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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Sygbab : Firefly, saison 1 (2002)

Publié le 14 Mars 2021 par Sygbab in Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Sygbab, Review, Science-Fiction, Télévision, USA, Fox

Après son intégrale Agents of SHIELD, Sygbab revient aux fondamentaux, avec un incontournable de la science-fiction télévisuelle...

Firefly, saison 1 (2002) :

Les mésaventures des membres de l'équipage du Serenity, un vaisseau dirigé par le Capitaine Mal Reynolds (Nathan Fillion), qui se trouvent embarqués dans des événements qui les dépassent lorsqu'ils accueillent à bord des passagers aux nombreux secrets (Summer Glau, Sean Maher, Ron Glass)...

L'univers dépeint dans Firefly dénote dans le paysage de la science-fiction, et ce pour plusieurs raisons. En premier lieu, la fédération de planètes existante - nommée l'Alliance - est composée uniquement de la race humaine qui a colonisé l'espace, ce qui implique une absence totale d'aliens.

C'est un monde proche du nôtre - impression renforcée par le fait que la langue la plus parlée soit le mandarin -, possédant néanmoins une évolution technologique plus avancée. Son autre particularité est de marier les genres en donnant une touche western à l’ensemble (alliant ainsi les flingues aux vaisseaux spatiaux) avec bonheur car cela fonctionne parfaitement.

Entre les planètes à l'apparence stérile à cause de leurs empilements de bâtiments tous aussi gigantesques les uns que les autres, et les coins perdus dans le désert et la poussière, il y a un monde d'écart, et l'équipage du Serenity vit entre deux. Mal et ses compagnons d'infortune sillonnent l'espace à la recherche du premier travail disponible, qu'il soit honnête ou non : le plus important, c'est qu'il rapporte de l'argent.

Aux contraintes de devoir régulièrement être employés s'oppose l'avantage indéniable d'être totalement libres et indépendants. Cette volonté est justifiée par le fait que Mal et Zoé ont combattu ensemble dans le camp des Browncoats dans la guerre qui a vu la victoire de l'Alliance et qu’ils ne peuvent se résoudre à faire partie de ce système.

Par extension, ce passé commun explique également la loyauté indéfectible qu’il a envers ses troupes : pas question de les abandonner, leur vie passe avant le respect d'un contrat si qui que ce soit est mis en danger. Interprété par un Nathan Fillion ultra charismatique, le capitaine a une morale et un honneur qui lui sont propres, évidemment imposés par les circonstances.

Lors du pilote, l'ironie veut qu'en essayant de passer inaperçus pour les besoins d'un petit boulot, l'équipage embarque à son bord un médecin en fuite dont la sœur a subi des expérimentations du gouvernement, tous deux étant activement recherchés par l'Alliance.

Le mystère entourant River constitue le cœur de la mythologie de la série et aussi sa plus grande frustration car elle commençait à peine à être développée au moment où la série a été fauchée en plein vol, suite à son annulation.

Assez discrète pendant une bonne partie de la saison du fait d'interactions très limitées avec les autres membres de l'équipage - entre autres parce que les séquelles de ce qu'elle a subi l'ont amenée à se replier sur elle-même et qu'elle est par conséquent considérée comme étant un peu folle -, River se révèle sous un jour nouveau dans War Stories. La réplique « no power in the verse can stop me », concluant une scène impressionnante dans laquelle elle tue les yeux fermés trois hommes situés à des endroits différents, suggère que c'est une machine à tuer en sommeil.

Quoi qu'il en soit, au vu des méthodes employées par les effrayants hommes aux gants bleus dans Ariel, les secrets qu'elle renferme doivent être d'une importance capitale. Dans ce même épisode, Simon découvre que le cerveau de sa sœur a été charcuté à plusieurs reprises, notamment pour lui ôter la partie permettant de contrôler les émotions. Cela explique bien des choses sur son comportement… Malheureusement, ce sont autant d’éléments qui resteront en plan.

C’est bien dommage, mais c’est le seul point noir - totalement indépendant de la volonté de l’équipe scénaristique - et le reste est réjouissant. Après des débuts timides, la série gagne progressivement en rythme et ne s'essouffle pas jusqu'à la fin. Ce qui fait la réelle différence, c'est l'attachement aux personnages.

Grâce à un très bon casting et à l'alchimie entre les membres d'un équipage pourtant très disparate, les épisodes restent agréables même quand il ne se passe pas grand-chose car l'humour est omniprésent. Les moments cocasses sont légions (quasiment à chaque fois que Jayne ouvre la bouche, par exemple), et c'est ce même humour qui permet de désamorcer certaines situations dramatiques.

Cette façon de faire passer la violence de manière presque décontractée trouve son point d'orgue dans War Stories quand Mal et Wash se chamaillent à propos de Zoé sous la torture, tandis que Niska y prend un plaisir sadique. Il y bien d'autres exemples, mais en faire une liste exhaustive ne serait pas forcément judicieux car cela ne rendrait pas justice aux situations évoquées.

Ce mélange entre drame et comédie n'est pas incongru dans une série de Whedon puisque c'était déjà l'une des forces de Buffy et Angel, mais c'est sans doute encore mieux maîtrisé ici. Pour étayer ce propos, le cas de Jaynestown est représentatif : alors que la grande majorité de l'épisode est hilarante et donne même lieu à l'un des grands moments de la série grâce à la chanson The Hero of Canton, la fin est beaucoup plus sérieuse et s'interroge sur le besoin de la communauté qu'ils ont côtoyée de croire en un héros, quand bien même Jayne en est à l'opposé.

Sa motivation principale reste l'argent, ce qui l'amènera à trahir son capitaine dans Ariel avant que ce dernier mette les choses au point avec une grande fermeté. Mais Mal savait à quoi s'attendre, puisqu'il l’avait engagé alors que ce dernier le tenait en joue, en lui proposant plus d'argent que ce qu’il gagnait.

Ce retour dans le passé s'effectue dans Out of Gas, qui propose deux niveaux de flashback différents, l'un d'entre eux revenant sur les origines de la constitution de l'équipage. Outre Jayne, Kaylee est recrutée elle aussi dans des conditions un peu particulières, après une partie de jambes en l'air avec le mécano incompétent dont Mal s'était attaché les services.

Adorable, elle est aussi une optimiste invétérée, un peu rêveuse, et considère son capitaine comme son grand-frère. Par ailleurs, sa relation avec Simon est finement écrite et c’est à souligner car de fait, elle n’est pas envahissante à l'écran.

L'autre ajout concerne Inara, qui permet au Serenity d'avoir une certaine respectabilité partout où le vaisseau se déplace, grâce au statut de cette dernière. Le flashback revenant sur le moment où elle conclue un accord avec Mal est parfaitement représentatif de ce que sera ensuite leur relation : un amour un peu vache, qui les amène à se chamailler sans cesse, incapables de s'avouer à eux-mêmes ou à l’autre qu'ils éprouvent des sentiments. Quant à Wash, sa moustache est très drôle, et le fait que Zoé ne l'aimait pas au départ est un clin d'œil sympathique.

Généralement, chaque protagoniste a son petit moment de gloire dans chaque épisode et tout le monde évolue de concert, ce qui est une véritable gageure quand il faut gérer autant de personnages à la fois. À part River dont le cas a déjà été évoqué, il y a une exception : Book.

Peu présent, il restera jusqu'à la fin entouré d'une aura de mystère car, à plus d'une reprise, il fera preuve de talents insoupçonnés et fort utiles, et son passé (avant d'être prêtre) suscite beaucoup de questions. Mais comme tous, il est bien caractérisé, et cela rend savoureuses les relations entre les personnages. La vie de ce groupe, composée de fous rires, de frictions et de moments de solidarité dans l'adversité, transpire à l'écran.

Il y a donc tout ce qu'il faut pour une série de qualité : des épisodes qui tiennent la route, une montée en puissance progressive, un fil rouge ayant du potentiel, et des personnages crédibles et intéressants. Quel dommage qu'elle n'ait pas eu le temps de s'installer à l'écran, car elle aurait sans doute atteint d'autres sommets. Mais avec le traitement qui lui a été réservé par la FOX, il était bien difficile de faire mieux...

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