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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Lurdo : That '90s Show, saison 1 (2023)

Publié le 16 Avril 2023 par Lurdo in Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Télévision, USA, Netflix, Jeunesse, Review, Sitcom, Romance

Comme beaucoup de spectateurs de mon âge, j'ai découvert That '70s show lors de sa diffusion en France à l'aube des années 2000, sur France 2. Je garde donc une certaine sympathie envers les premières saisons de la série (nettement moins pour les dernières) et leur distribution très efficace... mais je n'ai pas forcément non plus une nostalgie très prononcée pour le programme, au point d'en vouloir un spin-off (déjà que That '80s show était totalement oubliable).

Reste que rien n'arrête Netflix, et donc, dans les traces de La Fête à la maison : 20 ans après, voilà un That '90s show, alias That '70s show : 20 ans après, soit une série de 10 épisodes de 25 minutes, chapeautés par l'équipe créative originale, et qui reprend la même formule que le revival de Full House : une nouvelle génération de personnages principaux, encadrés par des caméos plus ou moins réguliers des anciens acteurs de la série originale...

That '90s Show, saison 1 (2023) :

Leia (Callie Haverda), fille coincée d'Eric Forman (Topher Grace) et de Donna Pinciotti (Laura Prepon) passe l'été 1995 chez ses grands-parents Red (Kurtwood Smith) et Kitty (Debra Jo Rupp), dans la maison qui a vu grandir ses parents et leurs amis. Là, elle rencontre et sympathise avec Jay (Mace Colonel), le fils de Kelso, Nikki (Sam Morelos) et Nate (Maxwell Acee Donovan), très amoureux, Gwen (Ashley Aufderheide), la demi-sœur rebelle de Nate, et Ozzie (Reyn Doi)...

Et très honnêtement, ça aurait pu être pire. That '90s Show est loin d'être très mémorable, mais le programme est une suite regardable de la série d'origine, une suite qui, cependant, fonctionne sur les mêmes ressorts que Fuller House, à savoir que ce sont les vétérans de la série d'origine qui font tout l'intérêt de cette suite.

Ce n'est pas forcément la faute de la jeune distribution, qui fait de son mieux, mais il faut bien avouer que le casting à la diversité typiquement Netflix (ne manque qu'un transgenre ou un non-binaire, en fait), très jeune, fait un peu série Disney, et manque de présence - si la protagoniste principale s'en sort, les autres sont un peu sous-caractérisés, et peu mémorables. C'est notamment le cas chez les garçons, avec le grand con un peu rondouillard, le petit asiatique gay sarcastique et le fils de Kelso - il n'y a pas grand chose à en dire de plus, et en dix épisodes, difficile de les développer plus que ça (idem pour les autres filles, d'ailleurs, ou pour Andrea Anders, qui joue la mère de deux des ados, et qui ressort son personnage de voisine trashouille et sans gêne déjà vu dans d'autres productions).

En même temps, on touche là au problème de la série : elle fait (forcément) beaucoup de place aux anciens, que ce soit Kitty et Red (qui sont les personnages quasi-principaux de la série), ou les (anciens) jeunes, qui ont des caméos réguliers (rappelant fortement la manière dont les adultes de Full House étaient utilisés dans Fuller House) : Donna, Eric, Fez (dont la caractérisation m'a semblé un peu bizarre, mais j'avoue ne plus vraiment me souvenir de l'évolution du personnage vers la fin de la série d'origine), Jackie, Kelso, Leo, Bob, la série réutilise tout le monde, histoire de rassurer le spectateur, et de jouer sur la fibre nostalgique.

D'ailleurs, le programme est assez paradoxal sur ce point : c'est une série dont la nostalgie porte sur les années 90 (et sur une série qui jouait elle-même déjà la fibre de la nostalgie pour les années 70), donc c'est un peu une Inception nostalgique, et pourtant, cette nostalgie des années 90 tombe totalement à plat, et montre les limites de ce concept.

Hormis un clin d'œil musical, vestimentaire, technologique ou culturel, çà et là (la parodie de Beverly Hills), on n'a jamais vraiment l'impression d'un décalage temporel, et l'époque n'a jamais vraiment de présence à l'écran... d'autant que la bande de jeunes du 90s show finit par reproduire exactement tous les codes de la série originale - discussions sur le capot de la voiture, fumette en sous-sol avec caméra circulaire, triangles amoureux et compagnie, etc.

Au final, That '90s show est très inoffensif, presque anecdotique, et malgré les efforts du cast, les ados sont totalement éclipsés par les anciens, Kitty et Red en tête. Ça se regarde, surtout si l'on était fan de la série précédente, mais ça s'arrête un peu là, je dois dire (du moins, en ce qui me concerne).

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