Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Chez les Téléphages Anonymes,d'octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Vendredi 13 (Friday the 13th - 2009) :
À la recherche de sa sœur (Amanda Righetti) disparue dans les bois entourant Crystal Lake, Clay (Jared Padalecki) croise le chemin de Jenna (Danielle Panabaker) et de ses amis, qui passent le week-end au bord du lac dans la propriété de Trent (Travis Van Winkle). Rapidement, cependant, il s'avère qu'un dangereux tueur rôde dans les parages, et élimine un à un les jeunes fêtards...
Reboot de la franchise sous l'égide de Marcus Nispel et de Platinum Dunes, ce Vendredi 13 décide en fait, en une petite centaine de minutes, de rejouer la partition des quatre premiers films de la saga, en piochant ici ou là dans des éléments de scénario de ces derniers (origine de Jason, premiers meurtres, le masque, les jeunes fêtards, le frère qui recherche sa soeur, etc). Tout ce qui manque, en fait, c'est un équivalent à Tommy Jarvis, pour lancer la suite.
À la place, on se retrouve ici avec des jeunes plutôt amusants (l'écriture des dialogues n'est pas mauvaise), bien castés (Ryan Hansen, Van Winkle, Julianna Guill, Ben Feldman, Jonathan Sadowski, Aaron Yoo, Jared Padalecki, Danielle Panabaker) et interprétés, confrontés à un Jason transformé.
Exit le Jason monolithique et indestructible, force de la nature implacable qui avance tel un Terminator, et place à un Jason chasseur et piégeur, qui s'est construit un réseau de tunnels souterrains où il vit, et qui y garde la sœur du héros prisonnière (parce qu'elle est supposée ressembler à sa mère - "supposée", car Righetti n'a absolument rien en commun avec Nana Visitor) ; un Jason beaucoup plus véloce et humain, qui, étrangement, n'est pas si imposant que ça face à un Padalecki et son mètre 93.
Autant dire que le Jason de cet opus ne convainc pas vraiment, et parait trop générique, sans réelle personnalité, à part celle de s'énerver et de casser des objets lorsque ses proies l'esquivent. Et pourtant, malgré cela, malgré des bruitages et une post-synchro parfois approximatifs, malgré un rythme bancal (le film met une bonne demi-heure à présenter ses personnages principaux), et malgré une fin plate au possible, je n'ai pas détesté.
Probablement parce que la franchise est, à la base, toutes ces choses, qu'elle est inégale de bout en bout, et que ce remake, finalement, s'avère fidèle aux métrages précédents : plein de défauts, quelques idées intéressantes, pour un résultat très très moyen, mais à la production suffisamment efficace pour faire un peu illusion.
3 + 0.5 pour Julianna Guill = 3.5/6
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Vendredi 13 - Chapitre X : Jason X (Jason X - 2001) :
En 2455, une équipe universitaire menée par le Professeur Lowe (Jonathan Potts) découvre le corps de Jason Voorhees (Kane Hodder), cryogénisé en 2008 par Rowan LaFontaine (Lexa Doig) dans une ultime tentative désespérée d'échapper au tueur sanguinaire. Mais alors que l'équipe n'avait prévu de ramener à la vie que la jeune femme, Jason reprend lui aussi conscience, et entreprend de massacrer un à un les membres d'équipage du vaisseau Grendel...
Huit années se sont écoulées depuis Jason va en Enfer : huit années de development hell pour un hypothétique Freddy vs Jason, huit années durant lesquelles la franchise Vendredi 13 a été mise en stand-by par New Line, huit années qui ont débouché sur ce projet improbable : Jason Voorhees dans l'espace.
Et pourtant, ce Jason X est probablement mon film préféré de toute la franchise : un mélange de références cinématographiques jamais trop appuyées (contrairement au Necronomicon du film précédent - ici, tout le script est clairement modelé sur la franchise Alien), de premier (Lexa Doig, la menace de Jason, toute la fin du film) et de second degré (le côté quasi-parodique, l'humour des dialogues, etc), bourré d'idées loufoques mais qui fonctionnent (Jason qui se réveille lorsqu'un couple commence à faire l'amour, l'androïde et sa love story, l'holodeck, etc), grâce à une distribution sympathique et compétente (contrairement à de nombreux autres Vendredi 13, ici, tout le monde est juste - mention spéciale à Melyssa Ade, amusante en membre d'équipage sarcastique et pleutre).
Bref, si c'est loin d'être parfait (les éclairages constamment en contre-plongée et les angles de caméra assez bas sont parfois lassants, les effets spéciaux sont limités par le budget, notamment au niveau des miniatures), ça reste un divertissement très amusant, qui prend sa composante slasher au sérieux (Jason n'est jamais ridicule : mieux encore, Über-Jason est splendide et impressionnant), et qui parvient à être tout à fait honorable, tant sur le plan de l'horreur que de la science-fiction et de la comédie.
Un bon 4.25/6
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Noël approche, et chez les Téléphages Anonymes, c'est donc l'heure de la Christmas Yulefest, et de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...
Sacré Noël 4 - Nativity Rocks ! (2018) :
Séparé de son père à son arrivée en Angleterre, Doru (Brian Bartle) , un jeune réfugié syrien, arrive dans l'école primaire de St Bernadette, où il croise le chemin de Jerry Poppy (Simon Lipkin), assistant d'enseignement fraîchement recruté, et totalement excentrique. Ensemble, et avec toute la classe, Doru va participer à une opéra rock de Noël organisé par l'école, et dirigée par Emmanuel Cavendish (Craig Revel Horwood), une star du monde de la musique...
Les fidèles de ce blog le savent : j'ai beaucoup de mal avec la série des Nativity/Sacré Noël qui, d'épisode en épisode, de film en film, perd en prestige et gagne en caractère insupportable. De Martin Freeman et Ashley Jensen dans le premier opus, on est passé à David Tennant et Jessica Hynes dans le second, puis à Martin Clunes et Catherine Tate dans le troisième, avec systématiquement, au fil des films, un point focal se déplaçant de ces personnages vers celui de Mr Poppy (Marc Wootton), comic relief surexcité et enfantin.
Là, c'est pire, puisque tout le film est centré sur Mr Poppy... enfin, sur son frère caché, Jerry, une sorte de croisement en Stéphane Plaza (pour le physique) et Jack Black (pour la voix et l'énergie cocaïnée). Marc Wootton, lui, a préféré ne pas reprendre son rôle, ce qui en dit long sur le niveau du script.
Un Simon Lipkin qui, s'il assure le côté vocal de son personnage, est probablement encore plus insupportable, puéril et immature que le Mr Poppy original, au point de donner envie, à de multiples reprises, d'arrêter le film en cours de route.
D'autant qu'il n'y a personne, face à lui, pour jouer les clowns blancs : pas de Tennant, de Freeman, de Clunes, etc, c'est Jerry, Jerry, et encore Jerry, en roue libre, dans un film qui se fond dans le moule de ses prédécesseurs, avec un rythme épuisant, un montage à la serpe, une écriture approximative et bordélique, et un concert final qui dure plus de 20 minutes.
Alors certes, Jessica Hynes refait une petite apparition, et les enfants semblent s'amuser (à défaut de chanter juste), mais cette Nativity à la sauce School of Rock reste, du début à la fin, un métrage décousu, impossible à aimer si l'on a plus de 10 ans.
Et ce n'est pas ce propos bancal et sous-développé sur les réfugiés qui y change quoi que ce soit...
1/6 (je crains le pire pour le cinquième volet, déjà en chantier)
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Vendredi 13 - Chapitre IX : Jason va en Enfer (Jason Goes to Hell : The Final Friday - 1993) :
Lorsqu'il est réduit en miettes par le FBI, les morceaux du corps de Jason Voorhees finissent à la morgue. Mais rapidement, le Mal infestant le cœur de Jason se transmet d'hôte en hôte, tel un parasite, avec un objectif : trouver un descendant des Voorhees pour se réincarner, et redonner vie à Jason. Mais Creighton Duke (Steven Williams), un chasseur de primes, est sur la piste du tueur, et il va utiliser Steven (John D. Le May) et Jessica (Kari Keegan) pour parvenir à ses fins...
Premier film de la franchise sous l'égide New Line... et c'est un joli ratage : script très approximatif qui suit un parasite passant de corps en corps, et nous prive donc de Kane Hodder pendant les 3/4 du film ; un Jason laid au possible, sorte de grosse boursouflure au masque incrusté dans sa chair ; des personnages principaux insipides (dont un protagoniste ressemblant à la doublure lumière de Ted Raimi) ; une réécriture des origines de Jason qui n'est pas très cohérente avec le reste de la franchise (le Necronomicon et la dague kandarienne de la saga Evil Dead, voulus par le réalisateur/scénariste comme une explication de la résurrection perpétuelle et de la violence de Jason) ; un rythme anémique ; et pour ne rien arranger, des mises à mort inégales, parfois censurées pour la version cinéma (notamment les campeurs rajoutés lors des reshoots).
Bref, si Jason Goes To Hell peut avoir des moments amusants, et des effets physiques réussis (signés KNB), le film est vraiment pénible à suivre, entre son histoire de dernier parent éloigné des Voorhees (qui fait très Halloween), ses effets spéciaux datés années 90, et son fanservice cinématographique (qui case donc Evil Dead, Stephen King, Creepshow, John Carpenter, et bien sûr Freddy Krueger).
Probablement l'un des épisodes les plus faibles de la saga, si ce n'est le plus faible (alors que, bizarrement, je gardais le souvenir d'un métrage plutôt divertissant, là, j'ai vraiment lutté pour arriver au bout).
1.25/6
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Vendredi 13 - Chapitre VIII : L'Ultime Retour (Friday the 13th Part VIII : Jason Takes Manhattan - 1989) :
Pour fêter son diplôme, Rennie Wickham (Jensen Daggett), au passé traumatique, embarque avec son oncle (Peter Mark Richman), son petit-ami (Scott Reeves), son enseignante préférée (Barbara Bingham) et tous leurs amis à bord d'un navire de croisière, le SS Lazarus, qui quitte Crystal Lake pour rejoindre New York. Mais Jason est à bord, et décide de massacrer tous les passagers du navire..
Probablement le Vendredi 13 que j'aime le moins, jusqu'à présent, tant il ne présente pas le moindre élément intéressant à mes yeux : en lieu et place de Jason à Manhattan (ce qui ne prend place que dans les dernières 20-25 minutes, plus ou moins), on a droit à Jason vs la Croisière s'amuse, un concept particulièrement creux - comment un navire de croisière passe de Crystal Lake à l'Océan Atlantique pour rejoindre New York, mystère - qui limite 75% de son action aux coursives du bateau, avec une distribution insipide (Martin Cummins et Kelly Hu dans de petits rôles, cela dit), un Jason qui prend beaucoup trop son temps (énormément de plans d'insert sur Jason qui ouvre lentement une porte, entre lentement dans une pièce, prend lentement une arme, déclenche lentement une alarme incendie, etc) et une final girl qui a des visions jamais vraiment cohérentes avec la mythologie et la chronologie de la série.
Et puis, la dernière partie new-yorkaise accumule tous les clichés des 80s sur la ville (les violeurs drogués latinos...) : certes, cela permet quelques gags amusants, et un Kane Hodder qui se lâche un peu dans les mises à mort grotesques, mais New-York se limite à quelques rues sous-éclairées, une poursuite à Times Square et dans le métro (où Jason aurait largement l'occasion de faire un massacre... mais se contente de faire peur aux gens en leur montrant son visage démasqué), et un grand final pas très cohérent dans les égouts, où Jason est dissout par des vagues de produits chimiques, et où ne subsiste qu'un masque fondu, et le cadavre de Jason, enfant, nu. Okay.
Une fin à l'image du film : décousue, brouillonne, et pas franchement pertinente, avec un rythme en dents de scie. On a vraiment l'impression que, pour le dernier film de la saga sous la bannière Paramount, le studio a bricolé un script patchwork à partir de plusieurs idées inabouties, sans se préoccuper de la cohérence ou de la logique. *soupir*
Enfin bon, au moins, le film tente des choses.
1.5/6
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Vendredi 13 - Chapitre VI : Jason le Mort-vivant (Friday the 13th Part VI : Jason Lives - 1986) :
Bien décidé à mettre un terme définitif à l'existence de Jason Voorhees, Tommy Jarvis (Thom Mathews) quitte son hôpital psychiatrique pour aller déterrer le cadavre de Jason, et le brûler. Mais des forces surnaturelles sont à l’œuvre, et Jason revient à la vie, bien décidé à se venger de Tommy et de tous les habitants de Crystal Lake, avec parmi eux le shérif Mike Garris (David Kagen), sa fille Megan (Jennifer Cooke), et tous les enfants du camp de vacances voisin...
Un épisode particulièrement apprécié des fans, notamment parce qu'il boucle l'arc Jarvis, qu'il met en scène un affrontement final réussi, et qu'il donne naissance à un Jason indestructible et immortel, un véritable Terminator masqué que rien n'arrête, incarnation du Mal à l'état brut. Et je dois dire que je comprends pourquoi ce film plaît aux fans... mais bizarrement, je n'ai pas trop accroché.
Attention, c'est nettement meilleur que le précédent, mais entre la musique qui reprend Dies Irae, les personnages secondaires agaçants (Megan, notamment, est à baffer dès sa première apparition, alors que son père le shériff, lui, est plutôt convaincant), l'interprétation inégale, le nouveau Tommy assez quelconque (c'est quand même hallucinant que le tout jeune Corey Feldman soit meilleur que les deux adultes qui l'ont suivi), et le sens de l'humour ponctuellement hors-sujet (le carton-titre avec son Jason en mode James Bond, euh...), je suis resté un peu mitigé.
Cela dit, le virage ouvertement fantastique est agréable, Jason commence enfin à avoir de la prestance, et la toute fin est plutôt réussie, y compris visuellement, donc ce n'est pas mauvais. Je m'attendais seulement à un peu mieux (et j'ai toujours un peu de mal avec le côté semi-parodique du tout).
3.25 + 0.25 pour la chanson d'Alice Cooper = 3.5/6
The Crystal Lake Massacres Revisited (2009) :
Mockumentaire de moins d'une demi-heure, servant initialement de bonus à un dvd de la franchise, mais toujours visible, à ce jour, sur YouTube, ce métrage a pour postulat la réalité des meurtres ayant secoué le Camp Crystal Lake, et traite du sujet comme un véritable documentaire criminel, avec les témoignages de médecins légistes, d'officiers de police, experts, etc, et des reconstitutions approximatives des crimes.
Plutôt amusant, très méta et bourré de clins d’œil et de fanservice (parfois un peu trop), le tout souffre cependant d'une interprétation assez inégale, qui tire un peu ce mockumentaire vers le bas (les deux rappeurs, par exemple).
Rien de dramatique, cependant, et ce Crystal Lake Massacres Revisited s'avère une manière assez ludique et sympathique de revisiter les aventures de Jason et de Tommy Jarvis...
4/6
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C'est le mois d'août, il fait chaud, et les Téléphages Anonymes partent explorer des contrées lointaines à la recherche de l'aventure...
Le Monde (presque) perdu (Land of the Lost - 2009) :
Paléontologue excentrique, Rick Marshall (Will Ferrell) est la risée de ses collègues, car persuadé de pouvoir ouvrir un portail à travers le temps, pour visiter le passé. Son seul soutien, la charmante Holly Cantrell (Anna Friel), le convainc de se rendre avec elle dans une grotte, au milieu du désert, où Will Stanton (Danny McBride) tente de faire du lieu étrange une attraction touristique. Mais rapidement, le trio se retrouve projeté dans une dimension inconnue, loin dans le passé, où il croisent Cha-Ka (Jorma Taccone), un jeune primate très amical, ainsi que des dinosaures, et un peuple d'hommes-lézards étranges, les Sleestaks...
Vague adaptation de la série Land of the Lost des années 70 (inédite chez nous), programme gentiment fauché mais néanmoins culte outre-atlantique, ce film commet l'erreur fatale de s'ériger en parodie de la série qu'il adapte : en lieu et place d'un film d'aventures avec de l'humour, on a ici droit à une farce graveleuse et bas-de-plafond dans laquelle Ferrell et McBride font leur numéro habituel.
Alors quand déjà, il y a dix ans, on trouvait que le numéro en question commençait à être lassant et répétitif, autant dire qu'en 2019, c'est quasi-imbuvable ; Ferrell fait son Ricky Bobby, McBride fait son Kenny Powers, Anna Friel semble être la seule à prendre le tout au sérieux, et les mini-sketches se succèdent, sans grand rythme ou structure narrative.
Pourtant, à la réalisation, c'est Brad Silberling : le réalisateur de Casper et des Orphelins Baudelaire fait habituellement dans les films plus stylisés et subtils, ou du moins, plus maîtrisés. Mais là, Ferrell et McBride parasitent ce qui aurait pu être un film familial, et en font une comédie à la Adam McKay, qui n'ose cependant pas aller totalement dans le registre de la comédie classée R, et n'est jamais assez dynamique pour être un bon film d'aventures.
Le film a donc le postérieur entre deux chaises, ni drôle, ni rythmé, trop parodique pour être intéressant, et trop spectaculaire (et avec un budget trop important) pour fonctionner sur le plan de la comédie débile et décomplexée ; malgré quelques séquences qui, prises indépendamment, fonctionnent, Land of the Lost finit par être une potacherie quelconque, plate et décousue, avec une direction artistique et une bande originale certes très réussies, mais qui ne laisse pas le moindre souvenir à peine le film terminé.
(et pour ne rien arranger, le flop intégral du métrage a condamné Silberling à une carrière de réalisateur de DTV et de tv... comme si c'était lui le responsable de ce naufrage)
2/6
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World of Darkness - The Documentary :
Documentaire assez complet retraçant la naissance du Monde des Ténèbres de White Wolf, son existence compliquée, et surtout son influence considérable sur l'esthétique des années 90, tant au cinéma que dans la culture populaire.
Plutôt professionnel et bien mené, ce métrage est cependant clairement un travail de fan, remontant jusqu'à la création historique de White Wolf (alors un fanzine), et retraçant tous les débuts de Vampire : La Mascarade, le jeu fondateur du Monde des Ténèbres.
Un jeu à l'approche plus axée sur l'interprétation que sur les lancers de dés, et qui, aussitôt, a eu la distinction d'attirer un tout autre public dans les boutiques de jeux de rôles, un public gothique, mais aussi et surtout un public féminin.
Et puis, dans les années 90, la gamme du Monde des Ténèbres se développe : garous, esprits, mages, changelins... pour culminer avec la version LARP, qui achève de faire de Vampire et compagnie un produit ayant capturé le zeitgeist, notamment grâce à l'esthétique de Tim Bradstreet.
Hollywood ne s'y est pas trompé : entre la série tv (que tout le monde déteste, à postériori), et les emprunts plus ou moins avoués effectués par des métrages comme Blade, Underworld, ou encore True Blood, les vampires sont plus populaires que jamais aux environs de l'an 2000.
Mais entre les controverses, la crise de l'industrie du jeu de rôle, et l'embourgeoisement de White Wolf, qui commence alors à se retourner contre les fans, le Monde des Ténèbres est à l'agonie, boursouflé de publications ayant fait le tour de son univers, et ne s'adressant plus qu'à un public restreint.
C'est l'heure d'un relaunch de toute la gamme, avec Vampire : le Requiem, un jeu mal avisé, plus orienté règles et dés que son prédécesseur. Ce qui ne convainc guère les fans : ajoutez à cela des projets vidéoludiques n'aboutissant pas, une fusion de White Wolf avec un studio de jeux vidéo, et voilà : la marque World of Darkness se trouve au point mort (du moins, jusqu'au relaunch de Vampire : La Mascarade, à l'occasion de son 20è anniversaire, un relaunch qui n'est pas évoqué dans le métrage).
Assez équilibré, le documentaire souligne bien l'influence considérable du Monde des Ténèbres sur la popularité du genre vampirique au cinéma et à la télévision. Un genre qui ne s'est pas privé pour piller le travail de White Wolf, sans jamais vraiment attribuer le crédit à Mark Rein-Hagen et aux autres créateurs de cet univers.
Le film parsème ses 90 minutes d'images façon clips gothiques, et de témoignages de fans et de Larpers en costume, qui expliquent comment le jeu a changé leur vie : dans l'ensemble, alors que de tels moments auraient pu paraître risibles, ils fonctionnent néanmoins, apportant un contraste intéressant entre la réalité de ces joueurs, et la manière dont ils s'imaginent en vampires...
En résumé, un bon documentaire, qui ne révèle rien de vraiment inédit, mais couvre tous les points importants de son sujet, et qui sert de bonne rétrospective d'une œuvre marquante et influente.
4.5/6
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Après une première saison collant de trop près aux romans et au film, la saison 2 des Orphelins Baudelaire avait su trouver sa propre identité : une identité pas dépourvue de défauts inhérents à son style, mais de plus en plus excentrique, et approfondissant suffisamment son intrigue de fond - avec des acteurs attachants - pour faire oublier ces quelques soucis...
Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - 3x01-02 - The Slippery Slope :
Alors que la troupe d'Olaf s'installe au sommet du mont Fraught, Violet et Klaus Baudelaire échappent de justesse à la mort, et trouvent refuge dans une grotte. Là, ils retrouvent une troupe de Scouts menés par Carmelita, et abritant en son sein Quigley Quagmire (Dylan Kingwell), le troisième enfant Quagmire. Ensemble, Violet, Klaus et Quigley vont alors tout faire pour libérer Sunny, pour percer à jour les mystères de la base secrète montagnarde du VFD, et pour éviter deux nouveaux arrivants sinistres (Richard E. Grant, Beth Grant), les terribles mentors du Comte Olaf...
Un double épisode de reprise assez compact (2x45 minutes à peine), clairement écrit par Daniel Handler (on retrouve ses tics d'écriture, ses explications de vocabulaire, son Snicket envahissant, ses dialogues chargés...), et qui, paradoxalement, semble un peu précipité et brouillon, alors même que la série, jusqu'à présent, prenait largement son temps.
Ici, non seulement Handler mélange de multiples sous-intrigues (la soeur Snicket et le banquier, la troupe d'Olaf qui commence à se rebeller, les Baudelaire, Sunny et l'homme au crochet, les deux nouveaux arrivants, l'exploration du QG du VDF, les scouts, Quigley...), mais en plus, il donne l'impression de déplacer des pièces sur un échiquier de manière assez visible et flagrante (l'élimination des freaks), pour les amener là où il veut qu'elles soient avant le grand final.
Ça donne donc une certaine impression d'artificialité dans les réactions des personnages, des sbires d'Olaf qui se découvrent soudain une conscience, aux décisions mal avisées des Baudelaire, qui semblent oublier d'allumer leur cerveau le temps de quelques scènes.
L'arrivée des mentors du Comte fait un peu le même effet, une sorte d'astuce scénaristique pataude façon "établissons de nouveaux méchants dont même le méchant habituel a peur".
D'ailleurs, il n'est pas surprenant de constater que plus l'épisode avance, plus on en voit les coutures (toute la capture d'Esmé et ce qui s'en suit est un grand moment de WTF scénaristique), pas aidé par des décors faisant peut-être un peu plus "studio" que d'habitude.
Après, comme souvent avec cette série, un temps d'adaptation est probablement nécessaire avant de vraiment pouvoir se replonger dans cet univers si théâtral et particulier... et honnêtement, malgré les critiques émises ci-dessus, le tout n'est pas mauvais.
Sunny, qui a beaucoup grandi, est adorable, et sa relation avec le sbire est assez mignonne, les costumes de Lucy Punch sont toujours spectaculaires, et le tout reste dans la droite continuité des saisons précédentes... il manque peut-être simplement d'un peu de rigueur narrative pour que cette reprise soit vraiment convaincante.
(à suivre...)
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(retrouvez aussi sur ce blog les critiques des saisons précédentes en cliquant ici...)
Les deux précédents épisodes de la saison 3 des Orphelins Baudelaire s'étaient avérés une très bonne surprise, envoyant les enfants 20 000 lieues sous les mers, et les rapprochant enfin du dénouement de leur aventure... place à la suite.
Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - 3x05-06 - The Penultimate Peril :
En compagnie de Kit Snicket, les jumeaux Baudelaire rejoignent l'Hôtel Dénouement, tenu par les frères Dénouement (Max Greenfield), aux allégeances diverses ; là, ils découvrent que la Juge Strauss (Joan Cusack) a réuni tous les témoins des mésaventures des Baudelaire, pour monter un dossier et enfin envoyer Olaf en prison. Plus facile à dire qu'à faire, car les alliés d'Olaf sont eux aussi de la partie...
Deux épisodes très chargés (près d'une heure chacun) et assez dense sur de nombreux fronts : on apprend enfin le fin mot du schisme entre les deux camps du VDF (un fin mot étrangement peu convaincant, pour être franc), on assiste au procès d'Olaf (qui se transforme en procès des Baudelaire de manière là aussi peu probante, entre le rebondissement téléphoné concernant l'identité des deux juges, le gag très plat de la justice aveugle, et la tentative thématique assez bancale de montrer qu'il n'y a pas de gentils et de méchants, mais des nuances de gris, en présentant les Baudelaire comme responsables d'actes criminels), on retrouve un grand nombre de visages familiers issus des saisons précédentes, et on constante, en fin de compte, que tous les personnages sont vraiment un peu trop stupides pour que le récit fonctionne totalement.
C'est un problème qui a toujours hanté la série, une série aimant présenter ses orphelins comme les victimes absolues d'adultes tous plus bêtes que leurs pieds : si tous les personnages sont bêtes à manger du foin, et méritent ce qui leur arrive, ou bien sont ultra-passifs comme les orphelins peuvent l'être çà et là, comment en vouloir aux antagonistes qui profitent de cette bêtise. Et réciproquement, lorsque le fondement même de la série (le schisme, VDF vs Olaf, etc) repose sur des bases à ce point fragiles, ne justifiant jamais les actes des "méchants" (ni des "gentils", d'ailleurs), comment prendre cette résolution dramatique au sérieux... ?
Néanmoins, il faut reconnaître que l'interprétation, dans ce double épisode, est impeccable, tant du côté des enfants que de Lucy Punch et NPH, et que le tout se regarde sans problème. Et ce double épisode de se terminer de manière assez définitive, par un montage musical en forme de bilan, une boucle bouclée pour Lemony Snicket, et une chute qui aurait fait une très bonne fin de série.
Seulement voilà, il reste encore un épisode de conclusion, et je me demande bien comment tout cela va bien pouvoir se terminer de manière semi-satisfaisante... ?
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(retrouvez aussi sur ce blog les critiques des épisodes 3x01-02, 3x03-04, et celles des saisons précédentes en cliquant ici...)
La semaine dernière, The Orville a eu la mauvaise idée de consacrer un épisode complet à la relation Ed/Kelly, au travers d'un recyclage peu inspiré d'un épisode de Next Generation ; cette semaine, on en découvre les conséquences directes...
The Orville 2x14 - The Road Not Taken :
En refusant de sortir avec Ed, Kelly a changé le cours de l'histoire. Sept ans plus tard, l'univers est sous le contrôle des Kaylons : Ed et Gordon tentent péniblement de survivre, jusqu'à ce que Kelly et les autres membres de l'équipage de l'Orville les retrouvent, et leur expliquent comment ils comptent changer le cours de l'histoire en remontant dans le passé...
Un épisode de fin de saison très premier degré, et pour lequel on sent que la production a lâché tout ce qui lui restait de budget, puisque ça déborde d'effets spéciaux et de scènes d'action en tous genres... ce qui est bien pratique pour cacher la pauvreté du script.
Pour faire simple, il ne se passe pas grand chose durant ces 48 minutes d'épisode, un épisode qui, pour ne rien arranger, photocopie lorgne allègrement sur bon nombre d'épisode similaires (Endgame, Timeless, Yesterday's Enterprise...).
Alors on va me répondre que ce sont des hommages, mais lorsque l'épisode ne consiste plus qu'en des hommages successifs, sans la moindre valeur ajoutée au niveau de l'humour ou des péripéties, le tout retombe dans la pâle imitation.
Sans compter que le propos du récit, in fine, c'est "la relation de Kelly et de Ed est tellement centrale et importante à l'univers, que sans elle, c'est la fin de toute civilisation". Mwébof.
Bon, je reconnais que si l'on est investi dans cette relation, on doit probablement se passionner pour les deux derniers épisodes de la saison. Personnellement, ce n'est pas le cas, et je me suis donc gentiment ennuyé devant cette succession d'"hommages" et de scènes d'action évoquant directement Star Wars (entre autres).
Et pour ne pas terminer sur une note négative : j'ai apprécié la bande originale, et j'ai été content de revoir, même brièvement, cette chère Alara.
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Un épisode qui conclut une saison 2 assez mitigée, dans la droite lignée de la saison 1, avec peut-être un meilleur équilibre entre l'humour et le sérieux. Mais les problèmes de la série restent les mêmes, et tant que The Orville ne cessera pas de piocher directement dans la franchise Star Trek pour ses scénarios, elle ne parviendra jamais à se démarquer et à donner quelque chsoe de mémorable et d'original.
Pour le moment, la série a la chance d'être diffusée en parallèle de Star Trek Discovery, ce qui lui permet, en comparaison, de ressembler à du Shakespeare, et d'attirer nettement plus la sympathie grâce à sa distribution nettement plus attachante et mieux développée.
Mais dans l'absolu, qualitativement parlant, je ne suis pas certain qu'une fois une certaine indulgence (inhérente au statut de pastiche humoristique de la série) mise de côté, The Orville soit à ce point supérieure à la série franchisée, quoi que veulent bien en dire les trekkies frustrés par Disco.
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L'Halloween Oktorrorfest 2019 est presque là sur le blog des Téléphages Anonymes, et pour se mettre en douceur dans une ambiance sinistre et fantastique, rien de tel qu'une semaine consacrée au plus célèbre des démons chasseurs de monstres : ce bon vieux Hellboy...
Hellboy : Le Sabre des Tempêtes (Hellboy Animated : Sword of Storms - 2006) :
Lorsqu'un universitaire est possédé par deux démons, Foudre et Tonnerre, autrefois enfermés dans un katana de légende, Hellboy (Ron Perlman) et Kate Corrigan (Peri Gilpin) partent pour le Japon afin de mener l'enquête. Rapidement, cependant, Hellboy est séparé de ses collègues du BPRD, et se retrouve, armé du katana, dans une dimension surnaturelle où les mythes du Soleil Levant prennent vie...
Long-métrage d'animation d'un peu plus de 70 minutes, chapeauté par Guillermo Del Toro et Mike Mignola, et qui reprend la même distribution que le premier film de GTD (Ron Perlman, Selma Blair, John Hurt, Doug Jones), sous la direction de Tad Stones, vétéran de l'animation notamment responsable de la série Darkwing Duck.
Dans l'absolu, c'est très loin d'être désagréable, malgré une animation un peu inégale : le doublage est très bon (je préfère même Selma Blair ici que devant la caméra de GDT), la direction artistique plutôt agréable (loin du travail de Mignola, et rappelant ponctuellement le dessin animé Jackie Chan Adventures), et dans l'ensemble, c'est somme toute assez bien produit.
Après, pour être totalement franc, je n'ai pas été vraiment passionné par ce film. Non seulement parce que l'univers japonais, ses légendes, tout ça, ça n'a jamais vraiment été ma tasse de thé (sans mauvais jeu de mots), mais en plus, il faut bien avouer que la structure du métrage est assez peu satisfaisante : les mésaventures de Hellboy dans l'au-delà sont trop épisodiques pour vraiment fonctionner (et les ennemis de Hellboy sont étrangement un peu trop pathétiques pour être des antagonistes totalement convaincants), et la sous-intrigue de Liz et d'Abe est tout simplement peu intéressante (malgré un développement intéressant de leur relation).
Un bilan mitigé positif, donc, mais tout de même une jolie version animée des aventures de Big Red.
3.25/6
Hellboy : Les Chaussures de Fer (Hellboy Animated : The Iron Shoes - 2007) :
Hellboy s'approche d'une tour en ruines, occupée par un esprit malfaisant porteur de chaussures en fer...
Très court-métrage de moins de deux minutes, consistant principalement en une scène d'action rapide, et c'est tout.
Pas grand chose à en dire, donc, et difficile d'y mettre une note.
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Hellboy : De Sang et de Fer (Hellboy Animated : Blood & Iron - 2007) :
De nos jours, alors que Hellboy, Liz, Abe et les agents du BPRD passent une nuit dans un manoir hanté, Broom (lui aussi présent) se remémore un combat sanglant qu'il avait mené, en 1934, contre la Comtesse Ondrushko, une vampire...
On continue avec la même équipe, et dans la droite lignée des deux productions précédentes, pour ici quelque chose de plus agréable à regarder, car très gothique, mais aussi très inspiré, à certains moments, du style Mignola (ombres très prononcées, couleurs unies, etc).
Cela élève un peu cette histoire de maison hantée somme toute assez classique, et pas très bien structurée (les flashbacks sur Broom vs la Comtesse semblent parfois placés un peu n'importe comment dans le récit, sans queue ni tête) : c'est dommage que l'écriture ne soit pas plus assurée, car le tout reste très agréable à regarder, et le duel final entre Hellboy et la déesse Hécate est plutôt réussi.
On a même droit à une séance de torture d'Abe aux mains des harpies d'Hécate, ce qui reste assez surprenant dans une production animée de ce type.
Une chose est sûre : même si ça n'atteint pas forcément des sommets, j'ai tout de même préféré ce Blood & Iron au premier Hellboy Animated.
3.5/6
Hellboy - The Troll Witch (2018) :
Hellboy se rend en Norvège, pour s'entretenir avec une sorcière qui détient les secrets de toute une série de meurtres sanglants...
Court-métrage d'animation 2D, produit par des fans de manière tout à fait professionnelle, visible sur YouTube, et qui ne dépasse pas les quelques minutes dans son adaptation du récit de Mignola.
À nouveau, difficile de critiquer un tel projet, surtout à la durée si limitée, mais dans l'ensemble, c'est très stylisé, et plutôt maîtrisé, même si le doublage est plutôt inégal (surtout Hellboy, en fait, qui fait toujours un choc lorsque l'on est habitué à entendre Ron Perlman).
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Chez les Téléphages Anonymes,d'octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Anna and the Apocalypse (2018) :
À l'approche de Noël, alors que son lycée organise le spectacle de fin d'année, Anna (Ella Hunt) et ses amis (Malcolm Cumming, Sarah Swire, Christopher Leveaux, Ben Wiggins, Marli Siu) sont confrontés à leur vice-principal tyrannique, Mr Savage (Paul Kaye), alors même qu'une épidémie transforme progressivement tout le monde en zombies...
Un film un peu à cheval entre l'Oktorrorfest et la Yulefest, mais qui finit par s'avérer nettement plus horrifique que festif, une fois ses 25 premières minutes dépassées.
Car, ayant abordé ce métrage sur la seule base de ses bonnes critiques, je ne savais pas trop à quoi m'attendre... et en fait, pendant ces 25 premières minutes, le choc est rude, puisqu'on se retrouve devant une comédie musicale lycéenne écossaise très premier degré, façon High School Musical.
Alors certes, musicalement, vocalement et au niveau des chorégraphies, toutes proportions gardées, ça n'a pas à rougir de la comparaison... mais tout de même, ça fait un choc, surtout si, à la base, on n'est pas forcément très friand de ce genre.
Pendant ce premier tiers, donc, j'ai eu énormément de mal à accrocher au tout. Ce n'est pas la faute de la distribution, efficace et sympathique, mais autant dire que j'étais bien content de voir débarquer les zombies à la barre de la demi-heure...
Ensuite, le métrage lorgne gentiment sur un Shaun of the Dead adolescent, sans en avoir l'humour aussi prononcé, et avec des chansons mélancoliques placées çà et là.
Pas de grande surprise au programme, on devine très rapidement dans quelle direction tout ça va nous mener, il y a une vague utilisation de l'apocalypse zombie comme métaphore du passage à l'âge adulte et de la fin du lycée, et le mélange émotion sérieuse, dépression, et comédie décalée ne fonctionne que partiellement, souffrant d'un étrange déséquilibre qu'on mettra sur le compte de la tristesse écossaise.
Je l'avoue, je n'ai pas vraiment été convaincu par Anna and the Apocalypse. Je comprends totalement pourquoi ce High School Musical of the Dead a pu séduire les critiques, mais de mon côté, j'ai trouvé le tout un peu trop inégal pour vraiment être efficace, et le côté musical m'a tout simplement laissé de marbre.
3/6 (pour récompenser l'effort de proposer quelque chose de quasi-inédit)
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Il y a 15 jours, je décidais de découpler un temps les critiques hebdomadaires de The Orville et de Star Trek Discovery, non sans raison : je savais en effet qu'un double épisode de The Orville se profilait à l'horizon, et qu'il me faudrait le passer en revue d'un bloc. Dont acte.
The Orville 2x08-09 - Identity (part 1 & 2) :
- Lorsque Isaac cesse soudain de donner des signes de vie, l'équipage de l'Orville part pour Kaylon, sa planète natale, pour s'entretenir avec les siens. Mais une mauvaise surprise les attend sur place...
Une première partie de double épisode signée Braga et Bormanis (dont on reconnaît la structure à mille lieux : du suspense, un retournement final, une grosse fusillade et un cliffhanger dramatique) pour un résultat plutôt efficace, jouant vraiment la carte de l'émotion et de la découverte avant de partir dans l'horreur (toutes proportions gardées) et dans l'action.
In fine, les Cylons Kaylons ressemblent ici beaucoup à des Cybermen mâtinés de Daleks et de Borgs, et la conclusion de l'épisode fonctionne donc assez bien.
Elle n'est cependant pas forcément surprenante, d'autant que je m'interrogeais récemment sur la disparition des traits de caractère initiaux d'Isaac au profit de son humanisation, et l'on peut toujours se demander si un tel double épisode n'aurait pas été plus efficace si l'on n'avait pas déjà eu un épisode d'adieux cette saison, mais c'était loin d'être inintéressant, en plus d'être spectaculaire.
Reste la question de la résolution du tout, Braga & Bormanis ayant tendance (notamment sur les épisodes de Voyager en deux parties) à ne pas se montrer à la hauteur de leur cliffhanger initial, et à revenir très rapidement à un status quo assez décevant.
- Faits prisonniers par les Kaylons, les membres d'équipage de l'Orville tentent de contacter le reste de la flotte pour les avertir de l'assaut imminent des androïdes, mais finissent par être contraint d'aller chercher de l'aide auprès des Krills...
Un épisode qui confirme bien la référence Kaylons/Cylons, et qui prend son temps avant d'exploser à l'écran durant une bataille stellaire spectaculaire (bien qu'un peu brouillonne par moments). On sent que MacFarlane (revenu à l'écriture) a voulu se faire plaisir, et reproduire les grandes heures de First Contact et de Deep Space Nine, en mettant à profit le budget économisé sur les épisodes plus intimistes de début de saison...
...et honnêtement, le risque a payé, puisque cette seconde partie est convaincante. Il y a bien quelques facilités narratives un peu voyantes, on navigue forcément en terrain très balisé pour peu qu'on soit familier avec la franchise Trek, mais le tout reste assez efficace, et permet de dégager les Krills de leur case de "grands méchants caricaturaux" pour les faire potentiellement évoluer vers quelque chose de plus intéressant.
(et puis, à contrario de Discovery qui fait dans l'action pour l'action, et paraît souvent creux sur ce plan-là, ici, la scène d'action est justifiée par le récit, par les enjeux, et bénéficie en plus de l'attachement du spectateur aux personnages)
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Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Scary Stories (2018) :
Un documentaire un peu frustrant sur la série de romans Scary Stories to Tell in The Dark d'Alvin Schwartz, des ouvrages précurseurs de la vague des Chair de Poule et compagnie, qui, à l'époque de leur sortie (1988-1991), ont créé un certain scandale aux États-Unis (tout en restant virtuellement inconnus de notre côté de l'Atlantique).
Et si je dis que le documentaire est assez frustrant, parce qu'il est assez typique d'un métrage "de fan nostalgique", en cela qu'il aborde son sujet sous tous les angles les plus évidents, et le fait de manière un peu amateure : en interrogeant d'illustres inconnus (bibliothécaires, étudiants...) dans des bâtiments en ruine, en s'intéressant à toute la communauté de fans des romans (tatoueurs, photographes, expositions, musiciens, etc) et, faute de véritable fond (ce ne sont pas quelques embryons d'analyses sociologiques et psychologiques sur l'importance des récits d'épouvante et de la lecture dans la construction des jeunes enfants qui y changent quoi que ce soit), en laissant une place indue au fils de Schwartz, et à ses relations difficile avec feu son père (des relations qui n'apportent aucun éclairage probant sur l'œuvre du folkloriste).
Sans oublier cette grande partie (un peu répétitive) sur le scandale de mères de famille indignées par les livres, et qui ont tenté de les faire interdire. Un scandale ici illustré par le parcours de l'une d'entre elles, que l'équipe a retrouvée et pour laquelle a été organisée une rencontre avec le fils de Schwartz. Là encore, une rencontre qui n'apporte pas grand chose, et qui est finalement très vaine.
À se demander si l'étrange impression de vide qui se dégage du documentaire n'est pas une conséquence directe de la véritable raison du succès des livres : leurs illustrations. Ces illustrations particulièrement macabres et frappantes, signées Stephen Gammell, sont l'élément systématiquement mentionné (par les fans comme par les détractrices des ouvrages) comme l'élément ayant marqué les esprits d'alors, et comme la raison du culte voué à ces ouvrages.
Sans ces illustrations, nul doute que les livres (qui sont, en résumé, des compilations de contes populaires et de légendes urbaines repackagés par Schwartz pour un jeune public) n'auraient pas fait scandale. Et donc, en se concentrant plus sur l'auteur que sur l'illustrateur, c'est un peu comme si le documentaire passait partiellement à côté de son sujet.
Il faut dire que Gammell est un personnage discret et mystérieux, et qu'il est clairement plus simple de se concentrer sur l'auteur (avec en prime des interventions de R.L. Stine et d'autres écrivains évoluant dans le même genre) que d'effectuer une investigation en profondeur sur un illustrateur énigmatique.
Et c'est probablement pour la même raison que le film Scary Stories (2019) chapeauté par Guillermo Del Toro n'a pas laissé de souvenir impérissable, hormis un visuel ou deux : dépouillés de leurs illustrations et du travail d'imagination du lecteur, les récits présentés sont trop classiques (et ont été trop repris depuis) pour rester intéressants.
2.5/6
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Noël approche, et chez les Téléphages Anonymes, c'est donc l'heure de la Christmas Yulefest, et de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...
Le Sapin a les Boules (National Lampoon's Christmas Vacation - 1989) :
À l'approche des fêtes de Noël, Clark Griswold (Chevy Chase) ne veut qu'une chose : passer un réveillon familial paisible, avec sa femme Ellen (Beverly D'Angelo) et ses deux enfants (Juliette Lewis, Johnny Galecki), et leur offrir une piscine grâce au bonus qu'il va toucher en fin d'année. Mais lorsque tout le reste de la famille débarque, des parents aux beaux-parents, en passant par le clan du cousin Eddie (Randy Quaid, etc), les choses se compliquent, surtout lorsque la prime tant attendue tard à arriver...
Cela fait trente ans que ce classique de Noël est sorti en salles : l'occasion est donc rêvée de revoir (une énième fois) ce troisième volume de la série des Vacation, un troisième volume écrit et produit par John Hughes, et qui parvient à s'imposer comme un film à la fois sincère, touchant, tout en étant complètement absurde et déjanté.
Que ce soit son générique animé au thème musical entêtant, ses voisins yuppies coincés (Julia Luis-Dreyfus !), ses enfants mémorables (Juliette Lewis, Johnny Galecki), sa belle-famille déglinguée, son patron acariâtre (Brian Doyle-Murray, le frère de Bill Murray), son chien baveur, son écureuil, son chat inflammable, son illustration musicale rigolarde, son rythme si particulier (une succession de vignettes qui confère un dynamisme certain au récit, tout en faisant progressivement monter la pression à l'approche de Noël), son père de famille impulsif, sarcastique, imprudent, et pourtant possédant un cœur gros comme ça, et son message (la famille qui se déteste cordialement, mais qui finit par s'unir face à un patron injuste qui ruine le Noël du clan), Christmas Vacation est un métrage toujours agréable à suivre, même au 258è visionnage, et la plume de John Hughes, toujours à cheval entre sincérité et absurdité cartoonesque, y est pour beaucoup.
Bref : Le Sapin a les Boules (titre français très fun, d'ailleurs), c'est excellent, c'est intemporel, c'est drôle, et c'est un incontournable du cinéma festif (à contrario de sa suite DTV).
5/6
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Comme je le disais la semaine dernière, la saison 2 de Star Trek Discovery continue lentement de se désagréger à mesure que la saison approche de sa conclusion, et que les scénaristes naviguent globalement à vue...
Star Trek Discovery 2x13 - Such Sweet Sorrow :
Alors que les informations de la Sphère refusent de laisser le Discovery s'autodétruire, Burnham réalise qu'elle va devoir partir dans le futur à bord du Discovery, pour y échapper à Control. Elle fait donc ses adieux à tout l'équipage...
La semaine dernière, j'avais conclu par un facepalm de Jean-Luc Picard. Cette semaine, il me faudrait plutôt une tête qui explose, tant cet épisode s'est avéré un véritable calvaire.
Pour ceux qui, comme moi, ont énormément de mal avec l'émotion forcée et manipulatrice de la série, et avec sa tendance à placer constamment Burnham au centre de tout (avec ce que ça entraîne d'interprétation discutable de la part de SMG), on a droit ici à 75% de Burnham en mode émotion très émouvante, qui fait ses adieux à tous ses amis et ses collègues, pour une mission dont on devine déjà qu'elle ne se déroulera pas comme les scénaristes veulent bien nous le faire croire (rien que la présence de Spock à bord impose qu'un bouleversement assez conséquent de l'intrigue devrait se produire avant un éventuel saut temporel).
Déjà que notre hypothèse de base "les signaux rouges/l'ange, c'est Burnham" est à nouveau confirmée après une feinte pas très convaincante en la personne de sa mère, mais là, en plus, les scénaristes ramènent la jeune Reine extraterrestre issue du Short Trek consacré à Tilly, en mode deus ex machina qui résout tous les problèmes en un coup de baguette magique.
Ce qui peut faire peur, puisque cela laisse à penser que l'épisode Calypso, qui se déroulait dans un futur très lointain, avec un Discovery déserté et occupé par une Intelligence Artificielle, va lui-aussi être réintégré à l'intrigue de cette saison, peut-être pour expliquer comment le Discovery, le spore drive, et tout ça, ont été expurgés de la continuité.
(ce qui laisserait l'équipage du Disco... à bord de l'Enterprise pour une saison 3 ?)
Quoiqu'il en soit, cet épisode sert de grosse mise en place au final de la semaine prochaine, de manière pas toujours très cohérente (les vaisseaux de la section 31/de Control sont menaçants... mais les parents de Spock et Burnham parviennent à rendre visite sans problème au Discovery), comme d'habitude, et gentiment forcée.
Ajoutez à cela une caméra constamment tournoyante, et les grosses ficelles habituelles de la série... et on se retrouve devant un épisode assez typique de Disco : laborieux, et terriblement frustrant.
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L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Les Chroniques de la Peur, saison 2 (Creeped Out, season 2 - 2019) :
Seconde saison de cette anthologie fantastique/horreur anglo-canadienne diffusée sur Netflix, une anthologie à nouveau au format 10x25 min, et qui lorgne toujours autant sur les Fais-moi Peur et autres Chair de Poule d'antan, mâtinés de Black Mirror pour le rapport aux nouvelles technologies.
La première saison, chroniquée ici, n'était pas vraiment originale, pas vraiment inspirée, et souffrait d'une interprétation inégale... mais pour autant, elle restait sympathique à regarder malgré ses nombreux défauts d'écriture, principalement grâce à son atmosphère très particulière. En sera-t'il de même pour cette nouvelle cuvée ?
# One More Minute :Passionné de jeux vidéo, Jack (Tomaso Sanelli) s'aperçoit qu'à chaque partie en compagnie de Paladin, un ami en ligne, il perd toute notion du temps, et se réveille des heures, des jours, des mois, voire des années plus tard...
Une sorte de grosse métaphore pataude de l'évasion par les jeux vidéo, à grand renfort de dédoublement de personnalité (ou plutôt du petit diablotin sur son épaule, qui pousse à céder à ses mauvais penchants). Bien interprété, mais trop long pour son propre bien, et tourne un peu en rond.
# The Takedown : Seule fille d'une équipe de lutte d'une école d'Alaska, Alexa (Imogen Tear) reçoit un texto lui offrant d'exaucer le souhait de son choix, à la condition que quelque chose d'autre lui soit retiré. Elle demande alors la force physique de vaincre ses adversaires, et commence rapidement à y prendre goût...
À nouveau, un récit un peu faiblard pour tenir 25 minutes, pas aidé par une interprétation en dents de scie, et par des affrontements de lutte tout sauf crédibles. Avec sa structure en chapitres, sa réalisation à la caméra portée et tremblotante, et son final assez grotesque, à la chute assez plate, c'est là un épisode bien bancal, qui ne convainc pas franchement.
# Help :Crispin et Molly (Jakob Davies et Quincy Kirkwood) passent le week-end seuls chez eux, mais l'assistante connectée qui contrôle toute la maison se rebelle soudain, à la recherche d'un hôte humain pour s'y transférer avant qu'une mise à jour n'efface sa personnalité...
On retombe dans le Black Mirror pour enfants, avec les dangers du tout connecté... sauf que, problème, les deux enfants ciblés par la Alexa du pauvre sont assez antipathiques, l'écriture est grossière et maladroite (c'est un point commun de tous ces épisodes : les réactions sont précipitées, peu naturelles, et l'écriture souvent décousue), et dans l'ensemble, l'interprétation est faiblarde (notamment chez la fillette).
# The Many Place :les trois enfants (Hannah Saxby, Alex Warburton, Minti Gorne) d'une famille de touristes anglais arrivent dans un hôtel en Australie, où un ascenseur en panne les dépose à un étage étrange, carrefour entre les réalités et prison d'une créature sanguinaire...
Sur le papier, un concept amusant et ludique, avec beaucoup de potentiel. À l'écran, un script très mal structuré, des dialogues jamais vraiment naturels ou bien rythmés, des personnages aux réactions agaçantes, et une interprétation inégale font que l'épisode tombe à plat, n'exploitant jamais pleinement ses idées, au profit d'un rebondissement final assez moyen.
# Only Child :Fille unique impertinente et intelligente, Mia (Shechinah Mpumlwana) accepte plus ou moins bien l'arrivée de son nouveau petit-frère... jusqu'à ce qu'elle s'aperçoive que le bébé possède des pouvoirs étranges, et semble bien décidé à l'éliminer.
Un épisode assez classique en soi, mais assez amusant et bien interprété, en plus d'avoir des effets convaincants. Après, il reste toujours quelques raccourcis habituels à la série, quelques réactions improbables, et la toute fin manque de punch, mais c'était sympathique.
# No Filter : Marcy (Shanice Archer) et Keira (Imogen Faires) sont deux sœurs bien différentes : la première est responsable, et passionnée de programmation informatique ; tandis que la deuxième préfère passer tout son temps à se prendre en photo. Jusqu'au jour où Keira installe une app de retouche photo révolutionnaire, sans en lire les conditions d'utilisation...
Un épisode plutôt pertinent et d'actualité, d'ailleurs assez bien interprété, et avec un moment ou deux assez glauques au niveau des visuels. À nouveau, on pourra reprocher les quelques facilités narratives, et le maquillage fauché de Richard Brake, vers la fin, mais dans l'ensemble, c'était honorable.
# Splinta Claws :Deux enfants (Alex Eastwood, Taighen O'Callaghan) passent une nuit dans un grand magasin à l'approche de Noël, et sont pris en chasse par un Père Noël animatronique bien décidé à punir les enfants... sages.
Pas désagréable, ce changement d'ambiance, et ce petit côté FNAF une fois que Santa perd son masque... mais le tout traine beaucoup trop en longueur pour vraiment fonctionner. Heureusement, la chute finale, joyeusement noire, rattrape un peu le tout.
# Itchy :Gabe (Oliver Finnegan), jeune élève anxieux d'une académie militaire située sur une île anglaise, s'aperçoit soudain qu'il parvient à entendre les poux qui envahissent peu à peu les dortoirs de l'établissement, et que ces poux ont pour projet de conquérir le monde...
Alors là, malgré tous les efforts du jeune protagoniste (une sorte de mini-Alfie Allen), c'est un grand n'importe quoi grotesque et assez peu inspiré, entre ces hordes de poux au nombre infini, au déplacement immédiat, et à la reproduction instantanée, tous détectables avec une tablette et un capteur infra-rouge, ces personnages qui acceptent sans broncher les élucubrations du héros, cette contamination éclair qui rend tout le monde fou par ses démangeaisons, et cette conclusion (biologiquement non-sensique) à base de chat plein de poux. Un joli ratage.
# Tilly Bone : Cass (Lola Mae Loughran), vloggeuse se filmant constamment, organise avec ses amis une soirée chez elle poir visionner l'intégrale de leur saga préférée. Mais Junebug (Alice Franziska Woodhouse), nouvelle arrivante au lycée, leur propose un Tilly Bone, instrument magique qui donne corps aux pensées, et qui va faire tourner la soirée au cauchemar...
Un épisode au postulat intéressant, puisque jouant la carte du found footage diffusé à l'envers, révélant progressivement comment la soirée a tourné au cauchemar.
Le problème, en fait, c'est qu'encore une fois, l'écriture est très approximative, et plus l'épisode avance, plus le scénario s'embrouille, entre le Tilly Bone, la blague qui tourne mal, la critique des vloggeurs, les nombreuses références à peine dissimulées à Star Wars et George Lucas qui s'en prennent plein la tête, et les motivations peu claires de Junebug.
Résultat, ça tombe à plat sur la fin, en voulant trop compliquer les choses.
# The Unfortunate Five : cinq lycéens (Olivia Presti, Claire Qute, Yathath Bath, Danre Zee, Brielle Robillard) sont collés un week-end dans leur établissement, et sont confiés à Faye (Morgan Kohan), une conseillère psychologique et spirituelle qui semble tout faire pour attiser les tensions et échauffer leurs esprits...
Une revisite du Breakfast Club avec des personnages très clichés, mais ça fonctionne néanmoins à peu près, notamment parce que la "succube" se donne à fond à son rôle (et que le vice-proviseur interprété par Tony Nappo est plutôt amusant).
Il y a toujours des raccourcis un peu brutaux dans le récit, toujours l'impression qu'il manque des morceaux çà ou là, et la fin assez cynique rappelle celle de Splinta Claws, mais dans l'ensemble, c'est loin d'être le pire épisode de la saison.
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Bilan :
Je ne sais pas si mon indulgence vis à vis de la saison 1 s'est, depuis, estompée, mais cette saison 2 de Creeped Out m'a paru nettement plus laborieuse et approximative.
Avec pour problème principal, comme je l'ai fréquemment répété au cours de ces 10 épisodes, l'impression persistante que des pages entières de script ont été jetées à la poubelle avant le tournage, pour faire tenir ces épisodes dans le format 25 minutes imposé par le cahier des charges.
Résultat, c'est tout un tissu connectif qui est absent, et les personnages, leurs réactions, les rebondissements, leurs décisions semblent fréquemment illogiques et bâclées, comme le produit du premier jet d'un script assez inabouti.
Alors certes, ce n'est clairement pas le genre de chose qui posera problème au public principalement visé par la série (les enfants et jeunes adolescents), mais pour un adulte, c'est assez flagrant.
C'est d'autant plus dommage que jamais les scripts ne parviennent à égaler l'atmosphère mystérieuse et étrange qui entoure systématiquement les introductions et conclusions mettant en scène le Curieux.
À croire que l'inspiration des scénaristes (principalement les deux showrunners) s'est en grande partie tarie après la création de la série...
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Au terme de la saison 3 de The Good Place, chroniquée en ces pages, j'étais resté particulièrement dubitatif, assez frustré par l'engouement critique autour du programme, alors même que les problèmes d'écriture de ce dernier se faisaient à mon sens de plus en plus notables et évidents.
Néanmoins (et de manière assez logique, compte tenu de sa popularité critique et sur les réseaux sociaux), la série est revenue pour une quatrième et ultime saison, une saison de 14 épisodes à la diffusion commencée à l'automne 2019, et terminée en janvier dernier.
The Good Place, saison 4 (2019-2020) :
Désormais aux commandes de la Good Place, Eleanor (Kristen Bell), Chidi (William Jackson Harper), Jason (Manny Jacinto), Tahani (Jameela Jamil), Janet (D'Arcy Carden) et Michael (Ted Danson) doivent prouver à la Juge (Maya Rudolph) que l'humanité mérite d'être sauvée...
Je suis bien embêté par cette dernière saison de The Good Place. Une dernière saison dont la conclusion a vu le web fondre en larmes, parler de meilleure fin de série de tous les temps, de chef d’œuvre d'émotion et de profondeur, et de réussite absolue.
Personnellement, j'ai trouvé ça gentil. Sans plus. Et cela est sans nul doute directement lié aux problèmes récurrents que j'ai avec le show : suite à sa première saison et à son twist tonitruant, The Good Place a lentement évolué, passant de comédie décalée saupoudrée de philosophie et d'existentialisme à fable philosophique à message saupoudrée d'humour. À un moment ou un autre, la bigger picture a un peu pris le pas sur le reste, à mesure que la série s'est prise au jeu de la hype critique.
Ce qui a amené le programme à tenter plusieurs approches, tout d'abord en tentant de renouveler ses effets de surprise et ses rebondissements improbables (jamais aussi percutants ou surprenants qu'en saison 1), puis en mettant fortement l'accent sur la romance de Chidi et Eleanor (là non plus jamais vraiment probante, faute de véritable alchimie entre les acteurs). Et puis, enfin, en renversant totalement la donne, et en partant toujours plus loin dans l'excentricité théologique et philosophique, avec des exposés sur le destin, le libre-arbitre, la bonté, etc, parfois digne d'un étudiant en première année de philosophie trop heureux à l'idée de répéter aux néophytes ce qu'il a appris.
Je ne m'en cache pas, malgré le capital sympathie de la série et de ses acteurs, aucune de ces directions ne m'a jamais vraiment convaincu. Certes, on ne pourra jamais dire que la série n'a pas fait preuve d'ambition, ou qu'elle n'est pas bien interprétée par ses acteurs. Mais à l'image de cette saison 4, je n'ai jamais pu me défaire de l'impression que la production n'avait rien prévu après sa saison 1, et que depuis lors, elle navigue un peu à vue d'année en année.
Ici, c'est assez perceptible dans la structure de cette quatrième année. Une quatrième année dans l'ensemble assez précipitée, cahotique, et qui commence par un arc narratif centré sur les quatre humains devant servir de cobayes à la nouvelle Good Place : Brent l'avatar trumpien égocentrique et chauviniste, Linda la vieille femme indifférente, Simone (l'ex de Chidi) l'incrédule, et John, un journaliste people flamboyant et mesquin.
Quatre personnages (enfin, trois, puisque Linda s'avère être un démon déguisé, retournement de situation révélé de manière expédiée dès la première moitié de l'épisode de reprise) qui, pendant une bonne moitié de cette première saison, évoluent au second plan, artifices scénaristiques permettant, en théorie, de séparer un peu le groupe de base, de donner quelque chose à faire à tous les protagonistes, et d'apporter un éclairage différent sur ces derniers.
Dans les faits, malheureusement, ce n'est pas le cas. Les trois nouveaux sont globalement transparents (voire antipathiques) et pas très intéressants, et si la série tente des choses en parallèle, elles semblent souvent approximatives et/ou télégraphiées (le double maléfique de Janet, c'était évident, tout comme ce qui lui arrive par la suite après lecture du manifeste de Michael). Sans compter sur certains personnages secondaires qui ne m'ont jamais plu, comme Derek.
D'ailleurs, en parlant de personnage secondaire déplaisant... la Juge. Alors, oui, je sais, Maya Rudolph, SNL, formidable, hilarante, tout ça... mais la Juge n'a jamais vraiment fonctionné sur moi, ni dans ses références à la pop culture (Tim Olyphant), ni dans la façon dont elle est écrite.
Et quand, à mi-saison, elle revient rendre son verdict sur "l'expérience", tout s'emballe. En l'espace de 6 ou 7 épisodes, l'humanité est condamnée, les Janets se rebellent, la série repart dans le shipping en revenant sur la vie de Chidi et sa relation avec Eleanor, toute la bande réinvente l'au-delà, le tout freine des quatre fers, la bande part au Paradis, la bande réinvente le Paradis, et pour finir, on a droit aux adieux de chaque personnage qui met un terme à son existence éternelle.
De toute cette demi-saison, il émane donc vraiment une impression de précipitation, comme si la série jetait en vrac toutes ses idées dans la série avant son annulation, de manière condensée : c'est compréhensible, et l'on peut supposer que toutes ces idées auraient potentiellement été développées dans une saison supplémentaire, mais structurellement parlant, ce n'est pas forcément la solution la plus judicieuse.
Le season finale, notamment, est assez frustrant (bien que tout à fait logique). Après avoir passé des millénaires (hors champ) dans la Good Place, Jason est le premier à partir (ou presque), Tahani devient Architecte après avoir pris des cours de menuiserie avec Nick Offerman, Chidi et Eleanor ont droit à des adieux sentimentaux (avec tournage en Grèce et en France), Michael devient humain (et prend des cours de guitare auprès de Mary Steenburgen, la compagne de Ted Danson), et la série se termine ainsi, d'une manière qui se veut une happy end sans l'être.
Alors j'ai bien conscience d'être dans la minorité : l'immense majorité des spectateurs de la série adorent le couple Chidi/Eleanor, ont été bouleversés par ces adieux, trouvent la série d'une profondeur philosophique exemplaire, et estiment que le show est un quasi-sans-faute (tout en reconnaissant des petits coups de mou et des errances çà et là).
Mais privé de cet attachement émotionnel aux protagonistes (mon personnage préféré est Jason, et l'on ne peut pas vraiment dire que le destin de son couple soit particulièrement joyeux, du point de vue de Janet), et peu impressionné par le propos de la série (louable, mais souvent maladroit dans sa forme), je suis toujours resté sur ma faim (notamment quand le programme a commencé à privilégier la réflexion à l'humour).
Pour finir sur une note positive, j'admets sans problème que The Good Place est une série de qualité à la distribution attachante et à l'ambition remarquable. Je lui suis simplement resté nettement plus insensible que d'autres spectateurs et critiques.
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En saison 1, les filles de GLOW découvraient le monde du catch (à peu près) professionnel ; en saison 2, c'était la production d'un show tv régulier qui occupait le centre de leurs vies ; en saison 3, les catcheuses de GLOW partent s'établir à Las Vegas, et... elles s'ennuient ferme ?
GLOW, saison 3 (2019) :
Alors que les membres de GLOW se produisent chaque soir à Vegas, dans le casino de Sandy Devereaux St. Clair (Geena Davis), la routine s'installe, et les relations évoluent peu à peu : Sheila (Gayle Rankin) se découvre un mentor en la personne de Bobby Barnes (Kevin Cahoon), drag queen donnant un spectacle sur le Strip ; Tammé (Kia Stevens) souffre d'une blessure récurrente au dos ; Debbie (Betty Gilpin) supporte de moins en moins la séparation d'avec son fils ; Cherry (Sydelle Noel) se sépare de son compagnon ; Carmen (Britney Young) veut prendre son catch plus au sérieux ; Et Ruth (Alison Brie) semble prise dans un triangle sentimental, entre Russell (Victor Quinaz) et Sam (Marc Maron), dont la proximité constante devient problématique...
Troisième saison (et peut-être bien la dernière, si l'on suit le modèle habituel Netflix d'annuler ses séries au bout de trois ans, surtout si la série n'est pas un gros succès d'audience) de ce programme très 80s, un programme au capital-sympathie énorme à mes yeux, et qui change cette année de cadre pour s'installer à Las Vegas.
Malheureusement, ce nouveau cadre s'accompagne aussi d'un changement de direction assez évident, qui fait de cette fournée d'épisodes une saison un peu décousue et assez frustrante : la saison 3 de GLOW est paradoxalement une saison sans GLOW, le monde du catch disparaissant presque totalement de la série.
Le sort réservé à Tammé/Kia Stevens/Awesome Kong est ainsi assez emblématique de cette nouvelle direction : physiquement usée par le show, elle devient incapable de bouger, et est contrainte d'adopter (hors-champ) un rôle de manager. La seule vraie catcheuse de la distribution se retrouve ainsi à ne pas catcher, ce qui est assez symptomatique d'une saison où le catch, le show et l'action sont presque totalement évacués, au profit des relations interpersonnelles des filles de la bande, et de leur évolution.
Dans son écriture et son approche de ses personnages, la série n'a ainsi jamais été plus proche d'Orange is The New Black, l'autre programme de Jenji Kohan, productrice exécutive de GLOW ; ce qui n'est pas forcément un mal, attention : la distribution est toujours attachante, plus que compétente, et lorsque les scénaristes parviennent à cristalliser leurs intentions, le show fonctionne toujours très bien.
Mais il est difficile de ne pas remarquer que le tout s'éparpille vraiment, privé de véritable moteur narratif : pas de "il faut entraîner ces femmes qui n'y connaissent rien" ou de "il faut sauver notre show", mais une succession d'épisodes-vignettes, façon "les filles font du camping", "les filles font de la danse", "Sam et Justine à Hollywood", etc, et de sous-intrigues pas toujours probantes, car souvent sous-développées et anecdotiques (les problèmes de jeu de Cherry, la relation de Melrose avec un gigolo, la boulimie de Debbie, la relation de Sheryl avec la drag queen, l'ambition de costumière de Jenny, etc), et parfois trop "modernes" et "2019" dans leur traitement (notamment la place prise, dans la saison, par l'homosexualité d'Arthie et sa relation avec Yolanda, par tout ce qui tourne autour du spectacle de Bobby et de son bal caritatif, le mécontentement de Jenny vis à vis du racisme supposé de Melrose et des clichés ethniques) pour être convaincantes.
On a ainsi souvent l'impression que les scénaristes de la série (qui sont souvent deux ou trois sur chaque épisode de 25-35 minutes) s'occupent séparément de certains personnages, et qu'ils tentent de fusionner des sous-intrigues disparates pour obtenir un épisode complet : une stratégie qui ne fonctionne pas totalement, alors que les personnages secondaires se multiplient, et que l'orientation de la série change.
Qui plus est, la série se tire un peu une balle dans le pied en effectuant un saut temporel de six mois aux deux tiers de sa saison : c'est pratique, ça permet d'évacuer des sous-intrigues en suspens, et de passer à autre chose, mais ça frustre aussi beaucoup, et ça rajoute à l'impression de saison naviguant à vue, sans intrigue forte, et sans énergie.
Le thème principal de la saison est l'ennui, la routine, et ses différentes conséquences émotionnelles, physiques et relationnelles - et il faut dire que c'est réussi : effectivement, cette cuvée de GLOW, avec son rythme inerte et décousu, son absence de catch, ses environnements claustrophobiques (Vegas n'est jamais mis en valeur, et le show passe le plus clair son temps à l'intérieur de l'hôtel), son focus placé sur les relations amoureuses de ses personnages (notamment Sam/Ruth, une relation qui ne fonctionne vraiment pas pour moi sur le plan amoureux) et sur leur vie en dehors de GLOW, parvient à bien retranscrire le manque de fun et de passion ressenti par les protagonistes.
Dommage que pour y parvenir, les scénaristes n'aient pas trouvé d'autre moyen que de placer le spectateur dans une position similaire : on finit par regarder passivement tout ça, sans passion, voire même on s'ennuie ponctuellement (l'épisode du camping, et ses échanges larmoyants entre les filles, m'a gentiment donné envie de faire avance rapide - alors même qu'il est cité par de nombreuses critiques comme l'un des meilleurs de la saison), et lorsqu'il y a enfin un peu de catch (l'épisode de mi-saison, où tout le monde endosse le rôle de quelqu'un d'autre, est amusant ; l'épisode final, avec quelques minutes de revisite du Conte de Noël de Dickens à la sauce catch, propose un beau moment de comédie et d'action, principalement pour Ruth), on se réveille, et on regrette que cette troisième année ne soit pas plus équilibrée.
Et puis il y a cette fin, une sorte de double heel turn pour les personnages de Debbie (qui trahit son compagnon, et manipule un Bash vulnérable pour l'amener à acheter une chaîne de tv, afin de rebooter GLOW sous un autre nom, et de placer le show sous son contrôle) et de Ruth (de plus en plus antipathique, ce qui ne surprend guère, puisque le personnage de Ruth n'a de cesse de prendre les pires décisions imaginables), qui apporte une sorte de conclusion douce-amère à la série : alors que jusqu'à présent, GLOW était décrit comme un facteur bénéfique dans la vie des femmes y participant, un élément leur permettant de se réunir, de constituer une famille soudée, de s'exprimer et de s'amuser, désormais, GLOW est un élément perturbateur, moteur de frustration, de division, et d'ennui.
Ça change tout, et ça laisse assez dubitatif sur l'avenir éventuel de la série.
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Adaptation des romans d'Andrzej Sapkowski (et des jeux vidéo en étant tirés) narrant les aventures de Geralt le Sorceleur, The Witcher est chapeautée, pour Netflix, par Lauren Schmidt Hissrich (Daredevil, The Defenders, The Umbrella Academy... aïe), et a pris la forme, en 2019, d'une première année de 8 épisodes d'une heure à l'ambition très claire : remplir le vide laissé dans le cœur des fans d'heroic fantasy par la fin de Game of Thrones. Mission accomplie ?
The Witcher, saison 1 (2019) :
Les aventures de Geralt de Rive (Henry Cavill), Sorceleur mutant possédant des pouvoirs magiques et mercenaire chasseur de monstres, qui se trouve embarqué dans un conflit qui le dépasse lorsqu'il croise le chemin de Yennefer (Anya Charlotra), sorcière tourmentée, alors même que le royaume de Nilfgaard décide d'envahir violemment les nations voisines...
Résultats assez inégaux, pour cette première saison du Witcher, une première saison qui adapte plus ou moins diverses nouvelles, et adopte donc une approche décousue et déstructurée de sa narration : la plupart de ces épisodes sont des quasi-stand alones, avec des intrigues relativement closes (Geralt accompagne un groupe dans une quête, Geralt doit tuer tel monstre, etc) mais qui, en filigrane, construisent le monde où vit le Witcher, ses relations avec divers personnages secondaires récurrents, et les événements qui mènent au grand final - le siège de Sodden Hill, défendu par l'ordre des sorcières et des mages contre les troupes de Nilfgaard.
En parallèle des aventures de Geralt et de son barde Jaskier (Joey Batey), on suit donc le parcours initiatique de Yennefer, la bossue devenue sorcière toute-puissante en échange de sa fertilité, ainsi que celui de la jeune Ciri (Freya Allan), jeune princesse du royaume de Cintra, en fuite depuis la destruction de son château par les Nilfgaardiens, et destinée à retrouver Geralt.
Contrairement à ce que j'ai pu lire çà ou là, je n'ai pas trouvé la chronologie déstructurée de la série particulièrement difficile à suivre ou inutilement compliquée : au contraire, j'ai trouvé le tout plutôt clair et lisible, de par la présence d'indicateurs temporels visuels, et de personnages récurrents.
Je n'ai pas non plus trouvé que la série était particulièrement honteuse au niveau de ses effets spéciaux (c'est dans la moyenne du genre) ou de l'interprétation d'Henry Cavill (il est effectivement un peu raide dans un premier temps, mais c'est voulu, et il se détend au fil des années et des épisodes).
Là où ça a coincé un peu plus pour moi, c'est au niveau de l'intérêt des diverses sous-intrigues, ainsi que de certains choix de direction artistique, parfois gentiment kitschouilles. Ainsi, les mésaventures de Ciri sont d'un inintérêt chronique, pas aidées par un passage assez raté chez les dryades (des amazones dignes d'un mauvais épisode d'Hercule ou de Xena, dans des décors à la photographie plutôt laide), et par un rythme mollasson, histoire de faire durer le tout jusqu'au final.
À l'identique, les Nilfgaardiens ne paraissent jamais vraiment menaçants ou dangereux, ou du moins, peinent à acquérir une véritable présence à l'écran, engoncés dans des armures fripées très peu probantes, façon cosplay. Et le design des créatures monstrueuses (faune, strige, dragon) est un peu trop générique pour totalement convaincre.
Et puis, je dois bien l'avouer, j'ai toujours du mal avec la diversité forcée façon Netflix, à l'américaine, qui est plus maladroite et pataude qu'autre chose, altérant le récit et les personnages originaux pour leur apporter une ethnicité différente ; je pense notamment à Fringilla, qui, dans les romans, est une sorcière caucasienne pâle aux yeux verts, ressemblant étrangement à Yennefer au point que Geralt la fréquente un temps, et qui devient ici noire et ouvertement manipulatrice/malfaisante, quitte à rajouter au personnage une caractérisation à la limite du cliché raciste noir = méchant.
À l'identique, le script rajoute de nouveaux personnages exotiques pas franchement utiles (Dara l'elfe), qui souvent ne semblent là que pour assurer un quota de représentativité. Si c'était fait de manière naturelle et plus subtile, aucun problème, mais là, ce n'est pas le cas, et il est difficile de faire abstraction de cette artificialité dans les premiers épisodes de la saison...
Après, l'ensemble reste agréable à suivre : je n'ai pas binge-watché le tout (ce qui explique peut-être pourquoi je n'ai pas eu trop de mal à suivre la chronologie) mais j'ai pris mon temps, au rythme d'un épisode par jour, et je n'ai jamais vraiment eu l'impression que le programme souffrait du syndrome Netflix habituel.
Les acteurs sont, dans l'ensemble, bons, la série conserve un léger sens de l'humour, la nudité n'est pas trop gratuite, les combats à l'épée sont efficaces, et si l'on pourra reprocher un world-building un peu pataud selon les scénaristes, le tout commence à prendre forme une fois que la chronologie se cristallise, à partir de la mi-saison.
Le bilan est donc mitigé positif, avec quelques épisodes qui se démarquent, pas toujours en bien : l'épisode du chevalier hérisson a le souci de recycler un récit traditionnel déjà vu, notamment dans les Monstres et Merveilles de Jim Henson, et d'être tiré vers le bas par la sous-intrigue de Ciri chez les dryades ; à l'inverse, l'épisode de la recherche du dragon dans les montagnes était plutôt amusant, bien que très prévisible ; et puis l'épisode final, particulièrement frustrant, puisque choisissant de placer Geralt dans un semi-coma pendant toute la bataille de Sodden Hill - un choix étrange que de penser que le spectateur est plus intéressé par Yennefer et ses copines défendant d'illustres inconnus, que par le sort et les actions du héros de la série.
C'est peut-être là que la série trahit le fait qu'une showrunneuse ayant fait une partie de sa carrière chez Shonda Rhimes est aux commandes : le programme semble souvent plus intéressé par le destin tragique et les états d'âme de ses protagonistes féminins (au demeurant bien interprétés), plutôt que par Geralt, qui traverse bon nombre d'épisodes en grognant, quasi-impassible.
À nouveau, avec un peu plus de subtilité et de maîtrise, une telle approche pourrait pleinement fonctionner. En l'état, ça reste un peu maladroit, et ça tente parfois trop de lorgner sur les manigances du Trône de Fer pour son propre bien.
Ah, et j'ai failli oublier un point important de la série : sa musique. Important, mais plutôt par son absence, car elle ne m'a pas du tout marqué, entre un thème principal et des sonorités m'ayant immédiatement renvoyé au thème principal de Black Sails, et des chansons de fin de générique assez insipides, le tout m'a semblé plat au possible, sur ce front. Y compris au niveau de Toss a Coin..., qui a fait sensation sur le web au moment de la diffusion de la saison 1, mais qui est honnêtement assez pauvre dans son écriture.
Je serai au rendez-vous d'une saison 2, plus par curiosité de voir s'ils vont trouver leur rythme de croisière que par véritable passion pour la série, mais une chose est sûre : il y a eu bien pire dans le genre fantasy télévisuelle, et finalement, cette saison 1 du Witcher est plutôt honorable.
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L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Creepshow, saison 1 (2019) :
Anthologie en 6 épisodes de 45 minutes, composés chacun de deux récits courts inspirées de diverses nouvelles, ou totalement originales, et chapeautées par Greg Nicotero, du célèbre studio d'effets spéciaux KNB.
Bien évidemment inspirée des deux (ou trois, selon que l'on accepte la canonicité de l'ultime volet) films Creepshow, l'anthologie évoque aussi les Contes de la Crypte (forcément), une comparaison renforcée par l'apparence et l'utilité du Creep, qui agit fortement comme le Crypt Keeper de la série HBO.
Sauf que, premier problème : ce Creep est visuellement assez raté, et totalement inutile. On sent que la série n'a pas été faite avec un gros budget, comme le laisse deviner son affiche approximative, et ses séquences animées très limitées (les transitions façon comic-book, par contre, sont plutôt réussies).
Une impression d'anthologie quasi-discount, qui ne fait que se renforcer lorsque l'on découvre ses premiers segments...
1x01
# Gray Matter : lorsque le fils de Richie, un alcoolique, arrive en pleine tempête dans l'épicerie de sa petite ville, il explique au trio présent (Adrienne Barbeau, Tobin Bell, Giancarlo Esposito) que son père ne va pas bien, et que tout a commencé lorsqu'il a commencé à abuser de la boisson...
Adaptation de King, réalisée par Nicotero, ce segment est regardable, mais souffre d'un fanservice Kingien trop appuyé, d'une réalisation un peu penchée, d'une créature dont le mélange numérique/réel ne fonctionne à moitié, et surtout, d'une scène finale totalement forcée et gênante, où tout le monde surjout affreusement. Bref, bilan très mitigé.
# House of the Dead : la petite Evie (Cailey Fleming) découvre un beau jour, dans sa maison de poupée, une tête de cadavre zombifiée, qui semble se déplacer seule. Bien vite, les autres occupants de la maison de poupée sont alors traqués par la tête, et la situation s'envenime dès qu'Evie détourne le regard...
Écrit par le scénariste de Bird Box, ce récit n'est pas effrayant pour un sou, mais, au contraire, s'avère plutôt ludique et amusant. Est-ce dû à l'apparence de la tête tranchée, tout sauf menaçante, ou au simple fait que tout se concentre sur une maison de poupée, et que le risque est par ailleurs inexistant ? Quoi qu'il en soit, c'était sympathique à regarder, mais hautement anecdotique.
1x02
# Bad Wolf Down : le face à face, pendant la Seconde Guerre Mondiale, entre un commando de soldats américains et une escouade nazie, alors même qu'un loup-garou rode dans les parages...
Un bon gros ratage bisseux d'un compère de Dan Harmon, qui donne dans le grotesque et dans la débauche de lumières et de couleurs agressives, avec des maquillages fauchés, un Jeffrey Combs en roue libre, une "Française" qui parle mal français, et des onomatopées qui éclatent à l'écran comme dans un mauvais Batman. Je n'ai pas du tout accroché à cette proposition, qui ressemblait plus à un mauvais court-métrage de potes qu'à un segment professionnel.
# The Finger : lorsqu'il trouve un étrange doigt coupé dans la rue, Clark (DJ Qualls) le ramène chez lui, et s'aperçoit progressivement qu'il donne naissance à Bob, une créature sanguinaire, mais finalement assez attachante, qui semble décidée à prouver son affection à Clark en le débarrassant de tous ses ennemis...
Un segment (du scénariste de Critters 3, 4 et de The Crow) reposant entièrement sur DJ Qualls et sur la créature avec laquelle il interagit, une créature plus ou moins réussie selon les plans, mais finalement assez attachante. La narration face caméra et en voix off ne plaira pas à tout le monde, mais elle est justifiée, compte tenu de la conclusion du tout : à l'image du reste de ce récit, ça plaira ou non, mais en ce qui me concerne, j'ai trouvé le tout plutôt amusant et sympathique, à défaut d'être totalement maîtrisé.
1x03 :
# All Hallows Eve : Les Golden Dragons, une bande d'ados (Connor Christie, Madison Thompson, Andrew Eakle, Jasun Jabbar, Michael May) un peu trop âgés et fatigués pour faire la tournée d'Halloween, décident de se déguiser une dernière fois et de réclamer leur dû à un quartier terrifié par leur présence...
Un segment à l'atmosphère Halloweenesque assez agréable, mais à l'interprétation assez inégale, et au fil narratif cousu de fil blanc : on devine très tôt ce qu'il en est réellement, et on attend patiemment que le récit rattrape le spectateur, ce qu'il fait de manière assez basique et quelconque.
# The Man in the Suitcase : Récemment plaqué par Carla (Madison Bailey), Justin (Will Kidrachuck), stoner et glandeur invétéré, s'aperçoit qu'il s'est trompé de valise à l'aéroport, et que dans son bagage se trouve un contorsionniste moyen-oriental (Ravi Naidu) souffrant le martyre. Mais lorsqu'il tente de l'aider, il découvre que la douleur amène l'inconnu à cracher des pièces d'or. Aussitôt, en compagnie de Carla et d'Alex (Ian Gregg), le colocataire de Justin, le jeune homme commence à exploiter cette occasion inespérée...
Personnages antipathiques pour un postulat pourtant amusant, mais au résultat bien trop plat et prévisible, avec en prime une illustration sonore assez médiocre. À l'image de son personnage principal, ça ressemble un peu à un script basé sur une idée de stoner, développée de manière approximative, et qui se finit donc de façon bancale, avec des effets visuels plutôt laids, et un retournement de situation final qui ne surprendra personne.
1x04 :
# The Companion : Harold (Logan Allen), un adolescent harcelé, se réfugie dans une ferme abandonnée pour échapper à son frère aîné qui le maltraite. Là, il découvre un épouvantail sinistre, qui revient à la vie lorsqu'il retire la dague plantée dans son cœur...
Un récit adapté d'une histoire courte de Joe Lansdale, et qui s'avère affreusement creux, en cela qu'il est cousu de fil blanc, et qu'il manque cruellement de punch, d'énergie et de suspense. On a l'impression d'avoir déjà vu cette histoire à de multiples reprises, ce n'est pas particulièrement bien filmé ou interprété (les éclairages colorés assez fauchés n'aident pas), et il n'y a que la chute qui fonctionne un minimum (tout en étant télégraphiée au possible).
# Lidya Lane's Better Half : Lydia Lane (Tricia Helfer), PDG d'une grande entreprise, doit gérer la colère de sa maîtresse, Celia (Danielle Lyn), lorsque celle-ci apprend qu'elle ne recevra pas la promotion qu'elle attendait. Mais un accident plus tard, et voilà Lydia prise au piège dans un ascenseur avec le corps de Celia, visiblement bien décidé à se venger.
Pas franchement plus original ni mieux filmé (beaucoup de problèmes de continuité, notamment au niveau du cadavre qui change de position en fonction des angles de caméra et des prises - sans que ce soit voulu par le récit), cette histoire bénéficie cependant d'une interprétation nettement plus solide (principalement de Helfer), qui parvient à transcender un peu l'écriture pataude. Ce n'est pas terrible, c'est déjà vu, mais ça se regarde gentiment.
1x05 :
# Night of the Paw : Angela (Hannah Barefoot) réchappe de justesse à un accident de voiture grâce à Avery Whitlock (Bruce Davison), propriétaire d'un salon mortuaire, qui la recueille et la soigne. Rapidement, elle découvre cependant que Whitlock est hanté par ses actions passées, et par les souhaits qu'il a fait grâce à une patte de singe magique...
Rien de vraiment original ou inédit dans cette énième version de la Monkey's Paw de W.W. Jacobs, mais une interprétation fiable de Bruce Davison, et un peu de racolage, avec une Hannah Barefoot en petite tenue. À part ça, on est en terrain vraiment familier et ce segment, plus long que la moyenne, semble paradoxalement souffrir de la stylisation à outrance de sa réalisation (éclairages prononcés, plans débullés, etc) et de sa durée inutile, puisque le tout finit par tomber un peu à plat sur la fin, à bout de souffle. Pas forcément mauvais en soi, mais rien de mémorable.
# Times is Tough in Musky Holler : Menacés par ses concitoyens d'être livrés en pature à des zombies dans de pseudo-jeux du cirque, le maire de la ville de Musky Holler (Dane Rhodes), son shérif (David Arquette), et plusieurs de leurs sbires tentent de se justifier de leurs actes.
Moins de 15 minutes, pour un segment qui semble avoir été tourné à la dernière minute, en fin de saison, une fois que le budget de cette dernière avait été épuisé : avec ses flashbacks narrés et interprétés en voix off, et illustrés par des images fixes façon bande dessinée, l'épisode tombe à plat, surjoué au possible (notamment par Arquette), cachant la plupart de ses effets, et ressemblant plus à une ébauche d'idée qu'à un script vraiment développé.
1x06 :
# Skincrawlers : Henry (Dana Gould), en surpoids et malheureux, décide d'essayer un régime miracle proposé par le Dr. Sloan (Chad Michael Collins) : ingérer une anguille lacustre mutante qui, en quelques jours à peine, semble dévorer toute graisse superflue. Mais l'approche d'une éclipse solaire semble tout changer...
Un segment co-écrit par Paul Dini, et qui déborde de gore jusqu'à en devenir grotesque. Amusant, pour peu que l'on fasse abstraction de tous les acteurs qui cabotinent affreusement, et de son déroulement très prévisible, qui donne presque l'impression que l'épisode tout entier a été construit autour de sa punchline finale.
# By The Silver Water of Lake Champlain : Rose (Sydney Wease), une adolescente orpheline de père, vit avec son petit-frère, sa mère Leigh (Gena Shaw) et son beau-père Chet (James Devoti), violent et méprisant. Mais Rose n'a qu'une obsession : le monstre du Lac Champlain, où elle vit, et auquel son père a consacré toute son existence, jusqu'à en perdre la vie. Persuadée que le monstre existe, Rose décide de tout faire pour laver la mémoire de son père...
Un segment mou, éventé et plat réalisé par Tom Savini, à partir d'une nouvelle de Joe Hill, et qui passe tellement de temps sur son mélodrame familial qu'il finit par en sous-exploiter ses créatures (tout le budget est clairement passé dans la bête, avec un résultat très inégal), et par livrer un récit télégraphié et pas du tout convaincant. Et je dois avouer que la jeune Sydney Wease ne m'a pas particulièrement convaincu.
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Bilan :
Voilà voilà.
Ce revival de Creepshow est terminé, et pour être franc, je ne comprends pas. Je ne comprends pas la réception critique et publique totalement extatique outre-atlantique, où, à en croire ce qu'on peut y lire, ce Creepshow est la meilleure anthologie horrifique depuis des décennies.
Je ne comprends pas comment un programme aussi fauché et dépourvu d'idées soit à ce point applaudi, alors que systématiquement, ces épisodes donnent l'impression de premiers jets de scripts tournés à la va-vite avec une réalisation souvent approximative, et des effets de style (animation, etc) trop ambitieux pour les moyens du programme.
Je ne vais pas m'épancher plus que ça sur cette anthologie : je n'ai pas été impressionné par le produit fini, loin de là, et je trouve que le tout est un beau gâchis (à un ou deux épisodes près, peut-être). Cela dit, la série ayant déjà été renouvelée suite à son succès d'audience, il faudra voir si la saison 2 sera plus maîtrisée, ou si elle bénéficiera d'un budget plus confortable.
Une chose est sûre, cependant, on ne pourra pas dire que j'attendrai la suite de ce sous-Contes de la Crypte avec grande impatience...
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de toutes les séries passées en revue sur ce blog en cliquant directement sur ce lien...
Un petit mois de janvier sur le Blog des Téléphages Anonymes, puisque ce mois n'a vraiment commencé qu'à partir du 09/01, une fois la Christmas Yulefest 2020achevée. Ce qui ne veut pas dire que l'actualité a été totalement faiblarde, bien au contraire...
Forcément un mois de janvier en mode mineur, avec peu de métrages vraiment marquants, mais aussi peu de véritables flops.
Pas grand chose à dire, donc, si ce n'est que les sorties les plus récentes (généralement des longs-métrages redirigés in extremis sur une plate-forme de VOD ou une autre) ont de quoi laisser étrangement de marbre : est-ce que le facteur "visionnage à domicile" amène à se montrer plus critique ?
Peu probable... encore que : il incite clairement à regarder un métrage en famille, avec ce que ça implique de réactions plus vocales et moqueuses, que l'on ne se permettrait pas forcément en salle de cinéma.
À défaut de se montrer plus critique dans ces conditions coronavirales, peut-être que le spectateur se montre tout simplement plus dissipé ?
# Film(s) du mois :
Outre la nostalgie de Miracle sur la 8e rue, et les documentaires habituels (Rocky IV et Tabloid, deux genres biendifférents), c'est Pixar qui se démarque du lot, avec son Soul réussi et qui aurait été tout à fait digne d'une sortie en salles.
# Flop(s) du mois :
Plusieurs concurrents en lice pour le titre de "flop du mois" : La grande cavale, un film d'animation à petit budget ; Locked Down, un drame sentimental déguisé en film de casse pandémique ; Marraine ou presque, un sous-Il était une fois qui gaspille ses actrices...
Mais le grand vainqueur reste tout de même Wonder Woman 84, un film à l'écriture bordélique au possible, et qui, avec du recul, mérite probablement même une note inférieure à celle que je lui ai attribuée à chaud. Un beau ratage.
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# Petit écran :
En janvier, les Téléphages Anonymes ont fini de rattraper plusieurs séries en cours, avec plus ou moins de satisfaction à la clé : si le Mandalorien a su finir sa saison 2 en beauté, de manière touchante et mémorable, on ne peut vraiment pas en dire autant de Star Trek Discovery, qui s'est à nouveau vautrée dans les grandes largeurs, avec une conclusion insipide et un déluge d'effets spéciaux ne parvenant pas à cacher la vacuité de cette troisième année.
En parallèle, Sygbab a entamé son intégrale des Agents of SHIELD, avec (sans surprise) quatre premières saisons très inégales. Et difficile de parler de Marvel sans évoquer la nouvelle (techniquement, la seule) série téléviséeappartenant véritablement au MCU, Wandavision, aux premiers épisodes plutôt intrigants.
Vite, la suite.
Retrouvez aussi les bilans de toutes les séries critiquées jusqu'à présent en ces pages depuis l'index Séries alphabétique qui leur est consacré.
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# À venir :
Un mois de février coupé en deux, avec une première quinzaine consacrée à la Saint Valentin (au programme, des comédies romantiques, des téléfilms, des productions Netflix, etc) et une fin de mois plus classique, avec notamment, du côté de la télévision, la suite de Wandavision, Love Life, #BlackAF ou encore la série animée Moonbeam City...
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
Noël est terminé, mais chez les Téléphages Anonymes, c'est toujours l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusqu'à mi-janvier...
Le Pôle Express (The Polar Express - 2004) :
Billy (Hayden McFarland) ne croit plus au Père Noël... mais il aimerait tout de même que ce dernier existe. Le soir de Noël, en pleine nuit, un train sorti de nulle part s'arrête devant sa maison : le Pôle Express, empli d'enfants qui, comme l'explique le contrôleur (Tom Hanks), ont été choisis pour rejoindre le Pôle Nord, et rencontrer Santa Claus. Mais le voyage ne sera pas de tout repos...
En passant ma liste de Yulefest en revue, je me suis aperçu que je n'avais jamais chroniqué les deux films d'animation de Robert Zemeckis, pourtant assez incontournables en cette période festive. Dont acte : je me rattrape, en commençant par le Pôle Express, dont la bande originale de Silvestri tourne en boucle chez moi, tous les ans, à l'approche des fêtes de Noël.
Et évacuons tout de suite le sujet qui fâche : oui, l'animation des personnages est très très approximative. Le Polar Express, c'était les balbutiements de la performance capture, et les équipes de Sony Pictures Imageworks (qui déjà, à la base, sont un bon niveau en dessous des élites d'ILM) peinent à vraiment donner vie à tout ce petit monde.
À l'époque, tout le monde parlait d'uncanny valley et de mannequins de cire au visage figé - ce n'est pas faux. Mais paradoxalement, avec du recul, la prouesse technique prend le dessus sur ces soucis d'animation, et parvient presque à les faire oublier (presque : si les enfants sont plutôt convaincants pour l'époque, le Père Noël, par exemple, est assez raté, pas aidé par une voix assez étrange de Tom Hanks).
Il faut dire que la direction artistique du film est convaincante et maîtrisée, adaptation assez fidèle du livre de Chris Van Allsburg, mise en valeur par la réalisation inventive et décomplexée de Zemeckis.
Adaptation fidèle, certes, mais là se pose un autre problème de ce Polar Express : le livre est très court (les audio ou visual books existants ne durent même pas dix minutes - quinze, avec de la musique), mais le film approche des 100 minutes.
Zemeckis a donc eu recours à beaucoup de remplissage pour atteindre cette durée finale, un remplissage qui se sent vraiment au visionnage, à grands renforts de séquences "parc d'attraction" visant à souligner les effets 3D : ce n'est pas forcément des plus passionnant, même si l'excellente bande originale de Silvestri parvient à rendre le tout dynamique et festif.
Et puis, lorsque le train arrive au Pôle Nord, une étrange ambiance s'installe dans le métrage, qui perd alors (à mes yeux) énormément de son intérêt : ce Pôle froid façon Angleterre Industrielle, avec ces immenses rues et usines désertes où résonnent des chants de Noël vides de sens, me glace systématiquement le sang, et tout sens du merveilleux qui pouvait subsister dans ce métrage se volatilise chez moi, pour ne jamais reparaître du reste de la dernière demi-heure de film.
C'est problématique, et c'est bien à l'image de ce métrage d'animation bancal et inégal, au message bienveillant sur la foi et la croyance en la magie de Noël, mais à la mise en images parfois sinistre et étrangement déprimante.
Dans l'ensemble, cependant, le Pôle Express reste un visionnage intriguant, surtout si l'on se prend au jeu de l'analyse thématique des intentions de Zemeckis...
3.5/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films de Noël passés en revue sur ce blog dans le cadre de la Christmas Yulefest en cliquant directement sur ce lien (classement alphabétique), ou celui-ci (classement saisonnier)...