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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Lurdo : Black Monday, saison 2 (2020)

Publié le 6 Mars 2021 par Lurdo in Comédie, Critiques éclair, Drame, Histoire, Les bilans de Lurdo, Review, Télévision, Sitcom, Showtime

Loin d'être désagréable, la saison 1 de Black Monday était cependant assez étrange, sorte de mélange entre le style Rogen/Goldberg (à la production), les délires absurdes de l'équipe habituelle de Paul Scheer, et quelque chose de plus sincère et de plus dramatique, supervisé par l'un des scénaristes de Happy Endings : à mi-chemin entre la parodie et les séries dramatiques courtes habituelles de Showtime, le résultat pouvait décontenancer et paraître un peu brouillon, le postérieur entre deux chaises.

Et pourtant, le programme (qui ressemblait pourtant fortement à une mini-série) a été renouvelé pour une seconde saison... un peu à la surprise générale, y compris celle de l'équipe créative.

Black Monday, season 2 (2020) :

Un an après le fameux Lundi noir, Blair (Andrew Rannells) et Tiff (Casey Wilson) tentent d'influencer les sphères politiques de Washington en favorisant Roger Harris (Tuc Watkins), membre du Congrès avec qui Blair a une aventure ; Dawn (Regina Hall), elle, tente de faire fonctionner la firme, qu'elle dirige désormais, mais le retour de Mo (Don Cheadle) dans sa vie complique nettement les choses. D'autant que Keith (Paul Scheer), lui, est bien décidé à tout faire pour éviter de couler...

La saison 2 de Black Monday continue donc à naviguer entre ces deux eaux de la parodie et du mélodrame sincère... avec plus ou moins de succès. Car si la série continue de regorger d'idées farfelues (Snoop Dogg en Mo dans la reconstitution tv, le double rôle de Ken Marino, les enfants Trump, la fête costumée) et de jouer avec la structure et et la chronologie de son récit, un problème de taille commence à transparaître, petit à petit.

Et c'est un problème qui peut se montrer assez rédhibitoire : tous les personnages de la série sont de véritables connards, qui passent leur temps à tenter de se manipuler les uns et les autres pour gagner de l'argent... ce qui, au bout d'un moment, est susceptible de fatiguer un peu le spectateur.

D'autant que le script, qui tente d'injecter de l'émotion dans les rapports Mo/Dawn, Blair/Roger, Keith/Lehman, semble être parfaitement content de les saboter presque immédiatement, au travers de moments absurdes, de réactions caricaturales, ou d'engueulades bruyantes.

Résultat : l'émotion ne prend pas, et comme paradoxalement, elle prend plus de place que jamais, j'ai fini par me désintéresser progressivement de ces vils personnages. Des personnages qui, pour ne rien arranger, évoluent la majeure partie du temps dans leurs bulles respectives : Blair, Tiff, Roger et June Diane Raphael, qui incarne la femme de Roger, passent le plus gros de la saison dans une sous-intrigue totalement détachée du reste, sur fond de conservatisme évangélique, de thérapie de conversion, et d'arnaques en tous genres. Mo et Dawn, eux, tentent de se rendre mutuellement jaloux, avec caméo de Dulé Hill à la clef ; Ken Marino s'amuse à jouer le double rôle des frères Lehman, mais reste isolé dans un bureau pendant un bon moment...

Tout ce petit monde finit par se retrouver lorsque les sous-intrigues se réunissent, vers la fin de saison, mais dans l'ensemble, il règne tout de même une impression un peu brouillonne (à l'image du season finale bordélique, qui tente de tout boucler en 25 minutes), comme si les scénaristes, ne s'attendant pas à une saison 2, avaient dû plus ou moins improviser celle-ci à partir d'idées semi-développées. et de personnages dont ils ne savaient plus nécessairement quoi faire (Casey Wilson/Tiff, en roue libre cette saison).

Cela dit, il n'y a rien de vraiment catastrophique au programme, et le show continue d'être fréquemment amusant, mais je dois bien avouer que la mayonnaise a nettement moins pris sur moi cette année, et que le tout a fini par me lasser un peu.

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