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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Articles avec #netflix catégorie

Christmas Yulefest 2019 - 36 - Merry Happy Whatever, saison 1 (2019)

Publié le 18 Décembre 2019 par Lurdo dans Christmas, Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Netflix, Review, Sitcom, Télévision, Noël, Yulefest, Romance

Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

Merry Happy Whatever, saison 1 (2019) :

À l'occasion des fêtes de fin d'année, Emmy Quinn (Bridgit Mendler), cadre à Los Angeles, revient dans sa famille, à Philadelphie, pour lui présenter son compagnon, Matt (Brent Morin), un musicien à la carrière médiocre. Mais la famille Quinn est des plus atypiques : il y a Don (Dennis Quaid), le patriarche officier de police, veuf strict et austère, mais qui a des vues sur une infirmière (Garcelle Beauvais) ; Sean (Hayes MacArthur), le frère d'Emmy, son épouse Joy (Elizabeth Ho) et leurs nombreux enfants ; Kayla (Ashley Tisdale), récemment séparée de son époux, et qui remet en question sa sexualité ; et Patsy (Siobhan Murphy), psycho-rigide mariée à Todd (Adam Rose), dont le judaïsme se marie mal avec le catholicisme des Quinn...

Sitcom de studio en huit épisodes de 25 minutes produite pour Netflix par Tucker Cawley, vétéran du petit écran et du format sitcom, ayant oeuvré sur Tout le Monde aime Raymond, Out of Practice, Parks and Recreation, Men of a Certain Age, Up All Night, The Mindy Project, The Odd Couple, et bien d'autres encore.

Un CV long comme le bras (et assez inégal) pour ce showrunner, qui se traduit ici par une mini-série que l'on aurait aussi bien pu voir sur CBS ou sur l'un des principaux networks américains : c'est en effet tellement générique et inoffensif que cela ne pourra choquer ou braquer personne, avec son casting United Colors of Benetton, ses archétypes, ses problématiques basiques, sa romance éventée avec rebondissements à la Friends, etc.

Le tout dans un enrobage Mon beau-père et moi là aussi très basique, avec un protagoniste (Brent Morin, déjà avec Bridgit Mendler dans la sitcom Undateable) cliché au possible : musicien raté, mal rasé, typiquement "schlubby" (glandeur, négligé, etc), comme disent nos amis Américains, et forcément en couple avec une fille "trop bien pour lui" (Mendler), intelligente, jolie, avec une carrière, etc. Le père de cette dernière est forcément ultra-austère et exigeant, ses sœurs forcément déjantées (notamment une Ashley Tisdale en surjeu total façon Sharpay, au point d'en être parfois insupportable, surtout qu'elle a une sous-intrigue de coming-out qui aurait pu se montrer touchante), et dans l'ensemble, cette réunion festive de famille est forcément compliquée, à défaut d'être un seul instant originale.

Alors pour peu que l'on ne soit pas allergique au genre de la sitcom de studio (et surtout aux rires enregistrés), ça reste regardable et professionnel. Mais soyons francs : autant un show comme La Fête à la Maison - 20 ans après peut justifier son existence sur la base de son potentiel nostalgique, autant ici, la série n'a pas vraiment de capital sympathie suffisant pour emporter l'adhésion : le seul personnage vraiment mémorable et attachant est ainsi Joy (Elizabeth Ho), la belle-sœur sarcastique au timing comique impeccable, qui mériterait une série plus intéressante pour exposer son talent.

En l'état, Merry Happy Whatever est simplement une sitcom familiale générique au possible (qui évoque un peu un succédané du Christmas Special de la série anglaise La Pire Semaine de ma Vie), et si l'on me disait qu'elle a été refusée par les networks avant d'être récupérée par Netflix pour pas cher, je ne serais pas surpris : c'est globalement insipide, ça sous-développe ses personnages et ses sous-intrigues, et ce n'est pas à la hauteur de sa distribution. Un bon gros bof, donc, qui plaira cependant peut-être aux amateurs des sitcoms façon CBS plus indulgents que moi envers les clichés et les grosses ficelles de ce type de programme.

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films de Noël passés en revue sur ce blog dans le cadre de la Christmas Yulefest en cliquant directement sur ce lien (classement alphabétique), ou celui-ci (classement saisonnier)...

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Christmas Yulefest 2019 - 27 - L'Alchimie de Noël (2019)

Publié le 13 Décembre 2019 par Lurdo dans Christmas, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Netflix, Noël, Review, Romance, Télévision, Yulefest, Jeunesse

)Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

L'Alchimie de Noël (The Knight Before Christmas - 2019) :

À l'approche de Noël, Brooke (Vanessa Hudgens) rêve de rencontrer l'âme sœur, sans trop y croire ; mais lorsque sa voiture heurte Cole (Josh Whitehouse), un chevalier médiéval transporté par delà les époques pour accomplir avant Noël une quête dont il ne sait rien, elle tombe sous le charme, et décide de l'aider...

J'ai un peu eu la même réaction devant ce Knight Before Christmas que devant La Princesse de Chicago de l'année dernière : malgré l'enthousiasme indulgent de la plupart des critiques, je suis incapable de faire autre chose que de hausser les épaules, et d'émettre un énorme bof devant un tel métrage dérivatif, approximatif et insipide.

On se retrouve ici devant une sorte de mélange générique de Kate et Léopold mâtiné de Outlander, sans la rigueur historique ou le charisme du voyageur temporel de ces deux œuvres : ici, Cole est affreusement transparent, enchaîne tous les clichés du voyageur temporel qui découvre une nouvelle époque, et cela confère à sa romance avec Vanessa Hudgens un côté mécanique, sans grande alchimie (ce qui est assez paradoxal, vu le titre du film).

Ajoutez à cela une écriture vraiment plate et forcée, entre les échanges de Brooke avec son élève, les scènes sirupeuses des proches de Brooke (une Emmanuelle Chriqui qui cachetonne dans le rôle ingrat de la sœur de l'héroïne) et de la famille défavorisée de la ville, tous les poncifs du Moyen-Âge vu par les Américains, la fin abrupte, les sous-intrigues abandonnées en cours de route (l'ex, la voisine), etc, et l'on se retrouve avec un film qui, étrangement, donne l'impression d'avoir été conçu pour un public adolescent, avec ce que ça implique de rigueur moindre à de nombreux niveaux.

Vraiment pas convaincu, donc. Et le manque d'énergie du tout semble s'être transmis à Hudgens, qui paraît nettement plus effacée et en retrait que dans La Princesse de Chicago.

2.25/6

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Christmas Yulefest 2019 - 12 - Flocons d'amour (2019)

Publié le 6 Décembre 2019 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Jeunesse, Netflix, Noël, Review, Romance, Yulefest

Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

Flocons d'amour (Let It Snow - 2019) :

La veille de Noël, dans l'Illinois, une neige épaisse amène Dj Keon (Jacob Batalon) à organiser une fête dans le diner où il travaille. Autour de lui se rassemblent ainsi de nombreux autres jeunes aux relations complexes : Dorrie (Liv Hewson), serveuse éprise d'une cheerleader (Anna Akana) n'assumant pas son homosexualité ; Julie (Isabela Moner), à la mère malade, et qui croise le chemin de Stewart (Shameik Moore), une pop-star solitaire ; Tobin (Mitchell Hope), névrosé, qui aime désespérément sa meilleure amie Angie (Kiernan Shipka) ; Addie (Odeya Rush), possessive et jalouse de son petit-ami...

Comédie romantique chorale Netflix façon Love Actually ou les Valentine's Day/Happy New Year de Garry Marshall, adaptée d'un livre de l'auteur de Nos Étoiles Contraires, et qui décide de réunir tout un ensemble de jeunes acteurs et actrices populaires auprès des jeunes générations, pour tenter de reproduire une formule déjà un peu bancale.

Sans surprise, le résultat est un peu décousu, avec de multiples sous-intrigues à l'intérêt assez variable (que ce soit à cause de leur sujet même, ou de leurs interprètes - j'ai énormément de mal à apprécier Kiernan Shipka, et sa sous-intrigue m'a vraiment laissé de marbre), et une écriture pas forcément à la hauteur de ses ambitions (notamment au niveau de la caractérisation parfois sommaire des personnages).

Le métrage, ni particulièrement bon, ni particulièrement mauvais, donne ainsi l'impression d'avoir subi des coupes assez importantes pour tenir dans les 90 minutes (en réalité, on est plus près de 75 minutes + le générique de fin) imposées par Netflix : il y a ainsi bon nombre de transitions, de discussions à cœur ouvert et de réactions qui semblent un peu forcées ou précipitées, et l'évolution des relations finit par ne pas sembler très naturelle et spontanée.

Ce qui ne veut pas dire pour autant que le tout soit raté : la distribution est très sympathique (dans l'ensemble ; dans le détail, outre Shipka, Odeya Rush ne m'a pas fait grande impression), ça reste suffisamment court pour être rythmé et dynamique (à contrario des roms-coms de Marshall et compagnie, qui dépassent les deux heures), et la neige abondante et naturelle du Canada rend le tout assez agréable à regarder.

Reste que ça ne casse pas trois pattes à un canard cul-de-jatte, et que dans l'ensemble, c'est assez anecdotique.

3/6 (mention spéciale au personnage très John Hughes de Joan Cusack)

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Christmas Yulefest 2019 - 06 - Un Noël 5 Étoiles (2018)

Publié le 3 Décembre 2019 par Lurdo dans Christmas, Comédie, Cinéma, Critiques éclair, Netflix, Review, Romance, Yulefest, Italie, Politique, Noël

Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

Un Noël 5 Étoiles (Natale A 5 Stelle - 2018) :

Franco Rispoli (Massimo Ghini), Président du Conseil italien, décide de profiter d'un voyage diplomatique à Budapest, à l'occasion des fêtes de Noël, pour passer quelques nuits avec sa maîtresse, la Sénatrice Giulia Rossi (Martina Stella), de l'opposition. Pour cela, il compte sur la discrétion de Walter Bianchini (Ricky Memphis), son secrétaire personnel dévoué... mais lorsqu'un paparazzi est retrouvé mort à la fenêtre de la chambre des deux amants, la situation se complique rapidement.

Adaptation italienne de la pièce de théâtre Out of Order de l'Anglais Ray Cooney (pièce plus connue chez nous pour sa version théâtrale, Panique au Plazza, avec Clavier), ce Noël 5 étoiles est naturellement une grosse farce de boulevard, un vaudeville où les portes claquent et où les "Ciel, mon mari !" se succèdent.

Pas forcément désagréable à regarder, d'autant que les acteurs sont efficaces, et que les références au paysage politique contemporain (de Macron à Trump en passant par la politique italienne) sont nombreuses et amusantes... mais dans l'absolu, ce Natale A 5 Stelle reste très anecdotique.

Probablement parce qu'il est toujours difficile d'adapter une telle pièce en parvenant à en conserver l'énergie, et sans que visuellement, à l'écran, cela ressemble un peu à du théâtre filmé : ici, c'est parfois le cas, la réalisation manquant de la folie ou du dynamisme nécessaires pour empêcher le spectateur de remarquer la pauvreté et l'artificialité relative des décors (pas aidés par des bruitages ponctuellement fauchés), et le rythme global du métrage connaissant des hauts et des bas regrettables.

C'est donc assez générique dans le genre, malgré la bonne volonté de tout le monde, et la conclusion même du film tombe gentiment à plat, mais difficile de se montrer méchant avec un tel métrage, surtout lorsqu'il suscite à ce point des réactions indignées outre-atlantique, chez ces critiques pour qui l'approche italienne de l'infidélité, du mariage, de la séduction, du sexy, etc, est inconcevable en cette ère post-#MeToo.

Rien que ça, ça donne envie d'être indulgent avec le métrage.

3/6

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Un film, un jour (ou presque) #1092 : Icarus (2017)

Publié le 27 Novembre 2019 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Documentaire, Review, Sport, Thriller, Netflix

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Icarus (2017) :

Cycliste accompli, Bryan Fogel décide, en 2015, de mieux comprendre les systèmes anti-dopage mis en place dans cette discipline, et d'en faire le sujet d'un documentaire. Il choisit donc de participer à la Haute Route, puis, après dopage, de retenter sa chance l'année suivante, pour mesurer ses progrès, et tenter de passer entre les mailles du filet anti-dopage.

Pour cela, il se tourne vers Grigory Rodchenkov, responsable d'un laboratoire anti-dopage russe, et ce dernier élabore avec lui un programme de dopage digne des professionnels. Mais soudain, un scandale international éclate, remettant en cause la participation de la Russie aux Jeux Olympiques... un scandale centré sur Rodchenkov, et dans lequel Fogel est emporté bien malgré lui.

Un documentaire oscarisé d'une durée de deux heures, assez fascinant, et qui, après une première partie très Supersize Me, dans laquelle le réalisateur décide de s'essayer au dopage sportif, prend un virage radical en direction du thriller géopolitique, avec menaces de mort, exfiltration, mensonges, trahisons, etc.

Tout ça centré sur un Grigory Rodchenkov nonchalant et assez attachant, qui devient vite la vedette de ce métrage dont on sent clairement qu'il a été repensé à mi-parcours, lorsque les événements ont totalement changé sa portée et sa direction.

Plutôt que d'être un simple documentaire sur le dopage, Icarus devient ainsi un documentaire-thriller sur la corruption, sur les mensonges d'état, sur la propagande russe, sur l'impuissance des institutions sportives, etc.

Assez captivant, même si un peu brouillon, çà et là, dans la manière dont toutes les informations sont présentées au spectateur.

4.5/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Un film, un jour (ou presque) #1089 : La Petite Sirène (2018)

Publié le 22 Novembre 2019 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Fantastique, Drame, Jeunesse, Review, Netflix

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

La Petite Sirène (The Little Mermaid - 2018) :

Dans le Sud des USA, Cam (William Moseley), un journaliste à la recherche d'un remède à la maladie de sa nièce Elle (Loreto Peralta), enquête sur la guérison miracle promise par le Dr. Locke (Armando Gutierrez), un forain vendant une eau magique produite par la baignade d'une prétendue sirène (Poppy Drayton) qui est sa prisonnière...

Une relecture du conte d'Andersen, produite et interprétée par Armando Gutierrez, déjà à l'origine de Walt Before Disney, et qui semble avoir trouvé un bon filon : à l'instar d'Asylum, qui produit des mockbusters fauchés, de Brain Power Studio, qui produit des films de Noël et des romances fauchées, et d'Arrowstorm, qui fait de la fantasy fauchée, Gutierrez semble avoir décidé de s'installer sur le créneau des contes de fées "réinventés" (= fauchés), avec une ou deux têtes d'affiche connues, et beaucoup de fonds verts (Gutierrez a d'ailleurs entamé la production d'Anastasia, avec Brandon Routh).

Ici, on a donc un caméo de Shirley MacLaine, et les rôles principaux sont tenus par ce cher William Moseley de Narnia, et Poppy Drayton (de Shannara) - le reste de la distribution est composé de noms nettement moins connus (à part Shanna Collins et Gina Gershon, qui ne fait que passer)... avec en prime, le producteur dans le rôle du grand méchant.

Et c'est là que ça commence à coincer, puisque Gutierrez est mauvais comme un cochon (à croire que le rôle était destiné à quelqu'un d'autre, initialement, et qu'il l'a pris au dernier moment pour dépanner).

Les autres acteurs (le couple principal en tête), font de heureusement de leur mieux pour compenser, et leur conviction est d'ailleurs louable : dans un film débordant d'effets spéciaux ratés et de décors fauchés (les fonds verts, les incrustations, les passages sous-marins dont on entraperçoit les bords du bassin où les scènes ont été tournées, tous les intérieurs qui font toc...), de rebondissements décousus (la gitane du cirque qui se retrouve à posséder plus de pouvoirs magiques que Gandalf), de visuels ambitieux mais jamais convaincants (le film a des airs de DTV filmé en vidéo, avec une photographie peu probante), une grosse partie du casting fait tout son possible pour incarner les personnages, et cela fonctionne presque.

Malheureusement, dans l'ensemble, malgré ces efforts, un générique de début animé pas désagréable, une chanson de Poppy Drayton assez jolie (mais qui arrive comme un cheveu sur la soupe) et quelques moments intéressants, ce métrage à destination des plus jeunes n'intéressera pas grand monde, et rappellera aux adultes pléthore de films pour enfants direct-to-video au budget microscopique et à la qualité approximative, comme on pouvait en trouver dans les vidéo-clubs, il y a bien longtemps.

2/6

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2019 - Amandine Malabul, Sorcière Maladroite - Saison 3 (2019)

Publié le 2 Novembre 2019 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Drame, Halloween, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Netflix, Oktorrorfest, Review, Télévision, CBBC

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Amandine Malabul, Sorcière Maladroite - Saison 3 (The Worst Witch, Season 3 - 2019) :

Désormais reconnue comme une sorcière à part entière, Mildred (Bella Ramsey) décide de faire à sa mère mortelle (Nicola Stephenson) un cadeau inattendu, en utilisant une étoile à souhaits pour lui offrir des pouvoirs magiques. Mais ce faisant, elle ignore qu'elle s'engage sur une pente glissante qui va ouvrir une porte dangereuse sur le passé de l'Académie Cackle, et de Miss Hardbroom (Raquel Cassidy)...

Troisième saison de cette adaptation made in BBC et Netflix des romans de Jill Murphy, après une première année assez peu mémorable, et une seconde année qui partait des idées du roman pour partir dans quelque chose de bien plus large sur les origines réelles de Mildred et de sa mère, tout en déléguant une grosse partie des sous-intrigues de la saison à des élèves de la classe inférieure.

Sans surprise, cette troisième saison se coule dans le moule des épisodes qui l'ont directement précédée, en adaptant très superficiellement les idées du roman Amandine Malabul, la Sorcière et sa bonne étoile pour déboucher sur quelque chose de radicalement différent : dans une optique d'intégration et de rupture avec les traditions (un grand thème de cette saison), la mère de Mildred finit par intégrer l'Académie Cackle en tant qu'enseignante en arts plastiques.

De quoi provoquer bien des conflits, notamment vis à vis des sorcières n'acceptant pas une mortelle parmi elles ; et lorsque Maman Hubble récupère des pouvoirs suite à un vœu d'une Mildred cette année toujours plus rebelle et impulsive, c'est le désastre, puisque la mortelle est incapable de maîtriser ses pouvoirs, et se laisse consumer par ceux-ci.

De quoi amener Hardbroom à expliquer à Mildred qu'elle a connu une situation similaire avec Indigo Moon (Kelsey Calladine-Smith), son amie d'enfance désormais changée en pierre, une situation qui a fait de Hardbroom celle qu'elle est aujourd'hui.

Aux deux-tiers de la saison, une rupture s'opère ainsi : privée de ses pouvoirs, la mère de Mildred quitte l'Académie, et le récit se centre, de manière épisodique, sur Indigo, ramenée à la vie, et qui, désormais sans nulle part où aller, devient une épine dans le pied de Hardbroom.

L'amitié naissante de Mildred et Indigo passe alors sur le devant de la scène, quitte à négliger les autres personnages, ou à leur conférer une caractérisation assez simpliste (je pense notamment à Ethel, qui est plus que jamais une caricature ambulante, gratuitement méchante, manipulatrice et égoïste, et à l'origine de tous les problèmes de l'Académie).

Et pourtant, malgré cela, difficile de se défaire d'une impression bien précise, pendant cette saison : comme l'année dernière, on sent que les scénaristes préparent largement le terrain pour une éventuelle suite de série sans Bella Ramsay, et les nouvelles générations d'élèves prennent ainsi une place toujours plus importante. La saison introduit notamment la cuisinière de l'Académie, et sa fille, Mabel, une jeune femme de petite taille au caractère abrasif, qui devient membre du groupe formé par Sybil, Clarice et Beatrice.

Mais ces quelques nouveaux personnages n'apportent pas grand chose au programme, si ce n'est qu'ils permettent aux scénaristes de partir sur des tangentes servant de remplissage et qui, malheureusement, ont un peu tendance à embrouiller le tout.

C'est décidément une plaie des séries pour enfants : une écriture fréquemment approximative, et une vraie tendance à emprunter tous les raccourcis possibles pour parvenir à la fin narrative et émotionnelle voulue. Comme avec la seconde saison de Creeped Out, on sent que les scénaristes de cette troisième année de The Worst Witch avaient des idées, des thèmes à traiter, mais que dans la pratique, il manque un petit quelque chose (une certaine rigueur ?) pour que cela fonctionne totalement.

Après... j'avoue que toutes les jeunes actrices de la série ont bien progressé, semblent à l'aise, et donnent l'impression de s'amuser dans ces rôles improbables ; à l'identique, les effets spéciaux sont désormais honorables pour un tel programme au budget minuscule.

Difficile de se montrer vraiment critique, par conséquent : avec son message d'ouverture du savoir et de l'éducation à toutes les classes sociales, la troisième saison de The Worst Witch reste agréable, et satisfera probablement le public visé. C'est toujours ça de pris.

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2019 - Les Chroniques de la Peur, saison 2 (2019)

Publié le 27 Octobre 2019 par Lurdo dans Anthologie, Canada, Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Les bilans de Lurdo, Jeunesse, Netflix, Oktorrorfest, Review, Science-Fiction, Thriller, Télévision, UK

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Les Chroniques de la Peur, saison 2 (Creeped Out, season 2 - 2019) :

Seconde saison de cette anthologie fantastique/horreur anglo-canadienne diffusée sur Netflix, une anthologie à nouveau au format 10x25 min, et qui lorgne toujours autant sur les Fais-moi Peur et autres Chair de Poule d'antan, mâtinés de Black Mirror pour le rapport aux nouvelles technologies.

La première saison, chroniquée ici, n'était pas vraiment originale, pas vraiment inspirée, et souffrait d'une interprétation inégale... mais pour autant, elle restait sympathique à regarder malgré ses nombreux défauts d'écriture, principalement grâce à son atmosphère très particulière. En sera-t'il de même pour cette nouvelle cuvée ?

# One More Minute : Passionné de jeux vidéo, Jack (Tomaso Sanelli) s'aperçoit qu'à chaque partie en compagnie de Paladin, un ami en ligne, il perd toute notion du temps, et se réveille des heures, des jours, des mois, voire des années plus tard...

Une sorte de grosse métaphore pataude de l'évasion par les jeux vidéo, à grand renfort de dédoublement de personnalité (ou plutôt du petit diablotin sur son épaule, qui pousse à céder à ses mauvais penchants). Bien interprété, mais trop long pour son propre bien, et tourne un peu en rond.

# The Takedown : Seule fille d'une équipe de lutte d'une école d'Alaska, Alexa (Imogen Tear) reçoit un texto lui offrant d'exaucer le souhait de son choix, à la condition que quelque chose d'autre lui soit retiré. Elle demande alors la force physique de vaincre ses adversaires, et commence rapidement à y prendre goût...

À nouveau, un récit un peu faiblard pour tenir 25 minutes, pas aidé par une interprétation en dents de scie, et par des affrontements de lutte tout sauf crédibles. Avec sa structure en chapitres, sa réalisation à la caméra portée et tremblotante, et son final assez grotesque, à la chute assez plate, c'est là un épisode bien bancal, qui ne convainc pas franchement.

# Help : Crispin et Molly (Jakob Davies et Quincy Kirkwood) passent le week-end seuls chez eux, mais l'assistante connectée qui contrôle toute la maison se rebelle soudain, à la recherche d'un hôte humain pour s'y transférer avant qu'une mise à jour n'efface sa personnalité...

On retombe dans le Black Mirror pour enfants, avec les dangers du tout connecté... sauf que, problème, les deux enfants ciblés par la Alexa du pauvre sont assez antipathiques, l'écriture est grossière et maladroite (c'est un point commun de tous ces épisodes : les réactions sont précipitées, peu naturelles, et l'écriture souvent décousue), et dans l'ensemble, l'interprétation est faiblarde (notamment chez la fillette).

# The Many Place : les trois enfants (Hannah Saxby, Alex Warburton, Minti Gorne) d'une famille de touristes anglais arrivent dans un hôtel en Australie, où un ascenseur en panne les dépose à un étage étrange, carrefour entre les réalités et prison d'une créature sanguinaire...

Sur le papier, un concept amusant et ludique, avec beaucoup de potentiel. À l'écran, un script très mal structuré, des dialogues jamais vraiment naturels ou bien rythmés, des personnages aux réactions agaçantes, et une interprétation inégale font que l'épisode tombe à plat, n'exploitant jamais pleinement ses idées, au profit d'un rebondissement final assez moyen.

# Only Child : Fille unique impertinente et intelligente, Mia (Shechinah Mpumlwana) accepte plus ou moins bien l'arrivée de son nouveau petit-frère... jusqu'à ce qu'elle s'aperçoive que le bébé possède des pouvoirs étranges, et semble bien décidé à l'éliminer.

Un épisode assez classique en soi, mais assez amusant et bien interprété, en plus d'avoir des effets convaincants. Après, il reste toujours quelques raccourcis habituels à la série, quelques réactions improbables, et la toute fin manque de punch, mais c'était sympathique.

# No Filter : Marcy (Shanice Archer) et Keira (Imogen Faires) sont deux sœurs bien différentes : la première est responsable, et passionnée de programmation informatique ; tandis que la deuxième préfère passer tout son temps à se prendre en photo. Jusqu'au jour où Keira installe une app de retouche photo révolutionnaire, sans en lire les conditions d'utilisation...

Un épisode plutôt pertinent et d'actualité, d'ailleurs assez bien interprété, et avec un moment ou deux assez glauques au niveau des visuels. À nouveau, on pourra reprocher les quelques facilités narratives, et le maquillage fauché de Richard Brake, vers la fin, mais dans l'ensemble, c'était honorable.

# Splinta Claws : Deux enfants (Alex Eastwood, Taighen O'Callaghan) passent une nuit dans un grand magasin à l'approche de Noël, et sont pris en chasse par un Père Noël animatronique bien décidé à punir les enfants... sages.

Pas désagréable, ce changement d'ambiance, et ce petit côté FNAF une fois que Santa perd son masque... mais le tout traine beaucoup trop en longueur pour vraiment fonctionner. Heureusement, la chute finale, joyeusement noire, rattrape un peu le tout.

# Itchy : Gabe (Oliver Finnegan), jeune élève anxieux d'une académie militaire située sur une île anglaise, s'aperçoit soudain qu'il parvient à entendre les poux qui envahissent peu à peu les dortoirs de l'établissement, et que ces poux ont pour projet de conquérir le monde...

Alors là, malgré tous les efforts du jeune protagoniste (une sorte de mini-Alfie Allen), c'est un grand n'importe quoi grotesque et assez peu inspiré, entre ces hordes de poux au nombre infini, au déplacement immédiat, et à la reproduction instantanée, tous détectables avec une tablette et un capteur infra-rouge, ces personnages qui acceptent sans broncher les élucubrations du héros, cette contamination éclair qui rend tout le monde fou par ses démangeaisons, et cette conclusion (biologiquement non-sensique) à base de chat plein de poux. Un joli ratage.

# Tilly Bone : Cass (Lola Mae Loughran), vloggeuse se filmant constamment, organise avec ses amis une soirée chez elle poir visionner l'intégrale de leur saga préférée. Mais Junebug (Alice Franziska Woodhouse), nouvelle arrivante au lycée, leur propose un Tilly Bone, instrument magique qui donne corps aux pensées, et qui va faire tourner la soirée au cauchemar...

Un épisode au postulat intéressant, puisque jouant la carte du found footage diffusé à l'envers, révélant progressivement comment la soirée a tourné au cauchemar.

Le problème, en fait, c'est qu'encore une fois, l'écriture est très approximative, et plus l'épisode avance, plus le scénario s'embrouille, entre le Tilly Bone, la blague qui tourne mal, la critique des vloggeurs, les nombreuses références à peine dissimulées à Star Wars et George Lucas qui s'en prennent plein la tête, et les motivations peu claires de Junebug.

Résultat, ça tombe à plat sur la fin, en voulant trop compliquer les choses.

# The Unfortunate Five : cinq lycéens (Olivia Presti, Claire Qute, Yathath Bath, Danre Zee, Brielle Robillard) sont collés un week-end dans leur établissement, et sont  confiés à Faye (Morgan Kohan), une conseillère psychologique et spirituelle qui semble tout faire pour attiser les tensions et échauffer leurs esprits...

Une revisite du Breakfast Club avec des personnages très clichés, mais ça fonctionne néanmoins à peu près, notamment parce que la "succube" se donne à fond à son rôle (et que le vice-proviseur interprété par Tony Nappo est plutôt amusant).

Il y a toujours des raccourcis un peu brutaux dans le récit, toujours l'impression qu'il manque des morceaux çà ou là, et la fin assez cynique rappelle celle de Splinta Claws, mais dans l'ensemble, c'est loin d'être le pire épisode de la saison.

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Bilan :

Je ne sais pas si mon indulgence vis à vis de la saison 1 s'est, depuis, estompée, mais cette saison 2 de Creeped Out m'a paru nettement plus laborieuse et approximative. 

Avec pour problème principal, comme je l'ai fréquemment répété au cours de ces 10 épisodes, l'impression persistante que des pages entières de script ont été jetées à la poubelle avant le tournage, pour faire tenir ces épisodes dans le format 25 minutes imposé par le cahier des charges.

Résultat, c'est tout un tissu connectif qui est absent, et les personnages, leurs réactions, les rebondissements, leurs décisions semblent fréquemment illogiques et bâclées, comme le produit du premier jet d'un script assez inabouti.

Alors certes, ce n'est clairement pas le genre de chose qui posera problème au public principalement visé par la série (les enfants et jeunes adolescents), mais pour un adulte, c'est assez flagrant.

C'est d'autant plus dommage que jamais les scripts ne parviennent à égaler l'atmosphère mystérieuse et étrange qui entoure systématiquement les introductions et conclusions mettant en scène le Curieux.

À croire que l'inspiration des scénaristes (principalement les deux showrunners) s'est en grande partie tarie après la création de la série...

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2019 - Stranger Things 3 (2019)

Publié le 20 Octobre 2019 par Lurdo dans Aventure, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Netflix, Oktorrorfest, Review, Science-Fiction, Thriller, Télévision

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Stranger Things, saison 3 (2019) :

Alors que Hawkins s’apprête à célébrer la Fête nationale, une créature maléfique rôde dans les ténèbres, contaminant et remplaçant un à un les habitants de la ville : le Mind Flayer est bien décidé à se venger de Elle (Millie Bobbie Brown) et, profitant d'une brèche entre les mondes ouverte par les Russes, il commence à reconstruire son armée...

Une très bonne surprise que cette saison 3 de Stranger Things, après une saison 1 sympathique (sans plus), et une saison 2 décevante et éparpillée, qui ne semblait pas vraiment savoir sur quel pied danser.

Ici, le ton est rapidement donné : cette saison 3 est placée sous le signe du spectaculaire et du décomplexé, et cela se retrouve à tous les niveaux. Pour ces 8 nouveaux épisodes, les Duffer ont décidé de ne plus prendre de pincettes, et d'assumer pleinement un ton plus léger et humoristique, immédiatement perceptible dans les relations entre les personnages.

Si la série met en effet l'accent sur les relations sentimentales entre les différents couples de protagonistes (quitte à paraître ponctuellement assez pataude et redondante dans son écriture de ces relations), l'ajout de personnages récurrents dans chaque sous-groupe formé cette année permet d'ajouter du piment et de l'humour dans les dialogues, et de changer un peu la dynamique du tout.

On peut ainsi citer Erica (Priah Ferguson), la petite sœur de Lucas (Caleb McLaughlin), au répondant amusant ; Robin (Maya Hawke), la nouvelle collègue de Steve (Joe Keery) ; ou encore Alexei (Alec Utgoff) et Murray (Brett Gelman), qui finissent par rejoindre le duo de Hopper (David Harbour) et Joyce (Winona Ryder) pour des mésaventures assez improbables.

Alors certes, ce ton plus décomplexé s'accompagne ponctuellement de moments vraiment too much, comme avec le duo Hopper/Joyce, justement : déjà que Winona Ryder ne fait pas vraiment dans la subtilité, avec ce personnage, mais là, avec un David Harbour qui se met à son niveau de surjeu, on se retrouve avec des échanges gueulards qui se veulent amusants et semi-romantiques, mais sont rapidement épuisants. Dommage, parce que le personnage de Hopper acquiert, dans cette saison, un côté Magnum un peu rondouillard pas désagréable du tout, et a droit à des scènes d'action sympathiques contre un Terminator russe (Andrey Ivchenko) très convaincant.

Le point fort de la saison, cependant, c'est bien l'absence de véritable sous-intrigue ratée ou inutile : tout le monde mène une petite enquête de son côté, les choses avancent bien, et ces sous-intrigues se rejoignent toutes vers la fin de saison, pour avoir chacune leur utilité.

On pourra toujours reprocher au show d'être parfois assez prévisible, mais ce n'est pas nouveau : les Duffer ont l'habitude de souligner un peu trop leurs effets (en voyant la fin de la saison, le baroud d'honneur offert à Hopper ne surprend pas ; idem pour la résolution de la sous-intrigue de la copine de Dustin : prévisible au possible, même si le moment Neverending Story m'a bien amusé), et d'abuser un peu de l'illustration musicale 80s (comme d'habitude, les premiers épisodes de la saison ressemblent trop à un jukebox pour être vraiment maîtrisés) ; qui plus est, à trop jouer avec les clichés narratifs des années 80, on finit parfois par y succomber (tout ce qui concerne la base russe et les soldats incapables qui y travaillent demande une grosse suspension d'incrédulité, notamment au niveau logistique ; le dernier épisode traîne en longueur, avec plein de moments surlignés et téléphonés).

Mais dans l'ensemble, come je le disais en ouverture, cette saison 3 s'est avérée une très bonne surprise, et m'a réconcilié avec la série. Plus décontractée, avec une créature vraiment réussie, et un bon dosage de l'humour, de l'action, et du suspense, Stranger Things 3 fonctionne bien (et puis le fait de faire du Mall américain la source de tout ce qui ne va pas à Hawkins, ça s'inscrit clairement dans la tradition de Zombie), et son format de 8 épisodes permet au show de ne pas s'éterniser et de ne pas subir le coup de mou habituel des productions Netflix.

Cela dit, le programme semble avoir conçu cette troisième année comme une année de potentielle conclusion de ses arcs principaux. Difficile d'imaginer une saison 4 utilisant, à nouveau, le Mind Flayer et ses sbires comme antagonistes principaux... d'où l'utilisation des Russes, je suppose, qui peuvent devenir des Big Bads par proxy.

Pour une fois, cependant, je suis curieux de voir ce que nous réserve la série l'année prochaine, et de découvrir si oui ou non, elle saura rebondir dans une nouvelle direction intéressante.

Wait & see...

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Halloween Oktorrorfest 2019 - 08 - Bird Box (2018)

Publié le 3 Octobre 2019 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Halloween, Horreur, Netflix, Oktorrorfest, Review, Thriller

Chez les Téléphages Anonymes, d'octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...

Bird Box :

Alors que des créatures indicibles envahissent la planète, rendant fous tous ceux qui les voient, Mallory (Sandra Bullock), enceinte, trouve refuge dans une maison en compagnie de tout un groupe d'inconnus (Trevante Rhodes, Jacki Weaver, John Malkovich, Rosa Salazar...). Mais rapidement, la menace environnante et les personnes contaminées par la folie des créatures amènent le petit groupe à se déchirer...

Film d'horreur événement de la fin d'année 2018 de Netflix, ce Bird Box est adapté d'un roman de genre, et semble, au premier abord, surfer sur la vague Sans un Bruit, remplaçant ici des créatures imposant de ne pas faire le moindre bruit, par des créatures imposant de détourner constamment le regard, sous peine de devenir fou.

Un postulat pas désagréable, aux évocations lovecraftiennes, et qui est ici détaillé au fil de deux longues heures - un format Netflix qui fait plus de mal que de bien au film, et l'empêche d'être particulièrement efficace.

D'autant que, niveau écriture, le tout ne vole pas très haut : outre une structure en flashbacks, qui affaiblit considérablement toute tension, et empêche de vraiment s'immerger dans le monde dépeint (ça aurait probablement nettement mieux fonctionné au format mini-série), les personnages sont assez clichés, sous-développés et basiques, et le script n'a de cesse d'évoquer d'autres œuvres similaires (Brume de King, Zombie, L'Antre de la Folie, Phénomènes...)

Résultat : le tout tombe relativement à plat, pas aidé par une Sandra Bullock un peu trop botoxée, mais surtout par son personnage, trop souvent antipathique et distant. Cela dit, Bullock se démène malgré tout dans son rôle, donc ça compense un peu.

Dans l'ensemble, c'est tout de même dommage, car le concept de l'horreur indicible aurait pu être intéressant à traiter ainsi... mais en l'état, non seulement le film a facilement 25 minutes de trop, mais en plus, il n'apporte rien de vraiment intéressant au genre, et échoue à créer une véritable tension.

Énorme bof, en somme.

2.25/6 + 0.25 pour la petite fille, qui est adorable = 2.5/6

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Les bilans de Lurdo : Wu Assassins, saison 1 (2019)

Publié le 22 Septembre 2019 par Lurdo dans Action, Critiques éclair, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Netflix, Review, Télévision, USA

Une série Netflix en 10 épisodes de 40-45 minutes environ, et qui ressemble honnêtement à ce genre de séries canadiennes à la Lost Girl, pas forcément très maîtrisées, ou avec un budget conséquent, et qui finissent invariablement sur SyFy ou sur la CW.

Wu Assassins, saison 1 (2019) :

Kai Jin (Iko Uwais), cuisinier dans un food truck de San Francisco, découvre un beau jour qu'il est le Wu Assassin, destiné à canaliser l'énergie et les techniques d'un millier de moines (Marc Dacascos) afin d'affronter les représentants des forces du Mal élémentaires dans un combat sans merci, pour assurer sa survie et celle de ses proches. Plus facile à dire qu'à faire, surtout lorsque, comme Kai, on est issu d'une famille importante des Triades, que la police (Katheryn Winnick) tente d'infiltrer celles-ci, et que le père adoptif de Kai, Uncle Six (Byron Mann), dirige le crime organisé de la ville et possède des pouvoirs surnaturels...

Un programme mettant en scène une distribution à dominante asiatique et une mythologie à l'identique, pour un résultat qui lorgne donc, comme je le disais plus haut, sur ces séries canadiennes que l'on retrouve souvent sur la chaîne SyFy ou CW.

Cela dit, Wu Assassins ressemble aussi beaucoup à ce qui pourrait se produire lorsqu'un distributeur comme Netflix est confronté à un problème de politiquement correct autour de l'un de ses programmes (en l'occurrence, Iron Fist, accusé dès sa mise en chantier de ne pas mettre en valeur un héros asiatique, blablabla), et décide de mettre précipitamment en production, pour pas cher, un succédané de cette série, avec protagonistes asiatiques, et tout et tout. Ici, on a ainsi vraiment l'impression de regarder parfois un sous-Iron Fist, entre le héros aux pouvoirs mystiques, ses deux amis d'enfance (un frère aux problèmes d'addiction et une sœur businesswoman, qui, par ailleurs, participe à des combats en cage sur son temps libre, et finit par hériter de pouvoirs - soit un beau mélange entre les deux personnages féminins principaux d'Iron Fist), sa figure paternelle corrompue et dotée de pouvoirs, etc, etc, etc

Mais cela importe finalement peu, puisque dans un cas comme dans l'autre, le résultat est... très médiocre (en étant gentil). Je suppose que c'est ce qui arrive lorsque des producteurs et scénaristes caucasiens s'attaquent à la mythologie asiatique : c'est approximatif au possible.

Et cette approximation se retrouve à tous les niveaux de la production. L'interprétation est approximative (très inégale en fonction des acteurs, et de la lourdeur de leurs répliques), l'écriture est affreusement approximative (le script multiplie les flashbacks, est complètement déstructuré, oublie en cours de route les règles de son univers, semble changer de direction à mi-saison, les dialogues sont lourds), l'illustration musicale est approximative (pour ne pas dire calamiteuse, avec du hip-hop/gangsta rap et de la pop asiatique aux moments les plus inopportuns, et tant pis si ça démolit le moindre embryon de tension, de dramaturgie ou de suspense), les effets spéciaux sont approximatifs (façon série canadienne de 2000-2010), etc, etc, etc

Il n'y a guère que les combats qui tiennent la route, et encore, cela ne suffit pas : en confiant le rôle principal de la série à Iko Uwais, la série met la barre très haut, et si l'acteur n'est pas le meilleur comédien du monde (et oublie un peu de jouer dans la seconde moitié de la saison), il assure clairement les scènes de combat. Seulement voilà : non seulement tout le postulat de départ (Kai reçoit le savoir et les techniques de mille moines, qui le remplacent dans le monde réel aux yeux d'autrui lorsqu'il se bat) est abandonné à mi-parcours (Dacascos doit être absent des 3/4 des épisodes), mais en plus, la série part du principe que tous ses personnages (Kai, son amie d'enfance, la fliquette interprétée par Katheryn Winnick, le voleur de voitures interprété par Lewis Tan) sont de super combattants (le bon vieux cliché de "tous les asiatiques savent faire du kung-fu", poussé dans ses retranchements), y compris Kai avant même de recevoir ses pouvoirs.

Ce qui, forcément, enlève beaucoup du caractère spécial et unique du Wu Assassin. Mais de toute façon, les règles de l'univers sont tellement mal définies, et mises de côté à mi-saison (Ying Ying, le guide spirituel inutile de Kai, disparaît elle aussi d'un paquet d'épisodes), la caractérisation est tellement à l'ouest (Kai passe toute la saison à refuser de tuer, avant de massacrer des méchants à tour de bras dans les deux derniers épisodes, sans broncher), et le focus de l'écriture délaisse tellement les protagonistes (Kai devient monolithique, une romance sortie de nulle part voit le jour entre Winnick et Tan, bon nombre de personnages secondaires disparaissent, etc), qu'on se contrefout gentiment du sort de Kai et de ses amis.

Les scénaristes semblent de toute façon bien plus intéressés par les guest stars - Summer Glau, Kevin Durand, Tommy Flanagan - qui interprètent leurs antagonistes aux pouvoirs élémentaires, des antagonistes au développement là aussi bancal au possible (seul Flanagan a droit à une vraie caractérisation étendue puisqu'il est le big bad saisonnier, un Écossais immortel dont les flashbacks m'ont immédiatement renvoyé à un Highlander du pauvre).

Bref, arrêtons le massacre : c'est faible sur tous les plans, c'est un peu racoleur (le baiser entre Glau et Winnick, totalement gratuit), c'est totalement décousu (encore une fois, l'impression d'un changement de direction à mi-saison est très présente), c'est mal rythmé, c'est fréquemment peu cohérent, et ça se conclue en cliffhanger, après un final bavard et creux.

Honnêtement, je doute que le show obtienne une saison 2, mais même si c'est le cas, ça sera probablement sans moi.

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Les bilans de Lurdo : GLOW, saison 3 (2019)

Publié le 15 Septembre 2019 par Lurdo dans Action, Comédie, Critiques éclair, Drame, Catch, Les bilans de Lurdo, Netflix, Review, Romance, Télévision

En saison 1, les filles de GLOW découvraient le monde du catch (à peu près) professionnel ; en saison 2, c'était la production d'un show tv régulier qui occupait le centre de leurs vies ; en saison 3, les catcheuses de GLOW partent s'établir à Las Vegas, et... elles s'ennuient ferme ?

GLOW, saison 3 (2019) :

Alors que les membres de GLOW se produisent chaque soir à Vegas, dans le casino de Sandy Devereaux St. Clair (Geena Davis), la routine s'installe, et les relations évoluent peu à peu : Sheila (Gayle Rankin) se découvre un mentor en la personne de Bobby Barnes (Kevin Cahoon), drag queen donnant un spectacle sur le Strip ; Tammé (Kia Stevens) souffre d'une blessure récurrente au dos ; Debbie (Betty Gilpin) supporte de moins en moins la séparation d'avec son fils ; Cherry (Sydelle Noel) se sépare de son compagnon ; Carmen (Britney Young) veut prendre son catch plus au sérieux ; Et Ruth (Alison Brie) semble prise dans un triangle sentimental, entre Russell (Victor Quinaz) et Sam (Marc Maron), dont la proximité constante devient problématique...

Troisième saison (et peut-être bien la dernière, si l'on suit le modèle habituel Netflix d'annuler ses séries au bout de trois ans, surtout si la série n'est pas un gros succès d'audience) de ce programme très 80s, un programme au capital-sympathie énorme à mes yeux, et qui change cette année de cadre pour s'installer à Las Vegas.

Malheureusement, ce nouveau cadre s'accompagne aussi d'un changement de direction assez évident, qui fait de cette fournée d'épisodes une saison un peu décousue et assez frustrante : la saison 3 de GLOW est paradoxalement une saison sans GLOW, le monde du catch disparaissant presque totalement de la série.

Le sort réservé à Tammé/Kia Stevens/Awesome Kong est ainsi assez emblématique de cette nouvelle direction : physiquement usée par le show, elle devient incapable de bouger, et est contrainte d'adopter (hors-champ) un rôle de manager. La seule vraie catcheuse de la distribution se retrouve ainsi à ne pas catcher, ce qui est assez symptomatique d'une saison où le catch, le show et l'action sont presque totalement évacués, au profit des relations interpersonnelles des filles de la bande, et de leur évolution.

Dans son écriture et son approche de ses personnages, la série n'a ainsi jamais été plus proche d'Orange is The New Black, l'autre programme de Jenji Kohan, productrice exécutive de GLOW ; ce qui n'est pas forcément un mal, attention : la distribution est toujours attachante, plus que compétente, et lorsque les scénaristes parviennent à cristalliser leurs intentions, le show fonctionne toujours très bien.

Mais il est difficile de ne pas remarquer que le tout s'éparpille vraiment, privé de véritable moteur narratif : pas de "il faut entraîner ces femmes qui n'y connaissent rien" ou de "il faut sauver notre show", mais une succession d'épisodes-vignettes, façon "les filles font du camping", "les filles font de la danse", "Sam et Justine à Hollywood", etc, et de sous-intrigues pas toujours probantes, car souvent sous-développées et anecdotiques (les problèmes de jeu de Cherry, la relation de Melrose avec un gigolo, la boulimie de Debbie, la relation de Sheryl avec la drag queen, l'ambition de costumière de Jenny, etc), et parfois trop "modernes" et "2019" dans leur traitement (notamment la place prise, dans la saison, par l'homosexualité d'Arthie et sa relation avec Yolanda, par tout ce qui tourne autour du spectacle de Bobby et de son bal caritatif, le mécontentement de Jenny vis à vis du racisme supposé de Melrose et des clichés ethniques) pour être convaincantes. 

On a ainsi souvent l'impression que les scénaristes de la série (qui sont souvent deux ou trois sur chaque épisode de 25-35 minutes) s'occupent séparément de certains personnages, et qu'ils tentent de fusionner des sous-intrigues disparates pour obtenir un épisode complet : une stratégie qui ne fonctionne pas totalement, alors que les personnages secondaires se multiplient, et que l'orientation de la série change.

Qui plus est, la série se tire un peu une balle dans le pied en effectuant un saut temporel de six mois aux deux tiers de sa saison : c'est pratique, ça permet d'évacuer des sous-intrigues en suspens, et de passer à autre chose, mais ça frustre aussi beaucoup, et ça rajoute à l'impression de saison naviguant à vue, sans intrigue forte, et sans énergie.

Le thème principal de la saison est l'ennui, la routine, et ses différentes conséquences émotionnelles, physiques et relationnelles - et il faut dire que c'est réussi : effectivement, cette cuvée de GLOW, avec son rythme inerte et décousu, son absence de catch, ses environnements claustrophobiques (Vegas n'est jamais mis en valeur, et le show passe le plus clair son temps à l'intérieur de l'hôtel), son focus placé sur les relations amoureuses de ses personnages (notamment Sam/Ruth, une relation qui ne fonctionne vraiment pas pour moi sur le plan amoureux) et sur leur vie en dehors de GLOW, parvient à bien retranscrire le manque de fun et de passion ressenti par les protagonistes.

Dommage que pour y parvenir, les scénaristes n'aient pas trouvé d'autre moyen que de placer le spectateur dans une position similaire : on finit par regarder passivement tout ça, sans passion, voire même on s'ennuie ponctuellement (l'épisode du camping, et ses échanges larmoyants entre les filles, m'a gentiment donné envie de faire avance rapide - alors même qu'il est cité par de nombreuses critiques comme l'un des meilleurs de la saison), et lorsqu'il y a enfin un peu de catch (l'épisode de mi-saison, où tout le monde endosse le rôle de quelqu'un d'autre, est amusant ; l'épisode final, avec quelques minutes de revisite du Conte de Noël de Dickens à la sauce catch, propose un beau moment de comédie et d'action, principalement pour Ruth), on se réveille, et on regrette que cette troisième année ne soit pas plus équilibrée.

Et puis il y a cette fin, une sorte de double heel turn pour les personnages de Debbie (qui trahit son compagnon, et manipule un Bash vulnérable pour l'amener à acheter une chaîne de tv, afin de rebooter GLOW sous un autre nom, et de placer le show sous son contrôle) et de Ruth (de plus en plus antipathique, ce qui ne surprend guère, puisque le personnage de Ruth n'a de cesse de prendre les pires décisions imaginables), qui apporte une sorte de conclusion douce-amère à la série : alors que jusqu'à présent, GLOW était décrit comme un facteur bénéfique dans la vie des femmes y participant, un élément leur permettant de se réunir, de constituer une famille soudée, de s'exprimer et de s'amuser, désormais, GLOW est un élément perturbateur, moteur de frustration, de division, et d'ennui.

Ça change tout, et ça laisse assez dubitatif sur l'avenir éventuel de la série.

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Un film, un jour (ou presque) #1058 : Les Sextuplés (2019)

Publié le 9 Septembre 2019 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Netflix, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Les Sextuplés (Sextuplets - 2019) :

Sur le point de devenir papa, Alan (Marlon Wayans) décide d'entamer des recherches sur ses origines, et découvre qu'il est l'un de six sextuplés, tous plus différents les uns que les autres : Dawn, Russell, Ethan, Baby Pete, et Jaspar...

Après Naked et 50 Nuances de Black, Marlon Wayans décide de faire son Eddie Murphy pour Netflix, et d'interpréter les sept membres d'une même famille, comme autant de personnages de sketch sous-développés, et assez basiques.

D'autant que le script assez laborieux semble avoir subi des coupes franches à un moment ou à un autre : certains personnages ont droit à un temps de présence très développé, tandis que d'autres déboulent dans le récit, vaguement présentés d'une phrase, et traités comme si les autres personnages les connaissaient déjà.

Ajoutez à cela une réalisation parfois assez laide, avec certains choix de cadrages peu probants, un humour globalement aux abonnés absents, et un rythme défaillant (on sent qu'ils se sont contentés de laisser Wayans improviser et faire son numéro devant les caméras), et voilà, une comédie Netflix insipide, sans le moindre moment mémorable, dans laquelle Molly Shannon et Michael Ian Black cachetonnent, et qui ne vaut, à la limite, que pour le personnage de la sœur délinquante de Wayans, parfois amusante, et visuellement assez réussie.

1.5/6

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Les bilans de Lurdo : Jessica Jones, saison 3 (2019)

Publié le 8 Septembre 2019 par Lurdo dans Action, Critiques éclair, Drame, Les bilans de Lurdo, Thriller, Marvel, Netflix, Science-Fiction, Télévision, Review

Parce que je suis un complétiste, et que cette troisième saison de Jessica Jones est aussi la dernière du cycle Marvel/Netflix, je ne pouvais décemment pas faire l'impasse dessus, malgré mon indifférence croissante envers ce personnage, cette série, et ses partis-pris créatifs et narratifs...

Jessica Jones, saison 3 (2019) :

Alors qu'elle se rapproche d'Erik (Benjamin Walker), un empathe capable de percevoir le mal chez autrui, Jessica Jones (Krysten Ritter) est confrontée aux agissements de Salinger (Jeremy Bobb), un tueur en série qui semble toujours avoir plusieurs coups d'avance sur elle, et qui lui en veut personnellement...

Et honnêtement, sans grande surprise, j'ai vraiment eu l'envie de jeter l'éponge après trois épisodes. C'est triste à dire, mais les sous-intrigues envahissantes centrées sur les personnages secondaires, la narration pseudo-noir de Ritter, sa moue constante, les grosses ficelles de l'écriture, etc, tout ça n'est pas passé loin de me faire abandonner la saison à peine commencée.

Je ne m'en suis jamais caché : alors que certains se sont immédiatement rangés dans le camp des appréciateurs de la saison sur la simple base de la sexualité de Hogarth (ou de la présence d'une actrice trans dans le rôle de la secrétaire (inutile) de Jessica), je n'ai jamais réussi à m'intéresser au personnage de Carrie Ann Moss qui, comme souvent chez Netflix, donne l'impression d'être un bouche-trou né de l'incapacité des scénaristes à faire de leur protagoniste principal la star du show.

Il en va de même avec les autres séries Marvel/Netflix : les scénaristes développent outre mesure les personnages secondaires, et on se retrouve avec une série qui leur est souvent consacrée à plus de 50%, avec des intrigues souvent insipides et peu inspirées.

Ici, c'est Hogarth qui tente de renouer avec une ex, ce qui cause le suicide du mari de celle-ci, et place Hogarth dans la tourmente, l'entraînant dans une spirale infernale. Ce qui aurait pu fonctionner si Hogarth était un personnage intéressant, et pas une caricature d'avocate aux dents longues prête à trahir père et mère pour parvenir à ses fins. Et qu'on ne me parle pas de sa maladie, tentative bancale et évidente d'humaniser un personnage assez détestable.

Là, c'est Erik, l'empathe maître-chanteur dont s'entiche Jessica, et qui finalement n'est rien d'autre qu'un personnage-fonction, qui disparaît d'une partie de la saison quand les scénaristes ne savent quoi en faire.

On a aussi Malcolm, tourmenté par sa masculinité, par l'éthique de son nouveau poste chez Hogarth, un Malcolm qui a des problèmes sentimentaux avec une collègue et couche avec une prostituée. Super.

Et puis Trish qui, après une saison 2 insupportable, est devenue une héroïne aux super-pouvoirs assez peu probants (en gros, elle fait du parkour, et elle voit la nuit ^^), et passe son temps à faire la morale à Jessica, affichant un sens de la justice et du vigilantisme désinhibé (ce qui la rend toujours aussi antipathique). Une Trish qui a droit à deux épisodes entiers lui étant consacrés, des épisodes pas forcément pertinents revisitant les événements des épisodes précédents de son point de vue (et qui, en prime, continuent dans une direction d'anti-fan-service méprisant et à la caractérisation hors-sujet - la scène des changements de costume).

Sans oublier Jessica. Toujours morose, toujours en train de ronchonner, toujours en train d'affirmer bien fort qu'elle "travaille seule", qu'elle "n'a besoin de personne", qu'elle "ne compte que sur elle-même" (quelle écriture pitoyable...), et dont les enquêtes, une fois plus, sont une jolie série de coïncidences, qui la placent sur le chemin d'Erik, le love interest de la saison, et de Salinger/Foolkiller, un tueur en série.

Et là, problème : Salinger, l'antagoniste principal de la saison (ou presque), est un désastre. Cliché ambulant du tueur en série intellectuel qui se croit au-dessus de la plèbe, il est écrit avec les pieds, et cette écriture ampoulée, pédante et arrogante, donne lieu à une interprétation à l'identique. J'ai tout simplement détesté le personnage, dénué de tout charisme, et cela a beaucoup joué dans mon appréciation négative de la saison.

Sans antagoniste digne de ce nom, avec une protagoniste à l'évolution minime (oui, elle commence à accepter l'idée d'héroïsme, mais ça s'arrête là), des personnages secondaires envahissants, et une narration comme toujours décompressée par le format Netflix, la saison est ainsi très laborieuse, surtout dans sa première moitié.

À mi-parcours, cependant, la saison commence enfin à se cristalliser, une fois Salinger arrêté : Hogarth est prête à tout pour éviter de couler, et accepte de le défendre, tandis que les actes de Salinger radicalisent Trish, qui devient encore plus extrémiste dans sa vision de la justice, et redevient un antagoniste, tel qu'on pouvait le deviner en fin de saison 2.

Enfin, après plus de six épisodes, les différentes sous-intrigues commencent à se rejoindre et à être pertinentes / à ressembler à autre chose qu'à du simple remplissage pour un format Netflix à bout de souffle. Les thématiques de la saison - le vigilantisme, les traumatismes du passé qu'il faut vaincre afin d'avancer, les différentes manières de se faire justice, etc - émergent enfin de manière claire, et la série avance... mais elle le fait de manière toujours bancale et laborieuse.

Il faut dire que toutes ces interrogations sur la légitimité de la justice personnelle, sur la nature des justiciers privés, etc, et sur le passage de Trish du côté obscur, arrivent bien trop tard dans le cycle Netflix/Marvel pour être encore pertinentes et originales.

Toutes les autres séries (y compris Luke Cage, qui vient faire coucou dans le series finale, et joue - de manière totalement inappropriée - le rôle de conscience morale pour JJ) sont déjà passées par là, ont épuisé le sujet, et le conflit entre Jessica et sa soeur est d'autant moins pertinent que l'univers Netflix/Marvel est bourré de vigilantes n'hésitant pas à tuer.

Franchement, tout le mélodrame final de la saison aurait pu être évité en passant un coup de téléphone à Frank Castle.

Et d'ailleurs, c'est un peu le problème récurrent de la saison : les personnages deviennent tous stupides et incompétents lorsque cela arrange les scénaristes, les solutions évidentes sont ignorées au profit des rebondissements forcés, et certaines péripéties sont tout simplement oubliées en cours de route (toute la mise en place de la saison, du coup de poignard à l'ablation de la rate de Jessica, n'a aucune incidence sur la fin de saison, et est même paradoxale compte tenu de la description de Salinger comme un tueur méthodique, implacable et ultra-intelligent).

Bref, entre des personnages au capital-sympathie insuffisant, des sous-intrigues inintéressantes, un antagoniste en carton, des pouvoirs inutilisés, une continuité bancale, un manque de rigueur dans l'écriture, et une obstination à débattre du concept éventé de justice, la saison 3 de Jessica Jones s'avère redondante et finalement tout aussi peu mémorable que la précédente.

Une fin de saison et de série à l'image de tout le cycle Marvel/Netflix, en fait : à trop se prendre au sérieux, à trop vouloir être différent et présenter un produit mature, adulte, sombre et profond, les séries Marvel/Netflix se sont tiré une balle dans le pied, et ont fait le reste du parcours en boitant et en tirant derrière elle le boulet d'un format rigide et boursouflé de 13 épisodes.

Pas aidées par des directions créatives à géométrie variable, ces séries ne laisseront donc pas grand souvenir, et l'on ne pourra qu'attendre un éventuel reboot des personnages sous l'égide des Marvel Studios...

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Les bilans de Lurdo : Black Mirror, saison 5 (2019) - suite et fin (5x03)

Publié le 28 Juillet 2019 par Lurdo dans Anthologie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Netflix, Review, Science-Fiction, Télévision, USA, UK, Thriller, Black Mirror, Comédie

Suite et fin de cette mini-saison 5 de Black Mirror, mini-saison de trois épisodes diffusée sur Netflix en juin dernier.

Black Mirror 5x03 - Rachel, Jack and Ashley Too :

Superstar de la pop, Ashley O (Miley Cyrus) est lasse de cette vie creuse, et de son image intégralement contrôlée par Catherine (Susan Pourfar), sa tante. Rachel (Angourie Rice), elle, est une jeune adolescente timide, repliée sur elle-même depuis la mort de sa mère : fan d'Ashley O, elle reçoit un petit robot à l'image de la star pour son anniversaire. Mais bien vite, alors qu'Ashley O est placée dans un coma artificiel par sa tante pour empêcher sa rébellion, il s'avère que la personnalité de la popstar a été transplantée dans le robot à son image. Rachel, sa sœur Jack (Madison Davenport), et le robot vont alors tout faire pour aider la véritable Ashley O à échapper à un sort funeste...

Un épisode bancal, considéré par beaucoup comme l'un des pires depuis le début de la série... et il est facile de voir pourquoi. Le ton (globalement positif et plus léger que la norme Black Mirror), les protagonistes adolescents, le côté Amblin de l'aventure, le sens de l'humour, et la présence de Miley Cyrus dans un rôle important sont amplement suffisants pour braquer les spectateurs s'attendant à une réflexion cynique et post-moderne sur les nouvelles technologies, si possible avec une fin dépressive.

Et pourtant, si l'on met de côté des problèmes de rythme flagrants (la structure de la première moitié de l'épisode est grinçante et laborieuse), cet épisode s'avère plutôt agréable à suivre, justement parce qu'il ne se fond pas dans le moule habituel de la série.

D'un côté, le script propose un portrait désenchanté de la gloire, avec une pop-star dépressive, qui cherche à échapper à son image et à sa manager (c'est d'actualité, quand on pense à Britney Spears et au mouvement #FreeBritney). De l'autre, l'épisode dépeint le quotidien d'une adolescente renfermée, qui n'arrive pas à gérer le deuil de sa mère, et n'a d'autre amie qu'un robot commercial et formaté.

Tant Angourie Rice que Miley Cyrus incarnent très bien leurs personnages respectifs (d'autant plus simple qu'on sent une grosse part de vécu chez Cyrus), et si ce n'était pour la structure bancale de l'épisode, le parallèle serait des plus intéressants.

Le reste de la famille de Rachel, par ailleurs, ne gère pas mieux le deuil qui les a frappés, le père s'immergeant dans son projet improbable (une souris mécanique armée d'un taser, pour dératiser des habitations), et la sœur rebelle dans la musique que sa mère écoutait : c'est relativement convenu, mais c'est assez bien traité, et pas asséné lourdement, comme dans certains épisodes de Twilight Zone 2019.

Idem pour tout le propos sur les dérives de l'industrie de la musique : hologrammes, autotuning, intelligence artificielle, drogues, merchandising... rien de vraiment révolutionnaire dans cette dénonciation du milieu, mais ça reste tout à fait honorable, sans imposer sa critique sociale et politique au spectateur de manière explicite.

La seconde partie de l'épisode, façon cambriolage à l'initiative du robot débridé (très amusant d'entendre ce petit robot bien animé balancer des insultes avec la voix de Miley, comme un mini-Chucky sans le côté meurtrier), redonne alors un bon coup d'accélérateur à l'épisode, qui jusque là peinait à trouver son rythme.

Et au final, avec ses morceaux signés Trent Reznor et remixés à la sauce pop, ce 5x03 laisse une bonne impression, pour peu que l'on parvienne à se défaire de ses attentes. Plus facile à dire qu'à faire, j'en conviens...

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Après... il faut bien reconnaître que dans l'ensemble, cette mini-saison 5 est faiblarde sur le fond comme sur la forme, et que les libertés (de format, de ton, de contenu) accordées à la série depuis son arrivée sur Netflix ne se sont pas transformées en quelque chose de particulièrement probant.

Brooker aurait bien besoin de faire des coupes dans ses scripts, et de pousser le bouchon encore un peu plus loin, s'il ne veut pas décevoir son public...

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Retrouvez aussi les critiques des saisons précédentes de Black Mirror sur ce blog en cliquant ici...

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Les bilans de Lurdo : Black Mirror, saison 5 (2019) - première partie (5x01-02)

Publié le 27 Juillet 2019 par Lurdo dans Anthologie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Review, Science-Fiction, Thriller, Télévision, UK, Netflix, Black Mirror

Après Bandersnatch, un épisode interactif amusant dans son concept, mais finalement peu marquant, Charlie Brooker remet le couvert, pour une mini-saison 5 de Black Mirror, mini-saison de trois épisodes à peine.

Black Mirror 5x01 - Striking Vipers :

Amis de longue date, Danny (Anthony Mackie) et Karl (Yahya Abdul-Mateen II) se sont perdus de vue, le premier se mariant avec Theo (Nicole Beharie), et le second connaissant une vie de célibataire endurci. Ils renouent à l'occasion d'un barbecue, et se donnent rendez-vous en ligne, pour jouer à un jeu de combat virtuel révolutionnaire, Striking Vipers X. Bien vite, cependant, les deux hommes éprouvent de l'attirance sexuelle pour l'avatar de l'autre joueur (Pom Klementieff, Ludi Lin)...

Sorte de pendant masculin du San Junipero de la saison 3, ce Striking Vipers donne l'impression d'être né d'un concept assez basique, celui du jeu vidéo comme troisième roue du carrosse dans un couple. Un concept sur lequel se greffent un propos sur l'infidélité, un degré de lecture supplémentaire sur le genre et l'attirance sexuelle, et bien plus encore... autant d'idées et de notions intéressantes, mais pas forcément toutes bien traitées.

Le vrai problème, à mon sens, est le choix du protagoniste. Le parcours de Danny est ainsi assez clair et simple : il est hétéro, marié, et il prend son pied en couchant avec l'avatar féminin de son adversaire. Ni plus, ni moins. C'est là que l'épisode rate un peu le coche, en se concentrant sur Danny, qui n'a pas une évolution particulièrement passionnante : son problème, c'est plus de tromper sa femme, que de le faire avec un homme prenant l'apparence d'une femme dans un univers virtuel.

Le parcours de Karl est plus intéressant : d'apparence hétéro, il prend du plaisir virtuel en couchant avec l'avatar masculin de Danny, mais ne ressent aucune attirance pour lui IRL. Probablement bisexuel à un certain degré, il devient obsédé par le jeu, qui comble chez lui un certain manque, et il adore endosser le rôle d'une femme, avec ce que cela implique de différences physiques et sensorielles. C'est Karl qui cristallise toutes les thématiques LGBTQ relatives à l'identité sexuelle, etc, et malheureusement, Karl n'est pas le sujet de l'épisode : son évolution se fait presque hors-champ, alors que le récit aurait gagné à inverser les rôles.

Autre problème, l'esthétique du monde virtuel ne convainc guère, trop cheap et ressemblant à un mauvais cosplay pour être satisfaisante. Cela tire un peu le récit vers le bas, et ça n'aide pas vraiment à s'immerger dans l'univers dépeint. Déjà que le rythme de l'épisode (qui prend un certain temps à démarrer) est assez mollasson...

Au final, malgré ses ambitions, Striking Vipers n'est pas plus marquant que cela : l'épisode se regarde assez bien, ses thématiques et sa fin heureuse sont modernes et agréables, mais ça s'arrête là. On aurait aimé que Brooker aille encore un peu plus loin, et pousse son concept dans ses ultimes retranchements...

Black Mirror 5x02 - Smithereens :

Au bord de la crise de nerfs, Chris (Andrew Scott) se fait passer pour un chauffeur de VTC, et prend en otage Jaden (Damson Idris), un jeune employé de l'entreprise de réseaux sociaux Smithereens. Sa seule exigence : pouvoir s'entretenir au téléphone avec Billy Bauer (Topher Grace), le créateur américain de Smithereens...

Une histoire de prise d'otage assez basique et cousue de fil blanc, dont les enjeux sont rapidement évidents au spectateur (ce n'est pas la première fois que l'on voit ce type d'intrigue, où le patron d'une multinationale est rendu responsable de la mort de quelqu'un par l'esprit malade d'un proche), mais qui parvient à maintenir l'intérêt grâce à son interprétation excellente, à sa tension, et à sa mise en contraste amusante des forces de police britanniques (à l'enquête lente mais probante) avec les connaissances étendues des employés de Smithereens (qui savent tout, de tout le monde, et disposent de moyens technologiques dignes des services secrets).

En résumé, ça se regarde (principalement grâce à la distribution), mais ça ne casse pas des briques.

La critique des réseaux sociaux addictifs et omniscients est légère, et Brooker, à nouveau, tente de jouer la carte émotion, à la fin, en faisant revenir (comme à son habitude) un élément détaché de l'intrigue (la mère éplorée), introduit de manière pataude et voyante au début de l'épisode.

Mouais.

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Un film, un jour (ou presque) #1019 : See You Yesterday (2019)

Publié le 26 Juillet 2019 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Jeunesse, Netflix, Review, Science-Fiction

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

See You Yesterday (2019) :

Amis d'enfance et petits génies scientifiques, CJ (Eden Duncan-Smith) et Sebastian (Danté Crichlow) viennent d'inventer des sacs à dos leur permettant de remonter le temps. Mais lorsque Calvin (Brian Bradley), le frère aîné de CJ, est abattu par des policiers, le duo décide de tout tenter pour changer le cours de l'histoire...

De la science-fiction afro-américaine, produite par Spike Lee, avec des afro-américains devant et derrière la caméra, ainsi qu'à la musique, etc, ce qui, forcément, semble se traduire obligatoirement par un film "engagé", une sorte de The Hate U Give avec un argument temporel, prétexte pour dénoncer l'oppression policière subie par la communauté noire aux USA. #BlackLivesMatter.

Ce qui, forcément, plaît fortement aux critiques outre-atlantiques... mais moi, me laisse de marbre. Il faut dire que j'ignorais tout de ce métrage en le lançant, hormis la composante voyage temporel ; donc forcément, vu que See You Yesterday (adapté d'un court-métrage du même nom) est finalement assez creux et faiblard, techniquement parlant, que le technobabble ne veut absolument rien dire, et que sorti de son côté "woke", le film souffre de personnages qui ne sont guère attachants (l'héroïne, notamment, est impulsive, capricieuse, et assez énervante, en plus de passer son temps à prendre des décisions stupides alors qu'elle est supposée être géniale), difficile de se passionner pour le tout.

Sans compter qu'en jouant très fort la carte du fanservice, avec une apparition de Michael J Fox et un "Great Scott" moins de cinq minutes après le début du film, ce métrage Netflix m'a immédiatement mis dans une mauvaise humeur : difficile, ensuite, de me remettre dans le bain.

Bref, un film sous-développé (jolie fin en queue de poisson, façon "on n'avait que 10 minutes de matière, et on n'avait pas de fin"), au propos engagé simpliste et basique (le sermon militant en voix off), et qui est tellement pataud dans son approche de son sujet qu'il en devient agaçant.

2/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Les bilans de Lurdo : SEMAINE FRANÇAISE - Huge in France, saison 1 (2019)

Publié le 13 Juillet 2019 par Lurdo dans Biographie, Comédie, Drame, Les bilans de Lurdo, Netflix, France, Review, Sitcom, Télévision, USA

Comédie dramatique franco-américaine en huit épisodes d'une petite demi-heure, ce Huge in France marche directement dans les pas de séries telles que HBO ou Showtime pouvaient en diffuser il y a une dizaine d'années : le portrait semi-satirique d'un mec égocentrique, arrogant et paumé, qui tente de se reconstruire... la seule différence étant que le mec en question, c'est Gad Elmaleh.

Huge in France, saison 1 (2019) :

Gad Elmaleh, superstar de l'humour en France, est épuisé, et las de ce succès incontesté. Il part donc pour les USA, à la rencontre de son ex-compagne Vivian (Erinn Hayes), influenceuse web, et de leur fils adolescent Luke (Jordan Ver Hoeve). Rapidement, cependant, il va découvrir qu'entre Jason (Matthew Del Negro), l'actuel compagnon de Vivian, un ex-acteur aux méthodes intenses, la carrière de mannequin de Luke, et son anonymat complet sur le territoire américain, cette visite va être plus compliquée que prévue, et ce malgré l'aide de Brian (Scott Keiji Takeda), son nouvel assistant...

Et rapidement, les limites de ce programme, chapeauté par Gad et par les créateurs de The Grinder, deviennent évidentes : la série tente en effet tellement de concilier le mélodrame avec l'humour, de faire du personnage de Gad un loser pathétique et paumé las de sa célébrité, tout en étant un père absent au grand cœur tentant de renouer avec son fils mannequin, qu'elle ne parvient à accomplir ni l'un ni l'autre.

Déjà, parce que la série n'est pas particulièrement drôle. On est un peu dans la cringe comedy façon Merchant/Gervais, un peu dans l'observation façon Seinfeld, un peu dans l'humour façon Curb Your Enthusiasm, un peu dans quelque chose de plus proche des dramédies Showtime, mais au final, tout cela est assez répétitif et plat, ancré autour d'un Gad globalement antipathique, qui s'avère probablement le personnage le moins intéressant de la série.

En effet, tant son fils, que son ex, le compagnon de celle-ci, ou encore l'assistant de Gad aux USA ont des personnalités et une présence plus affirmée que celle du protagoniste principal du show : à trop vouloir être à la fois une caricature arrogante et mesquine de Gad (caricature malheureusement jamais assez poussée et corrosive) et un personnage sincère et authentique dans ses émotions (les moments "j'en ai assez d'être un comique superstar, je suis torturé et en burnout, je me passe la main sur le visage d'un air las" sont légion), ce Gad n'est ni l'un ni l'autre, et finit éclipsé par tout le monde (d'autant plus que Del Negro et Ver Hoeve ne font pas dans la nuance et le réalisme, et interprètent volontairement des personnalités improbables et exubérantes).

Ajoutez à cela des rebondissements téléphonés (à partir du moment où Jason apprend qu'il est stérile, tout le reste se voit venir avec deux épisodes d'avance, au moins), quelques caméos inconséquents (John Stamos, Jerry Seinfeld, Jean-Paul Gaultier, Cyril Hanouna...), et un côté brosse à reluire un peu lassant à la longue (oui, Gad est sans cesse remis à sa place aux USA, mais non seulement il ne change pas beaucoup, mais en plus, dès son retour à Paris, il est à nouveau en position de superstar adulée de tous) et l'on se retrouve avec une série qui ne convainc guère, pas forcément désastreuse, mais instantanément oubliable, et dont le final, forcé, artificiellement sombre et en suspens, agace plus qu'il n'intrigue...

 

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Un film, un jour (ou presque) #1001 : Le Bout du Monde (2019)

Publié le 5 Juillet 2019 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Jeunesse, Netflix, Review, Science-Fiction

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Le Bout du Monde (Rim of the World - 2019) :

Lorsqu'une invasion extraterrestre frappe la Terre alors même qu'ils se trouvent en camp de vacances, quatre enfants (Jack Gore, Miya Cech, Benjamin Flores Jr, Alessio Scalzotto) doivent quitter leur camp de vacances dévasté pour apporter une clé informatique à l'armée, clé pouvant potentiellement sauver la Terre de la menace alien...

Réalisée par McG (autrefois habitué à de gros blockbusters - les Charlie's Angels, Terminator Renaissance - depuis reconverti en producteur tv et réalisateur pour Netflix - La Babysitter), cette comédie fantastique signée de l'un des scénaristes de Thor et de X-Men : Le Commencement se revendique ouvertement de l'hommage : un hommage aux années 80 et aux films d'aventure Amblin pour enfants, façon Goonies. Le tout passé à la sauce Independance Day et/ou Attack the Block, avec des aliens très méchants qui attaquent tout ce qui bouge.

Le problème, c'est que sous couvert d'hommage, ce Rim of the World se contente de recycler tous les clichés des films dont il s'inspire, sans la moindre inspiration : les personnages, leurs failles, leurs interactions, leur parcours, les rebondissements du script, tout est ultra-balisé et éventé, et cela finit clairement par desservir le récit, déjà pas aidé par une photographie assez laide (les filtres et éclairages colorés pour illustrer l'apocalypse, mouais).

Le métrage est ainsi constamment tiré vers le bas par son script simpliste et générique, par son humour délibérément bas-de-plafond, et par l'interprétation, qui n'aide pas forcément : si ça passe dans l'ensemble, les jeunes acteurs sont parfois inégaux, et le fait qu'ils soient des archétypes ambulants n'aide pas vraiment (mention spéciale au mini-Kevin Hart, qui est bon, mais refuse de la fermer pendant tout le métrage,  ainsi qu'au pseudo-Chris Rock qui joue l'un des moniteurs du camp de vacances, au début).

Et puis, bien sûr, il y a ces références hors-sujet que les protagonistes balancent occasionnellement (le cinéma de Werner Herzog, des citations de Gladiator, ou The Revenant), totalement déplacées dans la bouche de protagonistes de 12-13 ans.

Bref, ça se regarde facilement (les effets spéciaux ne sont pas désagréables), mais ça donne trop souvent l'impression d'être dépourvu d'âme ou de sincérité (notamment dans le parcours de ses personnages, vraiment mécanique) pour mériter la moyenne.

2.5 + 0.25 pour la musique symphonique de Bear McCreary - 0.25 pour avoir laissé James Corden en vie après cette apocalypse extraterrestre = 2.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #999 : Murder Mystery (2019)

Publié le 3 Juillet 2019 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Netflix, Policier, Review

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Murder Mystery (2019) :

Invités par Charles Cavendish (Luke Evans), riche héritier rencontré à bord d'un avion alors qu'ils partaient fêter leur anniversaire de mariage, Audrey (Jennifer Aniston) et Nick Spitz (Adam Sandler) séjournent à bord du yacht familial, où sont réunis tout un groupe de personnages excentriques venus assister aux fiançailles de Malcolm Quince (Terence Stamp) : Suzi (Shiori Kutsuna), la jeune compagne de Quince ; l'actrice Grace Ballard (Gemma Arterton) ; Tobias (David Walliams), le fils homosexuel de Quince ; le Maharajah Vikram Govindan (Adeel Akhtar) ; le Colonel Ulenga (John Kani) et son garde du corps Sergei (Ólafur Darri Ólafsson) ; et Juan Carlos Rivera (Luis Gerardo Mendez), un pilote de course. Mais lorsque Quince est assassiné, et qu'un à un, les invités trouvent la mort, les Spitz deviennent les suspects de l'Inspecteur Delacroix (Dany Boon), et doivent tout faire pour prouver leur innocence en identifiant le coupable...

La comédie Netflix/Sandler annuelle, dite "de vacances", au cours de laquelle Adam Sandler emmène sa famille et des amis en vacances dans un pays lointain, sous prétexte d'y tourner un film : on a l'habitude, la formule est la même depuis des années, mais cette fois-ci, on a droit à un métrage plus homogène, moins déconneur et moins "bande de potes qui font du tourisme".

Comme son nom l'indique, Murder Mystery est une comédie policière légère (dans tous les sens du terme) à la Agatha Christie, avec meurtre mystérieux à bord d'un yacht, policier français incapable (Dany Boon, pas trop caricatural), suspects tous excentriques, enquête approximative des deux protagonistes... et ça fonctionne à peu près.

Il n'y a rien d'exceptionnel, et le film manque cruellement de rythme, d'énergie et de style dans sa première heure, mais il se réveille sur son dernier tiers, et garde un certain sens de l'humour jamais lourd ou graveleux, qui rend le tout assez regardable.

Pas forcément un film qui restera dans les mémoires, mais c'est sympathique à regarder, et ça a le bon goût de ne pas dépasser 1h40.

3.25/6

 

(critique mise à jour en 04/23)

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Un film, un jour (ou presque) #997 : Making Fun - The Story of Funko (2018)

Publié le 1 Juillet 2019 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Documentaire, Jeunesse, Netflix, Review

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Making Fun - The Story of Funko (2018) :

Un documentaire d'une centaine de minutes sur les figurines Funko, et sur l'engouement que ces statuettes-doudous provoque aujourd'hui chez les vingtenaires et trentenaires nostalgiques...

Au fil de ce métrage, le réalisateur retrace l'histoire de la création de la marque, en 1998, par deux commerciaux excentriques eux-mêmes nostalgiques des années 50 : rapidement lancés dans le commerce de bobbleheads inspirés des mascottes de marques et de restaurants, les deux hommes opèrent dans un premier temps depuis un garage puis, le succès et la nostalgie rétro aidant, leurs opérations se sont étendues, jusqu'à la création de ces Funko Pop, désormais incontournables, l'acquisition de licences prestigieuses, etc.

En soi, pourquoi pas : le segment revenant sur l'histoire de la marque et des statuettes, s'il flirte souvent avec le publi-reportage, est instructif, et reste intéressant, notamment lorsque l'on découvre les premiers modèles, l'évolution du produit, et tout le reste.

Malheureusement, le film dure une centaine de minutes. Et pour atteindre cette centaine de minutes, il faut bien faire du remplissage... en s'attardant sur de nombreux portraits de fans, des plus célèbres aux plus anonymes.

Là, on a droit à tout : Kirk Hammett, Conan O'Brien, Elvira, Alice Cooper, Lou Ferrigno, Tony Hawk, Zack Ryder, des bikers-poseurs, des nerds timides, des complexés, des artistes, des mères de famille, des collectionneurs forcenés, etc, etc, qui tous ont des histoires émouvantes à nous raconter sur comment la marque a changé leur vie/a transcendé leur existence, et autres moments d'émotion©®™ visant à montrer combien Funko, c'est une marque sincère, honnête, proche des gens, et qui ne veut que leur bien, dans une grande communion de geeks assumant leur statut et leur passion (à ce titre, les "fêtes" Funko Pop présentées ici peuvent parfois mettre à l'aise, comme peuvent souvent le faire les rassemblements d'über-fans qu'on peut parfois voir dans les Comicons, etc).

J'aurais voulu aimer ce documentaire (après tout, j'ai deux ou trois Funko Pop à la maison, et j'en suis content), mais en trainant ainsi en longueur, et en tentant de montrer la communauté des "Funatics" comme une grande famille unie où tout le monde se soutient, le documentaire finit par s'avérer presque contre-productif, et par ne pas donner envie de se mêler à toute cette foule semblant parfois quasi-lobotomisée.

Il aurait peut-être fallu garder les deux parties distinctes : un documentaire centré sur l'histoire de la marque, un autre sur les fans. Cela serait probablement resté plus équilibré, et nettement plus facile à digérer que 100 minutes interminables qui finissent par tourner en rond, et ressemblent trop souvent à un métrage promotionnel commandé par l'entreprise pour brosser ses fans dans le sens du poil.

(mais là, c'est probablement le cynique qui sommeille en moi qui parle)

3/6

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Les bilans de Lurdo : Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, saison 3 (2019) - dernière partie (3x07)

Publié le 29 Juin 2019 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Review, Netflix, Télévision

Les deux précédents épisodes de la saison 3 des Orphelins Baudelaire donnaient l'impression d'une conclusion définitive à la saga, avec une fin déprimante très appropriée à ces personnages et à cet univers. Mais reste encore cette conclusion, qui pourrait bien chambouler bien des choses...

Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - 3x07 - The End :

À nouveau sous le joug du Comte Olaf, les Baudelaire s'échouent avec lui sur une île paradisiaque où vit une communauté de naufragés amnésiques, dirigés par le sage Ishmael (Peter MacNicol). Mais bien vite, les enfants découvrent que les derniers secrets du VFD se trouvent sur cette île, et qu'il faut la quitter avant qu'il ne soit trop tard...

Un épisode de conclusion à peine plus long que les épisodes précédents, et qui m'a laissé étrangement dubitatif, au point que j'aurais préféré que la série se termine au 3x06, quitte à ce que le tout conserve une conclusion déprimante, et en suspens.

Là, pour une raison ou une autre, Daniel Handler et la production choisissent de troquer l'atmosphère maussade de la série pour un environnement ensoleillé et tropical (partiellement convaincant - les fonds verts se remarquent beaucoup), et pour un épisode particulièrement chargé en références bibliques et religieuses : l'île paradisiaque, le faux prophète, ses disciplines, le ver, la pomme, l'arbre de la connaissance, le couple qui élève un enfant qui n'est pas le leur, etc...

À l'identique, on retrouve là cette sorte de questionnement moral qui a pris le dessus sur la fin de la série, et sur lequel le scénario insiste encore en offrant à Olaf une rédemption de dernière minute, pour en faire un protagoniste tragique et misérable. Avec en prime beaucoup de moments mélodramatiques et larmoyants assez peu probants.

Tout cela ne fonctionne pas vraiment, tout comme le sort réservé à Kit (assez forcé, tout ça), ou encore le fait que la mère des Baudelaire soit loin d'apparaître sous un jour très flatteur en flashbacks (j'aime beaucoup Morena Baccarin, mais elle a laissé Lemony porter le chapeau pour la mort du père d'Olaf, et pendant que ce dernier vivait une vie en cavale, traqué par ses ennemis, elle a trouvé quelqu'un d'autre, est partie s'installer sous les Tropiques, et a eu les enfants Baudelaire, avant de revenir s'installer dans une maison très confortable... difficile de sympathiser).

Bref, un épisode final qui trahit vraiment le fait que Daniel Handler n'avait pas tout planifié à l'avance dans cette série, puisque, outre la sucrière au secret franchement décevant, on se retrouve avec une fin heureuse pour tout le monde, une fin qui évacue tous les personnages originaux créés pour la série, et qui conclut les mésaventures des Baudelaire de manière bien trop propre et optimiste pour son propre bien.

La série est terminée, la boucle est bouclée, ils vécurent heureux, blablabla... mouais.

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Après trois saisons, on ne peut nier que A Series of Unfortunate Events ait effectué un joli travail d'adaptation de la série d'ouvrages signés Handler : la direction artistique était superbe, l'interprétation plutôt bonne compte tenu des difficultés inhérentes au texte initial, et dans l'ensemble, la série a toujours été amusante à regarder...

Mais il faut aussi reconnaître que le programme était bourré de défauts plus ou moins importants, à commencer par le rythme (pas aidé par le fait que ce soit une série Netflix) : chaque roman aurait pu être résumé à un téléfilm de 90 minutes, plutôt qu'en deux épisodes d'une heure. À l'identique, la série aurait bénéficié à être moins fidèle aux gimmicks littéraires de Dan Handler, ces derniers devenant rapidement répétitifs et lassant à l'écran.

Enfin, on peut regretter que la série ait passé tant de temps à introduire et à présenter des personnages importants dans la première et la deuxième saison, pour les évacuer ou les oublier en cours de route. Ce n'est pas rédhibitoire, mais c'est tout de même regrettable, et la saison 3 peine à rendre Kit ou Dewey Denouement aussi attachants/intéressants que Nathan Fillion, Sara Rue, ou même Will Arnett et Cobie Smulders pouvaient instantanément l'être.

Ne nous montrons cependant pas trop difficiles : en terme d'adaptation de romans pour enfants, ASUE se trouve sur le dessus du panier, malgré ses défauts. Reste maintenant à espérer que Netflix et Sonnenfeld remettront le couvert avec une autre série aux sensibilités similaires... la Famille Addams, peut-être ?

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(retrouvez aussi sur ce blog les critiques des épisodes 3x01-02, 3x03-04, 3x05-06 et celles des saisons précédentes en cliquant ici...)

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Les bilans de Lurdo : Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, saison 3 (2019) - troisième partie (3x05-06)

Publié le 22 Juin 2019 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Jeunesse, Netflix, Télévision

Les deux précédents épisodes de la saison 3 des Orphelins Baudelaire s'étaient avérés une très bonne surprise, envoyant les enfants 20 000 lieues sous les mers, et les rapprochant enfin du dénouement de leur aventure... place à la suite.

Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - 3x05-06 - The Penultimate Peril :

En compagnie de Kit Snicket, les jumeaux Baudelaire rejoignent l'Hôtel Dénouement, tenu par les frères Dénouement (Max Greenfield), aux allégeances diverses ; là, ils découvrent que la Juge Strauss (Joan Cusack) a réuni tous les témoins des mésaventures des Baudelaire, pour monter un dossier et enfin envoyer Olaf en prison. Plus facile à dire qu'à faire, car les alliés d'Olaf sont eux aussi de la partie...

Deux épisodes très chargés (près d'une heure chacun) et assez dense sur de nombreux fronts : on apprend enfin le fin mot du schisme entre les deux camps du VDF (un fin mot étrangement peu convaincant, pour être franc), on assiste au procès d'Olaf (qui se transforme en procès des Baudelaire de manière là aussi peu probante, entre le rebondissement téléphoné concernant l'identité des deux juges, le gag très plat de la justice aveugle, et la tentative thématique assez bancale de montrer qu'il n'y a pas de gentils et de méchants, mais des nuances de gris, en présentant les Baudelaire comme responsables d'actes criminels), on retrouve un grand nombre de visages familiers issus des saisons précédentes, et on constante, en fin de compte, que tous les personnages sont vraiment un peu trop stupides pour que le récit fonctionne totalement.

C'est un problème qui a toujours hanté la série, une série aimant présenter ses orphelins comme les victimes absolues d'adultes tous plus bêtes que leurs pieds : si tous les personnages sont bêtes à manger du foin, et méritent ce qui leur arrive, ou bien sont ultra-passifs comme les orphelins peuvent l'être çà et là, comment en vouloir aux antagonistes qui profitent de cette bêtise. Et réciproquement, lorsque le fondement même de la série (le schisme, VDF vs Olaf, etc) repose sur des bases à ce point fragiles, ne justifiant jamais les actes des "méchants" (ni des "gentils", d'ailleurs), comment prendre cette résolution dramatique au sérieux... ?

Néanmoins, il faut reconnaître que l'interprétation, dans ce double épisode, est impeccable, tant du côté des enfants que de Lucy Punch et NPH, et que le tout se regarde sans problème. Et ce double épisode de se terminer de manière assez définitive, par un montage musical en forme de bilan, une boucle bouclée pour Lemony Snicket, et une chute qui aurait fait une très bonne fin de série.

Seulement voilà, il reste encore un épisode de conclusion, et je me demande bien comment tout cela va bien pouvoir se terminer de manière semi-satisfaisante... ?

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(retrouvez aussi sur ce blog les critiques des épisodes 3x01-02, 3x03-04, et celles des saisons précédentes en cliquant ici...)

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Les bilans de Lurdo : Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, saison 3 (2019) - deuxième partie (3x03-04)

Publié le 15 Juin 2019 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Jeunesse, Netflix, Review, Télévision

Avec son double épisode de reprise un peu fauché (les décors montagnards faisaient vraiment trop studio pour leur propre bien), et un peu brouillon, narrativement parlant, la saison 3 des Orphelins Baudelaire continue, en partant cette fois-ci 20 000 lieues sous les mers... 

Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - 3x03-04 - The Grim Grotto :

Les Baudelaire arrivent à bord du Queequeg, un sous-marin dirigé par la jeune Fiona Widdershins (Kassius Nelson), fille d'un membre disparu du VDF. Ensemble, ils partent alors explorer une île reculée où le VDF possédait une base, et où sévit désormais un champignon mortellement dangereux...

Un double épisode sous-marin nettement plus convaincant et ambitieux au niveau visuel et dans sa direction artistique (avec des sous-marins somptueux, une créature géante, etc) que les deux épisodes précédents.

Ce qui aide, d'ailleurs, c'est que les deux épisodes sont assez brefs : moins de 45 minutes pour le premier, tout compris, et à peine plus d'une demi-heure pour le second. Le résultat, c'est un récit qui avance à un rythme enthousiasmant, avec de multiples rebondissements, et des révélations qui fleurent bon la fin de série.

On y découvre ainsi que Hooky est le frère de Fiona, et que tout n'est pas aussi manichéen et simpliste que les Baudelaire veulent bien le croire, dans ce schisme interne au sein du VDF.

On pourra regretter que la menace du champignon n'en soit jamais vraiment une (surtout s'il suffit d'un peu de wasabi pour s'en débarrasser), ou que Violet et Klaus soient plus larmoyants et victimes que jamais (mais c'est inscrit dans l'ADN de la série, ça) ; dans l'ensemble, cependant, ce double épisode s'avère plutôt enthousiasmant, et débouche sur une promesse d'avancées, avec les Baudelaire qui croisent enfin le chemin de Kit, la sœur Snicket.

Ça augure du meilleur pour la suite - et fin.

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Un film, un jour (ou presque) #983 : The Dirt (2019)

Publié le 11 Juin 2019 par Lurdo dans Biographie, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Musique, Netflix, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

The Dirt :

L'ascension et la chute de Nikki Sixx (Douglas Booth), Tommy Lee (Colson Baker), Mick Mars (Iwan Rheon) et Vince Neil (Daniel Webber), membres du groupe Mötley Crüe, superstars incontrôlables de la scène musicale hard rock du Los Angeles des années 80...

Un long-métrage produit pour Netflix et adapté de l'auto-biographie de Mötley Crüe, une auto-biographie qui ne cachait rien des faits et méfaits du groupe de musiciens depuis ses débuts à nos jours.

Ici, le film s'avère un biopic musical assez classique, pour ne pas dire académique dans son illustration du succès et de la déchéance de ses protagonistes, avec deux parties bien distinctes : la première, de la formation du groupe à son succès le plus incontestable, donne lieu à un étalage complaisant de moments gentiment trashouilles, et de toutes les conneries que les membres du groupe ont pu faire.

Sex, drugs and rock'n'roll, comme on dit, mis en scène sans grand panache, mais avec un certain jusqu’au-boutisme par Jeff Tremaine, réalisateur attitré des Jackass et de tous les métrages et programmes tv qui en ont été dérivés. Sans surprise, compte tenu de ces antécédents, c'est cette partie du film qui est la plus dynamique, la plus ludique, et la plus extravagante.

Ça reste cependant malheureusement trop balisé, avec tous les passages obligés de ce genre de film musical (la rencontre, le nom du groupe, le manager, le premier morceau, etc), avec en prime un certain décalage vocal entre les enregistrements utilisés lors des chansons et la voix de Daniel Webber, qui fait que l'on y croit pas totalement.

C'est dommage, puisque la distribution (composée de beaucoup d'acteurs anglais... et de Pete Davidson du SNL ^^) est plutôt bonne et efficace (j'ai eu plus de mal avec Kathryn Morris, gentiment en surjeu dans ses quelques scènes), et que dans l'ensemble, le tout se regarde assez facilement.

Lorsque le métrage entame son virage en direction de la partie "déchéance du groupe", cependant, il commence à montrer ses limites : la structure du film se fait plus aléatoire et incertaine, la réalisation plus maladroite, et les astuces narratives (voix off, faces caméra, etc) qui pouvaient fonctionner dans la première moitié s'avèrent insuffisantes pour donner vraiment corps au mélodrame générale. Je pense notamment à l'annonce du cancer de la fille de Neil, avec fondus au noir, etc : assez forcé et contre-productif, malgré une fillette assez convaincante.

De toute façon, je crois que le problème de ce métrage est résumé dans son générique de fin, qui met côte à côte de nombreuses scènes du film et des vrais Mötley Crüe, pour montrer à quel point Tremaine et compagnie étaient proches de la réalité : un peu comme la reconstitution intégrale du concert de Wembley dans Bohemian Rhapsody, j'ai eu envie de dire "oui, et alors... ?"

Au final, The Dirt est divertissant, mais sa seconde moitié plus dramatique ne fonctionne pas vraiment, et affaiblit vraiment l'ensemble : lorsque l'on arrive à la conclusion, on ne peut s'empêcher d'avoir l'impression que le film a largement survolé une partie de la carrière de ses membres, et qu'il manque quelque chose pour que le tout tourne à plein régime. Et si en plus on n'est pas forcément très client de la musique du groupe, alors là, ça devient compliqué...

3.25/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...

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