Steinfeld), archère prodige de bonne famille, à se tirer d'une sombre histoire mêlant sa mère, la pègre russe, Yelena Belova (Florence Pugh) et un certain Caïd (Vincent D'Onofrio)...

Une série en six épisodes ma foi plutôt sympathiques et réussis, bénéficiant fortement de l'ambiance de Noël dans lequel baigne le programme (au point de ressembler parfois à du Shane Black) et de son format relativement court et direct.

Sans oublier l'excellente alchimie entre ses deux protagonistes : Renner, fatigué et "trop vieux pour ces conneries", Steinfeld, juste et impliquée - de quoi former un duo improbable et dynamique, surtout face à un gang d'incapables russes.

Hawkeye (la série) parvient ainsi à servir d'origin story à Kate Bishop, de manière assez convaincante, mais aussi à développer Hawkeye (le personnage), et à lui donner une épaisseur et une humanité trop souvent absente des films Avengers : sa surdité, son statut d'Avenger humain et sans pouvoirs, son stress post-traumatique, sa relation avec Natasha, son mariage, sa famille, autant de facettes du personnage que la série se permet d'aborder de manière plus ou moins approfondie, mais suffisamment, en tout cas, pour que le tout soit intéressant.

À côté de cela, Hawkeye réintroduit aussi Yelena, la sœur de Black Widow, dans le MCU, après son apparition dans le film du même nom : une présence pas forcément indispensable (on aurait pu garder cela pour une saison 2 de la série), mais qui fonctionne néanmoins, avec des échanges Yelena/Kate plutôt amusants et prometteurs, et un retour sur son sort pendant les 5 ans du Blip.

Autre élément un peu inégal : Echo (Alaqua Cox), la criminelle sourde qui dirige le gang russe. Un élément qui s'intègre bon gré mal gré au reste du récit, et qui ne convainc pas forcément sur la viabilité d'une série consacrée au personnage, pourtant déjà annoncée (cela dit, je parie que cette série Echo sera en réalité un Daredevil : Echo qui ramènera Daredevil et Fisk sur le devant de la scène).

Et puis il y a Wilson Fisk, qui fait ici son grand retour, fidèle au comic-book, plus qu'à la série Daredevil (en même temps, multivers, tout ça) : ça fait plaisir de revoir D'Onofrio et son physique de tank indestructible, en attendant de voir ce que le MCU va en faire sur le long-terme.

Non, le seul véritable point négatif qui m'ait un peu gêné, dans tout ça, c'est la mise en images de l'action. Je n'ai pas prêté attention au générique (donc je ne sais pas si c'est dû à la réalisation de première/seconde équipe ou au montage), mais dès le premier épisode, j'ai été gêné par le montage et la réalisation des scènes d'action : trop brouillons, trop approximatifs, c'est le point qui m'a paru le plus faible dans ce projet.

Pas au point d'être rédhibitoire, mais suffisamment pour tirer un peu le tout vers le bas, et empêcher la série de se placer au sommet de mon classement des séries du MCU : Hawkeye devra se contenter de la deuxième position.

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Un film, un jour (ou presque) #1759 - QUINZAINE SAINT VALENTIN : Une vie ou l'autre (2022)

Publié le 3 Février 2023 par Lurdo dans Comédie, Drame, Romance, USA, Netflix, Critiques éclair, Review, Cinéma, St Valentin

Pendant deux semaines, à l'occasion de la Saint Valentin, place aux grands sentiments et à la séduction, avec des critiques quotidiennes de films romantiques...

Une vie ou l'autre (Look Both Ways - 2022) :

Étudiante texane passionnée de dessin, Natalie (Lili Reinhart) a intégralement planifié les cinq prochaines années de sa vie et de sa carrière dans l'animation, mais une aventure d'un soir avec Gabe (Danny Ramirez), son meilleur ami, change tout, alors qu'elle soupçonne soudain être enceinte. Et tandis qu'elle attend le résultat de son premier test de grossesse, elle s'imagine deux existences : la première en mère célibataire vivant avec ses parents et délaissant ses ambitions professionnelles, l'autre en tant qu'animatrice à Los Angeles, avec sa meilleure amie Cara (Aisha Dee), et son nouveau collègue, le séduisant Jake (David Corenswet)...

Mouais. Une comédie semi-romantique Netflix qui lorgne fortement sur Pile ou Face (1998) et sur Et si on le gardait ? (1988), présentant ainsi deux réalités parallèles dépendant d'un choix tout sauf innocent en ces temps de recul des droits en matière de l'avortement aux USA : garder ou pas un bébé non dési- ah, mais on me fait signe que ce n'est pas du tout le sujet du film, qui botte honteusement en touche à ce niveau.

Visiblement, en effet, chez Netflix, on aime montrer que l'on est socialement engagé ("regardez, la meilleure copine de l'héroïne est une lesbienne afro-américaine, et le père de son enfant est latino, on est woke !"), on aime se prétendre "pro-choice" (un personnage le dit texto dans le film - "je suis pro ton choix !"), mais quand ce choix (l'avortement) n'est même pas évoqué plus de 3 secondes (et encore, il ne l'est qu'à mots couverts !), et certainement jamais envisagé sérieusement par les personnages, ça affaiblit considérablement ce message.

Un message qui se résume donc ici à "que l'on préfère sa carrière à une vie de famille épanouie, ou l'inverse, tout finit par s'arranger, il suffit de faire preuve de volonté et de ne jamais baisser les bras pour que le destin se charge de vous offrir une happy end".

Avec d'un côté une héroïne carriériste animatrice à succès et amoureuse d'un collègue tout aussi carriériste, et l'autre côté une héroïne mère de famille animatrice à succès et amoureuse du père musicien de son enfant. Deux résultats supposément équivalents, mais qui semblent tout de même un peu déséquilibrés.

La magie du cinéma, en somme, qui évacue habilement toutes les difficultés et les détails problématiques du statut de mère célibataire (argent, absence de temps libre, post-partum) en quelques lignes de dialogues, pour présenter d'un côté un parcours assez idéalisé et accéléré à son personnage principal (et de l'autre une rom-com générique et très classique). 

Le tout mâtiné de tout un propos sur l'industrie du cinéma d'animation (ça sent bizarrement le vécu), et de coïncidences bien pratiques qui font qu'au final, on finit presque par lever les yeux au ciel quand tout s'arrange à la fin. Bref, Look Both Ways apparaît comme un film ultra-consensuel, frustrant, qui évite délibérément de prendre ses spectatrices (et spectateurs) à rebrousse-poil et de sortir d'une vision fantaisiste de la réalité, et qui dure trop longtemps pour son propre bien (près de deux heures).

2.75/6 (parce que la distribution est sympathique) 

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Les bilans de Lurdo : Andor, saison 1 - suite et fin (2022)

Publié le 26 Février 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Science Fiction, Science-Fiction, Star Wars, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, USA, Disney, Review, Drame

Malgré l'enthousiasme débridé du Web et des critiques, malgré les louanges innombrables reçues par Andor au fil de sa diffusion pour son rythme lent (supposément) délibéré, son travail de worldbuilding (supposément) exceptionnel, ses personnages (supposément) détaillés et profonds, je suis resté plus ou moins indifférent à la première moitié de la saison 1 d'Andor. Place désormais aux six épisodes supplémentaires, en espérant un peu plus d'énergie, ou que sais-je encore ?

Andor, saison 1 - suite et fin (1x07-12 - 2022) :

Et si cette seconde moitié de saison pouvait être résumée en quelques mots, pour moi, ce serait bien "tout ça pour ça".

Attention, ce n'est pas mauvais en soi, mais honnêtement, l'essentiel des douze épisodes de cette première saison aurait pu être résumé en six ou huit épisodes d'une heure, et le résultat aurait probablement été le même - voire même, le programme aurait été nettement plus efficace.

Ce à quoi l'on me répondra certainement que ce rythme est voulu, que ce n'est pas une série pour les ados attardés, mais bien un drame profond et tragique aux thématiques adultes et matures, et que par conséquent, la lenteur et la fascination de Tony Gilroy pour la minutie et les détails du quotidien, ainsi que son penchant pour les monologues/discours ronflants sont un indicateur de l'intelligence du récit et de l'écriture.

Certes. Il faudra cependant m'expliquer pourquoi cette écriture si exceptionnelle semble totalement incapable de rendre intéressant ou de caractériser un tant soit peu la moitié de ses personnages - c'est quand même un comble qu'Andy Serkis, en deux épisodes et demi, soit plus intéressant et intrigant que Mon Mothma, ses problèmes familiaux, ses magouilles politiques, financières et résistantes. Pourquoi aussi Andor lui-même reste toujours falot et semi-transparent malgré douze épisodes et un film lui étant consacrés. Ou encore pourquoi, dans son désir d'aborder de grandes thématiques sociétales et historiques et de présenter l'univers Star Wars sous un angle de nuances de gris (ouhlàlà, la Rebellion n'est pas composée que de gentils, tout n'est pas tout blanc ou tout noir, comme c'est audacieux) pas si original ou inédit que ça, Andor finit par ressembler à un drama historique de la BBC sur la résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale, vaguement maquillé pour coller à l'univers Star Wars (et encore... un univers Star Wars étrangement dépourvu d'extraterrestres...).

Une saison 1 assez frustrante, donc, en ce qui me concerne, trop intéressée par des personnages secondaires insipides, clichés et inaboutis (Syril et sa mère clichée, Bix), par des digressions répétitives et superflues (Mon Mothma, les caméos de Saw Guerrera), et par des mini-arcs à l'intérêt très inégal : le passage en prison était sympathique, le reste, nettement moins.

Certes, il y a un peu d'action çà et là, et elle est efficace, mais très/trop rare. Et là où la majorité des critiques semble avoir perçu une tension incroyable et une caractérisation approfondie, je n'ai perçu qu'une monotonie redondante, et des personnages pour la plupart génériques (Luthen se démarque, la mère de Andor aussi, mais ça tient plus aux interprètes qu'à autre chose).

Je ne sais pas si c'est mon esprit de contradiction qui me fait réagir comme ça, ou si c'est plutôt parce que j'ai découvert la série en étant nettement détaché de la hype générale (et de l'atmosphère manichéenne du Web, où tout est soit "la meilleure série du monde et de tous les temps", soit "la pire merde jamais produite"), mais le fait est que je suis largement resté sur ma faim devant Andor.

Pas parce que je voulais des Jedi, des chasseurs de prime ou des batailles spatiales débridées, non. Mais simplement parce que "comment l'un des personnages les plus transparents et insipides de la franchise Star Wars s'est radicalisé un peu malgré lui pour devenir un rebelle", ça n'est tout simplement pas suffisamment intéressant à mes yeux pour tenir 12 épisodes, surtout avec la forme choisie par Gilroy.

Mais j'ai bien conscience que je suis dans la minorité, et je ne cherche donc à convaincre personne.

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Un film, un jour (ou presque) #1797 : Enola Holmes 2 (2022)

Publié le 21 Mars 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Histoire, Policier, Thriller, USA, UK, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Enola Holmes 2 (2022) :

Bien décidée à s'établir à son propre compte, Enola Holmes (Millie Bobby Brown) peine à s'imposer dans une société victorienne sexiste et paternaliste. Jusqu'à ce qu'une fillette vienne la trouver, pour lui demander de l'aider à retrouver sa sœur adoptive, Sarah Chapman (Hannah Dodd), disparue récemment de l'usine d'allumettes où elles travaillaient... De quoi lancer Enola dans une enquête improbable qui va l'amener à croiser le chemin de son grand-frère Sherlock (Henry Cavill).

*soupir*

Ça commençait bien, pourtant.

Dans sa première moitié, cette suite du premier Enola Holmes parvient en effet à séduire, avec son rythme, son ton décomplexé, son énergie, ses interprètes toujours impeccables, bref, tout ce qui faisait le charme du film original... et puis à mi-parcours, premier coup de mou, avec l'arrestation d'Enola, son passage-éclair en prison, son évasion, le caméo d'Helena Bonham Carter, une scène de bagarre où Enola, sa mère et leur consœur mettent à l'amende tout un troupeau de policiers bovins (parce que girl power, tout ça)...

Le scénario commence un peu à crachoter, et rapidement, c'est tout le film qui commence à sérieusement se déliter, perdant progressivement en intérêt au fil des déductions laborieusement expliquées et de la romance adolescente d'Enola avec son Lord toujours aussi transparent. Ce qui n'aide pas, honnêtement, c'est que le film lie les deux enquêtes (de Sherlock et d'Enola) à Moriarty, le célèbre génie du crime antagoniste de Sherlock chez Doyle. Pas forcément une surprise pour le spectateur avisé qui aura compris, dès que Sherlock explique être bredouille face à un criminel génial qu'il ne parvient pas à identifier, que l'on va (encore) avoir droit à cet antagoniste...

Là où ça se complique, c'est quand, au terme d'une dernière ligne droite pleine d'action mais un peu brouillonne, l'identité de Moriarty est révélée. Un Moriarty qui ne surprend pas, à nouveau, puisque son interprète avait (peu) subtilement disparu du film depuis une demi-heure, et qu'il n'y avait personne d'autre dans le film pouvant jouer Moriarty, surtout dans un métrage où les femmes Holmes sont plus hautes en couleur que Sherlock.

Car oui, Moriarty est ici une femme. Et Netflix oblige, c'est une femme noire, en colère, opprimée par une société corrompue, patriarcale et misogyne, et qui s'est rebellée en se tournant vers le crime et en détournant de l'argent mal acquis. Une relecture bancale du personnage, dont le scénario ne sait pas vraiment s'il faut le diaboliser parce que c'est une criminelle, ou le placer comme victime des injustices sociales de son époque, parce que c'est une double minorité.

En soi, cette réinvention de Moriarty aurait pu fonctionner, si elle avait été mieux écrite, et ne semblait pas le produit d'un algorithme Netflix tentant de cocher toutes les cases de la diversité à l'Américaine (idem pour John Watson, qui apparaît dans une scène pré-crédits, et qui lui aussi est noir). Mais là, comme point d'orgue d'un film allant en s'affaiblissant, c'est un peu comme la cerise sur le gâteau d'un récit bordélique, qui tente de présenter une Enola s'imposant comme héroïne à part entière, mais ne parvient pas à s'empêcher d'utiliser encore et encore son Sherlock, parce que Henry Cavill.

À mi-film, je trouvais que ce deuxième volet était plus réussi que le premier ; à la fin du métrage, c'était tout l'inverse...

3.25/6 

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Un film, un jour (ou presque) #1802 : Glass Onion - Une histoire à couteaux tirés (2022)

Publié le 28 Mars 2023 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Cinéma, Netflix, Thriller, Policier, USA, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Glass Onion - Une histoire à couteaux tirés (Glass Onion : A Knives Out Mystery - 2022) :

Invité en même temps que diverses personnalités (Dave Bautista, Kathryn Hahn, Janelle Monae, Leslie Odom Jr., Kate Hudson, Jessica Henwick, Madelyn Cline) sur l'île privée de Miles Bron (Edward Norton), un milliardaire de la tech, Benoit Blanc (Daniel Craig) se retrouve pris dans la tourmente d'un meurtre et d'une histoire de vengeance...

Disrupteur, visionnaire, casseur de codes, inventif, intelligent, génial, original, talentueux, impertinent, innovant, subversif, prend les attentes à contre-pied et chamboule toute son industrie... est-ce que je parle de la manière dont le personnage de Miles Bron est présenté dans le film, ou de celle dont Rian Johnson est décrit par la presse et autres critiques Web ?

Difficile de faire la différence, tant une énorme partie du succès des deux hommes tient aux apparences, au style et à l'esbrouffe. C'est ainsi que, depuis son Star Wars, Johnson est présenté comme un véritable auteur, un artiste malin et n'hésitant à déjouer les attentes du spectateur... et ici aussi, ça a été le cas, avec ce Glass Onion qui tient presque plus de la satire et de la parodie décomplexée du genre du murder mystery, que d'un film solide et bien construit.

Il y a du mérite, pourtant, à déconstruire un genre/une œuvre, à en exposer les rouages, à s'en moquer, pour tenter de lui donner un coup de frais. Sauf que, comme pour son Star Wars, et comme pour le premier Knives Out, Rian Johnson est bien meilleur dans la déconstruction que dans la reconstruction.

La première moitié de ce Glass Onion n'est ainsi pas un murder mystery, bien qu'il en ait tous les atours et la mise en place : lorsqu'on arrive à la moitié, Rian Johnson pouffe dans son coin, et nous montre, au travers d'un long tunnel de dialogue, que tout, jusque là, n'était qu'illusion (pas forcément surprenant, tout ce qui concerne Andy), crtiique sociale facile, et que le véritable whodunit commence maintenant.

Un whodunit problématique, car le spectateur n'est que trop peu emmené dans l'enquête de Blanc : oui, Daniel Craig s'amuse, mais les nombreuses règles du whodunit, qui assurent que le spectateur ne ressorte pas frustré de son expérience, sont fréquemment ignorées et trahies par Johnson, pour le simple plaisir de s'en moquer, d'en jouer, ou de présenter un Blanc à l'intellect encore plus développé que celui de Sherlock.

D'autant que la deuxième heure du film n'est en vérité qu'une succession chaotique de rebondissements et de flashbacks, avec pour seul objectif d'aboutir à une conclusion dont tout spectateur un peu méfiant se doutait depuis le début...

Je ne vais pas développer plus avant : j'ai été frustré par le métrage, par son écriture, par son ton, quand bien même je reconnaîtrais sa bonne facture technique, musicale, et sa distribution. Mais une nouvelle fois, ça me laisse l'impression d'un film qui se pense plus malin, subtil et subversif qu'il ne l'est réellement, ce qui m'agace plus que de mesure.

3/6 (c'est toujours mieux que les Poirot de Kenneth Branagh, cela dit) 

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Halloween Oktorrorfest 2021 - 25 - Candyman (2021)

Publié le 27 Octobre 2021 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Halloween, Horreur, Oktorrorfest, Review, Thriller, USA

Chez les Téléphages Anonymes, de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...

Candyman (2021) :

Victime de leur terrible réputation, le quartier de Cabrini-Green et ses HLM, à Chicago, ont été rasés et gentrifiés, accueillant désormais artistes et bobos en tous genres en lieu et place de familles afro-américaines défavorisées. Peintre en panne d'inspiration, Anthony (Yahya Abdul-Mateen II) entend alors parler de la légende urbaine du Candyman, symbole vengeur de l'oppression blanche sur le peuple noir, qui aurait traumatisé le quartier des décennies plus tôt : revigoré, l'artiste reprend alors son travail, alors même que son corps se transforme progressivement, et qu'autour de lui, des meurtres sanglants se produisent...

Ouhlà que j'avais peur, avant de lancer ce film : encore une production Jordan Peele (incapable de faire un film ou une série sans la transformer en plaidoyer militant, pataud et maladroit de justice sociale) et encore un remake d'un film semi-culte (je ne suis pas le plus grand fan de l'original, qui avait cependant pour lui une bande originale de Philip Glass et un Tony Todd impérial), bref, de quoi être méfiant, et s'attendre à un métrage balourd insistant lourdement sur l'opposition blanc/noir, sur les différences de classe, sur la violence et le racisme, les préjugés, etc.

Et c'est effectivement un peu le cas, entre cette description de la violence policière ambiante, ces dialogues maladroits et didactiques, une certaine prétention artistique de ces personnages (la critique caucasienne qui ne s'intéresse à l'art afro-américain qu'à partir du moment où il est imprégné de souffrance et de douleur, c'est du discours vis à vis des critiques du niveau de Shyamalan dans la Jeune fille de l'eau *soupir*) et cette réécriture du mythe du Candyman, pour lui donner de multiples visages, et en faire l'incarnation de l'âme noire opprimée, de la violence aveugle générée par le racisme systémique et sociétal américain, blablabla.

Mais les problèmes de race sont, pour une fois, logiques et pertinents, car présents depuis le début de la franchise ; certes, ils sont toujours traités maladroitement, comme souvent dans les films produits par Peele, mais ils font sens, et permettent de ramener le mythe du Candyman à la vie de manière plus ou moins intéressante.

Et puis j'avoue, avec 90 minutes au compteur, pas le temps de trop s'ennuyer avec ce film, qui se permet quelques jolis interludes en ombres chinoises/marionnettes, et se lie directement (bien qu'à nouveau assez maladroitement) au film de 1992.

Assez agréablement surpris, en somme, sans être totalement convaincu.

C'est bien interprété (Yahya Abdul-Mateen II est un peu sous-exploité, cela dit... comme la majorité de la distribution, en fait), l'ambiance est plutôt pesante et efficace, la réalisation travaillée (beaucoup de jeux de miroirs) et les quelques meurtres sanglants (même si l'on sent que faire un slasher de base n'intéressait clairement pas la production), mais l'écriture bancale sacrifie la peur et la tension au propos social, et tire un peu le tout vers le bas, en produisant in fine un film probablement trop ambitieux et pas assez maîtrisé pour son propre bien.

Mais je m'attendais à bien pire.

3.75/6

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Les bilans de Lurdo : SEMAINE SWASHBUCKLING - Jack, le vengeur masqué - Intégrale : saison 1 et 2 (2000)

Publié le 29 Août 2021 par Lurdo dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Histoire, Les bilans de Lurdo, Review, Romance, Science-Fiction, Télévision, USA, Science Fiction

Au programme : pendant une semaine, des pirates, de l'aventure, et de la chasse au trésor !

Il y a bien longtemps, de 1994 à 2001, Universal produisait l'Action Pack, un bloc de deux heures de séries conçues par Renaissance Pictures (le studio de Sam Raimi et de Rob Tapert) vendu pour une diffusion en syndication - au programme, Hercule, Xena, TekWar, Cleopatra 2525... et Jack of All Trades, une série historico-comique en deux saisons (pour 22 épisodes d'une vingtaine de minutes environ) qui revisitait les récits de cape et d'épée (et le Zorro de Disney) de manière rigolarde, avec Bruce Campbell dans le rôle titre...

Jack, le vengeur masqué - Intégrale : saison 1 et 2 (Jack of All Trades, season 1 & 2 - 2000) :

À la fin du XIXe siècle, l'agent Jack Stiles (Bruce Campbell) est envoyé sur l'île française de Pulau-Pulau par le Président Jefferson pour y défendre les intérêts américains. Sur place, il rencontre la belle Emilia Rothschild (Angela Dotchin), représentante de la couronne britannique, et ensemble, ils vont se battre contre de multiples menaces, notamment celle de Napoléon Bonaparte (Verne Troyer)... mais pour ce faire et protéger son anonymat, Jack va se déguiser et adopter l'identité du Daring Dragoon, un justicier masqué de légende.

Et difficile de trouver beaucoup de choses à dire sur cette série, tant elle est à la fois simple et efficace, obéissant à une formule bien rodée et joliment décomplexée : un Bruce Campbell au pic de sa Bruce Campbell-itude arrogante, graveleuse et vantarde, une Angela Dotchin charmante et pleine de répondant, du shipping impossible entre les deux protagonistes, un côté exotique assez rafraîchissant, des scènes d'action gérées par les mêmes équipes que le Hercule de Sorbo, des duels à l'épée, des accents français caricaturaux, un ton globalement déconneur et goguenard, et plein de one-liners et de clins d'œil à la petite et la grande Histoire...

À partir de là, on adhère ou pas à ce programme léger, coloré et dynamique, qui ne se prend jamais au sérieux, et qui enchaîne les versions déglinguées des personnages historiques (Verne Troyer en Napoléon sociopathe, le Marquis de Sade en mode club BDSM, Barbe-Noire qui crache du feu et lèche tout ce qui bouge, un sultan très problématique qui fait d'Emilia sa nouvelle épouse, un pseudo-Capitaine Nemo interprété par Michael Hurst de Hercule, l'Impératrice Catherine de Russie à la recherche de son étalon disparu, un Roi George totalement fou, Lewis et Clark totalement paranos...) sans le moindre complexe.

Et puis tout cela, sans même mentionner les personnages les plus récurrents, qui sont pour beaucoup dans le capital sympathie du programme : le Gouverneur Croque (Stuert Devenie), pleutre, couard, cocu, constamment humilié par son frère Napoléon, et j'en passe ; son bras droit Brogard (Stephen Papps), chef de la garde qui veut la mort du Dragoon ; et Jean-Claude, le perroquet alcoolique et fêtard qui transmet tous les messages de Jack et Emilia, et qui possède un accent français digne de Pépé le putois.

Bref, Jack le vengeur masqué est un programme très très agréable à suivre : ce n'est pas forcément très fin (on sent que Campbell était producteur exécutif du show), certains épisodes sont un ton en dessous (l'épisode de l'amnésie d'Emilia est un peu hystérique, celui de Benjamin Franklin et Barbe-Noire est saoulant), mais le format de la série, ainsi que l'alchimie indubitable entre les deux acteurs principaux en font une série rafraîchissante, pour peu que l'on accroche au second degré très prononcé du tout, et que l'on ne se prenne pas trop au sérieux...

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Les bilans de Lurdo : Jurassic World - La Colo du Crétacé, saison 1 (2020)

Publié le 7 Août 2021 par Lurdo dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Review, Science-Fiction, Thriller, Netflix, USA, Télévision, Science Fiction, Animation

Première saison de cette série d'animation Netflix canonique à l'univers des films Jurassic Park/Jurassic World, ces 8 premiers épisodes de 25 minutes, chapeautés par Colin Trevorrow en personne, s'inscrivent en parallèle du Jurassic World de 2015.

Au programme, une série jeunesse évoquant par moments un Breakfast Club avec des dinosaures, et qui ne faillit pas à la tradition d'incompétence caractérisée des employés du Parc, telle qu'illustrée dans chacun des films de la franchise...

Jurassic World - La Colo du Crétacé, saison 1 (Jurassic World : Camp Cretaceous, season 1 - 2020) :

Un groupe d'adolescents issus d'horizons divers arrive à Jurassic World pour participer à un camp de vacances unique en son genre : Darius (Paul-Mikél Williams), passionné de dinosaures, qui a gagné sa place en jouant à un jeu vidéo ; Kenji (Ryan Potter), riche et arrogant ; Brooklynn (Jenna Ortega), une YouTubeuse populaire qui filme tout le séjour ; Yazmin (Kausar Mohammed), une sportive sponsorisée par le parc ; Sammy (Raini Rodriguez), une jeune fermière enthousiaste et un peu ronde ; et Ben (Sean Giambrone), un nerd angoissé. Pour les superviser, Roxy (Jameela Jamil) et Dave (Glen Powell), deux moniteurs pas très compétents, et qui vont perdre tout contrôle lorsque le parc sombre dans le chaos...

C'est sans rien en attendre, sur la simple base de ma sympathie pour les dinosaures et pour la franchise de Spielberg, que je me suis lancé dans cette première saison animée... et bien m'en a pris, puisque le tout est somme toute plutôt sympathique.

Alors oui, les personnages font clairement simili-Breakfast Club - le gamer, l'asthmatique, la sportive, la rurale, l'ultra-connectée, le bourge - et oui, on reste dans du dessin animé pour enfants (comprendre : il y a de grosses ficelles scénaristiques, le danger reste tout relatif, et les dinosaures ont beau dévorer un ou deux personnages secondaires de passage, le spectateur ne croit jamais vraiment que les protagonistes pourraient y passer eux aussi - même si les scénaristes tentent une feinte de ce type dans le final saisonnier, et que ça fonctionne presque), mais le tout s'intègre plutôt bien au récit du film de 2015, tout en adoptant un point de vue un peu plus distant sur ses événements.

Le doublage est bon, l'animation et la direction artistique sont polarisants (on aime ou pas), les reprises des thèmes de John Williams plutôt correctes (sauf celle, synthétique, du générique de fin) et comme l'investissement en temps s'est avéré finalement assez minime, je ne regrette pas d'avoir tenté l'expérience.

Le rythme du tout est soutenu, ça fait plaisir de voir passer de multiples dinosaures en tous genres, les employés du parc sont incompétents (comme toujours dans Jurassic Park/World), et chacun des enfants a droit à un peu de développement qui lui permet d'avoir des failles et une certaine épaisseur émotionnelle, parfois directement liée aux événements qui touchent le parc ; si Sammy est là, par exemple, c'est parce que la ferme de sa famille est en banqueroute, et qu'une entreprise de biotechnologie rivale d'InGen/Masrani lui a proposé de la renflouer financièrement en échange d'informations collectées par Sammy durant son séjour dans le parc - de l'espionnage industriel par le biais d'une adolescente, en somme, pas forcément des plus réalistes et plausibles, mais qui a le mérite de toutélier un peu tout ça aux problèmes plus généraux du parc, et qui crée des moments de tension entre les membres du groupe.

D'ailleurs, on sent que c'est un scénariste éprouvé (ancien de Marvel Studios, entre autres) qui a créé et développé la série, puisque celle-ci parvient à conserver un fragile équilibre entre passages obligés de la franchise, moments plus posés et contemplatifs, action nerveuse et développement des personnages.

Ce n'est pas parfait, ça n'entrera pas forcément dans l'histoire des dessins animés pour son audace, mais pour ce qui n'est, à la base, qu'une série dérivée visant à établir une synergie entre divers produits franchisés, c'est plutôt agréable à suivre. Et puis Bumpy est adorable.

J'attends de voir si les saisons 2 et 3 confirment l'essai, maintenant que les adolescents sont pris au piège d'une île évacuée, et totalement livrés à eux-mêmes.

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Les bilans de Lurdo : Star Trek Prodigy, saison 1b (2023)

Publié le 7 Mai 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Animation, CBS, Comédie, Critiques éclair, Jeunesse, Review, Les bilans de Lurdo, Science Fiction, Science-Fiction, Star Trek, Télévision, USA, Prodigy

Décidément, je ne me ferai jamais aux diffusions hachées des séries jeunesse, et à leurs saisons découpées en deux ou quatre blocs d'épisodes : alors que je pensais avoir affaire, fin 2021, à une première saison de Star Trek Prodigy en 2 blocs de 5 épisodes, voilà que la suite de la saison 1 a débarqué en fin d'année 2022, pour dix autres épisodes...

Star Trek Prodigy, saison 1b - 1x11-20 (2023) :

Désormais à bord du Protostar et guidé par l'hologramme de Janeway, le groupe de Dal et de ses amis tente de faire honneur à l'esprit de Starfleet en aidant les planètes dans le besoin et en se rapprochant de l'espace fédéral. Ailleurs, c'est l'Amirale Janeway qui tente de retrouver le vaisseau, et son capitaine, Chakotay.

À la fin de ce que je pensais être l'intégralité de la saison 1 de Prodigy, je conservais un avis mitigé sur le programme. Positif, mais mitigé, après des débuts n'ayant de Star Trek que le nom, des personnages esthétiquement assez laids, et un mélange un peu bancal de fanservice dont le public cible n'était pas très clair.

Pourtant, une mise en avant des valeurs de Starfleet, l'unité de la bande des jeunes protagonistes et la présence de Janeway apportaient un petit plus agréable à la série, le faisant progressivement évoluer dans une direction plus Trek... qui se confirme dans cette deuxième demi-saison.

Une deuxième demi-saison qui continue de mélanger la formation de la bande de Dal à une progression de l'intrigue globale, bon gré mal gré : ici, c'est en faisant plus de place à l'enquête de Janeway et de son équipage, à bord du Dauntless, que le show trouve ses marques, et inscrit une intrigue de fond sur la durée de ces dix épisodes.

Ce n'est pas toujours d'une subtilité d'écriture confondante (on reste dans une série pour enfants, avec ses grosses ficelles bien pratiques comme le virus empêchant le Protostar de communiquer avec qui que ce soit, ou des coïncidences un peu trop faciles qui font que tout le monde se croise constamment), mais ça fonctionne globalement, et cela mène à un grand final très spectaculaire durant lequel une flotte de Starfleet est engagée dans une bataille improbable.

On peut aussi citer une visite d'un Cube Borg à l'ancienne, qui parvient à rendre un peu de menace au Collectif, un épisode façon "culte du cargo" durant lequel l'équipage rencontre un peuple s'étant modelé de manière très approximative sur Kirk, Spock et compagnie, le passage éclair d'Okona (doublé par Billy Campbell), un épisode consacré aux origines de chacun, une visite dans un holodeck qui (forcément) ne fonctionne pas bien, un échange de corps entre Dal et l'Amiral Janeway...

Il y a du bon, dans cette demi-saison, et il y a aussi du plus approximatif, comme toute cette rédemption du Diviner amnésique, le heel turn de la "Trill" de l'équipage de Janeway, ou encore la résolution un peu maladroite, avec son ellipse d'un mois qui résoud tout hors-champ.

Reste que finalement, ça fonctionne assez bien, tout ça, notamment sur le plan de l'émotion et du capital-sympathie de tout ce petit monde. Cela n'enlève pas les problèmes de public visé, de décisions créatives discutables (je ne suis pas du tout fan de l'évolution de Murf) ou de fanservice abusif, mais ça les atténue suffisamment pour que de "mitigé positif", je passe à un avis "positif". En attendant la suite...

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Les bilans de Lurdo - Christmas Yulefest 2021 - Lutins, saison 1 (2021)

Publié le 2 Janvier 2022 par Lurdo dans Aventure, Christmas, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Horreur, Les bilans de Lurdo, Netflix, Noël, Review, Thriller, Yulefest, Danemark

Noël est derrière nous, 2022 est là, mais chez les Téléphages Anonymes, le marathon festif de la Christmas Yulefest continue jusque début janvier...

Lutins, saison 1 (Nisser, season 1 - 2021) :

Pour Noël, une famille citadine composée de Josefine (Sonja Steen), de son frère Kasper (Milo Campanale), et ses parents Mads (Peder Thomas Pedersen) et Charlotte (Lila Nobel) part pour une île danoise reculée. Rapidement, cependant, ils découvrent qu'une clôture électrique sépare les habitants de l'île d'un peuple de lutins carnivores dangereux... et que Josefine, en recueillant un bébé lutin blessé et en l'emmenant en secret, vient de déclencher la colère des habitants de la forêt.

J'ai envie de dire : encore une série Netflix, et encore une production sous-développée, avec ce programme de six épisodes qui ressemble fortement à un script de long-métrage (tout compris, ces six épisodes n'atteignent même pas les 2 heures) découpé de manière inutile pour produire une série de Noël.

Et si à la limite le produit fini était maîtrisé et intéressant ! Mais non, pas de chance, Lutins est un creature feature qui parvient à être totalement frustrant et agaçant, par la faute de son écriture et de son interprétation. À commencer par le problème principal : tous les personnages sont antipathiques, et sont délibérément rendus stupides par le scénario, pour que ce dernier puisse avancer.

On pourrait lister tous les points problématiques, depuis les problèmes de logique basiques (la clôture électrifiée miteuse et clairement insuffisante qui protège les habitants de l'île des lutins, le fait que l'île accueille des touristes alors que les habitants n'en veulent clairement pas et que les lutins sont sanguinaires) jusqu'à la caractérisation balourde (Karen présentée comme la grande méchante de l'histoire, alors que c'est la seule qui a un semblant de jugeote et de cerveau ; les parents de Josefine et Kasper qui n'ont pas la moindre autorité et se laissent marcher sur les pieds), en passant par un récit reposant entièrement sur une jeune protagoniste insupportable et immature (elle n'en fait qu'à sa tête du début à la fin, boude lorsqu'on lui dit non, enlève un bébé lutin, décide d'en faire son animal domestique même après l'avoir vu dévorer un chat, est responsable de la mort de nombreuses personnes sur l'île, tue un lutin adulte... et n'apprend absolument rien de ses erreurs, puisque - spoilers - tout se finit bien pour elle, que sa famille s'en sort indemne, qu'elle est même félicitée par sa mère... et qu'elle repart avec le bébé lutin !), à l'interprétation très inégale (par moments, on frise l'autisme)....

Mais au final, ce qui ressort de ce Nisser, c'est que le tout est assez creux et inabouti, à l'image de la pseudo-romance de Kasper avec une jeune habitante de l'île (guère plus convaincante que Josefine dans son jeu inexpressif). En fait, c'est tellement simpliste qu'on en vient même à se demander si Nisser n'était pas un projet de film familial bricolé après son écriture pour rentrer dans un cadre Netflix plus adulte et sériel...

Bref, difficile de s'inquiéter du sort de personnages antipathiques et sous-développés, qui ne paient jamais leurs erreurs ou leurs choix (les scénaristes voient clairement la famille comme une unité attachante qui doit se ressouder dans l'adversité ; le spectateur, lui, voit plutôt une bande de têtes à claques qui arrivent sur une île, ignorent tous les avertissements et toutes les règles locales, et repartent indemnes après avoir ravagé l'équilibre millénaire qui existait sur place et tué indirectement tout une communauté) et tout aussi difficile de se ranger du côté des lutins qui (à l'image de l'ensemble du programme) sont survolés et rarement mis en valeur à l'écran.

M'enfin bon, au moins le petit lutin est mignon et visuellement réussi (on ne peut pas en dire autant des lutins adultes, joués par des personnes en costumes).

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films de Noël passés en revue sur ce blog dans le cadre de la Christmas Yulefest en cliquant directement sur ce lien (classement alphabétique), ou celui-ci (classement saisonnier)...

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Halloween Oktorrorfest 2022 - 43 - Hocus Pocus 2 (2022)

Publié le 31 Octobre 2022 par Lurdo dans Comédie, Disney, Fantastique, Horreur, Halloween, Oktorrorfest, Jeunesse, USA, Cinéma, Review, Critiques éclair

Chez les Téléphages Anonymes, de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...

Hocus Pocus 2 (2022) :

Apprentie wiccane vivant à Salem, Becca (Whitney Peak) allume, le jour de ses 16 ans, une bougie à flamme noire offerte par Gilbert (Sam Richardson), le propriétaire d'une boutique pour touristes située dans l'ancienne demeure des sœurs Sanderson. Aussitôt, les trois sorcières reviennent à la vie, bien décidées à se venger des habitants de Salem, et seules se dressent, devant elles, Becca et ses deux amies Izzy (Belissa Escobedo) et Cassie (Lilia Buckingham)...

Une suite près de trois décennies après la sortie du film original, avec la moitié de la distribution aux abonnés absents, une scénariste de sitcom et une réalisatrice de comédies romantiques et de films féminins à la barre, directement produite pour une plateforme de streaming ?

Je mentirais en disant que mes attentes envers Hocus Pocus 2 étaient très élevées, surtout après avoir revu l'original quelques jours plus tôt. Et puis, encouragé par quelques critiques américaines ultra-enthousiastes, j'ai repris un peu d'espoir. Un espoir bien vain, à vrai dire, puisque très rapidement, il s'est avéré que ce Hocus Pocus 2, franchement décevant, est un pur produit de son époque.

Autrement dit, on reprend directement les grandes lignes et la structure de l'original, on double la dose de certains éléments du premier film et on fait du fanservice (plus de Billy, deux chansons), on pousse le curseur de la diversité au maximum pour tenter de compenser un film original très caucasien, on place quelques commentaires sociaux sur la patriarchie et la sororité, on filme le tout de manière plus sobre, et on rajoute de la nuance et de la "profondeur" aux antagonistes au travers d'une origin story inutile.

Le problème, c'est qu'aucun de ces éléments ne s'avère probant, au final : le film est mal rythmé (gros coup de mou dans la dernière ligne droite, qui tente de faire dans l'émotion), les chansons sont hors-sujet (la première, dans les bois, ne rime à rien, et la deuxième n'a même pas la justification logique des sorcières qui viennent d'entendre la mélodie originale sur scène) et mal mixées, le fanservice tourne à vide (le chat inutile, Billy qui fait de la figuration, et mention spéciale aux deux jeunes qui regardent le film de 1993 à la télévision et aux deux autres jeunes déguisés comme les Marshall - une touche méta qui n'a aucun sens) ; le trio d'héroïnes n'a pas la moindre présence ou personnalité, mais peu importe, les quotas ethniques sont remplis (assez typique de certaines productions actuelles, qui semblent penser que l'ethnicité des personnages remplace leur développement) ; la réalisation est quelconque (ponctuellement, il y a des plans débullés aléatoires, on ne sait pas trop pourquoi) et la photographie très terne ; et puis il y a toute cette origin story, donc, et ce grand final en mode émotion, qui tombe totalement a plat et affadit considérablement les sœurs Sanderson, en en faisant des victimes de la société patriarcale, blablabla.

Mais pire que tout, je crois, pire que ces adolescentes génériques, transparentes et interchangeables façon reboot de Charmed ou de Dangereuse Alliance, et pire que ce récit plat au possible, c'est vraiment le manque de fun du métrage qui pose problème.

L'original était fun, kitsch et décomplexé, il avait conscience de son excentricité et ne se prenait pas au sérieux. Cette suite, comme Bette Midler, Sarah Jessica Parker et Kathy Najimy, tente de retrouver cette énergie d'antan, mais se contente de la copier de manière assez artificielle, en la lissant, en la formatant et en la rendant plus "actuelle".

Raté, cela ne fait que sembler particulièrement creux et calculé, un peu à l'image des trois drag queens sur scène pendant le concours de sosies : ça ressemble à une pâle copie caricaturale de l'original tout en brossant certaines communautés dans le sens du poil (historiquement, le kitsch de Hocus Pocus a toujours beaucoup plu à la communauté gay et à la scène drag), histoire de paraître plus moderne et à la page... mais ça ne fait pas illusion.

2/6

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Les bilans de Lurdo : Saturday Morning All Star Hits! - saison 1 (2021)

Publié le 21 Mai 2022 par Lurdo dans Animation, Anthologie, Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Netflix, USA

Huit épisodes d'une vingtaine de minutes au programme de cette série conçue par Kyle Mooney, produite par Lorne Michaels, et qui évoque énormément les sketches décalés et parfois malaisants de Mooney pour le Saturnay Night Live de Lorne... des concepts un peu bizarres, souvent dépressifs, et qui ici sont développés sur plus de quatre heures, pour le meilleur et pour le pire...

Saturday Morning All Star Hits! - saison 1 (2021) :

Le destin de Skip (Kyle Mooney) et Treybor (Kyle Mooney), frères jumeaux animateurs d'une émission de cartoons pour enfants, le Saturday Morning All Star Hits !, alors même qu'ils sont confrontés au succès, à la jalousie... et à un meurtre.

C'est probablement ce qui saute tout de suite aux yeux : avec ses perruques approximatives et l'omniprésence de Mooney à l'écran, SMASH! donne vraiment l'impression d'être une suite d'idées de sketches proposées par Mooney au SNL, et refusées pour des raisons diverses et variées.

Une suite de sketches qui n'est pas sans évoquer l'étrangeté d'autres courts-métrages, ceux diffusés sur Adult Swim : en mêlant les formats et les supports (dessin animé, émission tv, flash info, publicités, bande-annonces, etc), le côté nostalgique des années 80-90, et en apportant une noirceur notable à ses visuels ultra-flashys, SMASH semble parfois lorgner sur Too Many Cooks et autres productions de ce genre.

La forme et le fond se mêlent ainsi et évoluent au gré de la saison, commençant par une émission jeunesse assez typique de la télévision américaine de l'époque : les jumeaux présentent des cartoons, ces cartoons sont très dérivatifs (une parodie de Denver le dernier dinosaure, une autre des Bisounours, une des Cosmocats), et dès le pilote, on réalise qu'un ton très particulier s'installe dans SMASH : la popularité d'un des jumeaux pèse à son frère, Randy le dinosaure est dépressif et a des problèmes de couple, les Create-A-Crittles sont un quatuor d'oursons artistes pédants fonctionnant à la drogue, les Strongimals sont des guerriers ultra-violents qui prêchent la paix... puis arrivent les ProBros, frères cadets de superstars du sport qui jalousent leurs aînés, Lil' Bruce, un dessin animé racontant l'enfance problématique d'un comique de stand-up raté (personnage issu du SNL, d'ailleurs), etc.

Bref, le show évolue rapidement sur le fond, à mesure que Skip devient une superstar, que son personnage phagocyte totalement le cartoon Strongimals, qu'il tourne un long-métrage avec Johnny Rash (l'équivalent de Johnny Depp), et que son frère devient de plus en plus amer.

En parallèle, au travers de bulletins d'information, on apprend la disparition d'un duo de jeunes acteurs (Geraldine Viswanathan, Dylan Sprouse) liés de près à Rash, et le tout dégénère bien vite, jusqu'à une conclusion absurde et improbable.

Le seul problème, en fait, c'est le format. Avec ses épisodes de plus de 25 minutes, SMASH prend largement son temps (surtout dans la première moitié de la saison), présentant des épisodes entiers de Strongimals, des Crittles et de Randy (doublés par des noms connus - Paul Rudd, Emma Stone)... ce qui, au bout d'un moment, a tendance à lasser. Le programme prend son temps, parfois trop, et la parodie n'est pas toujours suffisamment percutante ou pertinente pour mériter de s'étendre aussi longtemps sur ces cartoons, d'autant que la chute n'est pas toujours à la hauteur de la mise en place.

Probablement qu'avec des épisodes de 20 minutes, tout au plus, j'aurais mieux apprécié le programme et ses ambitions. En l'état, SMASH! m'a globalement diverti, sans jamais vraiment me passionner : il manque à mes yeux un petit quelque chose pour que le tout se défasse vraiment de son image de sketch du SNL en version longue.

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Un film, un jour (ou presque) #HS : Spécial Saint Valentin (1/2)

Publié le 14 Février 2016 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Hallmark, Comédie, Romance, St Valentin

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus... mais ce dimanche, à l'occasion de la Saint Valentin, Un film, un jour (ou presque) revient exceptionnellement pour deux hors-séries placés sous le signe de la romance !

Un Coach pour la Saint-Valentin (All Things Valentine - 2016) :

Journaliste bloggeuse pour un journal de Portland, Avery (Sarah Rafferty) est assez désabusée, et ne croit plus en l'amour. À l'approche de la St Valentin, cependant, la voilà contrainte de rédiger une rubrique romantique sous un pseudonyme, ce qui lui attire rapidement les critiques d'un internaute anonyme. Cet internaute, c'est Brendan (Sam Page), un vétérinaire récemment plaqué par sa compagne (Kimberly Sustad) après que cette dernière ait reçu de mauvais conseils de la part d'Avery. Mais lorsqu'Avery et Brendan se rencontrent sans connaître leurs pseudonymes respectifs, c'est le coup de foudre, et ils commencent à se fréquenter... tout en échangeant sans le savoir d'acerbes critiques sur le web.

Une rom-com de St Valentin made in Hallmark, diffusée fin Janvier, et qui ne convainc que moyennement.

Ce n'est pas forcément la faute du couple principal (Sam Page est toujours sympathique, et Rafferty, si elle fait un peu "Amy Adams fatiguée", reste compétente ; leur alchimie, cependant, n'est que moyenne), qui est ici développé de manière plus approfondie et sérieuse que dans bon nombre d'autres téléfilms Hallmark, mais plutôt de l'ensemble, jamais vraiment intéressant, original, rythmé ou enlevé.

Et comme en plus le métrage a clairement été tourné en automne, on se retrouve avec un produit fini assez mollasson et quelconque, qui manque de fantaisie, et dans lequel on s'intéresse plus au chiot adorable, et aux problèmes de coeur du meilleur ami du protagoniste principal, plutôt qu'à ce dernier. Ce qui est assez problématique.

2/6 + 0.25 pour le toutou = 2.25/6

Comment rencontrer l'âme soeur en 10 leçons (Dater's Handbook - 2016) :

Lorsqu'elle réalise qu'elle continue de choisir des hommes qui ne lui conviennent pas, Cassandra Barber (Meghan Markle), une publicitaire douée, cède aux conseils de sa soeur et se tourne vers le Dater's Handbook du Dr. Susie (Teryl Rothery), un livre de conseils qui préconise de cesser de chercher l'homme parfait, et de se contenter d'un homme stable et fiable. L'homme parfait et charmeur, c'est Robert (Kristoffer Polaha), qui est drôle, sympathique, et partage de nombreux points communs avec Cassandra ; l'homme stable et fiable, c'est George (Jonathan Scarfe), l'un des clients de Cassandra, avec qui elle n'a pas grand chose en commun. Entre eux deux, le coeur de Cassandra balance... et sa famille ne fait rien pour faciliter son choix.

Romance Hallmark de la Saint Valentin 2016, ce téléfilm semble bénéficier d'un budget un peu plus important que la moyenne : outre la présence de REO Speedwagon dans le script et à la béo, la réalisation est un peu plus travaillée qu'à l'habitude (effets de transition, etc), et le script semble un peu plus abouti (les deux hommes ont même des défauts !).

Non pas que cela soit un gage d'une écriture très subtile ou originale, mais le ton léger et sympathique rend le tout très regardable, aidé par un couple principal assez attachant (Markle, notamment, pétille dans ce rôle).

Bon, après, la protagoniste principale passe tout de même la moitié du film à sortir avec deux hommes en même temps (ce qui est moyen niveau éthique), elle ne se remet pas forcément en question, et Scarfe (le sosie de Spud de Angel of Christmas) hérite d'un rôle un peu ingrat, mais il ne faut pas trop en demander non plus à du Hallmark...

3/6

La Guerre des Pères (Our Family Wedding - 2010) :

De retour de la fac, Lucia (America Ferrera) et Marcus (Lance Gross) annoncent soudain leurs fiançailles à leurs parents respectifs, qui ne se sont jamais rencontrés, et qui ne pourraient pas être plus différents : fils d'un célèbre DJ radio afroaméricain (Forest Whitaker) célibataire et dragueur, Marcus n'est pas très bien accepté par l'énorme famille hispanique de Lucia, dont le père garagiste (Carlos Mencia) ne provient pas des mêmes couches sociales que la famille de Marcus. Et alors que le mariage approche, les tensions montent entre les deux clans...

Une comédie romantique et familiale générique au possible, sur laquelle il n'y a absolument rien à dire tant elle cumule les clichés éculés, notamment sur le mariage mixte, et gaspille le capital sympathie et le potentiel de sa distribution avec un script prévisible et mollasson.

2/6

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Les bilans de Lurdo : SEMAINE ANIMATION - Star Trek : Lower Decks, saison 3 - première partie (2022)

Publié le 12 Novembre 2022 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, CBS, Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Science-Fiction, Science Fiction, Star Trek, Télévision, USA, Lower Decks

Après une saison 2 ayant fait preuve d'une évolution du programme dans une bonne direction, moins hystérique et creuse, Star Trek Lower Decks revient pour une troisième saison à la diffusion entamée en août dernier, et composée, comme toujours, de 10 épisodes...

Star Trek : Lower Decks, saison 3 - première partie (2022) :

- 3x01 : Mariner et ses amis font tout leur possible pour prouver aux yeux de la loi que le Capitaine Freeman n'est pas responsable de la destruction récente de la planète Pakled...

Un épisode de reprise assez sérialisé et (relativement) sérieux, sans rien d'exceptionnel (hormis peut-être Mariner qui exprime brièvement son affection pour sa mère), qui trouve tout de même le temps de placer un gros clin d'œil à Star Trek First Contact (avec James Cromwell qui reprend son rôle, et une réutilisation de toute la musique de Goldsmith et de Magic Carpet Ride), toujours à mi-chemin entre l'hommage et le fanservice creux. Pas désagréable, sans plus.

- 3x02 : Alors que Boimler décide de dire "oui" à toutes les nouvelles opportunités se présentant à lui, ce qui fait de lui la proie d'un chasseur sanguinaire, Mariner accompagne Ransom en mission, en orbite d'une planète hédoniste...

Sans plus, à nouveau. Amusant d'entendre JG Hertzler reprendre son rôle de Martok pour une session de simili-Atmosfear, mais à part ça, la sous-intrigue de Boimler est assez prévisible, et celle de Mariner et compagnie, qui finit en mode Joe contre le volcan, fait sourire... mais ça s'arrête là.

- 3x03 : Le Cerritos et un équipage rival se partagent le nettoyage d'une colonie spatiale jonchée de rochers capables de générer des visions oniriques ou cauchemardesques...

Des personnages tous en mode ultra-jaloux et compétitif, ça peut s'avérer lassant, même si le côté "visions fantasmées" est plutôt amusant (j'avais totalement oublié que Mariner était LGBTQ), bien que sans grande imagination, et que le toutéliage global de l'intrigue fonctionne assez bien. Pour l'instant, cela dit, la saison reste relativement anecdotique.

- 3x04 : Alors que l'équipe des ingénieurs du Cerritos accompagne le Capitaine dans un spa intergalactique pour y purger son stress et sa fatigue, Mariner et compagnie traversent les bas-fonds du vaisseau pour tenter de prendre de vitesse la Delta Shift, qui a prévu de tricher à la loterie de bord, avec pour prix de nouveaux quartiers luxueux...

Encore un épisode assez basique, à vrai dire : ce n'est pas mauvais, mais ça ne cherche jamais à surprendre ou à dépasser son postulat de départ, et la résolution des deux sous-intrigues est vraiment cousue de fil blanc.

- 3x05 : Suite à un dysfonctionnement de son implant, Rutherford est victime d'un dédoublement de personnalité, avec sa moitié rebelle et hostile qui prend le contrôle de son corps...

Un peu de développement de Rutherford, pas désagréable, mais pas exécuté de manière très originale, en mode double maléfique qui se conclut par une course de navettes dans l'esprit de l'ingénieur (course d'ailleurs formellement étrangement molle). La sous-intrigue parallèle de Mariner et Boimler qui représentent Starfleet lors d'un salon de l'emploi et se disputent avec les autres stands, mouais bof.

- Bilan de mi-saison -

Pour l'instant, une saison 3 peu marquante et mémorable, et c'est bien dommage : la série se contente un peu de faire du surplace narratif, et de rester dans ses clichés habituels, avec peut-être une porte ouverte sur un développement ultérieur plus intéressant de Rutherford.

Mais jusqu'à présent, il y a un vrai manque d'enjeux, et les quelques pistes laissées çà et là (Mariner et sa constante rébellion, l'expérience subie par Rutherford, l'archéologue qui laisse ses coordonnées à Mariner, la Station 80... ) sont encore trop faibles pour vraiment convaincre.

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Mythic Quest, saison 3 (2022)

Publié le 28 Janvier 2023 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Romance, Sitcom, Télévision, USA, Apple

Une saison 1 amusante, mais très classique (à part un épisode bien précis et mémorable) ; deux épisodes spéciaux produits pendant la pandémie et plutôt agréables ; une saison 2 qui ne m'a pas vraiment convaincu dans ses choix créatifs et artistiques (mais qui a semblé convaincre le reste des spectateurs) : je suis assez curieux de voir ce que cette saison 3 de Mythic Quest nous réserve, une saison 3 en 10 épisodes diffusés depuis novembre dernier sur Apple Tv....

Mythic Quest, saison 3 (2022) :

Alors que Poppy et Ian tentent de lancer leur nouvelle entreprise, David, lui, a pris les commandes de Mythic Quest, qui ronronne doucement mais sûrement. Mais une nouvelle initiative de diversité va tout chambouler...

Après la saison 2, sur laquelle j'étais clairement à contre-courant du reste des critiques, voilà que je me retrouve assez dans les avis mitigés de la presse sur cette saison 3 : ce n'est pas désagréable, un peu inégal, et la conclusion de la saison est nettement meilleure que ses débuts.

Le problème, c'est que les sous-intrigues saisonnières sont elles-mêmes assez inégales dans leur ensemble, pas toutes aussi amusantes ou intéressantes qu'elles le devraient.

On a ici Poppy et Ian qui galèrent à trouver un thème, une vision pour leur nouveau jeu, Hera, et qui s'appuient, en parallèle, sur Dana la testeuse, qui a rejoint leur équipe et prend ses aises ; une intrigue qui a ses hauts et ses bas, qui a droit à un épisode flashback sur l'enfance des deux personnages principaux (le fameux épisode spécial présent dans chaque saison, tout à fait réussi, mais peut-être moins percutant que les épisodes similaires précédents), qui aboutit à une déclaration, et à un retour au bercail.

Là, c'est David, qui galère à gérer Mythic Quest, à faire preuve de la moindre inventivité, et à produire le long-métrage Mythic Quest mettant en vedette Joe Manganiello - une sous-intrigue Hollywoodienne un peu trop sous-exploitée, je dois dire, et laissée en plan.

Ailleurs, c'est Brad, sorti de prison, et réembauché en tant qu'homme à tout faire, mais qui manigance dans l'ombre, influençant Carole, responsable de la diversité (une sous-intrigue qui semble vraiment amuser les scénaristes, mais qui m'a laissé un peu de marbre), et Rachel la testeuse, qui finit par abandonner tout scrupule. Ou encore Jo, toujours aussi sociopathe, mais qui tente de se faire des amies.

Tout ça fonctionne plus ou moins, selon les épisodes, avec un début de saison un peu laborieux (notamment la kelleyrisation de F. Murray Abraham dans le season premiere), un épisode de Noël amusant, un huitième épisode anecdotique au possible (avec une chasse à la souris quelconque), et un final plus punchy que le reste, en miroir de l'épisode d'ouverture de la saison.

Alors certes, le message de la saison, sur le changement et l'évolution, est clair et perceptible (même si finalement, cette saison ne semble être qu'une saison de transition ramenant pas mal de personnages à un status quo), et dans l'ensemble, ça reste une série attachante et agréable, principalement grâce à sa distribution.

Mais cette saison 3 manque peut-être un peu de structure et de liant, préférant isoler ses personnages en petits groupes (ici Ian et Poppy, là la team MQ, ici une testeuse avec Brad, là une autre avec Ian/Poppy) pour tenter de développer de nouvelles relations et de nouvelles interactions, plutôt que de réellement exploiter les relations en place.

C'est un choix, certes, qui fonctionne plus ou moins selon les cas, mais reste l'impression d'une série qui, à l'instar de ses personnages, se cherche un peu, et, à trop se chercher, oublie d'être particulièrement drôle lorsqu'elle le devrait.

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SEMAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Jurassic World - La Colo du Crétacé, saison 4 (2021)

Publié le 6 Mars 2022 par Lurdo dans Action, Aventure, Animation, Comédie, Critiques éclair, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Review, Science Fiction, Science-Fiction, Thriller, Netflix, Télévision, USA

Avec sa saison 3, Camp Cretaceous semblait avoir atteint une conclusion efficace et potentiellement définitive : les jeunes protagonistes avaient quitté l'île d'Isla Nublar, avec au programme une happy end pour quasiment tout le monde, et un aboutissement efficace des diverses sous-intrigues de la série... sauf que Netflix avait clairement une autre idée en tête, puisque la série continue, pour le meilleur et pour le pire. Place donc à cette saison 4 de 11 épisodes, une saison qui ne m'a pas vraiment convaincu...

Jurassic World - La Colo du Crétacé, saison 4 (Camp Cretaceous, season 4 - 2021) :

Six mois après les événements de Jurassic World, Kenji, Yaz, Sammy, Ben, Darius et Brooklynn s'échouent sur une nouvelle île aux biomes multiples. Rapidement, ils découvrent que c'est là un centre d'expérimentations de Mantah Corp, et qu'ils vont devoir tout faire pour protéger les dinosaures qui servent de cobayes à la multinationale...

Une quatrième saison en demi-teinte, à vrai dire, après une troisième saison qui se terminait de manière plutôt satisfaisante. Il faut dire qu'entre le rythme un peu bancal, l'accent prononcé mis sur la romance naissante entre Kenji et Brooklynn, et surtout le côté ultra-technologique de la saison, le tout ressemble presque à une tentative de réorienter la série vers quelque chose de différent, de changer les enjeux, tout en gardant les bases et les personnages.

Le problème, c'est que les bases (limitées) de la série, c'est "un groupe d'ados sont perdus dans Jurassic World alors que le parc a été évacué, et ils doivent survivre aux dinosaures en liberté". Cette saison 4, à contrario, c'est "un groupe d'ados est prisonnier d'un labo ultra-sophistiqué aux biomes multiples façon holodeck de Star Trek, dans lesquels vivent quelques dinosaures, et qui sont gardés par une armés de drones volants, de chiens-robots et de lézards-cyborgs bipèdes tirant des lasers et contrôlés par un trentenaire immature qui travaille pour la grande méchante corporation rivale d'InGen/Masrani, qui tente de télécommander les dinos avec une puce pour les faire se battre".

Forcément, ça change nettement le cadre, les enjeux et le déroulement du tout : plutôt que d'être poursuivis par des dinosaures, les protagonistes sont encore et toujours traqués par les robots de Mantah, ce qui devient rapidement assez répétitif. Les détails et la plausibilité de tout ce côté technologique coincent un peu (une base secrète à la technologie digne de Star Trek, à deux encablures à peine d'Isla Nublar et du parc... mouais). Le personnage de Kash est un peu trop basique et cliché pour faire un antagoniste probant...

Et de manière générale, la saison a tendance à jouer un peu trop la carte de l'émotion facile et manipulatrice, façon "regardez, les enfants, vous les trouvez mignons, nos bébés dinos qui réagissent comme des animaux domestiques ? Et bien les méchants vont les torturer et les télécommander, avec des gros plans sur les yeux pleins de terreur des pauvres bébés. Et puis vous vous souvenez de Bumpy, le dinosaure de Ben ? Et bien on va finir un épisode en vous montrant qu'il est seul sur Isla Nublar, déprimé, et que les enfants lui manquent ! SOYEZ TRISTES, LES ENFANTS !"

Bref, une saison qui ne m'a pas vraiment convaincu : oui, les bébés dinosaures sont mignons, oui, le développement psychologique de certains des personnages est bienvenu (le PSTD de Jaz, notamment), mais dans l'ensemble, la série est partie dans une direction trop peu probante à mon goût, cette année, le Spinosaure faisait presque de la figuration, et tous ces changements n'ont pas forcément fait du bien au programme.

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Un film, un jour (ou presque) #1588 : Uncharted (2022)

Publié le 25 Février 2022 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Histoire, Romance, Review, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Uncharted (2022) :

Nathan Drake (Tom Holland), jeune arnaqueur passionné d'histoire, est recruté par Sully (Mark Wahlberg), un chasseur de trésors, pour tenter de retrouver le trésor de Magellan, perdu il y a plus de 500 ans par la Maison Moncada. Une course autour du monde s'engage alors entre Drake, Sully et Santiago Moncada (Antonio Banderas), avec pour enjeu plus de 5 milliards de dollars en or et en métaux précieux...

Soyons honnêtes : même sans avoir joué à tous les jeux de la franchise (et c'est mon cas, j'ai uniquement joué aux deux premiers), les caractéristiques principales d'Uncharted sont flagrantes. Un protagoniste baroudeur sarcastique (à la Indy) ressemblant physiquement à (et sonnant comme) Nathan Fillion, une relation ludique avec Sully, son mentor moustachu, des fusillades à gogo, des aventures aux quatre coins du globe, des puzzles à résoudre, de l'escalade, et des cascades spectaculaires et cinématographiques.

Donc forcément, quand après près de 15 ans au point mort, en development hell, cette adaptation filmique de la saga vidéoludique (confiée à trois scénaristes et au réalisateur de Venom et de Zombieland) ne garde qu'une fraction de ces points essentiels (et ne les exploite vraiment qu'à la fin du métrage), ça coince.

À commencer par le casting : j'aime beaucoup Tom Holland, il est attachant, mais il n'a absolument rien de Nathan Drake, même en version Begins - pas vraiment l'humour ou le répondant, pas le côté baroudeur, pas d'alchimie avec Sully (un Wahlberg autrefois envisagé pour le personnage titre, et ici en pilotage automatique et en débardeur pour montrer ses muscles)... au moins, à défaut d'utiliser des armes à feu (il le fait dans une scène vers la fin du film, et le métrage en profite pour placer enfin le thème musical des jeux, mais c'est très bref), il fait du parkour et de la musculation, c'est déjà ça et ça plaira aux fans de l'acteur.

Donc Drake n'est pas ultra convaincant, Sully non plus, Banderas fait de la figuration (Chloé s'en sort mieux), les fusillades sont aux abonnés absents dans le métrage, les puzzles sont assez génériques et pas très intéressants dans leur mise en image, les aventures internationales sont étrangement étriquées et claustrophobiques, et enfin, les cascades paraissent bizarrement mollassonnes : encore une fois, lorsque Tom Holland fait du parkour, c'est efficace, quand il est remplacé par des doublures numériques lors de grandes cascades défiant toutes les lois de la physique et de la plausibilité (à la Fast and Furious), ça coince - oui, c’était déjà comme ça dans les jeux, mais à l’écran, en prises de vue supposément réelles, ça ne passe pas.

Et puis je pourrais citer la musique, ici totalement insipide (merci Djawadi, une fois de plus), le rythme en dents de scie, le montage très moyen des scènes d'action, le caméo pataud de Nolan North, ou encore une cruelle absence de fun, de personnalité et d'énergie tout au long d'un métrage qui est plus près d'un Benjamin Gates 2 que d'un Indiana Jones...

2.5/6 (à peu près comme le Tomb Raider de Vikander, en fait)

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SEMAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Marvel's Hit-Monkey, saison 1 (2021)

Publié le 28 Février 2022 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Disney, Fantastique, Drame, Les bilans de Lurdo, Marvel, Review, Thriller, Télévision, USA, Hulu

Un peu à l'instar de MODOK, voici une nouvelle production Marvel Animation mise en chantier bien avant la fusion Fox/Disney, et qui, suite à la fermeture des studios Marvel TV, a été ensuite conservée par le studio de Mickey pour une diffusion sur Hulu.

Au programme, 10 épisodes d'une vingtaine de minutes, chapeautés par les réalisateurs de Blades of Glory et de Joyeux Bordel !, pour une histoire improbable de singe tueur à gages accompagné d'un fantôme très bavard...

Marvel's Hit-Monkey (2021) :

Parce que son clan a été massacré par des assassins traquant Bryce Fowler (Jason Sudeikis), un tueur à gages blessé caché au milieu des montagnes enneigées du Japon, Hit-Monkey (Fred Tatasciore), un macaque en colère, décide de se venger des yakuzas responsables de cet acte et, accompagné par le fantôme sarcastique de Fowler, qui lui fait découvrir le monde des humains, il part pour Tokyo, alors en pleine élection du nouveau Premier Ministre japonais, afin de nettoyer les rues de la ville de la pègre qui l'envahit...

N'étant pas très fans de tout ce qui est ambiance japonaise et histoires de yakuza et de pègre asiatique, j'avoue avoir entamé cette série d'animation avec une certaine méfiance, d'autant plus que j'ignorais tout de l'histoire et des personnages.

Et puis, finalement, malgré une animation parfois inégale (certains épisodes semblent un peu sommaires, d'autres sont nettement plus expérimentaux), certains personnages inutiles (du côté de la police, notamment) et un aspect finalement assez dérivatif (Kill Bill est passé par là, dans le genre hommage et références à tout cet univers), j'ai fini par me laisser séduire par cette histoire improbable de macaque tueur à gages réticent et tourmenté, accompagné d'un fantôme humain à la langue bien pendue (Archer n'est pas loin, et si la série avait été adaptée en prises de vue réelles, nul doute que Ryan Reynolds aurait eu le rôle), et qui évolue dans un Tokyo peuplé d'esprits (Yuki, le fantôme protecteur de la ville), de super-méchants (Lady Bullseye, le Silver Samuraï) et de caïds déglingués aux capacités surhumaines (Ogun, par exemple).

Une histoire qui, bizarrement, n'oublie pas de se montrer plus sensible et émouvante entre deux gerbes de sang, des scènes d'action très violentes et un humour qui fonctionne : Monkey ne se sent pas à sa place chez les humains ou chez les singes, sa relation avec Bryce devient de plus en plus compliquée, il s'éprend vaguement de la nièce du candidat aux élections, et lorsqu'il tente de renouer avec son espèce en partant dans les montagnes, il n'amène avec lui que violence et désolation.

D'ailleurs, c'est peut-être là mon seul vrai bémol en ce qui concerne cet aspect de la série : l'épisode 08, plus "émotionnel", se consacre donc au retour de Monkey chez les singes, mis en parallèle de l'origin story de Bryce, avec son enfance difficile, etc. Et ces deux sous-intrigues m'ont semblé un peu trop faciles et convenues, une manière simpliste d'expliquer les traumatismes des deux personnages - après, peut-être était-ce déjà comme ça dans les comic-books, mais bon...

(et puis il faut reconnaître que la série ne brille pas forcément par son originalité, donc ces clichés sont finalement assez logiques, je suppose)

Le reste de la série s'articule autour des différents "caïds" de la pègre, dont Monkey et Bryce remontent les échelons un par un, passant par des environnements assez variés : pas le temps de s'ennuyer, tout est plutôt bien géré, c'est dynamique et bien doublé, bref, ça marche plutôt bien, même si par moments, l'illustration musicale un peu hipster cool rétro-60s (chansons en français, etc) se marie mal avec le reste du programme.

Ça mérite un coup d'œil, donc, si on aime le genre, en regrettant tout de même que la porte ouverte sur une saison 2 ne débouchera probablement sur rien.

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Halloween Oktorrorfest 2021 - 13 - Fear Street, partie 2 : 1978 (2021)

Publié le 13 Octobre 2021 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Jeunesse, Netflix, Oktorrorfest, Review, Romance, Thriller, USA

Chez les Téléphages Anonymes, de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...

Fear Street, partie 2 : 1978 (Fear Street, part 2 : 1978 - 2021) :

En 1978, au camp de vacances Nightwing, les adolescents de Sunnyvale et de Shadyside passent un été tranquille, jusqu'à ce que l'esprit de Sarah Fier ne se réveille, et ne déclenche une nouvelle série de meurtres. Prises au milieu de cette tourmente, Cindy Berman (Emily Rudd), l'une des monitrices, et sa sœur Ziggy (Sadie Sink), rebelle et caractérielle...

On prend les mêmes et on recommence, pour une suite du premier Fear Street ayant inexplicablement reçu le même accueil critique et public que celui-ci : enthousiaste, indulgent et admiratif. Alors que les défauts sont exactement les mêmes, mais ici transposés dans les années 70, et dans un pastiche des slashers de camp de vacances à la Vendredi 13.

On a donc droit à 45 bonnes minutes d'exposition et de mise en place, assez interminables et peu passionnantes, avant que le tout ne commence à s'énerver un peu : les personnages ne sont guère plus intéressants que dans le premier film (l'écriture a cette même tendance à rendre tous les protagonistes étrangement criards et agressifs, et à forcer le trait sur leurs actions quitte à les faire paraître très caricaturales et simplistes - par ex, la mean girl qui ligote et torture l'héroïne au briquet, et les moniteurs de colonie qui s'en offusquent à peine : même dans un monde polarisé comme celui de Fear Street, ça manque de nuances), la mythologie n'est pas particulièrement approfondie, et le métrage tente une feinte inexplicable en essayant de laisse le doute sur l'identité réelle du personnage de Gillian Jacobs... sauf que ça ne fonctionne pas du tout, et que le spectateur comprend immédiatement que l'adolescente rousse au caractère bien trempé et l'adulte rousse au caractère bien trempé ne font qu'une.

Et j'ai lu ici ou là qu'une fois que le film démarrait enfin, au bout de 3/4 d'heure, ça avait le bon goût d'être un peu plus nerveux et sanglant, renvoyant directement aux meurtres assez graphiques des films de l'époque. Ce à quoi je réponds... mouais.

Parce qu'effectivement, il y a des meurtres un peu plus graphiques et tout le monde y passe... mais le tout est tellement dilué par des scènes d'exposition et de dialogues insipides entre ados génériques qu'en fait, ça traîne la patte jusqu'à la conclusion du film, un film qui se révèle finalement plus décousu, moins bien structuré, et moins intéressant que son prédécesseur.

(c'est encore plus évident après avoir vu le dernier chapitre de la trilogie, qui souligne à quel point ce second épisode ne raconte rien qui n'aurait pu être présenté dans un flashback de dix minutes)

Ajoutez à cela une mise en musique à nouveau en mode jukebox, avec une compilation des meilleurs hits des années 70 qui défile encore et encore, et une reconstitution assez peu convaincante de l'époque (à nouveau, les ados sont écrits comme des ados modernes, et il y a quelque chose qui sonne faux, visuellement - c'est plus les années 70 telles que se les imagine le public visé par cette série qu'autre chose de vraisemblable), et on se retrouve là avec ce qui est probablement le film le plus faible de cette trilogie.

Dommage, parce que c'est plutôt bien interprété.

2/6

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Halloween Oktorrorfest 2023 - 26 - Evil Dead Rise (2023)

Publié le 11 Octobre 2023 par Lurdo dans Horreur, Cinéma, Critiques éclair, Halloween, Fantastique, Oktorrorfest, USA, Nouvelle-Zélande, Review

Chez les Téléphages Anonymes, de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur... 

Evil Dead Rise (2023) : 

Lorsque leur immeuble vétuste de Los Angeles est frappé par une secousse tellurique, Danny (Morgan Davies) et ses deux sœurs Bridget (Gabrielle Echols) er Kassie (Neil Fisher) découvrent qu'autrefois, le bâtiment abritait en sous-sol une ancienne banque. Là, Danny découvre un vieux grimoire et des 33 tours, qui racontent les expériences de plusieurs religieux avec les incantations du livre. Mais il est déjà trop tard, car Danny a réveillé les forces démoniaques de l'ouvrage, et celles-ci prennent possession d'Ellie (Alyssa Sutherland), la mère des enfants. Seule Beth (Lily Sullivan), leur tante, pourra désormais les sauver...

Tout petit budget pour ce qui était initialement une suite à la franchise Evil Dead produite par le studio de Raimi et destinée aux plateformes de streaming, EDR a bénéficié d'une sortie cinéma suite à des projections tests enthousiastes et très positives ; à l'identique, une grande partie des critiques se sont emballés pour le métrage écrit et réalisé par Lee Cronin, un réalisateur irlandais assez récent dans le métier.

On se souvient cependant que le remake d'Evil Dead (2013) avait reçu un accueil très similaire de la part des festivals et des critiques, avec un résultat décevant (sans forcément être mauvais)... et sans surprise, il en va de même ici.

Evil Dead Rise a en effet beaucoup plus en commun avec ce remake ou avec un film de possession lambda qu'avec les Evil Dead de Bruce Campbell : pendant 45 minutes, le film est en effet ultra premier degré, très sérieux, frôlant l'horreur intelligente/elevated avec un semblant de propos sur la maternité, etc... C'est visuellement terne et délavé, les personnages secondaires sont à peine développés (tous les autres habitants de l'étage, notamment), et surtout, le postulat de départ est ultra-capillotracté, au point de paraître forcé au possible.

Ensuite, une fois la possession établie, ça fonctionne un peu mieux, notamment parce que les actrices se donnent à fond, et que le film est très généreux sur les litres de sang et les meurtres violents... mais bizarrement, ça s'arrête là. Le côté premier degré reste en effet très présent tout au long du métrage, ce qui crée un contraste assez violent et bancal lorsque le scénariste décide de commencer à placer maladroitement des one-liners et des éléments de la franchise originale (tronçonneuse, "come get some") dans la dernière ligne droite du film.

Soudain, on se rappelle que l'on est dans une déclinaison de la franchise Evil Dead qui passe totalement à côté de ce qui faisait le charme de celle-ci, et lorsque Cronin décide de rajouter un monstre final plus proche d'une création de Rob Bottin que d'un Deadite (sans en avoir nécessairement le budget ou le savoir faire), on finit par regarder le climax très prévisible avec une certaine indifférence paradoxale (d'autant que, je dois bien l'avouer, je n'ai pas été ultra convaincu par le mixage sonore global, par certains bruitages, ou par quelques passages de post-synchronisation approximative).

Bref, j'ai trouvé le tout un peu... moyen. C'est relativement bien tenu pour ce que ça veut accomplir, bien interprété, mais le film abandonne plein de pistes en cours de route, utilise des artifices narratifs inutiles (toute l'intro) et au final, on se dit "tout ça pour ça".

3/6 

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Les bilans de Lurdo : Solar Opposites, saison 3 (2022)

Publié le 4 Septembre 2022 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Comédie, Fantastique, Télévision, Action, Animation, Science-Fiction, Science Fiction, Hulu, USA, Aventure, Les bilans de Lurdo, Solar

Troisième saison de la série animée de Mike McMahan et Justin Roiland, après deux années et un épisode spécial Noël déjantés, mais un peu inégaux : cette fois-ci, on passe des 8 épisodes saisonniers habituels à 11, et il reste à voir si cette décision saura porter ses fruits...

Solar Opposites, saison 3 (2022) :

La saison 2 de SO peinait un peu à équilibrer les mésaventures des Solar Opposites avec le quotidien du Mur, un Mur de plus en plus présent, et dont le développement ressemblait beaucoup à une réaction des scénaristes à la popularité de cette sous-intrigue. Puisque le Mur plaisait tant aux fans en saison 1, on en avait rajouté une dose en saison 2, quitte à en faire un peu trop, et à perdre ce qui faisait le sel de ce filigrane saisonnier.

En saison 3, on continue un peu à exploiter le filon, en se centrant sur les personnages de Cherie et de Halk, qui tentent de réorganiser le Mur en un monde démocratique, et sont contraints de partir à l'aventure, dans les bas-fonds du Mur, pour tenter de réparer l'électricité défaillante. Pas forcément désagréable, tout ça, avec un passage chez les cannibales,  beaucoup de morts sanglantes, et le retour du fermier Steven (désormais avec une armée de moustiques et un plan singeant celui de Thanos)... mais honnêtement, l'équilibre humour/drame est une nouvelle fois un peu incertain, et la conclusion de tout cela assez téléphonée.

D'autant plus que les scénaristes ne se fatiguent plus trop : lorsqu'ils veulent consacrer du temps au Mur, il envoient les Opposites en road trip, souvent hors-champ, et les font revenir à la fin de l'épisode. Une grosse ficelle narrative parfois assez frustrante, d'autant que les épisodes plus "normaux" restent assez divertissants.

Après un premier épisode dans lequel Korvo se met à fondre, voilà qu'il se trouve un hobby (le modélisme ferroviaire) qui dégénère rapidement en bataille de trains géants ; ensuite, on a droit à un bottle episode prenant intégralement place dans une file d'attente ; on revisite aussi le destin de tous les autres missions galactiques Shlorpiennes, avec une narration à la Princess Bride ; on refait Daylight avec Stallone, pendant que les jeunes entrent dans la psyché de leur proviseur (pas franchement le meilleur épisode, tout ça) ; on rejoue Molly's Game dans un lycée ; on part en vacances dans un village trop parfait ; et on doit faire face à la crise d'adolescence de Pupa, façon parodie de Fog.

C'est divertissant, donc, même si ça repose un peu trop à mon goût sur les parodies systématiques de films et autres références (toute la digression parodiant les Silverhawks et les Green Lanterns, mwébof). Et la conclusion de la saison, qui voit les Solar Opposites se ranger et adopter une vie humaine médiocre et insipide pour assurer le bon développement de leur "enfant" Pupa, sera sans nul doute rebootée dès l'épisode spécial annoncé pour Halloween.

Dans l'ensemble, cependant, la saison 3 de SO est plutôt agréable à suivre, malgré son format un peu plus long. Les scénaristes ont un peu trop tendance à écouter leurs fans, et à laisser libre court à leurs impulsions (un peu comme du côté de South Park, on sent que beaucoup d'idées d'épisodes leur viennent tardivement, sur un coup de tête, parce qu'ils viennent de regarder X ou Y, tout en ingérant une substance Z), mais le tout se regarde facilement.

(reste que l'impression de regarder des sous-intrigues inutilisées de Rick et Morty reste présente, çà et là)

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Un film, un jour (ou presque) #1913 : Nimona (2023)

Publié le 21 Août 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Science Fiction, Science-Fiction, Animation, Netflix, USA, UK, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Nimona (2023) : 

Dans un monde médiéval futuriste, Ballister Boldheart (Riz Ahmed) devient le premier homme d'extraction modeste à accéder au rang de chevalier, prêt à défendre le Royaume au cas où un monstre de légende referait surface. Mais lorsqu'il est accusé d'un crime impardonnable, il devient fugitif, et reçoit l'aide de Nimona (Chloë Grace Moretz), une adolescente chaotique aux pouvoirs métamorphes étranges. Ballister tente alors de prouver son innocence, alors même que les autres chevaliers le traquent, avec à leur tête le compagnon de Ballister, Ambrosius Goldenloin (Eugene Lee Yang).

Ah, je suis bien embêté par ce Nimona, production Netflix adaptée d'une bd (du créateur transgenre et non-binaire de Lumberjanes et de She-ra et les princesses au pouvoir), sauvée de l'oubli suite à la fermeture du studio Blue Sky par Disney après son rachat, et distribuée par Annapurna Pictures, la branche cinéma du studio aussi connu pour ses jeux vidéo indépendants très côtés, et toujours bourrés de thématiques et de messages sociétaux.

Je suis bien embêté, parce que je les ai bien vues, toutes ces critiques dithyrambiques qui se sont enflammées sur le propos LGBTQ du film (les deux chevaliers gays, Nimona en tant que symbole trans, le message sur la peur de l'altérité, la lutte des classes, etc), sur la protagoniste chaotique et rebelle, sur le refus du dogme et du conservatisme, etc. 

Et je me doute bien qu'en ces temps de recherche de représentativité à tout va et de diabolisation à outrance de Disney (une tendance en ligne qui me fait toujours autant sourire, tant les personnes les plus promptes à descendre en flammes le studio sont les mêmes qui, en parallèle, s'arrachent ses produits dérivés sous une forme ou une autre - ou se font de l'argent sur son dos), Nimona fait un porte-étendard idéal et bien pratique.

Mais c'est peut-être trop facile, justement. Au point de paraître suspect et artificiel par certains aspects. Comme si le tout avait été bien pensé et marketé pour plaire à un certain public très en demande.

Je n'ai pas été très convaincu par le film, honnêtement, même si je n'ai pas grand chose à redire au métrage sur son aspect technique. Le souci, c'est que son écriture trahit clairement sa genèse difficile, et que le tout est fait sans réelle subtilité, assénant son message sur la tolérance de manière peu inspirée.

Pourtant, l'univers médiévalo-futuriste est intrigant, mais quelque chose dans la structure du film, dans son articulation, ne fonctionne pas réellement pour moi - notamment toute l'introduction/la mise en place en mode worldbuilding catapulté, qui enchaîne ensuite sur un scénario sans grande surprise.

Et puis il y a toute cette esthétique riot grrrl qui me gonfle profondément (c'était déjà le cas dans Nouvelle génération de Netflix) avec ce personnage-titre rebelle, gueulard, chaotique, avec piercings et cheveux roses, qui beugle "METAL !!!" en faisant le signe des cornes (*soupir*), un personnage que l'on est supposé trouver attachant dans son exubérance et dans son anti-conformisme (ça n'a pas fonctionné sur moi), mais qui se retrouve affublée d'un background et d'un arc narratif tout ce qu'il y a de plus classique, à la résolution télégraphiée.

Le tout baignant dans les codes musicaux et esthétiques de la punkitude féminine, qui tiennent presque désormais du cliché commercial et du raccourci facile pour exprimer une rebellion somme toute très adolescente.

Bref, je suis resté sur ma faim avec le scénario, que j'ai trouvé particulièrement maladroit dans son écriture surlignée, dans sa caractérisation sommaire, et dans ses dialogues très inégaux (j'ai facepalmé en voyant le chevalier dire à Nimona "I see you", en soi déjà un dialogue on ne peut plus périmé), et je n'ai pas vraiment accroché au cliché ambulant qu'est Nimona, donc...

Ce n'est pas mauvais, et ça a clairement trouvé son public, mais je reste très mitigé.

3/6

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Critiques éclair - Star Trek Strange New Worlds 2x10 + bilan (2023)

Publié le 19 Août 2023 par Lurdo dans Action, Aventure, Critiques éclair, Télévision, Les bilans de Lurdo, USA, Review, Drame, Science-Fiction, Science Fiction, Star Trek, CBS, Strange New Worlds

Les trois précédents épisodes de STSNW soufflaient clairement le chaud et le froid : une comédie musicale, un crossover parodique avec Lower Decks... et un épisode très noir, dans lequel M'Benga assassinait de sang froid un ambassadeur klingon criminel de guerre.

On se demande bien comment cette saison va se terminer : sur un pied dramatique, ou plus léger ?

Star Trek - Strange New Worlds, saison 2 :

- 2x10 - Hegemony : Lorsqu'une colonie humaine est attaquée par les Gorns, et que le vaisseau de la compagne de Pike appelle à l'aide, l'Enterprise s'empresse d'intervenir... mais la planète est en territoire ennemi, et pour secourir les survivants, l'équipage doit passer outre les ordres de Starfleet.

Un épisode de fin de saison nettement plus sérieux que le précédent, et qui se termine même en cliffhanger, dans la grande tradition des cliffhangers de fin de saison, comme à l'époque de Next Generation. Ici, ça marche plus ou moins bien, partiellement à cause du manque d'enjeux - de par le statut de préquelle de la série, on se doute bien qu'aucun des personnages établis n'est en réel danger, alors que les personnages inventés de toute pièce, eux, sont des red shirts en puissance - mais aussi car la série continue de faire des Gorns des pseudo-Aliens de Giger.

Ce qui permet de rendre ces lézards plus dangereux, certes, mais donne aussi trop souvent l'impression de voir une copie éhontée sans grande originalité. Cela dit, l'épisode se regardait plutôt bien, le caméo de Montgomery Scott était agréable (et pas trop forcé), tout le monde avait un moment de gloire ou deux, et c'était visuellement assez réussi. En attendant la résolution du cliffhanger... dans deux ans, à ce rythme ?

- Bilan saisonnier -

Un peu comme la saison 1 de la série, la saison 2 de Star Trek Strange New Worlds m'a semblé très sympathique, mais un peu en dents de scie : la série est plus à l'aise (notamment dans la comédie), elle est plus audacieuse, mais l'exécution n'est pas toujours à la hauteur de ces ambitions, et ça ne marche pas forcément aussi bien que ça le pourrait.

Et l'on retrouve ce problème de dosage tout au long de la saison : l'épisode de reprise assez brouillon, le troisième épisode qui tente maladroitement un voyage temporel et un toutéliage avec Khan, le traitement de M'benga et la manière dont son crime est géré, ou encore l'épisode comédie musicale - systématiquement, l'équilibre est légèrement faussé, et ça se ressent plus ou moins.

Heureusement, l'alchimie de la distribution et le capital-sympathie des acteurs font que tout passe plus ou moins bien, même dans les épisodes les plus faibles. On regrettera juste que certains choix de casting soient un peu en dessous : je pense notamment à Maria Batel, la compagne de Pike, assez transparente et clairement partie pour être red-shirtée, ou encore à Kirk qui, s'il parvient à trouver sa place, cette saison, grâce à une écriture plus favorable, est encore loin d'évoquer le célèbre Capitaine charismatique.

Mais bon, ce ne sont que quelques pinaillages : dans l'ensemble, j'ai passé un agréable moment devant cette seconde saison, mais la série mériterait cependant d'équilibrer un peu mieux à l'avenir son ratio épisodes sérieux/épisodes comiques, histoire d'éviter l'enchaînement brutal de la seconde moitié de la saison (Spock devient humain/Uhura a des hallucinations/Lower Decks/M'benga tue quelqu'un/tout le monde chante/c'est la guerre contre les Gorns).

D'un autre côté, compte tenu de la grève qui frappe actuellement le secteur audiovisuel américain... on ne peut qu'espérer que ST:SNW ait un avenir et ne soit pas annulée à l'arrache, histoire de faire des économies de derrière minute.

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