Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Articles avec #critiques eclair catégorie

Les bilans de Sygbab - Spartacus, saison 3 : La Guerre des Damnés (2013)

Publié le 28 Juin 2020 par Sygbab dans Action, Aventure, Critiques éclair, Histoire, Les bilans de Sygbab, Télévision, Review, Starz

Deux ans et demi après ses bilans de la saison 1 et de la préquelle, Sygbab repart pour l'Antiquité de Spartacus, afin de conclure son intégrale de la série...

Spartacus, saison 3 - La Guerre des Damnés (Spartacus : War of the Damned - 2013) :

Après avoir triomphé (non sans pertes humaines) de Glaber, la rébellion de Spartacus gagne en force et en ampleur... mais face à Spartacus et à ses amis se dressent le fortuné Marcus Crassus (Simon Merrells) et un jeune Jules César (Todd Lasance).

Exit les machinations politiques, place aux choses sérieuses : ce qui était auparavant, en saison 2, une simple rébellion un peu gênante est devenu un sacré casse-tête pour les personnes évoluant dans les hautes sphères de la République. Pour mettre un terme à cela, un nouveau personnage rentre dans le jeu pour s'opposer à Spartacus, et pas n'importe lequel.

En effet, Crassus diffère de Glaber non seulement par un charisme bien plus évident, mais aussi par une intelligence plus accrue (notamment au niveau stratégie militaire) et une conviction inébranlable, sans pour autant manquer de subtilité quant aux intrigues politiques. Il est donc aussitôt présenté comme un adversaire de valeur, et l'affrontement à distance des deux hommes - avant un dernier combat au corps à corps qui était un passage obligé - est finalement le fil rouge de cette dernière saison.

L'aspect sur lequel se penchent les scénaristes concerne la gestion des hommes de chacun, et Crassus se distingue sur ce point. Contrairement à un Spartacus qui doit peu ou prou aviser au jour le jour en essayant de conserver le moral de troupes dont les rangs ne cessent de grossir avec tout ce que cette surpopulation implique (faim, promiscuité, mœurs pour le moins douteuses), Crassus a le luxe du nombre et n'hésite pas à tenir ses soldats par la peur.

À ce titre, la décimation - acte ignoble, cruel, monstrueux, barbare, et dont toute la violence et l'horreur sont retranscrites dans une scène dégueulasse - est très efficace pour envoyer un message très clair quant au sort qui attend ceux qui subissent une cuisante défaite. Pourtant, il semble qu'il ne le fait pas par pur sadisme, mais simplement parce qu'il pense que c'est le seul moyen d'inculquer une leçon aux garnisons qu'il commande et de les rendre plus fortes pour leurs futures batailles. Mais c'est là tout le paradoxe : s'il est capable d'inspirer peur et respect à tant d'hommes, il est en revanche incapable de contrôler son propre fils. Ce qui était une décision prise en tant que chef de guerre s'est révélé fatal pour son rôle de père.

Il y a comme un parallèle entre les deux hommes. L'élément incontrôlable que devient Tiberius, toujours plus détestable à mesure que la saison avance - et surtout lorsqu'il met Agron à terre et embroche Crixus (dans le dos, dans les deux cas), se retrouve en Crixus. Alors que son statut de champion de l'arène l'avait rendu dur sans pour autant être dénué de subtilité dans sa relation avec Naevia, le personnage est ensuite devenu plus erratique.

Il ne cesse d'aboyer comme un chien fou mais se fait constamment mater par Gannicus ou encore Spartacus. À boire les paroles de son amante, il s'est ramolli, et ne mérite plus vraiment son surnom, The Undefeated Gaul. Il est effacé et ne retrouve ses esprits que dans le dernier épisode où il apparaît, avec un discours qui tient enfin la route en rappelant que cette rébellion a fait vaciller les fondations même de la République romaine, et que rien ne pourra leur enlever. Mais son parcours se termine de manière peu honorable : en exceptant l'incroyable scène où sa tête volant dans les airs se reflète dans l’œil de Naevia, il n'y rien de très héroïque à se faire tuer de cette manière par un jeune con.

La comparaison ne s'arrête pas là pour les deux leaders : chacun possède dans son camp un électron libre car César est le pendant de Gannicus. Il n'hésite pas à dire ce qu'il pense de façon très directe et se consume de passion pour le sexe, l'alcool et autres joyeusetés proposées par la vie. Il possède également une classe folle, et s'impose rapidement comme un personnage indispensable, au au point de passer parfois pour le héros de la série. D'ailleurs, le 3.06 Spoils of War est un hommage aux deux personnages, qui sont largement mis en avant.

Malgré ces similitudes, Spartacus tente par tous les moyens de ne pas ressembler aux Romains en s’astreignant à ne pas se comporter comme eux. Mais il a bien du mal dans cette tentative car la frontière entre les anciens maîtres et les anciens esclaves devient de plus en plus floue. Les actes de vengeance, les viols en tournante, les massacres : voilà autant de méfaits qui deviennent de plus en plus récurrents dans ses rangs. Il finira d'ailleurs par céder à ce principe en créant des jeux funèbres où leurs prisonniers doivent combattre de la même manière qu'on les a forcés à le faire. Cela permet de remettre en avant ses capacités extraordinaires en tant que combattant et de rappeler pourquoi il est à la tête de ce mouvement, tout en soulignant que la liberté qu'ils revendiquent ne les rendra pas forcément meilleurs que ceux dont ils combattent le joug.

L'affrontement entre les deux hommes trouve son point d'orgue dans le dernier épisode, en commençant par une joute verbale. La volonté de Crassus de parler face à face avec son adversaire démontre tout le respect que ce dernier lui inspire, même si le sentiment n'est pas partagé. C'est aussi une façon de faire monter la tension et de corriger une situation incongrue, comme le fait si bien remarquer le romain : après avoir été confrontés l'un à l'autre pendant des mois, il paraissait anormal qu'ils ne se soient jamais rencontrés.

Par la suite, en plein cœur de la bataille finale, l'ancien esclave blesse le Romain lors d'une première escarmouche, mais ce dernier est vite protégé par une poignée de ses soldats, avant un duel qui tourne à l'avantage de Crassus dans des conditions peu glorieuses, car il profite de la fatigue de son adversaire.

Le combat est très bien chorégraphié, et laisse croire à la victoire de Crassus quand il s'empare de l'épée de Spartacus à pleines mains, mais il ne réussit pas à conclure. C'est lorsque ce dernier met un genou à terre qu'il est transpercé par derrière, reproduisant le même schéma que pour d'autres personnages.

Les scénaristes les ont tellement présentés comme étant invincibles qu'on les sent incapables d'être inventifs à ce niveau, en osant par exemple les tuer en combat singulier. Peut-être parce qu'ils avaient tenté cela avec Oenomaus et qu'ils s'étaient plantés...

Ceci étant, la mort du Thrace un peu plus tard est bien écrite, et revient sur les débuts de la série avec un clin d’œil au serpent rouge qui lui a amené tant de malheurs. Mais toutes ces morts, ainsi que celles de Gannicus qui subit le sort de la crucifixion et rejoint en songe la gloire de l'arène et les clameurs de la foule, l'auront été en hommes libres, et c'est leur plus grande victoire.

L'un des seuls rescapés est Agron, qui aura fait preuve d'un sacré courage en allant au combat avec des mains meurtries, et qui se sera révélé un bras droit précieux. Il était difficile d'imaginer un tel dénouement pour ce personnage, après des débuts compliqués.

Si des défauts subsistent encore ici et là et malgré un aspect outrancier qui dérange toujours autant si on n'y a jamais adhéré totalement, il est assez fascinant de voir à quel point la série a su évoluer depuis le catastrophique pilote, en ne cessant de s'améliorer.

Il faut pour cela tirer un coup de chapeau aux scénaristes, qui ont fait preuve de rigueur dans l'écriture pour en arriver là. Ce n'est sans doute pas la série du siècle, mais c'est suffisamment solide pour être apprécié à sa juste valeur. Et en se laissant aller par un enthousiasme somme toute justifié par cette fin de série, on pourrait presque pousser un petit "I am Spartacus !".

---

Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

commentaires

Les bilans de Lurdo : Upload, saison 1 (2020)

Publié le 27 Juin 2020 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Drame, Les bilans de Lurdo, Religion, Review, Romance, Science-Fiction, Sitcom, Télévision, USA, Amazon

Série en 10 x 25-30 minutes de Greg Daniels, l'une des deux têtes pensantes de The Office et de Parks & Recreation (avec Michael Schur parti créer The Good Place), ce programme diffusé sur Amazon Prime se propose de nous présenter un futur proche, dans lequel la mort n'est plus qu'un transfert de conscience vers un monde virtuel géré par des entreprises privées...

Upload, saison 1 (2020) :

Dans un monde où, moyennant finances, la conscience des mourants peut être transférée dans un univers virtuel pour y mener une seconde vie, Nathan (Robbie Amell), arrive à Lakeview, une résidence virtuelle de luxe, après avoir trouvé la mort dans un accident impossible. Là, il s'attache rapidement à Nora (Andy Allo), son "ange-gardien" - la responsable clientèle en charge de son dossier dans le monde réel - et le duo va commencer à se rapprocher, malgré les interdits et malgré les souvenirs manquants de Nathan, qui semblent cacher une mort suspecte...

Une satire SF un peu étrange, en cela qu'elle semble souvent être au carrefour de plusieurs autres séries déjà existantes, tentant d'en mêler les thématiques et les approches pour former un tout cohérent, sans jamais y parvenir de manière totalement satisfaisante.

De The Good Place, on a tout un propos sur la mort, l'après-vie, le changement et la rédemption, ainsi qu'une romance entre l'un des protagonistes et son assistante virtuelle. De The Office, on a la comédie de bureau et la relation "impossible", pleine de regards alanguis, entre les deux personnages principaux. De Weird City, l'anthologie d'anticipation de Peele, on a l'opposition des classes face à la technologie et le futur proche hypra-connecté, ainsi que le ton global du programme.

On pourrait aussi citer Altered Carbon, avec laquelle Upload flirte brièvement (le temps d'un caméo explosif de Creed Bratton), ou encore tout le côté enquête et conspiration technologique, premier degré, et qui prend de plus en plus de place au fil de la saison... et puis bien sûr, Black Mirror, et en particulier son épisode San Junipero, qui traitait d'une histoire d'amour improbable dans un au-delà virtuel.

Attention : je ne dis pas que Upload manque d'idées. Au contraire, même, la série déborde d'idées plus ou moins improbables et décalées, qui sont mises en image de manière convaincante et amusante. Malheureusement (et malgré le fait que le projet soit en gestation dans l'esprit de Daniels depuis les années 90), le tout paraît trop souvent dérivatif et familier.

Pris épisode par épisode, ce n'est pas trop gênant, principalement parce que la distribution est attachante et sympathique (Andy Allo, l'ex-guitariste de Prince, est une excellente découverte), avec de nombreux visages familiers dans les seconds rôles (Kevin Bigley, William B. Davis, Teryl Rothery, Chris Williams, Chloe Coleman...), et que le format du tout est suffisamment maîtrisé pour que l'on ne s'ennuie pas.

Mais dans sa globalité, les différents angles de la série se parasitent gentiment, l'enquête sur la conspiration n'ayant vraiment qu'un intérêt très limité, et certains personnages finissant par être assez lassants (je pense notamment à Ingrid, trop souvent une caricature insupportable, ou encore Aleesha, la collègue de Nora, jamais particulièrement intéressante ou drôle).

Dans l'ensemble, Upload se regarde sans problème : Greg Daniels est un professionnel qui maîtrise bien son domaine, et il sait généralement comment y faire pour impliquer le spectateur dans ses séries. Cependant, il manque tout de même quelque chose pour parvenir à véritablement imposer une identité propre à cet Upload, dont la triple orientation de comédie romantique, de satire d'anticipation et de techno-thriller est trop déséquilibrée pour vraiment convaincre.

À voir si la saison 2 parviendra à une meilleure harmonie tonale, ou, au contraire, continuera dans une direction trop sérieuse et dramatique pour son propre bien.

---

Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1237 : Never Surrender - A Galaxy Quest Documentary (2019)

Publié le 26 Juin 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Documentaire, Review, Science-Fiction, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Never Surrender - A Galaxy Quest Documentary (2019) :

Comme son nom l'indique, un documentaire de 90 minutes environ sur le film Galaxy Quest, sa place dans le cœur des fans de genre, sa genèse, et tout et tout, au travers d'images d'archive et d'interviews de la majorité des acteurs, producteurs, scénaristes et créatifs à l'origine du métrage, ainsi que de quelques visages familiers du petit et du grand écran - Wil Wheaton, Paul Scheer, Greg Berlanti, Damon Lindelof...

Alors certes, par moments, le film menace brièvement de sombrer dans l'auto-congratulation de fans trop contents d'avoir un film célébrant la culture nerd et les conventions, à une époque où ce n'était pas encore devenu la norme de la plupart des projets hollywoodiens (on nous le répète assez souvent : les nerds ont pris le pouvoir... pour le meilleur et pour le pire).

Et quelque part, on ne peut s'empêcher de se demander, çà ou là, si l'affection démesurée éprouvée par le fandom pour ce film (souvent qualifié par ses fans de meilleur film Star Trek de tous les temps) n'est pas, en réalité, de l'affection pour ce qui a su flatter cette fanbase dans le sens du poil, et concrétiser à l'écran ce qui est le rêve de nombreux fans : être contacté par son personnage de fiction préféré, être embarqué dans une de ses aventures, et être la personne la plus importante de cet univers, le temps de quelques péripéties...

Et certes, le documentaire mentionne Star Trek comme influence principale, mais s'efforce consciencieusement de ne jamais citer les Three Amigos de John Landis (et autres variations sur le même thème) comme inspiration directe du récit de Galaxy Quest.

Mais dans l'ensemble, et malgré un mixage sonore un peu inégal, le documentaire est plutôt agréable à suivre, assez instructif (notamment sur toute la période durant laquelle Harold Ramis devait réaliser le tout, et quels acteurs il avait en tête), et l'émotion pointe même le bout de son nez quand tout le monde évoque le projet de série pour Amazon, tombé à l'eau suite à la mort d'Alan Rickman.

4.25/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1236 : DC Showcase 2020 (2020)

Publié le 25 Juin 2020 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, Cinéma, Critiques éclair, Fantastique, Horreur, Review, Science-Fiction, USA, DC, Anthologie

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

DC Showcase 2020 (2020) :

Retour de l'anthologie made in DC Animation, qui avait déjà donné lieu à Superman/Shazam, et qui se consacre, sous la forme de courts-métrages de 15 minutes environ, aux personnages plus obscurs de l'univers DC Comics. À commencer par...

- DC Showcase - Adam Strange : Sur une colonie minière lointaine, les habitants sont attaqués par une race insectoïde sortie de terre. Seul Adam Strange (Charlie Weber) peut les en empêcher, malgré le drame qui l'a plongé dans l'alcoolisme et le désespoir...

Ambiance pure SF pour un récit en flashbacks assez convenu, qui a le problème de ne pas en expliquer assez sur Adam Strange (Qu'est-ce que les rayons zéta ? Pourquoi est-ce que Strange leur est assujetti comme Sam Beckett aux sauts quantiques, ou les Sliders à leur minuteur ? Et pourquoi les Thanagariens sont-ils responsables de la tragédie ayant touché sa famille ?), et de miser principalement sur un protagoniste réticent et noyant ses problèmes dans l'alcool.

Pas forcément rédhibitoire, mais pas non plus totalement probant : ça parlera clairement plus aux fans du personnage, déjà familiers avec son coin de l'univers DC.

- DC Showcase - The Phantom Stranger : Le Phantom Stranger (Peter Serafinovicz) suit le destin d'une jeune femme qui, dans les années 60, rejoint un groupe de hippies pour une fête avec Seth (Michael Rosenbaum), un homme aux pouvoirs étranges vivant dans une demeure en ruines...

Bruce Timm aux commandes de ce court-métrage à l'esthétique Batman : TAS/Superman : TAS, ce qui fait vraiment plaisir : les traits sont épurés, c'est coloré, c'est mémorable, et le tout se marie justement très bien à cette période 60s, frôlant parfois une esthétique Scooby-Doo de l'époque (le montage psychédélique ^^)... en beaucoup plus sombre.

Vraiment beaucoup aimé ce segment avec son introduction façon Rod Serling, et son style très prononcé.

- DC Showcase - Sgt. Rock : Le Sgt. Rock (Karl Urban) est placé à la tête d'un commando de créatures surnaturelles pour une mission au fin fond de l'Allemagne, dans un vieux château où les Nazis tentent de lever une armée de cadavres...

Alors là, malgré Bruce Timm à la réalisation, j'ai trouvé ça vraiment plat et générique. Visuellement, ça aurait mérité d'être plus nerveux et dynamique, notamment lors des scènes de guerre, et d'avoir un style, tout simplement : là, on a l'impression que ce Sgt. Rock a été fait avec des bouts de ficelle, avec les restes du budget des trois autres courts, ce qui se traduit par une animation assez médiocre, un Sgt. Rock ultra-générique, et des monstres à la direction artistique assez quelconque.

Pas très convaincant, donc.

- DC Showcase - Death : Vincent (Leonardo Nam), un artiste tourmenté, croise le chemin d'une jeune femme mystérieuse (Jamie Chung), qui l'aide à faire la paix avec ses démons intérieurs...

Court-métrage chapeauté par Sam Liu, et qui adopte donc le style anime/New 52 des longs-métrages du DCAMU, ce qui, je l'avoue, m'a un peu rebuté. C'est dommage, parce que ce récit à l'ambiance très mélancolique et pluvieuse est plutôt réussi, avec une illustration musicale qui joue pour beaucoup dans l'atmosphère générale.

Après, ça reste très prévisible, et le tableau final aurait mieux fait de rester invisible à l'écran, car pour le coup, ce portrait de la Mort signé Jae Lee est assez quelconque, voire moche.

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1235 : Bees Make Honey (2017)

Publié le 24 Juin 2020 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Policier, Review, Romance, Thriller, UK, Histoire

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Bees Make Honey (2017) :

Le soir d'Halloween 1934, dans un manoir anglais, Honey (Alice Eve), une veuve séduisante, invite un inspecteur de police un peu maladroit, Shoerope (Wilf Scolding), pour qu'il enquête sur le meurtre de feu son époux, un an plus tôt, lors du bal masqué organisé chaque année par Honey. Face à Shoerope, toute une galerie de personnages excentriques (Hermione Corfield, Joshua McGuire, Joséphine de La Baume, Anatole Taubman, Trevor Eve, Ivanno Jeremiah), tous présents l'année précédente, et tous des suspects potentiels...

Une comédie qui se veut un pastiche moderne et décalé du murder mystery à l'anglaise, et dans lequel toute la famille Eve travaille : Alice et son père Trevor devant la caméra, le frère Jack à l'écriture et à la réalisation, et l'autre frère George à la musique. De quoi conférer une ambiance décontractée au métrage qui, de toute façon, ne se prend jamais au sérieux.

Entre son rythme, son énergie, son récit déstructuré aux brefs flashbacks déjantés sur de la pop/du punk rock UK moderne, sa décadence, sa drag queen façon Ruby Rhod dans le Cinquième Élément, son utilisation généreuse de la cocaïne, et ses excentricités typiquement anglaises, le tout s'avère un moment très agréable à passer, même s'il faut bien avouer que la forme prend par moments un peu trop le dessus sur le fond, et que la prise de son est inégale.

C'est imparfait, mais c'est amusant.

4/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1234 : Iron Sky (2012)

Publié le 23 Juin 2020 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Cinéma, Comédie, Fantastique, Drame, Action, Science-Fiction, Histoire, Finlande, Allemagne

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Iron Sky (2012) :

À la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les Nazis se sont enfuis pour la face cachée de la Lune, où depuis plus de 70 ans, ils préparent leur retour et la conquête de la Terre. Lorsque James Washington (Christopher Kirby), un astronaute afro-américain, met le pied sur l'astre lunaire, il est fait prisonnier, et devient l'objet des attentions de Renate Richter (Julia Dietze), idéaliste fascinée par cet homme étrange. Mais les Nazis ont décidé que le moment de passer à l'action était arrivé, et Klaus Adler (Götz Otto) prend ainsi le commandement d'un premier vaisseau, pour aller rencontrer la Présidente des USA...

Je me souviens, en 2012 ou 2013, avoir regardé cet Iron Sky dans sa version longue lui rajoutant 20 minutes, et m'être royalement ennuyé. Au point d'avoir tout oublié du film, quelques mois plus tard.

Aujourd'hui, donc, je jette de nouveau un coup d'œil à la version cinéma du métrage (90 minutes environ, ce qui est déjà nettement plus comestible), un métrage produit par l'équipe finlandaise de Star Wreck : In the Pirkinning, parodie combinant Star Trek et Babylon 5 dans un fan-film à l'humour médiocre et indigeste, mais aux effets spéciaux remarquables.

Sans surprise, il en va plus ou moins de même pour cet Iron Sky, au postulat très Wolfenstein (Nazis ! In Space !), qui bénéficie de visuels très réussis, mais dont l'écriture est assez calamiteuse, et l'humour particulièrement éventé (la présidente façon Sarah Palin, le côté blaxploitation du pilote américain, la satire bancale...).

Si ces 90 minutes se regardent sans trop de problème, grâce à l'inventivité de la direction artistique (en même temps, j'ai toujours apprécié ce style rétro-futuriste, comme dans Sky Captain), et à la musique de Laibach (parfois totalement incongrue, mais toujours intéressante),  ça ne fait pas pour autant de cet Iron Sky un bon film, loin de là.

Ça divertit, mais ça s'arrête là. Je reste cependant curieux de voir si les créateurs d'Iron Sky ont appris de leurs erreurs entre ce premier métrage et sa suite...

2.5/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1233 : Guns Akimbo (2020)

Publié le 22 Juin 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Review, Science-Fiction, Thriller

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Guns Akimbo (2020) :

Parce qu'il passe son temps libre à insulter les trolls sur le web, Miles (Daniel Radcliffe) est choisi par Skizm, une organisation criminelle, pour devenir l'une des nouvelles victimes de ses combats clandestins diffusés en ligne. Lâché en ville, un pistolet greffé à chaque main, Miles doit désormais survivre aux assauts de Nyx (Samara Weaving), une meurtrière endurcie qui le traque...

J'avais bien apprécié Deathgasm, comédie horrifique néo-zélandaise, métalleuse, assez déjantée et amusante ; j'avais donc de grands espoirs pour ce second film du même réalisateur, mais malheureusement, je n'ai pas vraiment accroché à ce qui ressemble fortement à un croisement indigeste des styles d'Edgar Wright (Spaced, Scott Pilgrim), de Joseph Kahn (Detention, Torque) et de Neveldine/Taylor (Crank, Gamer), le tout saupoudré d'une dose de Hardcore Henry.

Pour faire simple, c'est ultra-bourrin, ultra-frénétique, ultra-rebelle, vulgaire et provocateur, très référentiel (bruitages de jeux vidéo, etc), et finalement assez creux, débordant de fusillades/gerbes de sang/explosions numériques, et d'effets de réalisation totalement gratuits (comme cette caméra qui tourbillonne à chaque roulade).

Ce qui peut, soyons franc, faire illusion durant la première moitié du film : c'est suffisamment nerveux et déglingué pour amuser, et tous les acteurs se mettent au diapason du n'importe quoi ambiant.

Par contre, quand on aborde la seconde moitié du film, et qu'il s'agit de faire tenir le tout pendant plus de 90 minutes, ça commence à coincer un peu : rebondissements prévisibles, réactions agaçantes, continuité approximative, et surtout humour qui tombe à plat, notamment dans ses punchlines débitées par Samara Weaving (punchlines qui paraissent plus forcées qu'autre chose) ou encore dans son grand final sur fond de hard rock FM, avec feinte scénaristique télégraphiée.

Après, nul doute que le film trouvera ses défenseurs, et pour peu qu'on adhère au côté trashouille/pseudo-punk aux couleurs ultra-saturées éclairées au néon fluo, ça peut plaire. Personnellement, j'ai trouvé que le tout en faisait un peu trop pour son propre bien, et finissait par lasser avant d'arriver à sa conclusion.

Un minuscule 3/6 (Radcliffe est excellent, cela dit)

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Les bilans de Sygbab - Spartacus, saison 2 : Vengeance (2012)

Publié le 21 Juin 2020 par Sygbab dans Action, Aventure, Critiques éclair, Histoire, Les bilans de Sygbab, Télévision, Review, Starz

Deux ans et demi après ses bilans de la saison 1 et de la préquelle, Sygbab repart pour l'Antiquité de Spartacus, afin de conclure son intégrale de la série...

Spartacus, saison 2 - Vengeance (2012) :

Menée par Spartacus (Liam McIntyre), la rébellion des esclaves continue, et commence à faire trembler la République de Rome. Face à lui, Glaber (Craig Parker) et ses troupes, pour un affrontement sans pitié ni diplomatie...

Le changement d'interprète n'est pas une nouveauté dans les productions estampillées Raimi et consorts : il n'était pas rare, notamment dans Hercules ou Xena, de voir des personnages secondaires changer de tête au fur et à mesure que les saisons passaient.

Mais cela est déjà plus problématique quand il s'agit de personnages principaux comme Naevia, et plus encore du lead du programme. Andy Whitfield était monumental, totalement habité par son rôle, et il a été compliqué de trouver aussi charismatique suite à sa maladie. Et c'est là la première satisfaction : Liam McIntyre s'en tire avec les honneurs, en convainquant dès le début (bien aidé par une scène d'ouverture, dè le season premiere, qui le met tout de suite dans le bain).

C'était recommandé - voire nécessaire - puisque le statut de Spartacus évolue, apprenant à devenir chef de guerre dans des conditions pas toujours évidentes (car il est loin de faire l'unanimité). Son commandement et ses choix sont souvent remis en question, ce qui permet aussi de faire passer la pilule à propos d'une rébellion qui paraissait être née inopinément.

Les raisons de douter sont d'ailleurs tout à fait compréhensibles pour ceux qui le suivent : entre le fait de vouloir faire trembler les fondations de Rome pour venger sa femme, puis ensuite de risquer la vie de tous pour retrouver Naevia, il est compliqué de croire que la cause qu'il défend est noble et justifiée. Heureusement, dans un rôle d'électron libre qui lui sied, Gannicus intervient pour dire ses quatre vérités et secouer un peu tout le monde.

Voilà l'autre bonne idée : se servir de Gods of the Arena pour faire revenir un personnage charismatique, tout en conservant ce qui avait été mis en place auparavant. C'est notamment le cas par rapport au passif qui existe entre lui et Œnomaus - ce dernier ayant perdu de sa prestance depuis qu'il n'est plus doctore.

Les scénaristes ont tellement conscience de la prestance de Gannicus qu'ils vont même jusqu'à l'opposer à Spartacus sans déclarer de vainqueur entre les deux, pour éviter de ternir leur réputation. C'est un atout majeur, qui vient s'ajouter aux "figures" de cette révolte sanglante parmi lesquelles Agron prend du galon.

Dans la lignée de la fin de la première saison, il y a une maîtrise un peu plus évidente des interactions entre les personnages. Cela concerne aussi Ashur, reconverti en bad guy pour l'occasion, qui se retrouve à la tête d'une milice anti-gladiateurs - idée excellente, il faut le reconnaître - composée de mercenaires brutaux, à l'image du monstre égyptien qui ne fera pourtant pas long feu contre Gannicus, dans le final.

Glaber s'impose aussi, dans un style légèrement différent de celui de Batiatus - et fort heureusement d'ailleurs, car le profil du Romain dévoré par son ambition personnelle et prêt à tout pour gravir les échelons aurait pu être redondant. En revanche, Lucrecia n'est pas à la fête : il n'était pas forcément nécessaire de la transformer en faire-valoir d'Ashur ou d'Illythia pour souligner encore plus la déchéance totale de la maison de Batiatus. Certes, le contraste est marqué avec Gods of the Arena et elle n'a finalement que ce qu'elle mérite, mais elle n'existe pas vraiment dans cette saison.

Cependant, tout n'est pas parfait. L'intrigue peine à représenter la menace grandissante de Spartacus et ses hommes : quelques palabres à Rome pour envoyer Glaber s'occuper de leur cas n'y suffisent pas, tout comme évoquer au détour d'un dialogue le fait que des raids ont lieu dans plusieurs villes dans un rayon proche du Vésuve, avec pour objectif de terroriser la populace.

Quelques uns sont tout de même montrés à l'écran, l'un d'entre eux se produisant dans un bordel où la plupart des individus présents se se font envoyer ad patres les couilles à l'air. Il n'y a là rien de glorieux, et ce n'est pas à l'honneur des rebelles, alors même qu'on essaie ensuite de nous faire croire qu'ils sont meilleurs que les Romains car ils épargnent quelques personnes éparses, dont Illythia. Mais dans ce dernier cas, cela n'a rien à voir avec la grandeur d'âme dont Spartacus essaie de faire preuve...

Un évènement marquant vient pourtant remettre les choses en perspective et marque un véritable tournant : la destruction de l'arène de Capula tourne définitivement la page de ce qu'était la série, pour se tourner vers ce qu'elle est devenue. Le final enfonce le clou avec une cinglante victoire contre les hommes de Glaber.

Maintenant que les motivations des uns et des autres sont plus claires, que le ralliement derrière Spartacus est plus crédible, et que les relations entre les anciens esclaves ont pris de l'épaisseur, il semble que la série semble sur les bons rails pour que la suite soit explosive. Mais il y aura certainement en face un nouveau Romain assoiffé de pouvoir et prêt à tout pour l'obtenir...

---

Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

commentaires

Les bilans de Lurdo : La Fête à la Maison, 20 ans après - saison 5, suite et fin (2019)

Publié le 20 Juin 2020 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Netflix, Review, Sitcom, Romance, Télévision, USA

Pour son ultime saison sur Netflix, Fuller House n'avait pas forcément commencé sous les meilleurs auspices : sortie en décembre dernier, la première moitié de cette saison rallongée pour atteindre les 18 épisodes donnait ainsi l'impression d'un show faisant du surplace, et ne sachant plus trop quoi raconter.

Du moins, si l'on excepte les préparatifs du triple mariage des sœurs Tanner et de Kimmy, un triple mariage pas forcément des plus intéressants, et qui devrait constituer l'essentiel de cette demi-saison à venir...

La Fête à la Maison, 20 ans après - saison 5, suite et fin (Fuller House, season 5.2 - 2020) :

DJ (Candace Cameron Bure), Stephanie (Jodie Sweetin) et Kimmy (Andrea Barber) n'ont plus quelques mois pour préparer leur triple mariage...

Un véritable paradoxe que cette ultime demi-saison de la sitcom Netflix, puisque après une première partie prenant largement son temps, et amenant divers nouveaux éléments à l'utilité discutable (la carrière musicale de Steph avec Lisa Loeb, l'achat de la sandwicherie, le petit-ami de Ramona), cette dernière fournée d'épisodes connaît le problème inverse : elle oublie presque totalement tous ces éléments (la tournée de Steph avec Loeb se déroule hors-champ, entre deux épisodes, et n'est quasiment pas mentionnée - ni n'a la moindre incidence sur la vie de la jeune femme et sur son couple ; la sandwicherie apparaît dans deux scènes et demi, et n'est quasiment pas mentionnée ; le petit-ami de Ramona apparaît dans un épisode ou deux, sans rien apporter) et semble paniquer au dernier moment, incapable de gérer à l'écran tout ce qu'elle a amené comme nouveaux éléments.

Systématiquement, on a ainsi l'impression que Fuller House trébuche, prise de court par cette fin de série pourtant annoncée : divers développements, comme Jackson qui se découvre une vocation pour la comédie musicale, font l'objet d'un demi-épisode, et se déroulent ensuite totalement hors-champ (alors qu'autrefois, la série aurait probablement consacré un épisode entier au spectacle, d'autant que deux des enfants de la famille y participent) ; il y a un semblant de sous-intrigue sur l'intégration de Steve dans la famille Fuller, mais c'est rapidement oublié, et il repasse rapidement à l'arrière-plan ; d'autres sous-intrigues, elles, sont amenés de manière totalement artificielle et forcée, comme cette annonce qui arrive dans l'avant-dernier épisode : la sandwicherie fonctionne tellement bien (ah bon ?) que Kimmy et Fernando vont ouvrir une succursale à 30 kilomètres de là, et doivent donc quitter la maison Fuller... juste au moment où Steph et Jimmy annoncent faire de même pour d'autres raisons.

Le tout en pleins préparatifs de mariage, et avec moins d'une semaine de délai avant la cérémonie et le double déménagement : on ne croit jamais vraiment à cet artifice narratif bancal, uniquement là pour apporter des larmes et des bons sentiments sirupeux... et donc forcément, quand le grand final fait marche arrière sur ce développement peu inspiré, personne n'est surpris, ni réellement touché par l'émotion que les scénaristes pensent injecter là.

C'est un peu tout le problème de cette demi-saison, à la fois creuse et précipitée : on a droit à une convention pour futures mariées, à un épisode de Thanksgiving, aux parents Gibbler qui ne viennent pas, à une visite universitaire et à la rentrée scolaire de Max (qui ont lieu, étrangement, après l'épisode de Thanksgiving - la chronologie de cette demi-saison est bordélique au possible), à un concours d'alimentation sportive, à un remake des Z'amours, et, donc, au triple mariage, mais rien ne semble vraiment développé de manière correcte.

Un peu comme si les scénaristes s'étaient contenté de jeter en vrac, à l'écran, toutes les bribes d'idées qui leur restaient pour la série et ses personnages...

C'est ponctuellement amusant et ponctuellement touchant, principalement grâce au capital sympathie des personnages, mais in fine, la série s'éteint donc comme elle est revenue, sans grande inspiration, sans jamais parvenir à réunir toute la distribution de la série originale (Becky est à peine mentionnée dans cette demi-saison, son absence reste inexpliquée à l'écran, et il en va de même pour Michelle, hormis un bref moment "si elle n'est pas venue avant, elle ne viendra plus"), et sans jamais dépasser le stade d'un comfort food nostalgique vantant les mérites des familles recomposées.

En soi, c'est toujours ça de pris et ça suffira à de nombreux spectateurs... mais ça n'en fait pas pour autant un revival particulièrement convaincant. 

(en espérant que Jodie Sweetin profitera du succès modéré de ces 5 saisons pour relancer sa carrière, elle le mériterait...)

---

Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1232 : Évasion 3 - The Extractors (2019)

Publié le 19 Juin 2020 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Cinéma, Action, Thriller, USA, Chine

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Évasion 3 - The Extractors (Escape Plan 3 : The Extractors - 2019) :

Lorsque Daya Zhang (Malese Jow), la fille d'un riche industriel asiatique responsable de la construction de la Tombe et du Zoo, est enlevée par Lester Clark Jr. (Devon Sawa), fils de son ex-associé, Ray Breslin (Sylvester Stallone) n'a d'autre choix que de monter une équipe pour aller secourir la jeune femme, emprisonnée dans un pénitencier en Lettonie. Mais Lester Jr. s'attend à la venue de Breslin, et ce dernier devra compter sur Beo Yung (Harry Shum, Jr.), chef de la sécurité de Zhang, et sur Shen Lo (Max Zhang), ex-compagnon de Daya, pour l'aider dans sa mission...

Troisième et dernier volet de la "franchise" Escape Plan, ce volet intitulé The Extractors a le bon goût de remonter sérieusement la pente après le second épisode, en proposant quelque chose de mieux structuré, avec de l'action et des antagonistes plus convaincants - Devon Sawa, Daniel Bernhardt...

Le problème, en fait, c'est que cet épisode délaisse grandement le côté évasion de prison et protagoniste intelligent qui fait travailler son cerveau, pour faire place à un Stallone encore sous influence de John Rambo : pour une raison inexpliquée, le film fait de Breslin un bourrin vengeur qui massacre ses ennemis dans un flot de sang, et qui cherche à venger la mort de sa chère et tendre (Jamie King, qui apparemment est censée être le même personnage que celui interprété par Amy Ryan dans le premier, malgré la différence d'âge, et est ici égorgée sacrifiée face caméra après n'avoir servi à rien pendant deux films).

Une brutalité que l'on retrouve dans les autres corps à corps (Batista est absent d'une très grande partie du métrage mais revient à temps pour se bastonner, Max Zhang fait du kung-fu et casse des membres) et qui ne se marie pas forcément très bien avec le concept initial de cette série de films.

Cela dit, ça reste nettement plus efficace que le film précédent, nettement plus maîtrisé, avec une Malese Jow plutôt convaincante dans son rôle ; on pourra reprocher à la prison lettonne d'être vraiment insipide et générique, au script de ne pas totalement tenir la route, au rythme d'être assez inégal, bref, au tout de n'être plus qu'un DTV d'action générique tourné dans les pays de l'est (ou du moins, donnant cette impression)... mais au moins, ce n'est pas Escape Plan 2.

2.75/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1231 : Dragons 3 - Le Monde Caché (2019)

Publié le 18 Juin 2020 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Drame, Jeunesse, Review, Dreamworks

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Dragons 3 - Le Monde Caché (How To Train Your Dragon 3 : The Hidden World - 2019) :

Un an après que Hiccup (Jay Baruchel) ait retrouvé sa mère, l'harmonie règne à Berk... mais dans son rôle de chef, le jeune homme réalise finalement que la présence des dragons dans la communauté met à la fois en danger les habitants de celle-ci et la sécurité des dragons. D'autant que Grimmel (F. Murray Abraham), un chasseur de dragons sanguinaire, est bien décidé à exterminer Toothless, le dernier Night Fury, et à capturer toute la faune de Berk...

Retour de la franchise Dragons après un deuxième volet qui, pour être franc, ne m'a pas laissé un souvenir impérissable (non pas qu'il soit mauvais - au contraire, je l'avais visiblement apprécié à sa sortie - mais je m'aperçois aujourd'hui qu'il ne m'a pas du tout marqué, au point de probablement revoir sa note sérieusement à la baisse le jour où je le reverrai) ; un retour qui a pour objectif de boucler une boucle, de terminer un cycle, et de fermer, pour de bon, le livre de l'histoire de Toothless et de Hiccup.

Ce troisième film beigne ainsi dans une atmosphère douce-amère, celle d'un passage à l'âge adulte, une coming-of-age story qui voit Toothless se trouver une compagne, les dragons quitter Berk, et Hiccup épouser Astrid : la fin d'une époque, qui se fait au travers d'un métrage dynamique, amusant, et même touchant vers la fin... mais dont on ne peut s'empêcher de penser qu'il peine à nouveau à retrouver la magie et l'alchimie du premier film.

D'ailleurs, c'est probablement là le problème de toute cette trilogie : le premier film se suffisait à lui-même, et ses suites ne sont, finalement, qu'anecdotiques et superflues. Il suffit de voir comment ce troisième volet gère les quelques personnages du second opus (ils sont globalement inutiles) pour se dire que finalement, les scénaristes de la saga Dragons n'avaient, eux non plus, pas grand chose de plus à raconter en dehors de la relation Hiccup/Toothless.

Une relation émouvante et sincère, certes, qui donne encore lieu ici à quelques beaux moments, mais qui finalement, n'était pas forcément suffisante pour être le squelette sur lequel bâtir toute une franchise et un univers.

Après, ça reste techniquement impeccable et visuellement bluffant, mais bon...

3.75/6 

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1230 : The Knight of Shadows - Between Yin and Yang (2019)

Publié le 17 Juin 2020 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Jeunesse, Histoire, Review, Romance, Chine

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

The Knight of Shadows - Between Yin and Yang (Shéntàn Pú Sōnglíng Zhī Lánruò Xiānzōng - 2019) :

Chasseur de démons excentrique, Pu Songling (Jackie Chan) traque les monstres à l'aide d'une équipe de démons étranges et repentis, et de son pinceau magique, lui permettant d'emprisonner et de plier à sa volonté les forces du mal. Lorsque plusieurs jeunes femmes d'un village sont enlevées par la démone Nie Xiaogian (Zhong Chuxi), Songling fait alors équipe, un peu malgré lui, avec Fei (Austin Lin), un officier de police pas très doué : le duo rencontre ainsi Chixia (Ethan Juan), un autre chasseur de démons... épris de Xiaoqian, et bien décidé à sauver son âme. 

Film en costumes de fantasy chinoise adapté des Contes étranges du studio du bavard de Pu Songling, débordant de visuels improbables, de monstres grotesques et de personnages excentriques, ce Knight of Shadows s'est avéré une assez bonne surprise, tout compte fait. Il faut dire que je n'en attendais absolument rien, et que j'ai abordé le tout en espérant quelque chose de vaguement regardable (et de suffisamment éloigné des Monster Hunt pour ne pas ressembler à une vulgaire copie).

Et effectivement, c'est regardable. Voire même, c'est assez divertissant.

Knight of Shadows n'est toutefois pas dénué de problèmes : découpé en deux parties distinctes, il peine un peu à maintenir son rythme et son intérêt de manière homogène.

La première partie, centrée sur Jackie Chan et sur l'enquête de ce dernier, est plutôt amusante et décomplexée, portée par un Chan et un Austin Lin qui semblent prendre un certain plaisir à jouer le tout de manière caricaturale et malicieuse. Oui, les gentils démons sont clairement à destination des enfants (le démon qui pète, notamment), et oui, les câblages sont parfois voyants, mais le monde dans lequel ces personnages évoluent est immense, visuellement convaincant (les effets numériques sont plutôt bons, dans l'ensemble), et la comédie est à peu près ce à quoi l'on pouvait s'attendre de la part du cinéma asiatique.

On a même droit à une scène d'arts martiaux made in Jackie Chan, à l'ancienne, avec une chaise : c'est bref, mais ça fait plaisir.

Le dernier tiers du film, cependant, bascule dans une toute autre direction, lorsque tous les personnages passent dans la dimension où les démons sont emprisonnés : là, la comédie et l'excentricité du début du film font place à un déluge d'effets spéciaux, dans un monde tout-numérique, avec des affrontements de super-pouvoirs dignes d'un anime (voire de DBZ).

On y perd grandement en capital-sympathie, les personnages passent un peu à la trappe, mais cela dit, le tout donne alors lieu à des images spectaculaires et vraiment travaillées, qui font que l'on ne s'ennuie pas jusqu'à la fin de ces 1h49 (en réalité, le film est plus près des 90 minutes que des deux heures).

En somme, comme je le disais plus haut, une relative bonne surprise. Je ne classerai pas ce film dans mon top 10 de l'année, mais la bonne humeur générale, l'imagination et l'inventivité de la direction artistique, les effets spéciaux, la bande originale et l'enthousiasme de Jackie Chan permettent au tout de rester agréable à suivre, du début à la fin.

3.75/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1229 : Replicas (2018)

Publié le 16 Juin 2020 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Review, Science-Fiction, Thriller

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Replicas (2018) :

Alors qu'il est sur le point de réussir à transférer une conscience humaine dans un corps robotique, Will Foster (Keanu Reeves) est victime d'un accident de voiture qui coûte la vie de toute sa famille. Désespéré, Will demande alors à son collègue Ed (Thomas Middledich), généticien, de l'aider à cloner sa femme (Alice Eve), son fils (Emjay Anthony) et sa fille (Emily Alyn Lind), afin d'implanter dans ces clones les souvenirs des défunts...

Un film d'anticipation ultra-bancal, qui tente de manger à tous les râteliers (cybernétique, robotique, transfert de conscience, existence de l'âme humaine, clonage, réécriture de la mémoire, double numérique, conspiration, hologrammes à la Tony Stark ou Minority Report, etc) mais survole systématiquement ses sujets, bâcle le tout et est bourré de problèmes de logique et de cohérence interne.

Forcément, avec des personnages aussi sous-développés, incohérents, aux décisions et aux réactions improbables, difficile de rendre le tout intéressant... pire : plus le film avance, plus le script accumule les grosses ficelles et se délite, jusqu'à un grand final débile, avec Keanu Reeves qui clone son cerveau dans un corps robotique, lequel démolit les méchants avant de devenir leur chercheur attitré dans ce qui semble tout droit sorti du monde d'Altered Carbon... pendant que la famille de Foster prend des vacances au soleil.

Balbutiant, maladroit, Replicas prend l'eau de partout et ne fait absolument rien de ses interrogations pourtant théoriquement intéressantes. Un beau ratage.

1.25/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1228 : Évasion 2 - Le Labyrinthe d'Hadès (2018)

Publié le 15 Juin 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Review, Thriller, Science-Fiction, USA, Chine

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Évasion 2 - Le Labyrinthe d'Hadès (Escape Plan 2 : Hades - 2018) :

Frustrés par le fiasco de la Tombe, les créateurs de cette prison ont rebâti une prison high-tech encore plus dangereuse, Hades, supervisée par Gregor Faust (Titus Welliver). Shu (Huang Xiaoming) et Lucas (Jesse Metcalfe), deux associés de Ray Breslin (Sylvester Stallone), sont désormais piégés dans ce pénitencier gardé par des robots, où les détenus sont contraints de s'affronter pour pouvoir gagner quelques heures de répit dans un environnement virtuel...

Une suite DTV au premier Évasion, financée en grande partie par (et tournée principalement pour) la Chine (où le premier film a connu un succès certain au box-office), ce second épisode a tout de la mauvaise suite vidéo telle qu'on en trouvait à la pelle dans les années 90-00 : stars du premier épisode aux abonnés absents (Amy Ryan ne rempile pas, Stallone, éteint, fait de la figuration dans un rôle de mentor et de voix-off), remplacées par des petits jeunes sans grand charisme (Metcalfe et Wes Chatham sont transparents - même si Metcalfe ferait un bon Rico Rodriguez dans une éventuelle adaptation de Just Cause, Jaime King ne sert à rien, et Huang Xiaoming est impassible du début à la fin) et par un caméo de Batista (qui doit avoir dix minutes de présence à l'écran, au mieux), mercenaire de la réalisation aux commandes, production compliquée (Stallone a désavoué le film), rebondissements téléphonés...

Filmé sans inspiration, à la caméra tremblotante et dans des décors en grande partie numériques (la prison est à ce titre assez naze, avec ses robots-garde-chiourmes inutiles, ses fonds verts, ses éclairages au néon fluo, et sa musique à la Tron), avec des protagonistes insipides, cet Évasion 2 n'a pour lui qu'une durée limitée (un peu plus de 90 minutes, tout compris), et quelques moments d'arts martiaux pas désagréables.

Le reste est soporifique au possible, et sans véritable intérêt, même en temps que plaisir coupable.

1.5/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Les bilans de Sygbab : Supernatural, saison 14 (2018)

Publié le 14 Juin 2020 par Sygbab dans Action, Aventure, Critiques éclair, Comédie, Drame, Fantastique, Horreur, Les bilans de Sygbab, Review, Télévision, Thriller, CW, USA, Supernatural

Après près de deux ans et demi d'absence sur ce blog, Sygbab revient en force à l'occasion de la conclusion de la série Supernatural : une épopée de 15 saisons qu'il va passer en revue à raison d'un bilan par semaine...

Supernatural, saison 14 (2018) :

Maintenant que Lucifer n'est plus, les Winchester ont fort à faire : Dean est possédé par l'archange Michael, Nick bascule du côté obscur, le Paradis menace de s'effondrer, et l'Ombre rôde dans le Néant, menaçante...

Ou de l'art de ruiner le travail effectué précédemment. Il semblerait en effet que les scénaristes aient perdu le guide du voyageur interdimensionnel, et qu'ils l'aient troqué contre le suivant : L'écriture par des nuls.

Cela peut paraître dur, mais il suffirait de lister toutes les mauvaises idées qui émaillent ces 20 épisodes pour se rendre compte que c'est un festival d'erreurs de débutants. Parmi elles, commençons par la fin : toutes les dimensions parallèles existantes ne sont que des versions de l'histoire qu'écrit Dieu, avant de passer à autre chose lorsqu'il s'en désintéresse. La question de leur existence pouvait effectivement se poser, mais il y a parfois des éléments qu'il est bon de ne pas vouloir expliquer du moment que le principe est divertissant, sous peine de se prendre les pieds dans le tapis.

Cela remet donc Chuck sur le devant de la scène, mais entre le personnage décontracté et légèrement égocentrique présenté auparavant et le nombriliste forcené qui veut absolument que son œuvre se termine comme il l'a prévu, il y a un pas qui n'aurait pas dû être franchi. Pire : les scénaristes revisitent une fois de plus l'histoire des Winchester en en faisant des pantins manipulés depuis le début. La rétro-continuité est un procédé envisageable quand il est utilisé avec parcimonie mais Supernatural a déjà épuisé tous ses jokers en la matière...

Ce nouveau Deus Ex Machina tombe à pic pour tenter de masquer les insuffisances chroniques d'une intrigue bien laborieuse. Le fil rouge reste avant tout l'évolution de Jack, qui est malheureusement assez catastrophique. Le principe d'absorber la grâce de Michael pour compenser la parte de la sienne - volée par son père - et de perdre une partie de son âme n'est pas mauvais en soi, mais le personnage méritait mieux. Alors qu'il aurait été beaucoup plus intéressant de suivre son apprentissage de la vie sans aucun pouvoir, avec une naïveté qui donne du sang frais en début de saison quand il participe aux enquêtes, sa lente progression vers l'absence de Bien (selon l'expression de Castiel) est un cliché qui aurait pu être évité. Gardons le côté positif : il est bien loti par rapport à Mary.

En effet, à quelques exceptions près, le traitement des personnages féminins a souvent été assez désespérant dans la série et on atteint là le summum. Elle n'aura quasiment pas existé dans cette saison puisqu'elle est rapidement évacuée, avant de réapparaître pour se faire tuer de manière honteuse, hors champ.

Alors qu'elle avait un statut de femme forte bien établi, elle devient juste une compagne pour le "Bobbycalypse" qui prend de la distance pour pleurer la mort de son fils (en matière de ficelle scénaristique pour se débarrasser d'un personnage, ça se pose là), une mère de famille dans le 300ème épisode - au demeurant réussi car la famille Winchester y est touchante - qui voit le retour de Jeffrey Dean Morgan avec en prime un énième paradoxe temporel, et une victime facile pour ajouter au lourd fardeau que Sam et Dean portent déjà. Quelle déchéance...

Le cas de Nick est également problématique. Accepter qu'il ait survécu à la mort de Lucifer est déjà une épreuve difficile, être en accord avec son développement se révèle en revanche presque insurmontable. Illustrer la difficulté de sa réinsertion en le représentant comme un psychopathe en situation de manque - qui se sert de l'excuse de la vengeance de sa famille pour tuer à tort et à travers et qui cherche à tout prix à retrouver la puissance de Satan - est sans nuance, et amène à penser qu'il n'y a pas eu beaucoup de réflexion autour de cette intrigue du moment qu'elle justifie la présence de Mark Pellegrino à l'écran et qu'elle soit une caution morale lorsque Jack le tue sans hésiter.

Quitte à passer en revue la gestion des différents protagonistes, il faut également évoquer Michael. Le plan de l'Archange, qui possède Dean le temps de quelques épisodes (Jensen Ackles s'en donne d'ailleurs à cœur joie dans un style complètement différent, c'est toujours ça de pris) est plutôt alléchant sur le papier : constituer une armée de monstres pour éliminer toute opposition. Dans les faits, c'est complètement raté.

Michael n'est qu'un poltron qui se cache pour éviter la Kaia de The Bad Place dont la lance peut, comme par enchantement, le blesser (encore un tour de passe-passe bien commode), un faible qui se retrouve confiné dans l'esprit de Dean sans que cela soit très crédible, et un adversaire indigne qui se fait tuer par Jack sans difficulté. Il aura au moins été d'utilité publique en tuant tous les chasseurs du monde de l'Apocalypse : ces derniers ne servent à rien, et n'apparaissent que sporadiquement alors qu'ils sont censés occuper le bunker à longueur de temps.

Quant au final, il ressemble à s'y méprendre à celui de la saison 2, à ceci près que ce sont des âmes plutôt que des démons qui s'échappent de l'Enfer. Un nouveau reboot, en quelque sorte, puisque nos héros devront probablement faire face à divers fantômes et autres manifestations spirituelles qu'ils ont déjà rencontrés. Si la gestion est la même que pour cette horrible saison à oublier, cela n'augure rien de bon.

---

Avec ce quatorzième bilan, l'intégrale Supernatural prend des vacances, le temps que la diffusion de la saison 15 reprenne outre-atlantique, et dans l'intervalle, Sygbab va repartir dans l'Antiquité, pour achever, dès le week-end prochain, ses bilans Spartacus...

---

Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

commentaires

Les bilans de Lurdo : Solar Opposites, saison 1 (2020)

Publié le 13 Juin 2020 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Review, Science-Fiction, USA, Hulu, Solar

Série en 8 épisodes d'une vingtaine de minutes, diffusés sur Hulu, Solar Opposites est un side-project de Justin Roiland et Mike McMahan, deux des créatifs derrière Rick et Morty ; initialement vendu à la Fox, le tout a fini sur Hulu, où deux saisons ont directement été commandées, histoire de surfer sur la popularité de R&M... car, on va le voir, Solar Opposites ressemble bien souvent à un spin-off de Rick et Morty, voire à une version plus facile d'accès du programme de Cartoon Network...

Solar Opposites, saison 1 (2020) :

Peu de temps avant la destruction de leur planète, Korvo (Justin Roiland), un scientifique, Terry (Thomas Middleditch), et les deux jeunes Jesse (Mary Mack) et Yumyulack (Sean Giambrone), ont été envoyé sur Terre pour la coloniser avec l'aide de Pupa, un blob jaunâtre destiné à se transformer un jour en créature destructrice. Mais la Terre est habitée par les humains, et en attendant que Pupa adopte sa forme finale, les Shlorpiens doivent s'habituer à la vie au sein de l'humanité...

C'est en effet un ressenti bizarre que l'on éprouve dès les premiers instants de la série, lorsque l'on entend le personnage de Korvo (par ailleurs narrateur du générique) s'exprimer avec la voix si reconnaissable de Roiland. D'autant que, à quelques éructations et tendances alcooliques près, Korvo, le scientifique génial, n'est pas si éloigné que ça de Rick, que ce soit dans sa vision cynique de l'humanité, que dans ses rapports avec Terry, son compère immature et un peu lent.

Il en va de même pour le style graphique, pour la musique, pour le rythme, l'énergie, la violence et pour l'écriture - à un détail près, cependant : il n'y a pas vraiment le côté méta-discursif et le second degré de lecture de Rick et Morty, qui semblent clairement apportés par Dan Harmon.

Ce n'est pas pour autant que Solar Opposites est vide de sens ou creux, attention. C'est simplement que la série, dans l'ensemble, ressemble fréquemment à une version "light" de R&M, une sorte de spin-off officieux dans la forme et dans le style, qui vient se greffer sur un postulat de départ très Troisième Planète après le Soleil.

Idem pour les sujets abordés par Solar Opposites, des sujets qui rappellent, dans leur traitement, bien des équivalents dans la série-mère.

Par exemple, on a Korvo et Terry qui donnent vie à leur personnage de télévision préféré pour qu'ils deviennent leur meilleur ami, une situation qui finit par dégénérer et se transformer en mélange de kaiju movie et de The Thing ; ailleurs, toujours dans un désir d'être acceptés par les humains, ils injectent des nanites espions dans l'eau potable de la ville, pour découvrir les secrets de tous leurs voisins et se faire élire au conseil de quartier... mais les nanites acquièrent l'indépendance et, sous forme humanoïde (et avec la voix d'Alan Tudyk), se présentent eux-aussi aux élections ; on a aussi Korvo qui devient magicien ultra-populaire à l'aide de sa technologie, ou qui crée une femme robot, pour tenter de comprendre la guerre des sexes terriens (un robot qui finit par devenir incontrôlable et par massacrer le patriarcat sur du Katy Perry) ; les deux jeunes, eux, tentent de se faire aimer des autres élèves, et utilisent des spores pour hypnotiser leurs camarades... mais ça dégénère tout autant ; et puis il y a cette fin de saison façon Retour vers le Futur, avec un voyage temporel qui part en vrille...

C'est bien simple, la plupart des épisodes fonctionnent sur le même schéma éprouvé de spirale infernale, où un postulat de départ excentrique dégénère jusqu'à entraîner de la destruction frénétique à grande échelle. Soit peu ou prou une formule qui a fait ses preuves dans Rick et Morty.

C'est probablement là le souci de Solar Opposites : c'est sympathique, c'est compétent, on n'a pas le temps de s'ennuyer, mais ça reste un peu en surface de ce que cela propose, là où R&M a un degré de lecture supplémentaire.

Ce n'est pas rédhibitoire pour autant, pour une raison principale : une sous-intrigue récurrente qui s'étale sur toute la saison, et qui a même droit à un épisode complet. En début de saison, on découvre en effet que les deux jeunes extra-terrestres conservent, dans leur chambre, une sorte de terrarium géant, où vivent des humains miniaturisés. Des humains toujours plus nombreux, et qui finissent par s'organiser en une sorte de société post-apocalyptique, où un dictateur fait régner la terreur, et où une rébellion s'installe.

Et paradoxalement, c'est cette sous-intrigue qui donne un peu d'épaisseur au programme ; utilisant tous les clichés du genre, de l'heroic fantasy au post-apo, cette sous-intrigue parvient à être surprenante, sanglante, touchante, et à donner corps à un univers complet, existant en parallèle des intrigues principales du programme.

Solar Opposites est donc, pour le moment, un projet un peu bâtard : jamais au niveau de Rick & Morty, elle lui ressemble pourtant comme deux gouttes d'eau, mais un peu comme si l'on avait pris Rick et Morty, et qu'on avait tenté de faire rentrer le programme dans un moule "sitcom".

J'ai même envie de dire que certaines sous-intrigues semblent parfois tout droit sorties des Simpsons : Lisa Jesse qui tente de trouver un plafond de verre à briser pour sa classe sur le féminisme, ses rapports avec Bart Yumyulack, ou encore Maggie Pupa, la créature quasi-muette qui rampe en arrière-plan et à qui il arrive bien des mésaventures...

Ce n'est pas mauvais, loin de là, mais avec 8 épisodes à peine, c'est un peu... superficiel. Restera à voir la suite.

---

Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1227 : Vice (2018)

Publié le 12 Juin 2020 par Lurdo dans Biographie, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Histoire, Review, Thriller, USA, Politique

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Vice (2018) :

La vie et le parcours de Dick Cheney (Christian Bale), éminence grise du pouvoir républicain qui a tiré les ficelles du gouvernement américain pendant des décennies...

Un biopic signé Adam McKay, et très inspiré par son The Big Short : le casse du siècle de 2015 : même approche satirique et goguenarde, mi-documentaire mi-fiction, de son sujet, même recours à des artifices de réalisation, de montage, et à des excentricités visuelles en tous genres pour dynamiser le tout, et même distribution prestigieuse.

Et en théorie, ça aurait dû me plaire. Alors certes, quiconque a un peu suivi la vie politique américaine de ces 50 dernières années, que ce soit par les infos ou de manière plus approfondie, n'apprendra rien de vraiment nouveau, surtout dans un métrage aussi ouvertement partisan : oui, aux yeux de McKay, les Républicains sont des ordures finies et cyniques responsables de tous les maux actuels de l'Amérique, oui, les grandes figures du parti n'ont que faire du peuple américain et ne sont là que pour s'enrichir et satisfaire leur désir de pouvoir, oui, Dick Cheney est un personnage arriviste sans foi ni loi, oui, il a manipulé, triché, menti et tué (indirectement) pour parvenir à ses fins... what else is new ?

Pendant une grosse moitié de film, malgré des défauts parfois visibles (le film fait l'impasse sur le passage de Dick Cheney du statut d'étudiant raté et alcoolique à aide républicain maîtrisé et sobre, ou encore sur son travail de Secrétaire à la Défense durant la première Guerre du Golfe, le montage déstructuré n'est pas toujours pertinent, l'artifice du narrateur se résume finalement à un "tout ça pour ça"), j'étais plutôt amusé par ce métrage qui brosse ses spectateurs démocrates dans le sens du poil, mais qui le fait de manière dynamique, et est porté par une prestation impeccable de Christian Bale et d'Amy Adams.

Et puis progressivement, à partir du gag du faux générique de fin, j'ai commencé à perdre patience. Il faut dire qu'avec sa durée de 2h15, le film prend son temps développant notamment en long, en large et en travers l'après 11 septembre, et la manière dont Cheney a pris les rênes du pouvoir face à un W. Bush incompétent et idiot (Sam Rockwell) digne du SNL.

Le film tombe ainsi progressivement dans une routine frôlant parfois le résumé wikipedia des exactions de Cheney, une succession de vignettes parfois caricaturales, alternée avec des effets de style gratuits et complaisants dont l'accumulation m'a lassé : séquence écrite à la manière de Shakespeare, musique dissonante, montage mettant en parallèle le sort tragique des USA et l'opération cardiaque de Cheney, gimmick du narrateur (Jesse Plemmons), dîner métaphorique des Républicains dans un restaurant servant de la chair humaine, monologue de fin face caméra (bien moins efficace qu'il ne pense l'être), générique de fin sur du West Side Story, post-générique sur les spectateurs de la projection test du film, etc, etc, etc...

Bref, à trop multiplier les effets de manche humoristiques et les gimmicks de réalisation ou de montage, à trop forcer le trait, le film m'a semblé se déliter progressivement, et, dépourvu d'une véritable structure ou d'un fil narratif autre que "le déroulement chronologique de la vie de Cheney", il n'a pas su conserver mon intérêt.

D'autant que finalement, le message peu subtil et irrévérencieux du film reste toujours le même, manquant d'un certain recul ou d'une maîtrise à la Oliver Stone pour vraiment fonctionner (ou paraître sincère), et paraissant parfois étrangement évasif sur ce qui fait vraiment la personnalité de Cheney.

3/6 (pour l'interprétation)

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1226 : Évasion (2013)

Publié le 11 Juin 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Review, Thriller, USA, Science-Fiction

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Évasion (Escape Plan - 2013) :

Expert en établissements pénitenciers, Ray Breslin (Sylvester Stallone) travaille aux côtés d'une équipe dévouée (50 Cent, Amy Ryan, Vincent D'Onofrio), et se laisse enfermer dans toutes les prisons de la planète pour en tester les systèmes de sécurité de l'intérieur. Jusqu'au jour où il accepte d'intégrer la Tombe, une prison ultra-moderne et mystérieuse, dirigée d'une main de fer par Hobbes (Jim Caviezel). Là, Ray découvre qu'il est tombé dans un piège, et il ne pourra compter que sur la collaboration de Rottmayer (Arnold Schwarzenegger), un autre détenu, pour tenter de s'évader...

Un film d'action que j'avais en partie vu à l'époque, et qui finalement, s'avère tout à fait fréquentable, à défaut d'être totalement bien géré au niveau du rythme et de son déroulement.

Ça lorgne gentiment sur Prison Break, avec notamment un premier quart d'heure plutôt amusant, et une première heure de mise en place plutôt agréable, aidée par sa distribution assez sympathique : si Stallone est un peu trop en mode ronchon, Schwarzenegger semble bien s'amuser, D'Onofrio est clairement fourbe, Vinnie Jones balade sa tronche de malfrat, Jim Caviezel a des choix d'interprétation plutôt intrigants, et Amy Ryan est une présence toujours bienvenue dans ce genre de film, qui sort un peu de son domaine de prédilection.

Après, on ne peut nier un bon gros ventre mou dans la deuxième moitié du film, assez chargée en parlotte, jusqu'à ce que démarre la véritable évasion finale. Ce n'est pas forcément surprenant - le film dure près de 2 heures, et aurait bénéficié d'un quart d'heure de moins - mais c'est toujours dommage de constater que le rythme en pâtit.

Et puis le rebondissement de mi-film (dans lequel on découvre où se trouve réellement la prison) est difficilement crédible compte tenu des dimensions de l'infrastructure : le métrage sombre alors presque dans de la science-fiction involontaire, et j'avoue que ça m'a un peu dérangé.

Dans l'ensemble, malgré ces défauts, le tout reste plutôt sympatoche à suivre, à défaut d'être très mémorable ou original. Ce qui est déjà pas mal, pour un actioner qui aurait pu finir en DTV.

3.5/6 (et puis pour une fois que le musulman n'est pas un méchant cliché)

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1225 : Mortal Kombat Legends - La Revanche de Scorpion (2020)

Publié le 10 Juin 2020 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, Cinéma, Critiques éclair, DC, Fantastique, Jeunesse, Review, Thriller

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Mortal Kombat Legends - La Revanche de Scorpion (Scorpion's Revenge - 2020) :

Une fois par génération, le sorcier Shang Tsung (Artt Butler) organise un grand tournoi entre les meilleurs combattants de tous les royaumes, pour déterminer, in fine, qui dominera l'univers. Rayden (Dave B. Mitchell), déité protectrice du royaume de la Terre, a ainsi choisi Liu Kang (Jordan Rodrigues), Sonya Blade (Jennifer Carpenter) et l'acteur Johnny Cage (Joel McHale) pour défendre notre planète ; Quan Chi (Darin De Paul), un sorcier fourbe, a lui sélectionné Hanzo Hasashi (Patrick Seitz), un ninja assassiné par son rival Sub-Zero (Steve Blum), et l'a doté de pouvoirs infernaux, le rebaptisant Scorpion...

Un long-métrage d'animation assez surprenant, car globalement inattendu, et confié aux équipes de Warner Animation et de DC, dont on retrouve une grosse partie des habitués derrière la caméra et au doublage.  Un long-métrage qui lorgne très fortement sur un remake animé des grandes lignes du film de 1995 (musique exceptée, malheureusement), mâtinée d'une origin story du personnage de Scorpion - origin story un peu maladroite et basique, avec quelques relents de Hellraiser, mais pas désagréable dans l'ensemble.

La caractérisation des personnages est respectée, Joel McHale est très amusant en Johnny Cage, le fanservice bat son plein (énormément de répliques, de mouvements, etc, renvoient directement au reste de la franchise, parfois de manière un peu trop gratuite), et le tout s'avère bien plus stylisé que la moyenne des productions DC Animated, avec notamment des combats ultra-dynamiques... et fidèles en tous points au jeu. Comprendre par là que tout est particulièrement gore et violent, avec moments rayons x et blessures apparentes au programme.

C'est peut-être là que ça a un peu coincé pour moi : j'aime bien la franchise, mais je ne suis pas très fan de la direction toujours plus graphique et brutale des derniers opus, et de leurs finishers anatomiquement détaillés. Donc forcément, comme ce film en reprend totalement les codes, ce débordement de sang (clairement inutile, dans l'absolu) m'a rapidement lassé.

C'est dommage, d'autant que le reste est plutôt agréable à suivre.

4.5 - 0.5 pour l'avalanche de gore, le fanservice un peu superflu, et l'absence du thème désormais culte = 4/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1224 : Le Catcheur Masqué (2020)

Publié le 9 Juin 2020 par Lurdo dans Action, Catch, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Jeunesse, Netflix, Review, Sport, USA, WWE

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Le Catcheur Masqué (The Main Event - 2020) :

Harcelé par d'autres élèves, Leo (Seth Carr) est passionné par la WWE, et bien décidé à devenir une superstar du catch, soutenu dans cette passion par sa grand-mère (Tichina Arnold). Jusqu'au jour où il trouve un masque magique, qui lui confère un charisme, une force, et un bagout hors du commun : aussitôt, Leo adopte l'identité de Kid Chaos, et profite d'une épreuve de sélection de la WWE pour tenter d'intégrer la fédération...

Une comédie Netflix coproduite par la WWE, et qui s'avère destinée aux plus jeunes, de manière quasi-exclusive. En effet, un adulte aura bien du mal à trouver grand-chose à se mettre sous la dent, devant ce métrage enfantin, surjoué par tout le monde, aux cascades au câblage bancal, qui traite à nouveau le catch comme un véritable sport de combat, et à l'humour bas-de-plafond (Otis qui utilise son finisher - un pet cataclysmique filmé au ralenti, avec onde de choc numérique qui emporte tout sur son passage et déforme le visage de tout le public).

Alors très ponctuellement, la bonne humeur et l'enthousiasme des catcheurs de la fédération (Miz, Kofi, Sheamus, Babatunde, Mia Yim, Otis, et surtout Keith Lee, plutôt bon acteur) font que certains moments fonctionnent (j'ai notamment bien aimé Renée Young, assoiffée de sang) ; à l'identique, les acteurs les plus confirmés parviennent à donner de l'énergie à leurs personnages (Adam Pally, en père absent, est en mode mineur, mais Tichina Arnold est sympathique en grand-mère un peu chaude qui bave sur les muscles des catcheurs, et Ken Marino s'amuse en manager véreux)... mais l'écriture est trop approximative, le tout ressemble trop souvent à une grosse publicité pour les produits dérivés WWE et pour la fédération, et toutes les sous-intrigues relatives aux enfants et à leurs relations sont trop génériques pour intéresser.

Pour un jeune fan de catch de l'âge des protagonistes, peut-être la moyenne.

Pour un spectateur adulte, 1.75/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1223 : Supermen - A Story of British Wrestlers (2014)

Publié le 8 Juin 2020 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Cinéma, Action, Catch, Documentaire, UK, Sport

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Supermen - A Story of British Wrestlers (2014) :

Un documentaire anglais centré sur la scène du catch britannique du début des années 2010 et sur les difficultés rencontrées par ses lutteurs pour se faire une place au soleil.

Des difficultés parfois inhérentes à leur discipline de prédilection (sacrifice de la vie de famille, des relations, voyages constants, blessures qui s'accumulent, problèmes d'argent), mais aussi à la scène anglaise, en pleine mutation.

On y voit ainsi les vétérans d'un style britannique sec, technique et réfléchi (Dave Taylor, Robbie Brookside, Fit Finlay), qui regardent d'un œil critique les jeunes générations abreuvées de WWE et du puro du Japon, lesquelles font des acrobaties, des matches hardcore (avec témoignage d'un jeune Jimmy Havoc, encore rasé de près et au look quasi-normal), et rêvent de travailler pour Vince McMahon en Amérique (Rockstar Spud, notamment, mais aussi Marty Scurll, tous deux encore dans leurs gimmicks précédents).

D'autres, comme Doug Williams, semblent cependant être revenus de leur expérience américaine, et avoir trouvé une sorte d'équilibre entre leur passion sportive et leur vie privée, ainsi qu'une sorte de carrefour entre les générations et les styles.

Un métrage assez complet et satisfaisant, malgré sa durée de moins d'une heure.

4.5/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Les bilans de Sygbab : Supernatural, saison 13 (2017)

Publié le 7 Juin 2020 par Sygbab dans Action, Aventure, Critiques éclair, Comédie, Drame, Fantastique, Horreur, Les bilans de Sygbab, Review, Télévision, Thriller, CW, USA, Supernatural

Après près de deux ans et demi d'absence sur ce blog, Sygbab revient en force à l'occasion de la conclusion de la série Supernatural : une épopée de 15 saisons qu'il va passer en revue à raison d'un bilan par semaine...

Supernatural, saison 13 (2017) :

Désormais chargés de protéger le Nephilim Jack (Alexander Calvert), Sam et Dean ont fort à faire pour lutter contre Lucifer et Asmodeus, ce dernier étant bien décidé à faire basculer le jeune homme dans le camp du Mal, et déchaîner ainsi les pires démons sur la Création...

Une saison que l'on pourrait rebaptiser Slidernatural - saison 1(3), car, après avoir puisé dans le surnaturel, le fantastique, le paranormal et lorgné sur la science-fiction avec de nombreux voyages temporels, l'introduction des mondes parallèles dans cet univers fourre-tout était inéluctable. L'idée était lancée dans le final de la saison précédente de manière à faire rebondir l'intrigue, et cela devient l'un des éléments principaux du nouveau fil rouge puisque Lucifer et Mary Winchester - que Dean pensait un temps morte - s'y trouvent. Une opération de sauvetage s'engage, mais la question est de savoir comment parvenir à ouvrir un nouveau portail.

Les scénaristes s'amusent ainsi autour de ce concept et la première tentative est réalisée par Jack dans le 13.09 The Bad Place, épisode qui détourne habilement son possible passage du côté obscur prédit par Dean. Il réussit à franchir la barrière, mais pendant ce temps les deux frères sont envoyés dans un autre monde, où vit une créature gigantesque.

Cependant, il ne faut pas rêver : pas question d'explorer ce monde, il s'agit juste d'un prétexte pour que les Wayward Sisters aillent les sauver ! La réunion de la bande à Jody dans le 13.10 est un hommage réussi aux personnages féminins de la série, trop souvent mis de côté. C'est fun, drôle, les interactions sont bien écrites, il y a de l'action, et ça repose sur des bases déjà établies auparavant : voilà un backdoor pilot bien plus abouti que l'abominable 9.20 Bloodlines.

Mais ça ne s'arrête pas là : dans leur quête du Sceau de Salomon - artefact nécessaire à la réalisation d'un sort permettant d'ouvrir un autre portail, merci aux Men of Letters et à leur documentation extensive -, nos héros doivent affronter un Dieu d'une autre dimension.

Ce dernier se présente sous les traits d'une jeune femme avant de révéler sa vraie nature, celle d'un monstre tentaculaire aux allures de cauchemar, presque tout droit venu de l'imagination de Lovecraft (finalement, il était à côté de la plaque en s'intéressant au Purgatoire). Dean fait alors une petite incursion dans le monde de l'Apocalypse avec... Ketch, revenu d'entre les morts grâce à un sort similaire à celui qui avait sauvé Rowena la première fois.

La sorcière rousse revient elle aussi dans le jeu, et, de manière très surprenante, prend enfin de l'épaisseur. Alors que sa volonté de tuer des reapers semblait faire partie d'une manigance pour nuire à l'ordre établi, ses préoccupations sont beaucoup plus terre-à-terre : elle veut tout simplement faire revenir son fils car elle a pris conscience qu'elle n'a jamais été là pour lui comme une mère devrait l'être.

Mais lorsque Billie - fraîchement promue comme remplaçante de la Mort après avoir été assassinée par Castiel - lui demande de tuer Sam pour obtenir ce qu'elle souhaite, elle ne peut s'y résoudre. De personnage insupportable à personnage touchant, voilà une évolution remarquable et très appréciable, qui s'inscrit dans une volonté nouvelle de valoriser les personnages féminins.

Cette tendance à faire revivre des personnages par des moyens détournés se confirme dans les grandes largeurs : outre la réapparition de Gabriel, torturé par un Asmodeus charismatique, le monde de l'Apocalypse contient en son sein une autre version de Bobby ainsi que de Charlie.

Sans critiquer le concept des univers multiples (Star Trek avait son univers miroir, par exemple), c'est à double-tranchant : d'un côté cela atténue l'impact émotionnel ressenti lors de la mort de Bobby, mais ça permet d'oublier celle de Charlie qui avait été gérée n'importe comment. C'est également une occasion de réécrire l'histoire de la série dans un monde sans les Winchester, et de tester quelque chose de nouveau : Supernatural devient presque une série chorale, plus feuilletonnante qu'auparavant puisque les loners se font rares.

Il faut bien avouer que cela fait du bien de ne plus se focaliser uniquement sur les problématiques de Sam et Dean. Les ambitions d'Asmodeus qui veut prendre le pouvoir en Enfer, la volonté de Lucifer d'avoir une relation avec son fils, le questionnement constant de Jack - le fait qu'il passe directement à l'âge adulte est une très bonne idée - qui s'efforce de trouver sa place et de rendre fier sa famille d'adoption : voilà autant de thématiques bien traitées dans l'ensemble.

Les scénaristes ont compris qu'ils ne sont pas de taille lorsque les enjeux sont démesurés et qu'ils sont plus à l'aise en abordant le côté humain des personnages : cela a des effets bénéfiques. D'autant que pour une fois, cela s'applique aussi à Castiel, qui se sent responsable de Jack. Son statut d'ange semble en revanche menacé, puisqu'ils ne sont plus qu'une poignée.

Le final n'évite pourtant pas quelques écueils regrettables. Malgré une montée en pression progressive (pendant laquelle les Winchester récupèrent un à un les éléments qui permettront à Rowena d'ouvrir le portail vers le monde de l'Apocalypse, et réunissent autour d'eux leurs alliés les plus puissants), ce qui en découle n'est pas de la plus grande cohérence.

Par exemple, le retour de Lucifer et de Michael dans notre réalité est expliqué par le fait qu'ils ont réalisé le même sort, mais où ont-ils trouvé le sang d'un homme saint dans un monde ravagé par la violence ? De même, lors du climax, Dean propose à Michael d'investir son corps pour vaincre le Diable, mais pourquoi cela fonctionnerait pour cette version de l'Archange alors que les deux frères ne sont jamais nés dans son univers ?

En dépit de cette conclusion étrange qui voit également Jack se faire voler ses pouvoirs par son père - dont la fourberie ne faisait pas l'ombre d'un doute -, la ligne directrice est limpide, voire ludique par moments.

Et sur ce plan, il est bien sûr impossible de ne pas parler du 13.16 Scoobynatural : l'explication de ce délire animé tient la route, la filiation entre Supernatural et Scooby-Doo paraît d'une évidence absolue, et le scénario joue à merveille sur la mécanique des deux séries en respectant le caractère des différents personnages. Un véritable tour de force.

---

Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

commentaires

Les bilans de Lurdo : Insatiable, saison 2 (2019)

Publié le 6 Juin 2020 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Drame, Les bilans de Lurdo, Netflix, Review, Romance, Jeunesse, Thriller, Télévision, USA

Après une saison 1 corrosive mais inégale, très fraîchement accueillie par un public à l'outrage facile, Insatiable a eu droit à une seconde (et ultime) saison sur Netflix, une saison qui, après le double meurtre concluant la première année, ne pouvait aller que dans une seule direction, toujours plus outrancière et jusqu'au-boutiste.

Insatiable, saison 2 (2019) :

Patty (Debby Ryan) et Bob (Dallas Roberts) tentent de faire disparaître les traces du double meurtre que la jeune femme vient de commettre, mais entre cadavre ayant disparu, manigances, rivalités amoureuses, policier homosexuel, pulsions incontrôlables et Nonnie (Kimmy Shields) qui s'improvise détective amateure, les choses sont loin d'être aisées...

Et les scénaristes mettent effectivement les bouchées doubles pour cette seconde année, en poussant les curseurs à fond, et en allant toujours plus loin dans le grand n'importe quoi excentrique, sanglant et décomplexé.

Au point de s'éparpiller un peu, çà et là : on sent que la saison, si elle a été plus ou moins pensée comme étant la dernière du programme, a aussi souffert d'un nombre d'épisodes réduit. Pas tant au niveau du rythme - je persiste à penser que la série aurait trouvé son public au format 25 minutes - qu'au niveau de la narration, qui, amputée de 2 épisodes, donne sur la fin de saison l'impression de quelque chose de précipité, avec notamment un saut temporel assez frappant entre l'avant-dernier épisode et le season finale.

La saison semble ainsi s'éparpiller, ramenant la plupart de ses personnages de saison 1, comme pour conclure leurs arcs narratifs (à grands renforts de voix off) avant que la série se termine, et le résultat, c'est quelque chose qui s'éparpille dans de multiples directions amusantes, mais parfois assez brouillonnes ou délibérément caricaturales (surtout vers la fin de saison, de plus en plus parodique).

Mais revenons aux bases de la série : Patty, Bob, et les conséquences des deux meurtres qui concluaient la saison précédente. Patty continue de connaître des hauts et des bas, cette année, tentant de comprendre la faim qui l'anime constamment, faisant un détour par la case thérapie de groupe, et finissant par trouver une nouvelle addiction : le meurtre. C'est bien simple, tout au long de la saison, Patty évolue lentement dans une direction toujours plus sanguinaire, ce qui est finalement assez logique compte tenu du travail de la créatrice de la série sur Dexter : les morts "accidentelles" se multiplient, Patty continue de mentir et de manipuler autrui, tout en se persuadant que c'est là la seule manière pour elle d'être heureuse, et de faire face à ses insécurités... et lorsque le tout dernier épisode arrive, la conclusion est sans appel. Patty est une tueuse en série, et elle l'assume totalement.

Face à elle, Bob A lutte pour trouver sa place (et sa sexualité). En conflit avec l'autre Bob (Christopher Gorham), avec Coralee (Alyssa Milano), il croise le chemin (et le lit) d'un flic bodybuildé (Alex Landi), avant de finir par se présenter à la mairie de la ville (face à Bob B), de coucher avec la mère de Patty (une relation sortie de nulle part, et qui ne fonctionne pas vraiment à l'écran)... et de devenir la victime des manigances de Regina (Arden Myrin), qui passe la moitié de la saison en cavale (et dans un costume d'émeu ^^).

Il y a aussi Bob B et Coralee, qui tentent de se reconstruire après la saison 1 ; Roxy (Chloe Bridges), qui est assassinée à la fin du season premiere ; Dixie (Irene Choi), qui refait surface, finit (réellement, cette fois-ci) en fauteuil roulant et retrouve sa famille d'origine ; Magnolia (Erinn Westbrook), qui passe la saison à tenter de retrouver la mémoire et à se rapprocher de Brick (Michael Provost) ; Nonnie qui joue les apprenties-détectives et tente de comprendre ce qui se trame en ville ; le père de Pattie (recasté en la personne de Dana Ashbrook), qui ne survit pas à son épisode ^^ ; Stella Rose, laissée pour morte... ou presque ; sans oublier les nouveaux personnages comme Heather Kristina Pamela Kendall Jackson Johnson (Caroline Pluta), une rivale récurrente de Patty... qui ne survit pas à la saison ; l'Inspecteur Lee (Alex Landi), obsédé par les Bob ; et bien d'autres encore, qui ont tous droit à des sous-intrigues plus ou moins pertinentes ou développées.

On sent ainsi que les scénaristes voulaient faire plaisir à tout le monde avant la fin, mais que le résultat est plus chaotique que probant dans certains cas - toutes les sous-intrigues entourant Nonnie, par exemple, ont tendance à se perdre en chemin, même si les scénaristes font tout leur possible pour les rendre ludiques, et les rattacher (vaguement) à Patty et à son besoin constant de validation.

Mais dans l'ensemble, si le show fait énormément de ménage parmi ses seconds rôles, s'il s'amuse à toutélier les destins de tous les personnages de manière toujours plus improbable et grotesque, s'il assume totalement sa sexualité inclusive et s'il racole ouvertement en mettant tous ses personnages masculins musclés en petite tenue, il souffre toujours d'un problème d'approche, puisqu'il tente toujours de concilier son grand-guignol meurtrier et déconneur avec un propos plus sérieux et sincère sur la boulimie, et autres problèmes psychologiques relatifs au physique.

Comme en saison 1, le contraste est parfois trop important pour vraiment fonctionner, et dessert le show plus qu'il ne lui donne de la profondeur. Encore une fois, c'est dommage, car la distribution est excellente (certains sont un peu moins charismatiques et intéressants, cela dit - Magnolia, notamment) et, avec un format plus court et dynamique, le tout aurait pu donner quelque chose de vraiment réussi. Là, en l'état, le bilan est similaire à celui de la saison 1 : Insatiable est une série amusante, kitsch et flamboyante, une satire qui ose s'aventurer dans des directions improbables et décomplexées, mais qui peine un peu à gérer ses ruptures de ton, et son format 45 minutes.

La conclusion de la série, cependant, s'avère très appropriée à la caractérisation de ses personnages, et permet de mettre un terme honorable à toute cette histoire tout en ménageant un cliffhanger ou deux, au cas où...

---

Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1222 : The Gentlemen (2019)

Publié le 5 Juin 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Policier, Review, Thriller, UK

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

The Gentlemen (2019) :

Après toute une vie passée à développer un empire illégal du cannabis au Royaume-Uni, Mickey Pearson (Matthew McConaughey), un américain, a l'intention de prendre sa retraite aux côtés de sa femme Rosalind (Michelle Dockery). Il cherche donc à vendre son empire à Matthew Berger (Jeremy Strong), un milliardaire américain... mais ce dernier n'est pas seul sur les rangs : des gangsters chinois (Henry Golding, etc), notamment, sont eux aussi intéressés par ce rachat, et des petites frappes entraînées par Coach (Colin Farrell) se mêlent à cette histoire qui, rapidement dégénère à tous les niveaux...

Retour de Guy Ritchie au film de gangsters cockneys après quelques passages peu probants par les cases Disney et blockbuster pseudo-historique : un retour applaudi par les fans, plutôt bien accueilli par la critique, mais qui, je dois bien l'avouer, m'a vraiment laissé de marbre.

Pourtant, tous les éléments du Ritchie old-school sont là : acteurs sympathiques dans des rôles improbables (mention spéciale à Colin Farrell et à Hugh Grant), dialogues bourrés d'argot et de vannes, récit déstructuré avec moult rebondissements excentriques, montage et illustration musicale dynamiques, etc.

Mais le seul effet que tout cela m'a fait, c'est celui d'un réalisateur tentant de renouer avec son âge d'or, et finissant en pilotage automatique, trop occupé à reproduire fidèlement une recette éprouvée pour lui apporter quoi que ce soit de frais ou d'innovant.

Ce n'est pas mauvais, en soi, mais le tout n'a jamais réussi à m'intéresser plus que de mesure : trop bavard aux moments où il aurait dû être dynamique, trop déstructuré là où plus de simplicité aurait été plus efficace, trop forcé là où les premiers films de Ritchie semblaient plus naturels et sincères, The Gentlemen m'a fait l'impression d'un Ritchie peinant un peu à renouer avec ses racines, et finissant par ne produire qu'une simple copie un peu plate de ses premières œuvres.

Peut-être que, lors d'un futur visionnage, je m'apercevrai que je suis passé à côté du film. En l'état, pour l'instant, c'est un bon gros bof pour moi.

3/6, en étant gentil

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires

Un film, un jour (ou presque) #1221 : Les Trolls 2 - Tournée Mondiale (2020)

Publié le 4 Juin 2020 par Lurdo dans Animation, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Jeunesse, Musique, Review, Dreamworks

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Les Trolls 2 - Tournée Mondiale (Trolls World Tour - 2020) :

Lorsque la Reine Barb (Rachel Bloom) des Trolls du Rock décide de conquérir les autres royaumes trolls pour imposer le rock comme seule musique dominante, Poppy (Anna Kendrick) et Branch (Justin Timberlake) décident d'aller prévenir les autres royaumes - le funk, le classique, la techno, et la country - avant qu'il ne soit trop tard...

J'avoue, j'ai un vrai problème avec ce film d'animation sorti directement en VOD à cause du coronavirus. J'avais déjà quelques réserves sur le premier film, mais là, malgré des digressions humoristiques absurdes que n'auraient pas renié les Teen Titans ou Bob l'Éponge, malgré une technique toujours assez aboutie, et malgré un message assez généreux, sur la tolérance, la cohabitation, la célébration des différences, et le fait qu'on soit plus forts tous ensemble, en nous nourrissant des opinions d'autrui... j'ai du mal à ne pas y voir quelque chose d'un peu cynique et de mécanique.

Probablement parce que tout le film repose sur l'affirmation des différences musicales, comme je le disais, et sur le fait que tous les styles musicaux s'appauvrissent lorsqu'ils s'isolent, tandis qu'ils s'enrichissent lorsqu'ils puisent les uns dans les autres.

Un message qui, sur le papier, est tout à fait honorable. Le seul vrai souci, c'est qu'en pratique, il est mis en application de manière assez douteuse et aseptisée. Avec, comme parfait exemple de ce problème, les grands méchants de ce film. La tribu des hard-rockers, des trolls métalleux (avec Grand-papa Ozzy)... qui entonnent joyeusement du rock FM tellement lissé en post-production qu'on dirait de la pop moderne.

Et il en va de même pour tous les styles musicaux utilisés dans le film : ils sont tellement passés à la moulinette du tous publics et de l'auto-tuning qu'ils se ressemblent tous, et qu'on finit par se dire que les enjeux du film sont bien dérisoires et hypocrites, puisque tous les trolls écoutent plus ou moins la même soupe surproduite.

Une impression encore renforcée par le déroulement mécanique du film : le passage chez les autres tribus musicales, la relation compliquée des deux protagonistes, la résolution superficielle... tout paraît un peu sous-développé, un peu mécanique, pas aidé par cette direction artistique toujours ultra-saturée et faussement enthousiaste et joyeuse.

On l'aura compris : ce Trolls World Tour ne m'a pas convaincu, loin de là. Cela dit, le film occupera les plus jeunes, et les spectateurs désireux de se poser 90 minutes devant un film jukebox qui permet d'éteindre son cerveau. C'est toujours ça de pris, je suppose.

2.25/6

​--

Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

commentaires
<< < 10 20 30 40 50 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 80 90 100 > >>