Après sa saison 1 de 10 épisodes, Rutherford Falls, de Mike Schur (The Office, The Good Place), m'avait laissé assez mitigé : à trop vouloir ménager tout le monde, inclure sans brusquer ni sombrer dans les caricatures, éviter les clichés, le tout paraissait en demi-teinte, très mesuré et gentillet, bien trop sage pour marquer les esprits ou parvenir à s'imposer.
C'est probablement pour cela que NBC/Peacock a renouvelé la série pour seulement huit épisodes (avec un poster fini à l'arrache sous Photoshop), pas forcément un signe encourageant vu que les dix premiers épisodes paraissaient déjà un peu courts pour réussir à développer quoi que ce soit...
Rutherford Falls, saison 2 (2022) :
La course à la mairie est lancée à Rutherford Falls, et Nathan (Ed Helms) refuse la proposition de Terry (Michael Greyeyes) de se présenter aux élections : à sa place, c'est le jeune Bobbie Yang (Jesse Leigh) qui se porte candidat...
Une saison assez brève, donc, une nouvelle fois accueillie à bras grands ouverts par la critique américaine, qui y a vu un programme incontournable, un must-see hilarant, rafraîchissant et innovant.
On n'a clairement pas du regarder la même saison, ou du moins, pas sous le même prisme. En effet, un peu comme en ce qui concernait la saison 1, cette saison 2 m'a laissé globalement indifférent, peinant à m'arracher plus qu'un sourire de temps en temps, et me paraissant assez déséquilibrée dans la gestion de ses intrigues.
Terry transforme la communauté en parc d'attraction pour touristes, mais peine à rentabiliser son projet et est contraint de se lancer dans la culture de la marijuana pour espérer sauver la Nation Minishonka ; Reagan (Jana Schmieding) développe son musée, essaie d'obtenir un terrain bien à elle, et est tellement irrésistible qu'elle est embarquée dans un triangle amoureux improbable ; Bobbie Yang est poussé sur le devant de la scène, et fait campagne ; Nathan revient, s'excuse platement, encore et encore, apprend qu'il va être futur papa, il est humilié, etc...
Et c'est à peu près tout. Pas mal de shipping qui ne fonctionne pas trop (Reagan et ses mecs, Nathan et Deirdre qui n'ont aucune alchimie), pas mal de ce que certains qualifieraient (à tort ou à raison) de wokisme (avec une mise en avant prononcée du personnage transgenre, des minorités, etc, face à un homme blanc ridicule et qui passe toute la saison à s'excuser et à faire acte de rédemption), quelques running gags gentillets, des problématiques très amérindiennes qui parlent peu aux Européens que nous sommes, le tout pour une saison de huit épisodes souvent décrits, outre-atlantique, comme plus détendus, plus doux et plus sobres qu'en saison 1.
Le problème étant que la saison 1 était déjà gentillette, sage, à la limite de l'anecdotique. Ici, entre son Ed Helms qui paraît de plus en plus superflu (idem pour Dustin Milligan, réduit cette année à de la quasi-figuration), ses romances sans grande alchimie, et son intrigue de fond assez prévisible, ce n'est pas mauvais, en soi... mais j'ai à nouveau trouvé le tout plutôt quelconque, et je doute que je me souviendrai de grand chose lorsqu'une éventuelle saison 3 arrivera (ce qui n'est pas garanti).
Après, je ne suis probablement pas le public visé...
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