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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Lurdo : Angie Tribeca, saisons 1 & 2 (2016)

Publié le 26 Mars 2017 par Lurdo in Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, TBS, Comédie, Policier

Rashida Jones, Deon Cole et Jere Burns dans une sitcom produite (et partiellement dirigée/interprétée) par Steve Carrell et sa femme, sur Angie Tribeca (Rashida Jones), super-inspectrice au sein d'une brigade totalement déjantée et absurde, avec laquelle elle enquête sur des crimes toujours plus improbables.

Angie Tribeca saison 1 :

(critique effectuée lors la diffusion initiale, en Janvier 2016)

Énormément de guests, dans cette saison 1, parmi lesquels Lisa Kudrow, Alfred Molina, Gary Cole, Adam Scott, James Franco, Jeff Dunham, Sarah Chalke, John Michael Higgins, Amy Smart, David Koechner, Keegan Michael-Key, Cecily Strong, Gene Simmons, Danny Trejo, Ryan Hansen...

On est ici dans de la grosse parodie absurde et débile à la ZAZ, directement inspirée des Mr. Gun (Sledge Hammer), de Police Squad/Y-a-t-il un Flic... ?, et des films Alarme Fatale... et quand je dis "directement inspirée", j'entends par là qu'à de nombreuses reprises, j'ai eu l'impression de voir des gags et des scènes directement reprises de tous ces modèles.

Ce qui n'aide pas vraiment Angie Tribeca à se forger sa propre identité, d'autant que les gags de la série ne fonctionnent qu'une fois sur deux ou trois, en étant généreux : la plupart du temps, ces gags sont soit beaucoup trop faciles et attendus, soit étirés trop longtemps, ou bien sont répétés jusqu'à plus soif, et ils finissent par tomber à plat, lassants.

Surtout lorsqu'ils ne sont pas drôles : il y a vraiment un abus de vannes "littérales" , façon "prenez donc un siège" = le personnage saisit une chaise et la tient à bout de bras, ou encore "les médias sont déjà en train de renifler dans le coin" = plan sur des journalistes qui tournent en rond, à quatre pattes, en train de renifler partout.

Une fois de temps en temps, ça passe. Répétées dans chaque épisode, voire plusieurs fois par épisode, voire même plusieurs fois dans une même scène, c'est l'overdose et on se contente de lever les yeux au ciel (un peu comme pour les gimmicks "littéraires" des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire), malgré la bonne volonté et l'énergie de la distribution (une distribution en surjeu complet et volontaire, ce qui tend aussi à affaiblir l'impact de certaines vannes, en soulignant d'autant plus un décalage bien forcé).

Et on touche là aussi aux limites du format binge-watching popularisé par Netflix : ici, TBS, la chaîne de production, a lancé la série d'un bloc, avec un marathon de 25 heures non-stop, diffusant ces 10 premiers épisodes en boucle pendant une journée. Autant dire que l'overdose était instantanée, et qu'il était bien difficile de finir la première saison d'une traite.

Heureusement pour le show, son écriture s'améliore progressivement, jusqu'à devenir gentiment sympathique à partir de la mi-saison... mais bon : la première saison d'Angie Tribeca reste dérivative, et oubliable malgré son absurdité, d'autant plus que des séries comme NTSF:SD:SUV:: ou Brooklyn 99 marchent sur les mêmes plates-bandes, et sont (ou étaient, dans le cas de NTSF) clairement un niveau au-dessus de cet Angie Tribeca.

(cela dit, Rashida est toujours ♥♥♥♥)   

Angie Tribeca saison 2 :

(critique effectuée en Mars 2017)

Un an après la saison 1, Angie Tribeca (Rashida Jones) se réveille de son coma pour découvrir que Geils (Hayes MacArthur) et le Dr. Scholls (Andrée Vermeulen) sont désormais ensemble, et que le Sergent Pepper (James Franco), son ex-partenaire et amant, est peut-être toujours en vie. Mais la mystérieuse organisation Mayhem Global semble bien décidée à saboter les élections municipales à venir, et Angie doit mener l'enquête...

Avec Jon Hamm, Rhys Darby, Busy Phillips, James Franco, David Walton, Kevin Pollak, Heather Graham, Danny Pudi, Mary McCormack, Maya Rudolph, Noah Wyle, Eriq La Salle, Saul Rubinek, les membres de plusieurs boybands, Jonathan Frakes, Ed Begley Jr, Peggy Lipton, Nancy Carrell...

Une seconde saison diffusée six mois après la première, et qui prend totalement le contre-pied de celle-ci, puisque non seulement toute l'équipe des scénaristes de la saison 1 est passée à la trappe (ne reste que l'un des showrunners), mais en plus, la série change totalement de style et de format : on oublie totalement les épisodes indépendants, pour installer une intrigue de fond sur Mayhem Global/James Franco, on adopte un ton plus sérieux et sombre (y compris visuellement) et on se débarrasse de la plupart des jeux de mots et des gags ultra-parodiques de la saison 1 (ceux qui faisaient ressembler le show à un photocopillage des aventures de Frank Drebin), pour se concentrer sur un humour moins prononcé, plus "subtil" (par exemple, les mésaventures du chien partenaire de Deon Cole et le légiste excentrique interprété par Molina sont nettement moins présents, et le hurlement de fin de générique d'ouverture, façon Les Experts Miami, disparaît totalement), plus près d'un Brooklyn 99 que d'un film des ZAZ.

Ce qui ne veut pas dire pour autant que le côté absurde a été oublié, loin de là : il est juste nettement plus modéré (mais parfois complètement aléatoire et non-sensique, au point de paraître totalement hors-sujet et plat).

Malheureusement, ça n'améliore pas le show pour autant, car il souffre toujours d'un timing comique assez inégal, avec des gags qui s'éternisent, et durent beaucoup trop longtemps pour être efficaces... un problème que le nouveau format n'améliore guère, puisqu'en se concentrant sur une intrigue de fond pas particulièrement passionnante, la série perd énormément en rythme et en dynamisme.

D'autant qu'on a du mal à se passionner pour le triangle Tribeca/Geils/Scholls (aucun des acteurs n'a d'alchimie avec les deux autres), ou pour l'histoire de Mayhem Global : le show prend tellement peu au sérieux son univers en temps normal qu'en tentant de nous impliquer dans une histoire plus "dramatique", ou dans des relations amoureuses, il vise complètement à côté de la cible, et le tout tombe à plat.

Bref, une saison sérialisée qui a beau essayer de faire des parodies à droite et à gauche (Alerte à Malibu, Scorpion/Les Experts Cyber, The Social Network, Castle, etc), et de donner un peu d'épaisseur à son univers et à ses personnages, elle n'arrive pas à convaincre plus que lors de ses dix premiers épisodes.

Les problèmes sont différents (j'ai même envie de dire qu'ils sont radicalement opposés, la plupart du temps), mais le résultat est le même : Angie Tribeca est regardable, elle est même régulièrement amusante, mais au final, elle reste hautement anecdotique.

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