La Petite Sirène (The Little Mermaid - 2023) :
Ariel (Halle Bailey), l'une des filles sirènes du Roi Triton (Javier Bardem) tombe amoureuse du Prince Eric (Jonah Hauer-King) après l'avoir sauvé de la noyade, et fait un pacte avec la sorcière Ursula (Melissa McCarthy) pour pouvoir retrouver Eric sur la terre ferme... mais au prix de sa voix enchanteresse.
Encore un remake live action d'un classique Disney, encore un film inutilement rallongé de passages inventés et de morceaux insipides (voire calamiteux - le rap de Scuttle made in Lin Manuel Miranda, au secours), encore un film passé à la moulinette d'effets numériques inaboutis, et encore un film qui, finalement, est tout à fait à sa place sur Disney +, où il est directement sort—
Ah, mais on me fait signe que non, ce Petite Sirène 2023 est en réalité sorti en salles, où il a amassé un box-office... moyen, visiblement, en tout cas bien loin du carton absolu que Disney souhaitait probablement faire.
En même temps, ce n'est pas surprenant : le film original faisait 83 minutes, était bourré de chansons mémorables, il était chatoyant, direct et spectaculaire ; ici, sous la direction de Rob Marshall (Chicago, Mary Poppins Returns, Pirates des Caraïbes IV) et avec le scénariste de Mary Poppins Returns et de L'école du bien et du mal à l'écriture, ce remake dure 135 minutes, dilue toutes ses chansons incontournables dans un manque d'énergie et une mollesse confondantes, et applique un filtre particulièrement terne à ses scènes sous-marines.
Résultat, même des passages cultes comme Sous l'océan tombent totalement à plat, dépourvus de fantaisie, figés et le postérieur entre deux chaises, celle du photoréalisme numérique inutile et celle de l'animation cartoonesque avec des animaux qui parlent.
Et puis pour ne rien arranger, les effets numériques sous-marins sont assez laids, notamment dans les déplacements des sirènes, et dans les mouvements de leurs cheveux, qui finissent par flouter les contours des personnages et par donner une impression d'inabouti. Idem pour Ursula, au maquillage amateur, à la silhouette numérique trop fluette, et qui n'a jamais l'envergure ou la menace du dessin animé... et certainement pas en mode kaiju, que l'on dirait sortie d'une prévisualisation des studios d'effets spéciaux, tant elle est approximative et plongée dans l'obscurité pour mieux la cacher.
Une adaptation longuette et molle, donc, avec plein de digressions inutiles, une représentativité ethnique balourde et faussement progressiste qui fleure bon les quotas à l'Américaine (alors que Bailey est très bien dans le rôle-titre), et de nouvelles chansons ajoutées particulièrement insipides. C'est raté, donc, même si par moments, ça fait presque illusion. Presque.
2.25/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
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