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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Articles avec #dc catégorie

Un film, un jour (ou presque) #644 : Batman - Gotham by Gaslight (2017)

Publié le 7 Février 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Thriller, Animation, DC, Fantastique

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Batman - Gotham by Gaslight :

À Gotham City, la terreur règne, alors que Jack l'Éventreur profite du brouillard ambiant pour massacrer, une à une, les femmes de la ville. Malgré les efforts de l'Inspecteur Gordon (Scott Patterson), le tueur reste introuvable... jusqu'à ce que le mystérieux Batman (Bruce Greenwood) ne se lance sur la piste du tueur sanguinaire.

Une excellente surprise que ce métrage adapté du comic-book du même nom, un titre unitaire de la collection Elseworlds, illustré par Mike Mignola, et qui transpose Batman à l'époque victorienne pour l'opposer à Jack l'Éventreur.

La direction artistique, le doublage et la musique sont convaincants, l'intrigue est suffisamment bien menée pour qu'on se laisse porter, l'ambiance est là, l'action est efficace, bref, je n'ai vraiment rien de négatif à dire sur ce métrage.

J'ai notamment vraiment apprécié le fait que Batman n'y soit pas un justicier invulnérable et tout-puissant, ainsi que les nombreux clins d'oeil à Sherlock Holmes (entre autres), et (chose assez rare dans le cas de ces films d'animation DC), j'ai vraiment apprécié le character design, en particulier celui de Bruce Wayne.

Pour une fois, c'est réussi.

4.5/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien....

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Un film, un jour (ou presque) #625 : Justice League (2017)

Publié le 11 Janvier 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Aventure, Fantastique, Science-Fiction, DC, DCEU, DCU

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Justice League :

Attirés par la peur et le chaos d'un monde dépourvu de Superman (Henry Cavill), les Parademons de Steppenwolf (Ciarán Hinds), un dangereux extra-terrestre, envahissent la Terre. Pour les contrer, Batman (Ben Affleck) et Wonder Woman (Gal Gadot) recrutent des êtres surpuissants aux quatre coins du monde : Aquaman (Jason Momoa), Flash (Ezra Miller) et Cyborg (Ray Fisher)...

On ne va pas y aller par quatre chemins, ni détailler plus avant la genèse catastrophique de ce Justice League, entre la Warner qui panique et tente de réorienter son film vers quelque chose de "plus Marvel", Zack Snyder qui quitte le navire en cours de route suite à un drame familial (et à la réception hostile des critiques à ses films précédents), et Joss Whedon qui prend le relais pour retourner un gros morceau du film, après avoir servi de script doctor et rajouté de l'humour dans le tout.

En l'état, Justice League est un ratage de plus pour l'écurie DC. C'est bien simple, non seulement le film trahit amplement sa genèse chaotique (les styles Snyder et Whedon ne se marient pas bien, les reshoots sont tous flagrants avec leur Affleck bouffi dans les nouveaux plans et leur Superman "moustachu", le script est décousu et simpliste, la direction artistique bipolaire) mais surtout, il est d'une indigence technique assez aberrante pour un produit de ce calibre.

La photographie est bien souvent immonde (avec des couleurs laides au possible, et un étalonnage numérique voyant), et les effets spéciaux improbablement ratés : non seulement sur le plan des incrustations sur fonds verts, flagrantes, sur celui de l'intégration du corps numérique de Cyborg (aux proportions variables), ou sur le rendu approximatif de Steppenwolf et de certaines doublures numériques, mais plus gênant, 90% des plans dialogués de Superman ont été retournés par Whedon, qui n'avait donc sous la main qu'un Cavill moustachu (pour son rôle de Mission Impossible 6). Résultat : tous ces plans de Superman (de l'ouverture du film à sa scène de post-générique) mettent en scène un personnage à la bouche en images de synthèse (pour effacer la moustache), qui finit par ressembler à un mauvais protagoniste de jeux vidéo, à l'animation labiale défaillante.

Et quand bien même on arriverait à passer outre ces problèmes techniques, on se retrouve confronté à un film qui singe de manière bâclée la formule Marvel, et apparaît tout simplement bancal de bout en bout. Ce n'est pas forcément surprenant, quelque part, puisque Whedon est aux commandes : ce Justice League ressemble énormément à Avengers 2 - L'Ère d'Ultron mais en pire (ou du moins, avec les mêmes défauts, sans avoir les qualités nécessaires pour les compenser, ou les personnages attachants déjà établis) : les effets sont inférieurs, le montage est inférieur, l'écriture est inférieure, la continuité est inférieure, les enjeux sont plus faibles, les personnages moins intéressants (Wonder Woman reste égale à elle-même, même si Gal Gadot joue ponctuellement assez mal ; Cyborg n'a pas le moindre charisme, notamment en VO, et son design est raté ; Batman est inutile, pachydermique, et ressemble parfois à une otarie bourrée à la bière lorsqu'il fait des sauts câblés ; Aquaman n'est pas désagréable ; idem pour Flash, hormis sa course étrange de patineur artistique), le méchant est encore moins convaincant, et la bande originale est encore plus faiblarde, sauf lorsqu'elle invoque brièvement (mais de manière quasi hors-sujet) les thèmes mythiques de Batman et Superman, et celui, plus récent, de Wonder Woman.
 
On se retrouve donc devant un véritable monstre de Frankenstein cinématographique qui prend l'eau de partout, et qui ne fonctionne quasiment jamais : pour faire simple, j'ai vu le film un peu après sa sortie en salles, et à la date d'aujourd'hui, je n'ai le souvenir que d'une scène, celle où un Superman torse nu, fraîchement ramené à la vie, démolit sans efforts tout le reste de la Ligue, y compris un Flash dépassé par la vitesse du Kryptonien.

Une scène efficace, à la fois drôle et impressionnante, et qui, en tant que grand fan de Superman, m'a donné le sentiment, pour la première fois, d'avoir une échelle de pouvoirs respectée à l'écran.

Tout le reste, malheureusement, est à la peine ; oui, c'est ponctuellement plus divertissant, plus positif et moins pompeux que les précédents métrages du DCEU, mais ce n'est pas pour autant que ça en fait un film plus réussi. Plus regardable, peut-être. Mais encore plus anecdotique, c'est certain.

Et particulièrement frustrant pour qui aime, comme moi, ces personnages, et voudrait bien que DC et la Warner se sortent les doigts du boom tube, et arrêtent de saccager des franchises au potentiel pourtant illimité.

2.5 - 0.5 pour les effets spéciaux indignes d'une telle production = 2/6

(presque aussi raté que Suicide Squad, pour des raisons - partiellement - différentes)

(et franchement, malgré tout le capital sympathie de Momoa, je doute vraiment que l'Aquaman en mode glandeur-surfeur métalleux qui nage sur fond vert soit vraiment la solution pour relancer le DCEU)

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Un film, un jour (ou presque) #595 : Batman et Harley Quinn (2017)

Publié le 5 Septembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Animation, Action, Jeunesse, DC, Comédie

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Batman & Harley Quinn :

Malgré leurs réticences, Batman (Kevin Conroy) et Nightwing (Loren Lester) sont contraints de demander son aide à Harley Quinn (Melissa Rauch) afin de mettre des bâtons dans les roues de Poison Ivy (Paget Brewster) et de son complice Floronic Man (Kevin Michael Richardson).

Un long-métrage supervisé par Bruce Timm, et dont l'ambition, au premier abord, semble vraiment de renouer avec le graphisme et l'approche de Batman - La Série Animée. Seul problème : si graphiquement, les intentions sont respectées (ce qui fait vraiment plaisir), le reste est un bordel sans nom.

En fait, on se demande tout simplement à quel public ce film est destiné : d'un côté, on a un scénario creux et qui aurait pu être bouclé en 20 minutes s'il n'y avait pas eu énormément de digressions et de remplissage inutile (deux chansons, deux ! Et je ne parle même pas du post-générique final de plusieurs minutes, sans intérêt), un humour puéril à base de pets, des héros incompétents, et un ton presque parodique (avec une illustration musicale jazzy/film noir totalement déplacée), tandis que de l'autre, on a des scènes sexy/racoleuses, de la violence plus crue, du sang, un vocabulaire plus vulgaire, et des clins d'œil référentiels à destination d'un public plus avisé (caméos de personnages secondaires de BTAS, séquence avec onomatopées façons années 60, générique d'ouverture à l'identique...).

Par conséquent, le métrage semble constamment avoir son bat-postérieur entre deux chaises, et au final, il ne convainc jamais vraiment, dans aucune des catégories.

Cela dit, paradoxalement, alors que c'était ma plus grande crainte, Melissa Rauch s'en sort très bien en Harley Quinn.

2.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #563 : Batman et Bill (2017)

Publié le 21 Juillet 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Documentaire, DC, USA, Hulu, Biographie

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Batman et Bill (Batman and Bill) : 

Documentaire américain retraçant le combat d'un homme, Marc Tyler Nobleman (un auteur s'étant déjà penché sur la biographie des de Siegel & Shuster, les créateurs de Superman) pour parvenir à faire reconnaître la véritable paternité du personnage de Batman.

Traditionnellement attribuée à Bob Kane, qui a fait sa carrière et sa fortune grâce à elle, la création de Batman tient tout autant (si ce n'est plus) à Bill Finger, créateur et scénariste du Dark Knight, qui lui doit l'immense majorité de ses attributs : son apparence, ses gadgets, ses origines tragiques, ses motivations, ses partenaires et ses ennemis...

Mais Finger était, en quelque sorte, le nègre de Kane, un homme de l'ombre que son partenaire dessinateur a eu tôt fait d'écarter de toute reconnaissance. Après toutes ces années, Nobleman a donc entrepris de réhabiliter Finger, dont le rôle oublié dans l'histoire de DC Comics a eu des conséquences sérieuses : tandis que Kane connaissait gloire et succès, apparaissait au cinéma et à la télévision, etc, Finger était sans le sou, malade, et il s'est éteint dans l'indifférence générale, chez lui, seul.

Afin de rendre à Finger ce qui appartenait à Finger, et de convaincre DC Comics de créditer Finger pour sa création, Nobleman s'est ainsi lancé dans une campagne de mobilisation, contactant de nombreux noms de l'industrie (dont Kevin Smith), et tentant de trouver les éventuels héritiers de Finger.

Plus facile à dire qu'à faire, puisque Finger ayant totalement disparu des radars, sa vie de famille a fini par être aussi compliquée et déprimante que sa carrière. Enfin, Nobleman a réussi à retrouver la petite-fille de Finger, et a fini par se confronter frontalement à DC : un geste qui n'est pas sans déplaire à la compagnie, qui tente brièvement de pousser Mme Finger à lui céder tous les droits de Batman, avant d'abdiquer.

Un métrage assez fascinant, notamment dans l'opposition totale qu'il décrit entre les personnalités de Finger et de Kane, l'un discret et dédié à son métier, l'autre flamboyant, vantard et opportuniste, prêt à tout pour être célèbre.

Et une belle leçon de courage et de persévérance de la part de Nobleman, qui s'est consacré à une cause qui en valait la peine, et a permis à une famille de retrouver un peu de paix d'esprit, tout en renouant avec l'héritage (tant financier que spirituel) de son ancêtre.

4.5/6 (j'ai bien aimé les multiples intermèdes animés utilisés pour retracer la vie et les événements ayant mené à la naissance de Batman)

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Un film, un jour (ou presque) #538 : Wonder Woman (2017)

Publié le 16 Juin 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Fantastique, DC, Action, Aventure, DCU, DCEU

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Wonder Woman :

Lorsque Steve Trevor (Chris Pine), un espion américain détaché auprès des services secrets anglais, s'écrase sur l'île mystérieuse de Themyscira, Diana (Gal Gadot), princesse des Amazones y vivant cachées en harmonie, ne connait rien du monde des Hommes. Mais en apprenant que la Première Guerre Mondiale fait rage, elle croit comprendre qu'Ares, le Dieu de la Guerre, en est responsable, et qu'il est de son devoir sacré de le vaincre. Contre l'avis de sa mère Hippolyte (Connie Nielsen), elle s'arme alors, et accompagne Steve chez les humains... pour le meilleur, et pour le pire.

Honnêtemtent, cette critique m'a posé des problèmes d'écriture. Et après l'avoir retournée dans tous les sens sans parvenir à trouver un angle ou une structure qui me convienne, j'ai décidé de faire simple.

Wonder Woman, c'est le meilleur film du DCU actuel.

Mais c'est aussi un film affreusement médiocre.

Alors je sais, ça va à l'encontre de l'emballement médiatique absolu que connaît le métrage outre-Atlantique, où ça parle de meilleur film de super-héros depuis 20 ans, de porte-étendard de la cause féministe, de futur film oscarisé, de film qui transforme le tissu sociétal et générationnel des USA, etc, etc, etc, avec une critique unanime qui a vite fait d'écraser le moindre avis dissident sous des accusations de misogynie, de mauvaise foi, etc....

Mais pourtant, c'est le cas : Wonder Woman, c'est du niveau d'un film Marvel très moyen, et ce sur tous les plans.

Le film se divise en trois parties distinctes : l'île de Themyscira, Londres, et le champ de bataille. Trois parties bien séparées, tant stylistiquement qu'au niveau de l'intérêt et du rythme.

- Sur Themyscira, on a droit à l'origin story de Diana, c'est assez bavard, l'exposition est maladroite, ce n'est pas très passionnant, mais visuellement, c'est coloré, c'est agréable, et ça fonctionne. On se dit que, peut-être, Patty Jenkins, la réalisatrice, a tiré la leçon des erreurs du reste d'un DCU particulièrement sombre et dépressif. Malheureusement, on y comprend aussi très vite les problèmes récurrents du film : ses effets spéciaux régulièrement calamiteux, et ses ralentis innombrables (à la Snyder) qui cependant, font alors encore illusion à ce moment-là du film. Arrive alors Steve Trevor (Chris Pine qui nous refait Kirk, en fait), et qui révèle que Gadot possède un assez bon timing comique : leur duo fonctionne, et cela va se confirmer durant la seconde partie du film, à Londres.

- Là, on nage en pleine comédie (façon Thor chez les humains), avec musique primesautière et mickeymousing pataud, une comédie parfois un peu forcée, mais pas désagréable, notamment au niveau des rapports détendus du couple. Mais plus le film se rapproche des tranchées, et plus il devient problématique : les ralentis continuent à se multiplier jusqu'à insensibiliser le spectateur (même la grande scène du No Man's Land, tant louée ici ou là, est tombée un peu à plat pour moi tant elle manque de réel point d'orgue, et qu'elle souffre de trop de ralentis), les motivations et la caractérisation des personnages se font de plus en plus sommaires (les méchants qui caquettent de rire façon Rita Repulsa dans un épisode des Power Rangers, pour montrer qu'ils sont machiavéliques ; la fine équipe de Trevor composée d'un arabe menteur, d'un écossais bagarreur et ivre, et d'un natif-américain appelé Chef qui fait des signaux de fumée... *soupir*), et l'action... dont quasiment toutes les scènes marquantes étaient dans la bande-annonce. 

- Toutes, sauf... le dernier acte du film.

Lorsque Wonder Woman affronte, dans un déluge d'effets spéciaux immondes et de doublures numériques en caoutchouc, le dieu Ares (une fin de film digne, dans sa médiocrité, de celle de Batman v Superman). Lorsque Steve Rogers prend l'avion bourré d'explosifs, et se sacrifie en le pilotant jusque dans un glacier pour éviter qu'il ne s'écrase sur une grande ville. Lorsque l'écriture toujours aussi pataude et maladroite se joint à l'interprétation très inégale de Gadot (pas mauvaise dans l'action et dans l'humour, très limitée dans l'émotion, et qui a tendance à dodeliner de la tête pour exprimer le moindre sentiment autre que la confiance en soi) pour nous axer tout ça sur le pouvoir de l'amour...

Alors je veux bien qu'on soutienne le film parce que c'est le premier film du DCU à ne pas être totalement raté (c'est vrai), parce que c'est le premier film de super-héros réalisé par une femme (pauvre Lexi Alexander, tout le monde a oublié son Punisher : Zone de Guerre, au budget certes moins important), parce que c'est le premier long-métrage centré sur Wonder Woman (le film animé de 2009 était cependant très réussi, nettement plus que cette version 2017), ou que sais-je encore... mais lorsque l'on démolit certains films Marvel, à tort ou à raison, pour des défauts (de scénario, d'originalité, d'effets spéciaux, d'antagonistes faiblards, etc) que l'on retrouve systématiquement dans Wonder Woman, mais qu'ici, on décide de fermer les yeux sur ces défauts "parce que c'est réalisé par une femme/ça met une femme en vedette/c'est une date dans l'histoire du cinéma"... là, j'ai nettement plus de mal.

Les défauts de Wonder Woman sont pourtant bien réels, et d'ailleurs, j'irai même plus loin : j'ai trouvé que Patty Jenkins, la réalisatrice, n'était pas particulièrement inspirée. À de nombreuses reprises, j'ai trouvé que son travail, à l'image du script et des effets, était maladroit, manquait de personnalité et de punch, et que tout cela aurait mérité nettement plus de subtilité.

Ajoutez à cela le dernier acte pourri, les effets spéciaux médiocres, la bande originale quelconque (à l'exception du thème guerrier de WW hérité de Zimmer), le script dérivatif, et le rythme inégal, et l'on se retrouve donc avec un film assez bancal : en résumé, on a un premier acte à 3.5/6, un second acte à 4/6, et un dernier acte à 1.5/6...

...ce qui nous fait un tout à 3/6, avec 0.5 de bonus pour certains moments plus efficaces = 3.5/6

 

(sur l'échelle des films super-héroïques actuels, je le placerais au niveau d'un Iron Man 2, Avengers 2 : l'Ère d'Ultron ou des Thor : ça se regarde, mais ça s'oublie instantanément)

 

(EDIT de 12/2018 : revu récemment, et la critique ci-dessus reste globalement inchangée ; j'avoue toutefois avoir eu du mal à rester intéressé par le récit dans sa deuxième moitié, alors que les longueurs se faisaient de plus en plus évidentes, et que les doublures numériques étaient de moins en moins travaillées... de quoi redescendre le tout à 3.25/6)

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Un film, un jour (ou presque) #501 : Teen Titans - The Judas Contract (2017)

Publié le 26 Avril 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Animation, DC, Action, DCAMU

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Teen Titans - The Judas Contract :

Malgré le retour de Nightwing (Sean Maher), l'équipe des Teen Titans - composée de Beast Boy (Brandon Soo Hoo), de Raven (Taissa Farmiga), de Blue Beetle (Jake T. Austin), de Robin (Stuart Allan) et de Starfire (Kari Wahlgren) - est assez soudée. Mais malgré la menace récurrente de Deathstroke (Miguel Ferrer), et l'avènement de Brother Blood (Gregg Henry), un être maléfique et intégriste, c'est la présence de la jeune Terra (Christina Ricci) au sein de l'équipe qui risque bien de provoquer la fin des Titans... 

Je l'avais mentionné il y a quelques semaines sur ce même blog, je n'étais pas un grand fan du précédent métrage animé des Teen Titans produit par DC : Justice League vs Teen Titans m'avait vraiment fait l'effet d'un film-prétexte, dont l'affrontement titre était inexistant, et une sorte d'excuse pour réunir, le temps d'un métrage, le line-up classique des Titans (Beast Boy/Starfire/Robin/Cyborg/Raven)... alors que dans les faits, les Teen Titans de cet univers animé New52 n'avaient que peu de choses en commun avec les Titans devenus populaires dans les comics et à la télévision.

Néanmoins, le fan-service avait apparemment clairement fonctionné, puisque le métrage avait globalement été très bien accueilli par les fans ; ce qui, forcément, ne pouvait que déboucher sur ce Judas Contract, une adaptation plus ou moins libre de l'un des arcs narratifs fondateurs du comic-book Teen Titans, un arc à la fois provocant et surprenant, déjà repris par la première série animée des Titans.

De l'arc original, cette adaptation garde principalement le personnage de Terra, et sa relation particulièrement discutable avec Deathstroke (ici plus ou moins transformée/adoucie en une séduction insistante d'une Terra aux hormones en ébullition sur un Slade qui la manipule en lui laissant miroiter une relation interdite).

Malheureusement, et c'est là que ça commence à poser problème, sa trahison de l'équipe des Titans ne fonctionne pas. Forcément : contrairement à la série animée ou aux comics, ici, Terra n'est jamais vraiment intégrée à l'équipe. À peine 30 minutes s'écoulent avant que sa trahison ne soit révélée au spectateur, et la première demi-heure passe de toute façon presque plus de temps à réintroduire les autres personnages (Blue Beetle qui va faire dans le caritatif ; Nightwing et Starfire qui sont chauds comme la braise, ont droit à un flashback sur leur rencontre, et passent leur temps à échanger des sous-entendus sexuels en pleine mission) et les méchants (Deathstroke qui, de stratège obsédé par la destruction des Titans, devient ici un simple sous-fifre embauché par Blood pour détruire l'équipe) plutôt qu'à développer le point névralgique de tout ce récit.

Et pour ne rien arranger, Terra (doublée par Christina Ricci) se montre assez antipathique et hostile, dès sa première scène, et dans tous ses rapports avec les autres Titans... donc forcément, quand elle les trahit et les manipule, bah... on s'en moque, en fait. Ils ont beau tenter de jouer la carte de l'émotion un peu plus tard, ça ne fonctionne que très partiellement, et c'est très loin d'avoir l'impact de la version papier ou de la version télévisée.

Le reste du métrage est dans la droite lignée de la production DC animée récente : un visuel et une animation polarisants, des doublages très inégaux (Farmiga en Raven, ça ne passe pas du tout), et une tendance très années 90 à tenter d'imposer cette production comme quelque chose de rebelle et d'edgy, avec, donc, de la romance et des sous-entendus sexuels, énormément de vannes et de sarcasme pas drôles, un vocabulaire peu châtié, et un ton pseudo-sombre et torturé qui ne fonctionne pas du tout sur moi, et m'a rapidement donné envie de dormir.

Sans oublier la cerise sur la gâteau : un puta*n de caméo de Kevin Smith, sous forme animée, en train d'enregistrer un podcast. Pourquoi dépenser du budget animation pour mettre le gros barbu en images ? Non, mais POURQUOI ??

2/6

(visiblement, je suis vraiment réfractaire à cette incarnation des Titans, et à toute l'approche moderne New52 + cinématographique de DC Comics ; il faut que j'arrête de me faire du mal, je crois)

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Un film, un jour (ou presque) #479 : Justice League vs Teen Titans (2016) & Superman / Shazam ! (2010)

Publié le 27 Mars 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Animation, DC, Action, DCAMU

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Justice League vs Teen Titans :

Après avoir été responsable de l'échec d'une mission de la Ligue des Justiciers, Damian "Robin" Wayne est envoyé rejoindre les Teen Titans (Beast Boy, Starfire, Raven, Blue Beetle) afin d'y apprendre à travailler en équipe. Mais lorsque le maléfique Trigon, père de Raven, prend possession de la Ligue, les Titans doivent l'affronter, et sauver la planète...

Un film animé du DCU qui prend place dans la continuité New 52, comme l'immense majorité des longs-métrages animés DC actuels... ce qui me pose pas mal de problèmes.

- L'univers New 52.  D'accord, le film partait avec un handicap, puisque je n'aime pas trop ce reboot, et ce sur tous les plans (costumes, continuité, relations, adaptations animées, Damian Wayne...). Cyborg ultra-sérieux au sein de la JLA, et qui rend Batman inutile, bof, les Teen Titans dirigés par une Starfire adulte, fade et robotique, bof, Blue Beetle qui fait de la figuration au sein des Titans, bof, Ra's Al Ghul qui s'avère avoir fait un pacte avec Trigon en échange des Lazarus Pits, bof... bref, que des changements qui n'apportent rien de vraiment intéressant.

- Les Titans. "Mes" Titans, je les préfère légers, drôles et décomplexés, comme dans les deux séries animées (qui sont - attention, opinion controversée - aussi réussies l'une que l'autre, dans des styles différents mais assez complémentaires), et pas sérieux et sous-développés, comme ici. Starfire est donc robotique, Blue Beetle passe inaperçu, Raven est hésitante et dépressive (et très mal jouée par Taissa Fermiga, pas aidée par un mixage audio raté : c'est une catastrophe sur 75% de ses lignes de dialogue, et ça fait très mal quand on est habitué à Tara Strong), Cyborg (puisqu'il faut le mentionner) a autant de personnalité qu'un parpaing, bref, c'est vraiment un carnage, d'autant qu'à côté, Beast Boy est un décalque intégral de son incarnation Teen Titans/Teen Titans Go !, y compris au niveau de la voix, avec transformations à gogo, humour bas de plafond, et pets. Le contraste est rude.

- Trigon. Trigon le conquérant, Trigon le destructeur de mondes, Trigon l'entité qui fait trembler tous les héros... et qui, quand il se matérialise dans notre monde sous la forme d'un géant aux dimensions de Kaiju, fait moins de dégâts que le bibendum dans Ghostbusters ; c'est limite si la JLA possédée n'est pas plus dangereuse.

- Justice League vs Teen Titans. Jaquette mensongère, générique de fin mensonger et titre mensonger : Justice League vs Teen Titans... ça n'occupe que 90 secondes du film ; c'est Superman qui s'occupe en solo du reste de la JLA possédée par Trigon ; le vrai sujet du film, c'est Damian Wayne, et son intégration au sein des Titans. Donc si l'on n'aime pas particulièrement le personnage de Damian, problème.

- Le côté technique. L'animation est dans la lignée des précédents métrages animés, le doublage est très inégal (comme je le disais, Raven est totalement ratée, les autres vont du médiocre au solide), la direction artistique est moche New52, le rythme est passable (ça bastonne beaucoup, comme toujours), l'écriture aussi, l'illustration musicale est médiocre au possible (les Teen Titans vont à la fête foraine pour s'amuser, on a droit à un montage sur du pop-rock insipide, et à un duel de dance dance revolution sur de la J-Pop).

- L'histoire. Pour faire simple, c'est principalement centré sur Damian & Raven, avec les autres Titans qui font de la figuration, et idem pour la JLA, puisque Batman se fait mettre KO aux 2/3 du film et en disparaît totalement (histoire de laisser la place à Cyborg), et que Superman fait le gros du boulot face aux collègues possédés. Bof.

Sans oublier une scène totalement WTF, celle où Beast Boy, Blue Beetle et Starfire passent à l'action en public, et donc doivent se mettre en costumes : Beast Boy a droit à une vignette à la Hulk, avec gros plans sur ses muscles qui changent de forme, etc ; Blue Beetle a droit à un changement à la Power Rangers, avec gros plans sur son masque qui se met en place, etc ; Starfire, elle...... elle a droit à un changement façon magical girl, avec gros plans sur sa poitrine, ses fesses, son entrejambe, etc.... forcément. O_o

Bref, j'ai vraiment eu beaucoup de mal avec ce métrage, qui semblait n'avoir pour but que de tenter d'attirer le public des deux séries animées en leur promettant les mêmes Titans (il n'y a qu'à voir la jaquette du film, avec ses cinq Titans réunis, et Blue Beetle totalement absent), et en s'efforçant de produire un récit qui permette à Cyborg de rejoindre le groupe le temps d'un film.

Honnêtement, j'en viens à me dire que je suis plutôt soulagé de l'annulation du projet d'adaptation des Teen Titans à la télévision... mieux vaut s'abstenir, si c'est pour donner quelque chose de ce genre.

2/6

Superman / Shazam ! - The Return of Black Adam :

Inspiré par les actions héroïques de Superman, le jeune orphelin Billy Batson fait toujours passer le bien-être d'autrui avant le sien, et ce même si cela le condamne à une vie de pauvreté, seul dans un squat délabré... jusqu'au jour où il reçoit un pouvoir incommensurable des mains du Sorcier Shazam, qui le transforme en Capitaine Marvel, le plus fort de tous les mortels. Mais Black Adam, ennemi juré de Shazam et de Marvel, est bien décidé à mettre un terme à son existence, et Billy va devoir s'associer à l'Homme d'Acier s'il veut espérer vaincre Adam...

Un court-métrage qui est une bonne surprise, d'autant qu'à la base, je ne suis pas très familier de l'univers de Captain Marvel & co.

Visuellement, la direction artistique est assez moderne, et plutôt efficace ; vocalement, ça tient plutôt bien la route ; et niveau histoire, ça se bat beaucoup (comme souvent chez DC), mais ça permet de placer une origin story plutôt sympathique pour Captain Marvel. Et puis la fin renvoie paradoxalement directement à la fin de Man of Steel (2013) telle qu'elle aurait dû se dérouler.

4/6

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Un film, un jour (ou presque) #469 : Lego Batman, le film (2017)

Publié le 13 Mars 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Animation, Action, Comédie, DC, Lego

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Lego Batman, le film (The Lego Batman Movie) :

À Gotham City, rien ne va plus : Batman (Will Arnett) est éclipsé par le travail de Barbara Gordon (Rosario Dawson), la nouvelle commissaire de la ville ; il doit s'occuper de Robin (Michael Cera), qu'il a adopté par erreur ; et le Joker (Zach Galifianakis) est bien décidé à détruire la ville, quitte à libérer toutes les créatures maléfiques enfermées dans la Zone Fantôme de Superman...

La Grande Aventure Lego était un film surprenant, qui sous ses apparences de grosse publicité pour les jouets de la marque, était en fait une ode à l'imagination, qui mélangeait toutes les séries LEGO dans un grand n'importe quoi matrixien drôle, décomplexé et original qui faisait de la nature même des Legos un élément essentiel du récit.

Lego Batman, le film, est une parodie de Batman. "Tournée" avec des Legos. Point.

Toute la première heure du métrage aurait été tournée en 2d, ou en images de synthèses normales, le film serait resté exactement le même : une parodie de l'univers de Batman qui étire sur plus de 100 minutes un gimmick (le Batman über-sérieux et chanteur de métal*) qui était l'un des personnages secondaires du film original.

Résultat, comme souvent lorsque l'on prend un gag ou un personnage secondaire populaire et que l'on en fait le héros d'un film, ça tire à la ligne. Alors pour compenser, Chris McKay et Seth Grahame-Smith (+ quatre autres scénaristes) en font trois tonnes, adoptent un rythme frénétique dès les premières minutes du film, et se contentent de faire un film bigger louder dégoulinant de clins d'oeil et de références en tous genres.

Ce qui est assez intelligent, puisque c'est précisément ce qui fonctionne actuellement auprès des critiques et du grand public : les oeuvres fanservice référentielles, faites par des fans pour des fans, et qui n'ont bien souvent rien d'autre à proposer qu'un effet madeleine de proust/coup de coude plein de connivence, et vide de toute autre chose.

Ici, le métrage cache ainsi son fond un peu creux - l'importance de la Bat-famille, le lien quasi-amoureux Batman-Joker, tout ça, ça a déjà été traité ailleurs, en mieux et en plus sincère - derrière une avalanche d'action frénétique, de renvois directs à toute l'histoire de Batman au cinéma, à la tv et dans les comic-books, et de gags plus ou moins réussis (certaines vannes sont ainsi particulièrement éculées, comme par exemple le coup de foudre de Bruce sur Barbara, avec ralenti, flou artistique et chanson sirupeuse).

Et c'est bien là le problème, en fait, puisque toute la première heure est assez déséquilibrée dans son intérêt, avec un personnage principal (aux étranges échos trumpiens) qui finit par être répétitif et lassant, et qui est confronté à un Joker assez terne.

Lorsque les créatures de la Zone Fantôme sont libérées, le film retrouve un peu de l'aspect crossover du film original, puisque Voldemort, Sauron, les Daleks et autres Gremlins débarquent à Gotham : ça redonne un peu d'intérêt au tout, mais toujours dans le domaine du fanservice, puisque le tout continue d'être de l'action à gogo, saupoudrée d'un peu de bons sentiments convenus, sur fond de musique insipide et générique.

Bref : dans l'ensemble, ce Lego Batman ne m'a pas convaincu. Je comprends sans problème qu'il ait fait l'unanimité critique outre-Atlantique, tant il est parfaitement calibré pour plaire et est finalement tout à fait regardable, mais trop de fanservice tue le fanservice, et Lego Batman manque d'un supplément d'âme suffisant pour être autre chose qu'anecdotique.

Un film au casting vocal inégal (certains des chiox vocaux laissent dubitatifs, d'autres sont sous-exploités), à l'action épuisante, et qui manque vraiment de subtilité sur de nombreux plans, notamment thématiques.

3.5/6 pour le côté technique, et pour les moments qui fonctionnent, çà et là.

* personnage qui n'est franchement qu'une variation tous publics du Batman des vidéos Batmetal et Batmetal Returns, qui en quelques minutes à peine sont probablement aussi efficaces que les 95 minutes de ce Lego Batman.

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Un film, un jour (ou presque) #451 : Justice League Dark (2017)

Publié le 15 Février 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Animation, DC, Review, DCAMU

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Justice League Dark :

Quand, un peu partout dans le monde, des individus lambdas deviennent fous, et s'en prennent à leurs semblables car ces derniers ressemblent soudain à des créatures démoniaques, Batman (Jason O'Mara) comprend qu'il a affaire à des forces surnaturelles qui le dépassent. Il est contraint de faire appel à Zatanna (Camilla Luddington) la magicienne, à John Constantine (Matt Ryan) le détective-sorcier, et à Boston Brand (Nicholas Turturro), un trapéziste fantôme, pour l'aider dans son enquête. Une enquête qui va les amener à affronter Felix Faust (Enrico Colantoni) et Destiny (Alfred Molina), et à croiser le chemin du démon Etrigan (Ray Chase) et de la Créature des Marais (Roger Cross)... 

Un film d'animation DC un poil brouillon et inégal (comme toujours, le style est débattable, et la musique est parfois hors-sujet - la techno/dubstep pendant l'un des affrontements, par exemple), mais qui, dans l'ensemble, s'avère une (petite) surprise agréable, surtout si l'on n'est pas forcément familier de ces personnages moins connus de l'univers DC.

Alors certes, les origin stories de Deadman et d'Etrigan sont un peu amenées à la truelle, et le trapéziste, justement, sert un peu trop de faire-valoir comique aux autres personnages, mais l'écriture parvient à trouver un équilibre assez juste entre le sérieux et l'humour, notamment dans les réactions de Batman face à des pouvoirs qui le dépassent.

En parlant de pouvoirs, justement, les affrontements magiques sont plutôt spectaculaires, frôlant même parfois les invocations de J-RPGs dans leur ampleur visuelle, et le script ne rechigne jamais à aller un peu plus loin que la norme, en tuant allègrement des personnages, qu'ils soient de premier rang ou des figurants.

Bref, je n'en attendais rien (surtout que j'ai toujours été assez mitigé sur tous ces films animés de l'univers DC), ce n'est pas forcément exceptionnel, mais je ne me suis pas ennuyé.

3.75/6

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Critiques éclair - Pilotes en vrac (2017) - Powerless 1x01 (premières impressions)

Publié le 3 Février 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, NBC, DC, Sitcom, Pilote

Powerless 1x01 :

Lorsqu'elle arrive à Charm City pour y devenir Directrice de Recherche au sein de Wayne Security, Emily Locke (Vanessa Hudgens) découvre, émerveillée, le quotidien des habitants de la ville, confrontés chaque jour aux combats des super-héros et de leurs ennemis. Mais pour les autres employés de Wayne Security - parmi lesquels Teddy (Danny Pudi), Ron (Ron Funches), et Jackie (Christina Kirk)... - et pour son patron Van Wayne (Alan Tudyk), la seule chose qui importe, c'est la survie de l'entreprise, qui passe par les idées d'Emily...

Un plagiat de Damage Control (une entreprise de l'univers Marvel, spécialisée dans les réparations et les reconstructions des bâtiments et autres biens détruits lors de combats super-héroïques - un concept que Marvel tente d'adapter à la tv depuis des années), conçu par Ben Queen (un showrunner créateur de multiples séries médiocres, et scénariste de Cars 2 (!)) et au pilote projeté lors de la dernière Comicon, mettant en scène les employés de Retcon Insurance, une compagnie d'assurance s'efforçant de protéger les citoyens des conséquences de combats super-héroïques....

Ah, non, on me fait signe que le projet a été mis à la poubelle entre-temps, que Ben Queen a été viré et remplacé par les showrunners de $#*! My Dad Says & Surviving Jack, et que tout le cast a été réutilisé pour tourner une nouvelle version de la série : celle-ci tend désormais plus vers une copie de (l'excellent) Better Off Ted, où les employés de Wayne Security passent leur temps à inventer des gadgets toujours plus improbables pour contrer les actions des super-méchants de l'univers DC, en permettant aux personnes lambda de s'en protéger.

Le cast est sympathique (Tudyk, Hudgens, Pudi), le générique est réussi, et le budget effets spéciaux est malheureusement très limité... mais ça fonctionne à peu près, même si ça reste de la sitcom de network assez basique, avec des vannes faiblardes, beaucoup de fanservice, et des personnages assez classiques.

Le problème, en fait, c'est qu'il n'y a absolument aucune chance de voir des super-héros de premier ordre dans ce show (aucun des personnages des séries CW, par exemple, ou de la Justice League apparaissant pourtant dans le générique - il y a bien Starro, qui se fait désintégrer en arrière plan dans un flashback, mais bon...), donc l'intérêt intrinsèque du tout sera probablement assez limité.

Reste à voir si ça devient plus drôle, si ça trouve son public, et si les DC fanboys, premiers à monter au créneau pour défendre les films de la compagnie, répondront à l'appel d'une série sans leurs Batman ou Superman adorés...

 

President Elect Luthor Vows To Make Metropolis Super Again !

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Un film, un jour (ou presque) #385 : Suicide Squad (version cinéma + version longue - 2016)

Publié le 27 Novembre 2016 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Fantastique, DC, DCU

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.

Suicide Squad :

Pour contrer l'émergence des métahumains et pallier la mort de Superman, Amanda Waller (Viola Davis), agent du gouvernement, décide de mettre sur pieds un commando de forces spéciales composée des pires criminels connus : Deadshot (Will Smith), Killer Croc (Adewale Akinnuoye-Agbaje), Harley Quinn (Margot Robbie), Captain Boomerang (Jay Courtney), et autres psychopathes aux capacités spéciales font ainsi équipe pour affronter l'une des leurs, l'Enchantresse (Cara Delevingne), alors même qu'en arrière plan plane l'ombre du maléfique Joker (Jared Leto)...

Récapitulons rapidement : Warner/DC Comics est à la traîne derrière Marvel, et tente d'établir son propre univers cinématographique de manière précipitée et baclée, en laissant Zack Snyder superviser le tout. Mais l'approche Snyder est très polarisante, et après un Man Of Steel destructeur, et un Batman v Superman bordélique, sa vision pluvieuse et bourrine de l'univers DC fait sérieusement débat.

Aussi, pour tenter de contrer cette désaffection croissante du grand public et des critiques (les films font de bons scores au box-office, mais n'atteignent jamais les cartons faramineux de la concurrence, et souffrent d'un bouche à oreille négatif), DC a décidé de faire comme Marvel, et de singer l'approche Guardians of The Galaxy : sur papier, un film d'équipe décalé, original, avec des seconds couteaux DC méconnus du grand public, un sens de l'humour, et une bande-son pop-rock légère et amusante.

Du moins, c'est ce que DC a vendu avec la bande-annonce de Suicide Squad. Seul problème : David Ayer, lui, tournait un film de bande façon Les Douze Mercenaires, pluvieux, sombre et bourrin. Et donc DC de paniquer, d'ordonner des reshoots visant à alléger l'ambiance du film, d'axer la promo sur le tournage excentrique et déjanté, et de commander un second montage parallèle au premier, qui ressemblerait plus au film vendu dans la bande-annonce.

Résultat : à l'écran, Suicide Squad est un bordel improbable, un hybride de ces deux directions créatives opposées, constamment tiraillées entre celles-ci, et ce sans jamais que l'une ou l'autre ne parvienne à s'imposer (et à imposer un ton cohérent au film).

Autrement dit, Suicide Squad a constamment le postérieur entre deux chaises, sans jamais convaincre dans une catégorie ou dans l'autre : à la fois terne et forcé (les morceaux musicaux font vraiment datés et insérés de manière automatique par un monteur incapable), plein d'action insipide (des fusillades, et encore des fusillades), mal rythmé, totalement dominé par Will Smith et Margot Robbie (pas forcément surprenant, tant on pouvait très tôt deviner que tout le reste de la squad, au charisme de poulpe mort, ferait de la figuration se limitant même parfois à deux lignes de dialogues ; le Joker, pourtant omniprésent dans la promo, a quant à lui un temps de présence ultra-limité) et aux choix créatifs très discutables (la relation à sens unique Joker/Harley du comic-book et des dessins animés s'est ici changée en relation amoureuse réciproque), avec un antagoniste totalement décevant, oubliable et disproportionné (le film aurait mieux fonctionné avec le Joker comme big bad), et surtout, un "commando de méchants" qui n'ont absolument rien de méchants, et paraissent presque plus sensés, calmes et héroïques que les Batman et Superman de ce même univers...

Et n'oublions pas la réalisation (bourrée de gimmicks et de moments clichés), ou l'interprétation, affreusement inégale : si Robbie et Smith font leur truc de manière assurée, Cara Delevingne en fait trois tonnes, Kinnaman est, au mieux, médiocre, Jared Leto... disons que son Joker gangsta-bling-in-love n'apparaîtra jamais sur ma liste de méchants réussis au cinéma.... et les autres disparaissent sous leur maquillage (pauvre, pauvre Killer Croc).

Bref, on est dans un ratage indubitable (le troisième, créativement parlant, sur trois films de l'univers partagé DC comics : ça commence à faire beaucoup), un film bancal, sans une once de fun, et qui peine à intéresser le spectateur, ou à rester dans sa mémoire.

0.5 pour Harley + 0.5 pour Deadshot (même si Will Smith se contente de faire du Will Smith) + 0.5 pour Waller + 0.5 pour Boomerang (inutile et une vraie caricature ambulante, mais paradoxalement, Jai Courtney fait un bon comic relief dans ce film) = 2 - 0.5 pour le script qui ne raconte rien et tourne à vide une fois sa première moitié écoulée = 1.5/6

 

Initialement publié le 18/08/2016 ; Edit du 26/11/2016 :

Suicide Squad - Version longue :

Un petit quart d'heure supplémentaire pour cette version longue de cette seconde grosse sortie DC Comics de 2016... mais contrairement à Batman vs Superman, où les ajouts apportaient plus de clarté et de limpidité au script (tout en rallongeant le film d'autant, ce qui compensait malheureusement les bons points de ces ajouts), ici, ces minutes supplémentaires ne changent absolument rien au produit fini, déjà trop long pour son propre bien.

Certes, on a droit à un peu plus de Harley et de Deadshot, avec quelques moments pas désagréables, (ainsi qu'à un caméo du réalisateur...) mais dans l'ensemble, ce Suicide Squad est toujours un film profondément raté, au montage redondant et médiocre, à la narration bancale, au script plein de trous, au rythme défaillant, à la distribution globalement très fade, et à la méchante de service risible, à mi-chemin entre la Zuul de Ghostbusters et une publicité de parfum Thierry Mugler (et je ne mentionne même pas la manière pataude dont la production a, en VO, fait jouer l'Enchanteresse en anglais par Cara Delevingne, avant de la redoubler avec une grosse voix synthétique dans une langue fictive, et de sous-titrer le tout à l'écran en anglais ; déjà que son interprétation "ondulante" est plus que discutable...).

La note ne change pas.

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Un film, un jour (ou presque) #397 : Batman - The Dark Knight Returns I & II (2012)

Publié le 5 Septembre 2016 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Animation, Action, DC

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.

The Dark Knight Returns I & II :

Dix ans après que Bruce Wayne (Peter Weller) ait pris sa retraite suite à la mort de son protégé Jason Todd, le crime règne en maître à Gotham City, et le gang des mutants terrorise la ville. Jusqu'à ce que Batman fasse son grand retour, accompagné d'un nouveau Robin (Ariel Winter)... / Alors que les USA sont en pleine Guerre Froide avec l'Union Soviétique, et que Superman (Mark Valley) fait tout son possible pour aider l'Amérique à triompher, le retour de Batman déclenche la réapparition du Joker (Michael Emerson), bien décidé à mettre un terme à la carrière du justicier. Et pour ne rien arranger, le gouvernement semble vouloir, lui aussi, forcer Batman à prendre une retraite permanente...

Adaptation animée en deux parties des comics incontournables de Frank Miller, ces deux longs-métrages de 75 minutes replacent Batman et son univers en 1986 (date de parution des comics), et la production prend donc un malin plaisir à adopter le style de l'époque, pour le meilleur et pour le pire.

Le meilleur, c'est la musique de Christopher Drake, et le visuel global, à la fois daté et intemporel ; le pire, c'est l'argot ridicule des punks, l'atmosphère politique très datée (surtout avec Reagan en président), certains looks assez ridicules (Bruno) et un propos politico-sociétal toujours discutable, Miller oblige.

Néanmoins, ces deux films constituent un dyptique assez cohérent et solide, même si, je dois l'avouer, j'ai largement préféré le premier opus, plus direct et cohérent, au second (qui s'il parvient, en une scène ou deux, à rendre parfaitement la sensation d'hyper-puissance de Superman, telle qu'elle n'a jamais été perçue au cinéma, souffre aussi fortement d'un récit compressé, et un peu baclé).

Autre problème qui m'a un peu gêné, le doublage. Aucun souci avec la plupart des personnages secondaires, ou avec Robin ; malheureusement, je n'ai pas vraiment accroché à Emerson en Joker, à Conan O'Brien (quasiment) dans son propre rôle, et surtout à Peter Weller, dans le rôle de Batman, un Weller vraiment inégal, tour à tour impeccable, ou totalement plat et insipide (notamment quand il fait son discours final pour rallier les Sons of Batman).

Bref, une expérience assez mitigée, pour moi, avec une première partie très solide, une seconde moins intéressante, et quelques choix de doublage assez discutables à mes yeux.

4.5/6 pour la première partie, 3.5 pour la seconde, pour un 4/6 total.

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Un film, un jour (ou presque) #377 : Batman - The Killing Joke (2016)

Publié le 8 Août 2016 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Animation, DC, Action

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.

Batman - The Killing Joke :

Barbara Gordon, aka Batgirl (Tara Strong), est une jeune bibliothécaire qui, la nuit, combat le crime aux côtés de Batman (Kevin Conroy), pour qui elle éprouve plus qu'une simple admiration. Mais quelque temps après avoir raccroché son costume de justicière, Barbara est victime du Joker (Mark Hamill), qui kidnappe son père (Ray Wise), et envoie la jeune femme à l'hôpital, paralysée. Batman se lance alors sur la piste du clown maléfique...

The Killing Joke est un roman graphique culte de l'univers de Batman, centré sur le Joker, ses origines, et son combat éternel contre Batman. Écrit par Alan Moore et illustré par Brian Bolland, à la patte visuelle très particulière, ce récit sombre et radical n'est cependant pas dénué de controverse, au nombre desquels sa fin ambiguë, et le sort de Barbara Gordon, abattue à bout portant par le Joker, agressée sexuellement par ce dernier, et utilisée comme un pion par le Joker, et par extension, par le scénariste.

Cette adaptation supervisée par Bruce Timm était donc assez attendue, pour le meilleur et pour le pire... et il faut bien avouer que les choix de la production (dans ses interviews récentes, Timm semble cependant se détacher un peu des choix créatifs de l'adaptation, et de l'oeuvre originale, ce qui laisse sous-entendre qu'il n'a pas forcément eu les coudées franches sur le projet) laissent songeur.

Pour pallier l'exploitation gratuite du personnage de Barbara Gordon, ce Killing Joke lui consacre ainsi un long prologue (plus d'un tiers du film) revenant sur sa carrière de Batgirl. Et là, on reste dubitatif : la Batgirl présentée ici est une jeune bibliothécaire (au meilleur ami gay assez cliché) dont la relation avec Batman tient plus du fantasme et de la relation amoureuse à sens unique que d'une vraie motivation de justicière. Batgirl passe ainsi son temps à parler de Batman comme de son petit ami, à s'opposer frontalement à Bruce, à n'en faire qu'à sa tête, à se plaindre et, quand Batman lui fait comprendre que ça ne peut pas durer ainsi, elle en vient aux mains, un micro-affrontement qui se transforme en partie de jambes en l'air, là, sur un toit, en costumes.

Et comme si ça ne suffisait pas, on nous la montre ensuite hésitante à appeler Batman après les faits, comme pour renforcer encore l'assimilation de la relation Batman/Batgirl à une relation d'un soir. Tout ça pour construire, en parallèle, l'histoire d'un malfrat obsédé par Batgirl, et dont les attentions constantes (combinées aux frustrations amoureuses de la demoiselle) amènent Barbara à abandonner sa carrière de justicière, plutôt que de risquer l'inconcevable.

On se retrouve donc avec un long prologue aux thématiques et à l'approche très discutables, illustré dans le style de Batman TAS, et doublé par Tara Strong, Ray Wise et Kevin Conroy : si l'aspect technique est tout à fait compétent (quelques incrustations 3D ratées mises à part), on devine que ce prologue n'est là que pour (en théorie) humaniser Barbara, la rendre encore plus vulnérable et attachante aux yeux du spectateur, pour que ce dernier soit touché par son sort.

Et c'est là que le bât blesse, puisque Barbara apparaît là très immature, et Batman, lui, n'en sort pas non plus grandi.

D'autant plus que, malheureusement, lorsque ce métrage animé aborde l'adaptation de The Killing Joke à proprement parler, c'est comme si ce prologue n'existait plus : en suivant à la lettre la trame narrative du comic-book, le scénario fait totalement disparaître Barbara, qui retrouve alors son statut de pion creux et inexistant.

On suit alors relativement fidèlement le récit original, mais avec un problème de taille : les dialogues. S'ils passent bien sur papier, à l'écran, les monologues et autres digressions des personnages (flashbacks du Joker y comprisl) sont très inégaux, et ont un impact non négligeable sur le rythme du métrage. Quant à la fin de la bande dessinée, elle perd ici toute ambiguité, et s'avère donc assez plate et décevante.

En résumé, le mot qui caractérise bien ce Killing Joke, c'est "bâtard". C'est en effet un mélange bâtard du style de Batman TAS, et du style de Bolland ; le script est là aussi très bâtard, avec une première moitié très mal avisée et totalement distincte de l'adaptation en tant que telle, qui arrive ensuite ; et enfin le rythme est bâtard, alternant creux et sommets sans jamais vraiment convaincre.

Très très mitigé, donc, au final, même s'il y a quelques moments vraiment réussis (tout droits tirés du comic).

2.25/6

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Un film, un jour (ou presque) #353 : Batman v. Superman - L'Aube de la Justice : Version Longue (2016)

Publié le 5 Juillet 2016 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Action, Review, Fantastique, Science-Fiction, DC, DCU

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.

Batman v. Superman - L'Aube de la Justice : Version Longue (Extended Cut) :

18 mois après avoir assisté au combat destructeur de Superman (Henry Cavill) et de Zod (Michael Shannon), Bruce Wayne (Ben Affleck) est enfin prêt à affronter le Kryptonien, qu'il considère être une menace pour l'humanité. Mais ce que Batman ignore, c'est que Lex Luthor (Jesse Eisenberg) oeuvre dans l'ombre et manipule les deux hommes pour qu'ils s'entretuent...

Il y a deux mois à peine, lors de sa sortie ciné, j'avais publié sur ce blog ma critique de ce film supposé lancer le DC Universe en salles. Une critique que vous pouvez retrouver ici dans son intégralité, et qui se résumait à "une occasion ratée, par la faute d'un réalisateur à la vision polarisante et d'un studio paniqué à l'idée d'être à la traîne par rapport à sa concurrence, qui d'un commun accord ont décidé de fusionner trois films en un, et de faire l'impasse sur tout ce qui faisait fonctionner, sur papier, ces trois intrigues : un tout petit 2.5/6".

On retrouve donc aujourd'hui ce BvS en version longue, avec une bonne demi-heure de plus, une demi-heure concentrée sur la première partie du film, et qui commence, notamment, par développer l'incident en Afrique, avec

"Hi, Miss Lane, my name is Jimmy Olsen. I'm a photographer... obviously."

(trois minutes plus tard, BANG, balle entre les deux yeux)

O_o

Rah là là, pauvre Jimmy Olsen.... cette Extended Edition, en fait, m'a directement rappelé le Director's Cut de Daredevil : comme pour DD, cette version rallonge considérablement le métrage, en développant de manière conséquente les sous-intrigues annexes (ici, en l'occurrence, ça développe comment Luthor manipule l'opinion publique de tous les côtés par le biais d'un Drazik omniprésent, et ça approfondit le travail d'enquête de Lane & Kent pendant les premières 90 minutes du film - bon, dans les deux cas, ça reste hyper-capillotracté et bourré de coïncidences bien pratiques, mais au moins ça redonne un peu de cohérence au tout), ça rend l'ensemble du film plus homogène et fluide, mais ça ne change effectivement strictement rien au niveau qualitatif global, puisque les raccourcis improbables, les trous de scénario, la logique défaillante, et les choix créatifs aberrants restent toujours aussi présents, surtout dans la seconde partie du film (où les rajouts m'ont paru minimes, Steppenwolf et enterrement exceptés, et assez peu intéressants).

Et puis franchement, autant c'est sympathique de voir que Lois et Clark font un peu de travail journalistique, çà et là, autant pas mal de rajouts de la première partie sont tout simplement inutiles, comme les fesses Batfleck sous la douche (c'est bon, on a compris qu'Affleck avait fait du sport, et que Snyder voulait les montrer, tous ces muscles, comme pour Cavill dans la scène - rallongée - de la baignoire de Lois), Batfleck qui se réveille avec une femme anonyme dans le lit de son chalet forestier, Clark qui croise des gens incrédules dans les montagnes enneigées, ou encore le rôle (autrefois très très mystérieux ^^) de Jena Malone en technicienne de laboratoire (ça fait un peu avancer l'enquête de Lois, mais pas tant que ça).

Comme se sont empressés de le dire de nombreuses critiques, l'Extended Cut est meilleure... ou presque.

Elle ne change pas vraiment le film, ça l'améliore juste un peu dans sa première moitié, mais comme en contrepartie ça le rallonge notablement, en fait, le match Ciné vs Extended est un match nul, qui ne fait que souligner les nombreux problèmes du script et du projet (un script qui, malgré les trois heures de cette nouvelle version, semble toujours régulièrement bâclé, maladroit et incohérent).

Autrement dit : toujours 2.5/6

 

Edit 07/2020 : après un nouveau visionnage dans le cadre d'une rétrospective DC Comics, mon avis ne change pas, ou peu.

J'apprécie toujours le choix d'ouvrir le film (ou presque) sur la bataille de Man Of Steel du point de vue de Wayne, je trouve toujours la bande originale insipide au possible (hormis un thème ou deux made in Zimmer), mais étrangement, je commence à trouver cette incarnation de Luthor plutôt amusante et intéressante (même si, dans l'absolu, c'est Eisenberg qui fait du Eisenberg). Ce, en dépit d'un plan qui est d'autant moins plausible que la version longue l'étoffe outre mesure ; un plan qui, pour fonctionner, exige que tant Batman que Superman perdent 150 points de QI et agissent comme des imbéciles... ce qui n'est pas surprenant, compte tenu de Goyer à la plume (explication évidente aux caractérisations étranges, aux rebondissements improbables, et aux choix créatifs peu inspirés du métrage).

Et en ce qui concerne le travail de Snyder, j'ai de plus en plus de mal avec cette photographie jaunâtre assez laide, et ces choix de format, de cadres et de plans qui compriment les visages. Mais bon.

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Un film, un jour (ou presque) #280 : Batman v. Superman - L'Aube de la Justice (2016)

Publié le 28 Mars 2016 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Fantastique, Science-Fiction, DC, DCU

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.

Batman v. Superman - L'Aube de la Justice :

18 mois après avoir assisté au combat destructeur de Superman (Henry Cavill) et de Zod (Michael Shannon), Bruce Wayne (Ben Affleck) est enfin prêt à affronter le Kryptonien, qu'il considère être une menace pour l'humanité. Mais ce que Batman ignore, c'est que Lex Luthor (Jesse Eisenberg) oeuvre dans l'ombre et manipule les deux hommes pour qu'ils s'entretuent...

"Batman contre Superman, c'est ce qu'on fait quand on n'a plus rien d'autre à faire. (...) C'est admettre que la franchise est à bout de souffle et agonisante." - David Goyer, 2005.

Quelle belle ironie de voir que c'est ce même Goyer qui est à l'origine du plus gros du script de ce BvS, lui-même qui rejetait cette notion il y a dix ans de cela. Mais passée cette ironie douce-amère (car il faut bien l'avouer, c'est l'écriture pataude et bancale de Goyer qui est responsable de bien des problèmes du DCEU), c'est toute la politique cinématographique réactive de DC qui est à remettre en question. La pilule du succès absolu (et exagéré ?) de Marvel Studios, et de leur univers partagé très coloré, plutôt bien construit, et plein d'humour n'est clairement pas bien passée chez DC/Warner, et depuis des années, ils tentent donc de rattraper leur retard considérable au box-office.

Et pour cela, DC a donc décidé de faire le contraire de Marvel, en mettant en scène un univers sombre, dark & gritty (© années 90), où tous les personnages semblent être dépressifs, où les morts gratuites sont légion, et où on tente artificiellement de donner de la profondeur aux films par le biais de dialogues pontifiants et pseudo-profonds, qui servent de cache-misère (et donnent un cachet "intellectuel" qui flatte bien des égos, tant chez les fans que chez les critiques et les exécutifs DC).

Problème : cet univers partagé n'est pas du tout établi, et plutôt que d'assumer son retard sur Marvel, et de faire bien les choses au fil des ans, DC/Warner bacle tout. Le résultat de ce baclage étant ce Batman v. Superman qui souffre de tellement de défauts qu'ils seraient trop longs à vraiment développer.

Avant Man Of Steel, les plus méfiants d'entre nous avaient espéré que ce relaunch de Superman serait l'occasion, pour les personnes impliquées dans la production, de combiner leurs forces, et d'éliminer leurs faiblesses respectives : Goyer connaît bien les comic-books, mais n'est pas très bon scénariste ; Snyder est un bon réalisateur qui a tendance à privilégier l'esthétique et les images épiques à base de ralentis, ainsi que le fanservice, a un script et un film maîtrisés ; les Nolan sont de bons techniciens, mais leurs productions sont bavardes, pseudo-intellectuelles, et souvent froides.

Mais plutôt que de bénéficier des qualités de toutes ces personnes, Man of Steel (dont le casting était par ailleurs très réussi) a fini par être une compilation de leurs défauts, un métrage inutilement stylisé et bourrin, au propos et aux allégories pataudes, filmé dans un style naturaliste hors-sujet, aux hors-sujets absolument aberrants (Pa Kent) et aux personnages-fonctions ni attachants, ni vivants. On en ressortait avec l'impression que la team DCEU était totalement passée à côté du personnage de Superman, lui préférant un avatar christique geignard, hésitant et destructeur, du genre à rouler une galoche à Lois Lane (après avoir eu une demi-douzaine de scènes à peine avec elle dans le film) au milieu des décombres fumants de Metropolis.

Une conception du superhéroïsme étrangement déphasée avec celle, historique, du personnage de Superman, et qui cachait, derrière ses atours de bourrinage intensif voulant faire oublier Superman Returns (jugé trop mou par une certaine frange très bruyante de la fanbase), des scènes totalement WTF, tant dans leur conception que dans leur exécution (la tornade !!).

Mais revenons à BvS. Lancé à l'improviste avec un seul logo pour accompagner l'annonce, décidée quelques jours à peine avant la Comicon, le projet a connu une genèse compliquée, conséquence du désir de DC/Warner de manger à tous les râteliers. Initialement Man of Steel 2, le film est alors devenu BvS (adaptation de la bd The Dark Knight Returns de Miller), puis a muté en BvS : Dawn of Justice un an après, afin de mettre en place le futur film de la Justice League.

Autrement dit, BvS a rapidement eu pour lourde tâche d'englober, en un seul métrage, une suite de Man of Steel, l'introduction d'un nouveau Batman, la mise en scène de l'affrontement Batman vs Superman, et la présentation d'un ou plusieurs membres de la Ligue. Un peu comme si Marvel, plutôt que de dérouler méthodiquement ses Phases, avait décidé d'intégrer à Iron Man 2 les intrigues de Captain America, de Civil War, et de Avengers, sans prendre la peine de développer le tout plus que ça.

Autant dire que ce BvS est un gros bordel, qui tente de faire tout et son contraire, de se faire pardonner du destruction porn de Man of Steel (tout en en remettant une grosse couche), ou d'exploiter en surface Dark Knight Returns et La Mort de Superman sans en avoir posé les bases émotionnelles ou narratives, comme autant de fanservice gratuit et baclé, et de coups de coude à l'amateur de comics, afin de se le mettre dans la poche.

Pour faire simple, ça ne fonctionne pas. Notamment parce que Snyder ne semble pas intéressé par son Superman constipé (c'est Batman le vrai héros du film), et traite donc beaucoup de ses scènes et de leurs enjeux dramatiques par dessus la jambe : Jimmy Olsen, ou Mercy Graves ? De la figuration, et ils sont aussitôt éjectés de la franchise de manière bien gratuite. Lois ? Demoiselle en détresse mal filmée (Snyder est le seul réalisateur que je connaisse qui réussisse à rendre Amy Adams quelconque), avec en prime pseudo-nudité gratuite et racoleuse dans une baignoire. Maman Kent ? Un peu de morale douteuse ("tu ne dois rien aux gens de la Terre"), et demoiselle en détresse. Luthor ? Une catastrophe aussi bouffonne qu'à l'époque de Gene Hackman. Doomsday ? Un troll des cavernes du Seigneur des Anneaux, ni plus, ni moins. La mort de Superman ? Aucun impact, puisque dix minutes plus tard, on montre qu'il n'est pas mort.

En face, Wonder Woman s'en sort (même si elle semble toujours frêle, et qu'elle n'a pas grand chose à faire dans le film sorti d'un combat et de soirées mondaines dans des robes mal ajustées), et c'est le Batfleck show, un Batfleck show très efficace, même si un peu redondant (les origines de Batman, on les connaît, c'est bon). On pourra toujours pinailler que ses visions prémonitoires sont hors-sujet, que la poursuite en Batmobile est une catastrophe de montage et de réalisation, que de placer Gotham de l'autre côté de la baie de Metropolis, à 10 minutes en ferry, n'a aucun sens, que la carrure Milleresque de  Batman, avec ses muscles rembourrés, s'accommode moyennement de certaines scènes de combat (dans lesquelles, comme par magie, l'épaisseur du costume et du cou de Batman diminue pour faciliter les efforts du cascadeur)... mais ce n'est pas bien grave. C'est comme le fait que ce Batman tue allègrement ses proies : c'est le point de vue du réalisateur, je ne le partage pas, mais bon... Affleck est efficace en Batman, et c'est d'autant plus dommage qu'il écope d'un tel univers cinématographique bancal au possible.

Bref, en tant que suite de Man of Steel, c'est insuffisant, c'est inexploité, et ça se perd en palabres ronflantes sur la nature des dieux et des superhéros encapés, au détriment de l'émotion ou du rythme. En tant que Batman Begins 2.0, ça fonctionne relativement bien, grâce à Affleck. L'affrontement Batman vs Superman, lui, ne convainc pas vraiment, relégué au dernier quart du film, juste avant l'arrivée de Doomsday, et réglé par une pirouette scénaristique maladroite et pataude (Martha !!). Quand à la mise en place de la Justice League, elle se fait au forceps, par l'intermédiaire de Wonder Woman, et de vidéos informatiques piratées chez Lex : ce n'est pas très élégant, c'est amené avec la subtilité d'un tractopelle, et ça lorgne tellement sur la méthode Marvel que ça en devient génant.

Ajoutez à cela une musique insipide d'un poulain de Zimmer, des effets inégaux (les transitions acteurs/doublures numériques sont parfois laborieuses, et la gestion à l'écran de la force de Batman l'est encore plus), un film qui, donc, tire à la ligne malgré tout ce qu'il doit couvrir en 2h30, et on se retrouve devant quelque chose qui a de belles images et de beaux moments occasionnels, un métrage qui a quelques beaux restes pleins de potentiel, mais noyés dans un océan de médiocrité et de dépression terne et forcée, une médiocrité résultant à la fois du travail de Snyder, de celui des scénaristes, mais aussi de la gestion du DCEU par DC/Warner, faite en dépit du bon sens.

Toute confrontation Batman/Superman reposant sur le contraste entre les deux protagonistes (l'un heureux, solaire et positif, menant par l'exemple et inspirant les hommes à être meilleurs, l'autre tourmenté, nocturne, sombre et négatif, faisant régner la peur dans le coeur des criminels), quel intérêt alors d'en faire deux êtres tout aussi tourmentés et dépressifs, redoutés par les humains ? Bonne question, à laquelle je serais bien en peine de répondre.

Cela dit, c'était toujours plus divertissant que Man of Steel.

Un petit 2.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #258 : Batman - Assaut sur Arkham (2014)

Publié le 25 Février 2016 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Animation, Action, DC

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.

Batman - Assaut sur Arkham (Batman : Assault on Arkham) : 

Lorsqu'Amanda Waller capture un groupe de super-criminels, elle leur implante un explosif dans le crâne, et les force à former sa Suicide Squad, une équipe de mercenaires sans foi ni loi. Leur mission : infiltrer l'asile d'Arkham, pour y retrouver la canne du Riddler, et récupérer une clé USB qui y est dissimulée. Mais Batman est sur les traces de la Suicide Squad, et le Joker, lui non plus, n'est pas loin...

Un long-métrage animé prenant place dans l'univers du jeu vidéo Arkham Asylum et de ses suites, ce film aurait plutôt dû s'appeler Suicide Squad, le film, puisque Batman n'y fait que de la figuration, et qu'Arkham n'est qu'un décor sans grande importance, dans lequel on peut s'introduire sans le moindre problème (cela dit, pour un joueur d'Arkham Asylum, ça fait toujours plaisir de reconnaître les décors et les designs du jeu, çà et là).

On se retrouve donc avec une sorte d'hybride des Douze Salopards et d'un polar/film de casse à la Guy Ritchie, avec un problème de taille : tout cela se veut "adulte" et "mature", mais en réalité, c'est de la maturité telle que l'imagine un ado de 13 ans.

Le film enchaîne ainsi fusillades, bagarres, nudité, sexe, violence, gore, explosions, etc, le tout dans une ambiance décontractée/vanneuse, à l'écriture assez forcée et prévisible.

Je n'ai donc pas du tout accroché à cette version racoleuse du DCU (avec son Joker surpuissant, et sa Harley idiote et débile) qui n'hésite pas à tuer les seconds couteaux les moins connus histoire de faire semblant d'avoir des enjeux importants.

2.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #187 : La Ligue des Justiciers - Dieux et Monstres (2015)

Publié le 4 Août 2015 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Animation, Fantastique, DC

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.

La Ligue des Justiciers - Dieux et Monstres (Justice League - Gods & Monsters) :

Dans un univers parallèle plus sombre et violent, Superman (Benjamin Bratt) se nomme Hernan Guerra, fils de Zod recueilli, à son arrivée sur Terre, par des immigrés mexicains ; Batman (Michael C. Hall) est Kirk Langstrom, un savant devenu vampire après avoir tenté de se débarrasser de son cancer ; et Wonder Woman (Tamara Taylor) est Bekka, autrefois fiancée au Néo-Dieu Orion. Ensemble, ils font respecter la loi et l'ordre sur Terre, malgré la méfiance du gouvernement et des citoyens... jusqu'au jour où de célèbres savants sont tués selon des méthodes qui semblent pointer la Ligue des Justiciers du doigt : à eux de prouver leur innocence avant qu'il ne soit trop tard...

Un long-métrage animé du DCU qui a fait l'événement, car il signe le retour de Bruce Timm aux commandes de cet univers. Et c'est donc un choix assez étrange de faire de ce grand retour un métrage se déroulant dans un univers alternatif, une sorte de gros What If sorti de nulle part (j'ai toutefois cru comprendre que Timm voulait initialement adapter The Authority, mais a dû se rabattre là-dessus), et qui a de quoi déstabiliser les fans de la Justice League.

Cela explique probablement les nombreuses réactions indignées des fans et des critiques, qui ont fait un rejet en bloc du film... moi-même, je n'étais pas très chaud, d'autant qu'il faut bien l'admettre, le design des trois personnages principaux est particulièrement insipide, pour ne pas dire mauvais.

Et puis finalement, petit à petit, j'ai fini par me prendre au jeu de ces versions différentes des héros DC, aux origines narrées en flashback, dans un script assez classique, mais qui fonctionne.

Reste néanmoins des problèmes de casting (Paget Brewster en Lois ne fonctionne pas du tout pour moi) ou d'intérêt global (le tout est assez convenu), mais je ne me suis pas ennuyé, et ça fait toujours plaisir de retrouver un style visuel plus classique et efficace, qui change des mochetés auxquelles le DCU nous avait habituées.

3.75/6

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Un film, un jour (ou presque) #182 : The Death of Superman Lives - What Happened ? (2015)

Publié le 28 Juillet 2015 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Documentaire, Fantastique, Science-Fiction, DC, Action, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.

The Death of Superman Lives : What Happened ? :

L'histoire de la production avortée, à la fin des années 90, de Superman Lives, adaptation du célèbre super-héros par Tim Burton, avec Nicolas Cage dans le rôle-titre...

Au fil des ans, Superman Lives a acquis une réputation de film-catastrophe, un projet dont les quelques rares images disponibles sur le web ne faisait que renforcer la notion d'un véritable accident industriel, notion encore plus martelée par le one-man show de Kevin Smith, et par son opinion de Burton et de Jon Peters.

Bien décidé à ne pas se laisser influencer par cette réputation, et par les gardiens de la pensée et du bon goût du web (qui se basent sur deux polaroïdes flous et sur le statut actuel d'acteur risible de Nic Cage), Jon Schnepp, le réalisateur de ce documentaire, a décidé de remonter le temps, et de faire un travail d'investigation complet, interrogeant tous les principaux intervenants (Cage excepté) de ce projet maudit.

Et le résultat est assez fascinant, donnant l'aperçu d'un projet qui aurait été clairement radicalement différent de toutes les incarnations de Superman que l'on a connues depuis, tout en restant typiquement Burtonien. Mieux encore : en publiant certaines des photos de Cage avec son look quasi-définitif, Schnepp renverse totalement les idées reçues sur cette incarnation du personnage, et montre qu'une fois devant une caméra, le Superman de Cage aurait pu être tout à fait crédible.

Tout cela reste bien entendu au conditionnel, tant les variables étaient innombrables dans cette production, au nombre desquelles Jon Peters, aussi ridicule et grandiloquent que Smith le laissait entendre : cet ancien coiffeur et "combattant de rue" devenu producteur est le cliché même du producteur hollywoodien, dans sa grosse maison cliquante, interrompant son interview pour prendre des coups de téléphone, se lançant dans des divagations improbables, et niant une grosse partie des problèmes qui lui sont imputés.

Et pourtant, tous les autres intervenants le pointent du doigt, à un moment ou un autre, comme étant l'un des gros obstacles à la bonne réalisation de la version de Burton, l'autre obstacle principal étant un studio soudainement devenu ultra-frileux suite à d'innombrables flops successifs au box-office.

On en vient donc à regretter que Superman Lives n'ait pas vu le jour : au mieux, si Burton avait réussi à mener le projet à terme, cela aurait pu s'avérer une date dans l'histoire du cinéma superhéroïque ; au pire, cela aurait été un What If à gros budget, fascinant et audacieux.

Dans un cas comme dans l'autre... ça aurait probablement été plus intéressant que Man of Steel (ou, aux yeux des moutons de panurge du web, que Superman Returns).

4.5/6

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