Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Pendant une semaine, place à l'héroïsme, à la fantasy, aux mythes et à l'aventure sur le blog des Téléphages Anonymes...
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Nouvelle série d'animation en 10 x 22 minutes, signée Genndy Tartakovsky, créateur à l'origine de Star Wars - Clone Wars (la mini-série d'origine) et de Samurai Jack, ce Primal est diffusé depuis le mois d'octobre 2019 sur Adult Swim, et a reçu de nombreuses éloges critiques qui, comme on va le voir, sont plus que méritées...
Primal, saison 1 - première partie (Genndy Tartakovsky's Primal, season 1 - 2019) :
Le quotidien préhistorique de Spear, un homme des cavernes ayant perdu sa compagne et ses enfants, et de Fang, une femelle tyrannosaure dont les petits ont été tués, et qui finit par accompagner Spear dans ses aventures...
On ne présente plus le style Genndy Tartakovsky, et son savoir-faire en matière tant d'animation que de caractérisation et d'action : ici, ce savoir-faire est d'autant plus mis en évidence que la série est dépourvue de dialogues (au mieux, il y a quelques grognements, çà et là), et que tout se doit de passer par l'animation et l'expressivité des personnages, par leurs interactions, et par leurs postures.
Et c'est un véritable succès, sur ce plan. Un succès brutal, sanglant, et sans concessions (dès l'épisode pilote, il y a des morts d'enfants, et le dernier épisode de la mi-saison, Rage of the Ape-Men, est un festival de gore et de tripes), mais dont il se dégage aussi une véritable mélancolie, une poésie brutale qui nous renvoie directement à un passé lointain, et à une étrange harmonie entre l'homme et la nature.
La relation entre Spear et Fang, qui se crée dans le pilote et se développe dès le second épisode, River of Snakes, est ainsi un mélange de respect, de peur et de coopération dans un monde où la survie est plus que difficile.
Rapidement, cependant, cette relation devient celle d'un homme et de son compagnon animal (et la caractérisation de Fang, peu ou prou celle d'un gros chat sauvage, rend la créature immédiatement attachante et compréhensible du public moderne), une relation interdépendante qui trouve son apogée dans l'épisode Terror Under the Blood Moon, un épisode qui aurait été tout à fait à sa place dans un Conan : la population d'hommes-singes émaciés terrorisés par les énormes chauves-souris qui sortent la nuit, et emmènent leurs victimes dans leur montagne, où vit une araignée géante ; Spear, capturé par les bêtes et sauvé par Fang, etc...
Primal flirte ainsi occasionnellement avec la fantasy barbare, comme dans ce dernier épisode de la demi-saison, lorsque les deux compères sont faits prisonniers par une tribu simiesque qui les offre en pâture à leur champion, un champion transformé en un monstre difforme et sanguinaire par une potion étrange : un épisode un peu trop gratuitement violent à mon goût (c'est bien le seul de la saison à voir autant de tripes, de crânes dépecés, et de massacres en gros plan et au ralenti), mais qui se finit sur un cliffhanger efficace.
Cela dit, l'épisode le plus marquant de cette saison reste néanmoins, pour moi, le troisième, A Cold Death, qui confronte Spear et Fang à l'hiver, à la neige, et à un troupeau de mammouths. Un épisode qui parvient à se montrer à la fois touchant et implacable (le pauvre mammouth vieillissant et malade, délaissé par les siens), limpide et poétique (les mammouths qui rendent hommage à leur disparu), le tout en étant superbe visuellement.
Bref, Primal est une véritable réussite, tant dans sa simplicité que dans sa maîtrise, et j'attends donc avec une véritable impatience la seconde moitié de la saison, prévue pour l'automne.
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Mr. Church (Bruce Willis) envoie les Expendables en ex-Union Soviétique, où le groupe de mercenaires tombe dans le piège d'un gang criminel, les Sangs, menés par le maléfique Vilain (Jean-Claude Van Damme). Son but : mettre la main sur un stock de plutonium dissimulé par les Russes et le revendre sur le marché noir. Pour cela, il est prêt à réduire en esclavage tous les hommes des villages alentour, et à risquer la colère de Barney Ross (Sylvester Stallone) en tuant l'un des Expendables...
Après un premier épisode très moyen, mais amusant à suivre, Stallone passe la caméra à Simon West, faiseur habitué des grosses productions d'action (Les Ailes de l'Enfer, Lara Croft : Tomb Raider) : le résultat se voit immédiatement à l'écran, soulageant le film d'un problème du premier opus, à savoir la lisibilité de l'action.
West n'a pas recours à la shaky-cam, il film tout de manière lisible et ample, et si ça manque parfois d'une nervosité ou d'une inventivité qui auraient été les bienvenues (Statham vs Scott Atkins est un beau gâchis), c'est déjà nettement moins agaçant que dans Expendables, premier du nom.
Mais qui dit Expendables dit aussi deux choses : une distribution pleine de gueules cassées du cinéma d'action (outre JCVD, qui compose un personnage excentrique intéressant, il y a Atkins, sous-exploité, mais aussi Chuck Norris, au caméo quasi-parodique, et tout ce petit monde qui rempile, parfois brièvement - Jet Li), et un scénario prétexte plein de trous, de grosses ficelles, et d'humour référentiel plus ou moins pertinent.
Et là, on est servi : le script est un joli gruyère débordant de moments improbables ou à la logique bancale, qui font du métrage une quasi-comédie d'action, aux effets numériques parfois approximatifs, et aux personnages passant leur temps à s'envoyer des répliques goguenardes pas forcément désagréables (sauf quand cela concerne les échanges Willis/Schwarzie, laborieux et forcés au possible).
Et pourtant... malgré tout cela, malgré un Liam Hemsworth qui a le mot "red shirt" tatoué sur le front dès sa première apparition, et malgré une Yu Nan efficace, mais pas indispensable (si ce n'est pour valider le quota d'un acteur asiatique par film de la franchise), cet Expendables 2 est un peu au dessus du premier volet. Plus décontracté, mais aussi plus efficace dans l'action, le tout s'avère agréable à suivre... même si, honnêtement, ça reste du film d'action bas de plafond et qualitativement très inégal.
3.25/6
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Power of Grayskull - The Definitive History of He-Man and the Masters of the Universe (2017) :
Un documentaire vraiment complet sur la franchise Musclor/He-Man et les Maîtres de l'Univers, documentaire qui ressemble un peu à une version plus développée et conséquente de l'épisode du The Toys That Made Us de Netflix consacré à Musclor.
On y retrouve toute la genèse de cette gamme de jouets nés d'une ligne de figurines Conan avortée, rapidement devenue la franchise ludique la plus rentable de l'époque ; une gamme reposant intégralement sur le concept de kid empowerment : donner le pouvoir aux enfants, par la simple force d'une épée magique, d'où la phrase récurrente de Musclor "I HAVE THE POWER !".
Quasiment tous les cerveaux et artistes à l'œuvre à l'époque interviennent (J.M. Straczynski !), partageant leurs bons souvenirs des figurines, de leur création, des comic-books rapidement délégués à DC Comics, de la série d'animation, du studio Filmation, et de la création de la série dérivée She-Ra.
Et puis les choses commencent à se compliquer, lorsque la gamme commence à être surexploitée, avec des raccourcis qualitatifs toujours plus visibles (personnages repeints, etc), des stocks insuffisants, une perte de confiance en la marque Mattel... jusqu'à la mise en chantier du film.
Là aussi, le documentaire revient en long, en large et en travers sur le métrage de 1987, avec notamment des interviews de Dolph Lundgren et de Frank Langella, tous deux ravis d'avoir participé au film, mais conscients des limites de ce dernier, limites bien souvent imposées par le studio, par Mattel, et par la technologie de l'époque.
La franchise se délite ensuite, avec son reboot spatial avorté, jusqu'à être remise au goût du jour au début des années 2000, avec un sympathique nouveau relaunch combinant figurines plus modernes, comic-books et nouvelle série animée. À nouveau, un semi échec, qui a cependant débouché, de manière improbable, sur la gamme des Masters of the Univers Classics, à destination des collectionneurs et des fans nostalgiques.
Un très intéressant documentaire, dont on regrettera seulement qu'il n'ait pas eu l'occasion de revenir sur les différentes tentatives de portage cinéma plus récentes, ou sur la série She-Ra de 2018.
4.5/6
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La Famille Willoughby (The Willoughbys - 2020) :
Méprisés et délaissés par leurs parents (Jane Krakowski, Martin Short), les enfants Willoughby (Will Forte, Maya Rudolph, Sean Cullen) décident de s'improviser orphelins, en envoyant leurs parents à l'autre bout du monde. Mais les services sociaux s'emparent d'eux, et ils ne peuvent désormais compter que sur leur ingéniosité et leur lien indéfectible pour s'en sortir, avec l'aide de Linda (Maya Rudolph), leur nourrice excentrique...
Un long-métrage d'animation adapté de livres pour enfants, et produit pour Netflix par les studios Bron Animation (un nom qui n'évoque pas grand chose au cinéphile que je suis, si ce n'est le très médiocre Henchmen), pour une sortie en plein milieu du confinement : pas sûr qu'il y ait vraiment là de quoi justifier l'accueil critique enthousiaste que ce métrage a reçu, mais bon...
Rythme effréné, visuels saturés et acidulés, propos familial gentillet, casting vocal compétent (Ricky Gervais, Will Forte, Maya Rudolph, Terry Crews, Martin Short, Jane Krakowski), direction artistique prononcée, il y avait effectivement là de quoi distraire les enfants cloîtrés à domicile, et je suppose que, pour la plupart des parents, c'était amplement suffisant.
En ce qui me concerne, je n'ai pas franchement accroché à la proposition Willoughbys. En partie parce que le tout m'a paru inutilement hystérique et gentiment décousu, certes, mais aussi et surtout parce que ça m'a semblé étrangement dérivatif : la relation passionnée des parents est clairement modelée sur celle de Gomez et Morticia Addams, les malheurs d'enfants débrouillards évoquent immédiatement les Désastreuses aventures des Orphelins Baudelaire, tout comme la narration sarcastique et désabusée d'un personnage extérieur, la musique au clavecin primesautier rappelle tour à tour Burton et les Addams...
Alors certes, c'est assez réussi visuellement, et c'est suffisamment excentrique pour intriguer, mais dans l'ensemble, la mayonnaise n'a pas pris pour moi, et je suis resté globalement de marbre devant ces Willoughbys décalés.
3/6
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Expendables - Unité Spéciale (The Expendables - 2010) :
Engagés par un agent gouvernemental, Mr Church (Bruce Willis), pour se rendre sur l'île sud-américaine de Vilena et assassiner le Général Garza (David Zayas), un dictateur local, Barney Ross (Sylvester Stallone) et son équipe d'Expendables (Jason Statham, Jet Li, Randy Couture, Terry Crews) découvrent bien vite qu'ils doivent, en réalité, éliminer James Munroe (Eric Roberts), ex-agent gouvernemental ayant retourné sa veste et utilisant des mercenaires pour aider Garza à contrôler son pays d'une main de fer...
Un film d'action qui, il faut bien l'avouer, n'est qu'un gros DTV un peu friqué, où le principal intérêt est ce défilé de visages familiers, tant au rang des premiers rôles qu'au niveau des seconds couteaux (Steve Austin, Charisma Carpenter, Gary Daniels, Mickey Rourke, sans même mentionner Bruce Willis et Schwarzy).
À partir de là, difficile d'en attendre plus : l'écriture se plie en quatre pour caser tous ces personnages et ces acteurs emblématiques, c'est parfois forcé au possible, mais c'est un peu là tout l'intérêt du film ; les quelques scènes d'action sont filmées avec les pieds par Stallone, à la shaky-cam, et surdécoupées au point d'en être souvent illisibles, mais quand il ouvre les vannes et fait tout exploser lors de la dernière scène du film, c'est spectaculaire ; les à-côtés sont nombreux, et pas toujours passionnants, mais les acteurs semblent s'amuser, et leurs interactions rigolardes (notamment Statham/Stallone) sont agréables à suivre ; la bande-originale de Brian Tyler est aussi peu subtile que le film, mais elle est efficace...
Bref : en soi, ce n'est pas forcément très bon, Stallone fait un peu peur à voir, entre sa musculature stéroidée, son bouc, son botox, etc, et la réalisation n'est pas convaincante dans l'action... mais ce n'est pas non plus forcément très mauvais, et ça remplit relativement bien son office : montrer des action stars sur le retour, en pleine crise de la cinquantaine, remettre une nouvelle fois le couvert dans une ambiance décomplexée et semi-rigolarde.
3/6
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Pendant deux semaines, comme tous les ans à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française...
Rendez-vous chez les Malawas (2019) :
Pour l'épisode de Noël de son émission vedette, le présentateur baroudeur Léo Poli (Pascal Elbé) emmène quatre stars de la télévision française au bout du monde, en Afrique, pour y rencontrer la tribu des Malawas. Mais sur place, Julien Gosset-Grainville (Christian Clavier), ex-présentateur vedette du journal télévisé, Kévin Queffelec (Michael Youn), footballeur pas très malin, Nathalie Dulac (Sylvie Testud), actrice télévisée populaire mais déglinguée, et Sam (Ramzy Bedia), comique ambitieux mais en perte de vitesse, perdent rapidement tout contact avec la réalité, et se révèlent des monstres d'égo et d'idiotie.
James Huth à la réalisation, Michael Youn à la co-écriture (inspirée par son expérience dans l'émission de Bear Grylls), et des acteurs plus que compétents à l'écran... pour un résultat assez tiède et convenu, à de nombreux niveaux (notamment celui du milieu des médias et de la satire de ce genre d'émissions).
Alors certes, c'est plutôt bien filmé, les images sont jolies, et la bande originale est assez appropriée, mais bizarrement, alors que j'ai une certaine sympathie pour Huth (et pour Ramzy et Youn), j'ai probablement préféré le Safari de Kad et Olivier.
Non pas que ce dernier soit particulièrement mémorable ou excellent, mais il avait pour lui une énergie et un rythme que ces Malawas ne parviennent jamais à trouver.
Mwébof.
2.25/6
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Pendant deux semaines, comme tous les ans à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française...
#JeSuisLà (2019) :
Restaurateur divorcé en pleine crise de la cinquantaine/soixantaine, Stephane (Alain Chabat) s'éprend de Soo (Doona Bae), une artiste coréenne avec laquelle il échange sur Instagram. Sur un coup de tête, il décide alors de partir pour visiter la Corée et rencontrer son interlocutrice... mais sur place, il déchante bien vite.
Une comédie dramatique signée Éric Lartigau, et qui, sous des atours de comédie romantique feel-good, s'avère un constat doux-amer sur l'illusion des réseaux sociaux, et le piège qu'ils peuvent constituer pour les personnes un peu paumées.
Alors c'est sûr, le ton très contemplatif et mélancolique du film, à mi-chemin entre Lost In Translation et The Terminal, ne plaira pas à tout le monde, et le message sous-jacent sur les réseaux sociaux et le web ("carpe diem", tout ça) n'est pas forcément inédit ou exceptionnel.
Mais pour qui se laissera porter par la maladresse et la sincérité de Chabat (comme toujours excellent et naturel), #JeSuisLà est un métrage agréable et dépaysant, possédant cette décontraction "chabatienne" qui fait que le tout se suit sans aucun problème.
4/6
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Pendant deux semaines, comme tous les ans à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française...
Le Prince Oublié (2020) :
Chaque soit, Djibi (Omar Sy) raconte une histoire féérique inventée de toutes pièces à Sofia, sa petite fille de huit ans. Mais plus les années passent, et plus Sofia se détourne de ces histoires, connaissant ses premiers émois de collégienne, et remplaçant, dans son imaginaire, le Prince incarné par son père par un nouveau Prince plus jeune et plus à son goût (Néotis Ronzon). Confronté à la crise d'adolescence de sa fille, Djibi, lui, ne sait que faire, et demande conseil à Clotilde (Bérénice Béjo), sa nouvelle voisine...
Je ne suis pas le premier à le remarquer ou à le souligner, mais en tant que cinéphile assidu, le cinéma de Michel Hazanavicius a toujours tendance à exister comme étant sous influence - que ce soit variation sur un thème imposé, parodie d'un genre, pastiche d'une époque, détournement d'un cinéma, etc, avec systématiquement, une distanciation gentiment ironique et un regard métadiscursif sur son sujet.
Ici, c'est à nouveau la même chose. Sur une trame à nouveau très familière (La crise de préadolescence d'une fillette, qui se répercute directement sur les personnages de son imaginaire, lesquels s'estompent progressivement... où ai-je bien pu déjà voir exactement la même chose ? L'enrobage compte de fées racontés à des enfants, dans lesquels le père de famille est représenté en héros triomphant, pourquoi est-ce aussi familier ?), Hazanavicius tente de construire quelque chose de touchant et de sincère sur une relation entre un père et sa fille, sur le temps qui passe, les changements que la vie amène avec elle, etc.
Le problème, c'est que ça ne fonctionne jamais vraiment. Non seulement le postulat de départ est assez dérivatif, mais le déroulement du tout est, quant à lui, très prévisible, avec des rebondissements et des arcs narratifs téléphonés (la toute fin, notamment, est particulièrement cousue de fil blanc).
Pire, visuellement, ce n'est pas exceptionnel : le monde de l'imaginaire, à mi-chemin entre un studio de cinéma Hollywoodien et les coulisses de Disneyland Paris, tout en carton-pâte et en couleurs saturées, n'est pas terrible, et la direction artistique des personnages qui peuplent le tout est peu inspirée.
Et puis il y a cette romance un peu forcée avec la voisine. Une romance pas particulièrement bien amenée, avec une Bérénice Béjo étrangement intrusive et agaçante, qui s'érige en donneuse de leçons, et n'a pas grande alchimie avec Omar Sy : bref, une relation pas très drôle, pas très attachante, pas très pétillante - pas très charmante.
Décevant (et la musique de Howard Shore ne marque pas particulièrement les esprits).
2.25/6
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Lego DC Shazam : Magie et monstres (Lego DC Shazam : Magic and Monsters - 2020) :
Il y a un nouveau héros en ville : Shazam (Sean Astin), alter-égo surpuissant de Billy Batson (Zach Callison), un jeune orphelin au grand cœur. La Justice League est ravie de faire sa connaissance, même si Batman (Troy Baker) se méfie toujours... mais dans l'ombre, Mr. Mind (Jonny Rees), un ver extraterrestre, contrôle la Monster Society of Evil, composée de divers méchants, qui tous servent un mystérieux maître désincarné (Imari Williams)...
Suite logique du précédent Logo DC (Batman - Family Matters, dont on continue ici la thématique de la famille), Shazam débarque donc dans le Legoverse de DC... et si le résultat n'est pas désagréable, il est un peu mitigé pour moi.
Le souci, en fait, c'est qu'il tente de multiples choses, comme autant d'embryons d'idées de métrage plus long et plus homogène, ce qui donne un côté un peu patchwork au tout : d'un côté, on a l'origin story de Shazam, en flashbacks ; de l'autre, ses premiers exploits et sa rencontre avec la Justice League ; à côté, on a les manigances de Mr. Mind et de la Monster Society ; puis on a la Justice League transformée en pré-adolescents, dans des mini-véhicules ; puis on a le retour de Black Adam (uniquement dans les dix dernières minutes) qui oblige Shazam à partager ses pouvoirs... avec la League ; puis Billy qui retrouve sa sœur Mary... et on a même Lobo en post-crédits.
Ça part un peu dans tous les sens, et c'est un peu brinquebalant (comme Family Matters, qui avait le même scénariste), avec un ton fluctuant entre sérieux et one-liners ridicules, une écriture de Superman/Lois/Clark/Perry White tout droit sortie des Superman de Donner (avec en prime un Superman débitant constamment des proverbes de paysan), un Batman enfant qui est, tout simplement, une version miniature du Batman de Will Arnett, et des héros et des méchants qui échafaudent des plans peu convaincants pour parvenir à leurs fins.
Alors encore une fois, c'est loin d'être désastreux, et ça plaira aux plus jeunes, mais entre son origin story redondante, et cette écriture laborieuse, je n'ai pas trouvé ça excessivement convaincant.
3/6
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Deux ans et demi après ses bilans de la saison 1 et de la préquelle, Sygbab repart pour l'Antiquité de Spartacus, afin de conclure son intégrale de la série...
Spartacus, saison 3 - La Guerre des Damnés (Spartacus : War of the Damned - 2013) :
Après avoir triomphé (non sans pertes humaines) de Glaber, la rébellion de Spartacus gagne en force et en ampleur... mais face à Spartacus et à ses amis se dressent le fortuné Marcus Crassus (Simon Merrells) et un jeune Jules César (Todd Lasance).
Exit les machinations politiques, place aux choses sérieuses : ce qui était auparavant, en saison 2, une simple rébellion un peu gênante est devenu un sacré casse-tête pour les personnes évoluant dans les hautes sphères de la République. Pour mettre un terme à cela, un nouveau personnage rentre dans le jeu pour s'opposer à Spartacus, et pas n'importe lequel.
En effet, Crassus diffère de Glaber non seulement par un charisme bien plus évident, mais aussi par une intelligence plus accrue (notamment au niveau stratégie militaire) et une conviction inébranlable, sans pour autant manquer de subtilité quant aux intrigues politiques. Il est donc aussitôt présenté comme un adversaire de valeur, et l'affrontement à distance des deux hommes - avant un dernier combat au corps à corps qui était un passage obligé - est finalement le fil rouge de cette dernière saison.
L'aspect sur lequel se penchent les scénaristes concerne la gestion des hommes de chacun, et Crassus se distingue sur ce point. Contrairement à un Spartacus qui doit peu ou prou aviser au jour le jour en essayant de conserver le moral de troupes dont les rangs ne cessent de grossir avec tout ce que cette surpopulation implique (faim, promiscuité, mœurs pour le moins douteuses), Crassus a le luxe du nombre et n'hésite pas à tenir ses soldats par la peur.
À ce titre, la décimation - acte ignoble, cruel, monstrueux, barbare, et dont toute la violence et l'horreur sont retranscrites dans une scène dégueulasse - est très efficace pour envoyer un message très clair quant au sort qui attend ceux qui subissent une cuisante défaite. Pourtant, il semble qu'il ne le fait pas par pur sadisme, mais simplement parce qu'il pense que c'est le seul moyen d'inculquer une leçon aux garnisons qu'il commande et de les rendre plus fortes pour leurs futures batailles. Mais c'est là tout le paradoxe : s'il est capable d'inspirer peur et respect à tant d'hommes, il est en revanche incapable de contrôler son propre fils. Ce qui était une décision prise en tant que chef de guerre s'est révélé fatal pour son rôle de père.
Il y a comme un parallèle entre les deux hommes. L'élément incontrôlable que devient Tiberius, toujours plus détestable à mesure que la saison avance - et surtout lorsqu'il met Agron à terre et embroche Crixus (dans le dos, dans les deux cas), se retrouve en Crixus. Alors que son statut de champion de l'arène l'avait rendu dur sans pour autant être dénué de subtilité dans sa relation avec Naevia, le personnage est ensuite devenu plus erratique.
Il ne cesse d'aboyer comme un chien fou mais se fait constamment mater par Gannicus ou encore Spartacus. À boire les paroles de son amante, il s'est ramolli, et ne mérite plus vraiment son surnom, The Undefeated Gaul. Il est effacé et ne retrouve ses esprits que dans le dernier épisode où il apparaît, avec un discours qui tient enfin la route en rappelant que cette rébellion a fait vaciller les fondations même de la République romaine, et que rien ne pourra leur enlever. Mais son parcours se termine de manière peu honorable : en exceptant l'incroyable scène où sa tête volant dans les airs se reflète dans l’œil de Naevia, il n'y rien de très héroïque à se faire tuer de cette manière par un jeune con.
La comparaison ne s'arrête pas là pour les deux leaders : chacun possède dans son camp un électron libre car César est le pendant de Gannicus. Il n'hésite pas à dire ce qu'il pense de façon très directe et se consume de passion pour le sexe, l'alcool et autres joyeusetés proposées par la vie. Il possède également une classe folle, et s'impose rapidement comme un personnage indispensable, au au point de passer parfois pour le héros de la série. D'ailleurs, le 3.06 Spoils of War est un hommage aux deux personnages, qui sont largement mis en avant.
Malgré ces similitudes, Spartacus tente par tous les moyens de ne pas ressembler aux Romains en s’astreignant à ne pas se comporter comme eux. Mais il a bien du mal dans cette tentative car la frontière entre les anciens maîtres et les anciens esclaves devient de plus en plus floue. Les actes de vengeance, les viols en tournante, les massacres : voilà autant de méfaits qui deviennent de plus en plus récurrents dans ses rangs. Il finira d'ailleurs par céder à ce principe en créant des jeux funèbres où leurs prisonniers doivent combattre de la même manière qu'on les a forcés à le faire. Cela permet de remettre en avant ses capacités extraordinaires en tant que combattant et de rappeler pourquoi il est à la tête de ce mouvement, tout en soulignant que la liberté qu'ils revendiquent ne les rendra pas forcément meilleurs que ceux dont ils combattent le joug.
L'affrontement entre les deux hommes trouve son point d'orgue dans le dernier épisode, en commençant par une joute verbale. La volonté de Crassus de parler face à face avec son adversaire démontre tout le respect que ce dernier lui inspire, même si le sentiment n'est pas partagé. C'est aussi une façon de faire monter la tension et de corriger une situation incongrue, comme le fait si bien remarquer le romain : après avoir été confrontés l'un à l'autre pendant des mois, il paraissait anormal qu'ils ne se soient jamais rencontrés.
Par la suite, en plein cœur de la bataille finale, l'ancien esclave blesse le Romain lors d'une première escarmouche, mais ce dernier est vite protégé par une poignée de ses soldats, avant un duel qui tourne à l'avantage de Crassus dans des conditions peu glorieuses, car il profite de la fatigue de son adversaire.
Le combat est très bien chorégraphié, et laisse croire à la victoire de Crassus quand il s'empare de l'épée de Spartacus à pleines mains, mais il ne réussit pas à conclure. C'est lorsque ce dernier met un genou à terre qu'il est transpercé par derrière, reproduisant le même schéma que pour d'autres personnages.
Les scénaristes les ont tellement présentés comme étant invincibles qu'on les sent incapables d'être inventifs à ce niveau, en osant par exemple les tuer en combat singulier. Peut-être parce qu'ils avaient tenté cela avec Oenomaus et qu'ils s'étaient plantés...
Ceci étant, la mort du Thrace un peu plus tard est bien écrite, et revient sur les débuts de la série avec un clin d’œil au serpent rouge qui lui a amené tant de malheurs. Mais toutes ces morts, ainsi que celles de Gannicus qui subit le sort de la crucifixion et rejoint en songe la gloire de l'arène et les clameurs de la foule, l'auront été en hommes libres, et c'est leur plus grande victoire.
L'un des seuls rescapés est Agron, qui aura fait preuve d'un sacré courage en allant au combat avec des mains meurtries, et qui se sera révélé un bras droit précieux.Il était difficile d'imaginer un tel dénouement pour ce personnage, après des débuts compliqués.
Si des défauts subsistent encore ici et là et malgré un aspect outrancier qui dérange toujours autant si on n'y a jamais adhéré totalement, il est assez fascinant de voir à quel point la série a su évoluer depuis le catastrophique pilote, en ne cessant de s'améliorer.
Il faut pour cela tirer un coup de chapeau aux scénaristes, qui ont fait preuve de rigueur dans l'écriture pour en arriver là. Ce n'est sans doute pas la série du siècle, mais c'est suffisamment solide pour être apprécié à sa juste valeur. Et en se laissant aller par un enthousiasme somme toute justifié par cette fin de série, on pourrait presque pousser un petit "I am Spartacus !".
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DC Showcase 2020 (2020) :
Retour de l'anthologie made in DC Animation, qui avait déjà donné lieu à Superman/Shazam, et qui se consacre, sous la forme de courts-métrages de 15 minutes environ, aux personnages plus obscurs de l'univers DC Comics. À commencer par...
- DC Showcase - Adam Strange : Sur une colonie minière lointaine, les habitants sont attaqués par une race insectoïde sortie de terre. Seul Adam Strange (Charlie Weber) peut les en empêcher, malgré le drame qui l'a plongé dans l'alcoolisme et le désespoir...
Ambiance pure SF pour un récit en flashbacks assez convenu, qui a le problème de ne pas en expliquer assez sur Adam Strange (Qu'est-ce que les rayons zéta ? Pourquoi est-ce que Strange leur est assujetti comme Sam Beckett aux sauts quantiques, ou les Sliders à leur minuteur ? Et pourquoi les Thanagariens sont-ils responsables de la tragédie ayant touché sa famille ?), et de miser principalement sur un protagoniste réticent et noyant ses problèmes dans l'alcool.
Pas forcément rédhibitoire, mais pas non plus totalement probant : ça parlera clairement plus aux fans du personnage, déjà familiers avec son coin de l'univers DC.
- DC Showcase - The Phantom Stranger : Le Phantom Stranger (Peter Serafinovicz) suit le destin d'une jeune femme qui, dans les années 60, rejoint un groupe de hippies pour une fête avec Seth (Michael Rosenbaum), un homme aux pouvoirs étranges vivant dans une demeure en ruines...
Bruce Timm aux commandes de ce court-métrage à l'esthétique Batman : TAS/Superman : TAS, ce qui fait vraiment plaisir : les traits sont épurés, c'est coloré, c'est mémorable, et le tout se marie justement très bien à cette période 60s, frôlant parfois une esthétique Scooby-Doo de l'époque (le montage psychédélique ^^)... en beaucoup plus sombre.
Vraiment beaucoup aimé ce segment avec son introduction façon Rod Serling, et son style très prononcé.
- DC Showcase - Sgt. Rock : Le Sgt. Rock (Karl Urban) est placé à la tête d'un commando de créatures surnaturelles pour une mission au fin fond de l'Allemagne, dans un vieux château où les Nazis tentent de lever une armée de cadavres...
Alors là, malgré Bruce Timm à la réalisation, j'ai trouvé ça vraiment plat et générique. Visuellement, ça aurait mérité d'être plus nerveux et dynamique, notamment lors des scènes de guerre, et d'avoir un style, tout simplement : là, on a l'impression que ce Sgt. Rock a été fait avec des bouts de ficelle, avec les restes du budget des trois autres courts, ce qui se traduit par une animation assez médiocre, un Sgt. Rock ultra-générique, et des monstres à la direction artistique assez quelconque.
Pas très convaincant, donc.
- DC Showcase - Death : Vincent (Leonardo Nam), un artiste tourmenté, croise le chemin d'une jeune femme mystérieuse (Jamie Chung), qui l'aide à faire la paix avec ses démons intérieurs...
Court-métrage chapeauté par Sam Liu, et qui adopte donc le style anime/New 52 des longs-métrages du DCAMU, ce qui, je l'avoue, m'a un peu rebuté. C'est dommage, parce que ce récit à l'ambiance très mélancolique et pluvieuse est plutôt réussi, avec une illustration musicale qui joue pour beaucoup dans l'atmosphère générale.
Après, ça reste très prévisible, et le tableau final aurait mieux fait de rester invisible à l'écran, car pour le coup, ce portrait de la Mort signé Jae Lee est assez quelconque, voire moche.
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Deux ans et demi après ses bilans de la saison 1 et de la préquelle, Sygbab repart pour l'Antiquité de Spartacus, afin de conclure son intégrale de la série...
Spartacus, saison 2 - Vengeance (2012) :
Menée par Spartacus (Liam McIntyre), la rébellion des esclaves continue, et commence à faire trembler la République de Rome. Face à lui, Glaber (Craig Parker) et ses troupes, pour un affrontement sans pitié ni diplomatie...
Le changement d'interprète n'est pas une nouveauté dans les productions estampillées Raimi et consorts : il n'était pas rare, notamment dans Hercules ou Xena, de voir des personnages secondaires changer de tête au fur et à mesure que les saisons passaient.
Mais cela est déjà plus problématique quand il s'agit de personnages principaux comme Naevia, et plus encore du lead du programme. Andy Whitfield était monumental, totalement habité par son rôle, et il a été compliqué de trouver aussi charismatique suite à sa maladie. Et c'est là la première satisfaction : Liam McIntyre s'en tire avec les honneurs, en convainquant dès le début (bien aidé par une scène d'ouverture, dè le season premiere, qui le met tout de suite dans le bain).
C'était recommandé - voire nécessaire - puisque le statut de Spartacus évolue, apprenant à devenir chef de guerre dans des conditions pas toujours évidentes (car il est loin de faire l'unanimité). Son commandement et ses choix sont souvent remis en question, ce qui permet aussi de faire passer la pilule à propos d'une rébellion qui paraissait être née inopinément.
Les raisons de douter sont d'ailleurs tout à fait compréhensibles pour ceux qui le suivent : entre le fait de vouloir faire trembler les fondations de Rome pour venger sa femme, puis ensuite de risquer la vie de tous pour retrouver Naevia, il est compliqué de croire que la cause qu'il défend est noble et justifiée. Heureusement, dans un rôle d'électron libre qui lui sied, Gannicus intervient pour dire ses quatre vérités et secouer un peu tout le monde.
Voilà l'autre bonne idée : se servir de Gods of the Arena pour faire revenir un personnage charismatique, tout en conservant ce qui avait été mis en place auparavant. C'est notamment le cas par rapport au passif qui existe entre lui et Œnomaus - ce dernier ayant perdu de sa prestance depuis qu'il n'est plus doctore.
Les scénaristes ont tellement conscience de la prestance de Gannicus qu'ils vont même jusqu'à l'opposer à Spartacus sans déclarer de vainqueur entre les deux, pour éviter de ternir leur réputation. C'est un atout majeur, qui vient s'ajouter aux "figures" de cette révolte sanglante parmi lesquelles Agron prend du galon.
Dans la lignée de la fin de la première saison, il y a une maîtrise un peu plus évidente des interactions entre les personnages. Cela concerne aussi Ashur, reconverti en bad guy pour l'occasion, qui se retrouve à la tête d'une milice anti-gladiateurs - idée excellente, il faut le reconnaître - composée de mercenaires brutaux, à l'image du monstre égyptien qui ne fera pourtant pas long feu contre Gannicus, dans le final.
Glaber s'impose aussi, dans un style légèrement différent de celui de Batiatus - et fort heureusement d'ailleurs, car le profil du Romain dévoré par son ambition personnelle et prêt à tout pour gravir les échelons aurait pu être redondant. En revanche, Lucrecia n'est pas à la fête : il n'était pas forcément nécessaire de la transformer en faire-valoir d'Ashur ou d'Illythia pour souligner encore plus la déchéance totale de la maison de Batiatus. Certes, le contraste est marqué avec Gods of the Arena et elle n'a finalement que ce qu'elle mérite, mais elle n'existe pas vraiment dans cette saison.
Cependant, tout n'est pas parfait. L'intrigue peine à représenter la menace grandissante de Spartacus et ses hommes : quelques palabres à Rome pour envoyer Glaber s'occuper de leur cas n'y suffisent pas, tout comme évoquer au détour d'un dialogue le fait que des raids ont lieu dans plusieurs villes dans un rayon proche du Vésuve, avec pour objectif de terroriser la populace.
Quelques uns sont tout de même montrés à l'écran, l'un d'entre eux se produisant dans un bordel où la plupart des individus présents se se font envoyer ad patres les couilles à l'air. Il n'y a là rien de glorieux, et ce n'est pas à l'honneur des rebelles, alors même qu'on essaie ensuite de nous faire croire qu'ils sont meilleurs que les Romains car ils épargnent quelques personnes éparses, dont Illythia. Mais dans ce dernier cas, cela n'a rien à voir avec la grandeur d'âme dont Spartacus essaie de faire preuve...
Un évènement marquant vient pourtant remettre les choses en perspective et marque un véritable tournant : la destruction de l'arène de Capula tourne définitivement la page de ce qu'était la série, pour se tourner vers ce qu'elle est devenue. Le final enfonce le clou avec une cinglante victoire contre les hommes de Glaber.
Maintenant que les motivations des uns et des autres sont plus claires, que le ralliement derrière Spartacus est plus crédible, et que les relations entre les anciens esclaves ont pris de l'épaisseur, il semble que la série semble sur les bons rails pour que la suite soit explosive. Mais il y aura certainement en face un nouveau Romain assoiffé de pouvoir et prêt à tout pour l'obtenir...
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Dragons 3 - Le Monde Caché (How To Train Your Dragon 3 : The Hidden World - 2019) :
Un an après que Hiccup (Jay Baruchel) ait retrouvé sa mère, l'harmonie règne à Berk... mais dans son rôle de chef, le jeune homme réalise finalement que la présence des dragons dans la communauté met à la fois en danger les habitants de celle-ci et la sécurité des dragons. D'autant que Grimmel (F. Murray Abraham), un chasseur de dragons sanguinaire, est bien décidé à exterminer Toothless, le dernier Night Fury, et à capturer toute la faune de Berk...
Retour de la franchise Dragons après un deuxième volet qui, pour être franc, ne m'a pas laissé un souvenir impérissable (non pas qu'il soit mauvais - au contraire, je l'avais visiblement apprécié à sa sortie - mais je m'aperçois aujourd'hui qu'il ne m'a pas du tout marqué, au point de probablement revoir sa note sérieusement à la baisse le jour où je le reverrai) ; un retour qui a pour objectif de boucler une boucle, de terminer un cycle, et de fermer, pour de bon, le livre de l'histoire de Toothless et de Hiccup.
Ce troisième film beigne ainsi dans une atmosphère douce-amère, celle d'un passage à l'âge adulte, une coming-of-age story qui voit Toothless se trouver une compagne, les dragons quitter Berk, et Hiccup épouser Astrid : la fin d'une époque, qui se fait au travers d'un métrage dynamique, amusant, et même touchant vers la fin... mais dont on ne peut s'empêcher de penser qu'il peine à nouveau à retrouver la magie et l'alchimie du premier film.
D'ailleurs, c'est probablement là le problème de toute cette trilogie : le premier film se suffisait à lui-même, et ses suites ne sont, finalement, qu'anecdotiques et superflues. Il suffit de voir comment ce troisième volet gère les quelques personnages du second opus (ils sont globalement inutiles) pour se dire que finalement, les scénaristes de la saga Dragons n'avaient, eux non plus, pas grand chose de plus à raconter en dehors de la relation Hiccup/Toothless.
Une relation émouvante et sincère, certes, qui donne encore lieu ici à quelques beaux moments, mais qui finalement, n'était pas forcément suffisante pour être le squelette sur lequel bâtir toute une franchise et un univers.
Après, ça reste techniquement impeccable et visuellement bluffant, mais bon...
3.75/6
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The Knight of Shadows - Between Yin and Yang (Shéntàn Pú Sōnglíng Zhī Lánruò Xiānzōng - 2019) :
Chasseur de démons excentrique, Pu Songling (Jackie Chan) traque les monstres à l'aide d'une équipe de démons étranges et repentis, et de son pinceau magique, lui permettant d'emprisonner et de plier à sa volonté les forces du mal. Lorsque plusieurs jeunes femmes d'un village sont enlevées par la démone Nie Xiaogian (Zhong Chuxi), Songling fait alors équipe, un peu malgré lui, avec Fei (Austin Lin), un officier de police pas très doué : le duo rencontre ainsi Chixia (Ethan Juan), un autre chasseur de démons... épris de Xiaoqian, et bien décidé à sauver son âme.
Film en costumes de fantasy chinoise adapté des Contes étranges du studio du bavard de Pu Songling, débordant de visuels improbables, de monstres grotesques et de personnages excentriques, ce Knight of Shadows s'est avéré une assez bonne surprise, tout compte fait. Il faut dire que je n'en attendais absolument rien, et que j'ai abordé le tout en espérant quelque chose de vaguement regardable (et de suffisamment éloigné des Monster Hunt pour ne pas ressembler à une vulgaire copie).
Et effectivement, c'est regardable. Voire même, c'est assez divertissant.
Knight of Shadows n'est toutefois pas dénué de problèmes : découpé en deux parties distinctes, il peine un peu à maintenir son rythme et son intérêt de manière homogène.
La première partie, centrée sur Jackie Chan et sur l'enquête de ce dernier, est plutôt amusante et décomplexée, portée par un Chan et un Austin Lin qui semblent prendre un certain plaisir à jouer le tout de manière caricaturale et malicieuse. Oui, les gentils démons sont clairement à destination des enfants (le démon qui pète, notamment), et oui, les câblages sont parfois voyants, mais le monde dans lequel ces personnages évoluent est immense, visuellement convaincant (les effets numériques sont plutôt bons, dans l'ensemble), et la comédie est à peu près ce à quoi l'on pouvait s'attendre de la part du cinéma asiatique.
On a même droit à une scène d'arts martiaux made in Jackie Chan, à l'ancienne, avec une chaise : c'est bref, mais ça fait plaisir.
Le dernier tiers du film, cependant, bascule dans une toute autre direction, lorsque tous les personnages passent dans la dimension où les démons sont emprisonnés : là, la comédie et l'excentricité du début du film font place à un déluge d'effets spéciaux, dans un monde tout-numérique, avec des affrontements de super-pouvoirs dignes d'un anime (voire de DBZ).
On y perd grandement en capital-sympathie, les personnages passent un peu à la trappe, mais cela dit, le tout donne alors lieu à des images spectaculaires et vraiment travaillées, qui font que l'on ne s'ennuie pas jusqu'à la fin de ces 1h49 (en réalité, le film est plus près des 90 minutes que des deux heures).
En somme, comme je le disais plus haut, une relative bonne surprise. Je ne classerai pas ce film dans mon top 10 de l'année, mais la bonne humeur générale, l'imagination et l'inventivité de la direction artistique, les effets spéciaux, la bande originale et l'enthousiasme de Jackie Chan permettent au tout de rester agréable à suivre, du début à la fin.
3.75/6
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Après près de deux ans et demi d'absence sur ce blog, Sygbab revient en force à l'occasion de la conclusion de la série Supernatural : une épopée de 15 saisons qu'il va passer en revue à raison d'un bilan par semaine...
Supernatural, saison 14 (2018) :
Maintenant que Lucifer n'est plus, les Winchester ont fort à faire : Dean est possédé par l'archange Michael, Nick bascule du côté obscur, le Paradis menace de s'effondrer, et l'Ombre rôde dans le Néant, menaçante...
Ou de l'art de ruiner le travail effectué précédemment. Il semblerait en effet que les scénaristes aient perdu le guide du voyageur interdimensionnel, et qu'ils l'aient troqué contre le suivant : L'écriture par des nuls.
Cela peut paraître dur, mais il suffirait de lister toutes les mauvaises idées qui émaillent ces 20 épisodes pour se rendre compte que c'est un festival d'erreurs de débutants. Parmi elles, commençons par la fin : toutes les dimensions parallèles existantes ne sont que des versions de l'histoire qu'écrit Dieu, avant de passer à autre chose lorsqu'il s'en désintéresse. La question de leur existence pouvait effectivement se poser, mais il y a parfois des éléments qu'il est bon de ne pas vouloir expliquer du moment que le principe est divertissant, sous peine de se prendre les pieds dans le tapis.
Cela remet donc Chuck sur le devant de la scène, mais entre le personnage décontracté et légèrement égocentrique présenté auparavant et le nombriliste forcené qui veut absolument que son œuvre se termine comme il l'a prévu, il y a un pas qui n'aurait pas dû être franchi. Pire : les scénaristes revisitent une fois de plus l'histoire des Winchester en en faisant des pantins manipulés depuis le début. La rétro-continuité est un procédé envisageable quand il est utilisé avec parcimonie mais Supernatural a déjà épuisé tous ses jokers en la matière...
Ce nouveau Deus Ex Machina tombe à pic pour tenter de masquer les insuffisances chroniques d'une intrigue bien laborieuse. Le fil rouge reste avant tout l'évolution de Jack, qui est malheureusement assez catastrophique. Le principe d'absorber la grâce de Michael pour compenser la parte de la sienne - volée par son père - et de perdre une partie de son âme n'est pas mauvais en soi, mais le personnage méritait mieux. Alors qu'il aurait été beaucoup plus intéressant de suivre son apprentissage de la vie sans aucun pouvoir, avec une naïveté qui donne du sang frais en début de saison quand il participe aux enquêtes, sa lente progression vers l'absence de Bien (selon l'expression de Castiel) est un cliché qui aurait pu être évité. Gardons le côté positif : il est bien loti par rapport à Mary.
En effet, à quelques exceptions près, le traitement des personnages féminins a souvent été assez désespérant dans la série et on atteint là le summum. Elle n'aura quasiment pas existé dans cette saison puisqu'elle est rapidement évacuée, avant de réapparaître pour se faire tuer de manière honteuse, hors champ.
Alors qu'elle avait un statut de femme forte bien établi, elle devient juste une compagne pour le "Bobbycalypse" qui prend de la distance pour pleurer la mort de son fils (en matière de ficelle scénaristique pour se débarrasser d'un personnage, ça se pose là), une mère de famille dans le 300ème épisode - au demeurant réussi car la famille Winchester y est touchante - qui voit le retour de Jeffrey Dean Morgan avec en prime un énième paradoxe temporel, et une victime facile pour ajouter au lourd fardeau que Sam et Dean portent déjà. Quelle déchéance...
Le cas de Nick est également problématique. Accepter qu'il ait survécu à la mort de Lucifer est déjà une épreuve difficile, être en accord avec son développement se révèle en revanche presque insurmontable. Illustrer la difficulté de sa réinsertion en le représentant comme un psychopathe en situation de manque - qui se sert de l'excuse de la vengeance de sa famille pour tuer à tort et à travers et qui cherche à tout prix à retrouver la puissance de Satan - est sans nuance, et amène à penser qu'il n'y a pas eu beaucoup de réflexion autour de cette intrigue du moment qu'elle justifie la présence de Mark Pellegrino à l'écran et qu'elle soit une caution morale lorsque Jack le tue sans hésiter.
Quitte à passer en revue la gestion des différents protagonistes, il faut également évoquer Michael. Le plan de l'Archange, qui possède Dean le temps de quelques épisodes (Jensen Ackles s'en donne d'ailleurs à cœur joie dans un style complètement différent, c'est toujours ça de pris) est plutôt alléchant sur le papier : constituer une armée de monstres pour éliminer toute opposition. Dans les faits, c'est complètement raté.
Michael n'est qu'un poltron qui se cache pour éviter la Kaia de The Bad Place dont la lance peut, comme par enchantement, le blesser (encore un tour de passe-passe bien commode), un faible qui se retrouve confiné dans l'esprit de Dean sans que cela soit très crédible, et un adversaire indigne qui se fait tuer par Jack sans difficulté. Il aura au moins été d'utilité publique en tuant tous les chasseurs du monde de l'Apocalypse : ces derniers ne servent à rien, et n'apparaissent que sporadiquement alors qu'ils sont censés occuper le bunker à longueur de temps.
Quant au final, il ressemble à s'y méprendre à celui de la saison 2, à ceci près que ce sont des âmes plutôt que des démons qui s'échappent de l'Enfer. Un nouveau reboot, en quelque sorte, puisque nos héros devront probablement faire face à divers fantômes et autres manifestations spirituelles qu'ils ont déjà rencontrés. Si la gestion est la même que pour cette horrible saison à oublier, cela n'augure rien de bon.
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Avec ce quatorzième bilan, l'intégrale Supernatural prend des vacances, le temps que la diffusion de la saison 15 reprenne outre-atlantique, et dans l'intervalle, Sygbab va repartir dans l'Antiquité, pour achever, dès le week-end prochain, ses bilans Spartacus...
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Série en 8 épisodes d'une vingtaine de minutes, diffusés sur Hulu, Solar Opposites est un side-project de Justin Roiland et Mike McMahan, deux des créatifs derrière Rick et Morty ; initialement vendu à la Fox, le tout a fini sur Hulu, où deux saisons ont directement été commandées, histoire de surfer sur la popularité de R&M... car, on va le voir, Solar Opposites ressemble bien souvent à un spin-off de Rick et Morty, voire à une version plus facile d'accès du programme de Cartoon Network...
Solar Opposites, saison 1 (2020) :
Peu de temps avant la destruction de leur planète, Korvo (Justin Roiland), un scientifique, Terry (Thomas Middleditch), et les deux jeunes Jesse (Mary Mack) et Yumyulack (Sean Giambrone), ont été envoyé sur Terre pour la coloniser avec l'aide de Pupa, un blob jaunâtre destiné à se transformer un jour en créature destructrice. Mais la Terre est habitée par les humains, et en attendant que Pupa adopte sa forme finale, les Shlorpiens doivent s'habituer à la vie au sein de l'humanité...
C'est en effet un ressenti bizarre que l'on éprouve dès les premiers instants de la série, lorsque l'on entend le personnage de Korvo (par ailleurs narrateur du générique) s'exprimer avec la voix si reconnaissable de Roiland. D'autant que, à quelques éructations et tendances alcooliques près, Korvo, le scientifique génial, n'est pas si éloigné que ça de Rick, que ce soit dans sa vision cynique de l'humanité, que dans ses rapports avec Terry, son compère immature et un peu lent.
Il en va de même pour le style graphique, pour la musique, pour le rythme, l'énergie, la violence et pour l'écriture - à un détail près, cependant : il n'y a pas vraiment le côté méta-discursif et le second degré de lecture de Rick et Morty, qui semblent clairement apportés par Dan Harmon.
Ce n'est pas pour autant que Solar Opposites est vide de sens ou creux, attention. C'est simplement que la série, dans l'ensemble, ressemble fréquemment à une version "light" de R&M, une sorte de spin-off officieux dans la forme et dans le style, qui vient se greffer sur un postulat de départ très Troisième Planète après le Soleil.
Idem pour les sujets abordés par Solar Opposites, des sujets qui rappellent, dans leur traitement, bien des équivalents dans la série-mère.
Par exemple, on a Korvo et Terry qui donnent vie à leur personnage de télévision préféré pour qu'ils deviennent leur meilleur ami, une situation qui finit par dégénérer et se transformer en mélange de kaiju movie et de The Thing ; ailleurs, toujours dans un désir d'être acceptés par les humains, ils injectent des nanites espions dans l'eau potable de la ville, pour découvrir les secrets de tous leurs voisins et se faire élire au conseil de quartier... mais les nanites acquièrent l'indépendance et, sous forme humanoïde (et avec la voix d'Alan Tudyk), se présentent eux-aussi aux élections ; on a aussi Korvo qui devient magicien ultra-populaire à l'aide de sa technologie, ou qui crée une femme robot, pour tenter de comprendre la guerre des sexes terriens (un robot qui finit par devenir incontrôlable et par massacrer le patriarcat sur du Katy Perry) ; les deux jeunes, eux, tentent de se faire aimer des autres élèves, et utilisent des spores pour hypnotiser leurs camarades... mais ça dégénère tout autant ; et puis il y a cette fin de saison façon Retour vers le Futur, avec un voyage temporel qui part en vrille...
C'est bien simple, la plupart des épisodes fonctionnent sur le même schéma éprouvé de spirale infernale, où un postulat de départ excentrique dégénère jusqu'à entraîner de la destruction frénétique à grande échelle. Soit peu ou prou une formule qui a fait ses preuves dans Rick et Morty.
C'est probablement là le souci de Solar Opposites : c'est sympathique, c'est compétent, on n'a pas le temps de s'ennuyer, mais ça reste un peu en surface de ce que cela propose, là où R&M a un degré de lecture supplémentaire.
Ce n'est pas rédhibitoire pour autant, pour une raison principale : une sous-intrigue récurrente qui s'étale sur toute la saison, et qui a même droit à un épisode complet. En début de saison, on découvre en effet que les deux jeunes extra-terrestres conservent, dans leur chambre, une sorte de terrarium géant, où vivent des humains miniaturisés. Des humains toujours plus nombreux, et qui finissent par s'organiser en une sorte de société post-apocalyptique, où un dictateur fait régner la terreur, et où une rébellion s'installe.
Et paradoxalement, c'est cette sous-intrigue qui donne un peu d'épaisseur au programme ; utilisant tous les clichés du genre, de l'heroic fantasy au post-apo, cette sous-intrigue parvient à être surprenante, sanglante, touchante, et à donner corps à un univers complet, existant en parallèle des intrigues principales du programme.
Solar Opposites est donc, pour le moment, un projet un peu bâtard : jamais au niveau de Rick & Morty, elle lui ressemble pourtant comme deux gouttes d'eau, mais un peu comme si l'on avait pris Rick et Morty, et qu'on avait tenté de faire rentrer le programme dans un moule "sitcom".
J'ai même envie de dire que certaines sous-intrigues semblent parfois tout droit sorties des Simpsons : Lisa Jesse qui tente de trouver un plafond de verre à briser pour sa classe sur le féminisme, ses rapports avec Bart Yumyulack, ou encore Maggie Pupa, la créature quasi-muette qui rampe en arrière-plan et à qui il arrive bien des mésaventures...
Ce n'est pas mauvais, loin de là, mais avec 8 épisodes à peine, c'est un peu... superficiel. Restera à voir la suite.
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Mortal Kombat Legends - La Revanche de Scorpion (Scorpion's Revenge - 2020) :
Une fois par génération, le sorcier Shang Tsung (Artt Butler) organise un grand tournoi entre les meilleurs combattants de tous les royaumes, pour déterminer, in fine, qui dominera l'univers. Rayden (Dave B. Mitchell), déité protectrice du royaume de la Terre, a ainsi choisi Liu Kang (Jordan Rodrigues), Sonya Blade (Jennifer Carpenter) et l'acteur Johnny Cage (Joel McHale) pour défendre notre planète ; Quan Chi (Darin De Paul), un sorcier fourbe, a lui sélectionné Hanzo Hasashi (Patrick Seitz), un ninja assassiné par son rival Sub-Zero (Steve Blum), et l'a doté de pouvoirs infernaux, le rebaptisant Scorpion...
Un long-métrage d'animation assez surprenant, car globalement inattendu, et confié aux équipes de Warner Animation et de DC, dont on retrouve une grosse partie des habitués derrière la caméra et au doublage. Un long-métrage qui lorgne très fortement sur un remake animé des grandes lignes du film de 1995 (musique exceptée, malheureusement), mâtinée d'une origin story du personnage de Scorpion - origin story un peu maladroite et basique, avec quelques relents de Hellraiser, mais pas désagréable dans l'ensemble.
La caractérisation des personnages est respectée, Joel McHale est très amusant en Johnny Cage, le fanservice bat son plein (énormément de répliques, de mouvements, etc, renvoient directement au reste de la franchise, parfois de manière un peu trop gratuite), et le tout s'avère bien plus stylisé que la moyenne des productions DC Animated, avec notamment des combats ultra-dynamiques... et fidèles en tous points au jeu. Comprendre par là que tout est particulièrement gore et violent, avec moments rayons x et blessures apparentes au programme.
C'est peut-être là que ça a un peu coincé pour moi : j'aime bien la franchise, mais je ne suis pas très fan de la direction toujours plus graphique et brutale des derniers opus, et de leurs finishers anatomiquement détaillés. Donc forcément, comme ce film en reprend totalement les codes, ce débordement de sang (clairement inutile, dans l'absolu) m'a rapidement lassé.
C'est dommage, d'autant que le reste est plutôt agréable à suivre.
4.5 - 0.5 pour l'avalanche de gore, le fanservice un peu superflu, et l'absence du thème désormais culte = 4/6
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Supernatural, saison 13 (2017) :
Désormais chargés de protéger le Nephilim Jack (Alexander Calvert), Sam et Dean ont fort à faire pour lutter contre Lucifer et Asmodeus, ce dernier étant bien décidé à faire basculer le jeune homme dans le camp du Mal, et déchaîner ainsi les pires démons sur la Création...
Une saison que l'on pourrait rebaptiser Slidernatural - saison 1(3), car, après avoir puisé dans le surnaturel, le fantastique, le paranormal et lorgné sur la science-fiction avec de nombreux voyages temporels, l'introduction des mondes parallèles dans cet univers fourre-tout était inéluctable. L'idée était lancée dans le final de la saison précédente de manière à faire rebondir l'intrigue, et cela devient l'un des éléments principaux du nouveau fil rouge puisque Lucifer et Mary Winchester - que Dean pensait un temps morte - s'y trouvent. Une opération de sauvetage s'engage, mais la question est de savoir comment parvenir à ouvrir un nouveau portail.
Les scénaristes s'amusent ainsi autour de ce concept et la première tentative est réalisée par Jack dans le 13.09 The Bad Place, épisode qui détourne habilement son possible passage du côté obscur prédit par Dean. Il réussit à franchir la barrière, mais pendant ce temps les deux frères sont envoyés dans un autre monde, où vit une créature gigantesque.
Cependant, il ne faut pas rêver : pas question d'explorer ce monde, il s'agit juste d'un prétexte pour que les Wayward Sisters aillent les sauver ! La réunion de la bande à Jody dans le 13.10 est un hommage réussi aux personnages féminins de la série, trop souvent mis de côté. C'est fun, drôle, les interactions sont bien écrites, il y a de l'action, et ça repose sur des bases déjà établies auparavant : voilà un backdoor pilot bien plus abouti que l'abominable 9.20 Bloodlines.
Mais ça ne s'arrête pas là : dans leur quête du Sceau de Salomon - artefact nécessaire à la réalisation d'un sort permettant d'ouvrir un autre portail, merci aux Men of Letters et à leur documentation extensive -, nos héros doivent affronter un Dieu d'une autre dimension.
Ce dernier se présente sous les traits d'une jeune femme avant de révéler sa vraie nature, celle d'un monstre tentaculaire aux allures de cauchemar, presque tout droit venu de l'imagination de Lovecraft (finalement, il était à côté de la plaque en s'intéressant au Purgatoire). Dean fait alors une petite incursion dans le monde de l'Apocalypse avec... Ketch, revenu d'entre les morts grâce à un sort similaire à celui qui avait sauvé Rowena la première fois.
La sorcière rousse revient elle aussi dans le jeu, et, de manière très surprenante, prend enfin de l'épaisseur. Alors que sa volonté de tuer des reapers semblait faire partie d'une manigance pour nuire à l'ordre établi, ses préoccupations sont beaucoup plus terre-à-terre : elle veut tout simplement faire revenir son fils car elle a pris conscience qu'elle n'a jamais été là pour lui comme une mère devrait l'être.
Mais lorsque Billie - fraîchement promue comme remplaçante de la Mort après avoir été assassinée par Castiel - lui demande de tuer Sam pour obtenir ce qu'elle souhaite, elle ne peut s'y résoudre. De personnage insupportable à personnage touchant, voilà une évolution remarquable et très appréciable, qui s'inscrit dans une volonté nouvelle de valoriser les personnages féminins.
Cette tendance à faire revivre des personnages par des moyens détournés se confirme dans les grandes largeurs : outre la réapparition de Gabriel, torturé par un Asmodeus charismatique, le monde de l'Apocalypse contient en son sein une autre version de Bobby ainsi que de Charlie.
Sans critiquer le concept des univers multiples (Star Trek avait son univers miroir, par exemple), c'est à double-tranchant : d'un côté cela atténue l'impact émotionnel ressenti lors de la mort de Bobby, mais ça permet d'oublier celle de Charlie qui avait été gérée n'importe comment. C'est également une occasion de réécrire l'histoire de la série dans un monde sans les Winchester, et de tester quelque chose de nouveau : Supernatural devient presque une série chorale, plus feuilletonnante qu'auparavant puisque les loners se font rares.
Il faut bien avouer que cela fait du bien de ne plus se focaliser uniquement sur les problématiques de Sam et Dean. Les ambitions d'Asmodeus qui veut prendre le pouvoir en Enfer, la volonté de Lucifer d'avoir une relation avec son fils, le questionnement constant de Jack - le fait qu'il passe directement à l'âge adulte est une très bonne idée - qui s'efforce de trouver sa place et de rendre fier sa famille d'adoption : voilà autant de thématiques bien traitées dans l'ensemble.
Les scénaristes ont compris qu'ils ne sont pas de taille lorsque les enjeux sont démesurés et qu'ils sont plus à l'aise en abordant le côté humain des personnages : cela a des effets bénéfiques. D'autant que pour une fois, cela s'applique aussi à Castiel, qui se sent responsable de Jack. Son statut d'ange semble en revanche menacé, puisqu'ils ne sont plus qu'une poignée.
Le final n'évite pourtant pas quelques écueils regrettables. Malgré une montée en pression progressive (pendant laquelle les Winchester récupèrent un à un les éléments qui permettront à Rowena d'ouvrir le portail vers le monde de l'Apocalypse, et réunissent autour d'eux leurs alliés les plus puissants), ce qui en découle n'est pas de la plus grande cohérence.
Par exemple, le retour de Lucifer et de Michael dans notre réalité est expliqué par le fait qu'ils ont réalisé le même sort, mais où ont-ils trouvé le sang d'un homme saint dans un monde ravagé par la violence ? De même, lors du climax, Dean propose à Michael d'investir son corps pour vaincre le Diable, mais pourquoi cela fonctionnerait pour cette version de l'Archange alors que les deux frères ne sont jamais nés dans son univers ?
En dépit de cette conclusion étrange qui voit également Jack se faire voler ses pouvoirs par son père - dont la fourberie ne faisait pas l'ombre d'un doute -, la ligne directrice est limpide, voire ludique par moments.
Et sur ce plan, il est bien sûr impossible de ne pas parler du 13.16 Scoobynatural : l'explication de ce délire animé tient la route, la filiation entre Supernatural et Scooby-Doo paraît d'une évidence absolue, et le scénario joue à merveille sur la mécanique des deux séries en respectant le caractère des différents personnages. Un véritable tour de force.
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Les Trolls 2 - Tournée Mondiale (Trolls World Tour - 2020) :
Lorsque la Reine Barb (Rachel Bloom) des Trolls du Rock décide de conquérir les autres royaumes trolls pour imposer le rock comme seule musique dominante, Poppy (Anna Kendrick) et Branch (Justin Timberlake) décident d'aller prévenir les autres royaumes - le funk, le classique, la techno, et la country - avant qu'il ne soit trop tard...
J'avoue, j'ai un vrai problème avec ce film d'animation sorti directement en VOD à cause du coronavirus. J'avais déjà quelques réserves sur le premier film, mais là, malgré des digressions humoristiques absurdes que n'auraient pas renié les Teen Titans ou Bob l'Éponge, malgré une technique toujours assez aboutie, et malgré un message assez généreux, sur la tolérance, la cohabitation, la célébration des différences, et le fait qu'on soit plus forts tous ensemble, en nous nourrissant des opinions d'autrui... j'ai du mal à ne pas y voir quelque chose d'un peu cynique et de mécanique.
Probablement parce que tout le film repose sur l'affirmation des différences musicales, comme je le disais, et sur le fait que tous les styles musicaux s'appauvrissent lorsqu'ils s'isolent, tandis qu'ils s'enrichissent lorsqu'ils puisent les uns dans les autres.
Un message qui, sur le papier, est tout à fait honorable. Le seul vrai souci, c'est qu'en pratique, il est mis en application de manière assez douteuse et aseptisée. Avec, comme parfait exemple de ce problème, les grands méchants de ce film. La tribu des hard-rockers, des trolls métalleux (avec Grand-papa Ozzy)... qui entonnent joyeusement du rock FM tellement lissé en post-production qu'on dirait de la pop moderne.
Et il en va de même pour tous les styles musicaux utilisés dans le film : ils sont tellement passés à la moulinette du tous publics et de l'auto-tuning qu'ils se ressemblent tous, et qu'on finit par se dire que les enjeux du film sont bien dérisoires et hypocrites, puisque tous les trolls écoutent plus ou moins la même soupe surproduite.
Une impression encore renforcée par le déroulement mécanique du film : le passage chez les autres tribus musicales, la relation compliquée des deux protagonistes, la résolution superficielle... tout paraît un peu sous-développé, un peu mécanique, pas aidé par cette direction artistique toujours ultra-saturée et faussement enthousiaste et joyeuse.
On l'aura compris : ce Trolls World Tour ne m'a pas convaincu, loin de là. Cela dit, le film occupera les plus jeunes, et les spectateurs désireux de se poser 90 minutes devant un film jukebox qui permet d'éteindre son cerveau. C'est toujours ça de pris, je suppose.
2.25/6
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Lancelot, le Premier Chevalier (First Knight - 1995) :
Lorsque le Roi Arthur (Sean Connery), sur le point d'épouser la belle Lady Guenièvre (Julia Ormond), maîtresse du fief de Leonesse, découvre le talent de combattant et l'astuce de Lancelot (Richard Gere), vagabond désabusé, il décide d'en faire un chevalier de sa Table Ronde, afin d'obtenir son aide dans son combat contre le maléfique Malagant (Ben Cross). Mais il ignore que Guenièvre n'est pas insensible au charme de Lancelot, et que cette romance va mettre à mal le royaume de Camelot...
Mouais bof.
Un film arthurien sans magie, sans Merlin, sans surnaturel, entièrement centré sur la romance de Guenièvre et Lancelot (mais sans grande alchimie à l'écran), avec un Arthur sous-développé (auquel le spectateur est tout de même censé s'attacher "parce que c'est Sean Connery"), des chevaliers de la Table Ronde inexistants (aucun des chevaliers de légende n'est présent, et donc, on s'en contrefout), des scènes de bataille nocturnes sous-éclairées, des duels à l'épée qui perdent en crédibilité à mesure que le film avance, une post-synchronisation approximative des extérieurs, une réalisation molle de Jerry Zucker (!), une direction artistique toute en tons bleu lavande, et une musique de Jerry Goldsmith composée en urgence et enregistrée en trois jours après le départ de Maurice Jarre...
Une musique grandiloquente, héroïque, et un peu répétitive, mais qui est probablement la seule chose que je sauverais de ce métrage très plat, qui m'a fréquemment donné envie de faire autre chose tandis que s'écoulaient ses 2h15.
2/6
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Lorsqu'un espion britannique est retrouvé mort, Miss Maxwell (Lois Maxwell) est envoyée à la recherche de la compagne du défunt, Miss Yashuko (Yashuko Yama), qui détient des informations capitales sur THANATOS, une organisation terroriste dirigée par Mr Thayer (Adolfo Celi). Mais Yashuko est actuellement soignée par Neil Connery (Neil Connery), chirurgien plastique, hypnothérapeute, et frère d'un autre agent secret très célèbre. Les Services secrets britanniques décident alors de recruter Connery, pour percer à jour les plans de THANATOS...
Un pastiche/plagiat italien de la franchise des James Bond, avec le frère de Sean Connery dans le rôle titre, et énormément de seconds rôles issus de la franchise Bond pour incarner tous les autres personnages, du méchant au patron de Neil Connery, en passant par l'ex-Moneypenny.
Bon, soyons très clairs : ce n'est pas bon. Ça tente d'être un film d'espionnage à la Bond, mais ça n'en a ni l'énergie, ni les moyens, ni le scénario. Les méchants finissent dans des costumes en vinyl rouge et noir façon V, l'action est mollassonne, le rythme défaillant, et l'écriture n'est pas à la hauteur. Ajoutez à cela un Neil Connery n'ayant pas le charisme ni le physique de son frère (il n'est pas aidé, cela dit, par des tenues mal taillées dans lesquelles il flotte systématiquement), et au personnage assez improbable (tireur à l'arc de niveau olympique, chirurgien génial, maître en hypnose et en arts martiaux, séducteur irrésistible... on est plus près d'un héros de fumetti que d'un espion britannique) doublé par un acteur américain en post-synchronisation... et l'on se retrouve devant un ersatz de Bond dérivatif et sans grand intérêt, mis en musique (de manière répétitive) par Ennio Morricone et Bruno Nicolai.
Cela dit, pour la curiosité et le côté kitsch, ça peut se regarder - mais l'intérêt s'arrête là.
002/6
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Après près de deux ans et demi d'absence sur ce blog, Sygbab revient en force à l'occasion de la conclusion de la série Supernatural : une épopée de 15 saisons qu'il va passer en revue à raison d'un bilan par semaine...
Supernatural, saison 12 (2016) :
Sam et Dean ont fort à faire alors que leur mère Mary (Samantha Smith) revient à la vie, et que les Men of Metters anglais tentent de s'imposer sur le territoire américain. De leur côté, Castiel et Crowley se lancent à la poursuite de Lucifer, désormais en liberté...
The Search for Spock Lucifer
Lucifer s'est échappé, vite, il faut le retrouver ! Satan s'amuse à jouer à cache-cache en sautant d'hôte en hôte, avec ce que ça comporte de mauvaises idées. Toute la période Vince Vicente, rockeur de son état, peine à intéresser le spectateur, et ce jeu de piste n'a qu'un seul avantage : voir Crowley et Castiel former un duo inédit pour enquêter ensemble. Forcément, avec le bagou de l'un et l'air constipé de l'autre, ça détonne.
Mais le Diable a plus d'un tour dans son sac, et ses rêves de grandeur l'amènent carrément à investir le corps de POTUS (President of the United States). Un grand moment de n'importe quoi, qui représente néanmoins un tournant de la saison : Lucifer profite de cette escapade pour concevoir un enfant, avant de se retrouver emprisonné par Crowley. Emprisonnés, les Winchester le sont également, dans une base militaire top secrète dont ils arrivent à s'évader après avoir une fois de plus échappé à la mort en passant un marché avec Billie.
Il y a donc bon nombre de rebondissements, certains nécessitant une haute dose de suspension d'incrédulité : voir Sam et Dean capables de neutraliser à eux seuls un bataillon de soldats sur-entraînés, c'est exaspérant tant l'écriture est grossière. Les facilités sont légion dans la série, et ceci n'en est malheureusement qu'une preuve supplémentaire.
La revanche de Crowley est déjà plus passionnante, car ses échanges avec Lucifer - qui reprend enfin ses traits initiaux, à l'aide d'une justification bancale dont il vaut mieux faire fi - sont savoureux, tant sa jouissance d'avoir entre ses mains le sort de celui qui l'a humilié est palpable. Ce n'est cependant que de courte durée, car malgré son assurance d'avoir prévu tous les scénarii possibles, il finit tout de même par perdre le contrôle et ne doit son salut qu'à la possession du corps d'un rat.
Rien de glorieux, d'autant que sa réputation avait déjà été entamée dans le très bon 12.12 Stuck in the Middle (With You) dont la narration éclatée n'est pas sans rappeler Boomtown : on y apprend qu'il a récupéré le Trône de Fer l'Enfer uniquement parce que Ramiel n'en voulait pas.
Qu'à cela ne tienne, c'est l'occasion d'évoquer Dagon, qui rentre en scène pour assurer la naissance du fils de son ancien patron en protégeant sa mère, Kelly. La traque des protagonistes principaux change donc de cible, et Castiel fait assez régulièrement de même au niveau de ses alliances. À ce stade, c'est tout de même dommage qu'il hésite encore entre son allégeance au Paradis et son partenariat avec les Winchester, car faire confiance à ses pairs ne lui a jamais rien apporté de bon.
Hail Mary
Contre toute attente, la gestion du retour de Mary Winchester est intelligente. Plutôt que d'en faire une victime torturée par son horrible mort, elle est décrite comme une femme forte, chasseuse jusqu'aux tréfonds de son être et capable d'assumer ses choix même quand ils sont difficiles. Celui de se séparer de ses enfants en est assurément un, mais il est nécessaire car elle a besoin de faire le point et de retrouver une place dans le monde, ce qui est logique au vu de ses antécédents.
Comme d'autres, elle a suscité des vocations et c'est notamment le cas pour Asa Fox. L'introduction du 12.06 Celebrating the Life of Asa Fox, qui retrace sa vie entre le moment où Mary l'a sauvé et le moment où il meurt, est un exercice de style impressionnant. Le reste de l'épisode est un huis clos plutôt réussi, qui donne l'occasion de revoir Jody Mills. Celle-ci s'est imposée au fur et à mesure comme un personnage récurrent qu'il est plaisant de revoir, et le foyer qu'elle a reconstruit peut donner l'occasion de raconter quelques histoires (surtout avec Claire, qui s'oriente sur la même voie que la famille Winchester).
Voilà tout de même de quoi rassurer : si on excepte Rowena, les scénaristes proposent enfin des personnages féminins avec un développement un minimum travaillé. Beaucoup de séries ayant duré bien moins longtemps n'ont pas eu la chance de n'avoir à s'en préoccuper qu'après 11 saisons...
Perfide Albion
Tout ce qui concerne les Men of Letters n'avait pas encore été réellement exploité, c'est désormais chose faite avec la branche britannique qui vient mettre son grain de sel dans l'histoire. Les présentations ne se font pas sur les meilleures bases possibles avec la torture de Sam, ce qui a tendance à créer une certaine défiance de la part des deux frères.
Ce ne sont pas les seuls : leur communauté rejette en masse la promesse d'un monde meilleur qui leur est dépeinte. Sauf Mary, qui succombe à la tentation de vérifier cela par elle-même, en prenant le risque de mentir à ses fils car elle sait pertinemment qu'ils n'approuveraient pas.
Ce côté Initiative à la Buffy apporte son lot de gadgets 007-style à la fois fun et efficaces, et un contrepoint aux méthodes employées par des chasseurs isolés sur le sol américain. L'idée est intéressante et les résultats sont là, mais il y a trop d'éléments qui rendent le tout assez vain. En premier lieu, le fait que Toni et Ketch soient tous deux des psychopathes : c'est établi bien trop rapidement, et cela ruine tout suspense quant au déroulement des évènements (par exemple, on sait très vite que Mary a tort de s'engager avec eux, et son opposition avec ses fils lorsqu'ils découvrent la vérité en perd tout intérêt).
Leur mode de fonctionnement n'est pas non plus extrêmement limpide : ce sont pour la plupart des intellectuels, mais ils éliminent ceux qui font le sale boulot à leur place quand ils ne respectent pas le code qu'ils se sont imposés. Par conséquent, comme les chasseurs américains sont tous réticents, ces derniers doivent tous disparaître.
Dans l'optique de débarrasser le monde des monstres qui le peuplent, il y a peu de chance que cette stratégie soit la plus payante... Mais il fallait bien trouver un prétexte pour que tout cela se termine dans un bain de sang, à l'occasion d'un assaut du QG de l'organisation par une coalition de chasseurs rassemblés par Sam. La reconversion de ce dernier en leader improvisé après un discours peu convaincant (qui se voulait pourtant solennel) a de quoi étonner puisque rien ne laissait supposer qu'il puisse avoir de telles aptitudes.
Cet épisode a la particularité de clôturer l'une des intrigues principales sans terminer la saison, puisqu'il est suivi d'un long cliffhanger de 40 minutes dont le seul but est de relancer de nouvelles pistes pour la suite. Un choix étrange et bancal, à l'image de la saison sur certains points.
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Adaptation des romans d'Andrzej Sapkowski (et des jeux vidéo en étant tirés) narrant les aventures de Geralt le Sorceleur, The Witcher est chapeautée, pour Netflix, par Lauren Schmidt Hissrich (Daredevil, The Defenders, The Umbrella Academy... aïe), et a pris la forme, en 2019, d'une première année de 8 épisodes d'une heure à l'ambition très claire : remplir le vide laissé dans le cœur des fans d'heroic fantasy par la fin de Game of Thrones. Mission accomplie ?
The Witcher, saison 1 (2019) :
Les aventures de Geralt de Rive (Henry Cavill), Sorceleur mutant possédant des pouvoirs magiques et mercenaire chasseur de monstres, qui se trouve embarqué dans un conflit qui le dépasse lorsqu'il croise le chemin de Yennefer (Anya Charlotra), sorcière tourmentée, alors même que le royaume de Nilfgaard décide d'envahir violemment les nations voisines...
Résultats assez inégaux, pour cette première saison du Witcher, une première saison qui adapte plus ou moins diverses nouvelles, et adopte donc une approche décousue et déstructurée de sa narration : la plupart de ces épisodes sont des quasi-stand alones, avec des intrigues relativement closes (Geralt accompagne un groupe dans une quête, Geralt doit tuer tel monstre, etc) mais qui, en filigrane, construisent le monde où vit le Witcher, ses relations avec divers personnages secondaires récurrents, et les événements qui mènent au grand final - le siège de Sodden Hill, défendu par l'ordre des sorcières et des mages contre les troupes de Nilfgaard.
En parallèle des aventures de Geralt et de son barde Jaskier (Joey Batey), on suit donc le parcours initiatique de Yennefer, la bossue devenue sorcière toute-puissante en échange de sa fertilité, ainsi que celui de la jeune Ciri (Freya Allan), jeune princesse du royaume de Cintra, en fuite depuis la destruction de son château par les Nilfgaardiens, et destinée à retrouver Geralt.
Contrairement à ce que j'ai pu lire çà ou là, je n'ai pas trouvé la chronologie déstructurée de la série particulièrement difficile à suivre ou inutilement compliquée : au contraire, j'ai trouvé le tout plutôt clair et lisible, de par la présence d'indicateurs temporels visuels, et de personnages récurrents.
Je n'ai pas non plus trouvé que la série était particulièrement honteuse au niveau de ses effets spéciaux (c'est dans la moyenne du genre) ou de l'interprétation d'Henry Cavill (il est effectivement un peu raide dans un premier temps, mais c'est voulu, et il se détend au fil des années et des épisodes).
Là où ça a coincé un peu plus pour moi, c'est au niveau de l'intérêt des diverses sous-intrigues, ainsi que de certains choix de direction artistique, parfois gentiment kitschouilles. Ainsi, les mésaventures de Ciri sont d'un inintérêt chronique, pas aidées par un passage assez raté chez les dryades (des amazones dignes d'un mauvais épisode d'Hercule ou de Xena, dans des décors à la photographie plutôt laide), et par un rythme mollasson, histoire de faire durer le tout jusqu'au final.
À l'identique, les Nilfgaardiens ne paraissent jamais vraiment menaçants ou dangereux, ou du moins, peinent à acquérir une véritable présence à l'écran, engoncés dans des armures fripées très peu probantes, façon cosplay. Et le design des créatures monstrueuses (faune, strige, dragon) est un peu trop générique pour totalement convaincre.
Et puis, je dois bien l'avouer, j'ai toujours du mal avec la diversité forcée façon Netflix, à l'américaine, qui est plus maladroite et pataude qu'autre chose, altérant le récit et les personnages originaux pour leur apporter une ethnicité différente ; je pense notamment à Fringilla, qui, dans les romans, est une sorcière caucasienne pâle aux yeux verts, ressemblant étrangement à Yennefer au point que Geralt la fréquente un temps, et qui devient ici noire et ouvertement manipulatrice/malfaisante, quitte à rajouter au personnage une caractérisation à la limite du cliché raciste noir = méchant.
À l'identique, le script rajoute de nouveaux personnages exotiques pas franchement utiles (Dara l'elfe), qui souvent ne semblent là que pour assurer un quota de représentativité. Si c'était fait de manière naturelle et plus subtile, aucun problème, mais là, ce n'est pas le cas, et il est difficile de faire abstraction de cette artificialité dans les premiers épisodes de la saison...
Après, l'ensemble reste agréable à suivre : je n'ai pas binge-watché le tout (ce qui explique peut-être pourquoi je n'ai pas eu trop de mal à suivre la chronologie) mais j'ai pris mon temps, au rythme d'un épisode par jour, et je n'ai jamais vraiment eu l'impression que le programme souffrait du syndrome Netflix habituel.
Les acteurs sont, dans l'ensemble, bons, la série conserve un léger sens de l'humour, la nudité n'est pas trop gratuite, les combats à l'épée sont efficaces, et si l'on pourra reprocher un world-building un peu pataud selon les scénaristes, le tout commence à prendre forme une fois que la chronologie se cristallise, à partir de la mi-saison.
Le bilan est donc mitigé positif, avec quelques épisodes qui se démarquent, pas toujours en bien : l'épisode du chevalier hérisson a le souci de recycler un récit traditionnel déjà vu, notamment dans les Monstres et Merveilles de Jim Henson, et d'être tiré vers le bas par la sous-intrigue de Ciri chez les dryades ; à l'inverse, l'épisode de la recherche du dragon dans les montagnes était plutôt amusant, bien que très prévisible ; et puis l'épisode final, particulièrement frustrant, puisque choisissant de placer Geralt dans un semi-coma pendant toute la bataille de Sodden Hill - un choix étrange que de penser que le spectateur est plus intéressé par Yennefer et ses copines défendant d'illustres inconnus, que par le sort et les actions du héros de la série.
C'est peut-être là que la série trahit le fait qu'une showrunneuse ayant fait une partie de sa carrière chez Shonda Rhimes est aux commandes : le programme semble souvent plus intéressé par le destin tragique et les états d'âme de ses protagonistes féminins (au demeurant bien interprétés), plutôt que par Geralt, qui traverse bon nombre d'épisodes en grognant, quasi-impassible.
À nouveau, avec un peu plus de subtilité et de maîtrise, une telle approche pourrait pleinement fonctionner. En l'état, ça reste un peu maladroit, et ça tente parfois trop de lorgner sur les manigances du Trône de Fer pour son propre bien.
Ah, et j'ai failli oublier un point important de la série : sa musique. Important, mais plutôt par son absence, car elle ne m'a pas du tout marqué, entre un thème principal et des sonorités m'ayant immédiatement renvoyé au thème principal de Black Sails, et des chansons de fin de générique assez insipides, le tout m'a semblé plat au possible, sur ce front. Y compris au niveau de Toss a Coin..., qui a fait sensation sur le web au moment de la diffusion de la saison 1, mais qui est honnêtement assez pauvre dans son écriture.
Je serai au rendez-vous d'une saison 2, plus par curiosité de voir s'ils vont trouver leur rythme de croisière que par véritable passion pour la série, mais une chose est sûre : il y a eu bien pire dans le genre fantasy télévisuelle, et finalement, cette saison 1 du Witcher est plutôt honorable.
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Scooby ! (Scoob - 2020) :
Parce qu'ils se cherchent un investisseur pour ouvrir leur première agence, les Mystery Inc - Fred (Zac Efron), Daphne (Amanda Seyfried), Velma (Gina Rodriguez), Shaggy (Will Forte) et Scooby-Doo (Frank Welker) - finissent par se disputer et par se séparer ; Shaggy et Scooby attirent alors l'attention du maléfique Dick Dastardly (Jason Isaacs), bien décidé à ouvrir les portes des Enfers grecs pour dérober le trésor d'Alexandre le grand. Mais pour cela, il a besoin de Scooby, qui est le descendant du chien d'Alexandre. En parallèle, le nouveau Blue Falcon (Mark Wahlberg) tente de marcher dans les traces de son père à la retraite, et le super-héros, accompagné de Dynomutt (Ken Jeong) et de Dee Dee (Kiersey Clemons), fait tout son possible pour mettre un terme aux manigances de Dastardly...
En temps normal, j'aurais probablement gardé ce long-métrage d'animation Scooby-doo pour Halloween prochain, à l'occasion de l'Oktorrorfest2020 : quoi de plus approprié pour de jeunes chasseurs de fantômes et de monstres (réels ou non) et leur chien qui parle ?
Mais en fait, non. Tout simplement parce que ce film Scooby ! en CGI (initialement prévu pour être le grand début animé de la franchise sur grand écran) aurait été plus que déplacé durant l'Oktorrorfest : pas de fantômes, pas de monstres, mais une tentative maladroite de la Warner de lancer sur grand écran l'univers partagé Hanna-Barbera, quitte à privilégier tous les personnages de cet univers à ceux du Scooby-gang.
Après un bref prologue nous racontant les origines du Gang et du nom de Scooby, ainsi que leur première affaire (prologue pas forcément désagréable, mais déjà vu - dans les téléfilms en prises de vue réelle, entre autres - et à peu près aussi utile que d'expliquer le nom de Solo dans le film Star Wars du même nom), le film subit un premier coup de frein moins d'un quart d'heure après son début, lorsque Simon Cowell apparaît.
Oui, le Simon Cowell, au modèle 3D tout droit sorti de Shrek (les personnages humains "normaux" sont tous dépassés techniquement, dans ce métrage) et qui vient expliquer au Gang que Shaggy et Scoob lui sont inutiles. D'où séparation, d'où un film passant la moitié de son temps avec un Gang fracturé, et d'où un premier signal d'alarme donné au spectateur sur le fait que ce Scooby ! n'est pas vraiment une aventure du Scooby Gang.
Rapidement, après une reconstitution du générique original de Scooby-Doo (sur une reprise particulièrement molle du thème), on se retrouve en effet dans un film de superhéros, lorsque Scooby et Shaggy sont récupérés par le Falcon balbutiant et ses collègues : ça explose de partout, Dastardly (Satanas, de Satanas et Diabolo) a une armée de Minions robotiques, il y a des poursuites en avion, des fusillades, etc, etc, etc...
Du surnaturel ? Des fantômes ? Le Gang qui mène l'enquête ? Ce n'est clairement pas au programme, alors que tout le monde croise le chemin du Capitaine Caverne, de ses semblables et des dinosaures avec lesquels ils cohabitent dans leur monde perdu, que des vannes clairement adultes se faufilent maladroitement dans le script (ça parle de Tinder, Dynomutt demande à ce qu'on ne regarde pas l'historique de son navigateur web, etc), que Scooby devient "l'Élu", que l'arc narratif de Blue Falcon prend le dessus sur le reste du récit, et que le tout se finit par un face à face avec Cerbère, revenu des Enfers.
On me dira "Cerbère ? Tu voulais un monstre fantômatique, tu l'as, non !?". Oui, pour une bataille rangée façon superhéros, avec un Blue Falcon qui vole dans tous les sens, une armée de minions robotiques qui se joint à la bataille, etc. C'est limite si Scooby et compagnie ne font pas de la figuration dans tout ça, uniquement là pour donner un peu d'émotion à un sacrifice final rapidement effacé.
Alors certes, visuellement, et au niveau de l'action, le tout plaira aux plus jeunes (encore que, le script est gentiment bancal, dans l'ensemble), mais quand on a connu une série comme Mystères associés, difficile de revenir à un film Scooby-Doo de ce type, clairement pensé et calculé pour surfer sur la vague Marvel, à la fois des super-héros et des univers partagés (il n'y a qu'à voir le générique de fin de ce Scooby !, bourré de caméos de personnages HB, comme le Dr. Quest, JabberJaw, et compagnie).
Pas forcément surprenant, vu que Scooby ! est resté en gestation pendant près de cinq ans, qu'il a cinq ou six scénaristes différents, et que le remplacement de certains doubleurs indéboulonnables du Scooby Gang (même pas contactés par la production pour reprendre leurs rôles) au profit d'acteurs connus en dit long sur les intentions du projet.
Vraiment décevant, tout ça.
2.5 - 0.5 pour Simon Cowell et pour l'habillage musical insipide + 0.25 pour Tracy Morgan en Capitaiiiine Caaaaveeeeerne = 2.25/6
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La Légende du Dragon (Viy 2 - Journey to China, aka Journey to China - The Mystery of Iron Mask, aka The Iron Mask, aka The Mystery of the Dragon Seal, aka The Dragon Seal - 2019) :
Lorsqu'il arrive à la cours du Tsar Pierre 1er le Grand, le cartographe Jonathan Green (Jason Flamyng) découvre que ce dernier a été remplacé par un imposteur. Le véritable Pierre est emprisonné à la Tour de Londres en compagnie d'un vieux Maître asiatique (Jackie Chan), sous la garde d'un geôlier excentrique (Arnold Schwarzenegger). Contraint de fuir la Russie en compagnie d'une princesse asiatique (Yao Xingtong) déguisée en homme, Green part alors pour la Chine, alors même que le Tsar s'évade et fait route, par la mer, en compagnie d'un équipage de pirates et de la compagne de Green (Anna Churina)...
Une suite plus ou moins directe au premier Viy, qui n'a en commun qu'une poignée de personnages, la calèche de Green, et un gros flashback récapitulatif des moments les plus impressionnants du film précédent.
En effet, la participation plus importante de la Chine au budget de cette suite se traduit par un changement total de style et de genre : exit le conte de fées horrifique du premier film, son ambiance gothique, sa noirceur, etc, qui sont remplacés par un côté aventure internationale très axée fantastique chinois, avec beaucoup d'arts martiaux câblés, et de la comédie nettement plus forcée.
En soi, si l'on apprécie le genre, pourquoi pas. Et le budget plus important s'accompagne de caméos de Jackie Chan et d'Arnold (des caméos clairement tournés dans un décor unique, celui de la prison, et sans jamais interagir avec 90% du reste de la distribution), toujours agréables à voir (surtout qu'ils semblent s'amuser à cachetonner dans des petits rôles improbables).
Mais honnêtement, tout le film est à l'image du petit démon grotesque qui se dissimulait, à la fin de Viy, dans la calèche de Green : il est réinventé ici en une petite boule de poils mignonne qui aide Green et la princesse contre les méchants.
On se retrouve donc bien dans quelque chose de tous publics, qui ratisse le plus large possible, avec des pirates excentriques façon Pirates des Caraïbes (il y a même le nain de la franchise POTC, ici en capitaine), de l'humour pas très drôle et gentiment forcé (le sbire de la méchante), beaucoup d'effets 3D bien plus voyants et de fonds verts plus approximatifs que dans le premier volet, une post-synchronisation globalement calamiteuse (avec des acteurs qui jouent tous dans des langues différentes), des décors inégaux et un script toujours aussi décousu.
Seul vrai point positif, qui rejoint d'ailleurs la morale de l'histoire du premier film : les quatre Sorciers maléfiques, à l'apparence techno-steampunk très réussie, qui utilisent science et superstition pour dominer le peuple et faire croire à leur magie.
Mais dans l'ensemble, ce métrage m'a tout de même nettement moins intéressé que le précédent, notamment dans la dernière demi-heure, en pilotage automatique malgré un beau dragon en CGI.
2/6
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