Pickman's Muse :
En panne totale d'inspiration depuis des mois, Robert Pickman (Barret Walz), un peintre dépressif et suicidaire, semble soudain retrouver sa muse lorsqu'il aperçoit, par la fenêtre de son appartement, une étrange église abandonnée. Bientôt, il commence à entendre des voix, et son style évolue drastiquement, ressemblant de plus en plus à celui de Goodie Hines (Tom Lodewyck), un autre peintre interné après avoir massacré de multiples innocents et peint des toiles horribles, au pouvoir de fascination improbable : inspiré par les mêmes démons indescriptibles, Pickman sombre alors lentement dans la folie...
Long-métrage indépendant fusionnant un peu du Modèle de Pickman et beaucoup de Celui qui hantait les ténèbres de Lovecraft, ce Pickman's Muse s'avère une adaptation réussie, mais qui, malheureusement, ne peut s'empêcher de trahir ses origines indépendantes et amateures.
Ce n'est pas forcément très dommageable (d'autant que le film a l'intelligence de jouer la carte de l'atmosphère, de la suggestion, et du non-montré à l'écran), mais on ne peut s'empêcher de regretter qu'il n'ait pas eu un budget un peu plus important : juste de quoi embaucher des acteurs un peu plus confirmés (l'acteur principal s'en tire très bien, la plupart des autres aussi, mais çà et là, on est confronté à un acteur médiocre, qui contraste trop violemment avec le reste pour passer inaperçu... surtout quand cet acteur tient un rôle secondaire important, comme celui du psychiatre), utiliser des effets pratiques plus convaincants (le sang répandu sur les vêtements et les mains du héros ne ressemble tout simplement pas à du sang, mais simplement à de la peinture diluée), et redonner un petit coup de fouet au ventre mou que connaît le script après la première demi-heure.
Mais dans l'ensemble, c'est plus qu'honorable, c'est une adaptation de Lovecraft qui se prend au sérieux et ne sombre jamais dans l'ironie ou l'humour, bref, c'est tout à fait louable.
4/6
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