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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Lurdo : SEMAINE FRANÇAISE - Huge in France, saison 1 (2019)

Publié le 13 Juillet 2019 par Lurdo in Biographie, Comédie, Drame, Les bilans de Lurdo, Netflix, France, Review, Sitcom, Télévision, USA

Comédie dramatique franco-américaine en huit épisodes d'une petite demi-heure, ce Huge in France marche directement dans les pas de séries telles que HBO ou Showtime pouvaient en diffuser il y a une dizaine d'années : le portrait semi-satirique d'un mec égocentrique, arrogant et paumé, qui tente de se reconstruire... la seule différence étant que le mec en question, c'est Gad Elmaleh.

Huge in France, saison 1 (2019) :

Gad Elmaleh, superstar de l'humour en France, est épuisé, et las de ce succès incontesté. Il part donc pour les USA, à la rencontre de son ex-compagne Vivian (Erinn Hayes), influenceuse web, et de leur fils adolescent Luke (Jordan Ver Hoeve). Rapidement, cependant, il va découvrir qu'entre Jason (Matthew Del Negro), l'actuel compagnon de Vivian, un ex-acteur aux méthodes intenses, la carrière de mannequin de Luke, et son anonymat complet sur le territoire américain, cette visite va être plus compliquée que prévue, et ce malgré l'aide de Brian (Scott Keiji Takeda), son nouvel assistant...

Et rapidement, les limites de ce programme, chapeauté par Gad et par les créateurs de The Grinder, deviennent évidentes : la série tente en effet tellement de concilier le mélodrame avec l'humour, de faire du personnage de Gad un loser pathétique et paumé las de sa célébrité, tout en étant un père absent au grand cœur tentant de renouer avec son fils mannequin, qu'elle ne parvient à accomplir ni l'un ni l'autre.

Déjà, parce que la série n'est pas particulièrement drôle. On est un peu dans la cringe comedy façon Merchant/Gervais, un peu dans l'observation façon Seinfeld, un peu dans l'humour façon Curb Your Enthusiasm, un peu dans quelque chose de plus proche des dramédies Showtime, mais au final, tout cela est assez répétitif et plat, ancré autour d'un Gad globalement antipathique, qui s'avère probablement le personnage le moins intéressant de la série.

En effet, tant son fils, que son ex, le compagnon de celle-ci, ou encore l'assistant de Gad aux USA ont des personnalités et une présence plus affirmée que celle du protagoniste principal du show : à trop vouloir être à la fois une caricature arrogante et mesquine de Gad (caricature malheureusement jamais assez poussée et corrosive) et un personnage sincère et authentique dans ses émotions (les moments "j'en ai assez d'être un comique superstar, je suis torturé et en burnout, je me passe la main sur le visage d'un air las" sont légion), ce Gad n'est ni l'un ni l'autre, et finit éclipsé par tout le monde (d'autant plus que Del Negro et Ver Hoeve ne font pas dans la nuance et le réalisme, et interprètent volontairement des personnalités improbables et exubérantes).

Ajoutez à cela des rebondissements téléphonés (à partir du moment où Jason apprend qu'il est stérile, tout le reste se voit venir avec deux épisodes d'avance, au moins), quelques caméos inconséquents (John Stamos, Jerry Seinfeld, Jean-Paul Gaultier, Cyril Hanouna...), et un côté brosse à reluire un peu lassant à la longue (oui, Gad est sans cesse remis à sa place aux USA, mais non seulement il ne change pas beaucoup, mais en plus, dès son retour à Paris, il est à nouveau en position de superstar adulée de tous) et l'on se retrouve avec une série qui ne convainc guère, pas forcément désastreuse, mais instantanément oubliable, et dont le final, forcé, artificiellement sombre et en suspens, agace plus qu'il n'intrigue...

 

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