Moi, Tonya (I, Tonya) :
En 1991, Tonya Harding (Margot Robbie), patineuse américaine issue d'un milieu défavorisé et maltraitée par sa mère (Allison Janney) et son époux (Sebastian Stan), devient la première athlète américaine à placer un triple axel en compétition. Trois ans plus tard, cependant, alors qu'elle tente un comeback après avoir touché le fond, Tonya se trouve embarquée dans un scandale, lorsque l'une de ses compétitrices est agressée, et que le responsable se trouve avoir été payé par l'entourage de Harding...
Un biopic sportif plus décalé que la moyenne, et virant ouvertement à la comédie quasi-parodique par moments, à base de seconds rôles improbables, de narrateurs non fiables, de flashbacks contredisant les personnages, de déclarations face caméra, de quatrième mur brisé, de violence filmée de manière caricaturale (les moments de violence conjugale sont à deux doigts du slapstick), et de carton d'ouverture amusant.
Bref, on n'est clairement pas dans la même catégorie qu'un Battle of the Sexes plus sérieux et engagé, par exemple, et par moments, j'avais presque l'impression de voir une extension de la sitcom My Name Is Earl (pour l'ambiance générale, le milieu, le fait que les personnages soient tous des incapables notoires, et aussi parce que Margot Robbie ressemble ici comme deux gouttes d'eau à Jaime Pressly).
Malheureusement, cette biographie souffre de défauts qui, s'ils sont différents de ceux d'un BotS, n'en sont pas moins visibles : déjà, le côté jukebox du film, une caractéristique que je supporte de moins en moins dans les métrages actuels à tendance nostalgique. Ici, ça n'arrête pas, c'est presque une scène = un tube de l'époque, ce qui devient très rapidement fatigant et soûlant.
Ensuite, le rythme : deux heures, c'est long quand on n'a pas forcément grand chose à raconter. Toute la jeunesse et la carrière de Harding sont bouclées avant même que la première heure ne soit terminée, et la seconde a alors des faux airs de thriller parodique, alors que l'étau de l'enquête se resserre autour de Tonya et compagnie, et que Harding tente de gérer ce qui reste de sa carrière après le scandale.
C'est cette seconde moitié qui marche le moins, et qui tourne finalement assez souvent à vide.
Ajoutez à cela une intégration numérique ratée du visage de Robbie durant les scènes de patinage, et l'on se retrouve avec un biopic tout à fait regardable, mais finalement assez frustrant et inégal. Dommage, car Margot Robbie et Allison Janney sont impeccables.
3.5/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Commenter cet article