Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Après une première partie de saison plus calme, la saison 2 de Lower Decks semble avoir atteint, dans sa deuxième partie, un plateau, qui ressemble un peu à son "new normal" : moins hystérique, moins gueulard, moins insupportable, mais aussi un peu plus plat, une sorte de version allégée de sa formule de base, qui décline cette dernière dans ce qu'elle a de bon ou de mauvais, tout en peinant à rendre le tout mémorable.
Lower Decks, saison 2 - troisième partie (2021) :
- 2x07 - Alors que Boimler et Mariner sont victimes d'un accident de navette et s'écrasent sur une planète hostile en compagnie d'un ordinateur maléfique, le Cerritos croise le chemin du vaisseau de la famille princière d'Hysperian, dont Billups, le chef ingénieur, est l'héritier...
Un épisode un peu plus sérieux que la norme, principalement porté par les disputes Mariner/Boimler, naufragés sur une planète paumée avec un ordinateur malfaisant doublé par Jeffrey Combs. Pas mauvais, en soi, mais pas plus mémorable que les épisodes précédents, notamment au niveau de Billups, et de son intrigue qui rejoue Lwaxana Troi, en plus fade et en moins inspiré ("lol, il est vierge et il veut le rester").
Voilà. Pas grand chose à dire, en fait. C'est du Lower Decks plus calme, mais pas franchement exceptionnel pour autant. Mwé.
- 2x08 - Un officier de Starfleet arrive à bord du Cerritos pour faire passer à tous les membres de l'équipage une évaluation holographique... mais les rôles de chacun sont inversés, et une guerre des classes menace d'éclater entre les différents groupes d'officiers.
Un épisode assez représentatif de ce qu'est la série : le postulat des évaluations holographiques "dans les aventures vécues par d'autres équipages de la flotte" n'est qu'un gros prétexte pour multiplier les références et le fanservice à toute la franchise Star Trek, ce qui est tout simplement le modus operandi habituel de Lower Decks.
Et le côté "équipage soudé dans l'adversité/message positif" est l'autre versant de la série, une série qui fonctionne lorsque ces deux approches sont combinées et équilibrées. Ici, c'est plus ou moins le cas (bémol sur l'interprétation un peu hystérique de la responsable des tests, et sur Boimler le souffre-douleur compétent qui finit par morfler à la fin), et bien que cet épisode soit ultra-dérivatif, il en a conscience, se permettant même une petite astuce scénaristique à mi-parcours.
Pas désagréable, donc.
- 2x09 - Tandis que Boimler tente de se trouver, au sein du senior staff, un binôme avec lequel passer du temps libre, les sous-officiers de divers vaisseaux klingons, vulcains, pakleds et borgs vaquent eux aussi à leurs occupations...
Une bonne surprise, qui finalement n'est pas si surprenant lorsque l'on repense à la saison précédente, qui proposait sept ou huit épisodes anecdotiques et unitaires, avant de se cristalliser dans les deux derniers épisodes, pour quelque chose de plus sérieux et de sérialisé.
Ici, on a donc un épisode plus léger, présentant les Lower Decks et leurs homologues extraterrestres (un jeune Klingon ambitieux qui rêve d'être premier officier, une Vulcaine inventive et rebelle) dans une série de vignettes, qui finissent par être liées à la menace pakled via un toutéliage plutôt efficace.
Le tout débouchant sur une dernière partie d'épisode sérieuse et épique, avec musique appropriée et bataille spatiale efficace.
Ce qui ressemblait presque à un final saisonnier, à vrai dire... mais il reste un épisode, et je ne sais pas trop à quoi m'attendre la semaine prochaine.
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Après trois premiers épisodes posant les bases de son concept, trois épisodes suivants n'hésitant pas à partir dans des directions sombres et fatalistes, et une pause dans ces critiques pour faire place à l'Halloween Oktorrorfest 2021, What If... ?, la série d'animation de Marvel, revient et se termine avec une ultime ligne droite de trois épisodes, et la suspicion d'un fil conducteur se dessinant au niveau de Uatu, le Gardien censé ne jamais intervenir...
What If...?, saison 1 - troisième et dernière partie : 1x07-09(2021) :
- 1x07 - What If... Thor were an only child ? :lorsqu'Odin choisit de ne pas garder Loki enfant, Thor grandit fils unique, et éternel adolescent insouciant. Fêtard invétéré, il a désormais décidé de transformer la Terre en fête géante... mais le SHIELD ne veut pas forcément le laisser saccager la planète sans supervision.
Contrairement aux épisodes précédents, ce 1x07 est un épisode nettement plus léger et absurde, en mode "Thor est un grand gamin qui profite de l'absence de ses parents pour faire une fête d'enfer".
C'est bourré de caméos improbables, c'est décalé, c'est décomplexé, on retrouve plein de monde, Captain Marvel et Thor se battent de manière spectaculaire, et la toute fin laisse présager un toutéliage inattendu entre les mondes de ce multivers...
Pas grand chose à dire de plus : c'est amusant, c'est une bouffée d'air frais après les quelques fins déprimantes des épisodes précédentes, et ça ne se prend pas la tête.
- 1x08 - What If... Ultron won ? : parce qu'ils n'ont pas réussi à vaincre Ultron, les Avengers ont été exterminés, et les robots d'Ultron ont ravagé la planète Terre. Pire : lorsque Thanos arrive sur Terre, Ultron lui prend les Gemmes de l'Infini, et entreprend de conquérir l'univers... puis, quand il remarque la présence du Gardien, c'est le multivers qui devient sa cible.
Un épisode plus sérieux et bourré d'action, qui met clairement en place un final explosif façon Et si le Gardien intervenait ?, avec constitution des Gardiens du Multivers, et qui présente un Ultron triomphant, dont le seul bémol est qu'il n'est pas doublé par James Spader.
C'est efficace, Widow et Hawkeye ont fort à faire, le Gardien fait preuve de son pouvoir, et bien que le tout paraisse un peu incomplet (forcément, ce n'est qu'une première partie d'un two-parter), le potentiel de la suite est intrigant.
- 1x09 - What if... the Watcher betrayed its oath ? : face à la menace d'Ultron, le Gardien décide d'intervenir, et de réunir une équipe de héros issus de dimensions différentes, potentiellement capables de vaincre cette menace...
Un ultime épisode spectaculaire et bourré d'action, qui commence par une relecture de l'ouverture de Winter Soldier en mode Captain Carter, qui continue sur un plan improbable ayant pour objectif de voler et détruire les Gemmes, et qui, au passage, trahit l'existence d'un épisode n'ayant pas pu être achevé en temps et en heures, pandémie oblige.
Un épisode mettant en vedette Tony Stark et Gamora (une Gamora ayant apparemment vaincu Thanos et possédant désormais son armure et sa lame), dont on a un aperçu ici, et qui devrait apparemment être intégré à la saison 2 à venir.
Quoiqu'il en soit, si l'on peut regretter quelques ficelles narratives un peu flagrantes et un trop plein d'action parfois à la limite du brouillon, cette fin de saison fait honneur aux épisodes qui l'ont précédée, et s'avère tout à fait satisfaisante, en plus d'être visuellement épique.
- Bilan -
Probablement ma série préférée du MCU, à ce jour (voir le bilan général du MCU disponible ici). Et cela, principalement parce qu'elle bénéficie d'un postulat simple, qu'elle a su exploiter de manière quais-optimale, tout en présentant clairement les tenants et aboutissants du programme à un public néophyte pas forcément habitué aux univers parallèles de l'univers des comics.
Alors certes, tout ça n'est pas parfait, l'animation ne plaira pas à tout le monde, et on sent notamment que le cahier des charges "relecture des films du MCU, avec des variantes" était plus ou moins imposé à la production, histoire d'évoluer en terrain familier. Mais maintenant que la série Loki est passée par là, et que ce côté dérivatif a été exploré, What If ? est libre de partir dans des directions totalement improbables en saison 2, ce qui augure du meilleur.
Et puis il y a aussi les prochains films Marvel à venir, principalement Spider-Man : No Way Home (et ses Spidey parallèles) et Docteur Strange dans le Multivers de la Folie (dont il se murmure que certains des personnages de What If pourraient apparaître le temps d'une scène ou deux, en plus de Wanda et compagnie) - le multivers Marvel a de beaux jours devant lui, et What If pourrait bien y prendre une place plus importante que prévu...
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Dreams (Drømmebyggerne - 2020) :
Pas très heureuse à l'idée de partager son foyer et son père avec la nouvelle fiancée de celui-ci, et avec Jenny, sa fille adolescente méprisante, superficielle et agaçante, la jeune Minna découvre que ses rêves nocturnes sont le fruit des efforts de Gaff, un être étrange qui assemble, manipule et interprète ses songes nocturnes. Profitant de l'occasion, Minna décide alors d'exploiter les capacités de Gaff pour manipuler les rêves de Jenny, et lui donner une leçon... mais la situation se complique rapidement.
Un film d'animation norvégien qui lorgne très fortement sur du Pixar (au point d'en reprendre quelques idées, comme la décharge des rêves abandonnés, qui rappelle fortement Vice-versa - et ce, sans même évoquer les Monstres & Cie), mais qui finalement, s'en sort plutôt bien, notamment grâce à ses visuels réussis.
Ça ne révolutionnera rien, la version anglaise est assez inégale, et la caractérisation de certains personnages est un peu trop sommaire (la réconciliation finale est bien trop rapide), mais dans l'ensemble, c'est plutôt honorable et visuellement agréable, surtout en comparaison de tout ce qui peut sortir directement en vidéo dans le genre du film d'animation en images de synthèse.
3.75/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Cash Express (Rat Race - 2001) :
Patron de casino tentant d'offrir de nouvelles sensations à ses clients les plus riches, Donald Sinclair (John Cleese) sélectionne six personnes dans son établissement, et les met en compétition dans une course inter-états, avec à la clef 2 millions de dollars pour le gagnant. Rapidement, cependant, ces six participants sont rejoints par d'autres personnes, et c'est toute une troupe (Breckin Meyer, Amy Smart, Cuba Gooding Jr, Seth Green, Vince Vieluf, Lanei Chapman, Whoopi Goldberg, Kathy Najimi, Jon Lovitz, Rowan Atkinson...) qui se constitue, une troupe dont chacun des membres tente, par tous les moyens, de rejoindre le Nouveau-Mexique avant les autres... le tout sous le regard amusé de Sinclair et de son élite.
Comédie déjantée inspirée d'Un monde fou, fou, fou, Rat Race est une course-poursuite non-stop écrite par le créateur de la série Monk, et réalisée par Jerry Zucker, des ZAZ.
Au programme : énormément de visages familiers, des personnages décalés, des péripéties improbables, un humour très large (ça peut facilement taper dans l'absurde et les gags visuel à la ZAZ, autant que dans le graveleux ou dans le slapstick), un rythme soutenu (malgré la durée de près de deux heures), une bande originale ronge-crâne et mémorable de John Powell, du cabotinage (Cuba Gooding Jr en fait trois tonnes) et un grand final ultra-daté durant un concert de Smashmouth (qui renverra immédiatement tous les spectateurs à Shrek).
C'est loin d'être parfait, c'est bordélique, décousu, mais il y a tellement d'idées barrées dans ce métrage qu'on ne peut que s'amuser en regardant ces personnages passer constamment de Charybde en Scylla, et s'en prendre plein la tête.
Un bon 4/6 à chaque revisionnage.
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Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Monster Family 2 (Happy Family 2 - 2021) :
Un an après les événements improbables ayant bouleversé leur vie, les Wishbone sont retombés dans une routine frustrante : Max (Ethan Rouse) peine à s'intégrer à l'école, Fay (Jessica Brown Findlay) se cherche un talent, Emma (Emily Watson) est ignorée par ses enfants et Frank (Nick Frost) s'inquiète du malheur de sa famille. Mais lorsque Dracula (Jason Isaacs) est réveillé par Mila Starr (Emily Carey), la fille de deux inventeurs milliardaires, et qu'elle enlève Baba Yaga (Catherine Tate) et Renfield le jour de leur mariage, la famille Wishbone doit mettre de côté ses problèmes pour réveiller le côté monstrueux qui sommeille en elle, et sauver le monde...
Le premier Monster Family, une coproduction germano-anglaise, était une comédie familiale assez quelconque, plutôt bien animée et produite, mais à l'écriture particulièrement médiocre, qui tentait de se couler simultanément dans les moules Pixar, Dreamworks et Illumination, en mangeant à tous les râteliers, notamment les plus puérils et simplistes.
Cette suite partage pas mal des problèmes de l'opus précédents, entre le slapstick frénétique, les sidekicks façon Minions, les passages en chansons, une structure brouillonne et décousue, etc. À cela se rajoute des décisions artistiques un peu bancales inhérentes à une telle suite : la transformation des personnages en monstres n'a plus aucun rapport avec l'histoire principale et ne semble là que pour justifier l'appartenance du film à la franchise ; le film devient une suite en mode globe-trotting, comme trop souvent dans les films d'animation sans inspiration (Hotel Transylvania 3, Famille Addams 2) ; il y a une romance balbutiante entre Max et Mila, romance gérée comme une romance de teen movie (avec baisers, roulade enlacée dans la neige, flirt, etc), mais qui donne quelque chose de bizarre compte tenu du design "enfant de 10 ans" des deux personnages...
Heureusement, sur un plan technique, le film reste toujours très réussi, et n'a pas grand chose à envier aux productions Dreamworks, par exemple : c'est dynamique, coloré, maîtrisé, on sent la mocap effectuée sur les personnages, et le film continue de développer des thématiques probantes sur la famille, le désir de perfection, etc.
C'est probablement pour cela que, malgré ses défauts, j'ai préféré cette suite au premier film (je me suis même franchement esclaffé lors de la rencontre du yéti et de Frank, sur fond de "The Look of Love"). Ce n'est pas exceptionnel, ce n'est pas forcément très inspiré, ça reste dérivatif sur bien des points (la musique lorgne par moments beaucoup sur le Giacchino des Indestructibles), mais comparé à la majorité des productions animés ne sortant pas des grands studios, c'est plutôt agréable à suivre.
3.25/6
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La Famille Addams 2 : une virée d'enfer (The Addams Family 2 - 2021) :
Parce que Gomez et Morticia sont troublés par leurs enfants, qui grandissent trop vite à leur goût, ils décident de prendre des vacances avec l'ensemble de la famille Addams, et partent visiter l'Amérique à bord d'une caravane, espérant ainsi reconsolider l'unité familiale...
Soyons francs : le premier Addams Family, sorti en 2019, n'a vraiment pas marqué les esprits, une adaptation animée ultra-générique lorgnant clairement sur le succès des Hotel Transylvania, sans vraiment comprendre ce qui faisait le charme et le macabre de ces chers Addams.
Et donc, forcément, cette suite continue de s'inspirer des Hotel Transylvania, avec cette fois-ci le troisième épisode de la franchise Sony en ligne de mire, un troisième épisode qui envoyait ses personnages en vacances sur un paquebot. Ici, pas de paquebot, mais un road-trip façon Bonjour les vacances..., toujours un indicateur assez fiable qu'une franchise ou une série est à court d'idées.
On prend donc les mêmes et on recommence, en les envoyant aux quatre coins des USA, pour un script assez décousu (il a été écrit par 4 ou 5 personnes différentes) qui donne l'impression de sous-intrigues dérivatives développées indépendamment pour chaque personnage, et fusionnées de manière assez artificielle. Le tout centré, une fois de plus, sur Mercredi Addams, une fascination pour ce seul personnage qui, progressivement, frustre plus qu'elle ne séduit.
On se retrouve donc avec du slapstick frénétique, des idées totalement génériques (Lurch qui se met au piano et chante du Gloria Gaynor avec une voix de fausset, ça aurait aussi bien pu sortir d'un Hotel Transylvania ou d'un Tous en Scène), un méchant insipide (qui aurait été à sa place dans un Moi, moche et méchant), une bande originale moderne enchaînant du Snoop, du Christina Aguilera, de la pop latino, etc, des thématiques éventées, un final kaijuesque hors-sujet, bref : La Famille Addams 2, c'est totalement générique, et ça n'a quasiment aucune identité, que ce soit musicalement parlant, ou scénaristiquement.
Un bon cran en dessous du précédent, donc, qui ne partait déjà pas de bien haut.
2/6
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L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Castlevania, saison 4 (2021) :
Alors qu'Alucard, seul dans son chateau, reçoit un message de détresse d'un village voisin, Trevor et Sypha tentent de déjouer les plans des disciples de Dracula, qui essaient de ramener ce dernier à la vie...
Je ne m'en suis pas caché : alors que les fans de la franchise adorent cette adaptation et son fanservice, et que les critiques saluent l'écriture de Warren Ellis, j'ai toujours eu beaucoup de mal avec cette adaptation animée made in Netflix.
Saison 1 qui servait de proof of concept un peu provoc, saison 2 plus aboutie mais trop souvent mollassonne, et saison 3 particulièrement bancale et n'ayant pas grand chose à raconter - le programme a toujours semblé tiraillé entre les bases de la franchise, et ce qui intéressait réellement Warren Ellis, à savoir des sous-intrigues à la Game of Thrones parmi les vampires et les personnages secondaires.
Cette année, il en va malheureusement de même, puisque pendant les 2/3 de la saison, Ellis (depuis viré pour des histoires de mœurs) se contente de faire le point sur le sort de chacun, et de développer les états d'âmes de tous ses personnages au travers de dialogues peu captivants (c'est surtout flagrant du côté des vampires).
Malheureusement, cette tendance aux débats quasi-philosophiques sur la vie, la nature vampirique, le pouvoir, etc, et le rythme généralement lent de l'écriture d'Ellis se marient mal avec les impératifs du récit et de la production : il ne reste que 10 épisodes pour boucler la série, ce qui se prête mal à du surplace narratif et à l'introduction de nouveaux personnages.
Alors forcément, pour faire rentrer tout ça dans le cadre de la saison, Ellis tasse. Beaucoup.
La caractérisation de plusieurs personnages fait un 180° par rapport aux saisons précédentes (Alucard, qui partait dans une direction sombre et solitaire après avoir été trahi par un couple de Japonais, accueille soudain à bras ouverts tous les habitants d'un village dans son château, il tombe amoureux, il rit avec les enfants, youpi les oiseaux gazouillent ; Hector/Lenore forment désormais un petit couple amoureux, avec Lenore dans le rôle de la petite-amie qui s'ennuie et passe son temps à se plaindre ; St Germain fait un heel turn bien forcé...), les motivations se font parfois vaseuses, les scènes d'exposition laborieuses (les manigances alchimiques de St Germain, le Couloir infini, la nature réelle de Varney), les nouveaux personnages sont à peine développés, certains anciens sont aux abonnés absents (Carmilla est absente de la saison, et ne revient que pour son grand final contre Isaac)...
Heureusement, l'action est au rendez-vous. Parfois gratuitement, pour meubler ; souvent sans grands enjeux, puisqu'on se doute bien que les héros ne seront jamais en vrai danger tant qu'ils n'ont pas affronté le big boss (et même face à la Mort, Trevor s'en sort...) ; mais toujours très spectaculaire, surtout à mesure que la saison avance.
À ce titre, les derniers gros affrontements (la mort de Carmilla, le siège du château de Dracula, Trevor/Sypha/Alucard réunis contre les mini-bosses, Trevor seul contre la mort) sont vraiment très aboutis graphiquement, même lorsque, comme moi, on n'adhère pas vraiment au style graphique du show.
Le visuel l'emporte donc largement sur le scénario, la forme sur le fond, dans cette ultime saison de Castlevania, toute aussi mitigée que les précédentes. Et l'on regrettera, d'ailleurs, que le scénario opte pour une happy end généralisée, y compris pour Dracula et son épouse : ce n'était pas utile, en plus de ne surprendre personne.
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Avec son début de saison 2, Lower Decks semble s'être un peu calmée, du moins en ce qui concerne son rythme frénétique : les épisodes respirent un peu plus, les acteurs ne débitent plus leurs dialogues à 200 à l'heure, et le show devient ainsi plus supportable. Heureusement, d'ailleurs, parce que sinon, la formule ultraréférentielle de la série reste la même, toujours centrée sur Mariner - on adhère ou pas.
Lower Decks, saison 2 - deuxième partie (2021) :
- 2x04 -Le Cerritos est dépêché sur une planète où un Mugato sauvage a été repéré, et Mariner découvre aussitôt que des Ferengis sont responsables de cette présence ; Boimler et Rutherford se persuadent que Mariner travaille pour les services secrets de Starfleet ; Tendi reçoit pour mission de traquer, à bord du Cerritos, les officiers refusant de passer leur visite médicale ; un extraterrestre tente d'arnaquer le Capitaine Freeman...
Un épisode frustrant, car il y a du bon (l'intrigue et la résolution des Ferengis/Mugatos, la recherche de confiance en soi de Tendi), malheureusement parasité par le fanservice facile habituel à la série (j'espère qu'un jour, les scénaristes comprendront qu'énumérer littéralement, dans des dialogues, les clichés de la franchise, voire même citer les titres des épisodes auxquels on fait référence, c'est le degré zéro de l'écriture), par son humour facile (les Mugatos qui couchent ensemble pendant qu'un troisième se masturbe, la CMO qui se comporte comme un chat) et prévisible (le spécialiste en Mugatos qui ne fait pas long feu), et par des sous-intrigues multiples uniquement là pour donner quelque chose à faire à tout le monde et remplir un peu le tout (Freeman/l'alien).
Après, le tout se cristallisait plutôt bien vers la fin, donc ça allait encore.
- 2x05 - Le Cerritos accueille à son bord un ambassadeur (Richard Kind) dont la moindre émotion forte provoque la division en deux clones, tandis que Tendi et Rutherford fabriquent un modèle réduit du vaisseau, et que Boimler et Mariner partent assister à une méga-fête donnée à l'occasion d'une conférence entre vaisseaux de Starfleet...
Un épisode qui a bon fond (Boimler et Mariner qui crèvent l'abcès de leur ressentiment, l'équipage du Cerritos qui fraternise dans le bar), mais dont la forme laisse assez à désirer, entre une intrigue dupliquant celle de The Trouble with Tribbles (mais avec un ambassadeur en lieu et place des tribules, et en mode Rick et Morty), une poursuite en voiture totalement inutile et longuette, et une sous-intrigue Tendi/Rutherford qui ne sert à rien...
Pas forcément désagréable à regarder, mais très anecdotique et oubliable.
- 2x06 - Le Cerritos tente de négocier un traité de paix avec les Pakleds, pendant que Tendi, Rutherford et Mariner sont chargés de récolter tous les artefacts dangereux présents à bord, à mettre au rebut ; Boimler, lui, attire l'attention d'un groupe d'enseignes ambitieux et dynamiques, qui le relookent...
Un peu le même problème que le précédent : ce n'était pas mauvais, mais ce n'était pas bon non plus. Et je n'ai pas grand chose à en dire : très quelconque, en somme, entre le relooking de Boimler, le slapstick des trois autres avec leurs objets bizarres, et l'intrigue des Pakleds, assez générique et répétitive.
Les scénaristes semblent trouver ces derniers totalement hilarants, alors qu'en fait, ça se limite trop souvent à un gag récurrent ("les Pakleds sont bêtes") qui tourne rapidement à vide... et ça s'arrête là. Alors oui, pour passer 25 minutes dans le monde de Star Trek, ça va encore, mais globalement, encore un épisode assez peu mémorable.
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Fullmetal Alchemist (2017) :
Au début du siècle dernier, l'alchimie est devenue une science particulièrement respectée, et deux enfants, Edward et Alphonse Elric tentent une expérience de transmutation interdite pour tenter de ramener leur mère décédée à la vie. L'expérience est un échec : Al se trouve désincarné, et Ed, privé d'une jambe, sacrifie l'un de ses bras pour transférer l'âme de son frère dans une armure robotique. Désormais adultes (Ryosuke Yamada, Atomu Mizuishi) et transformés, les deux frères deviennent des alchimistes gouvernementaux, et tentent de trouver la pierre philosophale, pour espérer un jour réparer les erreurs de leur passé...
Ouhlà, je ne sais pas trop par quel bout le prendre, ce Fullmetal Alchemist. Déjà, je n'ai absolument aucune familiarité avec l'œuvre originale, donc je ne m'essaierai pas à la moindre comparaison, ou analyse de la fidélité de ce film japonais distribué dans le reste du monde par Netflix.
Tout au plus pourrais-je supposer que les moments fonctionnant le mieux dans ce métrage sont directement issus de l'anime et/ou du manga, tant ça tranche alors radicalement avec l'atmosphère cosplay du reste du film... mais à part ça, mouais...
Disons que cette adaptation de FMA est assez typique d'un certain cinéma japonais : costumes approximatifs, perruques risibles, interprétation souvent raide et poseuse, mélodrame forcé, réalisation inégale, personnages féminins discutables (Winry, insupportable et gueularde), recyclage et fascination pour une certaine tranche de la culture européenne et de son histoire....
Bref, ça ne m'a pas particulièrement convaincu, notamment par son format très épisodique (on sent que ça adapte une série de tomes de manga), et par son côté abscons (je suis sûr que si j'avais été fan, j'aurais mieux compris tous les tenants et aboutissants... mais j'aurais probablement été encore plus frustré par cette adaptation).
Cela dit, encore une fois, je reconnais que ponctuellement, le temps de quelques scènes ou d'un segment de l'intrigue, ça fonctionne plus ou moins (merci les effets spéciaux plutôt compétents).
2.5/6
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The Witcher - Le Cauchemar du loup (The Witcher : Nightmare of the Wolf - 2021) :
Vesemir (Theo James), un Witcher, reçoit la mission de traquer un monstre sanguinaire qui hante les forêts du royaume de Kaedwen, mais rapidement, il découvre l'origine de ces monstres, ce qui remet totalement en question ce qu'il croyait savoir jusque là. En parallèle, Tetra (Lara Pulver), une sorcière, tente de convaincre la cour de Kaedwen que les Witchers font plus de mal que de bien, et qu'il serait bon de les éradiquer définitivement...
Pour être tout à fait franc, la première saison du Witcher de Netflix ne m'a pas laissé un souvenir particulièrement impérissable... tout au plus ai-je de vagues souvenirs des grandes lignes de l'intrigue, et surtout de son écriture inutilement déstructurée, ainsi que de sa dose de diversité à la Netflix, amenée sans aucune finesse ni demi-mesure.
Rien de dramatique, mais rien d'exceptionnel non plus, et c'est avec une certaine indifférence que j'attends la seconde saison de la série-mère ; autant dire que ce spin-off animé servant de préquelle suscitait encore moins d'attente chez moi, qui ne suis déjà pas hyper fan d'animation asiatique, et en particulier des productions Netflix dans le domaine.
Et le résultat, s'il reste intéressant (surtout par ce qu'il révèle des origines des monstres et ce qu'il montre de la création des Witchers), est dans la droite lignée de ce à quoi l'on pouvait s'attendre de la part d'un film d'animation de ce type : ça déborde d'action surnaturelle, de looks improbables (Vesemir a l'air bien trop moderne), de monstres difformes (mais pas assez mémorables), de gore et de sang, ça souffre un peu d'un doublage très inégal (que l'on devine en partie réalisé pendant la pandémie) et d'un rythme qui souffle le chaud et le froid.
En soi, ce n'est pas rédhibitoire, et les fans du Witcher et de l'univers trouveront clairement là un spin-off efficace et bourrin (d'ailleurs, la petite touche de romance impossible fonctionne relativement bien). Les néophytes, eux, risquent d'être un peu plus perdus, et de trouver le tout "sans plus".
Je n'ai pas détesté, ça reste compétent, mais je n'ai pas non plus été passionné.
3.25/6
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The Green Knight (2021) :
La quête de Gauvain (Dave Patel), jeune chevalier réticent qui, après avoir tranché la tête d'un être surnaturel venu lancer un défi à la cour du Roi Arthur, a un an pour créer sa légende, avant que lui-même n'ait sa tête coupée en retour...
J'avoue que j'ai eu un peu peur, au début de ce Green Knight. Principalement, parce qu'il est signé de la patte si caractéristique de David Lowery, réalisateur américain typiquement estampillé indépendant, aux sensibilités très arty/hipsters et issu d'une bulle de réalisateurs de la nouvelle génération, notamment influencés par le mumblecore de Joe Swanberg (l'un des leurs).
Un Lowery dont le Peter et Elliott le Dragon ne m'avait pas convaincu, terne et nonchalant, et qui conserve toujours une certaine prétention auteurisante dans ses métrages, généralement assez contemplatifs, intégralement écrits et réalisés par ses soins.
Ici, c'est exactement le cas, et la première ligne droite du film, très ampoulée, entrecoupée de cartons-titres semi-sarcastiques, d'effets de style et de choix artistiques et de réalisation très particuliers, m'a laissé globalement de marbre.
Heureusement, une fois la quête de Gauvain vraiment engagée, le récit est suffisamment fort et solide pour apporter une base intéressante aux expérimentations visuelles de Lowery.
Oui, c'est lent, oui, c'est contemplatif, oui, c'est parfois poseur et pompeux, mais c'est aussi visuellement très travaillé, souvent somptueux et poétique, quitte à verser parfois dans l'onirique hallucinatoire potentiellement abscons.
Mais tout cela est finalement très approprié pour cette quête chevaleresque, qui a toujours eu plusieurs degrés de lecture métaphoriques.
Le film en lui-même a lui aussi plusieurs degrés de lecture, ne serait-ce que par le choix d'un acteur d'origine indienne (Dev Patel, habité) dans le rôle principal : race, refus de l'héroïsme, religion, sexe, quête de soi, acceptation des responsabilités, honneur, tout se mêle ici avec plus ou moins de bonheur, pour donner un tout déconcertant, aux images frappantes et à l'interprétation convaincante.
Intéressant et atmosphérique, donc, porté par une bande originale pertinente et efficace, mais succombant occasionnellement aux lubies artistiques et modernes de son créateur, qu'elles soient visuelles, structurelles (toute la dernière partie) ou narratives.
Un OFNI qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui a su m'envoûter, alors que je partais méfiant.
4.25/6
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Avec ses trois premiers épisodes, What If... ?, la série d'animation de Marvel, a su poser les bases de son multivers : une variation sur Captain America, avec Peggy Carter en vedette ; une fusion de Black Panther et des Gardiens de la Galaxie, en mode film de casse ; et enfin un murder mystery servant de relecture de Fury's Big Week - de quoi satisfaire les fans du MCU, tout en leur offrant suffisamment d'approches différentes pour ouvrir autant de portes sur un multivers intrigant...
What If...?, saison 1 - deuxième partie - 1x04 à 1x07 (2021) :
- 1x04 - What If... Doctor Strange Lost His Heart Instead of His Hands? : lorsque le Dr. Strange (Benedict Cumberbatch) perd sa petite amie Christine Palmer (Rachel McAdams) dans un accident de voiture, il se tourne vers les arts mystiques pour tenter de trouver un moyen de la ramener à la vie. Mais progressivement, cette quête impossible tourne à l'obsession, et Strange s'engage sur un chemin particulièrement dangereux, qui met en danger son univers...
Un épisode plus sombre et sérieux que la norme, qui revisite le premier métrage Docteur Strange pour le transformer en spirale infernale au cours de laquelle Strange bascule du côté obscur, et devient un Sorcier une créature assoiffée de puissance et de ténèbres.
Strange reste cependant une figure tragique, incapable de faire passer le bien de son univers avant les sentiments qu'il éprouve pour Palmer (jolie boucle funeste façon Un jour sans fin), mais réalisant néanmoins l'étendue des dégâts qu'il a provoqué, lors d'une conclusion sombre et défaitiste.
Plutôt réussi, je dois dire, avec une musique inspiré du thème de Giacchino, des acteurs tous motivés (Cumberbatch, notamment, est très impliqué), une utilisation de la magie assez spectaculaire, et une quasi-intervention du Gardien, qui laisse augurer du meilleur pour la suite.
- 1x05 - What If... Zombies !? : lorsque Hank Pym retrouve son épouse dans le monde quantique, celle-ci est infectée par un virus la transformant en zombie. Rapidement, l'épidémie se propage au reste de l'Amérique, et aux Avengers. Tout juste revenu de l'espace, Bruce Banner (Mark Ruffalo) découvre donc une Terre ravagée, et tente de survivre alors même que la menace de Thanos se profile à l'horizon...
Une adaptation officieuse des comic-books Marvel Zombies, assez populaires il y a quelques années, et qui, à nouveau, décide d'opter pour une direction assez sombre (qui conserve cependant l'humour inhérent au MCU - Scott et la cape, par exemple), proposant une conclusion sans appel.
Une nouvelle fois, en effet, pas de happy end pour les protagonistes (un groupe assez éclectique, qui permet de revisiter Ant-Man, Wandavision, Spider-man, Falcon & the Winter Soldier, etc), mais une planète où une immense majorité des humains est désormais assoiffée de sang et de chair fraîche. De quoi donner lieu à de multiples visuels assez frappants, très bien animés, et à un propos sur l'espoir, logiquement incarné par Spidey.
Plutôt réussi, tout ça, même si on aurait bien aimé en voir un peu plus encore.
Et la fin (que je ne spoilerai pas) laisse présager d'une menace potentiellement plus importante pour le reste du multivers... wait & see.
- 1x06 - What If... Killmonger Rescued Tony Stark ? : lorsque Tony Stark est sauvé in extremis par Killmonger en Afghanistan, le destin de la planète toute entière est bouleversé ; Tony ne devient pas Iron Man, les Avengers ne sont jamais formés, et Killmonger rejoint Stark Industries, dont il devient un élément indispensable... tout en manipulant autrui, dans l'ombre, afin de reprendre sa place au Wakanda.
Un épisode plus sérieux et "classique" que les précédents, qui choisit le postulat d'une intervention de Killmonger dans la vie de Tony Stark, pour réécrire Iron Man et avec lui, une grande partie du MCU tel qu'on le connaît.
Killmonger y devient le meilleur ami de Tony en lieu et place de Rhodey, il est son confident, et il exploite ceci pour mettre en place son grand plan : conquérir le Wakanda, quel qu'en soit le prix. En soi, rien de mauvais, et l'épisode pris dans sa globalité est plutôt agréable à suivre... mais il souffre un peu de grosses ficelles narratives, qui exigent que tout se passe exactement (et de manière improbable) comme Killmonger l'a prévu pour qu'il arrive enfin à ses fins.
Avec, en prime, cette tendance récurrente (mais finalement assez logique, compte tenu du format de la série) de conclure l'épisode par une ellipse, ou du moins de laisser les choses en suspens. De quoi frustrer plus d'un spectateur. Au final, un épisode intéressant, et avec de jolies scènes d'action, mais finalement assez mineur dans la série.
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Bande-annonce à la chronologie délibérément déstructurée pour brouiller les pistes, interviews un peu gênées et bizarrement effusives de Kevin Smith (qui avait pourtant autrefois avoué ne pas vraiment aimer la franchise Maîtres de l'Univers), résumés évasifs, désir avoué de modernisation de la franchise, tout en jouant la carte de la nostalgie et du "c'est une suite directe de la série d'origine"... on le sentait venir gros comme un camion : il y avait anguille sous roche avec ce projet présenté comme une suite de Musclor"faite pour les fans".
Les Maîtres de l'Univers - Révélation, saison 1 - première partie (Masters of the Universe : Revelation 1x01-05 - 2021) :
Éternia est en ruines : Skeletor et Musclor ont disparu lors de leur dernier affrontement, et l'Épée de pouvoir a été brisée en deux, privant le monde de sa magie. À la tête d'un petit groupe hétéroclite, Teela entame alors une quête improbable pour réunir les deux pièces de l'épée, et sauver Éternia...
En même temps, est-il encore possible de produire, en 2021, un He-Man et les Maîtres de l'Univers comme à l'époque... surtout pour le compte de Netflix, aux consignes assez fermes en matière de diversité et de représentativité.
Pensez donc : une série sur une bande de héros musclés dirigés par un aryen grand blond surpuissant et privilégié (il est prince) qui a le pouvoir suprême, et qui s'appelle l'Homme viril, ça ne passe plus vraiment (ça passait pourtant encore très bien en 2002, avec le précédent remake plutôt réussi, mais passé inaperçu).
Aujourd'hui, il faut déconstruire les mythes et réinventer le passé : voilà le mot d'ordre créatif de notre époque, pour le meilleur et pour le pire.
D'où cette relecture, qui s'inscrit dans la droite lignée du récent She-ra et les princesses au pouvoir, déjà de Netflix - une relecture qui aurait très bien pu être intitulée Teela et les Maîtres de l'Univers...
On se demande d'ailleurs si ce n'était pas là le projet initial mis en chantier par la plateforme : une suite à la série originale, mais du point de vue de Teela, la princesse guerrière d'Éternia, et sans Musclor...
Le marketing et la recherche de l'effet nostalgie sont cependant clairement passés par là (sans oublier une volonté probable, et très hypocrite, de ne pas rameuter trop vite les néandertaliens du web), et voilà, une série Maîtres de l'Univers qui fait sa promotion sur Musclor, sur Skeletor, sur toutes les images renvoyant aux clichés de la série d'origine... mais qui en réalité tourne autour de Teela (relookée butch badass musclée à la tête semi-rasée, doublée par Sarah-Michelle Gellar), de son "amie" Andra (quota afroaméricain validé... et potentiellement quota LGBTQ aussi, si l'on en croit les rumeurs et certains moments de la série - parce qu'à part ça, elle ne sert strictement à rien), et de la méchante Evil-Lyn (amère car toujours éprise de son cher Skeletor).
Une série qui n'utilise He-Man que lors de flashbacks, et qui se plie en quatre pour montrer à quel point tous les personnages secondaires de la franchise sont aussi doués, si ce n'est plus, que le héros sur le champ de bataille (à se demander à quoi servait ce dernier...).
Bizarrement, la série (enfin, ses cinq premiers épisodes) se retrouve ainsi tiraillée dans de multiples directions, pas toujours très compatibles.
D'un côté, un fanservice ultime, qui pioche dans toutes les incarnations de la franchise pour en utiliser tel ou tel élément (ici, des jouets et des figurines oubliées, là, des répliques, des visuels et des idées du film avec Dolph Lundgren, ailleurs, des concepts des comics ou de la série de 2002).
De l'autre, une tentative de mettre au goût du jour ce qui était une série 80s assez médiocre, en lui injectant une bonne dose de sérialisation, en piochant dans le lore de la franchise, et (malheureusement) en abusant de la carte Joss Whedon du "tuons un personnage apprécié de tous pour créer de l'émotion et de la surprise chez le spectateur" (ici, en l'occurrence et dans l'ordre, on a le droit à la mort de ....... SPOILERS ........ Musclor, Skeletor, Moussor, Orko, Roboto... et encore Adam/Musclor) et en ré-imaginant certaines scènes cultes (la transformation d'Adam en He-Man, désormais en mode magical girl).
Et puis, comme je le mentionnais plus haut, ce cahier des charges Netflix, surligné au néon, appliqué sans la moindre finesse, qui a déclenché les hurlements de tous les anti-woke basiques du web et qui, il faut bien l’admettre, est particulièrement mal amené.
Entre Teela, l'incarnation même du girl power en colère, que tout le monde couvre de louanges, mais qui abandonne son poste dès la mort de Musclor, qui passe son temps à aboyer au nez de son père ou d'autrui (une caractérisation à côté de la plaque pas aidée par un doublage frustrant de SMG, dont la voix ne colle pas au physique du personnage), et dont la seule peur (révélée au cours d'une scène très Luke face à ses peurs dans l'Empire contre-attaque), c'est d'atteindre son plein potentiel et être destinée à être plus exceptionnelle et formidable qu'elle ne veut bien l'admettre (*eyeroll*), Evil-Lyn qui se plaint d'avoir toujours été sous-estimée et d'être victime des hommes/de Skeletor, les personnages ayant subi un blackwashing pas forcément utile (la copine de Teela, donc, mais aussi King Grayskull - ce qui fait d'Adam, son descendant pourtant très aryen, un métis ayant du sang noir dans les veines. Ça a dû en faire rager certains... ^^)... il y a un bon paquet d'idées qui semblent tout droit sorties d'une liste d'éléments à inclure pour faire plaisir à la plateforme.
Le tout se mélange donc bon gré mal gré pour donner lieu à une série n'assumant pas le fait d'être une série Teela, et qui se tire ainsi une balle dans le pied dès son premier épisode, prenant immédiatement à rebrousse-poil la fanbase de la franchise.
C'est d'autant plus bête que formellement, le programme fonctionne assez bien, malgré une esthétique très inégale, confiée aux studios Powerhouse, déjà à l'origine du Castlevania de Netflix (selon les mouvements, Musclor est assez difforme dans ses proportions, presque plus que sa figurine de l'époque !), une écriture un peu superficielle (Triclops en leader d'un culte cybernétique, c'est intrigant, mais ça ne va jamais plus loin, et le Maître d'armes apparaît et disparaît de manière totalement aléatoire) et une mise en musique anecdotique (habituellement, j'aime bien le travail de Bear McCreary, mais là, bof).
C'est dynamique, la direction artistique est intéressante, et la série parvient même à donner un peu d'émotion au personnage d'Orko, lors de quelques scènes plutôt touchantes.
Mais Smith n'assume pas son ambivalence, préférant accuser les fans les plus rétrogrades de créer un scandale là où il n'y en aurait pas, alors même qu'il a tout fait, en amont, pour générer ce scandale. Et c'est peut-être là que le bât blesse vraiment. En n'assumant pas la direction de cette suite, Netflix et Smith agacent : Teela et les Maîtres de l'Univers n'aurait peut-être pas connu le même buzz ou la même popularité, mais il n'y aurait pas eu mensonge sur la marchandise.
À l'identique, en annonçant clairement "je suis un grand fan de comics, tout le monde le sait, et j'ai décidé d'adapter l'arc "La Mort de Superman" à l'univers de Musclor", ça serait nettement mieux passé auprès de tout le monde.
Mais à la place, on a droit à une série semblant, par certains aspects, s'inspirer de la postlogie Star Wars (l'autre grande franchise fondatrice de la psyché de Kevin Smith) et notamment de Les Derniers Jedi (que Smith apprécie) pour exploiter la nostalgie des fans, déjouer leurs attentes, déconstruire maladroitement l'œuvre d'origine (en tuant littéralement le passé et les personnages établis), et utiliser les ruines de ce passé pour ériger une nouvelle figure de femme forte, indépendante et puissante (je ne serais pas surpris qu'à un point ou un autre de la demi-saison à venir, Teela brandisse elle-même l'épée de pouvoir en criant I HAVE THE POWEEEER !).
Le problème étant que, comme souvent chez Netflix, il est difficile de ne pas voir les rouages d'un marketing opportuniste grincer bruyamment derrière ce projet, cachant toutes les cases de la production plaisant à tout le monde : de l'action, de l'animation spectaculaire, de l'inclusivité, de la nostalgie et du fanservice, de la représentativité, du féminisme performatif...
*soupir*
Pourquoi pas, dans l'absolu : ça a eu le mérite de générer des critiques presse positives, et moult papiers se moquant ouvertement des fans frustrés de la franchise MOTU en les regroupant dans la catégorie fourre-tout habituelle des MRA/Gamergate/alt-rights/gros cons immatures et misogynes.
Reste que cette première moitié de saison, sans être dénuée de qualités, demeure particulièrement frustrante, parasitée par une écriture en demi-teinte, par une héroïne antipathique, immature et rancunière, par un héros absent, et par des choix créatifs très discutables, que seul un reboot complet pourrait effacer.
Mais comme je ne vois pas la série tenter un tel reboot sans se faire incendier, je me demande comment Kevin Smith va se sortir du pétrin dans lequel il s'est fourré ici.
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Après un début de saison 1 assez peu probant confondant frénésie et fanservice avec énergie et respect pour ma franchise Trek et son histoire, Lower Decks avait fini par trouver un semblant d'équilibre et d'assurance dans ses derniers épisodes.
Des épisodes toujours chargés en clin d’œil faciles, et reposant toujours intégralement sur Burnham 2.0 Mariner la super-héroïne rebelle et ses mommy issues, mais un semblant de développement psychologique des personnages et une amélioration notable de l'animation s'étaient avérés suffisant pour qu'une immense majorité de fans oublie les défauts de l'écriture du programme, fasse son mea culpa et parle de "meilleure série Trek depuis DS9".
Je suis loin de me joindre à ce chœur de louanges, mais je garde l'esprit ouvert : peut-être qu'en saison 2, libérée des hésitations de la première dizaine d'épisodes, le programme saura mieux s'équilibrer, et "grandir" un peu...
Lower Decks, saison 2 - première partie (2021) :
- 2x01 - En mission, Mariner doit faire face au Commander Ransom, devenu malencontreusement le réceptacle d'une énergie omnipotente ; à bord du Cerritos, Tendi se persuade que Rutherford est atteint d'une maladie dégénérative, et tente de le soigner de force...
Une reprise qui sert de piqûre de rappel pour reposer les bases de la série de manière claire et évidente : oui, Mariner reste une super-héroïne badass et rebelle qui n'a que faire de l'autorité et de la hiérarchie, et a des relations complexes avec sa mère, tout en bénéficiant d'un certain népotisme ; oui, Boimler reste un incapable névrosé, même à bord du Titan ; oui, Tendi et Rutherford sont toujours là pour assurer le quota de sous-intrigues de remplissage ; oui, la série est toujours somptueuse visuellement, et bourré de fanservice facile ; oui, Ransom est toujours une parodie des personnages hyper-masculins à la Riker, à l'égo fragile et au constant besoin de validation (et qui est vaincu à grands coups de pieds dans les bollocks par Mariner, parce que... symbolismelulz ?) ; et oui, le programme se modèle toujours sur le schéma Rick & Morty d'un postulat de départ tranquille qui dégénère rapidement en cacophonie frénétique et hystérique, parce que "c'est un cartoon".
Voilà voilà. Rien de neuf sous le soleil par rapport à la fin de saison 1, mais ça se regarde, malgré une Mariner toujours ultra-frustrante : c'est peut-être mieux rythmé qu'avant (à voir si l'impression se confirme), et la série continue d'être très travaillée dans son animation, mais ça ne change rien à la formule existante.
- 2x02 - Mariner, Tendi, Rutherford et Jet (Marcus Henderson) accompagnent Kayshon (Carl Tart), le nouveau chef tamarien de la sécurité du vaisseau, en mission pour archiver les biens d'un Collectionneur décédé, mais déclenchent le système de défense du coffre-fort ; Boimler, lui, part en infiltration avec un commando du Titan, pour espionner les Pakleds qui ont pris le contrôle d'une colonie minière...
Un épisode un peu inégal, qui tente de combiner de l'action débridée montée en parallèle (les deux missions dégénèrent rapidement) d'un propos sur la dichotomie de Starfleet (action vs réflexion et exploration), permettant aux scénaristes de développer un peu Boimler et Mariner.
Enfin, développer est un bien grand mot : Boimler comprend qu'il n'est pas fait pour l'action du Titan (et est rapatrié à bord du Cerritos lorsqu'il est malencontreusement cloné via téléporteur - fanservice quand tu nous tiens), et Mariner est jalouse de Jet, avant de comprendre qu'elle se trompe sur lui, d'en faire son nouvel ami... et de le rejeter brutalement en fin d'épisode quand Boimler revient (ouf, l'espace d'un instant, le personnage a failli paraître humain et sympathique, mais l'honneur est sauf, et j'ai de nouveau envie de la baffer en fin d'épisode).
Donc voilà... ça se regarde, l'action non-stop permet de faire passer le tout assez rapidement, et le status-quo est rétabli, mais à part ça, ça paraît toujours un peu trop creux et superficiel à mon goût. À la limite, je préfèrerais suivre les missions du Titan, mais bon.
Ah, et puis pour une série insistant tellement sur la continuité et le fanservice, se planter en mentionnant que l'Entreprise D a "fait une insurrection", c'est un peu ballot.
(cela dit, ça y est, c'est désormais canon : les vaisseaux de Starfleet ont des douches communes pour les sous-officiers, façon Starship Troopers... mouais)
- 2x03 - Alors que Tom Paris (Robert Duncan McNeill) rend visite au Cerritos, au grand bonheur de Boimler, son plus grand fan, Mariner et Tandi partent en mission, récupérer un artefact précieux pour le compte de l'officier médical du vaisseau... mais la mission dégénère rapidement.
Un épisode qui a le mérite de donner des sous-intrigues séparées à tous les membres du groupe des Lower Decks : Mariner et Tandi apprennent à se connaître en mission sur Orion, Boimler tente de rencontrer Tom Paris et doit traverser tout le vaisseau en mode commando, Rutherford essaie de comprendre comment le chef de sécurité du vaisseau est revenu à la vie... tout ça donne du rythme au récit sans être hystérique, et permet de voir du pays.
Après... ça reste Lower Decks, et ça reste donc bourré de défauts récurrents, avec notamment des gags qui tombent à plat (tout ce qui concerne Boimler n'est pas très efficace, et on voit venir de très loin la chute de Mariner/Tandi... parce que cat joke...) et du fanservice facile à gogo : Boimler le fanboy qui parle de "VOY" pour Voyager et veut faire signer son assiette commémorative ; la sous-intrigue de Rutherford qui est l'occasion, pour les scénaristes, de se moquer de toutes les manières par lesquelles des protagonistes morts sont réapparus dans la franchise - en les énumérant, parce qu'apparemment, lire une page de TvTropes à voix haute, ça compte comme de l'humour ; et Tandi/Mariner chez les Orions, avec en prime des scénaristes qui en profitent pour faire du lampshading (souligner pour mieux désamorcer) des faiblesses de leur écriture et de leur caractérisation...
Ah, et puis bien sûr Mariner a servi sur Deep Space 9 aux côtés de Worf. Elle a tout fait, tout vécu, blablabla.
Bref, trois épisodes, et alors que le web reste conquis, je reste mitigé. Le pire, c'est que ce n'est pas désagréable à suivre, en comparaison des deux autres séries Star Trek en cours de diffusion... mais à un moment ou un autre, il faut bien admettre que la télévision de fans, par des fans, pour des fans qui sont brossés dans le sens du poil, ça tourne en rond.
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
La Ligue des gentlemen extraordinaires (The League of Extraordinary Gentlemen - 2003) :
En 1899, lorsqu'un mystérieux terroriste masqué nommé le Fantom utilise une technologie révolutionnaire pour semer le chaos entre les grandes puissances européennes, M (Richard Roxburgh) recrute un groupe de personnages très spéciaux pour arrêter le criminel et ses troupes. Il réunit ainsi Alan Quatermain (Sean Connery), le Dr Jekyll (Jason Flemyng), Mina Harker (Peta Wilson), le Capitaine Nemo (Naseeruddin Shah), Tom Sawyer (Shane West) et Dorian Gray (Stuart Townsend) pour affronter les forces du mal...
Ah là là, ce bon vieux LXG, qui a vu l'égo de Sean Connery s'opposer de plein fouet à la vision artistique de Stephen Norrington, aux désidératas du studio, à des inondations des studios et à l'hostilité des fans de la bande dessinée d'origine (signée Alan Moore et Kevin O'Neill) : un mélange explosif, qui a donné lieu à une déception critique de taille, et à une réputation désastreuse pour un film qui n'en méritait pas forcément tant.
Soyons très clairs : LXG n'est pas un bon film, et si la direction artistique globale est plutôt intéressante, elle privilégie clairement l'esthétique au réalisme ou à la plausibilité de son univers (le Nautilus qui fait des dizaines de mètres de haut et qui se déplace à toute vitesse dans les canaux de Venise ^^). À l'identique, le casting est assez inégal, avec un Shane West et une Peta Wilson pas très marquants, et des seconds couteaux inexistants.
Cela dit, les acteurs ne sont pas aidés par le vrai point faible du film : son script. Un script qui, de manière assez amusante, a certains points communs avec l'Avengers de Whedon qui sortira neuf ans plus tard, et qui malheureusement (contrairement au film de Whedon, qui avait le bénéfice de l'univers partagé du MCU déjà en place) doit condenser toutes les étapes de la constitution d'un super-groupe en moins de deux heures, avec ce que ça implique de scènes d'exposition maladroites, de présentation des personnages pour les spectateurs incultes, de redondances, de rebondissements prévisibles, de protagonistes sous-développés et de raccourcis approximatifs, censés ne pas trop empiéter sur les scènes d'action spectaculaires.
Ajoutez à cela un rythme bancal et des effets numériques qui ont bien vieilli, et l'on comprendra que les défauts du film sont aujourd'hui d'autant plus évidents. Néanmoins, le métrage conserve un certain charme et un style bien à lui, qui font qu'on ne s'ennuie pas vraiment : c'est mieux que rien, même si l'on peut regretter qu'un tel postulat de départ n'ait eu droit qu'à un bête traitement "blockbuster" typique du début des années 2000, n'exploitant jamais le plein potentiel du récit de Moore...
2.75/6
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Mortal Kombat Legends - La Bataille des Royaumes (Mortal Kombat Legends : Battle of the Realms - 2021) :
Pour éviter l'invasion de la Terre par les forces de Shao Kahn, Rayden accepte l'organisation d'un nouveau tournoi Mortal Kombat, tournoi auquel il participera, privé de ses pouvoirs. En parallèle, Scorpion et Sub-Zero tentent d'empêcher le sorcier Shinnok de mettre la main sur un artefact qui lui permettrait de devenir tout-puissant.
Le premier film d'animation Mortal Kombat Legends s'inscrivait dans les grandes lignes du film de Paul WS Anderson, en lui ajoutant toute une intrigue sur la rivalité Scorpion/Sub-Zero : un métrage surprenant, très (trop ?) fidèle aux codes de la franchise (notamment ses coups ultra-violents, passés au ralenti et aux rayons X) mais qui parvenait à concilier un doublage efficace à un aspect visuel plus travaillé et stylisé que la norme, pour un résultat efficace.
Logiquement, ce Battle of the Realms s'inscrit dans la droite lignée du premier... en reprenant des idées dans le second long-métrage Mortal Kombat : Destruction finale, dont notamment un grand final déglingué aux protagonistes transformés en mode kaiju.
Autant dire que tout de suite, le niveau n'est pas le même. Contrairement à l'épisode précédent, qui suivait une structure assez claire, et proposait une histoire de vengeance limpide, ici, on a plusieurs sous-intrigues qui se marient assez mal, piochées aux quatre coins de la franchise et manquant de cohésion, de rigueur et d'intérêt.
Le tournoi 2.0 est ainsi très brouillon, aux règles et la continuité mal définies (pourquoi tel ou tel personnage est laissé en vie, pourquoi il semble être en pleine forme dans les scènes suivantes, pourquoi certains matches s'arrêtent spontanément), il y a beaucoup de personnages dont on se demande ce qu'ils font là (Kung Lao, Striker) tant ils ne servent à rien, et la sous-intrigue sur Scorpion et Sub-Zero 2.0 devant s'allier contre les robots ninjas et le maléfique Shinnok semble sortir d'un autre long-métrage, à peine reliée au tournoi principal.
Bref, le tout est assez décousu, une grosse partie des affrontements est décevante, tous les défenseurs de la Terre se font globalement défoncer, l'animation est ponctuellement un peu trou cartoony pour son propre bien, et donc, le grand final kaiju est tout sauf intéressant.
Vraiment décevant, dans l'ensemble, même si les fans hardcore de la franchise apprécieront sans doute.
2.25 + 0.5 pour Ultra-Instinct Shaggy en ouverture de métrage = 2.75/6
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Free Guy (2021) :
PNJ naïf vivant à Free City, la ville d'un jeu en monde ouvert où tous les coups sont permis, Guy (Ryan Reynolds) découvre un beau jour qu'en enfilant une père de lunettes récupérées sur un personnage joueur, il peut accéder à un autre niveau de réalité, aux possibilités infinies. Il décide alors de faire le bien jusqu'à atteindre le niveau 100, espérant ainsi impressionner Molotov Girl (Jodie Comer), une joueuse qui semble avoir des intentions mystérieuses vis à vis du jeu...
Succès critique de cet été, outre-atlantique, Free Guy a été porté à bout de bras par Ryan Reynolds, un peu comme Deadpool en son temps : initialement conçu en 2016, le projet est passé de main en main pendant plusieurs années, avant d'enfin attirer l'attention de Shawn Levy (réalisateurs de comédies en tous genres, notamment les La Nuit au Musée) et de Reynolds, qui ont pris le tout à bras le corps, pour une sortie initialement prévue en 2020, et reportée post-pandémie.
Le résultat, assez dérivatif, évoque forcément immédiatement des films comme Matrix ou encore (et surtout) La Grande Aventure Lego, tous formés sur le même moule, ici avec une petite touche de Truman Show et de Ready Player One en plus, pour le mélange des univers et des franchises (le film est co-écrit par Zak Penn, déjà scénariste du Spielberg), et de Invasion Los Angeles, pour le gimmick des lunettes "magiques".
Et puis il y a bien sûr la référence Grand Theft Auto pour l'univers porté à l'écran, son chaos absolu et ses nombreux joueurs immatures et bas de plafond. Après... ça reste du jeu vidéo tel que vu par Hollywood, et ce ne sont les trouze mille clins d'œil à d'autres jeux (Fortnite, Megaman, Portal, etc) et les apparitions de streamers en tous genres qui vont changer quoi que ce soit aux approximations et aux grosses ficelles prévisibles du métrage.
Parce que c'est bien ça qui ressort au final de ce film : Free Guy est sympathique, un divertissement amusant avec des caméos efficaces (apparitions vocales, pour certains - Hugh Jackman, Dwayne Johnson - et visuelles pour d'autres - Chris Evans, Channing Tatum), et le film fonctionne sur le capital sympathie de son interprète principal (et de Taika Waititi en méchant), mais ça s'arrête là.
Ça ne révolutionnera rien, ça n'apporte pas forcément un point de vue innovant sur ces thématiques ou sur le genre, mais ça se regarde tranquillement, sans nécessairement surprendre, ni sans être particulièrement mémorable.
Mais bon, rien de honteux.
3.75/6
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Après 4 saisons d'Andromeda, Sygbab commence vraiment à regretter cette intégrale très laborieuse... Heureusement, la fin est proche !
Andromeda, saison 5 (2004) :
Plombée par un budget rachitique et la grossesse de Lexa Doig, cette saison finale a nécessité une grosse dose d’adaptation. Malheureusement, si certains savent se servir de contraintes de production inévitables, ce n’est pas le cas ici. Faut-il pour autant s’en étonner, tant la série s’est montré au mieux chaotique depuis le début, voire franchement médiocre par moments ?
Voici donc le contexte : après avoir abandonné ses subordonnés pour prendre la Route des Âges, Dylan les retrouve dans le système Seefra, qui possède 9 planètes identiques mais des populations aux mœurs différentes, et qui se trouve dans une autre dimension. Bien évidemment, pour justifier l’absence de Rommie et de l’IA qui lui sert d’alter ego, le vaisseau Andromeda n’a plus d’énergie. Conséquence directe : tout le monde est cloué au sol.
L’inconvénient majeur, c’est que les scénaristes n’ont jamais été capables d’enrichir leur univers en approfondissant les us et coutumes des peuples présentés. Dans ces conditions, explorer quelques-unes des 9 planètes était dès le départ voué à l’échec. En dehors du fait que Seefra-1 se révèle être Tarn Vedra - une révélation pour une fois pas trop mal pensée -, ça n’apporte rien d’autre que des épisodes affreusement génériques et interchangeables, dans des endroits qui ont plusieurs dénominateurs communs : la pauvreté, la violence et la crasse. Quitte à s’engager dans cette voie, un peu de variété aurait été bienvenue…
On perçoit ainsi comme un relent de lassitude générale, avec des acteurs en roue libre qui n’ont plus trop l’air de croire à ce qu’ils font, des scripts parfois à la limite du ridicule et surtout un reniement total des ambitions initiales. C’est une similitude troublante avec Invasion Planète Terre, et pas la seule : dans la série précitée, l’arrivée des Juridiens était évoquée dès la saison 2 et ces derniers débarquaient enfin sur Terre en fin de saison 4. Malheureusement, la suite était peu glorieuse puisqu’ils connaissaient une régression et faisaient place à de vulgaires ersatz de vampires.
C’est à peu près la même chose dans le cas présent puisque tout le monde attend les Magogs depuis le début de la saison 2 et qu’ils apparaissent brièvement en fin de saison 4... pour mieux disparaître de l’horizon. Il faut néanmoins reconnaître que ce n’est pas forcément un mal car ce n’étaient pas des adversaires extrêmement intéressants à suivre, de par leur caractérisation (et encore, c'est un bien grand terme) très manichéenne et de leur apparence monstrueuse clairement pensée pour repousser.
Pour rester dans le thème, le 100ème épisode d'Andromeda est tout aussi raté que dans IPT. En premier lieu, l’introduction promet une surprise à la fin de l'épisode, alors qu’il s’agit de quelques minutes inintéressantes d’un bêtisier à peine drôle. De plus, le sujet est assez consternant : Beca est en fait la mère de la race Nietzchéenne après avoir eu une aventure avec Drago Museveni, qui se révèle être un voyageur du temps… Comme développement à coups de burin, ça se pose là. Le pire, c’est qu’elle s’en sert comme vulgaire moyen de chantage par la suite envers Rhade.
Comme les interactions entre les protagonistes n’ont jamais été l'un des atouts de la série (si tant est qu’il y en ait, d’ailleurs), ce procédé visant à changer la dynamique par le biais d’un évènement exceptionnel est utilisé à outrance. C’est le cas pour Dylan dont on sait depuis la fin de la saison précédente qu’il fait partie des Paradines, ou encore pour Trance qui est victime d’amnésie. Dans les deux cas, on essaie de leur associer une aura mystique mais ce n’est pas une grande réussite.
Le statut de Dylan n’a jamais d’incidence significative, outre celle d’avoir l’impression de revoir Hercules puisque les combats avec d’autres individus deviennent petit à petit une norme. Tout au plus passe-t-il son temps à être déboussolé par la façon dont on joue avec lui et la notion du temps, mais cela finit par perturber le téléspectateur également car les intentions ne sont pas très claires et l’exécution laisse à désirer.
Trance, quant à elle, prend conscience de qui elle est en faisant une belle rencontre avec l’avatar de la Lune de Tarn Vedra. Ce faisant, son soleil renaît et apparaît dans le système Seefra. Le concept selon lequel les astres bénéficient d’une incarnation physique laisse perplexe dans la mesure où cela ne semble pas être une explication suffisante en soi pour expliquer les pouvoirs de Trance et de ses semblables. De toute façon, cette notion est complètement gâchée par la pseudo-relation que Dylan aurait vécue avec la femme qui représente le trou noir qui a retenu Andromeda pendant 300 ans…
Rhade est toujours aussi sérieux, Harper toujours aussi chiant, et se distingue en créant encore un androïde pour remplacer Rommie. Ce qui avait été initié avec cette dernière - à savoir se pencher sur la découverte progressive de son humanité - continue avec Doyle, mais toujours de manière aussi superficielle. Pour faire bonne mesure, les génies qui sont aux rênes décident qu’il faut absolument qu’elle ait des sentiments pour Dylan et que les deux s’embrassent. C’est évidemment n’importe quoi puisque c’est une manière d’évacuer la tension sexuelle qu’il y avait parfois avec Rommie, et que ça donne une pauvre image d’un Dylan incapable de gérer ses émotions et/ou pulsions.
Pas de panique ! Pour contrecarrer les plans de conquêtes (féminines) de l’emblématique capitaine d’un Commonwealth encore déchu, The Abyss est à nouveau sur toutes les langues quand l’équipe reformé (ou réformé, au choix) prend conscience que l’entité est responsable de tout ce qui leur est arrivé.
Heureusement, les Vedrans avaient prévu le coup depuis des millénaires et grâce aux instructions qu’ils ont laissées derrière eux, le retour dans la dimension initiale est possible. Les tentatives de toutéliage à base d’un soupçon de rétro-continuité, ça peut être sympa, mais quelques épisodes avant la conclusion d’une série, ça dénote d’un sacré manque de vision d’ensemble…
Le déroulé de ce dernier épisode est d’ailleurs presque trop facile et ce, sans être spectaculaire pour autant. Les Magogs sont évoqués mais ils ne sont pas visibles et il en va presque de même pour les Nietzschéens : dans de telles conditions, compliqué de ressentir une quelconque émotion. Tout sonne faux, et c’est presque un soulagement de voir Dylan éteindre les lumières de la salle de commandement du vaisseau.
Il était plus que temps de tirer le rideau sur un programme qui n’a jamais réussi à se montrer intéressant et dont les moments plaisants auront été très rares. Les deux « œuvres » posthumes en hommage à Roddenberry constituent autant de ratages, et c’est bien dommage.
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Maintenant que le multiversMarvel (le MCM) est officiellement canon (cf Loki), Marvel se lâche, et nous propose sa première série d'animation, What If...?, inspirée des comic-books du même nom (l'équivalent des Elseworlds de DC Comics).
Au programme, neuf épisode de 30-40 minutes, consacrés à différentes réalités alternatives de l'univers Marvel, telles qu'observées (et narrées) par Uatu le Gardien (Jeffrey Wright), observateur pandimensionnel supposément neutre, dont le destin est d'observer les univers sans jamais intervenir...
What If...?, saison 1 - première partie - 1x01 à 1x03 (2021) :
- 1x01 - What If... Captain Carter Were The First Avenger? :Lorsque Steve Rogers (Josh Keaton) est abattu juste avant de recevoir le sérum du Dr Erskine (Stanley Tucci), Peggy Carter (Hayley Atwell) est contrainte de se porter volontaire pour l'expérience, et devient Captain Carter, supersoldat arborant les couleurs de l'Angleterre. À ses côtés, engoncé dans une armure robotique conçue par Stark (Dominic Cooper), Rogers l'accompagne sur le champ de bataille, pour affronter le Crâne Rouge (Ross Marquand), qui veut déchaîner une créature tentaculaire sur Terre...
Une relecture très agréable du premier film Captain America, avec une touche féminine et un flegme british bienvenus, idéaux pour bien mettre à plat les tenants et aboutissants de cette série, et pour se lâcher au travers de scènes d'action fluides et dynamiques, où l'on casse du Nazi à tour de bras.
Est-ce que c'est parfait ? Non, la direction artistique et la synchronisation labiale seront probablement polarisantes, même si personnellement, cela ne m'a pas dérangé outre mesure. Mais l'énergie du tout, et le fait que l'épisode condense en une petite demi-heure un long-métrage de 2 heures fait que l'on ne s'ennuie pas, et que l'on sourit fréquemment, que ce soit devant les pirouettes impressionnantes de Carter en plein combat, les clins d'œil à la continuité établie, ou les répliques des différents personnages.
Dans l'ensemble, un bon point de départ pour What If...?, qui laisse augurer du meilleur pour la suite.
- 1x02 : What If... T'Challa Became a Star-Lord ? : Envoyés par Ego (Kurt Russell) pour enlever son fils sur Terre, les Ravagers de Yondu (Michael Rooker) se trompent et capturent le jeune T'Challa (Chadwick Bozeman). Vingt ans plus tard, persuadé que le Wakanda a été détruit, T'Challa est devenu Star-Lord, une sorte de Robin des Bois de l'espace, et lorsque Nebula (Karen Gillan) vient trouver les Ravagers pour leur proposer un casse, ceux-ci acceptent. Leur cible : les Ambres de la Genèse, un objet cosmique en possession de Tivan (Benicio del Toro), sur Knowhere...
Un What If bien plus léger et déconneur, qui aligne une quantité de caméos improbables au travers d'une variation sur le thème des Gardiens de la Galaxie. Et ça fonctionne plutôt bien, en plus de susciter forcément un petit pincement au cœur en entendant pour la dernière fois Chadwick Boseman dans son rôle iconique.
Ici, libérés de la structure de Captain America imposée à l'épisode 1, les changements apportés à la continuité sont plus francs et plus nombreux. Thanos est devenu pacifiste, Nebula est une femme fatale, Tivan est bodybuildé et très méchant, l'Ordre noir travaille pour lui (l'occasion d'une bataille rangée contre Thanos), Korath est un fanboy de Star-Lord, le récit prend des atours de film de braquage... et l'importance de la famille, qu'elle soit naturelle, adoptive ou de substitution, est une nouvelle fois soulignée, comme elle l'était déjà dans les GotG de Gunn.
Un épisode très sympathique, qui fait honneur à Chadwick et à son personnage, et qui bénéficie grandement d'un doublage assuré par la quasi-totalité des acteurs originaux (Batista excepté - mais mention spéciale à Howard The Duck/Seth Green).
- 1x03 : What If... the World Lost Its Mightiest Heroes ? : Alors que Nick Fury (Samuel L. Jackson) est sur le point de créer les Avengers, ces derniers sont assassinés, un à un, par un tueur invisible. Accusée du premier meurtre, Natasha Romanoff (Lake Bell) s'échappe, et mène l'enquête, alors même qu'une armée d'Asgard menée par Loki (Tom Hiddleston) arrive sur Terre pour venger Thor...
Un épisode en mode whodunit qui, étrangement, semble avoir laissé de marbre bon nombre de critiques anglosaxons, qui ont apparemment même trouvé le tout "ennuyeux à mourir".
Je dis "étrangement", car j'ai plutôt apprécié cette réinvention funeste de Fury's Big Week, une série de comic-books publiés à l'époque des premiers films du MCU, et qui narrait l'emploi du temps surchargé de Nick Fury et du Shield pendant la semaine où se déroulaient, simultanément, Iron Man 2, L'Incroyable Hulk et Thor. On pense aussi au Marvel One Shot mettant en scène Coulson durant la découverte du marteau de Thor...
Ici, l'assassinat de tous les Avengers, les uns après les autres, fonctionne assez bien (le meurtre de Hulk est notamment assez marquant, visuellement), et la mise en avant de Fury et de Natasha permet aux deux personnages de prendre un peu plus d'épaisseur.
Quant au mystère en question, et au responsable de toutes ces morts, il est assez bien trouvé et change un peu la donne (le véritable What If... ? n'est pas vraiment celui du titre de l'épisode), sans être toutefois totalement imprévisible ou surprenant.
Plutôt réussi, donc, comme les deux épisodes précédents.
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Dévoré par la vengeance, "Snake Eyes" (Henry Golding) ne souhaite qu'une chose : venger son père, assassiné par un criminel lorsque le jeune homme était enfant. Recruté par Kenta (Takehiro Hira), un yakuza qui lui promet de l'aider dans sa quête de vengeance, Snake Eyes joue désormais les trafiquants d'armes à Los Angeles. Jusqu'à ce qu'il croise le chemin de Tommy (Andrew Koji), dont le clan ninja des Arashikage cherche à faire tomber Kenta : les deux hommes sympathisent, et Snake Eyes rejoint le clan pour s'y entraîner... et pour l'infiltrer pour le compte de Kenta.
Aïe. Les deux précédents longs-métrages GI Joe étaient loin d'être des chefs d'œuvre (voir mes critiques ici et là), et je n'ai même pas de véritable intérêt ou nostalgie pour le personnage de Snake Eyes, mais cette origin story rate totalement le coche à mes yeux.
En même temps, partir d'un personnage de ninja muet, couvert de noir des pieds à la tête, un guerrier solitaire accompagné de son chien loup, et arriver au personnage incarné par Henry Golding... c'était un choix créatif audacieux.
Pas forcément très judicieux, mais audacieux.
Parce que si certaines grandes lignes du background de Snake Eyes sont respectées (le traumatisme du personnage, sa relation avec le clan Arashikage et avec Tommy, la structure du clan), le film parvient à ignorer le reste (oubliés le silence et le loup, ainsi que le masque, qui n'arrive qu'à la toute fin ; oublié le passé de militaire) et à faire de Snake Eyes un personnage tout simplement antipathique, obsédé par la vengeance, qui trahit sa famille d'adoption pour parvenir à ses fins... là où Storm Shadow, traditionnellement le méchant de l'histoire, apparaît sous un jour nettement plus sympathique, et suscite l'empathie du spectateur.
C'est un peu paradoxal, je dois dire : on se retrouve donc avec un blockbuster d'action dont le héros est en réalité un anti-héros jamais attachant ou intéressant, et qui n'a aucune alchimie avec les autres personnages. Sa caractérisation est donc aux fraises, la manière dont il reçoit son nom aussi, mais quelque part, ce n'est pas surprenant : écrit par le scénariste de nombreuses suites DTV Disney, du reboot de Charlie's Angels (aïe), du Hercule de The Rock (re-aïe), de la suite de Blanche-Neige et le Chasseur (zzzz) et de l'adaptation live de La Belle et la Bête (re-re-aïe), et réalisé par Robert Schwentke (RIPD, les suites de Divergent...), Snake Eyes est d'une platitude confondante, constamment victime des mauvais instincts et de l'incompétence de sa production.
C'est bien simple, pendant une bonne heure, voire plus (les deux tiers du film, en fait), le métrage n'est jamais intéressant, assez mal filmé (beaucoup de caméra portée tremblotante, de plans ultra-serrés déformant les visages), visuellement plutôt laid (des néons partout) et dépourvu de la moindre énergie... ce qui est problématique pour un film d'action.
Ça décolle cependant un peu durant la dernière demi-heure, qui concentre un maximum d'action débridée et explosive (tout en insérant au forceps les personnages de la Baronne et de Scarlett, pas ultra-convaincants), mais c'est un peu trop tard, et même là, les problèmes de mise en image de l'action restent présents (tout comme une incapacité à capitaliser sur les idées les plus comic-book du film - serpents géants, vieux maîtres ninjas qui se camouflent, pierre magique...).
Tout le monde a beau faire de son mieux à l'écran, ça ne suffit pas, et je dois avouer que je me suis rarement autant ennuyé devant un film d'arts martiaux et de ninjas. Après, si l'inversion des rôles Snake/Tommy avait été voulue, ça aurait pu être intéressant d'un point de vue créatif...
2/6
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Baby Boss 2 : Une Affaire de Famille (The Boss Baby : Family Business - 2021) :
Désormais adulte et père de famille, Tim (James Marsden) a deux filles, Tabitha (Ariana Greenblatt), une enfant studieuse de 7 ans, et Tina (Amy Sedaris), encore bébé. Mais Tabitha s'éloigne de plus en plus de ses parents, et lorsque Tina révèle à son père qu'elle est un Baby Boss, Tim apprend que le Dr Armstrong (Jeff Goldblum), qui dirige l'école où va Tabitha, a de sombres desseins, et veut conquérir la planète. Contre leur gré, Tim et son frère Ted (Alec Baldwin), devenu richissime businessman, sont alors transformés en bébés par Tina, et envoyés en infiltration dans l'école du Dr Armstrong...
Une suite assez insupportable au premier Baby Boss, que j'ai totalement oublié, et à la série Netflix, que je n'ai jamais vue... ce qui n'aide pas forcément à apprécier ce second volet, lequel suppose que le spectateur vient tout juste de visionner ces derniers, et se souvient parfaitement de tous ses détails et des règles de cet univers chaotique et capillotracté, des règles que le scénario ne réexpliquera jamais.
Plus gênant, le film tente de feinter le spectateur en lui promettant un film différent, aux thématiques plus matures (le premier tiers du film est centré sur les adultes, et porte sur le concept des enfants qui grandissent et qui s'éloignent des parents) avant de retransformer par magie ses protagonistes en bébés, et de les envoyer à l'école des bébés, pour une redite des gags habituels de la franchise.
Certes. Pourquoi pas, dans l'absolu, la série des Baby Boss a un public conquis d'avance, et autant tout faire pour lui plaire, mais... le problème, c'est que le tout est assez mal structuré, pas particulièrement intéressant, et surtout particulièrement hystérique et gueulard.
On sent que l'intention première, derrière tout ça, c'est d'atteindre un côté Tex Avery, et de présenter une tornade d'énergie et de couleurs psychédéliques à l'écran - sauf que trop, c'est trop, et que les choix musicaux (la séquence Time Warp, *soupir*) trahissent un réalisateur et une équipe créative bien décidés à te hurler au visage que tu dois t'amuser, que ce qu'il y a à l'écran est drôle, alors pourquoi tu ne ris pas, bon sang !!!!
Bref, j'ai trouvé le tout assez fatigant, pas forcément aidé par des acteurs de doublage se contentant de rejouer leur partition habituelle (Marsden est bon, mais Goldblum, Baldwin et surtout Amy Sedaris finissent par agacer), par un passage "aidons Tabitha à trouver confiance en elle et à chanter une chanson spécialement composée pour le film" insipide, et par des gags souvent forcés.
Ah, et puis bizarrement, il se dégage du film une étrange ambiance hivernale et festive (neige, décorations, spectacle de Noël, etc), comme si ce Baby Boss 2 avait eu une sortie prévue à Noël, et qu'il avait été repoussé au milieu de l'été par la pandémie...
2/6
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Au programme : pendant une semaine, des pirates, de l'aventure, et de la chasse au trésor !
Il y a bien longtemps, de 1994 à 2001, Universal produisait l'Action Pack, un bloc de deux heures de séries conçues par Renaissance Pictures (le studio de Sam Raimi et de Rob Tapert) vendu pour une diffusion en syndication - au programme, Hercule, Xena, TekWar, Cleopatra 2525... et Jack of All Trades, une série historico-comique en deux saisons (pour 22 épisodes d'une vingtaine de minutes environ) qui revisitait les récits de cape et d'épée (et le Zorro de Disney) de manière rigolarde, avec Bruce Campbell dans le rôle titre...
Jack, le vengeur masqué - Intégrale : saison 1 et 2 (Jack of All Trades, season 1 & 2 - 2000) :
À la fin du XIXe siècle, l'agent Jack Stiles (Bruce Campbell) est envoyé sur l'île française de Pulau-Pulau par le Président Jefferson pour y défendre les intérêts américains. Sur place, il rencontre la belle Emilia Rothschild (Angela Dotchin), représentante de la couronne britannique, et ensemble, ils vont se battre contre de multiples menaces, notamment celle de Napoléon Bonaparte (Verne Troyer)... mais pour ce faire et protéger son anonymat, Jack va se déguiser et adopter l'identité du Daring Dragoon, un justicier masqué de légende.
Et difficile de trouver beaucoup de choses à dire sur cette série, tant elle est à la fois simple et efficace, obéissant à une formule bien rodée et joliment décomplexée : un Bruce Campbell au pic de sa Bruce Campbell-itude arrogante, graveleuse et vantarde, une Angela Dotchin charmante et pleine de répondant, du shipping impossible entre les deux protagonistes, un côté exotique assez rafraîchissant, des scènes d'action gérées par les mêmes équipes que le Hercule de Sorbo, des duels à l'épée, des accents français caricaturaux, un ton globalement déconneur et goguenard, et plein de one-liners et de clins d'œil à la petite et la grande Histoire...
À partir de là, on adhère ou pas à ce programme léger, coloré et dynamique, qui ne se prend jamais au sérieux, et qui enchaîne les versions déglinguées des personnages historiques (Verne Troyer en Napoléon sociopathe, le Marquis de Sade en mode club BDSM, Barbe-Noire qui crache du feu et lèche tout ce qui bouge, un sultan très problématique qui fait d'Emilia sa nouvelle épouse, un pseudo-Capitaine Nemo interprété par Michael Hurst de Hercule, l'Impératrice Catherine de Russie à la recherche de son étalon disparu, un Roi George totalement fou, Lewis et Clark totalement paranos...) sans le moindre complexe.
Et puis tout cela, sans même mentionner les personnages les plus récurrents, qui sont pour beaucoup dans le capital sympathie du programme : le Gouverneur Croque (Stuert Devenie), pleutre, couard, cocu, constamment humilié par son frère Napoléon, et j'en passe ; son bras droit Brogard (Stephen Papps), chef de la garde qui veut la mort du Dragoon ; et Jean-Claude, le perroquet alcoolique et fêtard qui transmet tous les messages de Jack et Emilia, et qui possède un accent français digne de Pépé le putois.
Bref, Jack le vengeur masqué est un programme très très agréable à suivre : ce n'est pas forcément très fin (on sent que Campbell était producteur exécutif du show), certains épisodes sont un ton en dessous (l'épisode de l'amnésie d'Emilia est un peu hystérique, celui de Benjamin Franklin et Barbe-Noire est saoulant), mais le format de la série, ainsi que l'alchimie indubitable entre les deux acteurs principaux en font une série rafraîchissante, pour peu que l'on accroche au second degré très prononcé du tout, et que l'on ne se prenne pas trop au sérieux...
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Au programme : pendant une semaine, des pirates, de l'aventure, et de la chasse au trésor !
L'Île aux pirates (Cutthroat Island - 1995) :
Réputée pour sa piraterie et ses hauts-faits criminels dans les Caraïbes, Morgan Adams (Geena Davis) hérite du navire et de l'équipage de son père, ainsi que de l'une des trois parties d'une carte mystérieuse menant au trésor de la mythique Cutthroat Island. Avec l'aide de William Shaw (Matthew Modine), un arnaqueur, Morgan tente alors de trouver les deux pièces manquantes, traquée par la Marine royale du Gouverneur Ainslee (Patrick Malahide), et par l'oncle malfaisant de Morgan, le cruel Dawg Brown (Frank Langella)...
Un flop assez retentissant entré dans l'histoire, produit par Carolco (alors à l'agonie), et réalisé par Renny Harlin (qui a ainsi sélectionné son épouse Geena Davis dans le rôle principal), l'Île aux Pirates a littéralement tué le genre du film de pirates pendant près de dix ans, jusqu'au premier Pirates des Caraïbes.
Et c'est frustrant, car le film est loin d'être désastreux, même s'il chauffe constamment le chaud et le froid sur tous les plans.
Le casting ? Davis est excellente dans l'action, mais en pilotage automatique le reste du temps. Modine apporte une bonne dose de charisme et de décontraction, mais sa coupe de cheveux moderne et californienne casse un peu l'illusion. Les seconds rôles ont des personnalités et des looks intéressants, mais la post-synchro est souvent inégale. Langella fait un méchant mémorable, mais les représentants de la Royal Navy sont transparents.
La réalisation ? Les plans spectaculaires et épiques se succèdent, mais alternent avec d'autres choix artistiques qui laissent perplexes, et souffrent d'une continuité plans larges/plans serrés assez médiocre. Les cascades ? Très spectaculaires, en effet, voire même époustouflantes... sauf lorsque l'on voit clairement que c'est une doublure masculine très virile aux mains de bucheron qui est déguisée en Geena Davis. La photographie ? Parfois pleine d'atmosphère, parfois sentant le studio étriqué à plein nez.
Les combats ? Impressionnants, sauf lorsque la moitié des protagonistes finit couverte d'un sang trop clair et factice... La musique ? L'une des meilleures compositions de John Debney et un thème mémorable... malheureusement trop répété et découpé au gré des montages et remontages du film.
Bref : en tant que film de pirates "sérieux" (= pas de surnaturel), Cuththroat Island est somme toute très agréable à suivre, et ne mérite pas forcément sa réputation de bouse absolue. Après, ça n'en fait pas forcément un très bon film dans sa globalité, mais ça reste tout à fait regardable. Il faut simplement avoir conscience de ses défauts, conséquences du chaos global dans lequel le film a été tourné et produit.
Un petit 3/6
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Thugs of Hindostan (2018) :
En 1795, alors que la Compagnie des Indes prend progressivement le pouvoir en Inde, éliminant toute opposition sur son passage, se dresse devant eux un groupe de résistants menés par Azaad (Amitabh Bachchan) et par Zafira (Fatima Sana Shaikh), qu'il a sauvée, enfant, d'un massacre perpétré par les Anglais. Pour infiltrer ces rebelles qui écument les océans aux commandes d'un navire volé, John Clive (Lloyd Owen), à la tête de la Compagnie, recrute les services de Firangi Mallah (Aamir Khan), un petit arnaqueur excentrique prêt à trahir quiconque au service du plus offrant...
Réponse indienne évidente au succès des Pirates des Caraïbes, ces Thugs of Hindostan (littéralement les "Brigands de l'Hindustan") en reprennent clairement la forme, ainsi qu'une grosse partie des ficelles narratives et des arguments : un protagoniste excentrique et baratineur, électron libre au milieu d'un conflits entre pirates et autorités coloniales oppressives, et qui passe son temps à trahir tout le monde ; de grandes batailles navales et des abordages improbables ; des cascades décomplexées ; tout un propos sur la liberté et la fin d'une ère ; une durée excessive et des boursouflures narratives ; certaines sonorités de la bande originale...
Le tout, bien évidemment, à la sauce Bollywoodienne, avec passages musicaux de rigueur (mais pas forcément très probants), personnage féminin un peu creux uniquement là pour ses pas de danse et sa plastique (et encore, j'ai franchement eu du mal avec Katrina Kaif et son collagène), effets approximatifs, et nombre de plans pseudo-impressionnants souvent au ralenti.
Et puis il y a ce rythme défaillant, à mi-chemin entre les longueurs habituelles des fresques historiques de Bollywood, et celles des Pirates des Caraïbes : la première moitié du film se regarde plutôt sans problème (même si l'on ne peut s'empêcher de se demander pourquoi les personnages de la Royal Navy, incarnés par des acteurs anglais, parlent en hindi, y compris entre eux... sauf dans une scène aléatoire arrivant dans la seconde moitié du film), mais la deuxième freine un peu des quatre fers, souffrant d'un gros ventre mou et d'une multiplication des trahisons en tous genres.
Parce qu'en plus, le script est assez convenu : on voit venir ses rebondissements de très loin, et il n'y a pas grande surprise tout au long de ces 2 h 45 de film. Guère surprenant, donc, de voir que le métrage s'est fait étriller par la critique, et a plus ou moins fait un bide.
Dommage, car il y a du bon : Aamir Khan, notamment, est charismatique dans son rôle principal de clown sans foi ni loi, les décors et extérieurs sont plutôt beaux, et il y a clairement du travail et des idées derrière tout cela... mais ça s'essouffle trop vite pour convaincre, et plus l'on s'approche du final, moins le film convainc, tant dans son récit que dans ses effets numériques (et je ne parle même pas des personnages secondaires sous-développés).
Du 3.5 dans sa première moitié, pour rater de peu la moyenne, au final, avec un
2.75/6
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Pirates (1986) :
En 1659, le vieux pirate Thomas Red (Walter Matthau) et son garçon de cabine Jean-Baptiste, dit "la Grenouille" (Cris Campion), sont récupérés, naufragés, par l'équipage du Neptune, un galion espagnol qui ramène vers l'Espagne un trône aztèque en or. Aussitôt, Red fomente une mutinerie pour prendre contrôle du navire et dérober le trône, tandis que Grenouille, de son côté, s'éprend de Maria-Dolores (Charlotte Lewis), la nièce du gouverneur de Maracaibo, qui voyage à bord. Mais entre les deux hommes et leurs objectifs se dresse l'implacable lieutenant Don Alfonso de la Torré (Damien Thomas)...
Vu dans les années 90, ce film de Roman Polanski ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable. Après une ou deux tentatives (infructueuses) de revisionnage depuis lors, tous les dix ans environ, j'ai enfin réussi à revoir ce Pirates... et le mot qui définit bien le film est "laborieux".
Il n'est pas dénué de qualités : la direction artistique (le galion, notamment, est impressionnant), les costumes, l'énergie de tous les acteurs, le côté crasseux et poisseux de l'univers... mais même aujourd'hui, avec du recul, je n'accroche pas vraiment à la proposition de Polanski, à laquelle il manque un souffle épique, un sens de l'aventure, et surtout, du rythme.
C'est bien simple, Pirates est nonchalant dans tout ce qu'il entreprend : ses péripéties, ses abordages, ses combats, tout est filmé de manière assez plate et statique, et le film n'a pas grande énergie, se perdant dans un scénario aux rebondissements peu palpitants, à la post-synchronisation et aux accents approximatifs, à l'illustration musicale assez transparente, et qui, en deux heures, raconte l'équivalent de dix minutes d'un Pirates des Caraïbes ou d'un film plus nerveux.
Et comme en plus ce n'est ni particulièrement drôle, ni particulièrement surprenant... bof.
2/6
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