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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Articles avec #comedie catégorie

Un film, un jour (ou presque) #827 : Pourquoi J'ai Pas Mangé mon Père (2015)

Publié le 19 Septembre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Animation, France, Comédie, Aventure, Italie, Chine, Belgique, Histoire

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Pourquoi J'ai Pas Mangé mon Père :

Fils aîné du roi des simiens, Édouard (Jamel Debbouze) est chétif et handicapé, mais déborde d'imagination et de bienveillance. Aux côtés de Ian (Arié Elmaleh), son meilleur ami simplet, Édouard grandit ainsi à l'écart des siens, et découvre le feu, la marche bipède, la savane, les animaux sauvages, et trouve même l'amour auprès de Lucy (Mélissa Theuriau)...

Film d'animation français co-écrit et réalisé par Jamel Debbouze, tourné en performance capture, vaguement inspiré d'un roman et ayant demandé des années de gestation et plus d'une demi-douzaine de scénaristes, pour plusieurs dizaines de millions d'euros de budget... et un résultat très mitigé.

Visuellement assez discutable (non seulement au niveau de la direction artistique, mais aussi parce que les limites de l'animation française sont rapidement évidentes, même avec l'apport limité de la performance capture), avec un doublage très inégal (bon nombre de personnages secondaires sont vraiment mal doublés), un bestiaire qui n'est pas loin de rappeler les animaux de RRRrrrr ! (tous basés sur des variations du machin-mouth) et l'intégration d'un clone numérique de De Funès à l'imitation médiocre et forcée, le film paraît rapidement bruyant et surchargé... à l'image de Debbouze, en fait.

Mais paradoxalement, c'est quand Debbouze entre en jeu à l'âge adulte, que le film se concentre sur lui, et qu'il fait tout simplement son numéro habituel, que le tout décolle un peu. Pour faire simple, le film repose entièrement sur les épaules de Jamel et sur son jeu agité, pour le meilleur et pour le pire.

Si on supporte le comédien, son jeu, et son vocabulaire moderne, ça se regarde assez facilement, et ça a bon fond, malgré des défauts évidents. Si l'on a du mal avec Debbouze, sa gestuelle et ses expressions, par contre, ce sera plus difficile.

3 - 0.25 pour l'inévitable (et superflu) numéro musical/dansé sur de la musique moderne, et pour l'illustration musicale dans son ensemble, très oubliable - 0.25 pour les 20 dernières minutes brouillonnes et fatigantes (notamment à cause des nombreux personnages secondaires médiocres) = 2.5/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...

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Les bilans de Lurdo : Trial & Error, saison 1 (2017) et 2 (2018)

Publié le 16 Septembre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Comédie, Sitcom, Policier, NBC, Documentaire, Les bilans de Lurdo

Sitcom de deux saisons de 23 épisodes (13 épisodes pour la s1, 10 épisodes pour la 2) diffusées sur NBC, Trial & Error surfe sur la vague du genre du true crime télévisuel, ces séries documentaires américaines qui suivent des affaires criminelles en temps réel, et qui, avec l'avènement du câble et de Netflix, ont connu un récent regain de popularité (cf The Jinx, Making a Murderer, etc).

Trial & Error, saison 1 (2017) :

Accusé d'avoir tué son épouse, Larry Henderson (John Lithgow), un professeur de poésie excentrique vivant dans le sud profond, est défendu par Josh Segal (Nicolas D'Agosto), jeune avocat new-yorkais dépassé par les événements, et par son équipe des plus incapables (Sherri Shepherd, Steven Boyer), contre les accusations d'un procureur ambitieux (Jayma Mays)...

Un mockumentaire (façon The Office ou Parks and Recreation) conçu et écrit par Jeff Astrof, scénariste d'Angie Tribeca, de Ground Floor, et de nombreuses autres sitcoms en tous genres, et qui se propose de retracer l'enquête et le procès de Larry Henderson (huhuhu le jeu de mots... et il a un frère jumeau appelé Harry ^^), pendant une saison.

En soi, pourquoi pas, mais je dois bien admettre que j'ai trouvé le tout souvent plat et décevant, ce qui m'a d'autant plus surpris que la série jouissait d'une réputation assez positive, sur le web.

Mais dans les faits, entre son protagoniste principal peu charismatique ou intéressant, son format déjà vu, ses personnages secondaires assez quelconques (outre Lithgow, toujours impeccable, seule Jayma Mays tire son épingle du jeu, les autres étant tous assez peu intéressants et/ou trop caricaturaux pour fonctionner - Krysta Rodriguez, notamment, ne sert vraiment pas à grand chose), son humour en demi-teinte (ça ne pousse pas le curseur suffisamment loin dans l'absurde, malgré une légère montée en puissance vers la fin de la saison) et son rythme assez tranquille, je n'ai pas particulièrement accroché à cette première année.

D'autant qu'il faut bien l'avouer, il y a eu nettement mieux en matière de série comique de tribunal, notamment du côté de chez David E. Kelley. Ici, le show souffre du syndrome de la saison 1, et il tâtonne, constamment à mi-chemin entre la parodie, la sitcom décalée façon Parks and Rec, et l'enquête policière plus sérieuse (à l'issue pourtant cousue de fil blanc), sans jamais vraiment réussir à conjuguer ces différentes approches de manière harmonieuse.

Rien de désastreux, et par moments, ça fonctionne, mais le tout m'a simplement déçu, et est loin de m'avoir convaincu.

Trial & Error, saison 2 : Lady, Killer (2018) :

Désormais installé à East Peck, Josh est engagé par Lavinia Peck-Foster (Kristin Chenoweth), grande dame de la ville, vénérée par tous ses habitants, et qui a été arrêtée alors qu'elle roulait, de nuit, avec le cadavre de son époux dans son coffre. Et pour compliquer un peu plus la tâche à l'avocat, voilà que Carol Ann Keane est enceinte... de lui ?

Exit John Lithgow, exit Krysta Rodriguez, et place à une Kristin Chenoweth qui en fait trois tonnes dans le rôle de la tueuse, pour une version plus ou moins gender-switched de The Jinx.

Et l'interprétation de Chenoweth est un peu à l'image du reste de cette saison : un trait plus forcé, et une série plus caricaturale, plus cartoonesque, avec une accusée qui cabotine, un juge inintelligible, une ville toujours plus folle et excentrique, un semblant de triangle amoureux entre Carol Ann Keane (enceinte jusqu'aux yeux), Josh et une podcasteuse new-yorkaise de passage en ville, une Anne aux maladies de plus en plus surnaturelles, un Dwayne de plus en plus redneck, etc...

Donc pour le coup, en comparaison de la saison 1, le show a clairement choisi une direction, et il s'y tient : celle de la folie, et d'un univers déjanté et très improbable (façon Angie Tribeca). Au point de parfois sembler forcer le trait jusqu'à aller presque trop loin dans le délire assumé : régulièrement, la série paraît ainsi perdre sa sincérité, et donne l'impression d'une grosse parodie très appuyée, où les scénaristes sont prêts à toutes les excentricités, pour le meilleur et pour le pire.

Ce qui amène des scories assez évidentes : le triangle amoureux et la romance impossible entre Keane et Josh ne fonctionnent jamais vraiment, et ressemblent un peu trop à du remplissage qui tranche radicalement avec le grand n'importe quoi ambiant (un peu comme dans le cas de Krysta Rodriguez en saison 1, le personnage de la podcasteuse, sous-développé, ne sert ici absolument à rien) ; et surtout, le vrai problème de cette saison est le caractère abrasif, antipathique et prétentieux de l'accusée, qui change la dynamique de la série, en privant celle-ci du capital-sympathie instantané de John Lithgow : sans ce quota sincérité, le programme peine à intéresser le spectateur à son enquête et à ses enjeux.

Par chance, à mi-parcours, le show change de direction, et fait de Kristin Chenoweth une antagoniste méprisante, ce qui, sur le papier, semble une solution parfaite au caractère agaçant de ce personnage. Mais ce revirement se fait au moment même où le show passe à la vitesse supérieure dans le n'importe quoi et le grotesque, avec des personnages toujours plus caricaturaux, des rebondissements invraisemblabes et une enquête (cette fois-ci à charge) tellement irréaliste qu'on finit par regarder ça en levant les yeux au ciel.

Mais attention : mon avis sur ces deux premières saisons a beau ne pas être très positif, c'est principalement une histoire de goût. Je n'accroche tout simplement pas à l'écriture de la série, un peu trop excentrique pour moi, mais j'admets que si l'on adhère à la proposition du programme, à son style, et que l'on se laisse porter par la folie ambiante, le show est amusant, bien mené et compétent.

Si l'on a des réserves sur la distribution, le ton, les personnages sous-développés ou l'écriture, par contre... c'est plus compliqué.

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Les bilans de Lurdo : Selfie, saison 1 (2014)

Publié le 15 Septembre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Comédie, Sitcom, ABC, Romance

Sitcom ABC de la saison 2014 en 13x20 minutes, Selfie a été créée et chapeautée par Emily Krapnek (productrice sur Parks & Recreation, et showrunneuse de Suburgatory), et a été annulée au terme de 7 épisodes (les six épisodes restants ayant été diffusés sur Hulu). Au programme, une relecture de Pygmalion/My Fair Lady, à la sauce millennials et réseaux sociaux...

Selfie, saison 1 :

Jeune vendeuse en produits pharmaceutiques, Eliza Dooley (Karen Gillan) est une millennial typique, égocentrique, obsédée par son image sur les réseaux sociaux et sa vie numérique 2.0. Mais lorsqu'un incident provoque son humiliation publique, Eliza réalise qu'elle a besoin de changer d'image. Elle se tourne alors vers Henry (John Cho), l'un des responsables du marketing de son laboratoire, pour qu'il la réinvente. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire, et malgré le gouffre qui les sépare, la jeune femme superficielle et le publicitaire coincé vont progressivement se rapprocher...

Une sitcom qui, très rapidement, abat ses cartes, et trahit ses points faibles. Dès le pilote, en effet, ces derniers sont évidents : le show est déjà très daté, notamment dans ses choix musicaux et ses références constantes aux réseaux sociaux et à des memes déjà périmés au moment du tournage, le propos est convenu au possible ("les réseaux sociaux et internet, ce n'est pas la vraie vie") et surtout, le tout manque cruellement de subtilité et de finesse.

Entre Karen Gillan, avec son personnage caricatural de bimbo agaçante mais complexée qui commente tout en voix off d'une voix marquée d'un vocal fry californien forcé (heureusement, cet accent se tasse un peu après le pilote), et qui, se donnant à fond dans la comédie physique, finit par faire ressembler Eliza à un grand échalas roux et dégingandé, plutôt qu'à son personnage supposé être sexy et irrésistible ; Henry, et son balais dans le fondement ; Julia (Allison Miller), qui ne fait que passer dans la vie d'Henry, et dont le personnage est surjoué au possible ; les voisines hipsters d'Eliza (dont une grande rousse dégingandée, bien trop semblable physiquement à Karen Gillan pour ne pas être une erreur de casting) ; Charmonique (Da'Vine Joy Randolph), la secrétaire black clichée ; tous les autres collègues du laboratoire pharmaceutique (notamment le patron, interprété par un David Harewood en roue libre)... autant de personnages aux traits épais et aux personnalités déjantées.

Ce qui n'est pas un problème en soi : après tout, on est dans une sitcom, et il est normal de forcer le trait çà et là. Mais le souci, c'est que la série semble étrangement précipitée et bâclée, trop intéressée par le développement du shipping entre Eliza et Henry (un shipping qui ne fonctionne que très moyennement, tant Eliza n'est pas un personnage attachant) pour vraiment prendre son temps : résultat, la série a à peine atteint la moitié de sa saison qu'elle donne déjà ouvertement dans la jalousie, le triangle (voire même le carré) amoureux, et ce tout en passant une bonne moitié d'épisode, à chaque fois, sur certains des personnages secondaires.

L'inconvénient de cette approche, c'est qu'en 20 minutes, on ne peut pas tout faire : tant la romance que le développement des personnages secondaires paraissent tour à tour précipités, prématurés et survolés : un bon exemple est ainsi le personnage de Julia, qui n'a probablement que 5-10 minutes de présence cumulée dans la saison, et est évacuée de manière peu élégante, sans avoir été développée correctement.

Assez frustrant, donc, et on peut se demander si les scénaristes savaient, dès le début, qu'ils ne dépasseraient pas les 13 épisodes, et ont donc tenté de caser toutes leurs idées avant d'être annulés.

D'autant que, çà et là, la série a un sens de l'absurde qui n'est pas désagréable, qu'elle a un message secondaire (apprendre à s'accepter tel que l'on est, et à prendre des risques, etc) pertinent, et qu'elle n'est pas désagréable à suivre... mais les défauts sont bien présents, et difficiles à ignorer.

Treize épisodes peu mémorables, donc, malgré une distribution sympathique : l'écriture ne parvient jamais totalement à concilier satire et sentiments, et le show finit par n'être qu'une autre de ces sitcoms romantiques quasi-interchangeables, qui étaient à ce point à la mode au début des années 2010.

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Un film, un jour (ou presque) #824 : Walk Like a Panther (2018)

Publié le 14 Septembre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, Action, UK, Drame, Catch

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Walk Like a Panther :

Lorsque le pub familial, endetté, est contraint de fermer ses portes, Mark (Stephen Graham), fils de catcheur et fan de la discipline, a l'idée de profiter d'un incident devenu viral pour organiser un spectacle caritatif avec tous les anciens lutteurs des Panthères, le groupe de catcheurs de son père. Plus facile à dire qu'à faire quand tous ces derniers n'ont pas lutté depuis les années 80...

Pilote de série tv avortée, reconverti en long-métrage surfant sur la popularité du Full Monty, cette comédie dramatique anglaise souffre d'une réalisation assez désagréable, avec un flou circulaire apparent en bordure de nombreux plans, et des angles de caméra constamment en contre-plongée légère, comme si le caméraman faisait 1m50, et avait en plus tourné tout le film assis par terre, ou sur une chaise.

Ce n'est pas rédhibitoire, en soi, mais une fois que l'on s'en aperçoit, on ne voit plus que ça, d'autant que le film n'est jamais suffisamment divertissant ou drôle pour faire oublier l'aspect technique.

Notamment sur le plan du catch, pourtant au cœur du métrage : malheureusement, du catch, il n'y en a guère dans ce film d'une heure 50 minutes. On est en plein dans de la comédie dramatique anglaise typique, et tout ce qui est catch reste hors-champ, ou limité à un bref montage au bout de 80 minutes, ainsi qu'au grand show final.

Et encore : là aussi, le tout est entrecoupé de sous-intrigues sur les gardes du corps barbus, sur la démolition du pub, etc, des digressions clairement de trop, et assez mal gérées au niveau du rythme, du montage et du cadrage.

Combinez tout cela à des personnages bien trop basiques, jamais particulièrement attachants ou intéressants, à des choix peu pertinents (le réalisateur qui utilise sa compagne, Lena Headey, dans deux scènes, pour placer une référence au Trône de Fer, et qui met en avant Jason Flemyng, lequel n'a qu'une scène et demi dans le film), et à un script (écrit par le réalisateur) assez cousu de fil blanc... et on se retrouve avec un tout particulièrement décevant et terne, qui déçoit inévitablement.

(d'autant plus que le film prétend que le monde du catch est moribond, alors qu'il ne s'est jamais aussi bien porté depuis 30 ans grâce à la nouvelle génération, sans même parler de la WWE, qui recrute à tour de bras en Angleterre)

2/6 (Michael Sosha est amusant, cela dit)

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Un film, un jour (ou presque) #823 : L'Espion qui m'a larguée (2018)

Publié le 13 Septembre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Thriller, Comédie

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

L'Espion qui m'a larguée (The Spy Who Dumped Me) :

Audrey (Mila Kunis) et Morgan (Kate McKinnon), deux amies trentenaires américaines, se trouvent soudainement impliquées dans une conspiration internationale lorsque Drew (Justin Theroux), le petit ami d'Audrey, explique à celle-ci qu'il appartient à la CIA, et qu'il doit à tout prix remettre un objet précieux à son contact. À sa mort, Audrey et Morgan n'ont alors d'autre choix que d'accomplir sa mission à sa place, quitte à traverser l'Europe avec des tueurs aux trousses...

Comédie d'espionnage/action façon True Lies et compagnie, de la réalisatrice/scénariste de Amies malgré lui, qui retrouve ici Kate McKinnon, et qui, malheureusement, ne sait toujours pas canaliser l'énergie de cette dernière.

Une nouvelle fois, en effet, McKinnon est en roue libre, et ce dès sa première apparition ; une McKinnon soûlante, pas particulièrement drôle, et à côté de laquelle Mila Kunis fait presque de la figuration, terne et dans un rôle de clown blanc.

Ce qui n'aide vraiment pas un script et un métrage qui peinent à trouver un ton homogène : le film tente d'être une comédie d'espionnage, mais aussi un film d'action très sérieux et premier degré (tout ce qui est action est assez sec et nerveux, et les morts se succèdent), et une comédie féminine qui tape en dessous de la ceinture (gros plans sur des testicules et un pénis, discussions sur une clé USB cachée dans le vagin, etc), sans vraiment oser aller à fond dans une direction ou une autre.

Ajoutez à cela un rythme assez inégal et parfois nonchalant, des caméos sous-exploités qui n'apportent pas grand chose (Gillian Anderson, Hasan Minhaj, Paul Reiser, "Edward Snowden"... et Kev Adams, qui nous refait Taxi dans une Citröen), une écriture un peu maladroite, un agent anglais (Sam Heughan de Outlander) qui ne fait pas grande impression, et une structure en flashbacks inutiles sur les débuts de la romance de Kunis et Theroux, et l'on se retrouve au final avec une comédie pas très drôle, et surtout, pas très mémorable.

2.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #822 : Sahara (2017)

Publié le 12 Septembre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Animation, Aventure, Comédie, Jeunesse, France, Canada

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Sahara :

Constamment victimisés par leur communauté, Ajar (Omar Sy) le serpent et Pitt (Franck Gastambide) le scorpion partent pour l'oasis voisine, nettement plus huppée, pour tenter d'y retrouver Eva (Louane), une serpente dont Ajar est épris...

Quand la France (et le Canada) tentent de singer Pixar/Dreamworks et de raconter une histoire d'animaux anthropomorphisés, ça donne ce Safari, un film d'animation visuellement relativement agréable, mais qui ne fonctionne jamais vraiment totalement.

À tous les niveaux, en fait, on sent le désir de bien faire, limité par un manque de compétences ou d'efficacité. Le récit, ainsi, une sorte de road trip dans le désert, s'avère globalement mal rythmé, et bourré de petits ventres mous ; la direction artistique est intéressante, mais parfois un peu trop dérivative ; l'illustration musicale est assez transparente ; l'humour est éventé ; et la distribution vocale, malheureusement, est totalement inégale.

Ainsi, autant Gastambide, Michael Youn, Clovis Cornillac ou encore Jean Dujardin s'en sortent parfaitement bien dans leurs rôles respectifs, autant d'autres sont en roue libre (Vincent Lacoste), et d'autres encore sont tout simplement médiocres et/ou mal dirigés (Louane, Grand Corps Malade).

Pire : si Omar Sy n'est pas mauvais, l'animation de son personnage ne colle que rarement à sa voix. L'interprétation d'Omar est nettement plus agitée et dynamique que ne l'est le serpent à l'écran, et cela donne lieu à un décalage qui s'avère parfois problématique, et souvent gênant.

Bref, une tentative bien intentionnée, mais vraiment peu concluante.

2.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #821 : Que le Meilleur Gagne (2015)

Publié le 11 Septembre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, Drame, Politique

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Que le Meilleur Gagne (Our Brand is Crisis) :

En très mauvaise position dans les sondages, Pedro Castillo (Joaquim de Almeida), un candidat présidentiel bolivien, décide de recruter une équipe de gestion de campagne américaine, ainsi que Jane Bodine (Sandra Bullock), à la réputation sulfureuse. Malgré sa conscience coupable, ses névroses et sa semi-retraite, Bodine accepte alors cette mission lorsqu'elle apprend que Pat Candy (Billy Bob Thornton), son ennemi juré, s'occupe du candidat en tête de la course...

Une satire politique, dramatisation très libre du documentaire de 2005, réalisée par David Gordon Green (Délire Express, Votre Majesté, Baby-Sitter Malgré Lui), et avec une Sandra Bullock en tête d'affiche, une Bullock qui se prête volontiers au jeu, et n'a pas peur du ridicule.

Malheureusement, si ce métrage s'avère gentiment amusant, car sympathique et dynamique, son intérêt se limite aussi un peu à ça.

Non seulement j'ai parfois eu du mal à prendre Bullock au sérieux en spin doctor déglinguée, intraitable, manipulatrice et sans scrupules (ce n'est pas sa faute, c'est simplement que j'ai trop l'habitude de la voir dans des rôles plus légers) mais en plus, au bout d'un moment, le tout commence à ronronner, et à tourner un peu à vide, car reposant toujours sur des ficelles similaires. Des ficelles déjà employées, par exemple, dans Knife Fight.

Au final, ce n'est pas désagréable du tout (et la présence de Zoe Kazan fait toujours plaisir), mais avec près de 110 minutes, c'est un peu trop long et basique pour ce que ça raconte (surtout avec une conclusion aussi sirupeuse et prévisible, qui tente de donner une conscience à l'équivalent fictif d'idéologues sans scrupules).

3.5/6

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Les bilans de Lurdo : LA to Vegas, saison 1 (2018)

Publié le 8 Septembre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Comédie, Sitcom, Fox, Les bilans de Lurdo

Une sitcom Fox produite par Will Ferrell et Adam McKay, conçue et écrite par Lon Zimmet (Unbreakable Kimmy Schmidt, Happy Endings, Superstore), et qui a été annulée au terme de ses 15 épisodes diffusés entre janvier et mai dernier.

LA to Vegas, saison 1 (2018) :

Le quotidien et les mésaventures des passagers habituels et de l'équipage du vol économique Jackpot Airlines assurant la correspondance entre Los Angeles et Las Vegas : Capitaine Dave (Dylan McDermott), le pilote flambeur et séducteur ; Bernard (Nathan Lee Graham), le stewart flamboyant et intransigeant ; Ronnie (Kim Matula), l'hôtesse un peu névrosée et caractérielle ; Alan (Amir Talai), le copilote discret et étrange ; Colin (Ed Weeks), un professeur d'économie anglais et donc coincé ; Artem (Peter Stormare), un bookmaker russe excentrique ; Nichole (Olivia Macklin), une strip-teaseuse débrouillarde et pleine de ressources...

Plutôt une bonne surprise que cette sitcom sans prétention, et joyeusement décalée ; l'ensemble des personnages fonctionne très bien, et semble vraiment s'amuser avec des scénarios toujours plus improbables : duel entre Dave et son grand rival, Capitaine Steve (Dermot Mulroney) ; fête d'anniversaire pour enfants au strip club ; paris insensés ; communauté hippie installée sur parking de l'aéroport ; visite du patron de Jackpot Airlines (Don Johnson) qui détourne son propre avion pour échapper à la justice ; grève ; séminaire, etc...

De quoi assurer un quota de vannes et de situations rocambolesques assez conséquent, même si la série met quelques épisodes avant de trouver son rythme de croisière et son ton. À l'identique, à mesure que la série progresse, on sent les scénaristes désireux (sous l'influence de la chaîne ?) d'aller en direction de quelque chose d'un peu plus balisé au niveau des rapports humains.

Ainsi, l'attraction entre Ronnie et Colin, vaguement mise en place dès le pilote, mais restée en filigrane pendant de nombreux épisodes, finit par repasser sur le devant de la scène, et par se trouver confrontée à un triangle amoureux (avec Zachary Knighton à l'autre extrémité du triangle) assez classique.

Dommage, car le shipping de cette relation n'est clairement pas le point fort de la saison. On sent d'ailleurs les scénaristes un peu mal à l'aise à l'idée de restructurer la fin de cette première année : initialement de 12 épisodes, la série s'est vue greffer trois épisodes supplémentaires à l'issue de la diffusion du pilote et de l'épisode suivant. Et il n'est guère surprenant alors de constater que les trois épisodes en question sont plus faibles et moins percutants, comme s'ils avaient été écrits et structurés dans la précipitation.

Ce n'est pas bien grave, cela dit : le point fort de la série, c'est sa distribution, et celle-ci s'avère plus que capable de concrétiser le sens de l'humour très particulier de Zimmet. Çà et là, on reconnaît bien le style Happy Endings, et si McDermott, Stormare et Macklin ont tendance à éclipser leurs collègues, ces derniers parviennent tout de même à laisser leur marque sur la série, et à se rendre sympathiques (je suis notamment fan de la vie très mouvementée et incroyable du copilote).

Je ne le dis pas souvent, mais c'est dommage que la Fox ait choisi d'annuler cette sitcom somme toute divertissante, à la distribution très réussie, et à l'environnement original. Ce n'était pas la série du siècle, mais dans le genre, j'ai déjà vu bien pire.

Et c'est d'autant plus dommage que la série est passée tellement inaperçue qu'elle n'a aucune chance d'être reprise par une autre chaîne ou une plate-forme de streaming... *soupir*

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Un film, un jour (ou presque) #818 : Ma Mère et Moi (2015)

Publié le 6 Septembre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, Drame, Romance

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Ma Mère et Moi (The Meddler) :

Peinant à se remettre de la mort de son mari, Marnie (Susan Sarandon) s'investit désormais de manière envahissante dans la vie de sa fille Lori (Rose Byrne), qui travaille à Hollywood. Elle quitte ainsi New-York pour s'installer à Los Angeles, mais, face à Lori qui est déprimée et toujours plus distante, Marnie se rabat sur des inconnus, dont elle fait la connaissance, et qu'elle décide spontanément d'aider à résoudre leurs problèmes.

Une comédie dramatique semi-autobiographique sur le deuil et les rapports enfant-parent, qui fonctionne principalement grâce à sa distribution remarquable : Sarandon, Byrne, J.K. Simmons, Lucy Punch, Jason Ritter, Shiri Appleby, Randall Park, Robert Picardo, Casey Wilson, Michael McKean, Harry Hamlin, Laura San Giacomo... tous dans des rôles plus ou moins importants, parfois à la limite de la figuration, mais qui font que l'ambiance générale du film est toujours détendue et agréable à suivre.

Sans oublier Cecily Strong, en mariée qui n'a jamais connu sa mère, et qui se montre juste et touchante lorsqu'elle délivre un discours plein d'émotion à Marnie, qui lui offre le mariage de ses rêves. Si seulement Strong n'était pas cantonnée au SNL, elle aurait probablement une carrière solide au cinéma.

Mais passons : le mot touchant décrit bien le film, en fin de compte. Ce n'est pas original, c'est très prévisible, on est clairement en terrain bien balisé, et le personnage de Rose Byrne est assez désagréable, mais ça reste sincère, et bien interprété.

Rien de calamiteux, mais rien d'inédit ou de particulièrement mémorable non plus. Et le placement produit Apple, ainsi que les 10 minutes de trop n'aident pas vraiment le film à s'élever au-dessus de la moyenne du genre.

3.25/6

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Un film, un jour (ou presque) #817 : Intramural (aka Balls Out - 2014)

Publié le 5 Septembre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie

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Intramural (Balls Out) :

Sur le point de finir ses études, et embarqué dans des fiançailles avec une héritière ambitieuse et envahissante (Kate McKinnon), Caleb (Jake Lacy) hésite à franchir le pas. Il décide alors de reformer son ancienne équipe de football amateur, afin de revivre une dernière fois ses jeunes années perdues.

Long-métrage indépendant produit par Orion Pictures (nostalgie en revoyant le vieux logo de la compagnie), ce film est une parodie de "film de sport" tout à fait basique et quelconque, qui enchaîne tous les clichés du genre sous le prétexte de les détourner... mais en fait, sans oser aller trop loin dans le détournement, puisqu'elle s'avère ultra-balisée de bout en bout, y compris dans son pastiche.

Pire, le métrage mise clairement à fond sur la présence de plusieurs membres du Saturday Night Live au casting... mais malheureusement, ce sont eux qui posent le plus problème, notamment McKinnon, qui est toujours en cabotinage total quoiqu'il arrive.

Bref, pas convaincant, pas très drôle, et donc pas intéressant.

1.5/6

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Les bilans de Lurdo : Let's Get Physical, saison 1 (2018)

Publié le 1 Septembre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Comédie, Sitcom, Sport, PopTV

L'un des rares programmes originaux scriptés (avec notamment Hollywood Darlings) de la chaîne PopTV, Let's Get Physical est une sitcom en 8x20 minutes, qui semble être née d'une simple idée : et si on basait une série toute entière sur la fameuse vidéo virale du Championnat national d'aérobic Crystal Light 1988 ?

Ce n'est pas forcément nouveau - Key & Peele en avaient fait un sketch assez amusant - mais visiblement, c'est assez pour lancer la production de cette comédie créée et produite par le responsable de Workaholics.

Let's Get Physical, saison 1 :

À la mort de son père, légende du fitness américain, Joe Force (Matt Jones), un slacker loser se rêvant superstar du rock, découvre que pour toucher son héritage, il doit replonger dans le monde de l'aérobic, et remporter une compétition nationale. Face à lui, cependant, se dresse son rival de toujours, Barry Cross (Chris Diamantopoulos), un sportif ayant épousé Claudia (AnnaLynne McCord), l'amour de lycée de Joe, et avec qui il a bâti un empire du fitness et de la salle de sport. Pour parvenir à le vaincre, Joe n'a d'autre choix que de recruter une équipe de danseurs (Misha Rasaiah, Jahmil French, James Cade), et de supporter les remontrances de sa mère dominatrice (Jane Seymour).

Une sitcom qui correspond vraiment au mot "anecdotique". En même temps, difficile, en 8 épisodes de développer des personnages secondaires, et d'aller plus loin que le simple statut de caricature, notamment dans le développement des protagonistes. Dans de telles conditions, il dépend alors vraiment des interprètes d'élever les personnages, et de se démarquer du reste de la distribution : à ce jeu, un seul s'en sort véritablement - Chris Diamantopoulos.

C'est bien simple, on ne retient qu'une chose de toute la saison : la volonté et l'énergie de Diamantopoulos, qui se démène comme un diable dans toutes ses scènes, qu'elles soient comiques, dansées, agressives, etc.

À ses côtés, McCord fait preuve d'un timing comique des plus honorables, mais finit tout de même par être éclipsée par Diamantopoulos... et face à ce dernier, Matt Jones ne fait pas une seule seconde le poids, malgré ses efforts.

Il faut dire que le cliché du slacker bedonnant mais qui a bon fond et que le spectateur est supposé soutenir est un cliché déjà bien usé, et presque agaçant ; ajoutez à cela un Jones à la voix très particulière, et au capital-sympathie assez moyen, et on se retrouve avec une série dans laquelle les good guys sont transparents et tout sauf intéressants.

C'est aussi la faute de l'écriture, à vrai dire : sur les huit épisodes de la saison, seuls deux ou trois s'élèvent au-dessus de la moyenne, et font preuve d'un humour convaincant ; les autres sont assez plats, sous-développés, et survolent leur sujet plutôt que d'en extraire la substantifique moelle.

La série rate donc partiellement sa cible, desservie par une écriture faiblarde et convenue. Heureusement que Diamantopoulos est là pour porter le show sur ses épaules, sinon le tout serait à ranger dans la catégorie "perte de temps".

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Un film, un jour (ou presque) #813 : Vinyl (2012)

Publié le 30 Août 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Comédie, UK, Review, Musique

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Vinyl :

Durant l'âge d'or du punk rock anglais, les Weapons of Happiness dominaient les charts, menés par Johnny Jones (Phil Daniels). Désormais rangés et has-been, les musiciens composent néanmoins une chanson un soir de beuverie, et, persuadés de détenir un hit, tentent alors de convaincre les maisons de disque et les radios d'en faire la promotion... en vain. Pour diffuser leur musique, Johnny a alors l'idée de monter un groupe de toutes pièces, les Single Shots, en recrutant des adolescents photogéniques et dynamiques, plus faciles à vendre et à promouvoir...

Une comédie anglaise sympatoche, mais plutôt inégale.

Le premier tiers, concentré sur ces anciens punks qui continuent de se rebeller contre le système, bien qu'ils en fassent totalement partie, est assez brouillon, manquant de cohésion et de direction. Le second tiers (le canular en lui-même) est nettement plus réussi, avec une énergie certaine apportée par les jeunes acteurs, et par le contraste de ces derniers avec les vieux punks. Malheureusement, le dernier tiers retombe dans les travers d'une dramédie convenue, avec paternité, problèmes de famille et de responsabilité, etc...

Au final, ce film n'est pas désagréable (d'autant qu'étant inspiré de l'histoire vraie du chanteur du groupe The Alarm, il bénéficie de la musique punk de cette formation), mais qui, pour un récit mettant en avant l'énergie et l'attitude punk, manque cruellement de punch, et s'avère bien trop gentillet et prévisible.

Dommage.

3/6

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Un film, un jour (ou presque) #812 : Ant-Man & La Guêpe (2018)

Publié le 29 Août 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Aventure, Fantastique, Science-Fiction, Marvel, MCU, Comédie

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Ant-Man & La Guêpe (Ant-Man & the Wasp) :

Encore secoué par les événements de la "Guerre Civile" entre super-héros, Scott Lang (Paul Rudd) a mis son identité d'Ant-Man de côté, et peine à concilier sa vie de père divorcé assigné à résidence avec son métier de conseiller en sécurité, en compagnie de ses amis Luis, Kurt et Dave (Michael Peña, Tip "T.I." Harris & David Dastmalchian). Lorsque Hope (Evangeline Lilly) et Hank Pym (Michael Douglas) viennent le chercher pour qu'il les aide à pénétrer dans la dimension quantique, afin de retrouver Janet (Michelle Pfeiffer), la mère de Hope, Scott n'hésite pourtant pas... mais entre le FBI (Randall Park), la pègre (Walton Goggins), et un mystérieux antagoniste capable de passer au travers des murs, le Fantôme (Hannah John-Kamen), Ant-Man aura fort à faire pour réussir sa mission.

Suite du premier opus de 2015, un premier opus qui a mis un certain temps à me convaincre totalement (voir ma critique originale ici, et sa révision de février dernier ici), et qui arrive avec la lourde tâche de passer après Avengers : Infinity War, et sa fin sans appel.

Autant dire que la pression était importante sur les épaules de Paul Rudd et compagnie, qui n'avaient que deux choix s'offrant à eux : soit prendre le pari de faire encore plus épique, encore plus spectaculaire et encore plus dramatique qu'Avengers (une mission clairement impossible), soit partir dans une direction opposée, et livrer un métrage léger, amusant et décontracté, servant de pause estivale dans un univers en plein tourment.

Par chance, on se retrouve donc ici avec l'option b, un Ant-Man 2 mieux rythmé (malgré encore quelques scories dans sa première moitié), plus inventif, plus dynamique, plus décomplexé et drôle que son prédécesseur ; un film qui fonctionne très bien en tant que préquelle à l'Infinity War (qu'elle rejoint dans ses scènes post-générique), et qui apporte au prochain Avengers des pistes intéressantes pour vaincre Thanos ("vortex temporel", hmmmm).

Bref, un bon moment à passer en salles, et un Marvel mineur mais rafraîchissant, qui prépare le terrain pour la suite tout en se payant le luxe d'avoir une intrigue bouclée, sans grand méchant connaissant une mort atroce, et avec un protagoniste plus libre dans la comédie qu'il ne l'était dans le premier épisode, où l'on sentait Paul Rudd un peu gêné aux entournures de son personnage de superhéros Marvel.

Ne manquait peut-être qu'une scène d'action supplémentaire à base de fourmis afin de rythmer encore un peu plus le tout, et ça aurait été nettement supérieur au premier épisode. Là, en l'état, c'est tout juste au-dessus.

4/6

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Un film, un jour (ou presque) #811 : Dernier été à Staten Island (2015)

Publié le 28 Août 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, Netflix, SNL, Jeunesse, Biographie

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Dernier été à Staten Island (Staten Island Summer) :

Alors qu'il est sur le point de partir faire ses études à Harvard, Danny (Graham Phillips) passe un dernier été avec ses amis et collègues maîtres nageurs (Zack Pearlman, John DeLuca, Bobby Moynihan, Cecily Strong, Fred Armisen, Mike O'Brien) autour de la piscine municipale, à Staten Island. Un été qu'ils comptent bien terminer par une fête mémorable, en dépit de la surveillance de leur supérieur hiérarchique (Mike O'Brien). Mais Danny est distrait : épris de la belle Krystal (Ashley Greene), la fille d'un mafieux local (Vincent Pastore), il est prêt à tout pour la séduire...

Une comédie produite par Lorne Michaels, du Saturday Night Live, écrite par Michael Jost, du Saturday Night Live, mettant en vedette une grosse partie de la distribution du Saturday Night Live, et réalisée par l'un des réalisateurs du Saturday Night Live.

Bref, en d'autres temps, cela se serait appelé National Lampoon's Staten Island Summer, mais là, on doit se contenter d'une version romancée de la jeunesse de Michael Jost, ou plutôt, de son alter-ego Danny (ce qui n'empêche pas Jost et son frère d'apparaître dans de petits rôles de policiers).

Et comme l'est souvent le SNL depuis que Jost en est le rédacteur en chef, ce film est très inégal. Comme au SNL, ça regorge de visages familiers dans les seconds rôles (Will Forte, Kate Walsh, Gina Gershon, Jim Gaffigan, Method Man, Kate McKinnon, Penny Marshall...) ; comme au SNL, c'est assez bien filmé (c'est assez lumineux et ensoleillé, ce qui est approprié au sujet du film), bien qu'à la limite du vidéo-clip dans ses effets (ralentis, visuels ultra-contrastés, mouvements de caméra, montage, etc) ; comme au SNL, certains gags et/ou sous-intrigues fonctionnent très bien, d'autres ont des chutes affreusement téléphonées, et d'autres enfin trainent en longueur jusqu'à tomber à plat ; et comme au SNL, certains moments sont totalement improbables, comme ce délire animé qui illustre l'hallucination stupéfiante de Mike O'Brien, ou encore tout ce qui tourne autour de Fred Armisen et du petit Jackson Nicoll.

Un film très inégal, donc, relativement convenu, et au rythme assez bancal (ça traine en longueur, avec un gros coup de mou aux 2/3), mais qui étrangement n'est pas désagréable à suivre. Et puis comme Kate McKinnon n'a qu'un rôle minuscule, alors que Cecily Strong, elle, a l'un des rôles principaux, j'ai envie de me montrer gentil.

3.25/6 (dommage qu'Ashley Greene soit à ce point transparente, et que Graham Phillips ne fasse pas forcément plus forte impression - cela n'aide pas à s'intéresser au couple principal)

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Les bilans de Lurdo : Ryan Hansen Solves Crimes on Television, saison 1 (2017)

Publié le 26 Août 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Comédie, Sitcom, YouTube, Policier

Sitcom YouTube Red en 8 épisodes de 25-30 minutes, Ryan Hansen Solves Crimes on Television marche directement dans les traces de Play It Again, Dick, série spin-off de Veronica Mars dans laquelle Ryan Hansen, interprète de Dick Casablancas, essayait de convaincre ses amis et l'industrie de lancer une série dérivée le mettant en vedette.

Ryan Hansen Solves Crime on Television, saison 1 :

Alors qu'une vague de meurtres et de crimes frappe Hollywood, le maire de Los Angeles décide d'avoir recours à des acteurs plus ou moins connus pour assister les forces de police sur le terrain. Parmi ces acteurs, Ryan Hansen, qui assiste donc Jessica Mathers (Samira Wiley), et emmène avec lui une équipe de tournage pour en faire un show pour YouTube Red...

Les ficelles de ce Ryan Hansen solves... (créée et supervisée par le réalisateur et scénariste d'Agents presque secrets, de Dodgeball et de Les Miller, une famille en herbe) sont ainsi globalement les mêmes que dans Play It Again, Dick : Ryan Hansen joue son propre rôle d'acteur insupportable, idiot et imbu de lui-même, il est entouré de nombreux visages familiers (Karen David !), et plusieurs de ses amis IRL font des caméos, que ce soit dans leur propre rôle ou non (Jon Cryer, Aly Michalka, Eric Christian Olsen, Donald Faison, Yvette Nicole Brown, Kristen Bell, Peter Berg, Joel McHale).

Le tout se coulant dans le moule de la série Castle, avec cette fliquette dure à cuire et professionnelle, qui doit supporter la présence d'un boulet sans la moindre expérience de terrain, mais dont la connaissance d'un certain milieu lui donne (parfois) des intuitions pertinentes.

Rajoutez là-dessus une couche de second degré et de parodie des conventions du genre (un peu comme dans Angie Tribeca), parfois directement amenés par les répliques et les dialogues de Hansen (YouTube Red s'en prend plein la tête pendant une bonne partie de la saison) qui soulignent le caractère artificiel et les clichés de tels récits (le Commissaire Jackson qui change d'interprète à chaque épisode), et parfois mis en évidence au niveau visuel (il y a ainsi de constants changements de formats, la série basculant en mode "cinématographique" lors des moments les plus nerveux, et revenant à quelque chose de plus télévisuel à d'autres moments).

Sans oublier chaque fin d'épisode, en mode sitcom familiale de studio (décors fauchés, public qui rit sur commande, éclairages saturés, multi-cam, etc), avec Aly Michalka dans le rôle de la femme de Ryan Hansen, mère de leurs trois filles, et Jon Cryer dans son propre rôle... celui du voisin envahissant.

Des expérimentations formelles et stylistiques qui se marient bien à l'humour méta du tout, et donnent de l'intérêt à la série.

À l'identique, difficile de ne pas s'amuser devant l'épisode mettant en scène Kristen Bell jouant son propre rôle, et gérant d'une main de fer, à ses heures perdues, une entreprise de sosies de "princesses génériques et non copyrightées pour fêtes d'anniversaires", un épisode se concluant par un tonitruant "Elsa can suck my d*ck !" ; ou encore en découvrant la bromance progressive entre Olsen et Hansen ; voire même lorsque Hansen est viré de la série, et remplacé, dans le rôle de Ryan Hansen, par Joel McHale.

Autant de scénarios improbables qui se moquent souvent de l'univers de Los Angeles (la folie des escape rooms, la vacuité des acteurs, les embouteillages, les food bloggers, le street art, le carpool karaoke, etc) et qui s'avèrent sympathiques à suivre... sans plus.

Car malgré ses 8 épisodes et sa durée globale assez courte, la série peine à convaincre sur l'ensemble. Ponctuellement, on s'amuse, on rit bien, on trouve ça réussi, mais le rythme global fait que, bien souvent, les moments les plus efficaces se trouvent dilués dans le tout, un tout assez quelconque et peu mémorable.

C'est dommage, parce que le double épisode final parvient à relier plusieurs sous-intrigues de manière assez réussie et amusante, et promet le meilleur. Mais la série n'a, pour l'instant, pas vraiment trouvé son équilibre, et il est peu probable que YouTube Red la renouvelle, vu le peu de succès de la plate-forme.

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Les bilans de Lurdo : Corporate, saison 1 (2018)

Publié le 25 Août 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Comédie, Sitcom, Comedy Central

Comédie corrosive en 10 épisodes de 20-22 minutes, Corporate a été créée par Pat Bishop, Matt Ingebretson, et Jake Weisman, auteurs et réalisateurs de courts comiques pour la chaîne et pour le web. Au programme, une satire mordante, décalée et dépressive du monde du travail en entreprise, avec ce que cela comporte de manipulations, d'exploitation, d'immoralité, d'apathie et de problèmes psychologiques...

Corporate, saison 1 :

Dirigée par le tyrannique et amoral Christian DeVille (Lance Reddick), la multinationale Hampton DeVille domine son industrie et traite ses employés comme une main d’œuvre impersonnelle et interchangeable. Matt (Matt Ingebretson) et Jake (Jake Weisman), deux futurs cadres en formation, tentent de tirer leur épingle du jeu, et de naviguer les eaux tumultueuses de l'entreprise, tout en s'efforçant de gérer leur dépression, et d'échapper aux caprices de leurs supérieurs, John (Adam Lustick) et Kate (Anne Dudek), subordonnés directs du PDG...

D'office, dès son générique étrangement glaçant et malsain, façon film d'entreprise où tout le monde sourit de manière artificielle et forcée, le ton est donné : on est dans une vision très cynique et glauque du monde de l'entreprise, vision qui ne fait que se confirmer au fil des épisodes.

Pendant les 200 et quelques minutes du show, on suit ainsi le quotidien insipide et écrasant de Jake et de Matt, les deux protagonistes pâles, amorphes, et dépressifs, qui doivent composer avec leur métier, leur hiérarchie caractérielle, et autres incidents qui émaillent leur vie.

En vrac, on assiste donc à un lancement raté d'un méga-pseudo-iPad ; à une présentation Powerpoint qui devient l'enjeu d'un conflit entre Hampton Deville et un concurrent ; à un trafic d'anti-dépresseurs et d'antalgiques organisé par Jake, tandis que Matt, en manque de sommeil, parle à des fantômes ; au recrutement d'un artiste pseudo-rebelle (croisement de Banksy et d'un Daft Punk) qui veut rejoindre les rangs de l'ennemi pour gagner de l'argent ; à un week-end détente avec tous les collègues, qui voit Matt humilié par des conférenciers ; à la visite d'une représentante d'une méga-église, au moment même où le personnel de l'entreprise se rebelle ; à une réunion interminable qui amène tous les personnages à se poser des questions existentielles ; à un vendredi soir entre collègues, qui rapidement dégénère ; à la mode soudaine d'une série façon Netflix, dont tout le monde parle sauf Jake ; et, last but not least, au Remember Day, un jour inventé par Hampton Deville pour célébrer le souvenir du 9/11, et exploiter la sentimentalité du petit peuple - l'occasion pour la série de nous gratifier d'un épisode "festif", façon Christmas Special... où le miracle de Noël du 9/11 n'a jamais lieu.

On ne s'ennuie jamais chez Hampton Deville : la série est méchante, cynique, osée, drôle, elle joue avec les formats, n'hésite pas à partir dans des délires visuels et conceptuels toujours plus improbables, tout en restant à la fois absurde, désespérée, et suffisamment caricaturale pour que l'on n'oublie jamais que Corporate n'est pas un reflet fidèle de la réalité, mais son miroir déformant. Du moins, en théorie, parce qu'en pratique, la réalité rattrape bien souvent la fiction...

Bref, pour résumer, Corporate est une série bien écrite, percutante, et très maligne, qui parlera instantanément à quiconque a déjà travaillé en entreprise - et très probablement aussi à ceux qui n'ont jamais mis les pieds dans les bureaux d'une multinationale, même en tant que stagiaire.

La série a été renouvelée pour une seconde saison, et c'est une très bonne nouvelle : je serai sans hésiter au rendez-vous de ce programme décalé et très noir, en espérant que la formule ne changera pas, et que ses auteurs bénéficieront toujours de la même liberté créative...

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Un film, un jour (ou presque) #808 : The Problem With Apu (2017)

Publié le 23 Août 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Animation, Documentaire, Comédie, truTV

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

The Problem With Apu (2017) :

Documentaire engagé signé Hari Kondabolu, qui attaque frontalement la série Les Simpsons sur le supposé racisme implicite du personnage d'Apu ; ce qui a fait grand bruit lors de la diffusion initiale du programme, fin 2017, ainsi qu'en avril 2018, lors de la réponse maladroite des Simpsons au documentaire au cours d'un épisode.

La thèse du réalisateur (un comique/activiste à l'humour et aux spectacles très orientés justice sociale) est donc que le personnage d'Apu est raciste, négatif, et responsable de plusieurs décennies de clichés et de harcèlement des minorités indiennes dans la société américaine.

Un problème encore aggravé par le fait qu'Apu est doublé par Hank Azaria, un acteur caucasien, ce qui amène donc Kondabalu a assimiler le personnage d'Apu à du blackface - ou, dans le cas présent, a du brownface.

Pour reprendre la conclusion du documentaire, "Les Simpsons, c'est comme votre vieux grand-père raciste : vous l'aimez bien, il a eu des bons moments, mais régulièrement, il dit des choses racistes, et il serait donc préférable pour tout le monde qu'il meure".

Voilà voilà. Certes.

Il n'est donc guère surprenant de constater que ce documentaire d'une heure m'a vraiment hérissé le poil, tant il est représentatif d'une certaine vision du monde assez typique de cette décennie et de cette nouvelle génération d'activistes connectés.

Difficile de se départir, en effet, d'une impression de bulle lorsque l'on découvre les comiques interviewés par le réalisateur dans le cadre du documentaire : tous amis du réalisateur ("on se connaît tous"), à 95% fils et filles d'immigrés indiens ayant entre 25 et 35 ans, ayant grandi en pleine Simpsons-mania et ne se reconnaissant pas du tout dans le portrait d'Apu.

Et ce n'est pas surprenant, puisque Apu est une caricature d'immigré des années 70/80 : l'immigré travailleur, diplômé, intelligent, venu aux USA pour profiter du rêve américain, et confronté à la réalité de ce dernier, qui le force à travailler dans une supérette. Sans surprise, cela ne parle pas aux millenials ultra-connectés qui ont grandi ici, et qui se sont affranchis, pour certains, des traditions de leurs ancêtres.

Ce gouffre générationnel est d'ailleurs involontairement souligné lorsque Kondabolu fait écouter Apu à ses parents, afin de montrer que ces derniers ne se retrouvent pas dans le cliché du personnage et de son accent... mais lorsqu'ils donnent leur avis, non seulement ils ne s'offusquent pas du personnage, mais en plus, leur accent est presque aussi prononcé que celui d'Apu.

Mais non : Kondabolu, clairement traumatisé par ce personnage depuis son enfance, semble avoir trouvé là un moyen d'attirer l'attention sur son travail (il s'est fait remarquer lors d'une émission tv, en 2012, par une tirade sur ce même sujet), et il est bien décidé à se faire entendre...

On a ainsi droit à un Kondabalu qui ouvre son documentaire en désamorçant immédiatement toute critique, qu'il affuble en quelques secondes de tout un vocabulaire et d'un argumentaire chargés, employés par l'alt-right trumpiste, les républicains et autres conservateurs rétrogrades : de quoi tuer immédiatement le débat en assimilant d'éventuels détracteurs à des racistes, ce qui permet d'éviter d'avoir à répondre à leurs objections ou contre-arguments.

D'ailleurs, il en va de même dans le reste du documentaire : s'il reconnaît à demi-mot les qualités du personnage d'Apu, tout cela est éclipsé par l'obsession de Kondabolu pour Azaria et pour le travail du doubleur.

Le film admet par exemple qu'Apu est loin d'être un stéréotype sur pattes, qu'il a bien été développé (c'est effectivement l'un des personnages les moins stupides des Simpsons, ainsi que l'un des plus équilibrés) et, plus important, qu'à l'époque de son apparition à l'écran, il était l'un des seuls (si ce n'est le seul) indiens présents sur le petit écran. Ce qui, en matière de représentativité, était inédit, et très justement applaudi.

Mais c'est justement cette représentativité rarissime qui fait qu'aujourd'hui, Apu devient une cible facile : selon ses détracteurs, le personnage n'aurait pas évolué, serait toujours aussi caricatural qu'à ses débuts (comme le sont tous les autres personnages des Simpsons, à vrai dire), et sa "représentation" ne serait donc aujourd'hui plus valide, plus désirable ni désirée, et totalement raciste (c'est amusant, mais quand je regarde des films réalisés et écrits par des indiens d'origine américaine, les clichés sont pourtant tout aussi nombreux, et bien souvent similaires)

Pire : le documentariste - et ceux qui se reconnaissent dans ses propos - semblent ravis d'attribuer à la série la responsabilité de la bêtise et du racisme de l'Américain moyen avec lequel il a grandi. Un Américain moyen qui a fait de "Thank You, Come Again" un cliché ethnique associé à Apu, alors même que ce dernier ne la prononce que 8 fois en plus de 600 épisodes de la série.

Il y a donc une certaine malhonnêteté intellectuelle, derrière tout ça, qui se ressent d'autant plus que Kondabulu articule tout le documentaire autour de ses tentatives insistantes d'obtenir une interview d'Azaria. Des tentatives vaines, et qui mènent à des moments assez agaçants pour le spectateur : gags pas drôles (Kondabolu qui s'énerve et fait semblant de casser des trucs hors-champ), ou déclaration hypocrite face caméra après lecture d'un mail de refus.

Bref, pour résumer, ce documentaire semble symptomatique d'un politiquement correct un peu trop envahissant en matière d'humour, qui envahit peu à peu notre société (et qui est d'autant plus présent outre-atlantique) : l'humour ne doit plus choquer personne, on ne doit plus utiliser de stéréotypes (à moins d'appartenir à la communauté caricaturée), on ne doit plus être gratuit et méchant, on ne doit être que woke.

Une heure de métrage assez typique, donc, des réactions épidermiques d'une génération qui trouve dans des causes superficielles des raisons de s'indigner (principalement sur les réseaux sociaux - Kondabolu nous montre son flux Twitter pour justifier ses dires), et croit ainsi faire autre chose que d'aborder ces problèmes par le petit bout de la lorgnette, alors même qu'elle ne leur apporte (comme Kondabolu dans ce film, d'ailleurs) absolument aucun début de solution viable ou intéressante.

La cause est juste, en soi (et le documentaire est plutôt bien produit, dynamique et coloré), mais les méthodes, comme souvent outre-atlantique, sont disproportionnées et mal avisées.

2.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #807 : Mariage à Long Island (2018)

Publié le 22 Août 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, Romance, Netflix

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Mariage à Long Island (The Week Of) :

Kenny Lustig (Adam Sandler), un petit salarié juif, et Kirby Cordice (Chris Rock), prestigieux chirurgien afro-américain, n'ont rien en commun... sauf leurs enfants respectifs, qui vont se marier ensemble. Les deux hommes n'ont plus qu'une semaine pour organiser le tout, ce qui est plus facile à dire qu'à faire...

Je suis généralement assez tolérant et client des productions Happy Madison, y compris celles produites spécialement pour Netflix, malgré leurs nombreux défauts.

Mais là, avec ce métrage écrit et réalisé par Robert Smigel (et co-écrit par Adam Sandler), j'ai vraiment eu du mal.

Deux heures nonchalantes, filmées à la caméra portée naturaliste, sans réelle structure ni réels gags, mais simplement un film qui suit la dernière semaine de préparatifs d'un mariage, avec famille envahissante, maison surpeuplée façon Noël des Griswold, interprétation semi-sobre, accents du New Jersey, quelques visages familiers (Rachel Dratch, Steve Buscemi) et un ou deux moments "émotion" vers la fin (trop évidents et forcés pour vraiment fonctionner).

Rien de vraiment mémorable, rien de vraiment passionnant, rien de vraiment drôle (à part une scène ou deux qui font sourire), et dans l'ensemble, une production qui semble constamment en pilotage automatique, ce qui en fait probablement le métrage Sandler le plus faible de tout le catalogue Netflix (paradoxalement, si le film a reçu un accueil très hostile des critiques, comme souvent, certains trouvent que c'est au contraire le meilleur film Happy Madison depuis une dizaine d'années...)

1.75/6 (et comme à chaque fois, ça aurait été nettement meilleur avec une demi-heure en moins)

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Un film, un jour (ou presque) #806 : Tag (2018)

Publié le 21 Août 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, Action

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Tag :

Depuis leur plus tendre enfance, Hogan (Ed Helms), Bob (Jon Hamm), Randy (Jake Johnson) et Kevin (Hannibal Buress) jouent à chat, une fois par an, pendant tout le mois de mai : l'occasion pour eux de ne pas perdre contact, et de tenter, avec l'aide d'Anna (Isla Fischer), l'épouse de Hogan, d'attraper Jerry (Jeremy Renner), le dernier membre du groupe, un athlète surentraîné capable de tout pour éviter d'être le "chat". Mais cette année, Jerry se marie avec Susan (Leslie Bibb), et la bande (qui n'est pas invitée à la cérémonie) décide de profiter de cet instant unique pour frapper...

Un casting quatre étoiles pour une comédie assez typique de la scène américaine actuelle, avec ses grands enfants immatures, et ses visages très familiers. Ici, cependant, dans ce métrage inspiré d'une histoire improbablement vraie, et écrit par le scénariste de Service Non Compris et de sa suite, on suit cette bande de grands imbéciles avec un certain amusement.

En effet, en poussant le bouchon un peu plus loin que la norme, et en s'aventurant ouvertement dans le territoire du quasi-cartoon, avec bonne dose de slapstick (il faut voir Jeremy Renner en ninja un peu beauf adepte du crossfit, qui virevolte dans tous les sens, et analyse toutes les attaques en mode Sherlock Holmes de Guy Ritchie, pour les contrer de manière démesurément violente ^^), le film donne un peu d'ampleur à un concept amusant, mais finalement assez simpliste.

Les scènes d'action s'avèrent ainsi plutôt divertissantes et convaincantes, et l'on passe un bon moment devant les mésaventures rocambolesques de ces bras-cassés qui jouent à Chat.

Et puis, encore une fois, Tag a la chance de bénéficier d'une distribution très motivée et de qualité - mention spéciale à Isla Fischer, à fond dans son personnage ; on regrettera néanmoins que Rashida Jones ne fasse qu'une petite apparition sous-développée, qu'Annabelle Wallis ne serve tout simplement à rien du tout dans ce métrage (comme dans La Momie, elle est affreusement transparente et insipide), et que les dix dernières minutes semblent un peu bâclées, avec un virage dramatique pas exceptionnellement convaincant, et une fin un peu en queue de poisson.

3.5/6

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Blog Update ! - Août 2018 (première quinzaine) & Mois Français (suite et fin)

Publié le 19 Août 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Update, Les bilans de Lurdo, France, Télévision, Comédie

Après sa première partie assez décevante, le mois consacré à la comédie française vient de se conclure sur le blog des Téléphages Anonymes, avec un bilan vraiment des plus mitigés...

MOIS FRANÇAIS - suite et fin :

#781 : Boule & Bill (2013) & Boule & Bill 2 (2017) 2.5/6 & 1.75/6

#782 : Alibi.com (2017) & Épouse-moi mon pote (2017) 2.25/6 & 2.5/6

#783 : Madame Irma (2006) & L'Idéal (2016) 3.25/6 & 3.5/6

#784 : Et ta soeur (2016) & Jour J (2017) 1.5/6 & 2.5/6

#785 : Au Bistro du Coin (2011) & Sales Gosses (2017) 2/6 & 2.75/6

#786 : Fonzy (2013) & La Colle (2017) 3/6 & 3.5/6

#787 : Les Seigneurs (2012) & L'Ascension (2017) 2.25/6 & 3/6

#788 : L'Île aux Trésors (2007) & Benoît Brisefer : Les Taxis Rouges (2014) 1/6 & 2/6

#789 : Victoria (2016) & Bienvenue à Marly-Gomont (2016) 1.5/6 & 4.5/6

#790 : L'Élève Ducobu (2011) & Les Vacances de Ducobu (2012) 2.5/6 & 2.5/6

#791 : Vive la Vie (2005) & Les Trois Frères : Le Retour (2014) 1/6 & 2/6

#792 : Les Profs (2013) & Les Profs 2 (2015) 2.25/6 & 1.75/6

#793 : N'importe Qui (2014) & Connasse, Princesse des Coeurs (2015) 2.5/6 & 1/6

#794 : King Guillaume (2009) & Le Petit Spirou (2017) 2.5/6 & 2.25/6

#795 : 20 Ans d'écart (2013) & Une Famille à Louer (2015) 3.75/6 & 2.5/6

#796 : Le Petit Nicolas (2009) & Les Vacances du Petit Nicolas (2014) 3.75/6 & 2.5/6

#797 : La Personne aux Deux Personnes (2008) & Message à Caractère Pornographique : à la recherche de l'Ultra-Sex (2015) 4/6 & 4.25/6

#798 : Les Francis (2014) & Mission Pays Basque (2017) 2/6 & 3.5/6

#799 : Les Gamins (2013) & À Toute Épreuve (2014) 2.5/6 & 3.5/6

#800 : Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? (2014) & Un Village Presque Parfait (2015) 3/6 & 2.25/6

#801 : Fiston (2014) & La Dream Team (2016) 2/6 & 3.5/6

#802 : Situation Amoureuse - C'est Compliqué (2014) & Adopte un Veuf (2016) 2/6 & 3.5/6

#803 : Bienvenue à bord (2011) & Ma famille t'adore déjà ! (2016) 1.5/6 & 3.75/6

#804 : Cinéman (2009) & Merlin : L'Enchanteur (2012) 0.25/6 & 1/6

#805 : Gaston Lagaffe (2018), Les Aventures de Spirou et Fantasio (2018) & Taxi 5 (2018) 3/6, 2.5/6 & 2.25/6

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# Grand écran :

Au terme des deux premières semaines de ce mois spécial Comédie Française, j'en étais parvenu à une conclusion pessimiste... conclusion que cette seconde quinzaine n'a fait que confirmer.

Oui, la comédie française est un genre des plus faibles, qui succombe trop souvent au syndrome du comique à la mode et/ou de l'acteur en pilotage automatique, qui répète ad vitam æternam ses vannes et son personnage habituel, le même qu'il endosse en promotion sur les plateaux tv.

Les statistiques ne mentent pas : sur les 100 films passés en revue durant ce mois français, 42 atteignent la moyenne. Et à peine 22% des films critiqués pendant le mois dernier atteignent la barre du 3.5/6.

Des statistiques peu glorieuses, qui soulignent bien à quel point l'industrie cinématographique française aurait bien besoin d'un contrôle qualité, tel que je l'évoquais à la fin du bilan précédent.

Malheureusement, en matière de comédie, le grand public français n'est guère regardant, et tant que des comédies médiocres, voire mauvaises, déplaceront les foules en salle sur la simple base de leur distribution, de leur promotion, ou de la présence de tel ou tel acteur dans la dernière émission d'Arthur ou d'Hanouna, il est peu probable que ça change.

Mais par pitié, mettez un terme à ces adaptations ratés de bandes-dessinées franco-belges !

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- Film de la quinzaine :

Qui aurait cru qu'une comédie comme Bienvenue à Marly-Gomont, inspirée de la chanson de Kamini, finisse par s'avérer le meilleur film de cette quinzaine ? Une comédie touchante, sincère et crédible, aidée en prime par des acteurs toujours justes, et ne faisant jamais de l'ombre à leurs personnages. Une vraie bouffée d'air frais au milieu d'une quinzaine française des plus laborieuses...

- Flop de la quinzaine :

Honnêtement, on a largement le choix, puisque près d'un tiers des films passés en revue durant cette quinzaine ne dépassent pas la note de 2/6.

Énormément de déchet, donc, ce qui n'est pas forcément surprenant vu le genre abordé... entre les comédies sans scénario, se reposant intégralement sur des comiques faisant leur numéro habituel, et les films dépourvus du moindre rythme ou de la moindre originalité, il y a de quoi faire ; la palme revient néanmoins, cette fois-ci, à Cinéman, qui cumule toutes les tares, en plus d'être le fruit du travail d'un réalisateur/scénariste arrogant et imbuvable.

On applaudit bien fort.

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# Petit écran :

Deux séries passées en revue durant cette quinzaine : la seconde saison de GLOW, toujours très sympathique et amusante ; et la première saison de Hit The Road, une sitcom globalement assez inégale, mais pas forcément désagréable à suivre.

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# À venir :

Retour à un planning plus normal jusqu'à la fin du mois de septembre, avant que ne commence, dès le 1er Octobre,  l'Halloween Oktorrorfest 2018 : les Téléphages rattrapent un peu les grosses sorties de l'été, de Tag à Ant-man & The Wasp, en passant par Mission Impossible 6, ou encore Skyscraper, les Teen Titans qui font leur cinéma, et Solo.

Et niveau séries, une variété assez conséquente, allant de Picnic at Hanging Rock 2018 à Tutankahmun, en passant par Howards End, et bon nombre de sitcoms en tous genres (Let's Get Physical, Selfie, LA to Vegas, Wrecked, etc)...

 

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien....

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Un film, un jour (ou presque) #805 : MOIS FRANÇAIS - Gaston Lagaffe (2018), Les Aventures de Spirou et Fantasio (2018) & Taxi 5 (2018)

Publié le 19 Août 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, France, Action, Aventure, Science-Fiction

Pendant un mois, à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française... ​​

Gaston Lagaffe (2018) :

Lorsqu'il rentre de congés, Prunelle (Pierre-François Martin-Laval), le directeur d'Au Petit Coin, une startup de reconversion, découvre la présence d'un nouveau stagiaire, Gaston (Théo Fernandez), particulièrement gaffeur. Et alors que Prunelle tente désespérément de négocier la vente de l'entreprise à Monsieur de Mesmaeker (Jérôme Commandeur), les bêtises de Gaston s'accumule, et menacent de mettre en péril la survie d'Au Petit Coin. Mais Prunelle, persuadé que Gaston est le fils du PDG, en immersion dans le monde du travail, ne peut se résoudre à le renvoyer...

Au vu des bandes-annonces, je m'attendais à pire. Notamment à cause de Gaston, dont la posture voutée, tout droit tirée de la bd, faisait particulièrement artificielle et forcée dans les images présentées lors de la promotion du métrage. Et puis, en fin de compte, ce Gaston s'est avéré probablement le point fort du métrage, puisque Théo Fernandez incarne bien (et avec un naturel certain) ce personnage décalé mais bienveillant.

Là où ça coince plus, c'est autour de Pef.

Pef, l'acteur, qui surjoue et sonne faux de manière récurrente, dans une scène sur deux ; Pef, le scénariste, qui peine - ici comme sur les Profs - à donner une véritable structure à son film, succession de vignettes et de gags fidèles à la bande dessinée, mais assez décousus, et liés par des fils conducteurs prétextes ; et Pef, le réalisateur, qui échoue à dynamiser le tout, et livre donc un produit mollasson et peu remarquable.

Ce n'est pas désastreux, et l'on sent que le réalisateur est fan de l'oeuvre de Franquin, mais ça reste une adaptation scolaire et terne, qui n'exploite jamais son postulat de départ. Et la transformation de ce qui était les éditions Dupuis en une start-up appelée "Au Petit Coin" est assez représentative d'une certaine dérive de l'humour de Gaston vers quelque chose de plus bas de plafond/pipi-caca, pas forcément pertinent (d'ailleurs, c'est parlant de constater qu'un moment de post-synchro évident remplace justement dans la bouche de Gaston le mot "flatulence" par "prout" : ça donne le ton).

2.5 + 0.5 pour Théo Fernandez = un minuscule 3/6, de justesse.

(par contre, les choix musicaux, bon gros bof, et toute la fin tombe assez à plat, précipitée, en plus de se conclure avec une chanson chorégraphiée, le bon gros cliché insupportable de ce genre de comédie...)

Les Aventures de Spirou et Fantasio (2018) :

Quand Spirou (Thomas Solivérès), jeune pickpocket se faisant passer pour un groom, croise le chemin de Fantasio (Alex Lutz), reporter incapable, dans les couloirs d'un hôtel, il ignore qu'il est sur le point de s'embarquer dans une aventure improbable : Seccotine (Géraldine Nakache), rivale et ex-compagne de Fantasio, est en effet enlevée, en compagnie du Comte de Champignac (Christian Clavier), par le maléfique Zorglub (Ramzy Bedia), qui a besoin de Champignac pour accomplir ses projets de domination de la planète...

Décidément, après un Petit Spirou terne, quasi-mélancolique et vieillot (et sans Spip), le groom-aventurier est bien mal servi par ses adaptations cinématographiques.

Ici, ces Aventures s'avèrent particulièrement mal rythmées, débutant sur les chapeaux de roues, avec un rythme frénétique et une bande originale symphonique endiablée, qui font un temps illusion... mais rapidement, une fois la première demi-heure passée, le film s'embourbe, ralentit, n'a plus aucune énergie, et le spectateur assiste alors au numéro habituel de comédiens français en pilotage automatique : Ramzy, Clavier, Mr Poulpe, Charlotte Gabris (décidément partout), Desagnat...

Face à eux, Lutz et Nakache s'en sortent, mais c'est du côté de Spirou que ça coince : Solivérès ne pose pas problème, mais son personnage, si. Ici, Spirou est un petit jeune menteur et voleur, déguisé en groom, qui ne se lance dans cette aventure que par appât du gain, et qui n'hésite pas une seconde, goguenard, à envoyer Zorglub vers une mort certaine.

Autant dire qu'on est loin, très loin du Spirou des bandes-dessinées, et ce quand bien même le script considère cette histoire comme un "Spirou begins", le héros décidant spontanément, à la fin, de rentrer dans le droit chemin et de devenir groom (et Zorglub n'étant pas vraiment mort).

Reste que l'on passe tout le film à suivre des protagonistes peu attachants, embarqués dans une aventure assez plate et rythmée de choix musicaux insipides et "publicitaires", bref, on a du mal à se passionner pour ce qu'il y a à l'écran.

Spirou méritait mieux.

2 + 0.5 pour Spip = 2.5/6

Taxi 5 (2018) :

Super flic parisien et as du volant, Sylvain (Franck Gastambide) est muté contre son gré à la Police Municipale de Marseille où le Maire (Berard Farcy) le place à la tête d'une mission collective d'importance : arrêter un gang d'Italiens qui s'en prend à des bijouteries, et prend la fuite à bord de Ferraris. Mais pour y parvenir, Sylvain a besoin d'un véhicule à la hauteur : il est contraint de demander l'aide d'Eddy Maklouf (Malik Bentalha), un chauffeur de VTC incapable et insupportable, petit-neveu d'un certain Daniel, et seule personne sachant où se trouve le taxi blanc mythique à Marseille...

Le dernier film de la bande de Franck Gastambide, après Les Kaira et Pattaya, un film qui se veut donc un relaunch de la franchise Taxi, sans Naceri, Cotillard ou Diefenthal. Ou du moins, il est préférable de parler au passé de ces intentions, puisque le carton escompté par Besson, Gastambide et compagnie n'a pas eu lieu, au final.

En même temps, pas forcément surprenant, puisque le film n'est tout simplement pas exceptionnel ou mémorable.

Pire, c'est même une belle occasion ratée, entre son rythme nonchalant faisant une place trop importante au copinage, et trop faible aux poursuites ; son Malik Bentalha tout simplement peu attachant dans un personnage façon Jamel au rabais ; ses seconds rôles qui font tous leur numéro respectif (parfois, ça marche - Ramzy, Farcy -, parfois, nettement moins - Poulpe) ; ses méchants transparents ; ses gags qui traînent en longueur ; et sa fin à rallonge après un climax assez plat...

Bref, il y avait là un potentiel certain de relance de la franchise avec un Gastambide sympathique, et un concept de nouvelle génération modernisant le fameux taxi, avec potentiellement un nouveau modèle, et quelque chose de moins kitsch dans ses effets... mais le film échoue à atteindre ses objectifs, et, dans ses grandes largeurs, il tombe à plat.

2.25/6 

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Un film, un jour (ou presque) #804 : MOIS FRANÇAIS - Cinéman (2009) & Merlin : L'Enchanteur (2012)

Publié le 19 Août 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Comédie, Fantastique, France, TF1, Romance, Histoire

Pendant un mois, à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française... ​​

Cinéman (2009) :

Régis Deloux (Franck Dubosc), un professeur de mathématiques à l'égo surdéveloppé, découvre soudain qu'il a le pouvoir de voyager dans tous les films de son choix, à la place de leur héros. Sa mission : secourir au plus vite la belle Viviane (Lucy Gordon) des griffes du maléfique Douglas Craps (Pef)...

Une bouse spectaculaire, voire même un ratage hors-du-commun, tel qu'on en voit trop rarement, même dans le cinéma français.

C'est bien simple, malgré le postulat de départ intéressant (une variation sur Last Action Hero et La Rose Pourpre du Caire), il n'y a AUCUNE blague, vanne et AUCUN gag qui fonctionne dans ce film ; il n'y a AUCUNE structure narrative digne de ce nom : il n'y a AUCUNE scène intéressante (à part peut-être l'ouverture façon film muet, et encore, c'est plombé par une illustration musicale hors-sujet)...

Et le pire, c'est que Yann Moix, le scénariste/réalisateur de cette daube, en a parfaitement conscience : le film a été un calvaire à tourner, tant Moix était bouffé par son égo, et il a beau reporter une partie du blâme sur les acteurs lui ayant fait défaut (Poelvoorde, Dupontel), sur les techniciens du film, sur les producteurs, sur la météo, etc... le film est tout simplement un plantage. Et il en est totalement responsable.

Le scénario est décousu, plein de trous, l'écriture indigente, la réalisation est plate, insipide, la post-synchronisation est désastreuse (le film a été entièrement remonté et redoublé suite aux premiers montages calamiteux), Dubosc est totalement en roue libre et insupportable, l'illustration musicale ringarde et décalée tombe à plat, la photographie est immonde, la progression narrative est inexistante, les seconds rôles ne servent à rien (Anne Marivin, par exemple)...

Bref, c'est une merde.

0.25/6

Merlin : L'Enchanteur (2012) :

Mini-série française en deux parties, diffusée sur TF1, et revisitant le mythe de Merlin, d'Arthur et de toutes les légendes les entourant, sur un ton vaguement décalé. Par le scénariste de L'Enquête Corse et de Mission Pays Basque, et le réalisateur de... euh... téléfilms et autres séries françaises.

# Première partie : L'Enchanteur désenchanté

Après dix années passées à servir à la cours du Roi Pendragon (Wladimir Yordanoff), en tant que tuteur du prince Arthur (Arthur Molinier), Merlin (Gérard Jugnot) songe à prendre sa retraite. Mais l'arrivée de la Fée Viviane (Josephine de Meaux) et de son fils Lancelot chamboule la donne, et perturbe Merlin, au point de lui faire perdre ses pouvoirs...

Bon, alors tout de suite, ça part très mal. Passons sur la direction artistique (à la fois inexistante et dérivative), sur les costumes (un mauvais cosplay du Seigneur des Anneaux), sur les décors en carton pâte (rochers en polystyrène sur fonds verts, salles mal éclairées), sur les effets spéciaux (tout droit sortis des années 90, avec mention spéciale au simili-Milou transformé en troll), sur la musique synthétique pseudo-épique, etc... qui sont tous indigents et dignes d'une production italienne des années 90 (et encore, je pense que La Caverne de la Rose d'Or était plus réussie et homogène que ce téléfilm).

Passons sur l'interprétation tour à tour ampoulée, ânonnante, fausse, cabotine ou fainéante (Jugnot, notamment, fait du Jugnot, ni plus ni moins, tandis que 80% des autres acteurs sont à côté de la plaque).

Non, le pire, c'est le fait qu'une bonne part de ces premières 90 minutes soit consacrée à la romance insipide de Merlin et Viviane, et que cela soit fait au travers d'exposition maladroite, de scènes plates et inintéressantes, d'un subterfuge initial inutile, et d'une écriture laborieuse.

Tout le reste, Arthur, Guenièvre, Morgane, Excalibur, c'est presque accessoire à côté de l'histoire de Merlin, ce qui, d'un côté, est assez logique, mais de l'autre, pose aussi la question : quel intérêt ?

# Deuxième partie : Le Secret de Brocéliande

Toujours épris de Viviane, Merlin n'a plus de pouvoirs depuis 7 ans. Mais lorsque Morgane (Marilou Berry), jalouse de Guenièvre (Cristiana Capotondi), transforme celle-ci en statue, la sorcière obtient d'Arthur qu'il consomme un philtre d'amour avec elle. Puis Vortigern (Michel Vuillermoz) capture Viviane pour forcer Lancelot (Jean-Baptiste Maunier) à trouver le Graal pour lui, ce qui force Merlin à trouver une solution à sa panne magique...

Je ne pensais pas qu'il soit possible de faire moins intéressant que la première partie, et pourtant, si. Déjà, la résolution du cliffhanger, suivie d'une ellipse de 7 ans et d'une demi-heure de mise en place sur Viviane qui invente le lave-vaisselle (!), casse bien le peu d'énergie que ce téléfilm aurait pu avoir.

Et puis ensuite, ça continue avec tous les défauts de la première moitié, auxquels se rajoutent les agaçants Razmoks (de pseudo-hobbits du pauvres, à la coupe au bol, aux costumes ridicules, au QI de poulpe mort et qui parlent avec un accent risible), Lancelote (Lancelot qui change magiquement de sexe... pourquoi ? L'acteur n'était plus disponible ? M'enfin dans l'absolu, Alexandra Cismondi, sa remplaçante est peut-être la plus juste de tout le lot, donc ce n'est pas forcément un mal), Alice Pol en vendeuse bimbo de Graal, un duo de méchants en roue libre, une narration décousue et bancale, des enjeux en carton, et un rythme inexistant.

En somme, ce n'est toujours pas drôle, toujours assez mal joué, toujours très plat, et franchement (ça vaut pour les deux parties du téléfilm), ça n'a aucun intérêt, surtout quand Kaamelott revisitait les mythes arthuriens avec beaucoup plus d'humour, d'originalité et de pertinence. Et ce pour une once du budget et de la promotion.

Note d'ensemble : 1/6 pour le chien.

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Un film, un jour (ou presque) #803 : MOIS FRANÇAIS - Bienvenue à bord (2011) & Ma famille t'adore déjà ! (2016)

Publié le 18 Août 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, France, Romance

Pendant un mois, à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française... ​​

Bienvenue à bord (2011) :

Pour se venger de son directeur et amant, Mr Berthelot (Lionnel Astier), Isabelle (Valérie Lemercier) engage Rémy Pasquier (Franck Dubosc), un animateur incapable et simplet, pour s'occuper de l'une de ses croisières. Mais rapidement, Rémy sème la zizanie dans la vie privée des membres de l'équipage (Gérard Darmon, Luisa Ranieri, Philippe Lellouche) et des passagers, en organisant notamment un spectacle avec tous les enfants présents à bord...

L'exemple type d'une comédie formatée pour une diffusion TF1, tant tout y est consensuel, creux, plat et insipide, avec suffisamment de Dubosc en pilotage automatique dans son rôle de benêt au grand cœur, et de bons sentiments amenés à la truelle pour que ces 95 minutes accompagnent parfaitement un dimanche soir somnolent ou un dîner de famille.

Entre la narration occasionnelle en voix off, le spectacle pour enfants supposé émouvoir, Reem Kherici qui fait une apparition éclair, les personnages secondaires sous-développés, le numéro de Dubosc, tout le monde qui fait là le minimum syndical, de la romance télégraphiée, et un humour fainéant, il n'y a pas grand chose à sauver.

Dommage, parce qu'il y aurait probablement de quoi faire une bonne comédie à bord d'un navire de croisière, dans l'absolu.

1.5/6

Ma famille t'adore déjà ! (2016) :

Créateur raté d'applications pour mobile, Julien (Arthur Dupont) est épris d'Éva (Déborah François), qu'il vient de demander en mariage. Le couple part alors pour l'île de Ré, pour y rencontrer la famille d'Éva (Thierry Lhermitte, Marie-Anne Chazel, Jérôme Commandeur, Valérie Karsenti)... mais il s'avère rapidement que cette famille est particulièrement dysfonctionnelle, et que la jeune femme lui a raconté bien des mensonges au sujet de Julien et de leur vie de couple...

Un film écrit et réalisé par Jérôme Commandeur, dont on reconnaît bien là l'humour mordant et décalé : sur un postulat assez classique ("rencontre de la belle-famille"), Commandeur brode un portrait gentiment corrosif d'une famille vraiment particulière, et bien incarnée par la distribution.

C'est une bonne grosse farce tour à tour déjantée, sarcastique, sexy, décalée et sympathique, et si ça retombe un peu dans les clichés de la rom-com sur la toute fin, ça parvient toujours à conserver une petite touche caustique inattendue, qui relève la sauce globale, et évite la routine.

3.75/6 (ça aurait même mérité d'aller un peu plus loin dans le mordant et la méchanceté)

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Un film, un jour (ou presque) #802 : MOIS FRANÇAIS - Situation Amoureuse - C'est Compliqué (2014) & Adopte un Veuf (2016)

Publié le 18 Août 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, France, Romance

Pendant un mois, à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française... ​​

Situation Amoureuse - C'est Compliqué (2014) :

Trentenaire parisien immature et fiancé à Juliette (Anaïs Demoustier), Ben (Manu Payet) vit une vie tranquille, jusqu'au jour où son amour d'enfance, Vanessa (Emmanuelle Chriqui), revient des États-Unis et décide de renouer avec lui...

Premier film de Manu Payet en tant que réalisateur et scénariste, SACC s'avère une comédie romantique ultra-basique, dans laquelle Payet se met en scène au cœur des attentions simultanées de deux jeunes femmes séduisantes auxquelles il ne peut pas résister. Rien que ça.

Le problème, c'est que les choix d'acteur de Payet sont assez peu intéressants, et qu'il ne fait pas un protagoniste très attachant. On peine en effet vraiment à s'intéresser à cet ado attardé et passif, à la fidélité toute relative, qui mérite bien tous les problèmes qu'il s'attire. Donc, forcément, lorsque le récit tente de jouer la carte de l'émotion, et de la happy end, ça tombe à plat.

Et alors qu'on aurait pu s'attendre à un côté humoristique plus développé et efficace, qui aurait compensé le tout, on se retrouve en fait avec de brefs moments comiques décalés, certes amusants, mais bien trop rares en regard du reste pour s'avérer convaincants.

Ajoutez à cela un rythme assez mollasson, et une première demi-heure assez inégale au niveau de la cadence des dialogues et de la mise en place, et on se retrouve avec un métrage assez décevant, qui ne m'a jamais particulièrement séduit.

2/6 (dont 0.25 pour Emmanuelle Chriqui jouer dans un français tout à fait respectable (je ne m'y attendais pas)

Adopte un Veuf (2016) :

Déprimé et veuf depuis peu, Hubert Jacquin (André Dussollier) se sent seul dans son immense appartement luxueux. Lorsqu'un quiproquo amène Manuéla (Bérengère Krief), une jeune femme exubérante à la recherche d'un endroit où se loger, à se présenter à sa porte, Jacquin finit par l'héberger chez lui. Et rapidement, le retraité se laisse contaminer par la bonne humeur et l'énergie de la jeune femme, allant même jusqu'à accueillir deux autres colocataires chez lui, Paul-Gérard (Arnaud Ducret) et Marion (Julia Piaton), eux aussi excentriques et improbables...

Une petite comédie sans prétentions et qui fonctionne principalement grâce à sa distribution très attachante, et qui a une bonne alchimie.

On voit passer brièvement Vincent Desagnat, le frère du réalisateur, on s'amuse de la cohabitation chaotique de cette petite bande, on sourit devant le côté "on n'est pas dupe des clichés de la comédie romantique", on soupire un peu devant les petites pointes de surjeu et d'hystérie ponctuelle (jamais suffisamment affirmées pour devenir un choix à part entière), on apprécie les petits moments décalés, çà et là, et on hausse les épaules en découvrant l'histoire du jeune malade, supposée assurer le quota émotion du tout mais qui laisse de marbre... bref : on passe un bon moment, certes imparfait, mais néanmoins agréable.

3.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #801 : MOIS FRANÇAIS - Fiston (2014) & La Dream Team (2016)

Publié le 17 Août 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, France, Sport, Romance

Pendant un mois, à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française... ​​

Fiston (2014) :

Amoureux fou de Sandra Valenti (Nora Arnezeder) depuis sa plus tendre enfance, Alex (Kev Adams) chercher un moyen de la séduire, et fait la connaissance d'Antoine (Franck Dubosc), un auteur reclus qui, vingt ans plus tôt, était le seul à avoir réussi à séduire Monica (Helena Noguerra), la mère de Sandra. Commence alors une leçon de séduction des plus improbables...

Une comédie semi-romantique réalisée par Pascal Bourdiaux (Le Mac, Mes Trésors, Boule et Bill 2), et qui ne fonctionne pas du tout, pour plusieurs raisons évidentes.

Déjà, la première : Kev Adams en mec timide et complexé. Un personnage tellement à l'opposé de la personnalité et de l'image de l'acteur que ces dernières ne peuvent s'empêcher de prendre le dessus au gré du film. Alex a de la répartie, de l'humour, il sait danser, etc, bref, il n'est pas particulièrement crédible en tant que jeune homme gauche et asocial.

Ensuite, si j'ai parlé de comédie "semi-romantique", c'est parce que finalement, le film ne donne pas vraiment envie de croire à cette romance : sous le prétexte d'un garçon timide, Alex se comporte en véritable stalker, et les conseils de séduction d'Antoine sont des plus basiques et machos. On finit par comprendre très vite que la subtilité et la profondeur ne seront pas au rendez-vous, et plus le film avance, plus Dubosc retombe dans ses travers habituels de séducteur raté et prétentieux, rajoutant encore une couche à l'impression de mauvais sketch caricatural.

Mais peut-être plus gênant que tout ce qui précède - et la véritable goutte d'eau qui a fait déborder le vase pour moi -, le film est tout simplement paresseux et téléphoné de bout en bout. Le spectateur a systématiquement vingt minutes d'avance sur le moindre rebondissement du récit, sur les rapports réels de tous les personnages, bref, sur tout ce qui pourrait apporter un minimum de sel au film : un problème d'écriture, clairement, mais aussi de casting, puisque Arnezeder est affreusement transparente dans son rôle, et pas particulièrement crédible en fille de Noguerra.

Bref, c'est creux, c'est fainéant, c'est affreusement prévisible, et ça n'a pas grand intérêt.

2/6

La Dream Team (2016) :

Maxime Belloc (Medi Sadoun), superstar du foot sur la pente descendante, se blesse lors d'un accès de colère, et pendant sa convalescence, à l'initiative de son agente (Chantal Lauby), il retourne dans son village natal, au cœur du Berry, où il retrouve son père (Gérard Depardieu), et devient l'entraîneur de l'équipe des enfants du village...

Une comédie sportive assez prévisible et cousue de fil blanc, mais qui tire un peu son épingle du jeu par sa distribution agréable (Sadoun est très bien dans le rôle principal, Depardieu est dans la subtilité et la mesure, Lauby est amusante en agente aux dents longues, les enfants sont justes, et le chien est attachant), et par une petite touche de folie pas désagréable, tant au niveau de la réalisation que du script (pas forcément surprenante de la part du co-réalisateur et scénariste de La Beuze et des 11 Commandements).

Cela apporte un peu de recul et de second degré au tout, et cela donne un peu d'énergie supplémentaire à un récit assez classique, qui souffre cependant parfois d'avoir le postérieur entre deux chaises, partagé entre décalage et prise (bien trop) au sérieux de ses enjeux footballistiques (notamment au travers de la bande originale symphonique signée Azaria, qui illustre ces matches comme s'ils étaient des confrontations épiques et titanesques).

Bref, c'est gentillet, ça se regarde tranquillement, mais ça n'entrera pas forcément dans les mémoires.

3.5/6

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