Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !
Gilmore Girls, Saison 5 :
Comme s'il y avait eu une prise de conscience à propos de la difficulté grandissante de maîtriser une multitude de personnages en même temps, l'écriture se resserre et se concentre de plus en plus sur la famille Gilmore. Certes, Paris est toujours aussi irritante, et sa relation naissante avec Doyle présage de bonnes choses pour l'avenir, tant leur couple est improbable. Oui, Lane Et Zack vont bien ensemble, et il est un peu question du groupe de temps en temps. Et Kirk est toujours aussi bizarre, mais drôle.
Il ne faut cependant pas se voiler la face : ce sont des histoires annexes, dont l'intérêt principal est de ne pas laisser en plan les autres protagonistes. Ils deviennent ainsi des accessoires et sont de plus en plus secondaires. À tel point que Jason est évacué sans autre forme de procès dans le premier épisode, alors que ce dernier est une suite directe du final de la saison précédente.
Cela pourrait être gênant, mais il faut bien admettre que le programme est chargé pour les Gilmore. Il semblerait que chez eux, la dramaturgie soit une seconde nature, et les rebondissements ne sont pas des moindres. La source de ce chaos est unique, et bien identifiée : l'ingérence d'Emily. Cela commence avec son intervention auprès de Christopher, en lui intimant presque l'ordre de faire ce qu'il faut pour être de nouveau avec sa fille, maintenant que Sherry l'a abandonné.
Elle est tellement convaincue que sa fille ne sait pas ce qu'elle fait en développant - enfin - une relation avec Luke qu'elle ne prête aucune attention aux conséquences de ses actes. Pour les autres, mais aussi pour elle, puisqu'elle s'attire les foudres de Lorelai. Alors qu'elle était la première à dire à Richard que ses actions pouvaient leur faire perdre leur fille, elle s'en charge d'elle-même en ne comprenant pas que celle-ci est indépendante et qu'elle avait coupé les ponts pour une bonne raison.
Il n'en faut pas tellement plus pour que Luke se pose des questions. Sa réaction est compréhensible : la propension de Lorelai à cacher les choses - une sorte de réflexe vis-à-vis de ses parents, qu'elle applique malheureusement à toutes les situations - ne peut que le faire douter vis-à-vis de Chris. À plusieurs reprises, elle ne lui dit pas qu'elle a vu le père de son enfant, et au vu de leur passif il est difficile pour l'homme à la casquette vissée sur le crâne d'accorder une totale confiance à sa dulcinée, et surtout d'accepter un tel poids. Pas seulement par rapport à un ex qui ne disparaîtra jamais, mais aussi parce qu'il n'est pas apprécié par Richard et Emily, qui ne le jugent pas dignes d'être avec leur fille.
Le plus désolant, finalement, c'est que leur monde est tellement à part qu'ils ne font même pas preuve de mépris : pour eux, il s'agit simplement un constat. Un sentiment d'insuffisance s'installe en lui, sans qu'il n'ose le formuler, et il le prend de plein fouet quand Dean lui explique qu'il ne peut pas offrir à Lorelai ce dont elle a besoin. Selon lui, leur combat est le même, futile et voué à l'échec.
Emily prend également de plus en plus de place dans la vie de Rory, et son voyage en Europe avec sa petite-fille est en quelque sorte l'élément déclencheur d'une transformation qui couvait. La jeune femme autrefois simple prend de plus en plus goût au luxe, au faste, et commence à se sentir à l'aise dans un monde que sa mère a rejeté. Il n'est pas innocent qu'elle s'intéresse à Logan plutôt qu'à Marty : le premier peut lui faire vivre des aventures grâce à ses ressources quasi illimitées, le second n'est qu'un énième avatar du charmant garçon avec lequel on s'ennuie.
Ironique, puisque le comportement de Logan n'est pas si lointain de celui que pouvait avoir un certain Tristan. De même, l'ancienne Rory n'aurait pas accepté le poste que lui propose Mitch, et ce pour deux raisons : elle aurait tenu à le mériter, et elle aurait trouvé futile cette tentative de se rattraper aux branches après avoir été humiliée par la famille Huntzberger.
Alors qu'elle semblait faire des progrès avec un rôle plus actif dans le journal de Yale, cette mission s'avère être un échec total. Mitch Huntzberger n'est pas un homme sympathique qui est là pour faire plaisir aux gens, et il n'hésite pas à dire ce qu'il pense sans ambages : selon lui, Rory est une très bonne assistante mais n'a pas ce qu'il faut pour être une bonne journaliste. Les propos sont durs, mais il a au moins raison sur un point : malgré tous les apports de l'éducation de Lorelai, Rory est trop gentille et ne sait pas aller au-delà ce qu'on lui demande.
Une qualité pourtant essentielle pour évoluer et se démarquer des autres. Et surtout, elle n'a pas la même force que sa mère, qui a dû faire face à l'adversité très jeune et n'a reculé devant rien pour que son rêve aboutisse. Ce revers est pour elle une catastrophe, et elle remet complètement en question son avenir.
Tous ces évènements sont rudes pour Lorelai, car la relation fusionnelle qui l'unit à sa fille bat de l'aile. Ce qu'elle a essayé de lui inculquer part petit à petit en fumée, et elle s'aperçoit que le rôle de meilleure amie qu'elle tenait tourne maintenant en sa défaveur puisqu'elle ne se fait pas entendre en tant que mère. Pourtant, alors qu'elle passe la plupart du temps pour une irresponsable immature, elle gère les hauts et les bas de sa fille de manière assez remarquable, en prenant sur elle.
Mais entre le premier rapport de Rory avec Dean encore marié ou son petit séjour en prison, elle aurait pu - et dû - mettre un cadre et faire valoir son autorité, en étant plus ferme. Derrière cela se cache la peur de perdre sa fille, qui lui échappe inexorablement au profit de ses parents. Ce sentiment est latent depuis les premières saisons : même si elle ne l'avoue pas, elle souhaiterait que sa fille s'éloigne de leur monde. Mais il est sans doute déjà trop tard pour ça.
Ce n'est pas la décision prise par Richard et Emily en fin de saison qui vient contredire ce point : après avoir pourtant assuré à Lorelai qu'ils allaient l'aider pour que Rory ne quitte pas Yale, ils la trahissent en donnant leur bénédiction à leur petite-fille, tout en l'invitant à venir vivre chez eux. C'est peut-être le point de non-retour pour Lorelai, alors qu'elle commençait à gagner le respect et la fierté de son père. Plutôt que de l'emplir de colère, c'est un affront qui l'abat totalement au point qu'elle demande à Luke de l'épouser dans la foulée. Une proposition effectuée pour d'aussi mauvaises raisons ne peut qu'entraîner des conséquences fâcheuses, et le couple pourrait vite imploser.
Il a donc beaucoup de turbulences dans cette saison, car elle exacerbe les sentiments de chacun. Se concentrer sur les personnages clés était une bonne option pour amener des situations déterminantes pour l'avenir, tout en développant des relations toujours plus complexes. Dans le même temps, le changement d'ère qui avait du mal à s'amorcer est maintenant bien en place, avec notamment un Dragon Fly opérationnel. Un lieu toutefois rapidement déserté, avec un Michel de plus en plus transparent (un gâchis, à n'en pas douter) et une Sookie encore enceinte.
Il faudra attendre encore un peu pour revoir ses engueulades en cuisine avec Jackson. La ville de Stars Hollow est aussi moins mise en avant, mais il y a encore quelques bons moments, comme quand Taylor distribue des rubans rose et bleu pour diviser la ville selon deux groupes pro-Lorelai ou pro-Luke. Il y a quand même une constante : les références à la pop-culture sont toujours aussi présentes, et sont toujours très appréciables (mentionner une intégrale Cop Rock, il fallait vraiment y penser tant cette série est un OVNI télévisuel).
En quelques mots, pour conclure : c'est un très bon cru.
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Farscape, saison 3 :
Cette troisième saison se démarque des deux précédentes en étant plus feuilletonnante, tout en donnant un coup de fouet aux loners puisque le dédoublement de Crichton est exploité à fond : l'équipage est scindé en deux groupes afin de constituer un équipage pour Moya et Talyn, et l'alternance des épisodes permet de suivre les aventures des uns et des autres.
Bien entendu, ils sont composés de telle sorte que leurs interactions provoquent des frictions, afin d'épicer un peu le tout. Sur le plan pratique, c'est également plus simple de gérer cinq personnages plutôt que dix... L'objectif de ce parti pris n'est pas uniquement d'apporter un côté ludique à la série puisque les scénaristes utilisent ce format pour approfondir la psyché de John ainsi que se relation avec Aeryn.
Mais avant que le groupe ne soit éclaté, il est encore au complet dans un premier tiers de saison déjà bien riche en évènements. Faisant directement suite à la fin de saison 2, le season premiere se déroule dans l'antre de Grunchlk. Outre l'étau qui se resserre autour de Crichton avec la présence d'un Scarran et surtout un Scorpius qui possède désormais la puce qui contient des informations sur la technologie des vortex, le plus marquant reste le sacrifice de Zhaan qui se condamne elle-même dans un futur proche, en faisant revenir Aeryn d'entre les morts.
Ce qui aurait pu passer pour un subterfuge la place en tant que protectrice de la vie de ses compagnons, et c'est sa condition qui va l'amener à les sauver une fois de plus dans le dyptique Self Inflicted Wounds.
Le niveau de spiritualité qu'elle a atteint lui permet d'effacer ses erreurs passées et la noirceur qui jadis l'a habitée, ainsi elle part en paix avec elle-même. La série perd alors un personnage aimant, et ce n'est pas sans conséquence sur le comportement de Stark, alors qu'il n'était déjà pas très stable lui qui n'était déjà pas très stable à force d'absorber une partie de l'âme et de la mémoire des personnes qu'il aide à passer dans l'au-delà.
Il finit par se mettre tout le monde à dos sur Talyn, et disparaît une fois de plus (cette fois-ci, les scénaristes pensent à l'expliquer...). Même si son traitement est chaotique, ce n'est pas forcément un mal : son âme tourmentée le rend attachant dans les scènes où il fait usage de son talent particulier, mais il peut vite être irritant quand il pète les plombs.
Il n'arrive cependant pas à la cheville de Jool, qui passe son temps à casser les pieds - et surtout les oreilles - de tout le monde. Mais comment lui en vouloir, elle qui se réveille plus de 22 ans après avoir été cryogénisée, loin de son monde et sur un vaisseau où personne ne lui facilite la tâche pour s'intégrer. Surtout pas Chiana, qui ne fait que la rabaisser.
Cette dernière a d'ailleurs couché avec Jothee pour s'éloigner de D'Argo, obligeant le fils du Luxan à quitter le vaisseau pour en apprendre plus sur les valeurs d'un peuple guerrier dont le courage, l'honneur et la loyauté sont des fondements... Ce qui laisse D'Argo esseulé, préférant passer la majeure partie de son temps à étudier le vaisseau qu'il a récupéré dans Suns and Lovers.
Les personnages de Farscape sont donc loin d'être parfaits, et font passer leurs intérêts avant celui des autres assez régulièrement (la preuve vivante de cet état de fait établi dès la première saison n'est autre que Rygel, peu avares en coups bas). Les rivalités ou divergences d'opinion qui peuvent exister donnent l'occasion aux scénaristes d'en jouer pour proposer de nouvelles situations.
Par exemple, les chamailleries incessantes de D'Argo et Crichton sont décryptées à la loupe et amènent les deux "épisodes concept" totalement délirants que sont Scratch N' Sniff - avec sa narration complètement éclatée et une réalisation qui donnent l'impression d'halluciner - et Revenging Angel, qui revisite les cartoons en étant truffé de détails hilarants.
Sur Talyn, c'est l'alliance forcée de Crichton et Crais qui est savoureuse, d'autant qu'elle permet de faire le point sur l'évolution des deux hommes. Dans le cas de l'ex-capitaine, il faut bien se rendre à l'évidence : c'est un homme désespéré, déchu d'une position importante, et qui trouve en Talyn un moyen d'expier ses péchés puisqu'il protège les Pacificateurs d'un des projets dont il était en charge et qui était censé avoir des répercussions militaires bénéfiques.
Leur lien de circonstance connaît son apogée dans le final, lorsqu'ils se sacrifient ensemble pour détruire le vaisseau de Scorpius. Cela règle définitivement les problèmes comportementaux de Talyn, qui n'aura jamais réussi à concilier les velléités guerrières de son ADN Pacificateur et le pacifisme de son ADN Leviathan. Si les personnages ne sont pas parfaits, il savent en tout cas être héroïques... Et Crichton, en a-t-il l'étoffe ?
Le diptyque Infinite Possibilities nous prouve que cela peut être le cas, mais quand les conditions sont réunies. Le Crichton de Moya est plus prudent car il ne risque pas sa vie inutilement et tente de saboter les recherches de Scorpius de l'intérieur. L'idée est de montrer que ce qui nous forge, ce sont avant tout les évènements que l'on vit, mais également les gens que l'on rencontre.
La comparaison de l'évolution des deux Crichton est assez parlante à cet égard : celui de Talyn est plus apaisé car il a trouvé de la stabilité auprès d'Aeryn (la pauvre n'est pas épargnée : poursuivie par sa mère qui finira par mourir, elle perd également l'homme de sa vie dans ses bras et doit ensuite endurer le calvaire de revoir son visage chaque jour lorsqu'elle retrouve son alter ego). De fait, il gère peut-être mieux Harvey.
Le clone de Scorpius est resté dans l'esprit de l'astronaute même après le retrait de la puce et a le don d'apparaître dans les endroits les plus incongrus de la mémoire de John, mais il se révèle être un atout en certaines occasions, notamment dans Different Destinations. Il y fait part d'une donnée intéressante : à partir du moment où des évènements passés sont assez proches de leur déroulement initial, l'intrusion de quelques personnes venues du futur n'aura que peu d'incidence car le temps se rectifiera de lui-même.
Farscape s'écarte le plus souvent de la science-fiction conventionnelle, mais quand la série s'y attarde c'est souvent intéressant et les fondamentaux du genre sont légion : voyage dans le temps, dimensions parallèles dans A Bug's Life, portail sur une autre dimension dans My Three Crichtons...
Cet élément s'ajoute à d'autres informations distillées au long de la saison, comme dans Self Inflicted Wounds. Moya entre en collision avec un vaisseau scientifique dans la zone turbulente d'un vortex - la région qui en sépare l'intérieur de l'espace normal - et l'un de ses membres apprend à John que chaque vortex comporte une faille qui se présente de manière périodique et que celle-ci permet de déboucher sur une multitude de mondes.
La Terre n'est d'ailleurs pas si loin... Une autre surprise - désagréable - l'attend : les vortex sont infestés de serpents qui ne sont visibles que lorsqu'il y a des changements de phase. Cela fait le pont avec les recherches de Scorpius, qui tente de mettre au point un appareil afin de conserver son intégrité physique lorsque ce phénomène se produit.
Crichton, quant à lui, est sur le point de solutionner les équations que les Anciens lui avaient fournies, avec l'aide de son alter ego décédé. En effet, ce savoir a été débloqué dans Infinite Possibilites, dans lequel Furlow réapparaît. Il empêche Scorpy de posséder cette technologie, mais ce n'est pas lui le véritable ennemi.
Comme le montre si bien le formidable épisode Incubus, l'hybride a des origines douloureuses et son éducation ne s'est pas faite dans la douceur ; la seule chose qui l'intéresse n'est pas de contrôler l'univers mais de prendre sa revanche sur les Scarrans.
John réalise alors qu'après avoir été chassé par Crais puis par Scorpius, il est devenu le centre d'intérêt d'une race violente qui ne reculera devant rien pour assouvir sa soif de domination grâce aux vortex. Et s'ils s'intéressent à lui, ils ne tarderont pas à trouver la Terre... Alors que ses compagnons vont retourner chez eux (Chiana souhaiterait rejoindre la résistance Nébari menée par son frère, Rygel se voit déjà reprendre possession du trône de Dominar, D'Argo est déterminé à partir à la recherche de Macton), l'étau se resserre une fois de plus sur lui. Seulement, la Terre ne sera pas forcément le seul élément dans la balance, car Aeryn ést enceinte. Aura-t-il les épaules assez solides pour supporter cette pression ?
Que ce soit au niveau du développement des personnages ou de la mythologie, de la construction de la saison ou même de l'intérêt de chaque épisode, cette saison surpasse largement les deux premières. La série est définitivement lancée, et le potentiel est exploité à son maximum pour donner à la série une dimension épique.
Et les éléments mis en place laissent penser que la suite peut être encore plus grandiose... Une des meilleures saisons toutes séries confondues, qui récompense amplement le téléspectateur qui aura su s'investir malgré deux premières saisons inégales.
(bilan saison 1 et 2, par Sygbab ; et bilan saison 3, publié dans ces pages par Lurdo en 2012)
Dès lundi, les Téléphages Anonymes entament une semaine Punisher, retraçant chaque jour le parcours cinématographique de ce bon vieux Frank Castle, pour finir par la série Punisher qui lui a été très récemment consacrée par Netflix. Le moment est donc venu pour moi de conclure, en dépit de mes premières impressions mitigées, le visionnage des séries Marvel/Netflix...
Marvel's Iron Fist, saison 1 :
Après avoir été porté disparu pendant 15 ans, Danny Rand (Finn Jones), héritier de la fortune Rand, reparaît à New York, bien décidé à reprendre sa place dans l'entreprise familiale. Mais celle-ci est désormais contrôlée par les Meachum, et en parallèle, Danny a des intentions cachées : possédant le pouvoir de l'Iron Fist après 15 ans d'entraînement en Asie, il est aussi revenu là pour détruire la Main, qui infeste la ville...
Un ratage. Pas un ratage intégral, mais un ratage tout de même. Et Marvel - ou du moins, sa branche tv s'occupant des séries Netflix - en est le principal responsable.
Principal responsable, pour avoir choisi Scott Buck (désastreux showrunner des dernières saisons de Dexter) afin de chapeauter ce projet. Responsable aussi d'avoir validé de choix de Finn Jones comme Iron Fist : un Finn Jones limité dans son jeu et pas toujours juste dès qu'il sort de sa zone de confort du jeune héritier arrogant mais charmeur, un Finn Jones jamais vraiment crédible dans les scènes d'arts martiaux (quelque part, je ne peux pas vraiment lui en vouloir, il n'a eu que deux-trois semaines pour se préparer), un Finn Jones dans une condition physique largement insuffisante pour représenter un moine guerrier qui a passé 15 ans à s'entraîner.
Bref : Finn Jones ne convainc pas, et comme toute la série repose en théorie sur ses épaules, ça ne passe pas.
D'autant plus qu'il y a tromperie sur la marchandise : la série passe ses deux premiers tiers à nous répéter et nous expliquer que l'Iron Fist est un super-guerrier invincible, mais le personnage, lui, s'avère un gamin immature, traumatisé et colérique, dont les pouvoirs sont mal définis (et artificiellement limités), dont les capacités martiales (par la faute de l'acteur, mais aussi de la réalisation souvent cache-misère) paraissent médiocres, et sont systématiquement éclipsées par celles d'autres personnages, que ce soit ses adversaires (Lewis Tan impressionne de charisme et de maîtrise lors de son combat façon drunken master.... et il fait regretter que Marvel ne l'ait pas choisi en tant qu'Iron Fist, alors qu'il était l'un des finalistes pour le rôle ; Sacha Dhawan est plus subtil et convaincant que Jones en exilé de K'un-Lun) ou ses partenaires (Jessica Henwick).
Ce qui m'amène aux personnages secondaires de la série, qui sont une réussite.
Une bonne moitié de la saison repose ainsi sur les nombreuses intrigues de bureau de la famille Meachum, malheureusement. Je dis malheureusement, car les trois acteurs impliqués (David Furr, Jessica Stroup et Faramir) se donnent à fond dans leurs rôles respectifs, et portent bien souvent l'essentiel de leurs sous-intrigues (voire de la série) sur leurs épaules.
Dommage cependant que l'écriture de ces intrigues ne leur fasse pas de cadeau et s'avère souvent insuffisante, voire soporifique.
À l'identique, là où Danny Rand finit par être agaçant, immature, impulsif et idiot, Colleen Wing est longtemps tout son contraire, un personnage de femme forte, décidée, charismatique, qui donnerait presque envie de suivre ses aventures en lieu et place de celles de Danny.
Mais là aussi, l'écriture pose problème : la caractérisation de Colleen fluctue soudain à mi-parcours, quitte à être frustrante (elle passe de sensei sérieuse et un peu distante à adolescente fébrile et amoureuse en un claquement de doigts, à mi-saison) voire incohérente (le retournement de veste dans le dernier tiers de la saison, tiré par les cheveux, et qui affaiblit grandement Colleen, en la transformant en victime des mensonges de la Main).
Et puis il y a aussi Claire Temple, une bouffée d'air frais dans la série, avec son approche plus cynique et critique de tout ce que fait Danny : à nouveau, on a presque plus envie de suivre ses aventures en compagnie de Colleen, que celles d'un Iron Fist qui se jette si souvent tête baissée dans les ennuis, et ne s'en sort que grâce à autrui, et pas parce qu'il a quinze ans d'entraînement martial rigoureux.
Bref : combats médiocres, interprète principal insuffisant, musique hors-sujet (de l'électro rétro façon Tron), personnages secondaires plus intéressants que le protagoniste (Madame Gao, toujours impeccable ; Bakuto, nettement moins convaincant et mémorable, honnêtement)... et donc, l'écriture.
Une écriture globalement très très faible, bourrée de grosses ficelles et de facilités, de caractérisations aléatoires, de remplissage inutile (le passage en Chine-tournée-à-Vancouver, totalement creux et sans raison d'être), d'exposition maladroite, de dialogues bancals, et d'un refus constant d'exploiter au mieux le sujet de l'Iron Fist.
À l'image du dernier épisode de la saison, très symptomatique du problème Iron Fist : alors que tout devrait mener vers un duel final épique (après tout, si Harold est montré, pendant toute la saison, en train de s'entraîner aux MMA dans son loft, c'est bien pour préparer l'affrontement final... non ?), on se retrouve devant un affrontement générique dans la pénombre, très peu satisfaisant, et on conclue sur un duel au cours duquel Danny se fait dominer par son adversaire, qui a une arme à feu ou un objet contondant en main, et il ne gagne que grâce à l'intervention d'autrui.
C'est presque comme si la production, tout au long de la saison, avait honte de son personnage principal, et se refusait à en exploiter la mythologie, les talents, les pouvoirs, etc, n'acceptant de les aborder que de biais (le simple fait de priver Danny de l'Iron Fist pendant plusieurs épisodes est assez parlant, à ce titre).
Et je ne parle même pas de la toute fin, qui montre Danny et Colleen dans un Tibet toujours aussi fauché et carton-pâte, vêtus de tenues de randonnée Quechua à 25€... *soupir*
Difficile aussi de se défaire de l'impression d'un changement de direction créative, à plusieurs reprises durant la gestation de la série : certains personnages, intrigues, ou directions semblent avoir été bâclées et/ou sabotés, çà et là, pour évoluer vers quelques chose de moins probant, et de moins maîtrisé.
Ça, ou bien c'est simplement le fait que Scott Buck est un scénariste et showrunner déplorable, incapable de mener sa barque de manière compétente.
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En somme, alors que les Defenders sont sur le point de se former, on peut se poser la question de l'intérêt de Danny Rand au sein du groupe : de ce que l'on a pu en voir au terme de cette saison, Daredevil est bien meilleur combattant, Luke Cage est plus résistant, Jessica Jones est plus débrouillarde et intelligente (en plus d'avoir une meilleure maîtrise de soi !), et tous les personnages secondaires de toutes les séries Marvel/Netflix ont plus de jugeote et d'intérêt que lui.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Avengers 2 - L'Ère d'Ultron (Avengers 2 - Age of Ultron) :
Lorsque Tony Stark (Robert Downey Jr.) et Bruce Banner (Mark Ruffalo) lancent prématurément un programme de défense planétaire globale à l'intelligence artificielle nommé Ultron (James Spader), celui-ci prend vie et devient une menace indépendante décidée à éradiquer la race humaine. Aux Avengers de se réunir et d'empêcher le pire de se produire, avec l'aide inattendue de deux humains aux pouvoirs improbables, Pietro (Aaron Taylor-Johnson) et Wanda Maximoff (Elizabeth Olsen)...
Dans ses interviews promotionnelles pour le film, un Whedon épuisé expliquait que Age of Ultron avait failli le tuer, que le film lui avait un peu échappé, et que c'était un combat de chaque instant, tant contre Marvel que contre ses instincts, et contre le film en lui-même. Un Age of Ultron qui, dans son premier montage, faisait donc 3h30, et a été remonté pour donner, au final, un long-métrage de 2h20.
On a donc perdu plus d'une heure de film... et ça se sent. Car si les 2h20 finales fonctionnent très bien, étant nettement mieux rythmées que le film original, elles sont aussi affreusement brouillonnes et bordéliques, avec des coupes franches & ellipses flagrantes qui sont très dommageables au récit (la vision quest de Thor, Ultron qui se refait une nouvelle peau sortie de nulle part hors-champ après son évasion).
Le film, à vrai dire, correspond presque à la définition d'un film "touche à tout, mais bon à rien". Non pas qu'il soit mauvais, mais il tente de réussir tant de choses à la fois qu'au final, il ne parvient qu'à être acceptable dans toutes les catégories.
C'est ainsi un film qui tente de mettre en place de nouvelles relations entre les membres actuels, de développer les membres existants n'ayant pas droit à leurs films, de créer de nouveaux héros, de lancer des pistes pour le prochain Captain America et pour le prochain Avengers, tout en établissant un nouveau super-méchant, et un autre méchant secondaire pour le film Black Panther.
Le problème étant que toutes ces intrigues se parasitent entre elles, et finissent par affaiblir le tout, Ultron (déjà pas aidé par des dialogues manquant de direction, et par un chara design assez déplorable, avec bouche "à la Optimus Prime", qui casse totalement la plausibilité d'un robot parlant) finissant par n'être qu'un élément de plus, une roue dans la machine Avengers, jamais particulièrement impressionnant ou menaçant.
Après, le métrage reste dans la droite lignée du premier film, avec une combinaison de réussites et d'échecs, tant sur le plan créatif que sur le plan technique.
- l'humour whédonien fonctionne, mais manque parfois de désamorcer des scènes importantes ;
- la réalisation est assez quelconque, avec un abus de plans bancals (en plongée/contre-plongée tordues, en dutch angles, etc) et peu efficaces ;
- le montage est un peu cache-misère durant certains moments d'action (en 2D, certains affrontements se résument à des silhouettes difficilement lisibles qui s'affrontent vaguement en gros plan ; je n'ose imaginer en 3D) ;
- Whedon est toujours très attaché à ses personnages et à l'univers Marvel, jusqu'à l'overdose de références. Néanmoins, les personnages existent, cohabitent, sont crédibles, et les acteurs leur donnent désormais vie avec une certaine aisance et décontraction qui fait plaisir à voir ;
- Le cliché whédonien agaçant de la "mort gratuite d'un personnage secondaire pour réaffirmer la gravité de la situation" est malheureusement présent ;
- les choix esthétiques restent très très aléatoires et/ou discutables : l'uniforme actuel de Cap est excellent (contrairement au pyjama du premier Avengers), la tenue de Thor après le premier affrontement, idem ; Ultron est donc particulièrement moche ; les jumeaux ont des looks assez quelconques ; et la Vision manque étrangement de carrure et de présence (pas aidée par un temps de présence à l'écran somme toute limité) ;
- Les effets numériques sont inégaux : autant le design de Hulk est impeccable et ressemble à Ruffalo, avec une animation très réussie niveau émotions, autant son intégration dans certaines scènes - surtout la scène d'ouverture - est simplement ratée ; d'ailleurs, c'est toute la scène d'ouverture qui est forcée, et pas au point, niveau SFX) ;
- Plutôt que de laisser Brian Tyler faire son truc à la musique, et reprendre allègrement ses thèmes et ceux de Silvestri, on lui a demandé de travailler avec Danny Elfman : le résultat est bâtard, assez homogène stylistiquement, mais jamais passionnant, et se refusant systématiquement à utiliser pleinement les thèmes établis, au profit de quelques notes ici ou là.
- L'écriture globale est donc un peu éparpillée et maladroite, avec par exemple des scènes intimistes et du développement de personnages insérés au forceps dans le récit, et une narration qui peine à véritablement donner du poids réel à Ultron. Peut-être est-ce dû au fait que le script se consacre beaucoup au sauvetage de civils (ce qui est une bonne chose), au point de faire des robots d'Ultron des tas de ferraille facilement destructibles et faciles à battre.
À noter aussi, un étrange paradoxe : en s'efforçant de placer un maximum de caméos des personnages secondaires de l'univers (Falcon, Rhodes, Selvig, Agent Carter, Heimdall...), Whedon ne fait que souligner l'absence bizarre des autres personnages, que ce soit ceux au salaire plus important (Portman, Paltrow) ou ceux dont la présence aurait été abordable et amusante (Kat Dennings aurait pu être là durant la soirée, par exemple, mais je pense surtout à toute la team Coulson d'Agents of Shield, qui n'a définitivement aucune importance dans le MCU).
Bref... c'était sympathique à regarder et spectaculaire, bien que bourré de défauts et un peu en roue libre dans sa narration boursouflée. La note remontra peut-être un peu lorsque je le reverrai, en VO cette fois-ci (et espérons-le avec des scènes en plus)... mais si ça fait comme le premier opus, les défauts du métrage risquent de ressortir encore plus à la seconde vision, donc... on verra bien.
3.5/6
Mise à jour du 18/01/2017 :
Après avoir revu le métrage, les défauts de celui-ci sautent encore plus aux yeux (bon nombre ayant déjà été mentionnés plus haut) : début bordélique et laid au possible ; moments gratuits totalement inutiles, et qui coûtent cher en effets spéciaux sans vraiment rentabiliser l'investissement (le début, donc, mais aussi la dernière défense circulaire des Avengers) ; un peu trop d'humour et de one-liners rajoutés en post-synchronisation de manière évidente et maladroite ; un énorme coup de mou lors du passage dans la ferme de Hawkeye ; un Ultron vraiment raté tant dans son animation que dans ses upgrades (tout simplement impossibles à distinguer les unes des autres) et dans son rendu visuel ; la mort risible de Quicksilver ; un Thor qui disparaît de manière maladroite pendant un bout du film ; un Hulk qui fait de même (trop cher à animer ?) pendant le plus gros de la bataille en Sokovie ; l'absence flagrante de la Team Coulson à bord de l'hélicarrier du SHIELD...
Bref, beaucoup de points faibles qui sont surlignés par un revisionnage tardif. Et paradoxalement, deux gros points forts, directement hérités de Joss Whedon : l'alchimie de toute l'équipe, qui fonctionne très bien du début à la fin, notamment dans les combats en équipe (Thor/Cap, notamment) ; et la relation Romanov/Banner, touchante, et aidée par des effets numériques impeccables lorsque cela compte vraiment.
Mais au final, les volets Avengers du MCU signés Whedon sont vraiment décevants, en regard de leur potentiel. Espérons que les frères Russo sauront corriger ces erreurs pour le grand final de 2018/2019.
Après un premier épisode assez mauvais, tout droit issu de la plume des showrunners, la deuxième saison de Lost in Space a plus ou moins réussi à se reprendre dans sa première moitié, pour finir par être relativement intéressante - ou du moins, par être plus ou moins regardable, en fonction des scénaristes à l'œuvre sur chaque épisode. Reste à voir comme tout cela va se conclure...
Lost in Space, saison 2 - deuxième partie (2020) :
2x06 - Severed :Contaminés, le Resolute et la colonie sont placés en quarantaine, le temps de trouver une solution à cette bactérie hautement corrosive : Penny, Smith, Vijay et un civil se retrouvent bloqués dans une section condamnée du Resolute, sur le point d'être amputée. Maureen, Will et Ben Adler, eux, explorent la planète à dos de cheval, pour tenter de retrouver le Robot...
Un épisode un peu précipité, notamment sur le plan des Robots, où les péripéties se multiplient sans une seconde de répit (Will découvre la grotte, le Robot, tente d'interpréter les symboles, comprend que le robot est méchant, le robot est éliminé, Will repart explorer, retrouve le vrai Robot, tout ça en quelques minutes à peine, puisque le gros de l'épisode est consacré au Resolute), mais dans l'ensemble, c'est plutôt agréable à suivre, notamment à bord du vaisseau.
L'écriture sait en effet ménager ses effets, et éviter de prendre les chemins les plus évidents : le red shirt qui survit, Smith qui change un peu au contact de Penny... Tout ça évite de tomber dans de gros clichés trop prévisibles, et se montre même ponctuellement assez subtil, notamment dans l'écriture des personnages.
2x07 - Evolution : Alors que tout l'équipage du Resolute cherche une solution pour décontaminer les réserves d'eau, et permettre aux colons de tous monter à bord, les autorités découvrent que des vaisseaux extraterrestres ont mis le cap sur les humains. Hastings décide alors d'abandonner les colons encore sur la planète, mais les Robinson s'opposent à lui...
Des épisodes de plus en plus courts (38 minutes), et une saison qui se cristallise de plus en plus autour des manigances du méchant Hastings, prêt à sacrifier une partie des colons pour sauver le reste et rentrer chez lui. Alors ça reste toujours un peu précipité, mais la dynamique globale du tout rend le récit assez intéressant, notamment au niveau des Robinson qui se mutinent et complotent contre les autorités de bord.
Les manigances de John et de Smith, en particulier, sont plutôt amusantes à suivre, et le développement du Robot (qui s'attache aux chevaux) est bien amené : en comparaison du début de saison, c'est le jour et la nuit, et ça rend le tout nettement plus agréable à suivre.
2x08 - Unknown :Maureen et ses alliées prennent le commandement du Resolute, et emmènent ce dernier au cœur d'une géante gazeuse toute proche, pour reconstituer les stocks d'ammonium, et sauver ainsi les derniers colons en éliminant la bactérie. Mais ses erreurs passées la rattrapent lorsque Hastings sabote l'opération. Don, lui, est victime de ce sabotage, et Maureen n'a d'autre choix que de monter seule une opération de secours...
Encore un épisode relativement court, mais bourré de moments spectaculaires, avec une grosse partie du budget effets spéciaux consacrée à la mutinerie (même si le côté girl power est un peu forcé, Maureen est impressionnante), une Smith qui tente de changer (en vain), un Robot qui effectue des réparations en pleine plongée dans la géante gazeuse, puis se révolte en découvrant l'état de Scarecrow, un sauvetage épique effectué par Maureen, et un méchant très méchant : ça fonctionne bien, tout ça.
2x09 - Shell Game :Alors que les parents Robinson sont à bord de navettes de maintenance, au beau milieu des turbulences de la géante gazeuse, Hastings tente de les faire disparaître. À bord, les enfants font tout leur possible pour aider le Robot à secourir Scarecrow, alors même que tout l'équipage est après eux...
On continue dans la droite lignée des épisodes précécents : c'est spectaculaire, visuellement réussi (les Robinson qui découvrent une forme de vie inconnue dans la géante gazeuse, c'était très joli), ça parvient à surprendre avec des rebondissements, de la trahison, du suspense, et même si ce n'est pas parfait - Hastings est un méchant parfois un peu trop caricatural, et certains rebondissements sont prévisibles - ça continue d'être très agréable à suivre.
2x10 - Ninety-Seven : Ben Adler et Will emmènent Scarecrow dans la faille extraterrestre pour qu'il s'y régénère ; à bord du Resolute, les Robinson reprennent le contrôle, mais réalisent bien vite qu'une armée de robots tueurs est à leurs trousses...
Et qui dit retour des showrunners à l'écriture dit aussi retour des grosses ficelles d'écriture, des raccourcis approximatifs, et de cette impression constante qu'il manque des scènes entières d'explication entre les différentes parties de l'épisode.
Le sacrifice d'Adler et la régénération de Scarecrow ? Cinq minutes en pré-générique, sans autre explication. Hastings ? Évacué de l'épisode en une scène de dix secondes. Les décisions dramatiques prises par les uns et les autres ? Débattues de manière larmoyante pendant une scène, et aussitôt acceptées par tout le monde. La tentative de négociation avec les robots ? Expédiée. Le plan de Maureen visant à figer les robots ? Visuellement réussi, mais mis en place en quelques minutes. La conclusion de la saison ? Encore un cliffhanger "choc" comme les scénaristes les adorent...
Bref, pas le temps de s'ennuyer, et l'interprétation est très solide, comme toujours, mais c'est bien dommage que l'épisode ne soit pas mieux écrit.
Bilan saisonnier :
Une nouvelle année qui a vu une sérieuse montée en gamme des effets numériques, souvent spectaculaires et réussis, ainsi qu'une amélioration globale de l'écriture - sauf lorsque les showrunners s'en mêlent. Et c'est assez regrettable, je dois dire, d'autant que ça souligne bien l'un des soucis des productions Netflix, qui confie souvent ses séries à des showrunners inexpérimentés, souvent des scénaristes pas très éprouvés, ayant pour seule qualification un peu d'expérience à l'écriture d'un ou deux épisodes d'un autre show.
On me rétorquera que c'est un processus qui n'est pas si différent des habitudes des grands networks, mais il y a une différence de taille : contrairement aux networks, souvent très (trop) présents, le contrôle qualité de Netflix est généralement inexistant. L'important, pour Netflix, c'est le nombre et la variété des programmes proposés, pas leur qualité technique : ce qui se ressent directement lorsque l'on regarde de nombreuses séries de la plate-forme, au budget et à la direction artistique conséquents, mais à l'écriture balbutiante et défaillante.
Bref. Je m'égare. Je suis le premier à m'en étonner, mais j'ai préféré cette seconde saison de Lost In Space à la première. Et ce en dépit de ses quelques errances d'écriture. La distribution est toujours compétente et attachante, les effets spéciaux sont de qualité, c'est rythmé, et effectivement, c'est une série familiale tout à fait honorable, qui met en avant le travail d'équipe, l'intellect, la réflexion et l'empathie.
Par conséquent, ça se regarde, pour peu qu'on ne soit pas trop gêné par les quelques épisodes signés de la plume des showrunners...
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Parce que je suis un complétiste, et que cette troisième saison de Jessica Jones est aussi la dernière du cycle Marvel/Netflix, je ne pouvais décemment pas faire l'impasse dessus, malgré mon indifférence croissante envers ce personnage, cette série, et ses partis-pris créatifs et narratifs...
Jessica Jones, saison 3 (2019) :
Alors qu'elle se rapproche d'Erik (Benjamin Walker), un empathe capable de percevoir le mal chez autrui, Jessica Jones (Krysten Ritter) est confrontée aux agissements de Salinger (Jeremy Bobb), un tueur en série qui semble toujours avoir plusieurs coups d'avance sur elle, et qui lui en veut personnellement...
Et honnêtement, sans grande surprise, j'ai vraiment eu l'envie de jeter l'éponge après trois épisodes. C'est triste à dire, mais les sous-intrigues envahissantes centrées sur les personnages secondaires, la narration pseudo-noir de Ritter, sa moue constante, les grosses ficelles de l'écriture, etc, tout ça n'est pas passé loin de me faire abandonner la saison à peine commencée.
Je ne m'en suis jamais caché : alors que certains se sont immédiatement rangés dans le camp des appréciateurs de la saison sur la simple base de la sexualité de Hogarth (ou de la présence d'une actrice trans dans le rôle de la secrétaire (inutile) de Jessica), je n'ai jamais réussi à m'intéresser au personnage de Carrie Ann Moss qui, comme souvent chez Netflix, donne l'impression d'être un bouche-trou né de l'incapacité des scénaristes à faire de leur protagoniste principal la star du show.
Il en va de même avec les autres séries Marvel/Netflix : les scénaristes développent outre mesure les personnages secondaires, et on se retrouve avec une série qui leur est souvent consacrée à plus de 50%, avec des intrigues souvent insipides et peu inspirées.
Ici, c'est Hogarth qui tente de renouer avec une ex, ce qui cause le suicide du mari de celle-ci, et place Hogarth dans la tourmente, l'entraînant dans une spirale infernale. Ce qui aurait pu fonctionner si Hogarth était un personnage intéressant, et pas une caricature d'avocate aux dents longues prête à trahir père et mère pour parvenir à ses fins. Et qu'on ne me parle pas de sa maladie, tentative bancale et évidente d'humaniser un personnage assez détestable.
Là, c'est Erik, l'empathe maître-chanteur dont s'entiche Jessica, et qui finalement n'est rien d'autre qu'un personnage-fonction, qui disparaît d'une partie de la saison quand les scénaristes ne savent quoi en faire.
On a aussi Malcolm, tourmenté par sa masculinité, par l'éthique de son nouveau poste chez Hogarth, un Malcolm qui a des problèmes sentimentaux avec une collègue et couche avec une prostituée. Super.
Et puis Trish qui, après une saison 2 insupportable, est devenue une héroïne aux super-pouvoirs assez peu probants (en gros, elle fait du parkour, et elle voit la nuit ^^), et passe son temps à faire la morale à Jessica, affichant un sens de la justice et du vigilantisme désinhibé (ce qui la rend toujours aussi antipathique). Une Trish qui a droit à deux épisodes entiers lui étant consacrés, des épisodes pas forcément pertinents revisitant les événements des épisodes précédents de son point de vue (et qui, en prime, continuent dans une direction d'anti-fan-service méprisant et à la caractérisation hors-sujet - la scène des changements de costume).
Sans oublier Jessica. Toujours morose, toujours en train de ronchonner, toujours en train d'affirmer bien fort qu'elle "travaille seule", qu'elle "n'a besoin de personne", qu'elle "ne compte que sur elle-même" (quelle écriture pitoyable...), et dont les enquêtes, une fois plus, sont une jolie série de coïncidences, qui la placent sur le chemin d'Erik, le love interest de la saison, et de Salinger/Foolkiller, un tueur en série.
Et là, problème : Salinger, l'antagoniste principal de la saison (ou presque), est un désastre. Cliché ambulant du tueur en série intellectuel qui se croit au-dessus de la plèbe, il est écrit avec les pieds, et cette écriture ampoulée, pédante et arrogante, donne lieu à une interprétation à l'identique. J'ai tout simplement détesté le personnage, dénué de tout charisme, et cela a beaucoup joué dans mon appréciation négative de la saison.
Sans antagoniste digne de ce nom, avec une protagoniste à l'évolution minime (oui, elle commence à accepter l'idée d'héroïsme, mais ça s'arrête là), des personnages secondaires envahissants, et une narration comme toujours décompressée par le format Netflix, la saison est ainsi très laborieuse, surtout dans sa première moitié.
À mi-parcours, cependant, la saison commence enfin à se cristalliser, une fois Salinger arrêté : Hogarth est prête à tout pour éviter de couler, et accepte de le défendre, tandis que les actes de Salinger radicalisent Trish, qui devient encore plus extrémiste dans sa vision de la justice, et redevient un antagoniste, tel qu'on pouvait le deviner en fin de saison 2.
Enfin, après plus de six épisodes, les différentes sous-intrigues commencent à se rejoindre et à être pertinentes / à ressembler à autre chose qu'à du simple remplissage pour un format Netflix à bout de souffle. Les thématiques de la saison - le vigilantisme, les traumatismes du passé qu'il faut vaincre afin d'avancer, les différentes manières de se faire justice, etc - émergent enfin de manière claire, et la série avance... mais elle le fait de manière toujours bancale et laborieuse.
Il faut dire que toutes ces interrogations sur la légitimité de la justice personnelle, sur la nature des justiciers privés, etc, et sur le passage de Trish du côté obscur, arrivent bien trop tard dans le cycle Netflix/Marvel pour être encore pertinentes et originales.
Toutes les autres séries (y compris Luke Cage, qui vient faire coucou dans le series finale, et joue - de manière totalement inappropriée - le rôle de conscience morale pour JJ) sont déjà passées par là, ont épuisé le sujet, et le conflit entre Jessica et sa soeur est d'autant moins pertinent que l'univers Netflix/Marvel est bourré de vigilantes n'hésitant pas à tuer.
Franchement, tout le mélodrame final de la saison aurait pu être évité en passant un coup de téléphone à Frank Castle.
Et d'ailleurs, c'est un peu le problème récurrent de la saison : les personnages deviennent tous stupides et incompétents lorsque cela arrange les scénaristes, les solutions évidentes sont ignorées au profit des rebondissements forcés, et certaines péripéties sont tout simplement oubliées en cours de route (toute la mise en place de la saison, du coup de poignard à l'ablation de la rate de Jessica, n'a aucune incidence sur la fin de saison, et est même paradoxale compte tenu de la description de Salinger comme un tueur méthodique, implacable et ultra-intelligent).
Bref, entre des personnages au capital-sympathie insuffisant, des sous-intrigues inintéressantes, un antagoniste en carton, des pouvoirs inutilisés, une continuité bancale, un manque de rigueur dans l'écriture, et une obstination à débattre du concept éventé de justice, la saison 3 de Jessica Jones s'avère redondante et finalement tout aussi peu mémorable que la précédente.
Une fin de saison et de série à l'image de tout le cycle Marvel/Netflix, en fait : à trop se prendre au sérieux, à trop vouloir être différent et présenter un produit mature, adulte, sombre et profond, les séries Marvel/Netflix se sont tiré une balle dans le pied, et ont fait le reste du parcours en boitant et en tirant derrière elle le boulet d'un format rigide et boursouflé de 13 épisodes.
Pas aidées par des directions créatives à géométrie variable, ces séries ne laisseront donc pas grand souvenir, et l'on ne pourra qu'attendre un éventuel reboot des personnages sous l'égide des Marvel Studios...
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Et si la critique positive qui va suivre était la conséquence directe d’un implant mémoriel forçant Sygbab à croire que la série est géniale ? Non, Sygbab est une machine, et seuls les humains peuvent être atteints par cette technologie ! Mais si les androïdes sont humains, peut-être que cela peut fonctionner aussi…
Total Recall 2070, saison 1 (1999) :
Diffusée sur la chaîne Showtime durant la première moitié de l'année 1999 et créée par Art Monterastelli (qui avait déjà travaillé en tant que scénariste sur la série L'Homme de Nulle Part), Total Recall 2070 est un hybride des films Total Recall de Paul Verhoeven et Blade Runner de Ridley Scott, dont l’ambiance et les décors - une grande cité multi-ethnique aux bâtiments gigantesques - sont une influence évidente. C’est également une sorte de melting-pot regroupant la plupart des thèmes de prédilection de Phillip K. Dick.
Le postulat de départ est le suivant : en 2070, le monde est plongé dans le chaos après avoir subi les conséquences de la pollution et du nucléaire, ce qui a eu des répercussions écologiques dramatiques et des conséquences politiques dévastatrices, puisque les gouvernements nationaux ont disparu.
Malgré cela, la marche en avant de la technologie n’a pas pour autant été freinée, bien au contraire : dans ce contexte propice, les puissantes corporations ont tenté d’occuper la place vacante en formant une alliance, le Consortium, et en fondant l’IPC avec l’idée d’en faire le nouveau pouvoir exécutif.
Or, cette administration est devenue indépendante et a créé une nouvelle police composée de deux divisions. Le CPB (Citizens Protection Bureau) est celle qui est la plus mise en avant puisque le personnage principal David Hume (Michael Easton) en fait partie, les 22 épisodes de la série suivant son parcours aux côtés de Farve (Karl Pruner), son partenaire androïde.
En regroupant les trames des deux films précités, les intentions ambitieuses du créateur de la série sont mises en application avec maîtrise et brio et cette unique saison est cohérente de bout en bout. L’épisode 18, Assessment, en est la meilleure preuve : par le biais de plusieurs flashbacks, il permet au téléspectateur de se remémorer divers éléments disséminés ici et là et de se rendre compte que tout se tient.
Les scénaristes tirent parti au mieux du format pour développer des arcs sur la longueur, et le final est une très bonne conclusion. Il y a toutefois un bémol : pour pleinement apprécier, il faut être un grand amateur de la science-fiction à l’état pur, à savoir celle qui implique des intrigues complexes et qui, par exemple, s’interroge et s'inquiète de l’influence de la technologie sur notre civilisation, dans le futur.
En alliant avec intelligence la question des androïdes pouvant être dotés de conscience et la manipulation des souvenirs via les implants mémoriels de la société Rekall, les ingrédients sont réunis pour proposer une intrigue aux ramifications nombreuses ; en étant plus terre-à-terre, cette intrigue offre l’opportunité d’apporter un peu de classicisme avec la machiavélique corporation qui est impliquée dans presque toutes les affaires louches sur lesquelles les deux protagonistes principaux sont amenés à travailler.
Celles-ci permettent d’aborder les dérives d’une société pervertie par la technologie et dont les conséquences comme la pollution sont inquiétantes : manipulations génétiques, mutations, réalité virtuelle et télépathie sont (entre autres) au programme. Mais, pour en revenir aux androïdes, déterminer s’ils peuvent être humains reste la thématique principale et c’est pour cette raison que Farve est souvent au centre de l’attention : personne ne connaît ses origines et cela suscite bien des questionnements.
Cet aspect policier est une composante essentielle de la série. Les enquêtes sont crédibles - d’autant plus que le côté scientifique est intégré grâce à la présence d’Olan (Judith Krant) qui assure aussi bien les autopsies que les recherches dans les domaines de la génétique ou de la cybernétique - et la panoplie des méthodes employées pour obtenir des renseignements est assez variée : entretiens avec les personnes liées à l’affaire de près ou de loin, recherches informatiques, interrogatoires au QG du CPB, voire même passage à tabac de petits malfrats par Hume qui n’hésite pas à faire preuve de violence pour leur soutirer quelques informations. Chacune apporte des résultats différents, et l’ensemble est efficace.
Qualité d’écriture, maîtrise des intrigues, univers riche et bien retranscrit (à l’instar de Blade Runner, il n’y a aucune couleur vive, tout se passe de nuit ou sous la lumière artificielle d’ampoules ou de néons, il pleut souvent, et les grands bâtiments imposants achèvent de rendre l’ambiance étouffante), il ne manque plus que des personnages réussis.
Et c’est le cas ! Calley (Matthew Bennett) a beau être vicieux et indigne de confiance, il n’en veut pas moins la même chose que Hume : mettre fin au règne du Consortium. Olan est plus qu’une simple scientifique, elle est aussi l’amie de David et de sa femme Olivia (Cynthia Preston) et se retrouvera au cœur de la tourmente en fin de saison.
Ehrenthal (Michael Anthony Rawlins) est placide, froid et ne laisse pas passer beaucoup d’émotions mais il dirige sa division d’une main de fer, avec justesse et intelligence puisqu’il fait preuve d’une diplomatie infinie envers les membres des corporations contre lesquelles il lutte ; mais surtout il soutient Hume à 100% et est toujours prêt à l’aider.
Olivia a vu son père tué par un androïde mais travaille à Uber Braun, la société qui les produit (ce qui provoque quelques conflits avec David), et va elle aussi se retrouver au centre des intrigues par la suite. Chacun a une utilité et est doté d’une psychologie travaillée ainsi que d’un développement remarquable qui prend en compte tous les événements qui se produisent. Mais le traitement qui est réservé aux deux plus importants personnages est encore plus réussi.
En passant son temps aux côtés de David, Farve va apprendre à connaître les humains, à comprendre comment ils « fonctionnent », mais il va également tisser des liens forts avec son coéquipier au point de réellement tenir à lui. Leur relation est un des points d’ancrage de la série et c’est un drôle de paradoxe en ce qui concerne Hume, dans la mesure où il ressent une haine profonde envers les androïdes, responsables de la mort de son ancien partenaire.
Si Farve est un personnage intéressant auquel on finit par s’attacher en oubliant complètement qu’il s’agit d’une machine (Ehrenthal se charge de le rappeler à Hume tout en interpellant le téléspectateur à ce sujet), le protagoniste principal est néanmoins David Hume. À force de se retrouver confronté à tant de perversions, de côtoyer des gens qui manipulent la réalité, les souvenirs, il finit par douter de tout.
Pourquoi ce monde est-il si injuste ? Qui croire ? Que croire ? Et ces doutes influent forcément sur son comportement, qui devient plus imprévisible. Mais ces doutes sont aussi l’essence même de l’humanité... Dans un monde tel que le sien, cela n’a pas de prix, et c’est finalement la principale leçon à retenir.
Total Recall 2070 est donc une série intelligente, qui traite de sujets sérieux tout en possédant des épisodes intéressants (voire passionnants) et qui bénéficie de très bons personnages servis par une distribution impressionnant - Michael Easton et Karl Pruner en tête.
Certes, ça ne fait pas rire, mais ça fait réfléchir et c’est tant mieux. Le seul reproche que l’on pourrait faire est la réutilisation abusive de certains plans et les images de synthèse pas toujours très réussies ; mais dans la mesure où ce ne sont que des plans intermédiaires qui servent de transitions entre deux scènes et surtout, qui permettent de placer l’action, ce n’est pas particulièrement gênant.
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RIP : Fauchés et sans repos (Deadbeat), saison 3 (suite et fin) :
Kevin Pacalioglu (Tyler Labine) est un stoner/slacker new-yorkais, bon à rien sans avenir, et qui n'a qu'un seul talent : celui de voir et de parler aux esprits ne parvenant pas à trouver la paix dans l'au-delà. Après avoir affronté et triomphé de Camomile White (Cat Deeley), une fausse médium médiatisée bien décidée à exploiter les dons de Kevin à son propre bénéfice, Kevin se retrouve de nouveau seul...
Et là, tout de suite, bonne nouvelle, puisque comme je l'espérais, les scénaristes ont nettement levé le pied sur la provoc' graveleuse et creuse dans la suite de cette saison.
Pas totalement non plus, cela dit, puisque le recours à de l'humour bas-de-plafond a toujours fait partie de l'ADN de la série, et qu'ici, ils se lâchent peut-être un peu plus qu'avant dans les scènes scatologiques (on assiste à une étrange récurrence des scènes de WCs et de diarrhées, dans cette saison, ainsi que d'une fausse nudité pixelisée). Mais dans l'ensemble, pour le meilleur et pour le pire, le show revient rapidement à son schéma habituel du fantôme de la semaine, et de semi-parodies hebdomadaires d'un genre ou d'un film.
On se retrouve tout de même - avec l'arrivée de Kal Penn - devant un tournant créatif. Les deux premières saisons du show reposaient sur la rivalité de Kevin et de Camomile, l'autre voyante, et finissaient par développer une jolie relation de couple entre Kevin et une fantômette.
Ici, on reboote tout ça, et on transforme le show en Harold et Kumar 2.0. Et c'est vraiment ça, tout du long : les aventures enfumées de deux stoners aux idées stupides, qui tentent de gagner de l'argent en en faisant le moins possible. Pas forcément le type de show qui m'intéresse le plus au monde, à vrai dire, même si la relation quasi-fusionnelle de "Kumar" et Kevin est assez sympathique et naturelle.
Et sans surprises, ce sont les épisodes les moins axés "marijuana" qui m'ont intéressé :
- le 3x02, par exemple, voit Kevin & Kumar tenter de participer à un concours d'inventions pour enfants (avec comme produit révolutionnaire une armure anti-bullies), recruter un gamin rencontré sur le web pour présenter l'invention, et finir par passer dans To Catch a Predator.
- le 03, par contre, aucun intérêt pour moi, avec son fantôme stoner qui demande aux deux protagonistes de convaincre son ancien pote de fumette (devenu chirurgien) de gagner pour lui un tournoi de bong-pong : de quoi donner lieu à une parodie de film de sport des 80s, avec montage, etc. Rien de révolutionnaire, et bon nombre de shows l'ont fait avant, d'autant que le tout est assez tiré vers le bas par l'intrigue secondaire de Kumar qui se fait passer pour un vendeur d'aspirateur, et étale des excréments de chien sur un tapis, blablabla.
- le 04 retombe dans le graveleux et le lourd, puisque le duo se lance dans le monde du porno, afin de retrouver quel acteur a mis enceinte la star d'un gang-bang, désormais décédée, et qui aimerait connaître le père de sa fille avant de rejoindre l'au-delà. C'est vulgaire, pas très inspiré, assez générique, mais paradoxalement, ça passe encore.
- le 05 est une parodie de Week-end chez Bernie, avec un pseudo-Skrillex, mort d'auto-asphyxie érotique dans sa chambre d'hôtel, et que K&K baladent pendant tout l'épisode, afin d'avoir accès à un night club où un mégachampion de poker doit apparaître. Un épisode amusant, mais con, avec malheureusement le retour de l'employée de morgue nécrophile qui surjoue, mais aussi avec un début de fil conducteur (comme Kevin, le joueur de poker voit et parle aux morts) qui restera malheureusement sous-exploité durant la saison.
- le 06, lui, donne dans la parodie de super-héros assez moyenne, avec un wannabe-vigilante qui réclame vengeance pour sa mort accidentelle. Le tout culminant (malheureusement) dans une poursuite en costumes rythmée par la diarrhée fourdroyante de K&K, qui se vident par tous les orifices tous les trois mètres, dans la rue. Trop drôle.
- Un épisode 07 assez quelconque, qui se déroule quasi-intégralement chez les amish (l'épisode est bien moins drôle qu'il ne semble penser l'être, et encore une fois, ça a déjà été fait ailleurs, en plus amusant), et qui parvient tout de même à placer un gag à base de vomi, forcément.
- Parodie de L'Affaire Thomas Crown (et autres films de cambrioleurs) dans le 08, avec le fantôme d'une duchesse obèse nue et pixélisée qui a honte de son portrait vendu aux enchères, car elle ne s'y trouve pas assez grosse ; encore un épisode très très inégal, dont le summum des vannes c'est "la duchesse est une chaudasse obèse aux allusions graveleuses constantes", et "le cambrioleur anglais s'appelle Hugh Anuss".
- Parodie de Prison Break dans le 09, avec Kevin qui doit se faire passer pour un prisonnier dans un pénitencier, afin d'approcher un néo-nazi, et de finir son tatouage, pour le compte d'une fantômette Suicide Girl tatoueuse. Un bon paquet de clichés, et Kumar est quasiment absent de l'épisode, mais c'était regardable et assez rythmé.
- 10 : Remake de Very Bad Trip, qui se transforme encore une fois, à mi-chemin, en film de sport, avec un fight club de sumos, de l'entrainement, etc. Assez redondant et creux.
- 11 : le fantôme d'un LARPer se prend pour un véritable roi trahi par un sbire, et K&K doivent intégrer son groupe de rôlistes, parmi lesquels (encore une fois) l'employée de la morgue. Bon, là, pas de surprises, on a beaucoup des clichés habituels sur les nerds qui jouent aux JDRs grandeur nature, mais le tout finit par être assez léger et sympatoche.
- La série se souvient que la saison est presque terminée, et décide de développer un semblant d'arc et de continuité dans le 12, avec K&K qui se brouillent, Kevin qui part en solo, et s'occupe de dizaines de fantômes à la suite grâce à un gadget emprunté au joueur de poker. Pas forcément intrinsèquement intéressant, avec une histoire d'illusioniste fantôme, qui ne vaut vraiment que pour un petit duel de magiciens amusant.
- 13 : season finale, avec un Kevin qui comprend que tous les fantômes "libérés" avec le gadget du joueur de poker ont en fait été emprisonnés dans celui-ci, car le joueur de poker a prévu d'utiliser l'énergie fantômatique de ces derniers pour alimenter sa future gamme de vibromasseurs révolutionnaires. Un concept absurde qui aurait pu fonctionner et avoir plus de punch si le show avait utilisé le gadget en question plus tôt dans la saison, et si le joueur de poker avait été mieux caractérisé et développé. À part ça, l'épisode refait Buried (le film avec Ryan Reynolds) et Kill Bill, mais sans être forcément très inspiré. Et il parvient à nous placer le fantôme de Benjamin Franklin, qui possède Kumar, et n'a alors qu'une envie : s'auto-sucer. Forcément.
Bref, une saison qui a perdu beaucoup de son charme surnaturel (fini le petit fantôme en plastoc à la Slimer, etc), pour vraiment privilégier l'humour de stoner à la Harold et Kumar. Personnages pas assez développés, parodies trop superficielles, recours au pipi-caca trop fréquent, intrigues et arcs narratifs jamais vraiment aboutis, on sent un peu les scénaristes/showrunners fatigués ; mais bon, là, au moins, on se dit que le show ne pourrait pas passer comme tel sur un grand network, et qu'il exploite donc au maximum son statut de série indépendante diffusée sur le web... je suppose que ça justifie cette direction plus radicale ?
Retour de Clyde Phillips, showrunner de la première heure, aux commandes de ce Dexter New Blood, une saison de 10 épisodes d'une heure diffusée en fin d'année dernière sur Showtime...
Dexter - New Blood (2021) :
Depuis 10 ans qu'il a simulé sa mort pour fuir Miami, Dexter (Michael C. Hall) vit caché dans les forêts de l'état de New York, près de la petite ville d'Iron Lake, où, sous un pseudonyme, il a pour compagne Angela Bishop (Julia Jones), shérif de la ville. Dexter ne tue plus... jusqu'à ce que ses pulsions le rattrapent enfin, et qu'il punisse le fils de Kurt Caldwell (Clancy Brown), propriétaire d'un diner local. C'est là son premier pas sur une pente glissante, d'autant qu'Harrison (Jack Alcott), désormais adolescent, arrive au même moment à Iron Lake, ayant retrouvé la trace de son père...
Soyons parfaitement francs : même au faîte de sa gloire, la série Dexter n'a jamais été particulièrement bien écrite. L'essentiel du succès du programme tenait plus au charisme de son interprète principal, à l'ingéniosité du postulat de départ, à la distribution secondaire (notamment aux antagonistes plus ou moins récurrents de Dexter), à l'ambiance très particulière instaurée par le climat poisseux de Miami et à la musique lancinante de Daniel Licht, qu'à la maîtrise de l'écriture de la série, passée entre toutes les mains au fil de son évolution.
Pendant quatre ans, la série a ainsi été chapeautée par Clyde Phillips et son équipe de scénaristes récurrents, avant que Chip Johannessen (ex-MillenniuM) ne prenne la main, pour une saison 5 faiblarde et redondante, centrée sur Julia Stiles ; Manny Coto (Star Trek Enterprise) et Scott Buck le remplacent officiellement en saison 6, une saison totalement WTF, bourrée d'éléments approximatifs et d'écriture bancale (on essaie très fort d'oublier cette histoire de pseudo-inceste entre Dex et Deb) ; puis vient une saison 7 un peu meilleure, portée par Jennifer Carpenter, mais tirée vers le bas par une énième romance fade entre Dexter et, cette fois-ci, Yvonne Strahovski ; et une saison 8 sur les rotules, sans inspiration, sans rythme, sans logique, sans rien de vraiment probant, et à la conclusion tellement frustrante qu'elle a directement mené à la genèse de ce New Blood.
Et donc, ce Dexter : New Blood, mini-série en 10 épisodes d'une heure, dont l'existence doit autant au besoin impérieux de contenu des chaînes de tv et de streaming d'aujourd'hui qu'à une tentative de faire oublier la fin de la saison 8, et de mettre un terme plus qualitatif à cette franchise.
Disons-le tout de suite : c'est raté. Parce que si Clyde Phillips est revenu aux commandes de cette saison, il l'a fait sans ses scénaristes d'alors, tous passés à autre chose. Et en faisant le choix de placer toute l'intrigue dans les forêts enneigées de l'état de New York, pendant les fêtes de fin d'année, Phillips a délibérément privé le programme de beaucoup de son charme, le laissant malheureusement se reposer sur une écriture toujours aussi faible.
Plus de Miami, plus aucun personnage récurrent du passé de Dexter (à l'exception d'un caméo bâclé de Batista et de Deb, qui agit comme la nouvelle conscience de Dex), plus de musique latino, plus de Daniel Licht (et une utilisation de son thème quasi-inexistante - à la place, une soundtrack juke-box assez énervante bourrée de morceaux pop), bref, la série opte pour une atmosphère visuellement et thématiquement glaciale (comme l'indique le carton-titre quelconque, qui remplace le générique classique de Dexter - alors que ce dernier aurait pu être réinventé en mode enneigé, ce qui aurait été plus amusant), et s'appuie donc beaucoup trop sur son écriture.
Ce qui pose un problème dès que l'on réalise que la saison est très mal structurée, un peu comme si elle avait été conçue en 12 ou 13 épisodes, avant d'être raccourcie à 10 : les grosses ficelles se multiplient, la saison ne surprend jamais tant elle téléphone ses rebondissements bien à l'avance, l'écriture manque cruellement de subtilité (je ne suis pas fan de l'utilisation de Jen Carpenter cette année, en conscience gueularde constamment ultra-énervée et fébrile, mais je ne sais pas si c'est dû à l'écriture ou à l'interprétation), les personnages secondaires sont fréquemment inutiles (la podcasteuse ressemble clairement à une idée de scénariste californien fan de true-crime, mais n'est jamais assez développée, le personnage du riche industriel disparaît tout simplement après le début de saison, la barmaid/institutrice latina fait de la figuration), et la caractérisation de bon nombre d'entre eux est très sommaire (le lycéen victime, la relation entre Harrison et la fille d'Angela, etc)...
Plus gênant : toute la saison culmine sur l'enquête d'Angela, chef de la police locale, qui découvre que son "Jim Lindsay" est en fait Dexter Morgan, qui plus est un tueur en série que tout le monde croyait mort. Sauf que cette enquête, justement, est un véritable désastre, et que le moindre indice, la moindre avancée dans cette enquête, est le fruit du hasard, d'une coïncidence scénaristique forcée, d'une recherche Google magique ou d'un personnage secondaire qui apporte une information cruciale sans avoir servi à rien d'autre de la saison.
Résultat : si Dexter Morgan, qui a réussi à échapper au FBI et à la police pendant 8 saisons, finit par se faire prendre, c'est uniquement parce que les scénaristes semblent avoir construit la saison à reculons, autour de cette conclusion, et jamais l'enquête d'Angela, ses déductions, ses doutes, etc, ne paraissent crédibles.
Et ce, sans même parler des erreurs flagrantes de continuité, qui font que les preuves utilisées par Angela pour accuser Dexter sont tout simplement en contradiction avec ce que la série a établi par le passé.
Encore une fois, c'est cette écriture approximative et bâclée qui dessert vraiment la série, et qui frustre particulièrement. D'autant que Clancy Brown campe un antagoniste plutôt convaincant (bien qu'aux actions souvent bancales, à l'image de l'écriture), et que l'enjeu principal de la saison, le triangle Dexter/Harrison/Kurt, fonctionne plutôt bien (les acteurs sont très investis, ça aide).
Mais voilà : le scénario ne suit jamais vraiment, et quand arrive la fin de la saison, une fin précipitée et prévisible, on ne peut s'empêcher de se dire "ah, oui, si Michael C. Hall a accepté de revenir pour cette saison, c'était clairement pour mettre Dexter derrière lui pour de bon, rien de plus".
Pas sûr que tout cela soit bien meilleur que la fin de saison 8, honnêtement. Et la perspective d'un spin-off sur Harrison, qui serait potentiellement hanté par son père ? Sans façons.
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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.
Halloween, c'est terminé, et pour conclure l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, un assortiment de critiques en vrac de tous les films dont je n'ai pas pu parler avant...
Les Sorcières d'Eastwick (The Witches of Eastwick - 1987) :
Alexandra (Cher), Jane (Susan Sarandon) et Sukie (Michelle Pfeiffer), trois amies vivant dans une petite ville tranquille de Nouvelle Angleterre, ne sont pas heureuses en amour : l'une est veuve, l'autre divorcée, et la troisième seule avec ses nombreux enfants. Jusqu'au jour où Daryl Van Horne (Jack Nicholson), un charismatique et richissime entrepreneur, arrive en ville, pour s'installer dans un manoir laissé à l'abandon. Rapidement, Daryl séduit les trois femmes, et leur fait découvrir l'étendue de ses pouvoirs... et des leurs. Mais Daryl cache un sombre secret...
Une comédie fantastique de 1987, adaptée d'un roman, et mise en images par George "Mad Max" Miller, qui a eu la bonne idée de laisser Jack Nicholson en roue libre, dans le rôle de Satan.
Ce dernier s'en donne donc à coeur joie, cabotine, passe de la folie à la rage à l'humour et à l'émotion en quelques secondes, et vole littéralement la vedette à ses trois co-stars, pourtant actrices confirmées, et pas des moindres.
Dans l'ensemble, le film n'a pas trop vieilli, hormis quelques incrustations bien voyantes (mais la créature finale est superbe, à défaut d'être longtemps à l'écran), et une durée un peu excessive de deux heures de film, là où 95-100 minutes auraient largement suffi.
Néanmoins, le tout se regarde sans trop de problèmes, la musique de John Williams est excellente, et les décors/paysages sont splendides. Sympathique, sans plus.
4/6
Wolf (1994) :
Will Randall (Jack Nicholson), éditeur discret au sein d'une maison de publication, est trahi par son protégé Stewart (James Spader), qui lui vole son poste, et a une aventure avec sa femme. Mais Will a récemment été mordu par un loup, alors qu'il circulait sur une route de montagne, et cette morsure a des effets surprenants : lentement, Will se transforme en loup-garou, et à mesure que cette métamorphose s'opère, l'employé de bureau reprend le contrôle de son existence, trouvant un soutien inattendu en la personne de Laura (Michelle Pfeiffer), la fille rebelle de son patron (Christopher Plummer).
Sept ans après Les Sorcières d'Eastwick, on retrouve ici Michelle Pfeiffer face à Jack Nicholson, dans un film de garous assez moyen, car signé Mike Nichols.
Forcément, quand on confie un tel métrage à un réalisateur plus connu pour ses drames et comédies urbaines/yuppies, il ne faut pas s'attendre à autre chose ; paradoxalement, cela dit, c'est la partie comédie urbaine qui fonctionne le mieux : la première moitié du film ressemble un peu à un Teen Wolf plus adulte, avec un Nicholson qui fait preuve de retenue et de quasi-sobriété, une Pfeiffer plus affirmée et volontaire (même si son personnage est assez creux, en fin de compte), et un rythme assez maîtrisé.
Bon, on n'évite pas une réalisation très plate, avec des effets assez datés (zooms, ralentis, répétition d'images) et un score d'Ennio Morricone totalement transparent (voire même médiocre quand arrivent les saxophones), mais dans l'ensemble, le film n'est alors pas désagréable.
Et puis plus le récit avance, plus il tire en longueur (125 minutes, tout de même), plus il bascule dans le film de genre, et plus il devient cliché et risible, culminant en un duel fauché entre Nicholson et Spader en mode garous hirsutes, et par une fin un peu trop baclée et ambiguë. En somme, une moitié de bon film, et une moitié à oublier rapidement.
3/6
Les Ensorceleuses (Practical Magic - 1998) :
Dernière génération d'une lignée de sorcières vivant sur une petite île du Massachusetts, Sally (Sandra Bullock) et Gillian (Nicole Kidman) Owens ne se ressemblent pas vraiment : l'une est brune et casanière, l'autre est rousse et aventureuse. Néanmoins, elles sont particulièrement unies, et ont été élevées par leurs tantes excentriques, Frances (Stockard Channing) et Bridget (Dianne Wiest) à la réputation sulfureuse au sein de leur petite ville côtière. Mais une malédiction hante la famille Owens, et condamne toutes ses femmes à être malheureuses en amour. Gillian, notamment, croise le chemin du brutal Jimmy (Goran Visnjic) qui, après une soirée très chaotique, est tué par les deux soeurs, en état de légitime défense. Les forces de la magie, cependant, ont d'autres idées en tête, et lorsque un enquêteur (Aidan Quinne) commence à s'intéresser à la famille Owens, la situation de cette dernière se complique drastiquement...
Une comédie fantastico-romantique adaptée d'un livre, et qui se regarde tranquillement, sans être particulièrement mémorable dans un sens ou dans l'autre : les paysages et décors sont très réussis et pittoresques, la distribution efficace, le score de remplacement de Silvestri est discret mais mélodieux, et les effets ne sont pas mauvais, d'autant que le tout ne se prend jamais trop au sérieux.
Cela dit, il y a un abus de montages et de chansons pops féminines (menées par Sheryl Crow), le film est bordélique au possible (énormément de changement de tonalité et de direction - horreur, comédie, romance, fantastique, drame, etc), et au final, c'est probablement trop girly pour parler à un autre public que celui pour lequel le film a été conçu.
3.25/6
La Mort Vous Va Si Bien (Death Becomes Her - 1992) :
Madeline Ashton (Meryl Streep), superstar hollywoodienne vaniteuse et sur le déclin, vole Ernest (Bruce Willis), le fiancé chirurgien d'Helen (Goldie Hawn), une amie peureuse et timide. Quatorze ans plus tard, après une dépression carabinée et une prise de poids considérable, Helen ressurgit dans la vie de Madeline et d'Ernest, métamorphosée et plus sexy que jamais. Décidée à lutter contre sa rivale prête à la tuer, et contre les ravages de l'âge, Madeline a alors recours aux services d'une mystérieuse sorcière (Isabella Rossellini), qui lui offre la vie et la jeunesse éternelle... à condition de prendre soin de son corps...
Une comédie surnaturelle macabre, décalée, mordante, et satirique, signée Robert Zemeckis, et dans laquelle le cast s'amuse très clairement, notamment ses deux interprètes féminines principales, qui font un duo de frenemies impayables et totalement détestables.
Un film dont je ne me lasse pas, qui n'a pas vraiment vieilli (le thème principal, de Silvestri, est toujours ludique et mémorable), et qui fonctionne toujours aussi bien aujourd'hui que lorsque je l'ai découvert, beaucoup plus jeune.
4.5/6
The Midnight Hour (1985) :
Le soir d'Halloween, dans une petite ville de Nouvelle-Angleterre, un groupe de lycéens (Lee Montgomery, Dedee Pfeiffer, Peter DeLuise, Levar Burton et Shari Belafonte) organise un bal costumé, où tous les jeunes de la ville sont invités. Mais pour se trouver un costume, ils entrent par effraction dans le musée abandonné retraçant l'histoire de la ville, et découvrent là de vieux objets aux origines macabres : involontairement, ils réveillent alors l'esprit d'une sorcière maléfique, et avec elle, des hordes de créatures nocturnes et surnaturelles, qui fondent progressivement sur les habitants inconscients du danger.
Un téléfilm ABC de 1985 (disponible en VO sur Youtube) qui accuse son âge (le look des jeunes ; l'influence évidente et omniprésente de Thriller, sorti quelques années plus tôt ; le numéro musical et chorégraphié face caméra, à un quart d'heure de la fin !), tout en étant étrangement intemporel.
En effet, tout le film baigne dans une ambiance rétro-fifties/sixties, renforcée par son illustration musicale, par la voix d'un célèbre DJ radio qui rythme le métrage, et par l'intrigue secondaire de Phil (Montgomery), qui passe la soirée en compagnie de Sandy, une mystérieuse inconnue assez charmante (Jonna Lee), tout droit sortie des 50s/60s.
Et c'est justement cette intrigue secondaire qui fait que le film fonctionne en grande partie : car s'il ne semble jamais savoir sur quel pied danser - ça commence comme un film familial, ça continue comme un teen movie, puis une zombie comedy parodique, puis ça passe par de la romance, avant de basculer sur la fin dans l'horreur sérieuse - cela lui permet de rester toujours intéressant et surprenant, et de sauter de zombies en rut qui s'emballent dans un canapé, à des scènes plus sincères entre Phil et Sandy.
Bref, une assez bonne surprise, d'autant que le tout est plutôt bien joué : on retrouve pas mal de visages connus au casting, de Pfeiffer, DeLuise, Burton à Kurtwood Smith, Dick Van Patten, ou Kevin McCarthy, soit autant d'acteurs solides, qui donnent du naturel à un film pas très sérieux.
Alors oui, c'est daté, moyennement rythmé, un peu décousu, on sent que le script a été un peu charcuté (des scènes ou des personnages ne débouchent sur rien) et c'est loin d'être un classique, mais je n'en attendais absolument rien, et finalement, avec cette ambiance d'Halloween en Nouvelle Angleterre, je lui mets un sympathique
3.5/6
Aux Portes du Cauchemar (R. L. Stine's The Nightmare Room - 2001-2002) :
Unique saison de cette anthologie adaptée d'une collection de romans écrits par R.L. Stine, collection à la durée de vie toute aussi brève que son adaptation. The Nightmare Room a été diffusée en 2001 sur Kids' WB, un choix assez paradoxal vue l'orientation plus adolescente du programme, mais l'intention, avec ce show, étant clairement de reproduire le succès de Chair de Poule (terminée en 1998), ce n'est pas forcément surprenant.
En l'état, donc, une série de 13x20 minutes, avec énormément de visages familiers (notamment de l'écurie Disney) parmi les jeunes acteurs, un budget assez limité, et une narration en voix-off ultra-sérieuse d'un pseudo R.L. Stine (interprété par l'Oncle Phil du Prince de Bel-Air) qui se prend pour Rod Serling.
1x01 - "Don't Forget Me" - Adapté de R.L. Stine Après la découverte de fissures étranges dans le sous-sol de leur nouvelle maison, Danielle (Amanda Bynes) s'aperçoit que son frère s'efface de sa mémoire... comme la plupart des enfants ayant vécu là avant eux. Pas désagréable, en plus d'être plutôt honorablement joué par Bynes (bien avant qu'elle ne sombre dans les excès et ne disparaisse totalement de la carte), qui à l'époque était encore une actrice à potentiel. Cela dit, le script est un peu décousu, notamment à cause de péripéties totalement inutiles (l'hypnose).
1x02 - "Scareful What you wish for" Dylan (Shia LaBeouf) va fêter son 14ème anniversaire, et pour ce faire, il se débarrasse de ses jouets d'enfance, au nombre desquels une poupée reçue des années plus tôt. Mais bien vite, un nouvel élève (Dylan & Cole Sprouse) se présente à l'école, exigeant de devenir l'ami de Dylan, et se vengeant sur ses amis (Tania Raymonde, Marcus T. Paulk) de manière surnaturelle. Plutôt réussi, celui-là, avec une métaphore sympathique du passage à l'âge adulte, et une interprétation très solide de Shia (qui est un bon acteur, avant d'être un mec totalement barré).
1x03 - "The Howler" - Adapté de R.L. Stine Trois enfants (Cara DeLizia, Jeremy Ray Valdez, Jermaine Williams) découvrent une machine étrange leur permettant d'entrer en contact avec le monde des esprits... esprits qui n'ont qu'une envie : posséder le corps des vivants. Un script basique et relativement efficace, malgré une résolution totalement faiblarde, un Robert Englund qui ne sert à rien, et de jeunes acteurs qui surjouent dès qu'ils sont possédés.
1x04 - "Tangled Web" Josh (Justin Berfield) passe son temps à mentir, mais lorsqu'un instituteur remplaçant (David Carradine) arrive en ville, et choisit de le croire, Josh découvre rapidement que tous ses mensonges deviennent réalité. Clairement l'épisode qui ressemble le plus à un Chair de Poule basique et enfantin, avec le grand frère de Malcolm en protagoniste, la soeur de Kaley Cuoco en meilleure amie, et Sting & David Naughton dans des petits rôles. Classique, mais plutôt amusant, rythmé et bien mené. 1x05 - "Fear Games" - Adapté de R.L. Stine Un groupe d'adolescents arrive sur une île reculée, pour participer à un jeu de tv-réalité façon Survivor. Mais bien vite, des phénomènes paranormaux se produisent. Globalement assez mauvais, très daté, avec une distribution assez insipide remplie de jeunes acteurs en débardeurs moulants, et une Tippi Hedren qui ne sert à rien. 1x06 - "School Spirit" Un groupe de lycéens (au nombre desquels Madeline Zima et Keiko Agena) se retrouvent collés, sous la supervision de Mr Langley (James Karen), un enseignant à la réputation sinistre... et qui est mort depuis quatre ans. Très moyen, se limite à un quasi-slasher basique, avec des lycéens qui courent dans une école plongée dans le noir. Bof.
1x07 - "Full Moon Halloween" - Adapté de R.L. Stine Le groupe de lycéens de l'épisode précédent se retrouve chez l'un d'entre eux pour Halloween, alors qu'un loup-garou sème la terreur dans le voisinage... Un postulat assez sympathique, mais qui mange à tous les râteliers, entre maison hantée d'Halloween, loup-garou, tribules/gremlins à rattraper avant qu'ils ne sèment le chaos, et twist de fin télégraphié au possible. À peu près le même intérêt que l'épisode précédent, en fait.
1x08 - "Four Eyes" Lorsqu'il chausse ses nouvelles lunettes pour la première fois, Jeremy (Josh Zuckerman) découvre que le monde est envahi d'extraterrestres se préparant à conquérir la planète ; paniqué, il ne peut compter que sur sa meilleure amie (Lynsey Bartilson)... Un bon gros remake d'Invasion Los Angeles, à la mode adolescente, typiquement Chair de Poule, avec en prime John C. McGinley en opticien. Pas désagréable, mais déjà vu, gentiment surjoué, et surtout tellement prévisible que ça en devient agaçant.
1x09 - "Locker 13" - Adapté de R.L. Stine Lorsqu'on lui attribue le vestiaire numéro 13, Luke (Brandon Gilberstadt), un adolescent superstitieux, est plus qu'inquiet. Mais dans ce vestiaire, il découvre un pendentif enchanté, qui lui apporte chance et bonheur... jusqu'à ce que le propriétaire du pendentif (Angus Scrimm) lui explique le prix à payer pour toute cette chance. Avec aussi Ken Foree dans un petit rôle. Pas très palpitant, notamment parce que Scrimm est en pilotage automatique, et que la distribution, les personnages et les enjeux ne sont pas très intéressants.
1x10 - "Dear Diary, I'm Dead" - Adapté de R.L. Stine Alex (Drake Bell) découvre un jour un journal qui semble prédire le futur. Mais lorsqu'il décide de commencer à exploiter cet objet pour son gain personnel, les choses se compliquent, notamment lorsque le journal prédit sa mort... Avec Brenda Song, "Ted" de Scrubs et "Wallace" de Veronica Mars dans des petits rôles. Plutôt sympatoche, dans le genre, bien qu'un peu maladroit çà et là (la toute fin, notamment, est de trop).
1x11 - "My Name is Evil" - Adapté de R.L. Stine Maudit par une bohémienne, Morgan (Marco Gould), un lycéen bien sous tous rapports et très gentil, devient soudain un paria à l'école lorsqu'il semble développer des pouvoirs étranges, qui se manifestent en réponse à ses pulsions négatives. Mais la jolie et manipulatrice Kristin (Kaley Cuoco) n'est peut être pas étrangère à cette situation... Un récit à la structure assez moyenne (sauvée par le rebondissement final, prévisible mais réussi), à l'interprétation guère mémorable (Cuoco est un cliché sur pattes), et à la réalisation relativement médiocre (à base de ralentis et de plans serrés de travers à gogo). Mais c'est regardable.
1x12-13 - "Camp Nowhere pt.1 & 2" - Adapté de R.L. Stine Un groupe d'adolescents (parmi lesquels Allison Mack et Sam Jones III) en camp de vacances va passer un peu de temps dans l'un des chalets d'un autre camp abandonné, réputé pour être hanté par des esprits indiens maléfiques... et ils se retrouvent transportés dans le temps et l'espace. Un épisode en deux parties qui joue beaucoup la carte du meublage, notamment dans sa première partie, qui est, aux 3/4, un gros canular assez pataud et maladroit dans sa mise en image (plus kitchouille qu'efficace), et dans son écriture. La suite, une fois le déplacement temporel effectué, est nettement plus sympathique, et fortement aidée par la présence d'un bon paquet de visages familiers et attachants au fil de ces deux épisodes (outre "Chloe" et "Pete" de Smallville, on a aussi "Le Loup-Garou du Campus", "Topanga", "Malcolm"...). Mais on reste tout de même dans une production télévisée assez laborieuse, et plutôt inégale au niveau de l'interprétation et de la production (j'ai ri en entendant la virgule musicale de Koh Lanta à la flûte de pan, lorsque les esprits indiens apparaissent).
Une anthologie jeunesse très très moyenne, qui a pour seul véritable avantage, par rapport à Chair de Poule, d'avoir une distribution un peu plus âgée (à l'interprétation logiquement meilleure), et un public-cible à l'identique. Mais bon, après, tout cela reste toujours particulièrement dérivatif, notamment de Fais-moi Peur, diffusé plus de dix ans plus tôt.
Oh, un Chakotay-centric, qui fait office de Kazon-centric par la même occasion... et oh, quelle surprise, Chakotay continue d'accumuler les clichés du natif-américain télévisuel, pendant que les Kazons continuent de ressembler à des Klingons au rabais. Heureusement qu'il y a Nog en Kazon, pour sauver un peu le tout... mais sinon, c'est bien joué, mais pas très passionnant, d'autant que le maquisard qui vante les mérites d'une Fédération/d'une Starfleet qu'il a pourtant rejetée, ça fait un peu tache.
2x02 (2x05) - Non Sequitur :
Pas forcément beaucoup plus réussi, ce Kim-centric (logique, me direz-vous ^^)... principalement parce que Wang est beaucoup trop terne et inexpressif dans ce récit, et pas aidé par la compagne de Harry, à peu près aussi motivée. Cela dit, ça fait illusion pendant les dix premières minutes malgré tout, notamment parce que c'est sympa de voir un peu la Terre, mais ça se délite ensuite rapidement, ça perd en intérêt, ça traîne, etc... jusqu'au reset final, attendu. Ça aurait été nettement mieux si le duo Paris/Kim avait été en place dès le premier tiers de l'épisode, et pas uniquement dans les cinq dernières minutes.
2x03 (2x07) - Parturition :
Paris et Neelix coincés dans une grotte avec un bébé alien en caoutchouc à leur charge. Ouép. Vlà le début de saison bien piteux, avec cette suite de trois épisodes (et les nouvelles coupes de cheveux de Janeway et B'elanna)... bon, je ne suis pas forcément objectif, puisque que Neelix jaloux/le triangle amoureux avec Paris/le "jeu" de J-Lien me donnent généralement des envies de meurtre, mais là, pff. Un peu comme le précédent, ça se regarde tranquillement pendant le premier tiers, et progressivement, ça commence à devenir longuet et cheesy. Ça aurait pu être pire, certes... m'enfin quand même, je commence à comprendre pourquoi j'ai effacé de ma mémoire les deux ou trois premières saisons du show.
2x04 (2x08) - Persistence of Vision :
Roh c't'intro avec Janeway énervée qui va embrasser le Lord machintruc de son holosimulation de romance gothique à la con... bon, heureusement, ensuite, ça devient plus intéressant, puisque l'holosim trouve sa justification dans le récit. Cela dit, les persos sont un peu lents à la détente, et galèrent à faire le lien entre les hallucinations de Janeway/des autres officiers et le vaisseau alien qui vient d'arriver. Ah, et B'elanna qui a un faible pour Chakotay, faible qui disparaîtra tout aussi vite qu'il est venu, laule. Mais bon, pas trop grave, tout ça.
2x05 (2x09) - Tattoo :
Je ne l'ai vraiment pas aimé, celui-là, et ce malgré le fait que l'épisode ne soit pas forcément mauvais en soi. Mais j'ai énormément de mal avec la spiritualité des Indiens vue par les scénaristes de Voyager : c'est naïf, c'est basique, assez peu inspiré, et à la limite de la caricature. Donc là, quant en plus on nous fait le coup de "les dieux de la tribu de Chakotay sont des aliens, sur lesquels le Voyager tombe par hasard", c'est beaucoup trop Ancient Aliens à mon goût, et je décroche totalement. Mais je dois bien avouer que le dilemne de Chakotay, entre Foi et modernité, est assez bien écrit, et le Doc avec la grippe (et la voix de Batman) est amusant.
2x06 (2x10) - Cold Fire :
Le retour de l'intrigue du Caretaker via sa compagne, et un Kes-centric plutôt intéressant dans son genre, malgré une absence d'enjeux inévitable (of course le Voyager ne va pas rentrer à la maison à la fin de l'épisode, et of course l'Ocampa sinistre est iiiiiveul ^^), et une fin décevante à la Scanners du pauvre, agrémentée d'un reset des pouvoirs de Kes.
2x11 - Maneuvers :
Le retour des Kazons et de Seska, dans un épisode très sympathique, malgré quelques problèmes d'écriture parfois flagrants (les téléportations à gogo pendant la bataille finale, par exemple, ou encore la manière dont la grossesse de Seska est amenée à la fin).
2x12 - Resistance :
L'away-team est capturée par un gouvernement hostile, pendant que Janeway est sauvée par un autochtone un peu cinglé. Bien interprété, et pas forcément inintéressant... sauf que je n'ai pas du tout accroché à la relation entre Janeway et l'alien, à la folie du personnage, à son drame personnel, tout ça. Ni à Janeway qui se la joue séductrice pour distraire un garde. Bof, donc.
2x13 - Prototype :
Arf, celui-ci, je m'en souvenais, avec ses robots hostiles au design de cyberman des 60s et à l'apparence fauchée. Un épisode particulièrement quelconque et tout sauf mémorable, malgré Roxann Dawson qui porte l'épisode sur ses épaules.
2x14 - Alliances :
La suite des Kazons, avec le Voyager qui tente de conclure une alliance avec certaines des sectes, tandis que les tensions internes s'accroissent à bord. Pas désagréable du tout, bien qu'un peu basique et téléphoné.
Halloween approche, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant tout le mois d'Octobre, et la première quinzaine de Novembre...
Evil Dead 2013 :
(mise à jour le 15/10/2016)
Réunis dans un chalet forestier pour tenter de sevrer l'une d'entre eux (Jane Levy), une bande de jeunes y découvre un vieux grimoire, le Necronomicon, et déchaîne sans le vouloir tous les démons de l'enfer...
Vu assez tardivement, et je suis resté plutôt indifférent. Non pas que ce soit une purge, mais je crois que tout ce qui me dérange dans ce métrage peut être synthétisé en une seule scène : l'ouverture du livre par le chevelu, qui combine connerie abyssale d'un personnage insipide, et "remise au goût du jour" de morceaux du film original sans aucune raison valable.
Autrefois, on avait le Necronomicon, un ouvrage écrit en lettres de sang sumériennes et relié de peau humaine, empli de dessins incompréhensibles et inexplicables, qui parlaient supposément de créatures indicibles et plus vieilles que tout... il y avait un certain mystère, une impression d'inconnu, entretenue par la voix sur le vieux magnétophone, qui récitait des incantations obscures...
Là, on se retrouve avec un livre sataniste standard, avec certes une écriture indéchiffrable, mais taggée et traduite en long, en large et en travers dans toutes les langues dont l'anglais, avec des pentagrammes inversés, des têtes de bouc et des gravures au style assez moderne sur toutes les pages... bref, niveau mystère, c'est le degré zéro, et ça ramène le bouquin à un grimoire de sorcellerie lambda, l'entité à un démon basique au possible, qui obéit à des règles (d'ailleurs, je ne suis pas vraiment certain de comment le scénario arrive à comptabiliser ses cinq âmes ingérées, mais bon, fermons les yeux sur la "logique" du métrage), qui suit des étapes bien illustrées sur le livre, histoire de pouvoir faire le parallèle à l'écran, etc.
En gros, ça donne l'impression d'avoir été bien recadré, recalibré, simplifié, et affadi et rendu beaucoup plus accessible pour un public moderne. Donc forcément, après, les deadites de ce remake qui ressemblent à de bêtes possédés sortis de l'Exorciste... ça ne surprend pas vraiment ; là aussi, ça facilite la compréhension et l'adhésion du spectateur de base, en lui rappelant les possédés qu'il a l'habitude de voir.
Et il en va de même pour tout le reste : quand ça remake, ça singe en moins intéressant ou inventif, et quand ça tente de s'écarter du remake pur et dur, ça s'écroule un peu sous le poids des clichés et du manque d'inspiration.
Sans compter que le sérieux confondant de l'entreprise fait que les moments repris des deux derniers opus de la trilogie manquent de leur recul et de leur second degré originels : par conséquent, on frôle régulièrement l'overdose d'effets forcés, de litres de sang gratuits, de rappels qui ne fonctionnent pas, parce que l'univers de cet Evil Dead est trop ancré dans le premier degré pour rendre crédible tout ce que traverse Jane Levy avant d'arriver au générique de fin (je pense notamment à l'auto-déchirage spontané de bras, vraiment too much).
Pour résumer : prégénérique totalement inutile et creux, maquillage des Deadites trop "Exorciste", personnages agaçants et en carton pâte, métaphore de l'addiction assez lourde, et impression de best-of pour les nuls de la trilogie originale, qui troque une montée en puissance potentielle pour du gore et du sanguinolent non-stop, quitte à anesthésier les sens du spectateur, et à perdre tout impact.
Quand à Jane Levy, elle est trop mignonne et en bonne santé pour paraître être une droguée ayant besoin d'un sevrage brutal... mais on ne peut pas nier qu'elle donne de sa personne !
3.25/6 (c'est regardable, c'est louable dans ses intentions de départ, mais ça s'arrête là)
Dark Touch :
Une fillette maltraitée se retrouve orpheline suite au massacre de sa famille par "les objets de sa maison". Puisque personne ne la croit, la voilà cependant placée chez ses voisins, sous la supervision d'une assistante sociale... mais les forces maléfiques l'ont suivie...
Supposément une perle méconnue du cinéma de genre, voilà un film d'horreur franco-irlandais qui louche très fortement sur une combo de Carrie (et de American Haunting pour la thématique), avec la fille de Ronan Keating dans le rôle principal.
Assez bien exécuté, techniquement parlant (même si certains seconds rôles sont assez moyens), le film souffre cependant d'une écriture particulièrement agaçante et pataude : non seulement le métrage aurait pas mal gagné à ne pas détailler l'avant-drame de manière pesante et surlignée (c'est bon, on a compris qu'il s'agissait d'inceste, pas besoin d'en rajouter des couches et des couches), mais ensuite, la partie "Carrie" dégénère très rapidement en quelque chose de too much, de cliché et d'assez fatiguant. Dommage.
Le PPV d'hier avait achevé d'éteindre les espoirs des fans de Bryan, avec la victoire (hautement prévisible) de Randy Orton dans l'Elimination Chamber. Pourtant, malgré des mois de manipulation évidente, et de booking transparent, les moutons membres du WWE Universe refusaient de se laisser abattre : c'était sûr, Bryan allait être ajouté au match de championnat dès ce Raw, la WWE ne pouvait pas être aussi stupide que ça !
Et pourtant... plus péroccupée par ses buyrates, et par le lancement d'un WWE Network plein de bugs et d'erreurs, la WWE n'en a clairement rien à faire de Bryan. Pire : HHH semble bien décidé à profiter de la popularité de Bryan... Comment ? Wait & See.
Heure 1 :
Une première heure blindée de promotion pour le Network : les annonceurs en parlent, on a droit à des packages vidéo, toutes les promos des catcheurs commencent en mentionnant le Network, etc. Ça devient donc rapidement insupportable... y compris lorsque Hulk Hogan arrive pour ouvrir le show, et botche sa promo en parlant du Network. Un botch qui donne le ton de toute la soirée.
Forcément, lorsque la WWE décide de forcer le public à acclamer Batista en bookant un remake de son match contre Del Rio, ça ne pouvait que mal tourner : le public se déchaîne contre Batista, qui finit par déclarer faiblement en post match qu'il n'en a rien à faire, et que c'est comme ça. Même pas un heel turn, juste un gros "Fuck You" de la WWE aux fans. L'heure se termine heureusement par Big E vs Cesaro, un match solide qui se conclue cependant en DQ, histoire de mettre en place des dissensions au sein des Real Americans.
Heure 2 :
Raw continue ensuite par une promo de Cena, venu vanter les mérites du Network, mais qui est interrompu par les Wyatts. Un passage à tabac plus tard, Cena part à l'hôpital, supposément blessé au genou. Peu importe. Le problème, cependant, c'est que le public (et le show) commencent alors à mourir à petit feu : un match interminable entre Christian et Sheamus ne reçoit que les chants moqueurs du public désintéressé, et entre deux pubs pour le Network, Bryan vs Corporate Kane déroule sa routine de manière efficace, mais pépère.
Heure 3 :
Et Bryan d'asséner alors le coup de massue sur le public, en défiant ouvertement HHH pour un match à Mania : les commentateurs et Bryan tentent de faire avaler la couleuvre au public, en prétendant que ça a toujours été le but ultime de Bryan et de ses fans... et ça marche plus ou moins dans l'arêne, forcément. *soupir*
Néanmoins, le public décide alors qu'ils n'en ont plus rien à faire du reste du show : Summer Rae affronte Emma dans une indifférence polie, les Usos squashent les New Age Outlaws sous un torrent de huées, et Reigns et Wyatt s'affrontent dans un match trop long, trop mou, qui endort tout le monde. D'autant que les bookers, dans leur infinie bétise, répètent là le finish de Cesaro/Big E, ce qui est profondément stupide. Pour finir, enfin, le segment inévitable que tout le monde attendait sans grande impatience : Brock & Heyman dans le ring veulent la ceinture, mais se contenteront de l'Undertaker. Gong, apparition de Taker, zou, un match pour Mania.
Bref, au final, un Raw plus que médiocre, sans structure, sans énergie, avec des choix de booking en carton, et un HHH qui, forcément, se sent obligé de se remettre au centre de la carte de Mania. Sur le web, tout le monde a détesté, sauf certains reviewers professionnels, étrangement indulgents et gentils, qui ont trouvé que le show était très solide. C'est cela, oui...
Et bien entendu, les fans de Bryan continuent de se motiver avec la Méthode Coué. Maintenant, ils espèrent que Bryan va vaincre HHH à Mania, avec un title shot comme enjeu, et qu'il sera rajouté au match de championnat plus tard dans la soirée. Pourquoi pas, après tout... mais pendant ce temps, les pigeons fans, qui pourtant jurent à chaque match de Bryan qu'on ne les y reprendra plus, continuent de payer les PPV, et ce depuis des mois et des mois que la WWE leur fait miroiter la victoire de D-Bry. M'enfin bon, il ne faut rien attendre d'autre de la part d'un Universe qui maudit le booking de la WWE un jour, ne trouve rien de valable à la carte de la majorité des PPVs, et pourtant se précipite aux premières heures pour donner ses € à la WWE lorsque celle-ci lance son Network ou fait de la pub pour le merchandising de Daniel Bryan dix minutes après l'avoir détourné du main event. *soupir*
J'avoue : hormis les PPVs, j'ai presque totalement abandonné la WWE. La faute à des Raws répétitifs et sans intérêt intrinsèque, à des SDs inexistants, à du NXT trop inégal, et à un booking globalement soit trop téléphoné et prévisible, soit nonsensique. Rajoutez à cela la promotion constante et insupportable de ce foutu Network anémique à 9.99$, et je peine vraiment à supporter plus de 15 minutes du programme.
Mais Summerslam reste Summerslam, et malgré une carte assez peu engageante (sérieusement, Stephanie McMahon vs Brie Bella ? Ugh.), il y a toujours l'espoir d'une bonne surprise ou deux...
- Kickoff - RVD vs Cesaro : six ou sept minutes de match (dont deux de headlock, et un même spot délibérément répété trois ou quatre fois, histoire de bien meubler), une pub pour le Network en plein milieu, l'entrée pourrie de Cesaro, et une victoire de RVD. *soupir*
- Hogan, pour faire la promotion du WWE Network, et tout le public qui chante "9.99" en choeur, comme les bons robots lobotomisés qu'ils sont. J'ai honte pour eux.
- Miz dans le ring, botche sa promo.
- Miz vs Zigg, IC Title. RAS. Pas un mauvas match, et le résultat était satisfaisant, mais vu que je n'ai absolument rien à faire de Miz, que ce soit niveau personnage ou lutte... bof.
- Énième récap de Brie/Steph.
- AJ vs Paige, Divas Title. Pas un mauvais match, mais affreusement plat, mal rythmé, et prévisible. Sans compter que c'est à nouveau un retour au status-quo d'il y a quelques mois.
- Rusev vs Swagger, Pseudo-Flag match. *soupir* Encore une fois, ce n'était pas mauvais, mais Rusev mérite mieux que ce stupide gimmick en carton. Quant à Swagger... DGAF ?
- Ambrose vs Rollins, Lumberjack match. Un gros bordel non-sensique avec lumberjacks qui viennent parasiter le moindre début de truc intéressant. M'enfin c'était amusant à regarder.
- Jericho vs Wyatt. ZzzzzzzzzzZzzzzzZZZzzz. La routine habituelle de Wyatt et Jericho, meh. Et puis la chanson en post-match, meh again.
- Encore une récap de Brie/Steph. Ugh.
- Brie vs Steph. Un match très méthodique et lent, histoire de laisser le temps à une Steph dominante de placer tous les trucs répétés à l'entraînement. Ça aurait pu être pire, mais bon, ça ne faisait pas un bon match pour autant. D'autant que le finish était affreusement téléphoné de bout en bout.
- Un segment WTF sur un truc... euh... un fan promu catcheur à NXT pour une opé promotionnelle, un truc du genre... Euh... passons.
- Orton vs Reigns. ZzzzzzZZZZZzzzzzZZZZzzzz. Reigns devrait faire un Cena 2.0 parfait, il a le même nombre de mouvements dans le ring.
- Cena vs Lesnar. HW Title. Ils nous refont exactement Undertaker vs Brock, et Brock démolit donc Cena sans effort, enchaînant 250 german suplexes et finishers sans la moindre réponse. En gros, c'est une partie de WWE 2k14 entre un joueur normal, et un gamin qui ne connaît que deux mouvements, et les spamme non-stop sur sa manette jusqu'à gagner. D'un côté c'était profondément stupide (notamment parce que Cena a déjà encaissé bien pire au cours de sa carrière), et de l'autre c'était assez fun.
Un show étrange. D'un côté, je vois l'internet se pâmer devant ce PPV, parler de show fantastique, de meilleur PPV depuis des années, etc... et de l'autre, si l'action dans le ring était assez solide de bout en bout (bien que toujours discutable ça et là), le booking m'a paru... eh. D'ailleurs, en fait, tout le PPV m'a laissé assez circonspect, au niveau de l'intérêt de son booking...
Quel intérêt de donner une victoire à RVD, et d'enterrer Cesaro ? Quel intérêt de donner une ceinture insignifiante à Dolph ? Quel intérêt de redonner la ceinture à Paige, après le fail de son précédent règne ? Quel intérêt dans les feuds Rusev/Swagger et Wyatt/Y2J ? Quel intérêt d'avoir Steph qui domine son match, et gagne sur heel turn ? Quel intérêt d'avoir Reigns mis à ce point en avant alors qu'il est si limité ? Et enfin quel intérêt de soudainement booker Lesnar comme une bête invincible qui démolit Cena en 18 mouvements, alors que Cena a déjà survécu à bien pire dans ses matches, pour toujours triompher à la fin ?
(enfin, cette dernière question est rhétorique. Je vois très bien pourquoi ils l'ont booké ainsi : Brock avait besoin de légitimité après son match discutable contre Taker, surtout s'ils tentent de booker Bryan vs Brock, ou Brock vs Reigns. Mais j'ai trouvé la manière de faire affreusement maladroite et pataude, et limite contre-productive à force de trop en faire)
Halloween approche, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à mi-Novembre...
Scooby-Doo - Frankencreepy :
Velma apprend un jour qu'elle est l'héritière unique du château de Von Dinkenstein, et voilà aussitôt tout le Scooby Gang parti pour la ville de Transylvanie, Pennsylvanie, afin d'enquêter sur la légende du Frankencreep, et de laver l'honneur de la famille de Velma...
Un dessin animé sympathique, bien que possédant un rythme inégal, et qui donne assez régulièrement dans le second degré parodique, soutenu par une mise en images dynamique. Ce n'est donc pas désagréable, notamment pour son générique façon Saul Bass/Herrmann, mais il me faut tout de même minorer un peu cet avis pour deux raisons.
La première est l'écriture parfois un peu maladroite du tout : le propos, notamment, est (entre autres) de souligner la superficialité de Daphne, afin de lui en faire prendre conscience. Mais c'est amené de manière assez pataude, à base de "laule, elle est grosse", ce qui paraît assez contre-productif, du moins jusqu'aux dernières scènes où la vérité est révélée. Pas forcément de quoi me faire hausser un sourcil, mais les spectateurs les plus sensibles à ce sujet risquent bien de monter sur leurs grands chevaux, comme l'ont fait les médias américains.
L'autre raison, ensuite, est l'ouverture un peu bizarre, en forme de web-show présenté par Daphne, qui place pour l'occasion quelques flashbacks sur des anciennes affaires résolues par l'équipe, dans les séries précédentes. Cette scène sort tellement de nulle part, et a techniquement si peu d'intérêt scénaristique qu'aussitôt, le spectateur a la puce à l'oreille, et se dit que les personnages mentionnés vont resurgir durant le film, d'autant que le maychant arbore un masque très familier. Et ça ne manque pas de se produire, dans un toutéliage final sympatoche, mais téléphoné.
Ah, et dernier bémol, le manque paradoxal de continuité quant à la soeur cadette de Velma, Madelyn, présentée récemment dans un autre métrage Scooby, et qui ici n'existe tout simplement pas... en dépit du fait qu'elle apparaît une fraction de seconde au détour d'un flashback. Bizarre.
Bref. Ça se regarde, c'est parfois assez drôle, c'est assez joli visuellement, mais ça aurait été beaucoup plus réussi avec 10 minutes de moins.
3.5/6
Dixie contre les Zombies (Mummy, I'm a Zombie) :
Dans cette suite au filmDaddy, I'm a Zombie, Dixie doit parvenir à recharger son talisman magique à l'aide des quatre éléments et de ses amis fantômes, tout en s'efforçant de rester l'élève la plus populaire de son école, afin d'être élue au Conseil des étudiants...
En relisant l'avis que j'avais posté à l'époque du premier film, je m'aperçois que la note finale était finalement assez gentille en regard de la review la précédant.
Car je n'ai finalement pas gardé le moindre souvenir du métrage, et donc ce premier opus serait aujourd'hui plus près d'un 1.5 ou 1.75/6 que d'un 2.25/6.
D'autant que cette suite cumule les mêmes défauts (clichés à gogo, doublage basique, intrigue délayée, animation limitée), sans apporter de véritable amélioration sur aucun plan, autre que (peut-être) le design et la mise en images.
On oublie très vite, donc.
2.25/6 (comme le premier, donc)
Hôtel Transylvanie :
Dans son château en Transylvanie, Dracula (Adam Sandler), sa fille adolescente Mavis (Selena Gomez), et leur armada de spectres, d'esprits et de démons tiennent un hôtel pour créatures de la nuit, où ils reçoivent tous leurs amis monstres loin des humains violents et agressifs. Mais Mavis a des envies d'indépendance, et lorsqu'un jeune globe-trotter humain s'invite au château, c'est la panique générale...
Second visionnage du film, après un premier avis à chaud il y a deux ans. À l'époque, j'avais trouvé l'ambiance du film sympathique, le casting vocal soigné et pertinent, et la direction artistique efficace (bien que somme toute classique) ; le scénario, ultra-cliché et basique, m'avait nettement moins convaincu, tout comme le rythme parfois frénétique et gesticulant du métrage.
Cette fois-ci, cependant, le rythme m'a moins dérangé. Les séquences frénétiques étant pour la plupart concentrées dans la première partie du film, ça se calme ensuite un peu, pour essayer de faire exister ses personnages et leurs émotions... ce qui est louable, en théorie.
MAIS le tout reste tout de même assez brouillon et mal structuré, ou du moins, pas très bien écrit. Le dynamisme et l'énergie insufflés par le réalisateur sauvent les meubles, cependant, et ça reste gentillet. Creux, mais gentillet.
Je lui avais mis un 3/6 à la première vision, mais là, en sachant à quoi m'attendre, c'est un peu mieux passé. Et puis j'aime bien l'univers.
Halloween s'en est allé, et l'heure est venue, pour le blog des Téléphages Anonymes, de conclure l'Oktorrorfest2014, un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à mi-Novembre...
Kristy/Random :
Durant les vacances de Thanksgiving, aux USA, une étudiante nommée Justine (Haley Bennett) se trouve seule sur son campus universitaire, où elle devient alors la proie d'un groupe de désaxés brutaux et violents...
Un slasher/survival/quasi-home invasion assez basique, qui aurait pu être efficace et solide, mais qui malheureusement commet une erreur flagrante dès son générique d'ouverture, en faisant de ses bad-guys des anarcho-satanistes ultra-clichés, qui font des sacrifices humains.
Et pourtant, juste ensuite, ça semble repartir tranquillement, avec une mise en place sympathique, et une Haley Bennett assez attachante (et qui porte très bien la petite culotte).
Mais non, dès qu'Ashley Greene se pointe, avec son look de pseudo-sataniste-daaark piercée et tatouée, ça commence à se casser la gueule, pour tomber dans le slasher basique, au déroulement convenu, et au final assez quelconque.
Dommage, parce que ce n'est pas trop mal filmé, dans l'absolu.
2/6
Lord of Tears :
Hanté par des cauchemars étranges dans lesquels apparaît le Seigneur des Larmes, une entité étrange mi-homme mi-hibou, James Findlay (Euan Douglas), un professeur de littérature, retourne explorer sa demeure natale, un manoir écossais, dont il vient d'hériter...
Supposément (à en croire les critiques) un excellent film d'épouvante gothique, voire un futur classique du genre... dans les faits, cependant, un film beaucoup trop moderne dans sa forme (d'aucuns diront "une forme très impressionniste, avec de nombreux plans de coupe, des passages expérimentaux, des montages musicaux au ralentis sur de la dance music, et un montage à la serpe visant à déstabiliser et à transmettre des sensations plus que de la logique" ; d'autres préfèreront dire "bordélique et amateur") et dans son son (du bruitisme) pour parvenir à évoquer vraiment le genre "épouvante gothique".
Pire : la forme s'avère tellement chaotique et clichée qu'elle souligne d'autant les faiblesses de l'écriture (par exemple, la narration en mode dictaphone pas très subtile ou adroite ; la voix off de Moloch qui récite de la poésie) et du reste de la production (interprétation et direction d'acteurs très faibles, rythme assez bancal).
Pour un premier long-métrage, ça aurait néanmoins pu être honorable, si ça ne louchait pas autant sur le vidéo-clip creux, et/ou le travail d'étudiant en cinéma persuadé d'être un artiste profond et ténébreux. Bref, c'est beaucoup trop arty, décousu et infatué pour convaincre, malgré sa créature esthétiquement réussie, et ses paysages superbes.
1/6
In Fear :
Tom (Iain De Caestecker) et Lucy (Alice Englert), jeune couple en route pour un festival de musique au fin fond de l'Irlande, décident de s'arrêter en chemin dans un hôtel reculé pour y passer la nuit. Mais bien vite, ils s'aperçoivent qu'ils sont perdus dans les bois, sur des chemins qui forment un véritable labyrinthe, et que là-dehors, quelqu'un se joue d'eux...
Un micro budget semi-improvisé, et ça se sent, puisqu'à partir d'un pitch intéressant, et au potentiel certain, le film se perd en longueur.
Pour faire simple, il aurait probablement fallu raccourcir le métrage de vingt bonnes minutes pour dynamiser le tout, et éviter au spectateur d'avoir de grosses longueurs d'avance sur les personnages.
En l'état, ce n'est pas désagréable, c'est assez bien joué, et l'atmosphère est convaincante, mais ça perd notablement en intérêt lorsque Max apparaît, et que le tout se transforme en sous-Hitcher assez basique.
3/6
Alien Trespass :
Dans les années 50, une soucoupe volante s'écrase près d'une petite ville américaine. Rapidement, le pilote (Eric Mccormack) doit alors prendre forme humaine, et tenter de capturer un monstre menaçant, échappé des soutes de son vaisseau spatial...
Un gros pastiche décomplexé de toute la science-fiction ciné des années 50, avec ce que ça comporte de rythme pépère, de monstre risible, de personnages formatés, de lieux communs, de clichés, d'effets spéciaux primitifs, etc.
En soi, ce n'est pas vraiment un bon film (ça ne cherche pas vraiment à l'être, de toute façon), mais c'est une bonne imitation, un bon hommage à tout un pan de la culture américaine, et à ses codes.
Passage en revue de quelques-uns des pilotes des nouvelles sitcoms de cette rentrée télévisée américaine 2014-2015 :
A to Z 1x01 :
Une nouvelle rom-sitcom made in NBC, narrée par Katey Segal (avec un accent bizarre par moments...), sur la relation de Zelda (interprétée par la Mère de HIMYM), avocate blasée et distante, et d'Andrew, un employé de site de rencontres, éternel romantique un peu maladroit. Avec en prime Lenora Crishlow dans un rôle secondaire, et un caméo de Lea Thompson pour la caution geek/Retour vers le Futur. Ça se regarde, sans plus... le cast est sympa, ce n'est pas désagréable, mais bon, c'est un peu toujours la même chose, ces rom-sitcoms un peu décalées, et ça ne dure jamais plus d'une saison, donc...
Selfie 1x01 :
Sitcom ABC qui refait My Fair Lady/Pygmalion, avec Karen Gillan en bimbo décérébrée pas très futée qui place la popularité sur les réseaux sociaux avant tout le reste, vit toute sa vie en web 2.0 (à grands coups de gifs, de tumblr, d'instagram et compagnie), et est contrainte de se tourner vers un coach/expert en marketing (John Cho) pour revamper son image et se réinventer en société.
Assez agaçant dans sa forme (Gillan fait de son mieux, mais son personnage est épuisant, à tout commenter en voix off avec un accent californien maniéré, et à parler à 200 à l'heure avec une duckface constante ; les morceaux utilisés - Bad Romance, Selfie, etc - datent déjà pas mal le show), et classique dans son fond, avec son sempiternel "les réseaux sociaux, ce n'est pas la vraie vie, et tes amis facebook ne sont pas des amis IRL", ce n'est donc pas très intéressant pour l'instant. Peut-être que ça trouvera un ton plus convaincant avant d'être annulé, mais je doute.
Manhattan Love Story 1x01 :
Une énième sit-rom-com new-yorkaise made in ABC, avec Jake McDorman et Analeigh Tipton dans les rôles principaux, ceux d'un tombeur sportif qui travaille dans l'entreprise familiale, et d'une pauvre éditrice débutante, maladroite, timide et provinciale (*soupir*). Et tout ce que l'on peut dire de positif sur ce show se résume à "les deux leads sont sympathiques, fonctionnent assez bien ensemble, et Kurt Fuller a un petit rôle secondaire (aka trois répliques par épisode)". Le problème, c'est tout le reste : c'est cliché, basique, limite sexiste (l'ouverture de l'épisode sur lui qui juge et reluque toutes les filles dans la rue, elle qui fait pareil, mais avec tous les sacs à main... huhuhu hilarité), les personnages secondaires sont eux aussi des clichés ambulants, et le pire dans tout ça, c'ets tout de même les voix offs narrant les pensées des personnages en temps réel. Pronostic : annulation en moins d'une saison, voire d'une demi-saison.
Bad Judge 1x01 :
À l'origine, Kate Walsh en juge alcoolique qui couche avec ses témoins, se bourre la gueule jusqu'à l'amnésie, est batteuse dans un groupe, et possède une mémoire de poisson rouge dans le cadre de son job, mais est obligée de cohabiter avec un petit black qu'elle supervise, le tout produit par Ferrell & McKay... Après intervention de NBC, l'arrivée d'une nouvelle showrunneuse, et les réécritures/reshoots/remontages du pilote, le tout se résume à "Kate Walsh est une juge rock et facile, mais elle a bon fond, et elle est super-compétente malgré ses défauts." Le gamin est évacué à la fin du pilote, et tout se finit bien pour tout le monde. C'est gentiment inoffensif, faussement provoc, le montage est bordélique (la continuité est désastreuse), et bien sûr, ce n'est pas particulièrement drôle : en fait, ça ressemble à Bad Teacher (dans les deux cas, Ryan Hansen inside), et vu que BT a été annulé en quelques semaines...
Happyland 1x01 :
Toujours au rayon "foutons notre pilote à la poubelle, et repensons-le depuis le début", MTV avait vu Adventureland, le film de 2009 avec K-Stew & Eisenberg, et avait décidé que ce serait fun d'en faire une adaptation officieuse en sitcom. Entre temps, cependant, MTV s'est aperçu que la nostalgie 80s, ça ne marchait pas vraiment sur son public (à moins de moderniser à la Teen Wolf), et donc ils ont fout le script à la poubelle, et ont pondu une idée "extraordinaire" : une jeune employée cynique qui travaille avec sa mère dans un parc d'attraction, mais veut prendre son envol, jusqu'à ce que les abdos d'un nouveau collègue lui fassent changer d'avis. Un collègue dont elle tombe amoureuse, qu'elle embrasse, et qui s'avère être... son demi-frère. *insert dramatic chipmunk* EDGY ! MTV !! YEAAAAAH !!
*soupir*
Mulaney 1x01 :
Sitcom Fox sur un comédien de stand-up (Mulaney) qui galère, et qui décroche un job backstage pour un animateur/producteur de jeux tv à très fort caractère (Martin Short).
Pas très intéressant, entre les passages de stand-up à la Seinfeld à chaque coupure pub, le lead assez maniéré, raide et robotique dans sa diction, ses deux colocataires - le sidekick black & la fille énergique, agressive et grande gueule -, leur pote rondouillard, le voisin un peu cinglé (et flamboyant)... rien n'est naturel, tout semble affreusement forcé et sent le déjà-vu, bref... une série avortée de plus, qui se fait joyeusement démonter par la critique.
Cristela 1x01 :
Une latina trentenaire, saoulante impertinente et un peu ronde, étudiante en droit, décroche un stage dans un cabinet d'avocats prestigieux, mais sa famille n'est pas contente. Une sitcom ABC qui n'a aucune autre ambition que d'être un Ugly Betty-like dans le milieu du droit, filmé en studios, et clairement (voire uniquement) à destination du public latino. Voilà voilà, circulez, pas grand chose à voir.
Halloween approche, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à mi-Novembre...
Full Eclipse :
Flic sans peur et sans reproches, Max Dire (Mario Van Peebles) voit sa vie s'effondrer au terme d'une mission catastrophique, qui coûte la vie à son partenaire, et voit son épouse le quitter ; lorsque son partenaire revient mystérieusement à la vie, avant de suicider pour de bon, Max est recruté par Adam Garou (Bruce Payne), pour rejoindre un groupe de vigilantes opérant en dehors des paramètres légaux, et s'injectant avec un sérum faisant d'eux des mi-hommes mi-bêtes...
Un thriller typiquement direct-to-video des 80s/90s, réalisé par Anthony Hicock, et qui cumule pas mal de tares assez rédhibitoires : c'est assez fauché, régulièrement mal joué, mal post-synchronisé, le rythme est plat et monotone, et la créature est d'un ridicule achevé, filmée en ultra-gros plans, histoire de cacher la misère du boss final.
Je ne retiens que Bruce Payne (qui cabotine), dont le personnage de maychant a pourtant des motivations intéressantes (c'est uniquement un flic fatigué de l'inefficacité de la police, et désireux de faire respecter la loi et l'ordre).
1/6
Extraterrestrial :
Une bande de jeunes en week-end dans un chalet forestier est confrontée à des aliens agressifs...
Un bon gros navet qui recycle tous (mais alors TOUS) les clichés hollywoodiens existant sur les extraterrestres (qu'ils proviennent de la tv ou du cinéma), et les applique à un groupe de jeunes particulièrement stupides, tout droit sortis d'un slasher lambda. Alors certes, visuellement, ça a une certaine prestance (surtout comparé aux Grave Encounters 1 & 2 des mêmes Vicious Brothers), mais malheureusement c'est tellement creux et balisé (sans même parler de l'écriture pataude à base d'intervenants extérieurs qui viennent expliquer le pourquoi du comment toutes les vingt minutes) qu'on finit par regarder le tout d'un oeil particulièrement distrait.
Et puis paradoxalement, en lieu et place d'une progression et d'une montée en puissance dans l'horreur et le suspense, la montée en puissance se fait dans le grotesque (mention spéciale à la scène supposément ultra-dramatique de la survivante en train de rappeler les aliens avec un feu d'artifice...), et culmine avec une sonde anale sanglante, une déclaration d'amour larmoyante au milieu de nulle part, et cette fausse happy end télégraphiée au possible, qui font rire plus qu'autre chose (déjà que l'illustration musicale pataude, et la Zimmer Horn of Doom à chaque manifestation alienne, ça donne envie de se facepalmer...)
1.25/6 pour la photographie et le rendu visuel.
Don't Blink :
Un groupe de dix amis arrive dans une station de ski déserte et, en panne d'essence, ils décident d'y passer la nuit... jusqu'à ce qu'ils commencent à disparaître un par un.
Un film fantastique au postulat initial qui rappelle Phantoms de Dean Koontz, et qui aligne une distribution de seconds couteaux sympathiques (Mena Suvari, Brian Austin Green, Joanne Kelly, Zack Ward, Robert Picardo, Fiona Gubelmann)... mais qui s'écroule rapidement sous le poids de son scénario insuffisant et de son interprétation inégale.
Le suspens est en effet quasiment absent, le mystère reste inexpliqué, les personnages basculent trop rapidement dans la surexcitation et la violence, bref, ça devient vite fatiguant.
Et l'on se surprend à se dire qu'un pitch pareil aurait très bien fonctionné à la télévision, en 30-45 minutes, alors que là... ça perd rapidement son intérêt.
2/6
Wolves :
Cayden Richards (Lucas till), un lycéen orphelin, a de plus en plus de mal à contrôler ses pulsions bestiales : loup-garou, il finit par agresser sa petite-amie, et tuer ses parents adoptifs. En fuite, et sur les conseils de Wild Joe (John Pyper-Ferguson), il se met en route pour la ville de Lupine Ridge, dirigée d'une main de fer par le menaçant Connor (Jason Momoa)... son père.
Un supernatural teen movie particulièrement basique, qui ressemble à un pilote de série tv plus qu'à autre chose, et qui est le fruit du travail du co-scénariste de X-men, X2, Watchmen et du Roi Scorpion.
Visuellement parlant, c'est assez quelconque, et avec beaucoup de gros plans tv ; les garous, eux, sont très proches de Beast, des X-men, ce qui fonctionne parfois (lors des affrontements mano à mano par exemple, même s'ils virent souvent au match de catch) mais à d'autres moments, est assez ridicule, et donne plus l'impression de voir des hommes-chats ou des hommes-ours que des hommes-loups.
Le scénario, lui, est cousu de fil blanc, plombé par une narration un peu inutile, et donne vraiment l'impression de regarder des épisodes de True Blood ou de Teen Wolf consacrés à la meute, etc...
Bref, c'est assez bavard, pas toujours très bien joué, Momoa est une erreur de casting improbable (trop jeune, trop typé) malgré sa présence indéniable à l'écran, et pour un premier essai derrière la caméra, celui-ci est loin d'être transformé.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus... et pendant deux semaines, à l'occasion des 40 ans de la franchise Alien, retour sur les films de la saga, et sur ceux de sa grande rivale, Predator.
Alien 3 - Assembly Cut :
Lorsqu'un incident inexplicable provoque le crash du vaisseau de Ripley (Sigourney Weaver), Newt et Hicks sur la planète-prison Fiorina 161, elle se pense l'unique survivante, et découvre qu'elle est désormais la seule femme parmi des dizaines de détenus fanatiques religieux (Paul McGann, Danny Webb, Pete Postlethwaite, Holt McCallany, Peter Guinness, Charles S. Dutton). Rapidement, cependant, il s'avère qu'un xénomorphe a trouvé un moyen de la suivre sur Fiorina 161 et que le cauchemar est sur le point de recommencer.
Un long-métrage dont la genèse chaotique n'est un mystère pour personne : studio omniprésent et interventionniste, actrice principale et scénaristes - par ailleurs tous producteurs - capricieux, scénarios et directions multiples, réalisateur semi-débutant qui part en pleine post-production et renie la version cinéma, réécritures incessantes en cours de métrage, remontage jusqu'à la date de la sortie, etc, etc, etc (jusqu'à cette version "édition spéciale", supposément plus proche de ce que voulait Fincher à l'origine).
Difficile en effet de passer après l'Aliens de Cameron, assez imposant dans le genre. Sous la supervision de David Fincher, cependant, Alien 3 tente de revenir vers quelque chose de plus proche du premier volet : un seul alien, principalement dans l'ombre, et des humains impuissants qui se font tuer un à un.
Fincher et ses scénaristes (Walter Hill, Giler et Ferguson) restent cependant thématiquement dans la droite lignée des deux films précédents, avec ces bagnards exploités et sacrifiés par la Weyland-Yutani : l'anti-corporatisme de la franchise répond toujours présent, tout comme l'exploration de la maternité de Ripley, ici plus littérale et funeste (malheureusement, la mort de Newt et Hicks lors du générique d'ouverture est des plus frustrantes, et quasi-impardonnable, bien qu'elle permette à Sigourney Weaver de se livrer à un joli numéro d'actrice).
Une Ripley qui, malgré la mort toute fraîche de Newt et de Hicks, et armée de son nouveau look au crâne rasé, décide rapidement de coucher avec le médecin de la prison (Charles Dance), qui l'a secourue : une caractérisation plus sexuée, pour le personnage, et honnêtement un peu étrange pour qui sort tout juste des deux films précédents.
Cela dit, compte tenu des problèmes de la production du film, guère surprenant de constater qu'il y a à boire et à manger dans ce dernier : d'un ancien script prenant place sur une planète-monastère, la production a gardé l'idée de la religion et de la Foi ; d'un autre, celui d'une prison reculée ; ici, on a Ripley qui devient une sorte de mère biologique, après avoir été une mère d'adoption pour Newt ; là, une distribution à dominante britannique, composée de trognes, malheureusement toutes un peu interchangeables de par la direction artistique boueuse et terne, leurs crânes rasés, et leurs personnages peu définis (l'Assembly Cut s'en sort mieux, sur ce plan-là, en leur consacrant plus de temps, mais ça reste loin d'être parfait).
Fincher réalise le tout dans l'urgence, avec ses tics visuels habituels (beaucoup de contre-plongées que je trouve, à titre personnel, assez moches, et une vue subjective guère plus jolie pour le xénomorphe), et Elliott Goldenthal met le métrage en musique de manière inégale, passant d'une musique chorale religieuse à quelque chose de nettement plus grandiloquent - peut-être trop, d'ailleurs - mais le film, quelle que soit la version, reste très inégal, avec un rythme gentiment bancal et un aspect visuel polarisant et peu engageant ; d'autant qu'il se retrouve, en fin de compte, le postérieur entre les deux chaises de ses prédécesseurs, pas particulièrement tendu ou effrayant, ni bourré d'action ou dynamique.
Pourtant, il y aussi du bon, dans ce métrage : la première naissance de l'alien quadrupède est très réussie (alors que la version numérique qui court dans les corridors est très laide), tout comme la scène avec les restes de Bishop (pauvre Bishop, dont le sort n'est guère plus glorieux que celui de Newt et Hicks) ; il y a là des thématiques intéressantes, trop souvent effleurées ; et malgré quelques errances, le personnage de Ripley trouve là une fin à sa juste mesure... jusqu'à Alien 4, malheureusement.
Mais dans l'ensemble, je ne peux pas dire que j'aie accroché à cette vision très particulière (et, par la force des choses, bordélique et chaotique) de l'univers Alien.
3/6 (incapable de noter la version cinéma, je n'en garde aucun souvenir - si ce n'est que c'était encore moins à mon goût que cette Assembly Cut - et je n'ai aucune envie de la revoir)
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Scottish Mussel (2015) :
En Écosse, les moules locales sont une valeur sûre, notamment pour les distilleries de whiskies qui les utilisent dans la fabrication de cet alcool, mais aussi pour les perles qu'elles renferment. Aussi, lorsque Ritchie (Martin Compton) et ses deux compères Danny (Joe Thomas) et Fraser (Paul Brannigan), des citadins, décident de s'improviser pêcheurs de perles dans une réserve naturelle protégée au cœur des Highlands, ils se mettent hors-la-loi, mais tombent bien vite sur la belle Beth (Talulah Riley), une conservationniste dédiée à sa réserve. Sous le charme de la jeune femme, Ritchie décide de tout faire pour la séduire, mais doit composer avec Ethan (Morgan Watkins), un Américain séduisant qui travaille avec Beth, et avec des membres de la pègre de Glasgow, intéressés par le trésor de ces moules...
Une comédie indépendante anglaise écrite, interprétée et réalisée par Talulah Riley (ex-épouse d'Elon Musk, aperçue par ailleurs dans Westworld ou les St Trinian), qui chapeaute là son premier long-métrage. Une comédie romantique et rurale pas très mémorable, sans grand charme ni grande fantaisie, et qui laisse globalement indifférent par manque de rythme, d'humour ou de subtilité. Dommage.
2.25/6
Sierra Burgess is a Loser (2018) :
Lorsque la méprisante Veronica (Kristine Froseth) donne un faux numéro à Jamey (Noah Centino), un membre de l'équipe de football du lycée, ce dernier ignore qu'il appelle en réalité Sierra (Shannon Purser), intelligente mais impopulaire, notamment de par son surpoids. Rapidement, Sierra et Jamey développent une relation inattendue, avec un bémol : Sierra continue de se faire passer pour Veronica depuis l'autre côté de l'écran de son téléphone... et quand vient le moment de se parler en face à face, Sierra n'a pas d'autre choix que de demander l'aide de Veronica, en échange de cours particuliers.
Une teen comedy romantique Netflix lorgnant très fortement sur le cinéma des années 80 façon John Hughes (avec Alan Ruck et Lea Thompson en prime, dans le rôle des parents de Sierra, et des arrêts sur image avec texte explicatif sur le devenir des personnages, en fin de film), et qui joue la carte de la nostalgie façon Stranger Things, en utilisant une bande originale synthétique et Shannon Purser, la Barb de la série.
Cependant, si la chaîne espérait sans doute que l'équation Purser + Eighties + Noah Centino (déjà dans une autre comédie romantique adolescente à succès de la plate-forme) + romance susciterait un capital sympathie immédiat, c'est l'inverse qui s'est produit, puisque le web et sa machine à outrage se sont emballés, en s'acharnant sur les multiples problèmes du script.
Des problèmes qui, il faut bien l'avouer, sont effectivement gênants, puisque cette relecture peu inspirée et clichée de Cyrano de Bergerac, à la mode sms, semble persuadée que le spectateur va se ranger instinctivement du côté de Purser, sur la simple base de l'actrice ; par conséquent, l'écriture ne fait donc absolument rien pour rendre le personnage sympathique : Sierra est menteuse, manipulatrice, jalouse, elle n'hésite pas à mener l'objet de son désir en bateau, à le suivre, à lui voler un baiser et, lorsqu'elle s'estime trahie, elle se retourne contre sa nouvelle amie en piratant ses réseaux sociaux, et en l'humiliant publiquement. Ah, et son premier réflexe, lorsque tout se complique pour elle, c'est de blâmer ses parents pour son physique et pour ses complexes.
Autant de traits de caractère et de réactions que le scénario tente de faire passer pour anecdotiques et amusants, dans quelque chose de romantique et de léger... mais comme l'écriture n'a pas la subtilité nécessaire pour cela (tout est écrit sans grande finesse), et que la réalisation peine à donner de la fantaisie et du rythme au récit, on se retrouve à regarder tout ça de manière dubitative, et par soupirer lorsque, à la fin du film, Sierra se fait pardonner en trois minutes chrono, en chanson, et obtient tout ce dont elle rêvait jusque là.
Généralement, je n'ai pas tendance à hurler avec la meute, surtout de nos jours, mais là, je comprends les problèmes posés par ce métrage, qui n'a pas une once du charme ou de la maîtrise nécessaires pour faire fonctionner son postulat et son traitement.
2/6 (au moins, c'est bien interprété)
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Désireuse de se tailler une part du gâteau de la VOD et du streaming, NBC a lancé, en 2016, Seeso, sa propre plate-forme de streaming payant, à thématique comique : au programme, des rediffusions de sitcoms, de talk-shows, de spectacles de stand-up, et des séries inédites, au nombre desquelles Harmonquest et ce Bajillion Dollar Propertie$...
(sans surprise, la plate-forme a fermé ses portes fin 2017)
Bajillion Dollar Propertie$ saisons 1-3 :
Chez Platinum Reality, une prestigieuse agence immobilière de Los Angeles, tout le monde se méprise, ou presque. Dean Rosedragon (Paul F. Tompkins) est un patron excentrique qui aime mettre ses subordonnés en compétition ; Glenn (Tim Baltz), qui vient d'arriver, est naïf et un peu benêt - en plus d'être le fils caché de Rosedragon ; Andrew (Ryan Gaul) et Baxter (Drew Tarver) forment un duo inséparable ; Chelsea (Tawny Newsome) repose sur ses millions d'abonnés sur les réseaux sociaux pour trouver des maisons à vendre ; Amir (Dan Ahdoot) semble convaincu que Glenn est le fils caché de Rosedragon ; et Victoria (Mandell Maughan), elle, est prête à tout pour écraser ses collègues et prendre du galon...
Un programme au format sitcom de 25 minutes, et qui parodie ouvertement le format et le style des émissions de télé-réalité immobilière comme Property Brothers, Million Dollar Listing, etc.
On retrouve donc les codes de ces émissions, comme les interviews face caméra, le montage ultra-nerveux, les plans de coupe, etc, le tout semi-improvisé par les acteurs (c'est d'ailleurs assez amusant de les sentir toujours au bord du fou-rire quand l'un des guests commence à improviser et à partir dans des directions improbables), et showrunné par une femme (chose assez rare pour être remarquée, dans le monde de la comédie).
Au fil des 26 épisodes de ces trois premières saisons (une quatrième saison est déjà tournée, mais n'a pas de diffuseur), on suit donc le quotidien de cette équipe de bras cassés, qui tentent de vendre d'innombrables propriétés de Los Angeles aux prix vertigineux, à des clients toujours plus excentriques et déjantés.
Chaque saison est axée autour de quelques lignes directrices vaguement développées, et qui permettent de donner un semblant de structure au tout : la première année, ainsi, repose sur une compétition organisée par Dean, pour choisir qui sera son associé à la tête de la compagnie. Tout le monde passe ainsi la saison à se tirer dans les pattes, jusqu'à ce que Dean change la donne, et choisisse son fils caché, Glenn.
En seconde année, Dean veut à tout prix décrocher un prix prestigieux, et met la pression à tous ses subordonnés pour impressionner le reste de la profession : un arc narratif qui passe un peu à la trappe en cours de route, mais qui finit par tout chambouler dans le season finale, un épisode qui divise tout le monde, et sème la zizanie dans l'équipe.
Enfin, en s3, Dean choisit un associé, son fils légitime, DJ (Eugene Cordero). Un fils qui finit par profiter d'une crise cardiaque de son père pour prendre le contrôle de la compagnie, alors même que tous les employés se battaient pour pouvoir écrire la préface de l'autobiographie de Dean.
Là-dessus se brodent pas mal de sous-intrigues improbables (des brouilles, des histoires d'amour avortées, des magouilles, la rivalité d'une agence concurrente), et de ventes de maisons toujours plus luxueuses et hors de prix.
L'occasion pour de nombreux visages familiers de faire des apparitions de quelques minutes pouvant aller de l'anecdotique au totalement barré : Adam Scott en superstar droguée, Jason Mantzoukas en photographe, Andy Richter en divorcé dépressif, David Koechner en consultant, Thomas Lennon (par ailleurs producteur) en rival mafieux, Paul Scheer en révérend, Zack Galifianakis en renifleur, Casey Wilson en cliente amatrice de roleplay, Busy Philipps en décoratrice arrogante, Dave Foley, Patton Oswalt, Deanna Russo, Weird Al Yankovic, Nick Kroll, John Morrisson, Randall Park, John McBrayer, Rhys Darby, Lauren Lapkus, Nicole Parker en agente, Sarah Silverman en rockeuse, Gillian Jacobs, Keiko Agena, Steven Yeun, June Diane Raphael, Jessica St Clair, Brett McKenzie en homme ayant une peur bleue des baleines...
La liste est longue, et il est impossible de tous les citer en détail, mais une chose est sûre : plus la série avance, plus les visages et les noms sont reconnaissables, et plus la série se permet d'audaces et d'excentricités.
Ce qui ne veut pas dire pour autant que la série fonctionne systématiquement : en effet, de par son format et son côté semi-improvisé, BDP est un programme assez inégal. Autant les personnages sont assez réussis et attachants, et on s'amuse à les suivre d'épisode en épisode, autant certains épisodes ont un intérêt très limité, passant un quart d'heure sur telle ou telle idée de gag qui tombe totalement à plat.
Et réciproquement, d'autres sont hilarants de bout en bout, comme cet épisode à thématique horrifique, dans lequel une poupée maléfique hante l'agence et possède des employés, alors même que Glenn va visiter le manoir d'un pseudo-Vincent Price : c'est totalement déjanté, hors-continuité, et improbable, mais ça marche.
En fin de compte, Bajillion Dollar Propertie$ s'avère un programme amusant et bien mené, mais qui souffre aussi des limites de son format. C'est typiquement le genre de série comique qui aurait trouvé sa place sur Comedy Central, TBS ou Adult Swim, à l'époque de NTSF:SD::SUV et autres Childrens Hospital, mais qui est maintenant reléguée au web : un sort regrettable, qui voit la série se terminer en cliffhanger insoutenable, faute de diffusion de sa dernière saison déjà tournée...
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Petits Coups Montés (Set It Up - 2018) :
Épuisée par sa patronne autoritaire (Lucy Liu), Harper (Zoey Deutch) décide de faire équipe avec Charlie (Glen Powell), lui aussi assistant d'un patron insupportable et capricieux, Rick (Taye Diggs). Pas insensibles au charme l'un de l'autre, les deux vingtenaires mettent ainsi leurs talents en commun pour jouer les entremetteurs, et amener les deux cadres à se rencontrer, à tomber amoureux l'un de l'autre, et à enfin laisser un peu respirer leurs subordonnés...
Comédie romantique diffusée sur Netflix, fruit des efforts d'une réalisatrice de nombreuses sitcoms et autres séries tv comiques, et premier scénario de la productrice de films comme Hot Pursuit : En Cavale et Célibataire, Mode d'Emploi.
Pas grand chose d'original au programme, donc, puisque tous comptes faits, on aurait pu avoir exactement le même script (avec une distribution un peu moins mémorable) sur UpTV ou Hallmark.
La seule différence, ici, est donc ce cast plutôt sympathique et dynamique, entre Zoey Deutch et Glen Powell (déjà ensemble dans Everybody Wants Some !!, en 2016), Lucy Liu et Taye Diggs en patrons insupportables (Diggs en fait un peu trop, mais Liu rebascule avec grand plaisir en mode Ling d'Ally McBeal), et quelques seconds rôles sympatoches, parmi lesquels Pete Davidson en meilleur pote gay, et Titus Burgess en technicien étrange.
Sans cette distribution agréable à suivre, le film peinerait à atteindre la moyenne, dans le genre, d'autant que le métrage souffre (étrangement, compte tenu des antécédents de la réalisatrice) d'un manque de rythme assez paradoxal, et d'un bon quart d'heure de trop.
En l'état, c'est tout à fait regardable (les 20 dernières minutes sont même assez amusantes), mais le tout est honnêtement très peu mémorable.
3/6
Ibiza (2018) :
Envoyée par sa patronne à Barcelone pour y conclure une affaire, Harper (Gillian Jacobs), épuisée et au point mort dans sa vie privée, y est accompagnée par ses deux meilleures amies, Nikki (Vanessa Bayer) et Leah (Phoebe Robinson), bien décidées à profiter de l'occasion pour prendre des vacances festives entre copines. Mais à Barcelone, Harper a le coup de foudre pour Leo (Richard Madden), un DJ qui n'est pas insensible à son charme. Elle décide alors d'oublier la raison de sa présence en Espagne, pour se rendre à Ibiza et retrouver l'objet de son affection...
Initialement, je pensais que ce Ibiza (premier film de son réalisateur et de sa scénariste) était une énième girl comedy façon Mes Meilleures Amies et autres métrages du même genre avec humour trash et femmes qui font autant de conneries que les hommes (une certaine conception du féminisme, je suppose), d'autant que Will Ferrell et Adam McKay sont producteurs, et qu'une ex du Saturday Night Live (Vanessa Bayer) est à la distribution.
Mais en fin de compte, il s'avère que ce Ibiza est une comédie romantique entre Gillian Jacobs et Richard Madden, rom-com qui n'est que déguisée en party movie se voulant déglingué.
Le seul problème étant que le film ne fonctionne pas vraiment, que ce soit en tant que party movie (sur les 90+ minutes du métrage, il doit bien y avoir 25-30 minutes de remplissage creux avec des scènes de night-club, de foule qui danse, de DJs qui mixent, et d'EDM surmixé pour donner l'illusion d'un métrage dynamique), en tant que comédie trash de filles (les gags sont vraiment faiblards et assez timides), ou en tant que comédie romantique (puisque la romance, qui sert pourtant de fil conducteur, est finalement assez vite expédiée, et sans grand développement).
Ibiza finit par être plus proche d'un simple film de vacances, avec de beaux paysages, pas forcément mis en valeur par une photographie très saturée, et par une caméra constamment portée.
Dans l'ensemble, malgré sa distribution pas forcément désagréable (même si Watkins et Bayer surjouent gentiment, et que Robinson est transparente au possible), Ibiza est un film plat, sans réelle direction, et qui présente des personnages immatures et irresponsables, en espérant que le spectateur s'identifient à eux malgré leurs défauts.
Mouais.
1.75/6 (allergiques à la dance music s'abstenir)
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Chez les Téléphages Anonymes,du 1er octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur....
Pandemonium (1982) :
En 1982, 20 ans après la mort tragique de cinq pom-pom girls aux mains d'un psychopathe, le camp d'entraînement de cheerleaders d'It Had To Be, Indiana, rouvre ses portes, sous la supervision de Bambi (Candice Azzara), seule survivante du massacre. Elle supervise ainsi Candy (Carol Kane), aux pouvoirs surnaturels ; Mandy (Teri Landrum), une reine de beauté naïve ; Sandy (Debralee Scott), exigeante et aux standards très élevés ; Andy et Randy (Miles Chapin & Marc McClure), qui n'ont que le sexe en tête ; et Glenn Dandy (Judge Reinhold), à la famille excentrique. Mais un tueur rôde toujours, et les cheerleaders ne peuvent compter que sur l'enquête de Cooper, un mountie (Tom Smothers), sur son cheval et sur son adjoint (Paul Reubens) pour espérer survivre...
Sortie la même année que National Lampoon's Class Reunion, et peu de temps après Full Moon High, cette comédie parodique lorgne à nouveau sur un humour absurde à la ZAZ, façon Y-a-t-il un pilote dans l'avion ?, arrivé en salle en 1980. Mais contrairement aux deux films chroniqués un peu plus tôt dans la journée, ici, ça fonctionne.
Principalement parce que le film est assez rythmé, et que ses personnages sont tous vraiment très excentriques : en poussant le curseur assez loin, les scénaristes (dont un scénariste de télévision) atteignent ce degré d'absurdité qui fait que même les gags les plus ratés (et il y en a beaucoup) parviennent tout de même à arracher un sourire au spectateur.
On regrettera que le tout soit néanmoins un peu trop décousu et brouillon, une impression encore renforcée par la sous-intrigue de Cooper et de Pee-Wee, qui ne fonctionne pas vraiment, et semble souvent rattachée à l'arrache au reste du métrage.
C'est dommage, parce qu'il y a dans ce slasher parodique un bon paquet de gags visuels et de répliques qui n'auraient pas été déplacées dans un ZAZ.
3/6
Wildling (2018) :
Lorsqu'elle est retrouvée par les autorités suite au suicide de son geôlier (Brad Dourif), Anna (Bel Powley) ne connaît rien à la vie, ayant été maintenue pendant toute son enfance dans une chambre isolée du reste du monde. Prise sous son aile par le shérif Cooper (Liv Tyler) et son frère (Collin Kelly-Sordelet), Anna réintègre alors la société moderne, mais rapidement, elle s'aperçoit que, privée des injections quotidiennes que lui faisait son "père", Anna commence à changer de manière inattendue...
Mouais. Encore un de ces films d'horreur (ce n'en est pas vraiment un, d'ailleurs, on est plus dans le fantastique adolescent frôlant par moment le genre young adult) auréolé d'une bonne réputation critique et festivalière, d'un buzz certain, et qui finissent malheureusement par vraiment décevoir.
Ici, sans être rédhibitoires, les problèmes sont multiples, et principalement au niveau de l'écriture : avec sa structure on ne peut plus basique, le film ne laisse aucune place au mystère ou au suspense. Il est clair dès le début qu'Anna est un garou, et on passe donc tout le film à attendre mollement que la métamorphose s'accomplisse ; si, à la limite, le scénariste/réalisateur faisait quelque chose d'intéressant avec ce postulat de départ, et son traitement, cette attente ne serait pas bien génante.
Mais non : les thématiques et la métaphore puberté/transformation garoue/perte de contrôle sur le corps ont déjà été bien traitées ailleurs, et Wildling ne leur apporte rien de bien probant ou d'original. Ce qui, ajouté à un déroulement prévisible au possible, donne un vrai sentiment de déjà vu et de film dérivatif.
On fermera aussi les yeux sur le dispositif improbable du récit, qui plonge cette pauvre Anna dans une vie normale et une existence lycéenne quelques jours/semaines après avoir été libérée de sa "cellule", sans le moindre soutien psychologique ou la moindre surveillance. Ou encore, on tentera de ne pas trop se braquer en voyant la direction que prend le récit dans son dernier tiers, quand Anna, en pleine mutation, s'enfuie dans les bois avec le frère du shérif, tombe enceinte de lui, et se venge de tous les chasseurs qui la traquent en les tuant un à un en mode ninja.
D'autant que, pour une raison ou une autre, le scénariste a eu les yeux plus gros que le ventre, sur la fin du film, avec des images de synthèse, un Dourif en mode Van Helsing, une Anna maquillée des pieds à la tête, etc : ça n'est pas forcément désastreux, mais ça ne fonctionne pas vraiment, et on passe plus de temps à lever les yeux au ciel qu'à prendre le tout au sérieux (l'ermite de la forêt, notamment, mérite un bon gros soupir).
Heureusement que le personnage d'Anna est interprété par une actrice attachante et expressive, Bel Powley (déjà vue dans Détour, entre autres), qui parvient à rendre son personnage sincère et crédible, même dans les moments les plus délicats (ou lorsqu'elle est couverte de maquillage et parle avec de fausses dents).
Dans l'ensemble, une petite déception, qui souffre vraiment d'être un premier film pas forcément maîtrisé, mais qui reste relativement bien filmé.
2.75/6
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Passengers :
Passager d'un vaisseau spatial dormant embarqué dans un voyage de plus d'un siècle, Jim (Chris Pratt), un technicien voyageant en classe économique, est arraché à son hibernation lorsque le vaisseau traverse un champ de météorites qui endommage ses équipements. Seul à bord de ce navire luxueux, à 90 ans de sa destination, il tente alors de s'occuper, puis il rencontre Aurora (Jennifer Lawrence), elle aussi passagère, et le couple se rapproche, alors même que les pannes techniques se multiplient autour d'eux...
Attention, SPOILERS : ce résumé officiel (ainsi que la bande-annonce du film) est totalement mensonger.
Car Passengers est un film étrange et très frustrant, vendu comme une romance dans l'espace entre deux acteurs charismatiques et attachants, mais qui en fait, s'avère plutôt une sorte de 10, Cloverfield Lane qui ne s'assumerait pas, avec un homme séduisant et athlétique en lieu et place de John Goodman.
Je caricature un peu, bien entendu, mais contrairement à la comédie romantique spatiale sur fond de catastrophe (Titanic in Space, en somme) décrite dans le résumé et les bandes-annonces, on est plus ici, dans un "Syndrome de Stockholm - le film", avec ce mécanicien lambda qui, au bout d'un an de solitude, et plutôt que de se suicider ou d'envisager de passer 89 autres années seul, commence à fantasmer sur une autre passagère endormie ("Aurora", comme dans La Belle au Bois Dormant, quelle subtilité), qu'il finit par réveiller/condamner à une vie solitaire en sa compagnie, puis qu'il séduit après lui avoir caché la vérité, et expliqué qu'ils n'avaient pas d'autre choix que de rester seuls... assez glauque, en fin de compte, et je comprends que le département promotionnel du studio ait tout fait pour cacher ce malaise, et pour vendre un film plus glamour et spectaculaire.
D'ailleurs, je me suis constamment demandé à quel point cet aspect du script avait été étouffé par la production au fil du tournage, à mesure que le projet prenait de l'ampleur, que Jennifer Lawrence était choisie pour le rôle féminin, etc.
Car ponctuellement, le script semble vouloir aborder frontalement ces questions de morale ambiguë, ainsi que des notions comme les différences de classe, etc... mais systématiquement, elles sont désamorcées par des explications superficielles (pourquoi telle ou telle chose ? Parce que telle ou telle pseudo-raison totalement arbitraire), ou par des rebondissements qui font office de distraction.
C'est bien simple, lorsque Jim avoue à Aurora que depuis un an, il lui ment, et qu'il est responsable de ce qui lui est arrivé, le film ne passe pas plus de cinq minutes sur les conséquences de ce mensonge : elle s'indigne, elle le frappe, elle boude, il lui fait des "excuses" tout en la surveillant via le système de vidéo de bord (glauque, bis), il tente de la reconquérir, et... Laurence Fishburne débarque, pour la dernière demi-heure de film, dans laquelle le récit devient un survival à effets spéciaux qui ne revient plus vraiment jamais sur les actes de Jim, et au terme duquel les deux amants sont réconciliés.
Distraction !
(d'ailleurs, la réaction de Fishburne aux aveux de Jim est tellement peu marquée qu'elle en devient risible)
On se retrouve donc avec un script qui ne semble jamais vraiment certain de vouloir assumer ses choix narratifs, et qui, par conséquent, donne un peu l'impression d'avoir des personnalités multiples. D'un côté, l'homme seul face à l'espace et à une mort certaine ; ensuite, une romance futuriste ; à côté, un survival de science-fiction, bourré de jargon technique sans intérêt ; sans oublier ce côté un peu malsain du personnage de Pratt... En n'assumant pas pleinement chacun de ces aspects, et en tentant de tous les combiner, le film finit par sembler bancal, victime de grosses ficelles narratives censées faire passer des transitions et des rebondissements un peu trop gros.
N'importe quel spectateur, en voyant le film, se posera certainement des questions à certains sujets (pourquoi ne réveiller personne d'autre - des ingénieurs ou techniciens civils - pour aider à ouvrir la porte du cockpit, alors même que le navire part en morceaux autour d'eux ? Pourquoi n'y a-t-il qu'un lit médical pour plusieurs milliers de passagers ? Pourquoi n'y a-t-il aucun caisson d'hibernation de rechange ? Pourquoi n'y a-t-il aucun système automatisé qui réveillerait l'équipage en cas de problème technique ?, etc, etc, etc), et envisagera probablement de nombreuses manières d'améliorer le script, en le faisant basculer plus franchement dans une direction ou une autre : thriller (ouvrir le film sur le réveil d'Aurora, garder son point de vue pendant tout le récit, et révéler que Jim a totalement perdu la tête, l'a réveillée après plusieurs années... et qu'elle n'est pas la première à lui avoir servi de Belle au Bois Dormant), romance (laisser Aurora se réveiller suite à un vrai dysfonctionnement technique, ce qui placerait les deux protagonistes sur un pied d'égalité), film d'aventures (comment une journaliste et un mécanicien vont-ils réussir à sauver tous les passagers endormis de ce navire avant une collision fatale ?), etc...
Et je ne parle même pas de la happy end prévisible du film, une fin rendue possible par de grosses ficelles scénaristiques qui placent Jim dans la position du héros qui se sacrifie, et qui justifie à posteriori son geste en montrant que s'il n'avait pas réveillé Aurora, le duo n'aurait pas pu sauver le vaisseau, whouhou, c'est beau l'amour, le destin, etc... *facepalm*
2.5/6 (parce que c'est bien produit, réalisé, interprété, que les effets spéciaux sont réussis, et tout et tout... ça aurait même pu être 3/6 si le score de Thomas Newman n'était pas aussi insipide et dérivatif)
Dix ans après qu'un Leprechaun (Warwick Davis) ait traqué un homme ayant dérobé son or depuis l'Irlande jusqu'en Caroline du Nord, Tory Redding (Jennifer Aniston) et son père (John Sanderford) emménagent dans les parages pour l'été. Bien vite, cependant, un trio de peintres en bâtiments local (Ken Olandt, Mark Holton & Robert Hy Gorman) libère malencontreusement le Leprechaun, qui commence alors à rechercher son or, et à massacrer tous ceux qui se dressent sur son chemin...
En revoyant le premier opus de cette série, signé Mark Jones (producteur/réalisateur/scénariste de tv), j'ai tout de suite compris pourquoi j'avais nettement plus de souvenirs des suites que de ce premier chapitre : il est, au mieux, médiocre, et clairement très daté.
Il faut au moins une demi-heure pour qu'il se produise quelque chose d'intéressant, le rythme est anémique, les personnages humains insipides et caricaturaux, et il n'y a quasiment jamais la moindre tension dans tout ce métrage (la faute à une réalisation plate et quelconque).
Après, le Leprechaun en lui-même est presque plus sympathique qu'autre chose, que ce soit sur son tricycle ou dans sa voiture, son maquillage est réussi (les autres effets, notamment les mises à morts, sont nettement plus inégaux) et Warwick Davis semble suffisamment s'amuser pour que l'on ne s'ennuie pas trop dès qu'il est à l'écran et fait son numéro, mais à part ça... bof.
2/6
Leprechaun 2 :
Le Leprechaun est de retour à l'occasion de la Saint Patrick, et il se cherche une fiancée, mille ans après que sa promise lui ait échappé. Il arrête alors son choix sur Bridget (Shevonne Durkin), descendante de sa fiancée d'alors, et se mesure alors à Cody (Charlie Heath), le petit ami de Bridget, un jeune bonimenteur qui s'occupe de visites touristiques de la ville avec son oncle magouilleur (Sandy Baron), et qui a l'une de ses pièces d'or en sa possession...
Tout de suite, c'est nettement plus sympathique, de l'introduction historique au développement de la mythologie, avec une réalisation, un rythme, un humour et une écriture plus aboutis.
Là, la star, c'est clairement le Leprechaun, et Warwick Davis s'en donne à cœur joie (la séquence du Leprechaun ivre mort dans le pub, avec tous les nains qui l'encouragent, et la gueule de bois qui s'ensuit face à un Michael McDonald sarcastique, est très rigolote, et son maquillage reste de toute façon très efficace), soutenu par une bande originale de Jonathan Elias, plutôt compétente.
Cela dit, ça ne suffit pas pour en faire un bon film, même avec de brèves apparitions de Clint Howard et de Tony Cox : non seulement il y a toujours quelques longueurs, mais l'actrice principale est en effet franchement médiocre, sa post-synchronisation laisse beaucoup à désirer, son body double est évident, et dans l'ensemble, elle tire le métrage vers le bas, puisqu'elle est la "princesse en détresse" de service, et qu'elle tient donc une place non-négligeable dans le récit.
Mais en comparaison du premier épisode, il y a du mieux.
3.25/6
Leprechaun 3 :
Vendu sous la forme d'une statue à une boutique de prêteur sur gages de Las Vegas, le Leprechaun revient à la vie et tente de retrouver l'une de ses pièces d'or pouvant exaucer des voeux. Mais la pièce circule actuellement dans la ville, et finit entre les mains de Scott (John Gatins), un étudiant qui a des vues sur la belle Tammy (Lee Armstrong)...
Vivaaaaaaaaaaaaaaaaaa Las Vegas.... mouais.
Pas vraiment fan de cette version clinquante et nettement plus comique/décomplexée du Leprechaun. Probablement parce que le rythme n'est pas là (la demi-heure d'ouverture est laborieuse), que les règles entourant les Leprechauns changent à chaque film (ici, on est presque dans du Wishmaster), et parce que l'écriture met tellement l'accent sur les one-liners et les gags entourant le Leprechaun que tout le reste passe au second plan, notamment les mises à mort.
En prime, on a une musique assez fauchée au synthétiseur, des protagonistes principaux et secondaires pas très intéressants, un ton global très caricatural, et, ce qui n'aide pas, un concept de base (la rivalité entre le Leprechaun et le jeune héros qui se transforme lui aussi en Leprechaun, et est interprété de manière aussi subtile que le Rumpelstiltskin grimaçant de Once Upon A Time) qui ne fonctionne jamais vraiment totalement, et se conclue de manière décevante.
Mieux que le premier, mais en-dessous du deuxième.
2.75/6
Rumpelstiltskin :
Enfermé par une sorcière du 15ème siècle dans une statue étrange, Rumpelstiltskin (Max Grodénchick), une créature difforme voleuse de bébés, s'échappe de sa prison à notre époque, lorsque Shelly (Kim Johnston Ulrich), la veuve d'un officier de police de Los Angeles, libère malencontreusement la créature. Celle-ci décide alors de faire sienne le bébé de Shelly, et se lance à sa poursuite...
Un sous-Leprechaun, justement réalisé et écrit par le créateur de ce dernier, deux ans après avoir signé le premier volet (particulièrement médiocre) de la saga mettant en scène Warwick Davis.
Sans surprise, donc, c'est tout aussi médiocre, avec un aspect technique (réalisation, montage, rythme, musique, bruitages, humour, post-synchronisation) globalement assez fauché, daté et basique, et un récit qui prend la forme d'une grosse course-poursuite (avec "hommage" à Terminator 2 et à Duel en prime) de 65 minutes (une fois toute la présentation des personnages évacuée), globalement très molle.
Et sans surprise, là encore, le seul qui s'en tire avec les honneurs (ou presque : l'héroïne n'est pas mauvaise actrice, dans l'absolu, et la photographie d'une scène ou deux paraît plus travaillée que la moyenne) est le monstre, Max Grodénchick (ce bon vieux Rom !) sous un maquillage tout à fait respectable signé Kevin Yagher.
Bref, à peu près autant d'intérêt que Leprechaun, premier du nom (dont ça reprend beaucoup de moments et de ressorts narratifs), un peu plus de moyens mis dans l'introduction en flashback historique et dans les cascades automobiles (!), une héroïne un peu plus tenace et un méchant un peu plus agressif, mais beaucoup moins d'ambiance et de folklore, et surtout une illustration musicale pop/rock vraiment WTF et calamiteuse.