Dream House :
Will Atenton (Daniel Craig), un éditeur new-yorkais, vient juste de quitter son travail, une somme conséquente en poche, pour s'installer dans sa nouvelle maison de Nouvelle-Angleterre, en compagnie de sa femme Libby (Rachel Weisz) et de leurs deux fillettes. Rapidement, cependant, des événements étranges se multiplient autour de leur demeure, dont ils apprennent qu'elle a été le lieu d'un triple meurtre par un père de famille, qui a tué les siens. C'est alors que tout bascule pour Will et ses proches...
Le problème avec un titre comme Dream House (avec cette orthographe particulière, à double sens), c'est qu'il abat ses cartes très rapidement... un spectateur attentif peut ainsi avoir une idée, dès le titre, de ce qu'il peut attendre du métrage. Et donc, forcément, quand après 45 minutes d'un métrage étrangement plat et décousu, qui échoue à instaurer la moindre atmosphère de mystère, le script tente le retournement de situation à la Les Autres (mâtiné de Shutter Island), difficile d'éprouver la moindre surprise.
(spoilers)
Oui, depuis 45 minutes, Craig vit bien dans une version imaginaire de sa maison, une "dream house", avec sa femme et ses filles qu'il a supposément tuées, et qu'il est le seul à voir. Ce qui ferait un twist acceptable à un moyen-métrage plus sombre, façon Contes de la Crypte (le tueur psychopathe qui perd la mémoire en tentant de massacrer sa famille, et finit sa vie hanté par leur souvenir), si Dream House ne ratait pas totalement son effet de révélation, avec notamment toute une séquence de vidéos de surveillance qui cachent délibérément le visage du tueur, de manière assez maladroite - ce qui téléphone aussitôt que le tueur est Daniel Craig, au cas où on en douterait encore.
Pire : comme le film continue encore pendant 45 minutes, on devine rapidement que Craig est innocent du crime dont on l'accuse... reste alors à trouver le responsable, et vu que les seuls deux autres personnages masculins louches du film - Koteas et Csokas - sont délibérément tenus à l'écart des personnages principaux pendant le plus gros du métrage, il ne faut pas longtemps pour que les 45 minutes suivant le twist de mi-film s'avèrent cousues de fil blanc.
Ce n'est donc pas sur le plan du script que ce Dream House fonctionne, ni sur celui de la réalisation (fonctionnelle, mais décousue/assez bordélique, avec des plans d'insert manquants, des transitions étranges, un manque de structure flagrant), ou de la musique (le score de John Debney est sympathique... mais semble régulièrement hors-sujet, comme s'il avait été composé pour une version totalement différente du script).
L'ambiance hivernale est loin d'être désagréable, cela dit, et l'interprétation est honorable, même si Daniel Craig et sa musculature découpée de James Bond, dans le rôle d'un ancien patient psychiatrique tout juste sorti de l'asile, et qui passe ses journées à errer dans une maison décrépie, c'est assez limite niveau crédibilité.
Dans l'ensemble, un thriller quasi-fantastique (ou pas) à peine digne d'un DTV malgré son casting, et dont on se demande ce qui s'est passé durant la production pour que le produit fini soit aussi bancal.
2.25/6
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