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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Lurdo : Mythic Quest - Le festin du corbeau, saison 1 (2020)

Publié le 25 Avril 2020 par Lurdo in Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Romance, Sitcom, Télévision, USA, AppleTV+, Apple

Sitcom en 9 x 25 minutes environ diffusée sur Apple Tv + et chapeautée par Rob McElhenney, Megan Ganz et Charlie Day (l'équipe derrière - et devant - It's Always Sunny in Philadelphia), Mythic Quest se veut une comédie de bureau prenant place dans un studio de développement de jeu vidéo lançant son dernier projet...

Mythic Quest - Le festin du corbeau, saison 1 (Mythic Quest : Raven's Banquet, season 1 - 2020) :

Alors que son studio est sur le point de lancer Reaven's Banquet, une extension capitale du MMO Mythic Quest, Ian Grimm (Rob McElhenney), directeur créatif excentrique et égocentrique, mène la vie dure à ses collègues : David (David Hornsby), producteur exécutif, Poppy (Charlotte Nicdao), programmatrice en chef, Brad (Danny Pudi), responsable de la monétisation, C.W. Longbottom (F. Murray Abraham), auteur de fantasy réputé responsable du scénario, Jo (Jessie Ennis), l'assistante sociopathe de David, et les testeuses, Dana et Rachel (Ashly Burch, Imani Hakim)...

Je n'avais pas été particulièrement convaincu par les premières images de la série qui avaient été présentées dans le cadre de l'E3 (il me semble), et qui laissaient présager d'un projet assez basique, une workplace comedy générique prenant place dans le monde des jeux vidéo, produite en collaboration avec Ubisoft, et avec un rendu visuel plus ou moins inégal.

Et dans les faits c'est plus ou moins le cas : comme souvent dès que Hollywood s'attaque au monde des jeux vidéo, le produit présenté à l'écran (ici, comme le MMO le plus populaire de sa génération - alors qu'honnêtement, ces temps-ci, les MMO de type World of Warcraft ont plus ou moins été remplacés dans le cœur des streamers par les Fortnite et autres shooters de type battle royale), la représentation du jeu en elle-même est assez peu convaincante et très générique. Elle n'est pas aidée, honnêtement, par l'utilisation régulière de cut-scenes des jeux Ubisoft (Assassin's Creed, For Honor, etc) en guise d'illustration, cinématiques tellement facilement identifiables (et tellement plus abouties que le rendu du jeu ou que les animations des live-streams) qu'on en vient à regretter leur inclusion.

Après, une fois cet aspect de la série mis de côté, le programme en lui-même est plutôt divertissant. Ça reste une comédie de bureau assez classique, avec ses archétypes (l'égocentrique, la sociopathe, le névrosé, la personne qui n'est pas reconnue à sa juste valeur, l'excentrique, la romance impossible, le businessman, etc), ses clichés (la romance impossible, justement, qui ici cumule en plus un gros quota de diversité bien voyant, puisque c'est une romance inavouée entre deux filles, dont une afro-américaine), ses épisodes consacrés aux thématiques en vogue dans le monde des jeux vidéo (on ne pourra pas leur reprocher de ne pas avoir fait leur travail sur le sujet, puisqu'on a le droit aux thèmes du crunch, de la syndicalisation des studios, des micro-transactions, de la misogynie des gamers, du pouvoir des streamers, la présence de l'alt-right, le doxxing, etc)...

Le tout s'avère assez sympathique à suivre, malgré quelques errances çà et là : tout ce qui a trait à Pootie Shoe, une parodie de PewDiePie, ne fonctionne pas totalement (en dépit du fait que ce soit intrinsèquement lié à l'intrigue saisonnière de l'Homme masqué, et au personnage de Grimm) ; certaines thématiques virent parfois à la leçon de morale l'espace d'une scène ou deux ; la romance et les personnages des deux testeuses ne sont pas très intéressants ; Longbottom est sous-exploité et sous-développé...

Paradoxalement, cependant, un épisode se démarque totalement du reste de la saison, tant il se trouve un bon niveau au dessus du reste : l'épisode 5, réalisé par McElhenney et écrit par sa sœur. Un épisode totalement indépendant du reste de la série, un stand-alone consacré à Jake Johnson et Cristin Milioti, deux développeurs de jeu qui se rencontrent dans les années 90, tombent amoureux, et lancent ainsi une franchise à succès.

Une histoire douce-amère à la conclusion malheureuse, une variation sur le thème de "l'argent ne fait pas le bonheur" et sur l'opposition entre art et commerce, qui parlera beaucoup aux amateurs du genre, et qui est principalement là pour apporter une motivation aux personnages habituels de la série, une résonance thématique qui ressurgit dans l'ultime épisode de la saison... Cela reste cependant un changement de ton particulièrement bienvenu, une pause agréable et plus sérieuse, très bien interprétée et dirigée.

En résumé, Mythic Quest s'avère une sitcom agréable à suivre, mais qui ne révolutionnera rien : un peu trop classique dans sa forme, dans son écriture et dans son propos, elle a cependant le mérite de présenter des personnages attachants (notamment Poppy, la protagoniste), et un univers sans les clichés habituels dont "les jeux vidéo" sont habituellement affublés dans la fiction.

La série conserve heureusement un certain potentiel : si le programme prend un peu plus de risques en saison 2 (comme avec cet épisode 5), le tout pourrait s'avérer des plus intéressants.

Sinon... *haussement d'épaules*

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