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L'École du Bien et du Mal (The School for Good and Evil - 2022) :
Meilleures amies depuis toujours, Sophie (Sophia Anne Caruso) et Agatha (Sofia Wylie) sont bien différentes. La première est persuadée d'être destinée à devenir princesse, tandis que la seconde, rebelle, se satisfait très bien d'être vue comme une fille de sorcière. Jusqu'au jour où toutes deux sont emportées jusqu'à l'École du Bien et du Mal, où Sophie est placée du côté du Mal, et Agatha du côté du Bien. Et alors que les deux jeunes filles tentent de convaincre les responsables de l'École (Charlize Theron, Kerry Washington) qu'elles ne sont pas à leur place, une menace ancestrale plane sur l'établissement...
C'est amusant, on m'aurait dit, il y a quelques semaines, que Paul Feig (Mes meilleures amies, Ghostbusters, Les flingueuses, Spy, Last Christmas : que des films trop longs, mal rythmés et trop souvent mal pensés) aux commandes d'une adaptation d'un roman young adult ultra-dérivatif et balisé (à mi chemin entre Harry Potter, Roméo et Juliette, les Descendants de Disney et la série Once Upon a Time, entre autres) pour Netflix, à la durée abusive (près de 2 h 30) et aux visuels affreusement clinquants et kitschs, ça allait être regardable, je ne l'aurais jamais cru.
Et pourtant, c'est le cas. Oui, cette École du Bien et du Mal mange allègrement à tous les râteliers, traine en longueur, s'essouffle totalement lors de sa dernière ligne droite dégoulinante d'effets numériques et de rebondissements téléphonés, déroule sa critique bancale contre le manichéisme, la conformité, la vision binaire du monde tout en écrivant tous ses personnages de la manière la plus basique possible, sous exploite tous les acteurs qui ne sont pas les deux héroïnes (tous les professeurs, notamment), manque cruellement d'énergie et rate un peu son coup en choisissant, pour Sophie (la princesse de conte de fées sur laquelle tout le monde se retourne, et dont le prince aux faux airs d'un jeune Henry Cavill tombe instantanément amoureux) une crevette blonde aux lèvres de poisson, aux cheveux filandreux décolorés, aux épais sourcils sombres, et à l'interprétation un peu trop forcée (elle vient de Broadway), instantanément antipathique, même avant qu'elle ne bascule du côté obscur...
Mais bizarrement, ça se laisse regarder. Probablement parce que tout le budget semble passé dans la direction artistique et les effets spéciaux, que Ted Shapiro s'amuse bien à la musique, et que Sofia Wylie, elle, est très attachante et sympathique dans son rôle.
Alors certes, cela n'est pas suffisant pour sauver le tout de la médiocrité, mais j'en attendais un désastre (et par certains aspects, ça l'est, notamment tout ce qui tourne autour du relookage gothique de Sophie, et de sa mise en image risible, ou encore de l'utilisation de Toxic de Britney pour illustrer la grande bataille finale entre l'École du Bien et celle du Mal), et ce n'est que très moyen. C'est toujours ça de pris !
3/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
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