Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Un Prince à New-York 2 (Coming 2 America - 2021) :
Lorsqu'il hérite du trône du Zamunda à la mort de son père, le Prince Akeem (Eddie Murphy) se trouve confronté à un problème inédit : père de trois filles, il n'a pas d'héritier mâle pour assurer sa succession, l'une des conditions pour qu'il accède au trône. Sous la menace du Général Izzi (Wesley Snipes), dirigeant d'un royaume rival, il part alors pour New-York, afin d'y retrouver Lavelle (Jermaine Fowler), son fils caché dont il ignorait jusque là l'existence...
À un moment de ce Prince à New-York 2, deux personnages (l'équivalent du couple formé par Eddie Murphy et Shari Headley dans le premier film) discutent, et parlent cinéma, se moquant de toutes ces suites creuses et inutiles qui pullulent en salles ou sur les plateformes de streaming... un moment de lampshading (probablement signé Kenya "Black-ish" Barris, à la coécriture du film) qui se veut méta et malicieux, mais qui, en réalité, ne fait que souligner à quel point ce Coming 2 America est précisément une suite creuse et inutile, qui se contente de reprendre les grandes lignes du premier film, en en inversant le cadre et en faisant passer Murphy au second plan.
Le résultat, c'est quelque chose qui ressemble assez fortement à un film de Tyler Perry, avec une famille afro-américaine du Queens caricaturale au possible (Tracy Morgan et Leslie Jones font leur numéro habituel) catapultée dans le palais de la famille royale du Zamunda, et qui apporte le ghetto à la monarchie, blablabla.
Une approche pas forcément surprenante (Un Prince à New-York est devenu, depuis sa sortie, un classique de la comédie afro-américaine, et cette suite a été tournée en grande partie dans les studios de Tyler Perry) mais qui réduit immédiatement l'intérêt de ce nouveau volet.
Un volet ultra-convenu, ultra-basique, reposant sur un jeune Jermaine Fowler très loin d'avoir le charisme d'Eddie Murphy dans le premier film (les trois filles d'Akeem, là pour justifier un certain propos féministe et woke du film, sont notamment plus charismatiques et mémorables que le couple de Lavelle et Mirembe), et qui tente de retrouver le mélange comédie sociétale satirique et comédie romantique du premier film.
Malheureusement, si le réalisateur de Dolemite is my Name a su ramener Eddie Murphy sur le devant de la scène avec son métrage précédent, ici, il ne parvient pas à apporter un rythme ou une énergie à son film, un film qui enchaîne les caméos gratuits (Salt 'n' Peppa, Morgan Freeman, En Vogue, Trevor Noah...), les seconds rôles superflus (même si Wesley Snipes s'amuse beaucoup dans son rôle, il sert principalement d'élément déclencheur sous-développé et anecdotique), qui ne passe pas assez de temps avec Murphy et Hall, et qui rejoue tous les passages mémorables du premier film en les changeant à peine.
Ce n'est pas mauvais, en soi (la musique est efficace, les costumes de la costumière de Black Panther idem), c'est ponctuellement amusant et c'est plus court que le premier film, mais à moins d'avoir une vraie nostalgie pour Un Prince à New-York (cette suite n'est ni plus ni moins que du gros fanservice), ce qui n'est pas vraiment le cas pour moi (cf ma critique publiée en début de semaine), difficile d'être satisfait par ce Coming 2 America...
3/6 (en étant gentil)
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The Arrested Development Documentary Project (2013) :
Un documentaire de fans produit via financement participatif en 2013, juste avant le revival (très discutable) de la série Arrested Development sur Netflix (le documentaire se termine peu ou prou sur cette annonce), ce métrage de 75 minutes revient sur les trois saisons de la série, au travers d'interviews des créateurs, des acteurs, et des fans de ce programme assez unique, qui a réinventé le genre et le format de la sitcom familiale, en leur apportant un côté "tv réalité" et une écriture plus complexe et travaillée que la norme.
Pas désagréable à suivre, notamment pour les interviews de tous les créatifs à l'origine de la série, de Ron Howard aux frères Russo, en passant par Mitch Hurwitz et tous les réalisateurs (dont Paul Feig et Jay Chandrasekhar)... mais difficile de ne pas percevoir, à chaque détour de ce métrage, les limites de budget et de droits de diffusion du projet : il n'y a ainsi aucun extrait de la série dans ce documentaire (uniquement quelques photos de tournage), aucun extrait du discours de Hurwitz aux Emmys (malgré tout un passage qui lui est consacré) ce qui, il faut bien l'avouer, finit par desservir un peu le propos.
Alors bien sûr, le tout reste sympathique, notamment grâce aux interventions de presque toute la distribution (Jessica Walter et Michael Cera manquent à l'appel, cela dit), et parce que le tout est assez exhaustif (bon point : le docu n'éclipse pas les problèmes créatifs du showrunner, très indiscipliné et peu ponctuel), mais le manque reste perceptible, et c'est bien dommage.
Ajoutez à cela un sentiment d'élitisme et de supériorité intellectuelle émanant d'un grand nombre de fans interrogés dans le métrage, façon "de toute façon, cette série était trop intelligente pour le spectateur lambda, qui est trop con et trop peu sophistiqué pour en saisir toutes les subtilités, contrairement à nous, les vrais fans" - ce qui n'est pas sans rappeler l'attitude des fans de Rick & Morty, d'ailleurs - et voilà un documentaire intéressant, mais qui aurait mérité de prendre un peu de recul sur son sujet.
Ou, tant qu'à faire, qui aurait bien besoin d'une remise à jour, prenant en compte le revival Netflix, histoire de contraster un peu les torrents d'éloges dont tout le monde est couvert par les intervenants non-professionnels.
3.5/6
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Un Prince à New York (Coming to America - 1988) :
Refusant son mariage arrangé par ses parents, le Roi et la Reine du Zamunda (James Earl Jones, Madge Sinclair), le Prince Akeem (Eddie Murphy) décide de découvrir le monde en partant pour New York en compagnie de son valet, Semmi (Arsenio Hall). Là, il tombe sous le charme de Lisa (Shari Headley), la fille d'un propriétaire de fast-food (John Amos) où le duo décroche un poste...
Alors que sa suite vient d'arriver sur Amazon Prime, et avant de la passer en revue, retour sur cette comédie signée John Landis, conçue et produite par Eddie Murphy, et sortie sur les écrans en 1988. Une comédie dont je gardais un souvenir sympathique, et dont le revisionnage en VO ne fait clairement pas le même effet, après avoir grandi en entendant la voix du doubleur français de Murphy.
D'ailleurs, de manière globale, Un Prince à New York reste une comédie un peu inégale, pas forcément aidée par une durée honnêtement gentiment abusive (deux heures) pour ce qui est une comédie romantique grand format, et par le début d'un Eddie Murphy show, qui voit Murphy se déguiser, sous trois tonnes de maquillage, en divers personnages secondaires, afin de faire son numéro (un processus qui trouvera son apothéose dans la série des Le Professeur Foldingue).
Et puis il faut bien dire qu'Eddie Murphy, alors âgé de 27 ans, fait paradoxalement bien trop vieux pour incarner le Prince Akeem, 21 ans, et ce même s'il interprète son personnage avec une certaine retenue et une sincérité inhabituelles.
Après, dans l'absolu, le métrage reste assez amusant à suivre, malgré ses défauts et un certain nombre de clichés que l'on ne pourrait plus utiliser aujourd'hui. Et c'est toujours agréable de voir passer des visages familiers au second plan, comme Eriq La Salle (en antagoniste caricatural), ou Samuel L. Jackson. Mais je mentirais en disant que le film s'est montré à la hauteur du souvenir nostalgique que j'en conservais...
3.75/6
(par contre, je n'avais jamais réalisé qu'il y avait un caméo assez amusant de Randolph et Mortimer, les deux antagonistes du film Un Fauteuil pour deux)
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Après le changement de format de la saison 6, l'intégrale Agents of SHIELD de Sygbab touche enfin à sa fin, en même temps que la série...
Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 7 (Marvel's Agents of SHIELD, season 7 - 2020) :
Bien décidés à empêcher l'invasion de la Terre, Coulson et son équipe remontent le temps pour tenter d'intercepter les Chromicons et d'empêcher ces derniers d'altérer l'histoire établie à leur profit...
Alors que les Chromicons étaient presque en arrière-plan lors de la précédente saison, leur volonté de faire de la Terre leur nouvelle planète d'accueil devient le fil rouge de cette nouvelle année. Leur stratégie pour accomplir cette mission sans s’engager dans un conflit ouvert est ambitieuse : en altérant la ligne temporelle, ils souhaitent se débarrasser du S.H.I.E.L.D. car visiblement, ce serait la seule organisation susceptible de les gêner dans l'atteinte de leur objectif...
L'enjeu est de taille, ce qui oblige donc nos héros - presque ordinaires mais pas tous humains - à être une fois de plus sur le pont pour préserver ce pour quoi ils se sont battus. Il y a de quoi être sceptique car le concept est casse-gueule, d'autant que jusqu'à présent, les voyages dans le temps n'ont pas été gérés au mieux dans la série. Or, de manière assez miraculeuse - ou dans un sursaut d'orgueil -, l'équipe créative décide enfin d'adopter un ton plus léger en proposant des épisodes qui se distinguent en grande majorité les uns des autres, même si la trame de fond est toujours présente.
Le prétexte est assez malin : afin de suivre les Chromicons dans le passé, la fine équipe embarque dans le Zephyr, amélioré pour l'occasion par Enoch, Fitz et Simmons dans le futur. Doté de technologies très avancées, il permet de localiser l'époque et le lieu où seront leurs ennemis, avec toutefois un défaut majeur : les sauts temporels peuvent intervenir à tout moment à cause d'un dysfonctionnement.
Enoch en est d'ailleurs victime dès le deuxième épisode, se retrouvant seul en 1931 car il n'a pas pu monter à temps dans le vaisseau. Il réintègre l'équipage près de 40 ans plus tard, alors qu'il aurait pu retrouver ses compagnons d'infortune dès 1955, mais ces derniers étaient trop occupés à se servir de lui comme relais téléphonique plutôt que de le localiser. Ce comique de répétition présent dans le 7.04 Out of the Past est bien senti, et c'est l'une des rares fois où Enoch s'approche de l'exaspération.
Cet épisode a la particularité d'être tourné en noir et blanc - ce qui lui donne un certain cachet - et de réécrire la mort de Daniel Sousa, figure déjà connue dans cet univers par le biais du spin-off centré sur Peggy Carter. Apparu dans le 7.03 (dans lequel il démasque Simmons qui se faisait passer pour la célèbre agente du SSR), il devient malgré lui membre de l'expédition qui doit garantir un futur dont il n'est pas censé faire partie.
Son arrivée est une bonne idée car il est issu d'une époque où les méthodes sont différentes et cela rend savoureuses ses interactions avec ses nouveaux collègues. Il sait se rendre utile, sauve Daisy d'un mauvais pas, et donne l'impression d'avoir toujours été là. De la même manière, sa relation naissante avec Daisy semble couler de source. Une vraie réussite, grâce au charisme et au jeu sobre d'Enver Gokaj, très bon dans le rôle.
Pendant qu'il apprend à s'adapter, d'autres doivent composer avec le passé. C'est le cas de Mack et Deke, qui restent bloqués plusieurs mois en 1976. Le 7.07 The Totally Excellent Adventures of Mack and the D raconte leurs déboires et se transforme rapidement en festival de références croustillantes avec des Chromicons reconstruits façonShort Circuit ou encore Coulson emprisonné dans une télé et doté d'un avatar à la Max Headroom.
C'est également l'occasion de voir le Deke Squad, une belle brochette de bras cassés rassemblés dans l'optique de reconstruire le S.H.I.E.L.D. De prime abord, Mack a de sérieux doutes sur le bien-fondé de l'opération et en fait part à son comparse sur un ton virulent, avant de s'apercevoir que celui qu'on pourrait considérer comme le boulet de service s'occupe régulièrement de son alter-ego plus jeune.
C'est le début de la réhabilitation du personnage de Deke, beaucoup plus supportable quand sa sensibilité et son altruisme sont mis en avant, et qui trouvera une conclusion satisfaisante à l'approche du final en restant dans cette nouvelle chronologie pour que ses amis puissent retrouver la leur.
Il était évident que toutes ces incursions dans le passé finiraient par chambouler le déroulement de certains évènements, et ce dès le début puisque la première action des Chromicons est de prévenir Wilfred Malick de sa déchéance à venir afin d’accélérer la prise de pouvoir d'Hydra. Le débat est vif : faut-il le tuer ? Mack s'y oppose fermement, mais Daisy va à l'encontre de ses directives en demandant à Deke de l'éliminer. Celui-ci ne peut s'y résoudre mais finit par prendre cette lourde responsabilité bien plus tard, alors que Freddy est bien établi à la tête du S.H.I.E.L.D et d'Hydra.
Outre les implications morales de ce choix, les conséquences sont catastrophiques car cela donne de bonnes raisons à Nathaniel Malick - encore en vie dans cette ligne temporelle - de s'allier aux Chromicons et d'appliquer le fameux adage Discovery requires experimentation de Whitehall pour s'approprier les pouvoirs de Daisy. Cette variation intéressante est rendue possible par la volonté des scénaristes de revisiter la série, et il s'avère être un adversaire très dangereux.
Pour pimenter le tout, ll se rend à Afterlifepour disposer des inhumains à sa guise et surtout pour convaincre Kora de rejoindre sa cause. Il s'agit ni plus ni moins de la sœur de Daisy et la confrontation qui s'annonce est un crève-cœur pour cette dernière car l'occasion de reconstruire sa famille - sans son père toutefois puisque Calvin est aux abonnés absents - fait long feu : Jiaying meurt également dans cette ligne temporelle, alors qu'elle n'était pas aveuglée par une haine sans limite et qu'elle avait aidé Yo-Yo à retrouver ses pouvoirs en identifiant la cause comme étant psychologique et non physiologique.
En revanche, le pouvoir de Kora qui consiste à manipuler l'énergie est un peu fourre-tout : elle peut créer des rayons surpuissants qui détruisent tout sur leur passage, redonner la vie, et même servir d'amplificateur pour n'importe quel signal... Ce dernier point est d'une importance capitale dans le final puisqu'elle diffuse aux Chromicons le don d'empathie dont May s'est retrouvée nouvellement dotée depuis qu'elle est elle aussi revenue à la vie (même si sa mort fut de courte durée).
C'était donc le grand plan de Fitz et Simmons, qui n'ont vu qu'une seule solution après avoir longuement étudié toutes les possibilités qui s'offraient à eux : foutre la timeline en l'air dans le but que Kora donne des émotions à leurs adversaires au dernier moment pour les inciter à rendre les armes, tout en s'assurant que leurs camarades survivent afin qu'ils puissent utiliser le voyage quantique pour retourner dans leur chronologie...
Il y a des réminiscences d'Avengers Endgame dans tout ça, mais c'est encore plus tiré par les cheveux. Tout au plus peut-on admettre qu'il était effectivement préférable que Simmons ne puisse pas se souvenir des détails, sinon elle aurait eu des migraines au quotidien, tout en se demandant comment un plan aussi précis a pu se dérouler comme prévu sans qu'elle puisse donner de directives.
Même si Fitz est un génie - miraculé, les séquelles apparues suite à son séjour au fond de l'océan ont vite été évacuées de la série - et qu'il a disposé de plusieurs années pour étudier le timestream (suffisamment pour avoir une fille avec Gemma), c'est tout de même étrange qu'il ait pu entrevoir ce que Sybil n'a pas prédit avec le même outil, alors qu'elle le maîtrise à la perfection depuis bien plus longtemps. En l'état, les explications données ne sont pas vraiment convaincantes, mais il faut malheureusement s'en contenter.
Reprogrammé à cette occasion pour protéger le secret de Gemma quel qu'en soit le prix, Enoch est prêt à tuer pour suivre ses instructions. Il le fait d'ailleurs à plusieurs reprises, sans que cela soit définitif puisque le 7.09 As I Have Always Been est un exercice de style bien connu, un Groundhog Day (jour sans fin) bien tenu dans lequel il se sacrifie en donnant de son plein gré une pièce qui fait partie intégrante de sa machinerie pour réparer le Zephyr. Même si la résolution est un peu facile (les personnages nous y préparent en répétant à plusieurs reprises le terme Phlebotinumdans l'épisode), cela offre une belle sortie au personnage, qui fait là ce qu'il y a de plus humain.
Pour les autres protagonistes, le final fait un tour d'horizon du devenir de chacun lors d'une réunion virtuelle : May est professeur dans une académie nommée en hommage à Coulson, Leo et Gemma se sont retirés et construisent leur vie de famille, Mack est toujours directeur et compte Yo-Yo dans son équipe, et Daisy continue à explorer l'espace en compagnie de Kora et Sousa, probablement au sein de l'organisation S.W.O.R.D. sans toutefois que cela soit mentionné.
Des fortunes diverses qui semblent parfois imposées (le cas de May est le meilleur exemple) mais qui confèrent une note positive à cette conclusion. Quant à Coulson, il profite de la vie et peut s'envoler une dernière fois avec une nouvelle version de L.O.L.A., histoire de rappeler qu'il a la classe en toutes circonstances.
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La saison 1 de Wandavision continue sur une belle lancée, se rapprochant progressivement de sa conclusion, une conclusion au potentiel certain...
Wandavision, saison 1 (2021) :
- 1x07 : Alors que l'univers télévisuel qui l'entoure se rapproche lentement du présent, Wanda commence à perdre le contrôle de cette réalité improbable ; à l'extérieur, Monica et ses collègues conçoivent un moyen de pénétrer dans la bulle de Wanda, pour tenter d'y retrouver Darcy...
Les choses se décantent dans l'univers de Wandavision, pour un épisode parodiant les sitcoms 2000 façon Modern Family et The Office, avec interviews et réactions face caméra des protagonistes.
Et ça fonctionne plutôt bien, même si l'intrigue de fond prend progressivement le dessus sur l'hommage à l'univers des séries, avec des sous-intrigues qui convergent progressivement vers quelque chose de plutôt intéressant, entre Darcy et Vision qui font le point, Monica qui évolue en Photon, et Wanda qui perd progressivement pied, au grand dam de ses deux fils.
Sans oublier ce grand reveal final, qui confirme ce que l'on pouvait deviner si l'on connaissait déjà un peu le monde des comics : Agnes (Kathryn Hahn) est Agatha Harkness, une sorcière aux pouvoirs menaçants, capable d'influencer Wanda (joli générique/séquence de fin inspirée des Munsters, d'ailleurs) et responsable de bien des événements dans cette série.
Ce qui fait donc d'elle la grande méchante du programme... en théorie.
Car je ne vois pas Marvel innocenter ainsi Wanda de ses actions, et je ne serais pas surpris, par exemple, qu'Agnes soit une création pure et simple du subconscient de Wanda, incapable d'admettre qu'elle soit elle-même la méchante de sa propre histoire. Ou bien qu'Agatha, réalisant l'ampleur des pouvoirs de Wanda, ait décidé d'endosser ce rôle de méchante et d'aiguiller Wanda au fil du temps, dans sa bulle, pour l'amener à prendre conscience de ses actes et de leur valeur (im)morale, afin qu'elle finisse par mettre fin à Wandavision. Ou encore qu'elle soit une sorcière possédée par une entité malfaisante que l'on retrouverait ultérieurement dans Doctor Strange 2, par exemple.
En somme : je ne prends pas forcément ce qu'on a vu ici au premier degré, et je m'attends à ce que Marvel ait encore un ou deux atouts et retournements de situation dans sa manche.
- 1x08 : Aux mains d'Agatha, Wanda est contrainte de revivre les pires moments de son existence, alors que la sorcière tente de comprendre comment la jeune Sokovienne a bien pu donner naissance à Westview...
Un épisode nettement plus sérieux et dramatique, chargé en mythologie, qui revisite le passé de Wanda pour lui apporter un nouvel éclairage, et réécrire son histoire : si elle est devenue ce qu'elle est, et si elle a pu maîtriser les pouvoirs de la Pierre de l'Esprit, c'est qu'elle est naturellement dotée de capacités magiques (mutante ?), qui ont été amplifiées par la Pierre.
Un pas de géant de Marvel en direction de son pan le plus surnaturel, quitte à verser par moments dans une imagerie un peu kitschouille : toute l'intro de l'épisode, en mode "Sorcières de Salem", dure un peu trop longtemps pour son propre bien, et la conclusion, avec Agatha qui vole dans un costume façon Hocus Pocus, ne fonctionne pas totalement à mes yeux (on pourra toujours arguer que, puisque tout se déroule toujours à Westview, c'est une vision qu'à Wanda de la sorcellerie et des sorcières tout droit héritée de Ma Sorcière Bien-aimée).
Cela dit, j'avais raison - Agatha n'est pas vraiment la Grande Méchante de cette histoire, et Marvel ne s'est pas dégonflé : oui, Wanda a créé spontanément la bulle de Westview, elle en est la seule responsable, et elle devra faire face aux conséquences. Et quelque chose me dit qu'une fois toute cette affaire terminée, une fois que Wanda aura rejoint Strange pour apprendre à maîtriser ses pouvoirs, on pourrait bien revoir Agatha en tant qu'alliée, dans le camp du bien.
Ah, oui, dernier détail de cet épisode un peu plus long (43 minutes), mais qui fait plaisir : le costume final de la Scarlet Witch, entraperçu lorsque Wanda et la Pierre de l'Esprit entrent pour la première fois en contact.
(reste désormais un unique épisode, qui devrait être chargé en affrontements et en ultimes rebondissements...)
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Loin d'être désagréable, la saison 1 de Black Monday était cependant assez étrange, sorte de mélange entre le style Rogen/Goldberg (à la production), les délires absurdes de l'équipe habituelle de Paul Scheer, et quelque chose de plus sincère et de plus dramatique, supervisé par l'un des scénaristes de Happy Endings : à mi-chemin entre la parodie et les séries dramatiques courtes habituelles de Showtime, le résultat pouvait décontenancer et paraître un peu brouillon, le postérieur entre deux chaises.
Et pourtant, le programme (qui ressemblait pourtant fortement à une mini-série) a été renouvelé pour une seconde saison... un peu à la surprise générale, y compris celle de l'équipe créative.
Black Monday, season 2 (2020) :
Un an après le fameux Lundi noir, Blair (Andrew Rannells) et Tiff (Casey Wilson) tentent d'influencer les sphères politiques de Washington en favorisant Roger Harris (Tuc Watkins), membre du Congrès avec qui Blair a une aventure ; Dawn (Regina Hall), elle, tente de faire fonctionner la firme, qu'elle dirige désormais, mais le retour de Mo (Don Cheadle) dans sa vie complique nettement les choses. D'autant que Keith (Paul Scheer), lui, est bien décidé à tout faire pour éviter de couler...
La saison 2 de Black Monday continue donc à naviguer entre ces deux eaux de la parodie et du mélodrame sincère... avec plus ou moins de succès. Car si la série continue de regorger d'idées farfelues (Snoop Dogg en Mo dans la reconstitution tv, le double rôle de Ken Marino, les enfants Trump, la fête costumée) et de jouer avec la structure et et la chronologie de son récit, un problème de taille commence à transparaître, petit à petit.
Et c'est un problème qui peut se montrer assez rédhibitoire : tous les personnages de la série sont de véritables connards, qui passent leur temps à tenter de se manipuler les uns et les autres pour gagner de l'argent... ce qui, au bout d'un moment, est susceptible de fatiguer un peu le spectateur.
D'autant que le script, qui tente d'injecter de l'émotion dans les rapports Mo/Dawn, Blair/Roger, Keith/Lehman, semble être parfaitement content de les saboter presque immédiatement, au travers de moments absurdes, de réactions caricaturales, ou d'engueulades bruyantes.
Résultat : l'émotion ne prend pas, et comme paradoxalement, elle prend plus de place que jamais, j'ai fini par me désintéresser progressivement de ces vils personnages. Des personnages qui, pour ne rien arranger, évoluent la majeure partie du temps dans leurs bulles respectives : Blair, Tiff, Roger et June Diane Raphael, qui incarne la femme de Roger, passent le plus gros de la saison dans une sous-intrigue totalement détachée du reste, sur fond de conservatisme évangélique, de thérapie de conversion, et d'arnaques en tous genres. Mo et Dawn, eux, tentent de se rendre mutuellement jaloux, avec caméo de Dulé Hill à la clef ; Ken Marino s'amuse à jouer le double rôle des frères Lehman, mais reste isolé dans un bureau pendant un bon moment...
Tout ce petit monde finit par se retrouver lorsque les sous-intrigues se réunissent, vers la fin de saison, mais dans l'ensemble, il règne tout de même une impression un peu brouillonne (à l'image du season finale bordélique, qui tente de tout boucler en 25 minutes), comme si les scénaristes, ne s'attendant pas à une saison 2, avaient dû plus ou moins improviser celle-ci à partir d'idées semi-développées. et de personnages dont ils ne savaient plus nécessairement quoi faire (Casey Wilson/Tiff, en roue libre cette saison).
Cela dit, il n'y a rien de vraiment catastrophique au programme, et le show continue d'être fréquemment amusant, mais je dois bien avouer que la mayonnaise a nettement moins pris sur moi cette année, et que le tout a fini par me lasser un peu.
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Chick Fight (2020) :
Lorsque son coffee shop est détruit dans un incendie, Anna Wyncomb (Malin Akerman) touche le fond. Déprimée, elle apprend alors, de la bouche de sa meilleure amie, la policière lesbienne Charleen (Dulcé Sloane), l'existence d'un fight club féminin, où sa mère combattait autrefois. Malgré ses hésitations, Anna se retrouve alors à défier Olivia (Bella Thorne), la terreur du club, ce qui ne lui laisse que deux mois pour s'entraîner auprès de Murphy (Alec Baldwin), un coach alcoolique...
Une comédie assez plate et générique qui prend le postulat d'un Fight Club féminin, et n'en fait pas grand chose.
Il y a pas mal de clichés - l'héroïne paumée (Akerman, égale à elle-même), la meilleure copine afro-américaine en surpoids et lesbienne qui drague tout ce qui bouge (une Dulcé Sloane rigolote), le père qui a viré sa cuti (un Kevin Nash amusant), l'entraîneur déglingué (un Alec Baldwin qui cachetonne), le love interest fade (Kevin Connolly, qui peine à retrouver des rôles consistants depuis la fin d'Entourage), la rivale bitchy (Bella Thorne, qui fait du Bella Thorne) - , le déroulement est en pilotage automatique, la mise en images est basique au possible (avec des ralentis dans l'action, etc), et l'action, justement, est assez pauvre, car souvent mal filmée et regorgeant d'astuces de montage tentant de camoufler les doublures des actrices.
Ajoutez à cela un script empli de platitudes féministes sur le girl power, et voilà : une comédie souvent insipide et quelconque, qui n'a d'intérêt que pour la bonne volonté des actrices. Ça se regarde distraitement, mais ça n'accomplit rien qui n'ait déjà été fait ailleurs, en plus intéressant.
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The Opening Act (2020) :
Bercé au stand-up depuis sa plus tendre enfance, Will Chu (Jimmy O Yang) a décidé d'en faire sa carrière et tente d'en vivre, depuis sa petite ville dans l'Ohio. Jusqu'à ce qu'on lui propose d'animer les soirées d'un club de comédie de Pennsylvanie, aux côtés d'un comique plus décomplexé, Chris (Alex Moffat) et de son idole de toujours, Billy G (Cedric the Entertainer)...
Un long-métrage produit par Vince Vaughn et Peter Billingsley et qui s'intéresse, de manière semi-autobiographique, à la vie de comédien de stand-up : le film est ainsi bourré de caméos de comiques plus ou moins connus, et sent très clairement le vécu.
Il en résulte un métrage qui, sans être exceptionnel, est plutôt agréable à suivre, malgré quelques défauts d'ordre technique (dialogues/montage parfois un peu approximatif, rebondissements parfois assez classiques). Le tout reste cependant sympathique à suivre, parfois touchant, et suffisamment court pour ne pas paraître égocentrique ou trop prévisible.
3.5/6
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Tom et Jerry (2021) :
Kayla (Chloë Grace Moretz), une jeune arnaqueuse sans le sou, parvient à décrocher un poste au Royal Gate, un hôtel luxueux de New York, où doit se tenir le mariage de Preeta (Pallavi Sharda) et Ben (Colin Jost), deux célébrités du net. Mais Kayla n'est pas la seule à arriver à l'hôtel : Jerry, une souris malicieuse, vient de s'y installer, au grand dam des employés, et de Tom, un chat de gouttière auquel Kayla va devoir recourir pour chasser la souris...
J'avoue : je n'ai pas compris ce projet.
Prendre deux personnages animés réputés pour ne pas parler, et pour évoluer dans un univers de slapstick "violent" mais cartoonesque, et en faire les protagonistes d'un film de 90 minutes, c'est déjà un concept assez compliqué à gérer.
Opter pour une origin story expliquant la rencontre des deux personnages, alors qu'un chat vs une souris, ça n'a pas besoin d'explication, mouais.
Confier le tout à Tim Story, faiseur afro-américain spécialisé dans les comédies afro-américaines (qui sont ses meilleurs films : dès qu'il s'essaie à quelque chose de plus mainstream, c'est un flop - et je ne parle même pas des deux 4 Fantastiques...), qui apporte ici une sensibilité urbaine et noire aux antipodes de l'univers présenté (le film s'ouvre sur des pigeons animés qui chantent du hip-hop, l'immense majorité des scènes d'action est illustrée par de la soul détendue, du hip-hop ou des instrumentaux ressemblant de très près à la musique de la pub Nespresso de George Clooney) , c'est un choix que je ne m'explique guère.
Se concentrer à ce point sur les personnages humains, quitte à reléguer Tom & Jerry à de la figuration durant certains pans du film, c'est très discutable.
Et puis opter pour un mélange d'images animées et d'images réelles, façon Roger Rabbit, sans vraiment se donner les moyens de bien intégrer les animaux avec les acteurs (il y a un vrai problème de textures sur ces personnages 3D imitant le rendu 2D des cartoons originaux), c'est se mettre spontanément des bâtons dans les roues.
Mais tout cela aurait pu passer si le film était drôle et rythmé. Malheureusement, ce n'est pas le cas, tout est relativement mou, l'humour est plat et peu inspiré, les acteurs cabotinent (Moretz, Pena) ou sont absents (Colin Jost, qui semble se demander ce qu'il fait là), bref, ça manque vraiment d'énergie et d'intérêt.
Et puis honnêtement, donner brièvement une voix à Tom lorsqu'il chante au piano, et opter pour un truc dégueulasse et auto-tuné, c'était à ne pas faire.
2/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
La Voix du Succès (The High Note - 2020) :
Assistante personnelle de Grace Davis (Tracee Ellis Ross), superstar de la chanson, Maggie (Dakota Johnson) ne rêve que d'une chose : passionnée de musique, elle veut passer à la production, notamment de son idole. Mais sa patronne et son manager (Ice Cube) ne sont guère coopératifs : Maggie se rabat donc sur David (Kelvin Harrison Jr.), un jeune musicien talentueux au charme duquel elle n'est pas insensible, et qu'elle a bien l'intention de pousser vers le succès...
Encore une preuve, s'il en fallait une, que les scripts de la (réputée) Black List sont loin de donner des films automatiquement réussis et mémorables : avec son récit ultra-balisé, à mi-chemin entre la comédie romantique basique, un Diable s'habille en Prada dans le monde de la musique, et une success story façon Une Étoile est né, cette Voix du Succès peine à passionner, et s'avère particulièrement générique, du début à la fin.
Le problème, en fait, c'est que la relation la plus intéressante du film, celle de Grace et de Maggie, reste assez classique - et tout le reste semble étrangement quelconque, à commencer par la romance, basique, et pas forcément aidée par la présence terne et effacée de Dakota Johnson.
Le spectateur un peu avisé aura ainsi énormément de longueurs d'avance sur le script, tout cela jusqu'à un rebondissement de dernière minute particulièrement idiot (SPOILER : David est le fils semi-caché de Grace) qui arrive à 10 minutes de la fin - et là, alors que l'on se gratte un peu la tête devant cette coïncidence improbable, le film décide soudain de tout boucler en quelques scènes : les envies de renouveau de Grace, les ambitions de productrice de Maggie, la carrière de David, la relation de ces deux derniers, tout se règle comme par magie en quelques minutes et en chanson, de manière particulièrement forcée et artificielle.
À se demander si le métrage n'est pas tombé à court de budget ou d'idées en cours de route... mais à en juger par le contenu cousu de fil blanc du reste du film, on peut aussi se dire qu'il ne savait tout simplement pas comment conclure son récit.
Dommage, parce que la distribution est compétente et sympathique (même si, encore une fois, Dakota Johnson, mwébof), que les seconds rôles sont amusants (bien que sous-exploités : Bill Pullman et June Diane Raphael ; Eddie Izzard, en quasi-Elton ; Zoë Chao, amusante en colocataire sarcastique ; Ice Cube, etc), et que la musique n'est pas désagréable (même si l'auto-tuning est un peu trop perceptible çà et là).
Mais dans l'ensemble, c'est particulièrement basique et oubliable, voire même médiocre.
2.5/6
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Après une saison 5 assez mitigée, l'intégrale Agents of SHIELD de Sygbab se poursuit et s'approche de sa conclusion...
Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 6 (Marvel's Agents of SHIELD, season 6 - 2019) :
Un an après la mort de Coulson, le SHIELD se reconstruit lentement sous la direction de Mack ; de leur côté, Daisy, Jemma et les autres tentent de retrouver Fitz, perdu dans l'espace dans une stase cryogénique...
Cette saison se démarque tout d'abord par son format plus court que les précédentes, puisqu'elle est dotée de seulement 13 épisodes au lieu des 22 habituels sur les grands networks américains. Cela présente normalement deux avantages : une réduction des coûts d'ensemble qui permettent éventuellement d'investir un peu plus dans les effets spéciaux, et une intrigue qui va à l'essentiel.
Ce qui se traduit d'ailleurs à l'écran par (enfin) des scènes en extérieur (après la claustrophobie extrême de la saison 5, ça fait du bien de voir la lumière du jour), et quelques plans dans l'espace un peu plus réussis même si ce n'est pas non plus extraordinaire. L'écriture, quant à elle, est parfois assez bancale - ce qui n’a plus rien d’étonnant.
Trop d'éléments reposent sur une suspension d'incrédulité accrue, à commencer par la recherche de Fitz qui pose plusieurs problèmes majeurs. Le premier est évidemment le paradoxe temporel que cela crée : cette version de Léo est celle qui est cryogénisée à bord du vaisseau d'Enoch afin de pouvoir sauver ses amis dans le futur.
Plutôt que de s'embarrasser à répondre à des interrogations légitimes, seul la théorie du multivers de Deke est avancée comme explication, cette dernière partant du principe que chaque choix engendre une dimension parallèle dans laquelle les évènements se déroulent d'une manière différente. C'est un peu tiré par les cheveux mais c'est le lot des voyages temporels.
L'autre point à relever concerne la gestion des voyages interstellaires : en l'espace d'un an, l'équipage constitué autour de Simmons et Daisy a parcouru la totalité de la galaxie, et le retour de l'Inhumaine sur Terre est très rapide. Visiblement, le S.H.I.E.L.D. a réussi à développer une technologie plus efficace que le warp...
Que la Lighthouse dispose d'une certaine richesse de connaissances est une chose, mais il est difficile de croire que l'agence se soit restructurée en si peu de temps alors qu'elle était considérée comme une organisation terroriste et qu'elle n'avait plus de soutiens politiques.
Alors que cela atténue également l'impact de sa mort lors du final de la saison 5, Il faut cependant reconnaître que les scénaristes réussissent à compenser en rendant le personnage de Fitz jaloux de lui-même puisqu'il a raté beaucoup de moments importants, surtout son propre mariage.
C'est amusant de le voir considérer qu'il ne sera jamais le premier mari de Gemma, et de s'enquérir de la nuit de noces. Cette révélation est amenée de manière intéressante grâce au 6.06 Inescapable, dans lequel les deux tourtereaux partagent une prison mentale créée par les Chronicoms, qui voient en ces deux Terriens une possibilité d'inventer une machine temporelle leur permettant de sauver leur planète.
Ce dernier est construit pour jouer sur leurs peurs et leurs doutes, exacerbe certaines tensions, et met surtout en avant le lien qui les unit. C'est appréciable de constater que l'aspect feuilletonnesque est enfin associé à des épisodes sortant un peu de l'ordinaire, même si ce n'est pas toujours réussi.
C'est le cas du 6.03 Fear and Loathing on the Planet of Kitson qui ressemble à du Farscape au rabaisavec des personnages qui délirent sous l'influence d'une drogue hallucinogène, ou du 6.04Code Yellow qui a la mauvaise idée d'être centré sur Deke, patron richissime d'une start-up dont toutes les idées ont été volées.
Cela prouve une fois de plus l'incompétence du S.H.I.E.L.D., si toutefois c'était encore nécessaire. Avoir laissé Radcliffe s'approprier la Framework par le passé n'a visiblement pas servi de leçon, personne n'a imaginé qu'il était dangereux qu'une autre personne connaissant l'existence de cette technologie soit dans la nature, sans autre surveillance qu'un agent infiltré pour garder un oeil sur lui.
Un dispositif qui ne sert d'ailleurs à rien puisque même Mack - le nouveau patron, faut-il le rappeler - ne semble pas au courant des agissements du petit-fils de Fitz et Simmons. Quant à ses motivations pour avoir monté sa compagnie en monnayant des idées qui appartiennent en grande partie à son grand-père, elles ne sont pas convaincantes.
Il se plaint d'être mal aimé et d'avoir perdu tous ses repères car le monde dans lequel il vivait n'existe plus, mais ce n'est pas évident de s'en émouvoir dans la mesure où le personnage est ouvertement écrit comme un boulet insupportable, et ce depuis son apparition dans la saison précédente. Il oublie également qu'il a commencé par trahir ceux qu'il considère aujourd'hui comme sa famille...
Dans la lignée des choix étranges, on peut se demander s'il était utile de faire réapparaître Coulson sans que ce soit vraiment lui, alors que sa mort est encore fraîche dans les mémoires. C'est presque de l'acharnement thérapeutique envers les différents protagonistes, qui doivent faire face à un individu qui a le même visage, la même voix, mais qui est un tueur sans vergogne et dont l'enveloppe corporelle contient en réalité une entité venant d'une autre dimension, dotée de surcroît de pouvoirs immenses...
L'idée était visiblement de proposer un personnage aux antipodes de Coulson pour souligner l'ironie de la situation, mais c'est abordé sous un angle beaucoup trop sérieux et les tentatives pour nous faire croire qu'il reste quelques traces de l'ancien directeur ne fonctionnent pas. Quant à ses acolytes, ils peinent à exister, ce qui n'est pas étonnant puisque même l'étape de la caractérisation n'est pas franchie.
L'effet est raté, à tel point que la perspective de revoir Coulson en tant qu'androïde qui possède sa mémoire semble nettement plus intéressante.
Toutefois, l'explication de l'origine de Sarge - puisque c’est le nom de ce « double » - est reliée aux monolithes. Les propriétés de deux d'entre eux étaient déjà connues (un portail spatial pour l'un et temporel pour l'autre), le troisième serait celui de la création. C'est pour les retrouver qu'Izel traverse la galaxie et qu'elle veut aller sur Terre, après avoir tenté sa chance sur Chronyca-3, la planète des Chromicons.
Ce sont les deux fils rouges, bien que celui des Chromicons soit un peu plus secondaire car il sert surtout à établir le cliffangher du dernier épisode, qui donne une nouvelle orientation pour la saison finale. L'accent est plus mis sur la quête d'Izel, entité non corporelle provenant d'un royaume où ont été créés les monolithes.
Développer cette partie de la mythologie part d'une bonne intention, mais comme souvent l'exécution n'est pas au rendez-vous. Son pouvoir de possession, lié à sa nature, est redondant par rapport à Hive. La seule différence, c’est qu’elle a aussi donné cette capacité aux Shrike, créatures qui transforment leurs hôtes en zombie…
La belle aubaine pour faire des référence à Romero et se dédouaner en faisant des personnages des porte-paroles pour dire : "Hé, mais après tout, pourquoi pas, vu qu'on ratisse large et qu'on ne cherche plus à essayer de trouver un sens à tout ça".
Dans sa structure, cette saison ne ressemble pas aux autres, elle ne peut pas vraiment être comparée sur les mêmes critères. Dans l'intervalle, il faut noter les efforts consentis pour relancer l'intrigue, même si tout est loin d'être parfait.
Il y a encore trop de facilités, et ces constants changements de direction n'aident pas à donner l'impression d'une grande cohésion interne malgré un nouveau « toutéliage ». En revanche, pour une fois, les évènements de la saison suivante semblent devoir se dérouler dans la foulée, sans avoir besoin de recourir aux ellipses habituelles.
Espérons qu'elle offre une conclusion satisfaisante à une série plus que chaotique.
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Progressive montée en puissance de la saison 1 de Wandavision, avec un épisode 4 qui a joliment changé la donne, même s'il n'a pas forcément surpris le spectateur le plus attentif...
Wandavision, saison 1 (2021) :
- 1x05 : Alors que le Sword tente de résoudre le mystère qui entoure l'hexagone, Wanda et sa famille traversent les années 80 et adoptent un chien. Mais Vision commence à avoir des soupçons sur la réalité qui l'entoure...
Ah, les petits malins ! Je parle bien sûr de la fin de l'épisode, une fin d'épisode qui se permet de fusionner deux univers cinématographiques Marvel en amenant le Quicksilver de la Fox et des X-men dans la bulle irréelle de Wanda.
Un rebondissement de fin d'épisode qui fonctionne très bien, et qui arrive en conclusion d'une trentaine de minutes navigant assez habilement entre la reconstitution de sitcom 80s (la musique, les vêtements, le générique sont parfaits) et le thriller fantastique, avec de plus en plus de ces moments durant lesquels l'illusion maintenue par Wanda se fissure, et les captifs retrouvent leur libre-arbitre.
Sans oublier les moments extérieurs à la bulle, qui laissent subodorer que Sword (ou quelqu'un d'autre ?) ne serait pas totalement innocent, dans tout cela...
Mais c'est bel et bien la présence d'Evan Peters dans l'épisode qui ouvre les portes au Multiverse of Madness du prochain Doctor Strange.
Car maintenant que ce Quicksilver existe dans le MCU, et est identifié comme frère de Wanda (qui ne le reconnaît pourtant pas, ce qui laisse sous-entendre que son subconscient a été chercher ce Quicksilver... "ailleurs"), qu'est-ce qui empêche Feige et compagnie de nous ramener leur père dans un prochain épisode ? Les possibilités sont infinies.
- 1x06 : Halloween bat son plein à Westview, alors même que Vision mène son enquête, tentant de comprendre les tenants et les aboutissants du monde qui l'entoure, contrôlé par Wanda...
Un épisode plus court que le précédent, et plus mineur, qui arrive en réponse à la remarque émise dans l'épisode précédent ("il n'y a pas d'enfants à Westview, c'est bizarre"), et qui permet de mettre en place une dynamique de fond qui va sans nul doute culminer dans les semaines à venir.
Mais avant cela, on a droit à une reconstitution de sitcom 90-00s façon Malcolm, avec générique à la musique pop-punk dynamique, enfants qui parlent face caméra et s'adressent au spectateur, ponctuations musicales typiques à chaque scène, et personnage d'oncle déconneur et slacker qu'Evan Peters se fait un plaisir d'interpréter.
L'amateur de comics sera aussi comblé par de nombreux clins d'œil, des costumes originaux de Vision, Quicksilver, Wanda et des deux enfants, aux pouvoirs de ces derniers, qui laissent potentiellement présager d'un avenir pour les deux personnages... ou pas.
Car après tout, si les scénaristes peuvent toujours décider de trouver un moyen pour Wanda de conserver ses deux enfants une fois cette intrigue résolue, cela me paraît difficile à envisager sans tomber dans les histoires de Mephisto et compagnie (malgré les nombreux clins d'œil des scénaristes au diable et à l'enfer, je n'y crois pas vraiment).
Reste que pour l'instant, à trois épisodes de la fin, Wandavision tient bien la barre, évolue dans une direction de plus en plus sinistre, et que la fin de l'épisode, avec Wanda qui étend un peu plus la bulle de Westview pour sauver Vision, absorbant au passage tout le camp du SWORD (et Darcy), promet du lourd (a-t-elle les capacités d'étendre la bulle et de réécrire la réalité... à l'échelle de la planète ?).
(maintenant, c'est quand ils veulent pour une série dérivée Darcy & Woo, avec un Jimmy qui m'a surpris par son efficacité au combat)
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Série comique Netflix en huit épisodes de 30-60 minutes, par Kenya Barris, le créateur de la série Black-ish et de ses dérivés, #BlackAF lorgne plus sur le Larry et son nombril de Larry David que sur ces dernières : un portrait cynique et sarcastique de la vie de Barris, ici dans son propre rôle, et qui s'affuble de tous les défauts, tout en donnant un cours d'histoire afro-américaine à tous les spectateurs...
#BlackAF, saison 1 (2020) :
Le quotidien de Kenya Barris, richissime producteur et scénariste afro-américain, et de sa famille : son épouse Joya (Rashida Jones) et leurs cinq enfants (Iman Benson, Genneya Walton, Scarlet Spenser, Justin Claiborne et Ravi Cabot-Conyers), le tout sous l'œil des caméras d'un documentaire tourné par la fille studieuse, Drea...
Une série que j'ai regardée sur la simple base de son format assez court, et de la présence de Rashida Jones au casting, sans rien savoir de Kenya Barris, ni avoir jamais regardé la moindre de ses séries... et honnêtement, ce n'est pas ce #BlackAF qui me convaincra de changer quoi que ce soit à cet état de fait.
Non pas que BlackAF soit une mauvaise série, mais elle est simplement extrêmement générique et quelconque (pour ne pas dire formatée ABC). Modern Family n'est pas loin, tant dans le ton, dans les personnages, que dans les intrigues, et ce n'est pas le côté Curb Your Enthusiasm qui y change grand chose : oui, Kenya s'y dépeint comme un connard antipathique, égocentrique, vaniteux, aux goûts de luxe et persuadé d'être persécuté par la planète toute entière (et surtout les caucasiens), mais ça n'empêche pas le tout d'être particulièrement balisé, une impression encore renforcée par l'artifice du documentaire, des interviews face caméra, et des leçons d'histoire et de morale qui surviennent dans un épisode sur deux, si ce n'est plus.
Certes, je ne suis pas forcément le public visé par le programme (un public principalement afro-américain, avec des guests afro-américains comme Tyler Perry, Ava DuVernay, etc), mais ces leçons d'histoire, qui rapportent chaque ressort narratif et comique de la série (sexualisation des adolescentes, père absent, jugement des blancs sur les nouveaux riches noirs, femmes noires qui ont fait passer leur famille avant leur carrière, désir de bling, etc) à l'esclavage et au racisme, lassent plus qu'elles ne convainquent.
J'avoue ainsi que j'ai plus ou moins décroché vers la fin de la saison, quand la série part dans des clichés de sitcoms habituels (disputes de couples, etc) pendant un multi-épisode se déroulant en vacances au soleil... soit exactement ce qu'avait fait Modern Family à l'époque.
Un bon gros mwébof, donc, même si j'ai apprécié le côté méta de l'épisode durant lequel Barris se demande si ce qu'il fait, ce ne serait pas de la m*rde, uniquement populaire et applaudie par les critiques parce que l'industrie culturelle américaine connaît actuellement une vague noire et woke où les Afro-américains ont le vent en poupe et un totem d'immunité critique. Je laisse la conclusion de l'épisode à l'appréciation de chacun, mais au moins, la réflexion a le mérite d'exister.
Dommage que tout le reste de la série ne fasse pas preuve d'autant de recul et/ou de remise en question.
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Quest of the Muscle Nerd (2019) :
Un documentaire sympatoche, sans plus, retraçant le parcours de Jerry Peacock, un fan de musculation et de cosplay, qui s'est mis en tête d'organiser un panel à ce sujet lors de la Dragoncon d'Atlanta, mettant en scène par la même occasion un concours opposant deux bodybuilders/cosplayers.
D'un côté, Billy, un ami de Jerry, timide fan d'anime, collectionneur de cartes à jouer Yu-Gi-Oh !, et masse de muscles bruts à l'entraînement et au régime relativement amateurs : son projet, se déguiser en un personnage de Pokemon pour le concours, grâce à un costume cousu main par la mère de Jerry.
Face à lui, Jonathan Carroll, un cosplayeur établi au physique sculpté, apprenti-acteur ultra-compétitif et professionnel, aux émotions à fleur de peau, mais possédant un égo certain, et ayant recours aux services d'un studio professionnel de costumes pour concevoir sa tenue de Musclor.
Un face à face dont on suit la préparation en parallèle, et qui n'est pas sans évoquer la structure (et le storytelling un peu manipulateur) d'un King of Kong, avec le n00b amateur plein de bonne volonté, face au vétéran de la scène gentiment égocentrique et n'hésitant pas à dépenser des $$$ pour parvenir à ses fins.
Une manipulation heureusement assez nuancée par le bon fond du tout, qui n'est pas désagréable à suivre, même s'il émane de tout ça un bon parfum d'amateurisme, de désorganisation et, en ce qui concerne le récit, de facilité (le pseudo-suspense sur la présence ou non d'un public sonne assez faux, tant on se doute dès le début qu'il y aura du monde in fine).
Comme je le disais, sympatoche, sans plus.
3.5/6
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Les Elfkins : Opération pâtisserie (Die Heinzels : Rückkehr der Heinzelmännchen - 2020) :
Les Elfkins sont de petits lutins malicieux qui, à Cologne, aidaient autrefois les humains dans leurs tâches les plus pénibles. Jusqu'à ce que ces gnomes, vexés d'être mal considérés par notre race, décident de se replier sous terre, et oublient leur vocation première : aider autrui. Deux siècles plus tard, Helvi (Jella Haase), une Elfkin rebelle et optimiste, décide d'aider Theo (Detlef Bierstedt), un pâtissier déprimé aux prises avec son frère arriviste : avec la coopération de Butz (Leon Seidel) et Kipp (Louis Hoffmann), elle va alors faire fi des mœurs actuelles de son peuple, pour renouer avec leurs traditions...
Un film d'animation allemand plutôt mignon et gentillet, avec des personnages sympathiques, un doublage efficace, un rendu technique tout à fait honorable, et une histoire agréable à suivre, sans être exceptionnelle pour autant.
On devine en effet très vite où tout cela se dirige, comment on va parvenir à la happy end obligatoire, et on lève un peu les yeux au ciel lors des quelques moments "prout" visant à faire rire les plus jeunes, mais dans l'ensemble, ça reste plutôt dynamique et convaincant, avec des thèmes comme le poids de la tradition, la tolérance, le pardon, etc.
Et puis ça m'a rappelé un peu David le Gnome, donc ça fait toujours plaisir.
3.75/6
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Kung Fu Nanny (The Spy Next Door - 2010) :
Espion chinois travaillant pour la CIA, Bob Ho (Jackie Chan) vit une existence paisible en banlieue américaine, où il s'est rapproché de sa voisine, la jolie Gillian (Amber Valletta). Mais celle-ci est mère célibataire de trois enfants (Madeline Carroll, Will Shadley, Alina Foley) qui voient d'un mauvais œil la relation amoureuse de Bob et Gillian. Et lorsque des criminels russes (Magnús Scheving, Katherine Boecher) s'en prennent à Bob alors que celui-ci babysitte les enfants, la situation se complique...
Une comédie d'action clairement alimentaire pour Jackie Chan, qui se plie là à l'exercice du Babysittor, Un flic à la maternelle, ou encore Playing with Fire, sous la caméra de Brian Levant, spécialiste des films sans ambition généralement à destination des plus jeunes (Beethoven, La Famille Pierrafeu, La Course au Jouet, Chiens des Neiges, A Christmas Story 2, les téléfilms Scooby-Doo).
Autant dire que le niveau est bas, à la fois mal écrit, mal dirigé (la direction d'acteurs est affreuse, et tout le monde joue faux à un moment ou un autre), mal rythmé, et mal mis en scène (la réalisation ne camoufle jamais le câblage des scènes d'action de Jackie), en images (ça fait très téléfilm) ou en musique (le score, parodie de film d'espionnage, est envahissant et incessant).
Pas grand chose à sauver de ce métrage, à vrai dire, si l'on a plus de 10 ans : c'est ultra-dérivatif, à l'image de ce générique d'ouverture, qui reprend les meilleures scènes d'action de la carrière de Jackie pour en faire la carrière de super-espion de Bob - le contraste est d'autant plus rude quand arrivent les scènes d'action de ce métrage (rien de vraiment honteux, Jackie fait son numéro habituel, mais la magie n'est pas vraiment là).
Bref, c'est approximatif, déjà vu, sans grand intérêt, et probablement l'un des moins bons films de la carrière récente de Jackie. Mais je suppose que Jackie, lui aussi, doit bien faire entrer de l'argent pour payer ses factures, d'une manière ou d'une autre...
1.5/6 (si l'on a plus de 10 ans, sinon, ça peut passer, à la limite)
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Seven Stages to Achieve Eternal Bliss (2020) :
Lorsqu'ils emménagent dans leur nouvel appartement de Los Angeles, Paul (Sam Huntington) et Claire (Kate Micucci) découvrent rapidement que le lieu est le site du suicide d'un gourou, Storsh (Taika Waititi), et que ses disciples s'introduisent régulièrement sur place pour se suicider dans la baignoire. Face à l'indifférence de la police (Dan Harmon), le couple commence alors à se prendre au jeu, d'autant que la philosophie de Storsh recèle de précieux conseils de vie que Paul et Claire mettent en application...
Une comédie noire vaguement horrifique (il y a tout de même plusieurs meurtres sanglants) mais plus axée comédie qu'autre chose, avec de multiples visages familiers de la scène comique américaine (Brian Posehn, Maria Bumford, Dana Gould, et bien sûr Waititi et Dan Harmon), pour l'histoire d'un couple bancal (il est idiot et immature, elle est réservée et effacée) qui va se révéler sous l'influence (indirecte) d'un gourou illuminé et manipulateur.
Alors c'est clairement décousu, rythmé par les 7 étapes du livre de Storsh, et ça ressemble parfois à un film à sketches ou à épisodes vaguement reliés entre eux par le couple principal et par Dan Harmon (excellent en policier glandeur apprenti-scénariste), avec quelques moments psychédéliques, un passage improbable lors duquel Paul se confie à un oiseau animé, et une dernière ligne droite bourrée de meurtres... mais ça se regarde.
Je ne dirais pas que c'est nécessairement bon ou réussi, mais c'est suffisamment excentrique pour, au minimum, susciter la curiosité.
Un film vraiment bizarre/6
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L'intégrale Agents of SHIELD de Sygbab continue, avec cette semaine, un petit coup de mou dans le programme...
Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 5 (Marvel's Agents of SHIELD, season 5 - 2017) :
Après leur victoire sur Aida, Coulson et ses agents sont enlevés et se réveillent à bord d'un vaisseau spatial, en 2091 : la Terre a été détruite, et l'humanité est au mains des Krees...
Claustrophobes, s'abstenir ! Placée sous le signe de restrictions budgétaires évidentes, cette saison se déroule de manière quasiment exclusive dans des décors intérieurs étriqués et avec une photographie sombre qui va de pair. Bien entendu, l'intrigue doit être ajustée en fonction pour le justifier et c'est tout d'abord l'option d'une excursion dans l'espace qui est retenue, faisant écho au cliffhangher du final de la saison 4.
Il y a un twist : l'équipe se retrouve projetée dans un futur dystopique où la Terre a été détruite, obligeant les derniers survivants à vivre sur une de ses parcelles contenant la Lighthouse, un méga bunker créé par le S.H.I.E.L.D. Ce dernier renferme une société dirigée d’une main de fer par les Kree en la personne de Kasius, secondé par Sinara.
Neuf épisodes durant, l’asservissement de l'espèce humaine - qui accepte son sort sans broncher car elle est au bord de l'extinction - entraîne une accumulation de clichés, soit autant de raisons de mettre des bâtons dans les roues des principaux protagonistes qui veulent mettre un grand coup de pied dans la fourmilière.
Mais le fait qu'aucune résistance ne se soit jamais organisée est compréhensible : Kasius est un lâche qui inhibe les Inhumains pour mieux les vendre au plus offrant - se débarrassant de la menace qu'ils peuvent représenter de la même manière - et dont les tendances psychopathes l’amènent à commettre un fratricide sans aucun remord.
Quant à Sinara, elle ne recule devant rien pour inspirer la crainte. Le gros bémol, c'est que leur caractérisation n'est pas très fine, surtout en ce qui concerne la seconde nommée : il n'était peut-être pas nécessaire qu'elle contrôle des boules de métal, histoire de souligner de manière appuyée que c'est elle qui porte des couilles.
Le voyage dans le temps n'aide pas non plus à apprécier cette première partie car il est difficilement compréhensible. D'ailleurs, si les scénaristes se sentent obligés de rappeler par la voix de Noah qu'ils ont déjà expliqué les tenants et les aboutissants en long, en large et en travers lorsque l'équipe retourne à son époque, c'est bien qu'il y a un problème.
Ça ne tient pas la route pour plusieurs raisons. La première, c'est que ce futur repose sur les prédictions de Robin, la fille de l'Inhumain au contact duquel Daisy avait eu une vision de la mort d'un de ses collègues en fin de saison 3. Étant donné qu'elle est censée voir des évènements qui vont se produire avec certitude, comment imaginer que ceux-ci peuvent être empêchés ? Ensuite, le concept d'une boucle temporelle dans laquelle les personnages se retrouvent bloqués suite à de nombreuses tentatives pour modifier leur déroulement n'est pas très convaincant.
Le point qui bloque le plus concerne l’ancienne prophétie évoquant leur apparition dans le futur. Elle a inspiré la croyance qu'ils seraient les sauveurs du monde, mais comme la Terre est déjà en morceaux et que la seule option est de s'assurer que ce futur n'ait jamais lieu pas, en quoi le fait de ne plus exister peut-il constituer un motif d'espoir ?
La suite n'est pas tellement plus reluisante. Recherchés par les autorités car ils sont de nouveau considérés comme des terroristes, Coulson & Cie sont bien contents de rester planqués dans... la Lighthouse, qui devient la principale unité de lieu. Leur nouveau défi est de trouver une solution pour stopper la destruction du monde, sans avoir de pistes à ce sujet. Les mauvaises idées s'enchaînent alors, comme la révélation à propos du général Hale, à la tête d'Hydra.
Malgré un flashback revenant sur son endoctrinement au sein de l'organisation alors menée par Whitehall, le personnage n'intéresse pas et souffre de la comparaison avec les leaders qui l'ont précédée. Que dire de sa fille Ruby, complètement ratée ? Qu'elle est cruelle et sadique, que c'est une adolescente immature et colérique, et c'est à peu près tout. La seule chose qu'elle a à son actif, c'est de couper les bras de Yo-Yo (une scène d'ailleurs choquante) et d'éclater la tête de Werner von Strucker, réapparu de manière bien éphémère. Dans ces circonstances, difficile de s'émouvoir de sa mort.
Pour couronner le tout, l'équipe créative semble à bout de souffle en multipliant les références aux saisons précédentes, réintroduisant d'anciens éléments comme des clés de l'intrigue : le projet Deathlok, le sérum Centipede qui donnait sa force à Garrett, le gravitonium que Talbot s'approprie pour devenir un super vilain en un temps record, réussissant à maîtriser ses nouveaux pouvoirs alors que d'autres galèrent pendant des mois ou des années...
Même le 5.12 The Real Dealsouffre d'un défaut d'écriture alors qu'il s'agit du centième épisode, un événement marquant toujours très important dans une série. Le concept de la manifestation physique des peurs des personnages n'est pas mauvais en soi, mais ça flirte plus d'une fois avec la ligne jaune et plus particulièrement quand Coulson fait face à un avatar de Mike Peterson. L'échange qui suit remet en question la réalité de tout ce qui lui est arrivé, rappelant d'autres exercices de style similaires comme l'épisode Normal Again dans Buffy. Un manque d'originalité regrettable dans cet épisode symbolique, aggravé par le mariage à l'arrache de Fitz et Simmons qui fait office de conclusion. Il faut bien donner un peu de bonheur aux shippers...
À l’inverse, la cohabitation forcée des personnages principaux a une conséquence directe sur leur relation car ils se heurtent plus régulièrement aux opinions contraires de leur collègues, et leurs nerfs sont mis à rude épreuve. Dans la foulée, des conflits depuis longtemps larvés éclatent au grand jour, et le moral des troupes est au plus bas.
Fitz est toujours hanté par son double maléfique dans la Frameworket dérive en prenant des décisions radicales, Yo-Yo doit gérer le traumatisme provoqué par la perte de ses bras, Coulson se délite peu à peu et refuse une deuxième extension de vie par des voies non naturelles, May se montre plus vulnérable et humaine...
Tout part à vau-l'eau, et Daisy est incapable de diriger l'équipe. Dans l'adversité, Mack se révèle alors comme un socle moral en critiquant durement les actions de ses amis et en répétant à qui veut l'entendre que le S.H.I.E.L.D. a d'autres valeurs, ce qui rend son choix en tant que nouveau leader plutôt logique.
Ce côté plus intimiste permet donc une véritable évolution des personnages, et donne un réel impact aux adieux de Coulson dans le final. Par ailleurs, sa relation avec May est finalement très bien traitée, plus subtilement qu'on aurait pu le penser.
Malgré ce point positif, dans l'ensemble, cette saison est un coup d'arrêt, d'autant plus regrettable que, jusqu'à présent, la série s'améliorait constamment.
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Après une petite pause de deux semaines, je reprends (avec un peu de retard sur la diffusion) les critiques hebdomadaires de la saison 1 de Wandavision, une saison 1 qui a commencé mi-janvier dernier, et ce de manière particulièrement prometteuse...
Wandavision, saison 1 (2021) :
- 1x03 : Alors que la grossesse de Wanda progresse à une vitesse inattendue, Vision et elle commencent à se demander si tout tourne bien rond à Westview...
Un épisode très années 70, avec une nouvelle fois un générique aux couleurs et à l'image des sitcoms de cette époque (cela dit, j'ai quelques lacunes au niveau des sitcoms américaines 70s, donc je ne saurais trop identifier quels sont les hommages directs faits par l'épisode... hormis potentiellement le Brady Bunch), pour un épisode de 29 minutes qui, pendant sa majeure partie, suit assez fidèlement la formule sitcom, mettant en scène la grossesse accélérée de Wanda, et les problèmes que cela provoque vis à vis de son contrôle sur ses pouvoirs (ce qui renvoie clairement, à nouveau, à Ma Sorcière Bien-aimée, et à la grossesse de Samantha).
Et puis, vers la fin, l'ambiance change. Wanda évoque Pietro, Geraldine évoque Ultron, et l'on commence à avoir une confirmation de ce que l'on pouvait supposer : les habitants de Westview ne sont pas forcément là de leur plein gré, Wanda est responsable de cette bulle "sitcom", et à l'extérieur, SWORD garde un œil attentif sur la petite communauté, et sur ce qui s'y passe. Logique.
Reste qu'il est probable que cet épisode passe un peu moins bien auprès des spectateurs les moins patients, et les moins favorables à l'exercice de style de l'hommage aux sitcoms du passé. Personnellement, je suis client, mais je conçois que le tout puisse frustrer si l'on s'attend à quelque chose de plus super-héroïque ou de plus limpide.
- 1x04 : Lorsqu'elle se rematérialise, cinq ans après le claquement de doigts de Thanos, Monica Rambeau (Teyonah Parris) retrouve son poste au sein de SWORD, une agence gouvernementale. Aussitôt, elle est envoyée dans le New Jersey où, aux côtés de l'Agent Woo (Randall Park), du FBI, et de nombreux scientifiques, dont Darcy (Kat Dennings), elle doit enquêter sur un champ de force étrange entourant une ville pourtant tranquille...
Un épisode plein de révélations, et qui, paradoxalement, m'a un peu laissé sur ma faim. Principalement parce qu'il ne réservait pas grande surprise à qui avait déjà une bonne idée des tenants et aboutissants de la série.
Mais commençons par les bons points de cet épisode : l'ouverture sur la réaction de Monica Rambeau suite au Blip comble l'un des aspects manquants de la chronologie du MCU et aborde le sujet à contre-pied, ce qui est toujours intéressant ; la présence de Darcy est toujours amusante ; celle de l'agent Woo aussi.
Et dans l'ensemble, le script toutélie de manière logique tous les éléments que l'on pouvait déjà associer, afin d'aboutir à la conclusion dont on se doutait (cf la fin de l'épisode précédent) : en déni de réalité, Wanda s'est construit une bulle, une zone de confort, retenant prisonniers en celle-ci tous les habitants de la ville de Westview, et réécrivant la réalité pour avoir enfin droit à une vie idyllique aux côtés de (feu) Vision.
Pas de surprise, donc pour qui était observateur, et avait quelques connaissances sur l'arc House of M du comic-book. Reste que maintenant, la série a abattu ses cartes, et que les enjeux du programme sont clairs : d'un côté, une Wanda instable et toute-puissante qui a la main-mise sur Westview, et n'accepte aucune entorse à son "monde parfait" ; de l'autre, les agents du Sword qui tentent de maîtriser le phénomène, et peut-être, de canaliser les pouvoirs de Wanda à de nouvelles fins ?
La suite devrait être intéressante, pour peu que la série ne retombe pas uniquement dans le format un épisode = une époque de sitcom.
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Série d'animation comique créée par un ancien scénariste de Conan O'Brien et diffusée en 2015 sur Comedy Central, Moonbeam City se veut une sorte de version années 80/Deux flics à Miami de la série Archer (difficile de nier les similitudes), le tout avec un graphisme saturé de néons, initialement basé sur les œuvres de Patrick Nagel, mais ressemblant aussi fortement, dans son esthétique à l'univers anime (notamment Nicky Larson).
Moonbeam City, saison 1 (2015) :
Les enquêtes de Dazzle Novak (Rob Lowe), flic à Moonbeam City sous les ordres de la caractérielle Capitaine Pizzaz Miller (Elizabeth Banks), aux côtés de Chrysalis Tate (Kate Mara), technicienne de laboratoire, et de Rad Cunningham (Will Forte), le grand rival de Novak...
Une série qui met un peu de temps à trouver ses marques, malgré son format court de 10 épisodes de 22 minutes : les premiers épisodes tentent ainsi d'imposer le style du show, un style tant visuel (l'animation est très particulière, assez limitée) que scénaristique, mais ne sont pas forcément très probants.
En fait, le terme qui définirait le mieux le début de saison de Moonbeam City est "anecdotique" : pas forcément hilarant, pas forcément maîtrisé, le tout ressemble alors beaucoup trop à un Archer sous néons pour vraiment convaincre. Et puis, petit à petit, à mesure que la saison progresse, MC trouve plus ou moins ses marques, développant (souvent de manière absurde) ses personnages (Rad Cunningham, notamment), et partant dans des directions toujours plus improbables.
On finit ainsi par s'attacher à ces bras-cassés souvent déglingués, au fil de leurs enquêtes et de leurs mésaventures, un peu comme on suivrait les personnages d'un Brooklyn 99 prenant place dans des années 80 fantasmées.
Malgré tout, le programme ne décolle jamais totalement, ni ne s'élève au delà du simple divertissement amusant, et il n'est pas forcément surprenant de constater que la série n'a jamais connu un grand succès critique ou public, et s'est arrêtée au terme de cette première et unique saison.
D'ailleurs, pour être franc, j'écris cette critique quelques semaines après avoir terminé la série... et je n'en garde déjà pas grand souvenir - d'où ce bilan assez sommaire.
Mais la série reste tout de même agréable à suivre, portée par des doubleurs qui s'amusent franchement (Kate Mara est excellente, Elizabeth Banks crie un peu trop). À voir, sans s'attendre à un chef d'œuvre.
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Downhill (2020) :
En vacances dans les Alpes autrichiennes, au ski, Billie (Julia Louis-Dreyfus) et son mari Pete (Will Ferrell) voient leur couple chamboulé lorsque, confronté à une avalanche, Pete préfère s'enfuir avec son smartphone plutôt que de protéger son épouse et leurs deux enfants. Rapidement, les vacances de la famille s'enveniment alors...
Remake américain du film suédois Force Majeure (2014) par le duo Nat Faxon/Jim Rash, oscarisé pour The Descendants et passés à la réalisation pour Cet été-là, ce Downhill s'avère malheureusement ce que l'on pouvait redouter à l'annonce du projet : une version américanisée, simplifiée et plus caricaturale du film original, pas forcément utile ni très intéressante, et avec des personnages plutôt antipathiques.
Assez problématique pour un film appartenant au registre de la cringe comedy (qui demande une certaine empathie avec les personnages), mais qui grossit tellement les traits que ces protagonistes finissent par agacer, notamment au niveau des personnages secondaires - Miranda Otto en responsable d'hôtel échangiste et Zach Woods en meilleur-pote-qui-fait-du-Zach-Woods.
Alors certes, ce n'est pas un désastre, la bande originale est intéressante, et c'est bien interprété (Juila Louis-Dreyfus est impeccable), mais dans l'ensemble, malgré sa durée de 85 minutes environ, ce Downhill ne convainc pas vraiment, un remake de plus ni fait ni à faire, qui n'apporte rien à l'original, et n'est pas assez efficace pour justifier de son existence.
2.75/6
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Le Shérif est en prison (Mel Brooks' Blazing Saddles - 1974) :
Parce qu'il a dans son collimateur une petite ville située sur le trajet de ses chemins de fer, le machiavélique et raciste Hedley Lamar (Harvey Korman), est bien décidé à rendre insupportable la vie de ses habitants. Pour cela, il se débrouille pour que Bart (Cleavon Little), un Afro-américain condamné à mort, y soit nommé comme shérif, persuadé que cela va entraîner la chute de la bourgade lorsque les sbires de Lamar vont fondre sur celle-ci. Mais la décontraction de Bart et l'aide du Waco Kid (Gene Wilder) vont changer la donne...
Un Mel Brooks que je n'ai pas revu depuis les années 90, et dont je ne garde pas le moindre souvenir, malgré son statut de film culte et d'incontournable.
Et en le revoyant, j'ai réalisé pourquoi il ne m'avait pas marqué : non seulement le genre du western n'a jamais vraiment été l'un de mes genres préférés (surtout à l'âge que j'avais alors) mais on sent par ailleurs que ce Blazing Saddles était l'un des premiers métrages de Brooks, pas aussi abouti que d'autres.
C'est fréquemment amusant, oui (sans être hilarant), ça passe fréquemment de l'humour juif à l'humour absurde, au slapstick, au vulgaire et à l'humour méta (le moment Bugs Bunny ^^), mais il manque, à mes yeux, un petit quelque chose pour donner du liant à tout ça : le film ne commence vraiment ainsi à trouver sa vitesse de croisière qu'au bout d'une demi-heure, quand après avoir présenté à l'écran un Brooks déglingué en Mr. Lepetomane, il introduit Gene Wilder dans le récit.
Le film prend alors progressivement des airs de buddy comedy, ce qui suffit à lui donner de la structure et de l'énergie, jusqu'à une dernière ligne droite totalement barge, avec bagarre générale qui déborde sur les autres plateaux de tournage voisins, poursuite à la Benny Hill, et fin décalée.
Dans l'ensemble, le tout reste donc joliment mené, transgressif et drôle... mais cet impression un peu brouillonne a fait que je me suis moins amusé que je ne l'espérais devant un tel classique.
4/6
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The King of Staten Island (2020) :
Le parcours de Scott (Pete Davidson), un vingtenaire paumé de Staten Island qui, depuis la mort de son père pompier lors du 11/09, s'est réfugié dans la drogue et l'alcool, au grand dam de sa mère (Marisa Tomei) et de sa petite sœur (Maude Apatow). Jusqu'au jour où sa mère retrouve l'amour dans les bras de Ray (Bill Burr), un pompier qui va forcer Scott à repenser son existence...
Un film semi-autobiographique signé Judd Apatow et co-écrit par Pete Davidson, dont le personnage de Scott s'inspire très largement.
Ici, on est très clairement dans la comédie dramatique plus que dans la rigolade, une comédie dramatique sincère saupoudrée d'un peu d'humour de stoner et de glorification des pompiers new-yorkais , pour un résultat qui se regarde tranquillement (Davidson est un acteur compétent lorsqu'il sort du cliché du stoner dans lequel le SNL le garde) mais qui, Judd Apatow oblige, dure bien trop longtemps pour son propre bien (2 h 20).
On aurait pu raconter exactement la même chose, sans digressions inutiles et probablement de manière plus efficace, en 1 h 45.
3.5/6
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Heavy Trip (Hevi Reissu - 2018) :
Avec ses amis Jynnky (Antti Heikkinen), batteur, Lotvonen (Samuli Jaskio), guitariste et Pasi (Max Ovaska), bassiste, le timide Turo (Johannes Holopainen) se rêve superstar du black metal... mais depuis leur petite ville finlandaise, ils peinent à trouver le succès. Jusqu'à ce qu'ils croisent le chemin du responsable d'un festival de métal norvégien : aussitôt, leur imagination s'emballe, et ils annoncent à tout le monde qu'ils vont s'y produire...
Une comédie finlandaise feel-good un peu inégale, mais qui donne le ton dès ses premiers instants... puisqu'elle s'ouvre (et se ferme, durant le générique de fin) sur une reprise black/death metal de l'Été Indien de Joe Dassin. Voilà voilà. ^^
Dans l'absolu, ce métrage n'est pas désagréable à suivre, mais on ressent tout de même une sorte d'hésitation dans le ton que le film tente d'adopter : les deux premiers tiers sont assez classiques et "sobres" dans leur description d'une bande de métalleux pas forcément très doués, qui tentent de subsister dans leur petite ville paumée... et le dernier tiers est nettement plus déjanté, avec un road-trip qui mêle réservistes surarmés, larpers vikings, asile psychiatrique, drakkar, enterrement de vie de garçon à thématique biblique, vol de cercueil, etc.
Ce virage dans le nawak est assez prononcé, même s'il était présagé par quelques moments décalés, çà et là, et il fait basculer le film dans quelque chose de plus décomplexé et d'amusant. Reste que le tout est assez cousu de fil blanc : pas de grandes surprises à attendre de ce récit, de ce road-trip, de cette romance avec la fille du policier (Minka Kuustonen), etc.
Encore une fois, ça se regarde, c'est assez bien mené, c'est même parfois agréablement absurde... mais ça s'arrête là.
Un petit 4/6, cependant, principalement parce que c'est toujours sincère et attachant.
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Pendant deux semaines, à l'occasion de la Saint Valentin, place aux grands sentiments et à la séduction, avec des critiques quotidiennes de films et séries romantiques...
Love Life, saison 1 (2020) :
De son adolescence à aujourd'hui, les différentes étapes de la vie amoureuse de Darby Carter (Anna Kendrick), une jeune femme un peu paumée et qui cherche l'âme sœur...
Une anthologie romantico-dramatique en 10 épisodes de 30 minutes environ, diffusés sur HBO Max et produits par Paul Feig (la série Girls, produite par Apatow, n'est pas loin, d'ailleurs, en moins agaçant), pour un résultat assez inégal, au carrefour de la comédie romantique classique et de la série câblée façon HBO/Showtime, mais sans avoir la légèreté ou l'énergie du genre rom-com, ni le mordant des comédies dramatiques courtes du câble.
Et cet aspect postérieur entre deux chaises se retrouve notamment dans le format du show : pendant ses premiers épisodes, la série semble établir un format unitaire "1 épisode = 1 relation amoureuse de Darby, de son début à sa fin". Ça commence par Augie (Jin Ha), sa première relation sérieuse au sortir de l'université (à noter que Kendrick arbore pour l'occasion une perruque très laide), qui se finit de manière douce-amère ; puis Bradley (Scoot McNairy), son ex-patron, plus âgé, plus cultivé, plus riche et donc incompatible pour des raisons d'âge et de classe sociale ; vient ensuite Danny (Gus Halper), sentimental et collant ; et enfin, Magnus (Nick Thune), un chef hipster qui finit par demander à Darby de l'épouser.
Là, la série commet un premier écart : Magnus occupe trois épisodes, durant lesquels on suit la désintégration du couple, brisé par le chômage du chef, qui l'envoie dans une spirale de dépression et d'hostilité.
Pas forcément le plus passionnant de la saison, d'autant que la caractérisation de Magnus est sommaire (un épisode = il est l'homme parfait ; dix minutes plus tard = il se vautre en slip sur le canapé en beuglant et en refusant de chercher du travail), que Darby est particulièrement passive (c'est même son trait de caractère principal : elle veut tellement faire plaisir à tout le monde qu'elle s'efface et se laisse marcher dessus), et que, le temps d'une moitié d'épisode en thérapie, Anna Kendrick cède la place à Courtney Grosbeck, pour un long flashback (au demeurant très bien interprété) sur son adolescence et son premier amour.
Puis vient le divorce et, se débarrassant par là-même de son format initial, la série opte pour une nouvelle direction, étendant son schéma structurel à toutes les relations de Darby : un épisode est ainsi consacré à sa mère (Hope Davis), aussi névrosée que Darby, un autre à sa meilleure amie Sara (une excellente Zoë Chao, qui vole fréquemment la vedette à Kendrick durant la saison) et un dernier au bébé de Darby, après un épisode de retrouvailles avec Augie.
Le tout donne à la saison des atours de grosse thérapie un peu prévisible (le message est globalement "pour pouvoir aimer autrui, il faut d'abord apprendre à s'aimer soi-même"), et qui, par moments, rend même Darby assez antipathique - son comportement avec sa mère, d'abord, mais aussi la manière dont elle donne la leçon à son amie Sara.
Une Sara présentée, depuis le début de la série, comme fêtarde, mais toujours là pour sa meilleure copine, la soutenant dans ses hauts et ses bas sentimentaux : cependant, lorsque les rôles sont inversés (Sara rompt de manière abrupte avec son compagnon, et sombre dans la dépression, la fête et les substances illicites ; Darby se concentre, elle, sur sa carrière et gagne de l'argent), soudain, Darby se fait un peu cassante, en a ras-le-bol, tente immédiatement d'envoyer Darby en thérapie et en désintox, et coupe tous les ponts pendant deux ans.
Mieux amené et/ou mieux écrit, ça aurait pu fonctionner. Malheureusement, le format de la série et ses ellipses temporelles font que la spirale infernale de Sara semble forcée, et que Darby paraît étrangement peu tolérante ou patiente. Mais de toute façon, il existe un problème récurrent dans la caractérisation de Darby, qui se repose, trop souvent, sur le charme et l'énergie d'Anna Kendrick pour faire exister le personnage autrement qu'en réaction à autrui.
En soi, Love Life se regarde (le format court aide beaucoup, et Anna Kendrick se démène pour porter le show sur ses épaules), mais difficile de vraiment se passionner pour les errances sentimentales new-yorkaises de cette jolie jeune femme caucasienne, aisée et privilégiée (il faut voir la taille de son appartement) et dépourvue de véritable personnalité, si ce n'est celle d'être trop facilement influençable, et d'avoir une affinité pour l'Art (vocation qui reste toujours très vague dans la série).
On peut se demander si ces traits sont conçus ainsi pour permettre à la spectatrice de s'identifier plus facilement au personnage, et si les platitudes débitées par la narratrice british en ouverture et (parfois) en fin d'épisode ne sont pas là pour rendre accessibles et pour universaliser les expériences de Darby... une chose est sûre, la série n'apporte pas d'éclairage véritablement original sur les relations humaines et amoureuses ; d'ailleurs, la seule véritable relation qui fonctionne réellement, dans tout ça, c'est celle de Darby et de Sara, une relation naturelle et spontanée entre deux amies qui se soutiennent (même si cela ne dure qu'un temps...).
La faute à une distribution masculine assez moyenne (pas dans le talent des acteurs, mais plus dans leur charisme - même l'âme sœur de Darby, Grant, interprété par Kingsley Ben-Adir qui était déjà dans Noelle avec Kendrick, ne fait pas grande impression), qui fait que niveau romance, on n'y croit jamais totalement.
Au final, on se retrouve donc avec une série bien interprétée, pas forcément très captivante (même si ça dépend forcément de la sensibilité du spectateur/de la spectatrice), gentiment nombriliste, mais qui est d'ores et déjà assurée d'avoir une saison 2 - reste à voir si, privée d'Anna Kendrick et de Zoë Chao (la saison 2 sera consacrée à une autre héroïne), la série méritera toujours le coup d'œil, ou aura quoi que ce soit à proposer.
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