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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Un film, un jour (ou presque) #385 : Suicide Squad (version cinéma + version longue - 2016)

Publié le 27 Novembre 2016 par Lurdo in Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Fantastique, DC, DCU

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.

Suicide Squad :

Pour contrer l'émergence des métahumains et pallier la mort de Superman, Amanda Waller (Viola Davis), agent du gouvernement, décide de mettre sur pieds un commando de forces spéciales composée des pires criminels connus : Deadshot (Will Smith), Killer Croc (Adewale Akinnuoye-Agbaje), Harley Quinn (Margot Robbie), Captain Boomerang (Jay Courtney), et autres psychopathes aux capacités spéciales font ainsi équipe pour affronter l'une des leurs, l'Enchantresse (Cara Delevingne), alors même qu'en arrière plan plane l'ombre du maléfique Joker (Jared Leto)...

Récapitulons rapidement : Warner/DC Comics est à la traîne derrière Marvel, et tente d'établir son propre univers cinématographique de manière précipitée et baclée, en laissant Zack Snyder superviser le tout. Mais l'approche Snyder est très polarisante, et après un Man Of Steel destructeur, et un Batman v Superman bordélique, sa vision pluvieuse et bourrine de l'univers DC fait sérieusement débat.

Aussi, pour tenter de contrer cette désaffection croissante du grand public et des critiques (les films font de bons scores au box-office, mais n'atteignent jamais les cartons faramineux de la concurrence, et souffrent d'un bouche à oreille négatif), DC a décidé de faire comme Marvel, et de singer l'approche Guardians of The Galaxy : sur papier, un film d'équipe décalé, original, avec des seconds couteaux DC méconnus du grand public, un sens de l'humour, et une bande-son pop-rock légère et amusante.

Du moins, c'est ce que DC a vendu avec la bande-annonce de Suicide Squad. Seul problème : David Ayer, lui, tournait un film de bande façon Les Douze Mercenaires, pluvieux, sombre et bourrin. Et donc DC de paniquer, d'ordonner des reshoots visant à alléger l'ambiance du film, d'axer la promo sur le tournage excentrique et déjanté, et de commander un second montage parallèle au premier, qui ressemblerait plus au film vendu dans la bande-annonce.

Résultat : à l'écran, Suicide Squad est un bordel improbable, un hybride de ces deux directions créatives opposées, constamment tiraillées entre celles-ci, et ce sans jamais que l'une ou l'autre ne parvienne à s'imposer (et à imposer un ton cohérent au film).

Autrement dit, Suicide Squad a constamment le postérieur entre deux chaises, sans jamais convaincre dans une catégorie ou dans l'autre : à la fois terne et forcé (les morceaux musicaux font vraiment datés et insérés de manière automatique par un monteur incapable), plein d'action insipide (des fusillades, et encore des fusillades), mal rythmé, totalement dominé par Will Smith et Margot Robbie (pas forcément surprenant, tant on pouvait très tôt deviner que tout le reste de la squad, au charisme de poulpe mort, ferait de la figuration se limitant même parfois à deux lignes de dialogues ; le Joker, pourtant omniprésent dans la promo, a quant à lui un temps de présence ultra-limité) et aux choix créatifs très discutables (la relation à sens unique Joker/Harley du comic-book et des dessins animés s'est ici changée en relation amoureuse réciproque), avec un antagoniste totalement décevant, oubliable et disproportionné (le film aurait mieux fonctionné avec le Joker comme big bad), et surtout, un "commando de méchants" qui n'ont absolument rien de méchants, et paraissent presque plus sensés, calmes et héroïques que les Batman et Superman de ce même univers...

Et n'oublions pas la réalisation (bourrée de gimmicks et de moments clichés), ou l'interprétation, affreusement inégale : si Robbie et Smith font leur truc de manière assurée, Cara Delevingne en fait trois tonnes, Kinnaman est, au mieux, médiocre, Jared Leto... disons que son Joker gangsta-bling-in-love n'apparaîtra jamais sur ma liste de méchants réussis au cinéma.... et les autres disparaissent sous leur maquillage (pauvre, pauvre Killer Croc).

Bref, on est dans un ratage indubitable (le troisième, créativement parlant, sur trois films de l'univers partagé DC comics : ça commence à faire beaucoup), un film bancal, sans une once de fun, et qui peine à intéresser le spectateur, ou à rester dans sa mémoire.

0.5 pour Harley + 0.5 pour Deadshot (même si Will Smith se contente de faire du Will Smith) + 0.5 pour Waller + 0.5 pour Boomerang (inutile et une vraie caricature ambulante, mais paradoxalement, Jai Courtney fait un bon comic relief dans ce film) = 2 - 0.5 pour le script qui ne raconte rien et tourne à vide une fois sa première moitié écoulée = 1.5/6

 

Initialement publié le 18/08/2016 ; Edit du 26/11/2016 :

Suicide Squad - Version longue :

Un petit quart d'heure supplémentaire pour cette version longue de cette seconde grosse sortie DC Comics de 2016... mais contrairement à Batman vs Superman, où les ajouts apportaient plus de clarté et de limpidité au script (tout en rallongeant le film d'autant, ce qui compensait malheureusement les bons points de ces ajouts), ici, ces minutes supplémentaires ne changent absolument rien au produit fini, déjà trop long pour son propre bien.

Certes, on a droit à un peu plus de Harley et de Deadshot, avec quelques moments pas désagréables, (ainsi qu'à un caméo du réalisateur...) mais dans l'ensemble, ce Suicide Squad est toujours un film profondément raté, au montage redondant et médiocre, à la narration bancale, au script plein de trous, au rythme défaillant, à la distribution globalement très fade, et à la méchante de service risible, à mi-chemin entre la Zuul de Ghostbusters et une publicité de parfum Thierry Mugler (et je ne mentionne même pas la manière pataude dont la production a, en VO, fait jouer l'Enchanteresse en anglais par Cara Delevingne, avant de la redoubler avec une grosse voix synthétique dans une langue fictive, et de sous-titrer le tout à l'écran en anglais ; déjà que son interprétation "ondulante" est plus que discutable...).

La note ne change pas.

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