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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Résultat pour "highlander"

Un film, un jour (ou presque) #297 : Adaline (2015)

Publié le 20 Avril 2016 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Fantastique, Drame, Romance

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.

Adaline (The Age of Adaline) :

Après un accident de voiture étrange, Adaline Bowman (Blake Lively) a tout simplement cessé de vieillir, immortelle et éternellement séduisante à l'âge de 29 ans. Aujourd'hui âgée de plus de 100 ans, désenchantée, et après avoir changé à de nombreuses reprises d'identité, elle rencontre Ellis Jones (Michiel Huisman), un séduisant héritier, et pour la première fois depuis des décennies, Adaline s'autorise à tomber amoureuse. Mais lorsqu'elle rencontre le père d'Ellis, William (Harrison Ford), le secret d'Adaline s'effondre...

Un drame romantique fantastique qui donne l'impression d'être une adaptation d'un livre (on pense au Secret de Charlie, ou à Benjamin Button), mais qui en fait, est un scénario original.

Enfin, original, c'est vite dit, puisque cet Adaline rappelle beaucoup d'autres oeuvres similaires.

Beaucoup trop, d'ailleurs.

Forcément, puisqu'au coeur de ce récit se trouve l'équation immortalité = souffrance émotionnelle qu'on avait déjà dans Button, ou dans Highlander. D'ailleurs, continuons ce petit jeu... si l'on prend Highlander, que l'on retire l'action et les combats à l'épée, que l'on retire la musique envoûtante, que l'on retire l'émotion, que l'on retire le charisme des acteurs, que l'on retire la fresque historique (ici, la vie d'Adaline ne couvre qu'à peine une centaine d'années, et le côté historique ne débouche sur rien), et que l'on change le sexe du protagoniste, on se retrouve avec Adaline : une romance insipide au possible, à la distribution terne et transparente (mention spéciale à Huisman, inexistant alors qu'il est sensé être suffisamment charmant pour tirer Adaline de sa torpeur), à la narration occasionnelle en voix-off inutile et génante, au rythme mollasson, aux personnages secondaires jamais développés, et à la fin convenue, banale, et affreusement prévisible.

Attention, ce n'est pas forcément un mauvais film (Harrison Ford est notamment assez bon, et son doppleganger jeune est assez bluffant), et je ne doute pas que certain(e)s y trouveront leur compte... mais les thématiques abordées l'ont déjà été ailleurs, en nettement mieux, et il y a plus d'émotion dans une scène d'Highlander que dans tout ce métrage inabouti et sans personnalité.

2.25/6

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Les bilans de Sygbab - Highlander, saison 6 (1997-1998)

Publié le 20 Septembre 2020 par Sygbab dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Histoire, Les bilans de Sygbab, Review, Romance, Télévision, France, Canada

There can only be one... Et comme Sygbab conclue vaillamment cette nouvelle intégrale hebdomadaire, ce sera sûrement lui !

Highlander, saison 6 (Highlander : The Series, season 6 - 1997-1998) :

Immortel âgé de plus de quatre cent ans, Duncan MacLeod (Adrian Paul) doit faire face au démon Ahriman, qui a déjà coûté la vie à Richie...

Ou plutôt, The Raven - Saison 0, comme on le verra plus bas...

Après une fin de saison 5 un peu lamentable, le début de celle-ci n'est pas tellement plus glorieux (NDLurdo - la saison 5 était censée être la dernière de la série, et la saison 6, raccourcie, a été bricolée à l'arrache, dans la précipitation, et sans la moitié de la distribution, engagée dans d'autres projets). Le double épisode qui voit Duncan combattre le démon qui l'a poussé à tuer Richie est ainsi un concentré de toutes les mauvaises idées possibles, d'autant que le sujet ne cadre pas du tout avec la série.

Son ancrage dans le monde du fantastique par la seule existence des immortels était largement suffisant, il n'était pas nécessaire d'introduire l'idée que l'un d'entre eux soit un élu destiné à combattre un démon millénaire, à plus forte raison quand aucun élément ne pouvait le laisser supposer auparavant, et que cela rend débile même les personnages les plus raisonnables (au hasard : Joe, qui accepte d'aider Duncan juste parce qu'il lui fait confiance et que ce dernier ne peut pas être fou).

Le Dark Quickening ou le cristal qui rend supposément les humains immortels et les immortels potentiellement invincibles étaient des éléments bien plus intéressants à creuser pour étoffer la mythologie, malheureusement ce potentiel n'a jamais été exploité... De la même manière que l'absorption des pouvoirs et des connaissances d'un adversaire terrassé n'a jamais vraiment été utilisée, alors qu'il y avait de quoi se pencher sur les conséquences au niveau de la personnalité du vainqueur.

Cette incapacité à aller au bout des idées développées est le plus gros défaut de la série. Les situations mises en place ont toujours été désamorcées sans réelle explication, et le statu quo reprend très vite droit de cité, de manière à garder une formule classique.

C'est le cas ici aussi, et c'est encore plus compliqué de trouver un réel intérêt dans la mesure où Duncan devient quasiment un personnage secondaire pour laisser la place à des immortelles, qui toutes donnent l'impression de passer un casting pour jouer dans le spin-off à venir (la série The Raven, mettant notamment en scène Amand,a a connu une unique saison dans la foulée de l'arrêt de Highlander).

(NDLurdo - ce n'est pas qu'une impression, puisque c'était exactement ça : la production tentait justement de trouver un moyen de prolonger la franchise tout en remplissant leur quota d'épisodes saisonniers sans Adrian Paul)

Bien évidemment, la plupart d'entre elles connaissent le natif des Highlands, voire ont eu une relation avec lui : le manque d'originalité est criant. Quitte à tenter de faire accepter ce concept, il aurait été plus judicieux de présenter une immortelle qui ne tombe pas sous son charme afin de construire un personnage fort.

Le générique fait également partie des mauvaises pioches et ce pour plusieurs raisons. Pour commencer, la voix-off de Dawson est en décalage complet avec son statut d'observateur puisqu'il passe son temps à faire de l'ingérence dans les affaires des immortels - notamment lorsqu'il s'agit de Duncan -, ce qui ne manque pas de nuire à la crédibilité de l'ensemble, ainsi qu'à la cohérence et la logique internes de la série.

Ensuite, Amanda et Methos y sont intégrés alors qu'ils sont relégués au troisième plan tant leurs apparitions sont sporadiques. Fort heureusement, ils sont présents dans le double épisode final.

Cet épilogue est en revanche réussi, d'une certaine manière. En mettant de côté le concept un peu bancal du what if et le rôle de Fitz, faire comprendre à Duncan qu'il a changé la vie des gens qu'il a croisés est une conclusion parfaite pour répondre à sa lassitude de voir mourir les êtres chers qui l'entourent, la plupart du temps à cause de lui.

Témoin de l'évolution de l'humanité, il a fat l'expérience de ce qu'elle offre de plus beau comme l'amour et l'amitié, et ce qu'elle a de plus horrible en ayant participé à de nombreuses guerres. Il n'a pas toujours été du bon côté et s'est rendu coupable de nombreux actes qui ne font pas de lui un héros, mais il s'est construit au fil des siècles et a su tirer des enseignements de tout ce qu'il a traversé pour se forger un code d'honneur auquel il ne déroge jamais.

S'il irrite parfois son entourage à cause de cette inflexibilité, il suscite l'admiration et est une véritable source d'inspiration. Même Methos vient le sauver, alors que c'est un individualiste forcené prêt à tout pour survivre. C'est dire. 

C'était un moindre mal de terminer la série sur une bonne note, en évoquant les bons moments et en proposant un dernier combat bien rythmé. À ce niveau, la progression fut spectaculaire tout au long des saisons, au point qu'il n'est pas difficile de croire que Duncan est un maître dans le maniement de l'épée tant Adrian Paul est convaincant, de même que certains de ses opposants.

C'est ce qu'il faut retenir : Highlander est une série sympathique avec des personnages dans l'ensemble attachants, des flashbacks qui permettent de visiter toutes les époques et des combats divertissants. Mais il ne faut rien en attendre de plus, car le concept n'est jamais poussé jusqu'au bout. C'est une histoire de verre à moitié vide ou à moitié plein : soit on accepte de se contenter de ce qui est proposé, soit on a le sentiment d'un sacré gâchis.

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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

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Les bilans de Sygbab - Highlander, saison 1 (1992-1993)

Publié le 16 Août 2020 par Sygbab dans Action, Aventure, Cinéma, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Histoire, Les bilans de Sygbab, Review, Romance, Télévision, Canada, France

There can only be one... Et comme Sygbab revient pour en découdre avec une nouvelle intégrale hebdomadaire, ce sera sûrement lui !

Highlander, saison 1 (Highlander : The Series, season 1 - 1992-1993) :

Immortel âgé de plus de quatre cent ans, Duncan MacLeod (Adrian Paul) vit une vie paisible d'antiquaire entre les États-Unis et Paris, aux côtés de Tessa (Alexandra Vandernoot), sa compagne humaine, et de Richie (Stan Kirsch), un jeune voyou qu'il a pris sous son aile. Las des duels constants à l'épée auxquels se livrent les immortels, il aimerait ne plus participer à ce combat sans fin... mais la réalité de sa condition le rattrape sans cesse.

L'immortalité est un des plus grands fantasmes de l'humanité, ce qui en fait un thème souvent abordé dans les domaines de la science-fiction et du fantastique. Étant donné que la série s'y consacre exclusivement, cela représente une opportunité de se pencher sur cette condition et d'en décortiquer les avantages et les inconvénients.

Malheureusement, ce n'est pas exploité de cette manière : si ce n'est évoquer de manière assez succincte les affres d'une solitude qui peut parfois durer des siècles et la douleur inévitable éternelle de perdre un être aimé et mortel, il n'y a pas grand-chose d'autre à signaler de ce côté. C'est d'ailleurs une constante de cette première saison puisque tout ce qui pourrait être exploité de manière intelligente n'est utilisé que de manière superficielle.

Les deux exemples les plus frappants résident dans la manière de gérer le Quickening et le background de Duncan. Dans le premier cas, il s'agit de l'aboutissement de duels presque tous identiques - même si on perçoit quelques progrès chez Adrian Paul, le manque d'inspiration dans les chorégraphies finit par rendre indifférent - et cela n'apporte rien de concret. Duncan est censé intégrer toutes les connaissances de ses adversaires, mais que ce soit dans ses aptitudes au combat ou au niveau de son enrichissement personnel, cela n'est jamais vraiment retranscrit.

Quant aux flashbacks qui ont pour but de nous faire découvrir son riche passé, ils ne sont jamais percutants. Sans parler des costumes qui sont parfois peu crédibles, le schéma est souvent le même avec un retour sur les origines de la rencontre entre Duncan et un autre Immortel, celle-ci se produisant généralement en temps de guerre. Traverser les siècles semble en effet avoir poussé notre héros à participer à tous les conflits possibles et imaginables...

Cela amène à un autre point qui met en avant le manque de créativité des scénaristes. À chaque épisode son Immortel, que Duncan a déjà rencontré par le passé dans 99% des cas, et qu'il connaît régulièrement très bien. Il y en a peu qui dérogent à cette règle, et cet enchaînement d'épisodes indépendants au déroulement quasiment invariable est plus que lassant.

Et bien entendu, cette concentration d'amis ou d'ennemis autour de lui ne change guère, qu'il soit aux États-Unis ou à Paris. Au moins, la Ville Lumière donne du cachet à la deuxième partie de saison, ce qui est toujours une bonne chose. En effet, d'autres éléments ne sont pas aussi enthousiasmants : entre une illustration musicale en décalage total avec le générique (qui est lui-même un paradoxe avec une musique et des paroles qui déchirent mais une imagerie qui fait saigner les yeux), une ambiance moribonde, un manque de rythme flagrant, une écriture au rabais et des scènes d'actions pas toujours heureuses (comme évoqué auparavant), il y a de quoi s'ennuyer.

En ce qui concerne les personnages, c'est le néant le plus total. Tessa est inutile et n'attire aucune sympathie, Richie sert uniquement de faire-valoir, Duncan n'est pas foncièrement intéressant, et le jeu approximatif des acteurs n'aide pas à s'attacher à eux.

Le comble, c'est de constater que certains des protagonistes secondaires sont plus intrigants : Darius, Amanda, et même la journaliste du début de saison... En revanche, ils ne sont pas développés, et cela souligne une fois de plus quelques carences impardonnables : la mort de Darius aurait sans doute eu plus d'impact si le téléspectateur en avait su plus sur lui, et l'intrigue de la journaliste qui essaie de percer à jour le secret de Duncan passe à la trappe alors qu'il y avait du potentiel.

En résumé, cette première saison est un véritable fiasco. Heureusement, le final relève un tant soit peu la tête en introduisant un groupe obscur qui est au courant de l'existence des immortels et qui souhaite les éliminer pour faire prévaloir l'humanité, car ils les considèrent comme une aberration de la nature. Il ne reste plus qu'à espérer que ce ne soit pas un coup d'épée dans l'eau !

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Christmas Yulefest 2019 - 62 - Un Parfum de Noël (2019)

Publié le 31 Décembre 2019 par Lurdo dans Christmas, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Noël, Review, Romance, Télévision, Yulefest

Noël vient à peine de se terminer, et chez les Téléphages Anonymesc'est toujours l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

Un Parfum de Noël (Christmas in the Highlands - 2019) :

Envoyée dans les Highlands écossais à Noël par sa patronne acariâtre (Caprice Bourret), Blair (Brooke Burfitt) doit y convaincre Alistair (Dan Jeannotte) de lui vendre la formule d'un parfum rare et unique, fabriqué de manière artisanale. Mais Alistair s'avère être le Comte de Glenmorie, et Blair décide alors de se faire passer pour une réalisatrice de documentaire afin de l'approcher, et de tenter de l'amadouer...

Le point fort de ce téléfilm (qui, au moment où j'écris ces lignes, n'a toujours pas trouvé de diffuseur outre-atlantique), c'est qu'il a été tourné en Écosse. Par conséquent, les extérieurs, les intérieurs, etc, tout ça fait plaisir à voir, même si on frôle parfois le film touristique publicitaire.

Le point faible... et bien, c'est tout le reste, en fait. On se retrouve en effet ici avec l'équivalent des films royaux de Hallmark, où l'Américaine un peu maladroite se retrouve au cœur d'une intrigue de cour dans un pays européen lointain, avec une princesse rivale manipulatrice, des membres de la famille méfiants, etc, etc,etc.

Sauf que la production de ce Parfum de Noël est particulièrement approximative, à de nombreux niveaux : le script paraît constamment précipité et brouillon, on passe par les clichés habituels du genre, les "méchants" sont ultra-caricaturaux (la patronne, le duo mère/fille manipulateur, le frère jaloux), la fantaisie et la légèreté sont forcées, les quiproquos multiples et répétitifs... le tout, pas aidé par une direction artistique un peu fauchée (par exemple, Caprice Bourret à l'apparence improbable, une meilleure copine/collègue aux cernes énormes, ou encore la grande arrivée de l'héroïne au bal final, façon Cendrillon du - très - pauvre) et par une actrice principale qui minaude beaucoup, sans totalement convaincre.

Dans l'ensemble, donc, on a l'impression que tout le budget est passé dans le tournage sur place, et que le reste a été bricolé avec les moyens du bord : ce n'est pas terrible du tout, ça tourne à vide, et hormis "Robert" (Olly Bassi, qui a le look, le gabarit et l'attitude parfaits pour avoir une longue carrière dans les films historiques anglosaxons), personne ne fait grande impression.

Bof, donc.

2/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films de Noël passés en revue sur ce blog dans le cadre de la Christmas Yulefest en cliquant directement sur ce lien (classement alphabétique), ou celui-ci (classement saisonnier)...

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Les bilans de Sygbab - Highlander, saison 3 (1994-1995)

Publié le 30 Août 2020 par Sygbab dans Action, Aventure, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Histoire, Les bilans de Sygbab, Review, Romance, Télévision, Canada, France

There can only be one... Et comme Sygbab continue vaillamment cette nouvelle intégrale hebdomadaire, ce sera sûrement lui !

Highlander, saison 3 (Highlander : The Series, season 3 - 1994-1995) :

Alors qu'il a retrouvé l'amour dans les bras d'Anne (Lisa Howard), à qui il cache son immortalité, Duncan est confronté à Kalas (David Robb), un vieil ennemi qui prend la tête de Hugh Fitzcairn (Roger Daltrey). Décidé à venger son ami, Duncan se tourne alors vers Joe (Jim Byrnes) et Adam Pierson (Peter Wingfield), un Guetteur qui s'avère être Methos, le plus vieux des immortels...

Après une seconde saison qui laissait espérer la mise en place d'une certaine continuité, il faut vite se rendre à l'évidence : les épisodes s'enchaînent dans un format qui n'est que trop répétitif, avec une multitude d'adversaires que Duncan a déjà rencontrés par le passé. Il est par moment mis en difficulté (par un ancien ami, ou encore par un immortel dans la peau d'un enfant), mais il n'est jamais réellement mis en danger.

Quant aux flashbacks, ils sont toujours aussi peu passionnants en général - le seul intérêt réside presque dans les costumes -, avec la même tendance obstinée à placer Duncan dans toutes les guerres, histoire de revenir encore et encore sur son lourd passé. Il y a au moins une constante : quelles que soient les époques, son honneur n'est pas remis en cause et il se pose sans cesse des questions sur le bien-fondé des actions de ceux qui l'accompagnent.

Mais la plus grande thématique le concernant, finalement, c'est cette notion qui échappe au contrôle de tous, et que personne ne peut comprendre totalement même après des siècles à tenter de l'apprivoiser : l'amour. C'est à cause de la perte de Tessa que Duncan refuse de révéler à Anne ce qu'il est réellement, et qu'il l'éloigne le plus possible malgré les sentiments qu'il a pour elle.

C'est aussi pour cela qu'il se réfugie de nouveau à Paris - l'occasion de revoir Maurice, toujours aussi bon vivant - après être été tué devant elle ; ce qui constitue en soi une bonne excuse pour ne pas l'impliquer dans sa vie. Bizarrement, leur relation fonctionne plutôt bien, et il y a une complicité qui n'existait pas avec Tessa. Par ailleurs, l'annonce de la grossesse d'Anne offre une possibilité intéressante pour que Duncan devienne père - même si l'enfant ne serait pas de lui -, mais elle est évacuée assez rapidement. Reste à savoir si c'est de manière définitive, ce qui serait dommage.

C'est une idée qui fait écho à l'un des premiers épisodes de la saison, dans lequel une ancienne petite amie de Ritchie réapparaît avec un enfant. Malgré toute la bonne volonté de ce dernier, dont l'envie d'explorer la paternité est sincère, la relation tourne court. Son développement est enfin un peu plus travaillé, notamment grâce à sa nouvelle passion pour la moto qui ne le mènera pourtant pas bien loin puisqu'il meurt sur la piste, à la lutte avec son coéquipier. Cet évènement va d'ailleurs le hanter et le conduire à s'éloigner de Duncan.

Quant à Joe, il est mis en avant car il est confronté à des situations qui l'interrogent sur sa mission. Il s'aperçoit en effet qu'il n'est pas possible de rester spectateur dans toutes les circonstances, et qu'il est parfois nécessaire d'agir au risque d'aller à l'encontre des règles établies par l'organisation séculaire dont il fait partie. Il y a toutefois une limite, car il ne faut pas verser dans l’extrémisme comme certains.

C'est dans cette optique qu'il tente d'abattre Christine dans le final, alors qu'elle s'apprête à dévoiler le secret entourant les immortels, en s'appuyant sur les archives des Watchers. Mais celles-ci tombent entre les mains de Kalas, qui s'en empare sans vergogne pour faire chanter Duncan. Son introduction en milieu de saison fait grimper l'intérêt d'un cran : en plus de briser la monotonie des épisodes indépendants, c'est la première fois qu'un immortel est présenté comme un antagoniste récurrent avec des motivations bien établies et des capacités qui le rendent dangereux.

C'est une vraie menace qui tranche avec les saisons précédentes, et c'est appréciable. Leur duel final - pas très original au niveau de la chorégraphie - est épique grâce au cadre dans lequel il se déroule : ni plus ni moins que la Tour Eiffel, ce qui donne l'occasion de mettre en scène un quickening magistral.

La mort de Kalas est censée modifier la donne puisque ce dernier a clairement indiqué que cet évènement amènerait à la divulgation des informations que Christine avait en sa possession. Ce stratagème machiavélique pousse à Duncan à envisager de se sacrifier mais heureusement Methos intervient en lui proposant une autre perspective. Selon lui, étant donné que la civilisation est amenée à évoluer, il est peut-être temps que le monde soit au courant de leur nature.

Ce nouveau personnage est une excellente idée  et ce pour plusieurs raisons. Dans un premier temps, sa physionomie prend les téléspectateurs à contre-pied : faire du plus vieil immortel existant un homme dans la trentaine alors qu'on aurait pu s'attendre à un homme plus mûr est intéressant. Ensuite, le fait qu'il se soit infiltré au sein de l'organisation des Watchers pour être chargé de sa propre recherche est un véritable coup de génie.

Il semble désormais que la série soit sur la bonne voie car les scénaristes tentent d'exploiter le potentiel de la mythologie mise en place, mais elle reste malgré tout handicapée par des épisodes indépendants souvent monotones et trop nombreux et un développement des personnages qui est dans l'ensemble assez laborieux. Il y a de la cohérence dans le propos, mais ça ne décolle toujours pas.

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Les bilans de Sygbab - Highlander, saison 2 (1993-1994)

Publié le 23 Août 2020 par Sygbab dans Action, Aventure, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Histoire, Les bilans de Sygbab, Review, Romance, Télévision, Canada, France

There can only be one... Et comme Sygbab continue vaillamment cette nouvelle intégrale hebdomadaire, ce sera sûrement lui !

Highlander, saison 2 (Highlander : The Series, season 2 - 1993-1994) :

Immortel âgé de plus de quatre cent ans, Duncan MacLeod (Adrian Paul) continue de vivre entre les États-Unis et Paris, aux côtés de Tessa (Alexandra Vandernoot), sa compagne humaine, et de Richie (Stan Kirsch), son protégé. Mais il découvre soudain l'existence des Guetteurs, une organisation secrète humaine consacrée à l'observation des Immortels et de leurs affrontements : voilà une nouvelle source de problèmes pour MacLeod, qui trouve en Horton (Peter Hudson), un guetteur fanatique, un nouvel ennemi...

Changement de saison, changement de générique, avec une introduction bien moins énergique qu'elle ne pouvait l'être par le passé. Heureusement que la musique de Queen est toujours là pour donner la pêche avant chaque début d'épisode ; c'est un bon moment qu'il faut savoir apprécier car pour le reste, les défauts sont les mêmes que dans la première saison : les scripts sont majoritairement plats, les flashbacks ne sont pas toujours passionnants, la gestion des personnages est aléatoire, et le format de 48 minutes est encore beaucoup trop long car il engendre des problèmes de rythme.

Il faut cependant mettre en avant des améliorations notables, et pas seulement au niveau des scènes de combat qui deviennent petit à petit plus crédibles - même si en parallèle les Quickenings deviennent de plus en plus affreux visuellement. Les acteurs commencent à jouer de manière plus convenable, et la copie a été entièrement revue en ce qui concerne l'illustration musicale.

Cela donne une autre aura à cet univers qui se développe lentement mais sûrement, le rendant un peu plus palpable. En revanche, il est difficile de s'y retrouver avec les personnages, la faute à une délocalisation constante qui voit Duncan se partager entre les États-Unis et la France de manière récurrente. Il faut donc s'habituer à ce que certains éléments soient laissés en suspens, ce qui crée une discontinuité peu évidente à appréhender.

Malgré ces problèmes inhérents à la production de la série, cela élargit tout de même le cercle des connaissances de Duncan, en intégrant de nouvelles figures, pas forcément toutes aussi sympathiques les unes que les autres - cela dépend aussi des affinités du téléspectateur.

Charlie (Philip Akin), par exemple, a du mal à exister, alors qu'un vent de fraîcheur accompagne l'introduction de Maurice (Michel Modo), le genre d'ami un peu lourdingue et collant sur qui on peut toutefois compter. Il apporte un brin d'humour pour détendre l'atmosphère, bien pesante autrement. En effet, la mort de Tessa - très tôt dans la saison, dans un épisode dont la conclusion dramatique est assez prévisible, et relativement ratée au regard de l'ambiance mise en place tout du long - porte un coup sévère à MacLeod.

La perte de l'être aimé est à priori le thème de prédilection des scénaristes ; de fait, il est mis en exergue à cause de cet évènement tragique (même si malheureusement ça devient un prétexte pour que le personnage principal devienne subitement un dragueur invétéré qui tombe toutes les femmes).

Découverte au même moment puisqu'il fait initialement partie des victimes, l'Immortalité de Ritchie est à la fois une bonne et une mauvaise idée. en tout cas par rapport à ce qu'elle génère. Certes, c'est l'occasion de voir Duncan dans un rôle d'instructeur, puisqu'il le prend sous son aile afin de lui apprendre les rudiments du combat au sabre, mais c'est aussi une façon de se débarrasser momentanément de Ritchie puisqu'il est rapidement congédié.

Cette intrigue a tout de même la particularité de révéler quelque chose d'assez troublant : que ce soit pour lui, Amanda (qui revient à deux reprises, avec des épisodes plus réussis que lors de sa première apparition) ou d'autres, MacLeod a tendance à vouloir combattre à la place de ses "protégés" car il a plus de chances d'y survivre. Il y a certes de la bonne volonté de sa part, mais cela sert aussi son intérêt personnel puisqu'il récupère régulièrement les Quickenings et augmente ainsi ses chances d'être le dernier immortel debout.

Les menaces auxquelles il doit faire face proviennent encore majoritairement d'immortels déjà croisés par le passé, sauf dans les cas de Néfertiri et de Marcus qui sont vivants depuis des millénaires sans qu'il en ait entendu parler. Peut-être ont-il appris à faire profil bas et à moins se faire remarquer que le héros, toujours fourré dans de drôles d'histoires (à part amener quelques personnes à se poser des questions dans les forces de police, cet aspect-là n'est pas vraiment développé). Mais la menace la plus sérieuse vient d'un humain extrémiste, bien décidé à exterminer cette espèce étrange d'êtres immortels.

Horton fait ainsi partie des Guetteurs, une organisation qui observe les immortels depuis des siècles afin de consigner leurs faits et gestes, dans le but de garder une trace de leur histoire. Leur règle d'or est de ne jamais intervenir, mais sa vision est plus radicale : les humains doivent prévaloir, et il n'est pas question qu'ils soient sous le joug d'un individu - d'une aberration plutôt - qui bénéficierait du savoir ultime.

Il utilise donc à son avantage les ressources dont il dispose en trahissant l'esprit pacifique des Watchers, allant même jusqu'à bafouer les règles des duels entre immortels par le biais d'une association malfaisante avec Xavier St. Cloud (Roland Gift), l'un des antagonistes de Duncan. Au-delà des possibilités qu'offre cet élément, cela met Duncan dans une situation inconfortable car tuer Horton va à l'encontre de ses principes.

Ce dernier traversant les océans pour traquer son ennemi, cela compense la discontinuité évoquée auparavant en créant un peu de liant, avec des épisodes en deux parties qui pointent le bout de leur nez. Une nouveauté qui apporte de la variété, tout comme le 2.16 The Vampire qui est pour une fois structuré autour d'un flashback et non de ce qu'il se passe dans le présent. C'est un aspect à travailler pour enrichir la série grâce à des épisodes atypiques, et aussi pour voir autre chose que des flashbacks de quelques minutes qui ne sont pas toujours concluants.

Il était aisé de fournir une saison moins catastrophique que la première, mais on sent une réelle volonté de mettre quelque chose en place grâce à une mythologie qui s'instaure peu à peu et des personnages qui commencent à s'établir. Cela n'augure en rien d'une suite extraordinaire, mais les scénaristes ont des idées ; reste à voir comment celles-ci seront exploitées.

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Les bilans de Sygbab - Highlander, saison 5 (1996-1997)

Publié le 13 Septembre 2020 par Sygbab dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Histoire, Les bilans de Sygbab, Review, Romance, Télévision, France, Canada

There can only be one... Et comme Sygbab continue vaillamment cette nouvelle intégrale hebdomadaire, ce sera sûrement lui !

Highlander, saison 5 (Highlander : The Series, season 5 - 1996-1997) :

Immortel âgé de plus de quatre cent ans, Duncan MacLeod (Adrian Paul) peine à concilier son destin avec sa vie quotidienne, surtout lorsque Methos (Peter Wingfield) lui fait part d'une prophétie improbable...

Comme prévu, les éléments mis en place lors de la fin de la saison précédente ne sont pas exploités : à l'instar du dispositif mis en place par Kalas afin de révéler au monde l'existence des immortels, la guerre qui semblait avoir été déclarée par les Watchers n'est jamais évoquée.

Pire encore, l'organisation est totalement inexistante et son seul représentant est Joe, sans doute histoire de justifier le générique puisqu'il en est la voix off. Cette propension à ne jamais assumer ses intentions jusqu'au bout pour se satisfaire d'un statu-quo qui finit par devenir rébarbatif est presque rédhibitoire, tant la chute qualitative est importante après une saison 4 qui tentait pas mal de choses.

Cela se retrouve également dans le double épisode autour des Quatre Cavaliers. La référence est intéressante, et le background de Methos devient plus étoffé en confortant l'idée qu'il essaie avant tout de survivre sans s'embarrasser d'un code moral, ce qui avait d'ailleurs été annoncé dès sa première apparition.

Sa longévité ne l'a pas rendu sage, juste plus lucide sur les choix à faire quand il se retrouve face à un dilemme. Malheureusement, c'est tout ce qui en ressort de positif. Si on met de côté Cassandra pour laquelle il est difficile d'avoir de l'empathie (sa présentation comme une sorcière dotée de pouvoirs magiques n'aide pas), les tumultes que ce passé engendre entre Methos et Duncan ne sont que trop éphémères.

Il aurait été plus judicieux de les opposer sur une durée plus longue, afin de bien marquer la divergence de leurs points de vue respectifs, mais ce n'est pas le choix des scénaristes, qui ont également décidé de ne pas réutiliser le Dark Quickening alors la situation était adéquate lorsque Duncan terrasse Kronos. Cela aurait demandé une écriture plus rigoureuse, et cette vertu a visiblement disparu. Il faut toutefois noter que la conclusion de ce dyptique a lieu dans le 5.12 Revelations 6:8, qui marque le cap du centième épisode de la série.

Au lieu d'enrichir l'univers comme ce fut le cas lors de la précédente saison, les scénaristes préfèrent adopter un ton plus léger en multipliant les épisodes décalés. Cette voie n'avait jamais été explorée auparavant, et ce virage à 180° a de quoi surprendre, surtout en imaginant ce qu'une guerre entre les Watchers et les immortels aurait pu donner. Cela fait d'autant plus mal qu'Adrian Paul n'est pas très à l'aise quand il s'agit de jouer la comédie, il est donc difficile d'adhérer à ce nouveau projet de divertissement.

L'exemple parfait se situe au milieu de la saison : le 5.13 The Ransom of Richard Redstone nous sert une histoire abracadabrantesque où Richie se fait kidnapper car il est pris pour un millionnaire. La bonne humeur est au rendez-vous, la structure diffère par rapport à d'habitude puisqu'il n'y a ni flashbacks ni de confrontation avec un autre immortel, mais ce n'est pas ce qu'on pouvait attendre de cette saison.

Le plus triste, finalement, c'est que cette volonté de forcer le trait sur l'humour sonne presque comme un aveu d'impuissance. Certes, Il était devenu impératif de se renouveler car le concept de l'Immortel de la semaine montre ses limites depuis longtemps, mais ce procédé n'est pas naturel.

D'autres idées sont plus intéressantes, puisque certains flashbacks reviennent sur des moments clés de la vie de Duncan, notamment son premier Quickening. À cette époque, il était assoiffé de vengeance envers les Anglais, et les atrocités qu'il a commises le hantent encore malgré les siècles passés. Ce genre de développement devrait avoir lieu plus souvent, mais ce n'est pas le cas, par conséquent l'essoufflement se fait réellement sentir, et il n'y a plus grand-chose de captivant.

La traversée de cette saison plus que mitigée est donc pénible, car elle ne décolle à aucun instant. Alors, dans une dernière tentative désespérée, le final balance allègrement l'idée d'une prophétie millénaire impliquant un démon que les immortels devraient combattre. Et, bien sûr, l'élu serait probablement Duncan. Le scepticisme de Dawson à ce sujet représente très bien le sentiment du téléspectateur : il sait très bien qu'on lui raconte des conneries, et que la couleuvre est bien trop grosse à avaler.

Qu'à cela ne tienne, une fois que la machine est en marche, impossible de revenir en arrière... D'autant que cette fois-ci, il serait ahurissant que ça n'ait aucun impact sur le déroulement de la suite, étant donné que Mac tue Richie dans un état second. Cette scène honteuse a au moins l'avantage de se débarrasser d'un personnage qui n'avait plus aucune utilité depuis bien longtemps, mais ça ressemble à de l'acharnement thérapeutique concernant Duncan, qui n'avait pas besoin de mélodrame supplémentaire pour souffrir...

La seule véritable satisfaction réside dans les combats - désormais maîtrisés au niveau de la gestuelle et de la chorégraphie - qui procurent quelques minutes de plaisir par épisode, ce qui devient de plus en plus rare. Même si les ambitions n'ont jamais été élevées, il serait dommage de gâcher un divertissement sympathique avec des choix hasardeux mais l'orientation prise n'augure rien de bon.

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Un film, un jour (ou presque) #1259 : The Old Guard (2020)

Publié le 22 Juillet 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Fantastique, Review, Thriller, USA, Netflix

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

The Old Guard (2020) :

Lorsqu'elle meurt en mission en Afghanistan, Nile (KiKi Layne) revient à la vie, et découvre qu'elle est immortelle. Bien vite, elle est recrutée par un groupe de guerriers immortels menés par Andy (Charlize Theron), qui tentent de faire le bien depuis l'aube des temps. Mais Steven Merrick (Harry Melling), PDG d'un grand laboratoire pharmaceutique, à des vues sur l'immortalité de ces guerriers...

Grosse sortie Netflix de cet été, The Old Guard a été immédiatement accueilli à grands renforts de louanges par la critique US, trop contente d'avoir là un métrage d'action cochant toutes les cases de la wokeness en vigueur : une réalisatrice afro-américaine, des personnages principaux féminins forts et existant à la fois dans l'action et dans la réflexion, des personnages masculins allant à contre-courant des protagonistes mâles-blancs-hétéros habituels (outre le couple d'immortels gays, les seuls autres personnages masculins de premier plan, dans le film, sont le méchant, Chiwetel Ejiofor qui commence méchant et finit veuf éploré au service des gentils, et un traître), et une sensibilité différente de la norme des films d'action.

Et dans l'absolu, même si tout cela fait un peu liste d'éléments à placer pour avoir l'assentiment des faiseurs d'opinion des réseaux sociaux, pourquoi pas. Si le tout était bien mené, original et dynamique, pourquoi pas.

Le problème, en fait, c'est que The Old Guard, adaptation d'un comic-book de Greg Rucka, est affreusement générique et dérivatif. Toutes les idées du script proviennent d'ailleurs, et l'on a constamment l'impression d'assister à un spin-off bourrin de la franchise Highlander, depuis la sensation étrange que les immortels partagent lorsque "naît" un nouvel immortel, jusqu'aux atermoiements génériques sur les travers de l'immortalité, blablabla, who wants to live forever et compagnie.

Pire : non content d'évoquer constamment un ersatz d'Highlander, les duels à l'épée en moins, The Old Guard ressemble surtout à un pilote de série, en cela qu'il pose énormément d'éléments en vue d'une suite hypothétique (dont la scène de post-générique, télégraphiée au possible), et que sa distribution est atrocement falote. C'est bien simple, Theron exceptée, personne n'a grand charisme dans le casting, et le métrage finit par ressembler à un DTV, avec son méchant surjoué au possible et ses personnages quelconques (un peu le même problème que Michael Bay avait rencontré avec son Six Underground, déjà pour Netflix : un lead charismatique, et autour de lui, le néant).

Bref, c'est ultra-dérivatif (les téléphages penseront aussi à certains aspects de Buffy et d'Angel), prévisible et maladroit, l'illustration musicale est fréquemment hors-sujet (est-ce dû à la sensibilité différente de la réalisatrice ?), et hormis les scènes d'action, effectivement bien menées mais limitées à des fusillades ou à quelques passes d'armes/de combat rapproché, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent.

C'est quand même désespérant de réaliser que sur un sujet comme l'immortalité, tout ce que Rucka (aussi au scénario du film) trouve à faire, c'est un super-commando militaire gentiment bourrin.

2.5/6

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Christmas Yulefest 2020 - 59 - Perfect Strangers : Lost at Christmas (2020)

Publié le 30 Décembre 2020 par Lurdo dans Christmas, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Noël, Review, Romance, UK, Yulefest, Écosse

Noël est derrière nous, mais chez les Téléphages Anonymes, le marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest continue jusqu'à mi-janvier...

Perfect Strangers - Lost at Christmas (2020) :

La veille de Noël, en pleine tempête de neige, deux voyageurs, Rob (Kenny Boyle) et Jen (Natalie Clark), se retrouvent bloqués ensemble dans un pub écossais, au beau milieu des Highlands...

Un long-métrage indépendant écossais basé sur un court intitulé Perfect Strangers, ce Lost at Christmas (initialement intitulé, lui aussi, Perfect Strangers) s'avère un visionnage assez inégal : on sent clairement le manque d'expérience de son réalisateur/scénariste (ce n'est que son deuxième long), et cela se traduit, à l'écran, par un film au ton et à la structure éparpillés.

Au niveau du ton, on est ici clairement plus dans de la comédie dramatique douce-amère, avec des personnages globalement tous déprimés (et souvent déprimants), une Jen quasi-manic pixie dream girl à l'excentricité forcée, et une fin de film volontairement à contre-courant. Au niveau de la structure, le film ne démarre vraiment qu'à l'arrivée dans le pub/auberge, donc après une bonne demi-heure, et conserve ensuite un rythme très nonchalant, qui trahit ses origines de court-métrage rallongé au format long.

Malgré tout, et malgré le fait que je n'aie pas accroché aux personnages du film, ça se regarde. Principalement parce que les décors de l'Écosse enneigée sont splendides (c'est là qu'on se rappelle de la différence entre une vraie neige qui tombe abondamment et la neige artificielle des téléfilms Hallmark tournés en août), et qu'il règne tout de même un certain sens de l'humour typiquement écossais, loin d'être désagréable.

Mais dans l'ensemble, Lost at Christmas ne me laissera pas forcément des souvenirs impérissables.

Un petit 3/6

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Les bilans de Sygbab - Highlander, saison 4 (1995-1996)

Publié le 6 Septembre 2020 par Sygbab dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Histoire, Les bilans de Sygbab, Review, Romance, Télévision, France, Canada

There can only be one ! Et comme Sygbab continue vaillamment cette nouvelle intégrale hebdomadaire, ce sera sûrement lui...

Highlander, saison 4 (Highlander : The Series, season 4 - 1995-1996) :

Continuant ses pérégrinations d'immortel, Duncan MacLeod (Adrian Paul) doit faire face à un Quickening sombre, qui le fait basculer du côté obscur ; Methos (Peter Wingfield), lui, s'éprend d'une humaine malade ; Joe (Jim Byrnes), enfin, est accusé par les autres Guetteurs d'avoir trahi le code de son organisation en sympathisant avec Duncan et ses amis...

Les scénaristes n'avaient visiblement pas envie de bouleverser la série et la révélation de l'existence des Immortels est restée lettre morte. C'est une opportunité manquée d'apporter un angle différent et de modifier la donne, mais certaines contraintes de production empêchent d'être trop ambitieux, d'autant que la formule est désormais bien établie et que, contre toute attente, elle fonctionne de mieux en mieux.

Mais ce n'est pas pour autant que la série fait du surplace, car la nouvelle direction prise est elle aussi très intéressante. En effet, cette saison développe la mythologie et enrichit le background des personnages, ce qui renforce la cohérence interne de l'univers dans lequel ils évoluent.

Même si les immortels se taillent la part du lion comme d'habitude, les humains - outre les Watchers - ont encore un peu de place, tout en restant limitée. Ainsi, Charlie revient le temps d'un épisode en début de saison, pour bénéficier d'une belle sortie. C'est toujours difficile de tuer un personnage secondaire sans donner l'impression de se débarrasser de lui par commodité, dans le cas présent l'exercice est réussi grâce à la très belle scène où il meurt dans les bras de Duncan. Son meurtrier n’est autre qu’un immortel auquel Joe doit la vie ainsi que sa reconversion après une scène de guerre, ce qui crée un conflit d’intérêt entre lui et McLeod.

L’autre particularité de cet épisode (4.02 Brothers in Arms) concerne les flashbacks, qui sont, pour une fois, centrés sur les humains. Par ailleurs, ce n’est pas le seul qui propose une variation sur le concept puisque dans le 4.12 The Blitz, qui marque la dernière apparition d'Anne mettant au monde son enfant dans de dangereuses conditions, certaines scènes reviennent sur la saison précédente afin de nous expliquer que Duncan avait déjà en tête de remettre à neuf la maison qu'il lui offre.

La grandeur d'âme de Duncan n'est plus à mettre en doute, mais son bien-fondé peut être questionné. Ce que ne manque pas de faire Methos, en reprochant au Highlander un code d'honneur désuet qui lui porte préjudice dans certaines situations, comme s'il était resté ancré dans le Moyen-Âge sans s'adapter au monde qui l'entoure.

Ce n'est pas le cas de Methos, qui a survécu 5000 ans en pensant avant tout à soi-même et en n'hésitant pas à faire ce qui doit être fait quand le besoin s'en fait sentir. Son apport est considérable, car il crée une nouvelle dynamique et se place dans une position qui fait écho à celle de Duncan par rapport à Richie - ce dernier ne servant pas à grand-chose au demeurant - grâce à une riche expérience qui lui permet d'avoir un autre point de vue sur la vie et le monde.

En revanche, Amanda est très présente et sa relation avec Duncan devient plus sérieuse qu'elle ne l'a jamais été. Malgré son âge avancé, sa fraîcheur et son enthousiasme sont toujours aussi communicatifs, et son background s'enrichit également. C'est notamment l'occasion d'apprendre qu'elle a pris Kenny sous son aile lorsqu'il est mort la première fois - ce dernier n'a visiblement pas profité des siècles passés pour éviter d'être aussi tête à claques qu'un gamin même s'il en a le corps - ou encore de parler du cristal que souhaitait récupérer Luther dans la saison 2.

Cette saison multiplie les références à des personnages déjà vus dans les saisons précédentes, avec entre autres Fitz et St Cloud, qui revit à travers les meurtres de son ancien disciple. Certains flashbacks approfondissent également des moments connus de la vie de Duncan et d'Amanda, ce qui donne plus de cohésion à l'ensemble et c'est bien agréable.

D'autres éléments comme le Dark Quickening sont introduits. L'idée qu'au bout d'un moment le mal puisse l'emporter sur le bien lorsqu'un immortel a atteint un certain quota de Quickenings a beaucoup de potentiel. Même si c'est utilisé de manière éphémère pour justifier un Duncan en mode bad guy pendant deux épisodes, c'est une des premières fois que les scénaristes s'intéressent aux conséquences de l'absorption des pouvoirs d'un autre immortel. Mieux vaut tard que jamais...

Le cristal de Mathusalem revient également au centre des débats, une fois que Methos veut s'en emparer de manière égoïste pour rendre immortelle sa bien-aimée - un des pouvoirs supposés de la pierre -, mais il n'est pas le seul sur le coup. Un membre dissident des Watchers souhaite devenir comme ceux qu'il est censé observer, et est prêt à tout pour s'en emparer.

Depuis que Duncan est entré en contact avec Joe, c'est la Bérézina au sein de cette organisation multi-centenaire : non seulement des branches extrémistes se créent, mais en plus bon nombre d'agents meurent. Cette coïncidence ne passe pas inaperçue, et toute la faute est rejetée sur Dawson. Accusé par ses pairs dans un procès qui fait également office de résumé des évènements principaux de la série (un procédé tout sauf original, mais qui reste efficace quand l'écriture est suffisamment rigoureuse), ses actions sont remises en question.

Et il faut bien avouer que certains éléments à charge contre lui vont bien dans le sens d'une trahison de son serment, car il a noué des liens d'amitié avec Duncan alors qu'il n'était pas censé le faire, et il n'est pas toujours resté neutre. Même si ses raisons semblaient juste, il a fait preuve d'ingérence dans les affaires des immortels à plusieurs reprises. Mais peut-être fallait-il se libérer de certaines règles pour faire prévaloir une certaine forme de justice quand ces derniers tuent de simples mortels.

Les évènements du final tendent la situation au point qu'une résolution pacifique est à exclure. Tout porte à croire que la guerre ouverte est désormais déclarée entre les Watchers et les Immortels, et les premiers nommés ont un avantage certain puisqu'ils disposent d'une base de données contenant l'identité et le lieu de vie de leurs adversaires.

Mais il faut se méfier, car le final de la saison 3 laissait aussi entrevoir de belles promesses qui n'ont pas été tenues. Quoi qu'il en soit, c'est à ce stade la meilleure saison, car elle exploite un potentiel qui avait jusque là été délaissé. Comme quoi, il suffisait juste d'ajouter un peu de liant pour que le tout devienne réellement intéressant...

Pour conclure, il faut également noter que l'un des thèmes principaux de la série est désormais évoqué dans un générique encore remanié : eh oui, depuis 400 ans, Duncan est un lover.

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Halloween Oktorrorfest 2020 - 51 - Get Duked ! (2020)

Publié le 27 Octobre 2020 par Lurdo dans Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Oktorrorfest, Review, Jeunesse, Thriller, UK, Écosse

Chez les Téléphages Anonymes, de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...

Get Duked ! (aka Boyz in the Wood - 2020) :

En excursion scolaire au fin fond des Highlands écossais, quatre adolescents citadins pas très doués (Viraj Juneja, Lewis Gribben, Samuel Bottomley, Rian Gordon) deviennent la proie d'un chasseur menaçant et masqué (Eddie Izzard) qui les a pris pour cible...

Une comédie distribuée par Amazon Studios, et qui, pour être résumée, ressemble un peu à un croisement entre la série comique The Inbetweeners, Délivrance et Le plus dangereux des gibiers : une chasse à l'homme dans laquelle le gibier est plus bête que ses pieds, sous l'influence de produits stupéfiants, le chasseur est typiquement aristocratique, et la lutte des classes s'inscrit constamment en filigrane, avec en prime une escouade de policiers ruraux très peu efficaces et persuadés d'avoir affaire à un gang de pédophiles terroristes rappeurs satanistes (rien que ça).

Bref, un métrage gentiment décalé, qui ne se prend jamais au sérieux, et qui, première réalisation de son scénariste clippeur, se permet des fantaisies plutôt agréables à l'écran, entre un montage dynamique, des effets visuels comiques, et une illustration musicale efficace.

Efficace, c'est d'ailleurs le mot qui vient à l'esprit pour qualifier l'ensemble du métrage : ça ne révolutionne rien, mais le mélange humour/thriller prend bien, avec de jolis moments absurdes, notamment grâce à ces forces de police totalement incapables (le toutéliage final avec le voleur de pain est franchement amusant).

Rien d'exceptionnel, mais un métrage amusant et sympathique.

4/6

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Christmas Yulefest 2019 - 60 - Le Grand Bal du Réveillon (2019)

Publié le 30 Décembre 2019 par Lurdo dans Christmas, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Noël, Review, Romance, Télévision, Yulefest, ION

Noël vient à peine de se terminer, et chez les Téléphages Anonymesc'est toujours l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

Le Grand Bal du Réveillon (Best Christmas Ball Ever ! - 2019) :

Après s'être séparée de son petit-ami peu de temps avant Noël, Amy (Elisabeth Harnois) décide spontanément d'accepter l'invitation de son frère Daniel (Samuel Hunt) à passer les fêtes de fin d'année à Vienne, où il est installé. Là, rapidement, elle se trouve inscrite à des cours de danse de salon, où elle devient la partenaire de Lukas (Christian Oliver) pour le concours de valse ouvrant les portes du Grand bal de Noël de la ville...

Un téléfilm ION (aïe) produit par The Asylum (re-aïe) et au titre faussement enthousiaste (on devine sans peine que le titre original devait être un générique Christmas in Vienna) qui, un peu comme le Parfum de Noël/Christmas in the Highlands avec l'Écosse, n'a vraiment pour lui que les décors naturels de Vienne, ses décorations et son atmosphère.

Le reste est une sorte de sous-sous-Hallmark qui prend gentiment l'eau de partout, tant sur le plan technique (l'écriture est faiblarde, les principales sous-intrigues ne servent à rien et/ou sont abandonnées en cours de route - par exemple, le médecin séduisant qui n'a que trois scènes et repart au bras d'une figurante, la post-synchro est mauvaise, les pas de danse et la musique sont au rabais) que dans son casting (les hommes sont tous transparents et quelconques, la rivale blonde n'est guère plus mémorable).

Il n'y a qu'Elisabeth Harnois qui semble s'amuser, et on la comprend. Un peu comme Lacey Chabert chez Hallmark, elle a pu profiter de plusieurs semaines de semi-vacances dans un pays étranger, pour Noël, où elle a pu se prendre pour une danseuse de compétition - et on sent que l'actrice en profite au maximum, malgré les nombreuses limites de la production (il faut voir la tête du grand bal final et des tenues des participants : le budget n'était clairement pas là pour concrétiser les ambitions du scénario).

Ce n'est cependant pas assez pour sauver le tout, qui reste, comme souvent avec les téléfilms diffusés sur ION, particulièrement médiocre.

1.75/6

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Un film, un jour (ou presque) #1447 : Ce Week-end là... (2014)

Publié le 26 Mai 2021 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Review, UK, Écosse, Jeunesse

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Ce Week-end là... (What We Did on Our Holiday - 2014) :

En pleine séparation, Doug McLeod (David Tennant) et son épouse Abi (Rosamund Pike) décident de faire semblant d'être un couple uni à l'occasion du 75è anniversaire de Gordie (Billy Connolly), le grand-père malade de Doug. Avec leurs trois enfants, Lottie (Emilia Jones), Mickey (Bobby Smalldridge), et Jess (Harriet Turnbull), ils partent ainsi pour les Highlands écossais, dans le manoir de la famille, où Gavin (Ben Miller), le frère investisseur de Doug, a organisé une fête spectaculaire pour l'occasion...

Une comédie dramatique familiale anglo-écossaise franchement sympathique, qui reprend les grandes lignes de Rocket Gibraltar (1988), avec Burt Lancaster, et s'inspire de la série Outnumbered (des mêmes scénaristes/réalisateurs) pour produire un récit mêlant les émotions et les ruptures de ton, comme les Anglais savent si bien le faire.

Porté par une distribution très attachante (Tennant s'amuse avec son accent naturel, Ben Miller fait son numéro habituel, Billy Connolly dégage une chaleur et un flegme remarquables), le film brille dans ses rapports entre le grand-père et ses trois petits-enfants, tout simplement adorables et particulièrement justes.

Ce sont eux qui donnent un intérêt tout particulier à cette histoire, avec une touche d'innocence et de poésie plutôt touchante. Ajoutez à cela des paysages écossais splendides, une musique à l'identique, et une bonne dose d'absurdité très british, et voilà, une petite comédie très agréable à suivre.

4.25/6 (on aurait peut-être aimé que les adultes aient un peu plus à faire)

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Un film, un jour (ou presque) #1508 : Infinite (2021)

Publié le 18 Août 2021 par Lurdo dans Action, Science-Fiction, Science Fiction, Cinéma, Critiques éclair, Review, Fantastique, Religion, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Infinite (2021) :

Persuadé d'être schizophrène, Evan McCauley (Mark Wahlberg) découvre un beau jour que ses souvenirs lui proviennent de ses réincarnations passées, et qu'il fait partie de l'un des deux camps d'immortels s'affrontant, au fil des époques, pour assurer l'avenir du monde. Avec l'aide de Nora (Sophie Cookson), l'une de ses semblables, Evan va alors tenter d'accéder à tous ces souvenirs pour affronter le maléfique Bathurst (Chiwetel Ejiofor), immortel suicidaire ayant décidé de détruire la race humaine pour éviter de se réincarner à nouveau...

Un film de science-fiction signé Antoine Fuqua (aïe) et vaguement adapté d'un roman auto-publié, The Reincarnationist Papers, cet Infinite est directement sorti en juin dernier sur Paramount+, une sortie catapultée qui a bien dû arranger le studio.

Parce qu'il faut bien avouer qu'il n'y a rien de vraiment probant ou intéressant dans ce long-métrage ultra-dérivatif, qui lorgne sur plein d'autres films de science-fiction, d'Highlander à Matrix, en passant par Cloud Atlas, Assassin's Creed, et un peu d'action numérique à la Mission Impossible.

Dérivatif et générique au possible, donc, mais aussi assez mou (Fuqua peine à insuffler la moindre énergie à son métrage), souvent fauché (certains effets sont approximatifs), bordélique, et manquant totalement de charisme ou de charme (c'est flagrant au niveau de la distribution, dont seul Chewetel Ejidfor se démarque avec un personnage de méchant efficace) - de quoi faire un blockbuster insipide au possible, parfois laborieux, et qui semble traîner en longueur malgré une durée somme toute raisonnable.

En même temps, quand un film s'ouvre sur le personnage principal qui t'explique l'univers du métrage en voix off, alors même que ces explications lui sont déjà données par un autre personnage, plus tard dans le film, on sent tout de suite que la production n'avait pas confiance en son scénario et en ses spectateurs.

À oublier très vite, en somme.

2/6​​​​​​

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Halloween Novembrrrfest 2014 - 39 - Mr. Jones (2013), R.L. Stine's Mostly Ghostly 1 : le pacte mystérieux (2008), Mostly Ghostly 2 (2014) & Poursuite Mortelle (2011)

Publié le 7 Novembre 2014 par Lurdo dans Oktorrorfest, Cinéma, Critiques éclair, Halloween, Horreur, Fantastique, Comédie, Jeunesse, Thriller, Found Footage, Documentaire, Review

Halloween s'en est allé, et l'heure est venue, pour le blog des Téléphages Anonymes, de conclure l'Oktorrorfest 2014, un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à mi-Novembre...

Mr Jones :

Scott (John Foster) et sa compagne Penny (Sarah Jones), s'installent dans un chalet isolé pour se ressourcer, et tenter de terminer le documentaire de Scott ; bien vite, cependant, ils s'aperçoivent qu'un artiste reclus, Mr. Jones, vit lui aussi dans les parages, créant des sculptures sinistres durant la nuit, et se cachant durant la journée. Curieux, Scott et Penny décident d'enquêter sur Mr. Jones, afin d'en faire le sujet du documentaire...

Un semi-found footage, semi-mockumentaire (avec interviews face caméra, cartons explicatifs) qui tente de brouiller la frontière entre monde réel et monde onirique, à l'aide d'un scénario jouant la carte de la mythologie des rêves et de la folie.

Seul problème, une fois les arguments certains de Sarah Jones mis de côté, et la première moitié de film passée, celui-ci se résume bien vite à de la GoPro tremblotante et mal cadrée sur le visage de l'un ou l'autre des personnages, qui généralement grimace de manière outrée dans l'obscurité.

Et ça ne va pas en s'arrangeant, puisque la dernière demi-heure, à mi-chemin entre rêve et réalité, n'est que tremblotis et flous à gogo, confondant chaos stylisé avec bouillie visuelle.

Qui plus est, le fait que le spectateur attentif ait probablement deviné le pourquoi du comment une bonne demi-heure avant qu'on nous révèle le tout (de manière confuse) ne sert clairement pas la cause du métrage.

Un film avec de bonnes idées, de bons concepts, énormément de potentiel, et une actrice sympathique (son pendant masculin, un peu moins), mais dont l'exécution brouillonne échoue à se montrer à la hauteur. Mais ça reste assez original, et ça évite les jump scares à la con, donc...

2.75/6

RL Stine's Mostly Ghostly - Le Pacte Mystérieux (Who Let the Ghosts Out ?) :

Garçon de onze ans passionné de magie, peureux et timide, Max (Sterling Beaumon) a un faible prononcé pour Traci (Ali Lohan), la fille la plus populaire de son école. Pour ne rien arranger, Max doit composer avec les deux fantômes qui hantent sa maison, deux enfants perdus à la recherche de leurs parents. En échange de son aide, les esprits vont alors accepter d'assister Max dans son quotidien scolaire...

Je ne suis généralement pas trop exigeant avec les D-Coms et autres téléfilms made in Nickelodeon, mais là, c'est particulièrement médiocre.

Cette adaptation d'un roman de R.L. Stine, production indépendante sans grand budget, souffre de tous les maux imagiinables : rythme défaillant, interprétation TRÈS inégale, scénario quelconque, direction d'acteurs inexistante, effets spéciaux minimalistes et économiques...

Bref, c'est assez pénible à regarder, et la soeur de Lindsay Lohan ne devrait vraiment pas essayer de marcher dans les traces de son aînée.

1/6

RL Stine's Mostly Ghostly - Have You Met My Ghoulfriend ? :

Un an après les évènements du premier film, Max (Ryan Ochoa) tente toujours d'aider ses amis fantômes Tara (Madison Pettis) et Nicky (Roshon Fegan) à retrouver leurs parents. Mais à l'approche d'Halloween, non seulement Max doit-il gérer les fantômes, mais aussi faire face au retour du maléfique Phears, le tout sans ruiner ses chances avec la jolie Cammy (Bella Thorne)...

Une suite/reboot au premier film, clairement repensé de bout en bout par Disney & compagnie : ici, le budget est clairement supérieur, les acteurs sont pour la plupart issus de l'écurie Disney (donc ça joue honorablement la plupart du temps, et ça ne paraît pas amateur), c'est mieux rythmé, visuellement plus convaincant, on a droit à de la rétrocontinuité évidente, bref : c'est nettement plus maîtrisé.

Malgré cela, cependant, ça reste réservé aux plus jeunes, avec un peu trop de meublage pour convaincre totalement (les trois minutes de générique d'ouverture, les quinze dernières minutes et le numéro musical), et un caméo parfaitement inutile de feue Joan Rivers.

3/6 (sur l'échelle des D-Coms)

Poursuite Mortelle (A Lonely Place To Die) :

Rob (Alec Newman), Ed (Ed Speleers), Alison (Melissa George), Jenny (Kate Magowan) et Alex (Garry Sweeney) font de l'escalade dans les Highlands écossais, lorsqu'ils trouvent une fillette enfermée dans un puits souterrain. Après l'avoir libérée, cependant, le groupe devient la proie de deux snipers, qui traquent alors les alpinistes un par un dans la forêt...

Un thriller montagnard assez populaire outre-atlantique, où il a été bien reçu par la critique ; malheureusement, j'ai eu une réaction totalement opposée à  ce film. Alors certes, la nature est superbe, assez bien filmée, et donne envie d'aller se balader dans les Highlands malgré les psychopathes qui y sévissent... mais au niveau du récit en lui-même, malgré ma sympathie pour Speleers et George, c'était encéphalogramme plat.

La structure du script en elle-même, déjà : un premier tiers montagnard assez soporifique et plat, un tiers de survival en forêt, et un tiers au village, où la communauté célèbre une fête quelconque, et où les survivants se réfugient, dans ce qui se termine par des fusillades entre les différents protagonistes, avant de revenir à un finish typiquement slasher... et à une conclusion mafieuse dans laquelle on assiste à un changement de protagoniste inutile.

Une structure étrange, donc, qui ne parvient jamais à rendre convaincant aucun de ces actes, et qui tente de cacher un film très statique derrière une musique orchestrale gratuitement pétaradante, des ralentis à gogo et un faux rythme artificiel.

Et comme en prime tant les personnages que l'intrigue en elle-même (le kidnapping, tout ça) ne sont jamais très intéressants, on s'ennuie très rapidement devant ce métrage qui ne sait jamais ce qu'il veut être, et reste paradoxalement assez prévisible.

2/6 

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Blog Update ! - Juillet 2020

Publié le 31 Juillet 2020 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Télévision, Update

Un mois de juillet guère plus marquant que celui de juin, tant la planète traverse une passe vraiment étrange, mais les Téléphages Anonymes restent au rendez-vous !

#1240 : Les Baronnes (2019) - 2.5/6

#1241 : Red (2010) - 4/6

#1242 : Lego DC Shazam - Magie et monstres (2020) - 3/6

#1243 : QUINZAINE FRANÇAISE - 10 Jours sans Maman (2020) - 2/6

#1244 : QUINZAINE FRANÇAISE - Lucky (2020) - 3/6

#1245 : QUINZAINE FRANÇAISE - Just a Gigolo (2019) - 2/6

#1246 : QUINZAINE FRANÇAISE - Forte (2020) - 2.5/6

#1247 : QUINZAINE FRANÇAISE - Le Prince Oublié (2020) - 2.25/6

#1248 : QUINZAINE FRANÇAISE - Walter (2019) - 3/6

#1249 : QUINZAINE FRANÇAISE - Toute ressemblance... (2019) - 2/6

#1250 : QUINZAINE FRANÇAISE - Premier de la Classe (2019) - 4/6

#1251 : QUINZAINE FRANÇAISE - #JeSuisLà (2019) - 4/6

#1252 : QUINZAINE FRANÇAISE - Made in China (2019) - 3.25/6

#1253 : QUINZAINE FRANÇAISE - Joyeuse Retraite ! (2019) - 2/6

#1254 : QUINZAINE FRANÇAISE - Inséparables (2019)- 2.25/6

#1255 : QUINZAINE FRANÇAISE - La Lutte des Classes (2019) - 3.5/6

#1256 : QUINZAINE FRANÇAISE - Rendez-vous chez les Malawas (2019) - 2.25/6

#1257 : Circus of Book (2020) - 4/6

#1258 : Red 2 (2013) - 3/6

#1259 : The Old Guard (2020) - 2.5/6

#1260 : Expendables - Unité Spéciale (2010) - 3/6

#1261 : La Famille Willoughby (2020) - 3/6

#1262 : Le Chinois (1980) - 4/6

#1263 : Power of Grayskull - The Definitive History of the Masters of the Universe (2017) - 4.5/6

#1264 : Eurovision Song Contest - The Story of Fire Saga (2020) - 3/6

#1265 : Expendables 2 - Unité Spéciale (2012) - 3.25/6

#1266 : Irrésistible (2020) - 2.5/6

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# Bilan :

Un mois principalement marqué par sa première quinzaine, la Quinzaine comédie française, qui comme tout les ans "célèbre" le monde magique de la comédie franchouillarde... avec les résultats que l'on sait : pas grand chose à sauver, hormis Premier de la classe et #JeSuisLà, plus proche de la comédie romantique que de la comédie à proprement parler, et bénéficiant largement du capital sympathie de Chabat.

À part tout cela, quelques nouveautés 2020 au programme, sorties directement en VOD pour cause de pandémie, et malheureusement pas très convaincantes (Irrésistible, Eurovision Song Contest, The Old Guard, La Famille Willoughby), quelques documentaires, quelques films d'action plus ou moins réussis (le premier Red se démarque, ainsi que Le Chinois - même si pour ce dernier, c'est plus pour des raisons nostalgiques), et c'est à peu près tout.

Un mois peu mémorable, à l'image de la situation actuelle.

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# Film(s) du mois :

Par défaut, les documentaires passés en revue ce mois-ci, Power of Grayskull et Circle of Books, dans des genres totalement différents, ainsi que le premier Red, à la décontraction très sympathique.

# Flop(s) du mois :

Du côté français, le remake inutile Just a Gigolo et le Toute Ressemblance... de Denisot, sans grand intérêt. Du côté international, The Old Guard, succédané quelconque d'Highlander, Irrésistible, satire politique de Jon Stewart qui arrive après la bataille, et Les Baronnes, un polar 70s générique au possible, malgré son girl-power affirmé.

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# Petit écran :

Beaucoup de séries passées en revue, ce mois-ci, en commençant par un Space Force en demi-teinte ; à l'identique, les deux premières saisons de Miracle Workers étaient un peu inégales, avec une saison 1 trop superficielle pour convaincre vraiment, et une saison 2 radicalement différente.

I Am Not Okay with This, de Netflix, n'était pas désagréable dans le genre teen comedy fantastique, sans plus (le format atypique dessert un peu le programme), tandis que The Big Show Show était bien trop formaté sitcom désuète pour vraiment fonctionner. Sans oublier Dummy, une sorte de sous-Willard féminin inabouti, ainsi que La Guerre des Mondes de la BBC, une relecture historique intéressante, mais à l'écriture parfois trop pataude. Et puis il y a eu la deuxième saison de la Twilight Zone de Peele : une saison à l'orientation différente, nettement moins empreinte de justice sociale maladroite et donneuse de leçons, mais tout aussi frustrante : le programme a vraiment intérêt à trouver une durée et un ton, car pour le moment, c'est trop inégal pour être satisfaisant.

Et puis, pour conclure ce mois chargé, Sygbab est repassé par ici, pour nous parler (et pas en bien) du Tekwar de Shatner : de quoi finir sur une note un peu piquante, mais plutôt appropriée.

Tous ces bilans sont, bien sûr, directement accessibles depuis l'index Séries alphabétique qui leur est consacré.

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# À venir :

En août, un programme assez tranquille, avec une première semaine consacrée à l’héroïsme et aux muscles de Conan et d'Hercule, suivie de trois semaines plus classiques, avec entre autres Jackie Chan l'archéologue, Christian Bale le pilote de course, Artemis Fowl, l'intégrale Future Man, et une plongée dans le monde des immortels (les vrais) avec le début d'une intégrale Highlander par Sygbab.

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Un film, un jour (ou presque) #1029 : MOIS AVENTURE - Le Roi Scorpion 2 : Guerrier de Légende (2008)

Publié le 9 Août 2019 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Histoire, Review, Romance

C'est le mois d'août, il fait chaud, et les Téléphages Anonymes partent explorer des contrées lointaines à la recherche de l'aventure...

Le Roi Scorpion 2 : Guerrier de Légende (The Scorpion King 2 : Rise of a Warrior - 2008) :

En Akkadie antique, Mathayus (Michael Copon), fils d'Ashur (Peter Butler), a rejoint comme son père les rangs des Scorpions Noirs, une unité d'élite supervisée par le cruel Sargon (Randy Couture). À son retour du camp d'entraînement, Mathayus découvre que Sargon, en possession des sombres pouvoirs de la déesse Astarte (Natalie Becker), a usurpé le trône du Royaume, et lorsque le jeune guerrier refuse d'obéir aveuglement à son nouveau roi, il devient un homme traqué. Accompagné de Layla (Karen David), sa fidèle amie d'enfance, de Ari (Simon Quarterman), un Grec ingénieux, de Fong (Tom Wu), un Chinois, et d'une poignée de mercenaires, Mathayus va alors tenter de trouver une arme légendaire, l'épée de Damocles, pour vaincre le roi maléfique...

On va faire simple : ce Scorpion King 2, une préquelle à la préquelle au Retour de la Momie, réalisé (platement) par Russell Mulcahy (Highlander) et écrit par le scénariste de Titan AE, est un mauvais film d'aventures et de sword & fantasy.

C'est bien simple : si Le Roi Scorpion était dans la droite lignée d'un Conan le Destructeur, ici, on est plutôt dans celle de la série Conan le Barbare, ou de Hercule - mais en nettement plus sérieux.

Et c'est bien là l'un des problèmes du métrage. Outre sa distribution très inégale (le héros est gentiment terne, Randy Couture est calamiteux, le père de Mathayus surjoue, le Grec cabotine et fait un narrateur peu convaincant, la déesse en fait trois tonnes, les figurants sud-africains font pièces rapportées... il n'y a que Karen David qui soit juste et attachante, en fait), ses effets spéciaux dignes de 1994, sa réalisation cache-misère (ralentis et shaky-cam pour cacher le budget inexistant), ses bruitages fauchés, sa direction artistique pauvrette, et sa bande originale générique signée Klaus Badelt, le script est vraiment le point faible du tout.

Mal rythmé (on sent vraiment passer les 110 minutes), le film semble faire une nouvelle fois table rase de ce qui a été établi au sujet de Mathayus dans son film et dans la Momie 2, pour rebooter une fois de plus le tout, en trouvant une nouvelle explication au "Scorpion" du titre - ici une explication multiple, puisque non seulement Mathayus est un Scorpion Noir, et a un tatouage de Scorpion, mais en plus, il passe les dix dernières minutes du film à affronter un scorpion géant invisible (idée géniale si l'on a pas de budget !) pour enfin survivre à son venin.

Ajoutez à cela un métrage qui suit les grandes lignes structurelles du Roi Scorpion de 2002, sans en avoir l'humour (ni le chameau), et l'on se retrouve avec un DTV digne de cette appellation, et de ce qu'elle implique qualitativement.

1.75/6

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Un film, un jour (ou presque) #990 : Glass (2019)

Publié le 20 Juin 2019 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Review, Thriller

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Glass :

À la recherche de Crumb (James McAvoy), psychopathe aux personnalités multiples, l'invulnérable David Dunn (Bruce Willis), désormais justicier à plein temps avec l'aide de son fils (Spencer Treat Clark), est capturé par les hommes du Dr Ellie Staple (Sarah Paulson). Psychiatre, celle-ci semble déterminée à prouver que Crumb, Dunn et Elijah Price (Samuel L. Jackson) ne sont que des humains normaux, et elle entame alors une thérapie de groupe pour les trois hommes...

Sorte de film-conclusion pour les personnages d'Incassable et de Split, ce Glass se voulait l'apothéose des deux films précédents, une rencontre au sommet entre des acteurs et des personnages mémorables, chapeautée par un Shyamalan motivé.

Malheureusement, comme souvent avec ce cher Manoj lorsqu'il est en confiance et laissé à ses propres oeuvres, il s'est pris les pieds dans le tapis de manière spectaculaire, laissant ses prétentions intellectuelles prendre le dessus sur ce qui aurait pu donner une oeuvre satisfaisante, tant émotionnellement que thématiquement.

C'est bien simple, une grosse partie du métrage ne fonctionne tout simplement pas : en faisant de Sarah Paulson une psychiatre tentant de convaincre Crumb, Dunn et Glass qu'ils sont normaux, qu'ils n'ont pas de pouvoirs et ne sont que des humains aux problèmes psychologiques, Shyamalan semble vouloir déconstruire encore plus le mythe du super-héros, à grands renforts de discours pompeux et didactiques qui peinent à intéresser.

D'autant que le spectateur, lui a déjà vu les deux films précédents, et est parfaitement conscient de la réalité des pouvoirs des protagonistes : par conséquent, tous les dialogues, toutes les tentatives d'analyse, bref, tout le passage dans l'asile (une grosse, grosse partie du film) ne sert tout simplement à rien, si ce n'est à faire plaisir à Shyamalan, qui peut ainsi étaler en long, en large et en travers son écriture analytique et théorique.

Seul problème : sans personnages forts et charge émotionnelle leur étant associée, tous ces discours tournent à vide.

Et là, dans Glass, les personnages sont vraiment maltraités par le scénariste. Dunn/Willis est sous-exploité, comme toujours monolithique, mais presque un personnage secondaire dans ce métrage ; Glass/Jackson, lui, est absent de la moitié du film et/ou dans un état végétatif ; reste alors Crumb/McAvoy, certes impérial dans son interprétation, mais à la limite de la roue libre, et qui bouffe l'écran au détriment du reste de la distribution.

Paulson, elle, fait son truc habituel sans grand panache, même lors des rebondissements du scénario (attention, spoilers) : outre le fait que Manoj relie directement la naissance de Crumb à celle de Dunn (ce qui est une extension thématique d'Incassable), on y apprend que Paulson est membre d'une société secrète surveillant en secret les êtres possédant des super-pouvoirs (les Guetteurs de la franchise Highlander, en résumé) pour mieux pouvoir les contrôler.

C'est là que le film, déjà bien bancal et peu intéressant, bascule vraiment, puisque l'on réalise que c'est elle le véritable protagoniste du métrage... et que c'est elle qui s'en sort triomphante (le sort réservé aux trois personnages dotés de pouvoirs donne vraiment l'impression que Shyamalan voulait simplement se débarrasser de cette saga). Le réalisateur-scénariste a beau tenter un ultime rebondissement (pas très crédible, quand on sait à quel point le web a tendance à crier "fake news" à la moindre image étrange), ça ne fonctionne pas vraiment, et Glass se termine platement.

Ajoutez à cela une réalisation assez inégale - Shyamalan filme occasionnellement à la go-pro, à la caméra de surveillance, en vue subjective, en caméra embarquée, etc (notamment pour préparer son rebondissement final), mais tous ces styles se marient mal, et sont d'ailleurs parfois visuellement assez laids -, une bande originale peu mémorable, et un rythme mollasson, et voilà, un ratage à la mécanique grinçante et laborieuse, froid et sans grande subtilité.

C'est frustrant de voir à quel point l'égo de Shyamalan (il fait ici son caméo dès le premier quart d'heure du film) et son intellect mettent des bâtons dans les roues de ses métrages. De plus en plus, Shyamalan semble appartenir au groupe de ces réalisateurs ayant tout donné dans leurs premiers films, et qui, depuis, peinent à retrouver le souffle, le succès et l'intérêt de leurs premiers métrages (cf aussi Ridley Scott, Stephen Sommers, Richard Kelly, etc)...

2/6 

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Blog Update ! - Septembre 2020

Publié le 26 Septembre 2020 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Télévision, Update, Oktorrorfest

Septembre n'a pas été tendre avec les Téléphages Anonymes, qui ont dû faire face à quelques soucis d'ordre privé, et à un nouvel algorithme de Google ayant divisé par 2 ou 3 la fréquentation du blog ! Mais tout finira bien par rentrer dans l'ordre un de ces jours... ou pas.

#1289 : Les folles aventures de Bill et Ted (1991) - 4.75/6

#1290 : You Cannot Kill David Arquette (2020) - 4.5/6

#1291 : Bill & Ted Face The Music (2020) - 3/6

#1292 : Deathstroke - Chevaliers et Dragons (2020) - 2.75/6

#1293 : Class Action Park (2020) - 3.5/6

#1294 : Greed (2019) - 2.5/6

#1295 : Debt Collectors (2020) - 3.25/6

#1296 : The Vast of Night (2019) - 3.5/6

#1297 : Bienvenue à Marwen (2018) - 3.5/6

#1298 : Feels Good Man (2020) - 3.75/6

#1299 : Superman - Man of Tomorrow (2020) - 4.25/6

#1300 : Man of the Year (2006) - 3/6

#1301 : Project Power (2020) - 2/6

#1302 : The Myth (2005) - 2.25/6

#1303 : Undertaker - The Last Ride (2020) - 4.5/6

#1304 : Batman Begins (2005) - 3/6

#1305 : The Dark Knight - Le Chevalier Noir (2008) - 3.75/6

#1306 : The Dark Knight Rises (2012) - 2.25/6

#1307 : The Very Excellent Mr Dundee (2020) - 3/6

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# Bilan :

Un petit mois de septembre sans réelle surprise, bonne comme mauvaise. Les documentaires restent une valeur sûre, avec notamment You Cannot Kill David Arquette, ou encore le documentaire consacré à la fin de carrière de The Undertaker : deux métrages efficaces, touchants, et consacrés à des facettes différentes du monde du catch.

En parallèle, rien de marquant : les Batman de Nolan restent égaux à eux-mêmes, et Bill et Ted n'ont jamais été meilleurs que dans les années 90... le reste ? Mwébof.

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# Film(s) du mois :

Documentaires exceptés, Les folles aventures de Bill et Ted restent en haut du panier, avec une folie que la suite de 2020 ne parvient même pas à effleurer... et juste en dessous sur le podium, Superman : Man of Tomorrow, un relaunch imparfait mais globalement réussi de l'univers DC au format long-métrage animé.

 

# Flop(s) du mois :

Project Power, la dernière grosse sortie Netflix, un film pseudo-superhéroïque qui ressemble surtout à un Bright sous-développé et ultra-creux - alors déjà que Bright n'était pas exceptionnel...

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# Petit écran :

Saluons le courage de Sygbab, qui, ce mois-ci, a enfin conclu, bon gré mal gré, son intégrale Highlander (saisons 4, 5 et 6) : un très bel effort pour lequel il mérite bien quelques vacances, avec un retour prévu en novembre.

De mon côté, outre Star Trek Lower Decks, toujours aussi peu convaincante, j'ai principalement donné dans la comédie. De la comédie animée, avec Harley Quinn, saison 2, une seconde cuvée plus maîtrisée que la première ; de la comédie absurde, avec Medical Police, saison 1, un spin-off officieux de Childrens Hospital ; de la comédie british, avec It's Personal with Amy Hoggart, saison 1 ; et de la comédie plus classique, avec Die Hart, saison 1.

Dans l'ensemble, rien de vraiment mémorable ou exceptionnel, mais des programmes suffisants pour changer les esprits et garder un peu de bonne humeur.

Tous ces bilans sont, bien sûr, directement accessibles depuis l'index Séries alphabétique qui leur est consacré.

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# À venir :

Dès cet après-midi, et jusqu'à début novembre, le blog des Téléphages Anonymes se met à l'heure de l'horreur et du fantastique pour célébrer Halloween : c'est le moment d'inaugurer l'Oktorrorfest 2020, et de passer quotidiennement en revue plusieurs films de genre, sans oublier les séries !

Pour un aperçu de ce à quoi ressemblait l'Halloween Oktorrorfest les années passées, direction l'index dédié, en cliquant ici !

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Un film, un jour (ou presque) #892 - QUINZAINE SAINT VALENTIN : Scottish Mussel (2015) & Sierra Burgess is a Loser (2018)

Publié le 15 Février 2019 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Review, Romance, UK, Écosse, Jeunesse, Netflix, USA

Pendant deux semaines, à l'occasion de la Saint Valentin, place aux grands sentiments et à la séduction, avec chaque jour plusieurs critiques de films romantiques...

Scottish Mussel (2015) :

En Écosse, les moules locales sont une valeur sûre, notamment pour les distilleries de whiskies qui les utilisent dans la fabrication de cet alcool, mais aussi pour les perles qu'elles renferment. Aussi, lorsque Ritchie (Martin Compton) et ses deux compères Danny (Joe Thomas) et Fraser (Paul Brannigan), des citadins, décident de s'improviser pêcheurs de perles dans une réserve naturelle protégée au cœur des Highlands, ils se mettent hors-la-loi, mais tombent bien vite sur la belle Beth (Talulah Riley), une conservationniste dédiée à sa réserve. Sous le charme de la jeune femme, Ritchie décide de tout faire pour la séduire, mais doit composer avec Ethan (Morgan Watkins), un Américain séduisant qui travaille avec Beth, et avec des membres de la pègre de Glasgow, intéressés par le trésor de ces moules...

Une comédie indépendante anglaise écrite, interprétée et réalisée par Talulah Riley (ex-épouse d'Elon Musk, aperçue par ailleurs dans Westworld ou les St Trinian), qui chapeaute là son premier long-métrage. Une comédie romantique et rurale pas très mémorable, sans grand charme ni grande fantaisie, et qui laisse globalement indifférent par manque de rythme, d'humour ou de subtilité. Dommage.

2.25/6

Sierra Burgess is a Loser (2018) :

Lorsque la méprisante Veronica (Kristine Froseth) donne un faux numéro à Jamey (Noah Centino), un membre de l'équipe de football du lycée, ce dernier ignore qu'il appelle en réalité Sierra (Shannon Purser), intelligente mais impopulaire, notamment de par son surpoids. Rapidement, Sierra et Jamey développent une relation inattendue, avec un bémol : Sierra continue de se faire passer pour Veronica depuis l'autre côté de l'écran de son téléphone... et quand vient le moment de se parler en face à face, Sierra n'a pas d'autre choix que de demander l'aide de Veronica, en échange de cours particuliers.

Une teen comedy romantique Netflix lorgnant très fortement sur le cinéma des années 80 façon John Hughes (avec Alan Ruck et Lea Thompson en prime, dans le rôle des parents de Sierra, et des arrêts sur image avec texte explicatif sur le devenir des personnages, en fin de film), et qui joue la carte de la nostalgie façon Stranger Things, en utilisant une bande originale synthétique et Shannon Purser, la Barb de la série.

Cependant, si la chaîne espérait sans doute que l'équation Purser + Eighties + Noah Centino (déjà dans une autre comédie romantique adolescente à succès de la plate-forme) + romance susciterait un capital sympathie immédiat, c'est l'inverse qui s'est produit, puisque le web et sa machine à outrage se sont emballés, en s'acharnant sur les multiples problèmes du script.

Des problèmes qui, il faut bien l'avouer, sont effectivement gênants, puisque cette relecture peu inspirée et clichée de Cyrano de Bergerac, à la mode sms, semble persuadée que le spectateur va se ranger instinctivement du côté de Purser, sur la simple base de l'actrice ; par conséquent, l'écriture ne fait donc absolument rien pour rendre le personnage sympathique : Sierra est menteuse, manipulatrice, jalouse, elle n'hésite pas à mener l'objet de son désir en bateau, à le suivre, à lui voler un baiser et, lorsqu'elle s'estime trahie, elle se retourne contre sa nouvelle amie en piratant ses réseaux sociaux, et en l'humiliant publiquement. Ah, et son premier réflexe, lorsque tout se complique pour elle, c'est de blâmer ses parents pour son physique et pour ses complexes.

Autant de traits de caractère et de réactions que le scénario tente de faire passer pour anecdotiques et amusants, dans quelque chose de romantique et de léger... mais comme l'écriture n'a pas la subtilité nécessaire pour cela (tout est écrit sans grande finesse), et que la réalisation peine à donner de la fantaisie et du rythme au récit, on se retrouve à regarder tout ça de manière dubitative, et par soupirer lorsque, à la fin du film, Sierra se fait pardonner en trois minutes chrono, en chanson, et obtient tout ce dont elle rêvait jusque là.

Généralement, je n'ai pas tendance à hurler avec la meute, surtout de nos jours, mais là, je comprends les problèmes posés par ce métrage, qui n'a pas une once du charme ou de la maîtrise nécessaires pour faire fonctionner son postulat et son traitement.

2/6 (au moins, c'est bien interprété)

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Les bilans de Sygbab : Supernatural, saison 2 (2006)

Publié le 22 Mars 2020 par Sygbab dans Action, Aventure, Critiques éclair, Comédie, Drame, Fantastique, Horreur, Les bilans de Sygbab, Review, Télévision, Thriller, USA, Supernatural, CW

Après près de deux ans et demi d'absence sur ce blog, Sygbab revient en force à l'occasion de la conclusion de la série Supernatural : une épopée de 15 saisons qu'il va passer en revue à raison d'un bilan par semaine...

Supernatural, saison 2 (2006) :

Sam (Jared Padalecki) et Dean Winchester (Jensen Ackles) traquent Azazel (Fredric Lehne), le démon aux yeux jaunes responsable de la mort de leurs parents, et découvrent que l'entité a pour plan d'exploiter les pouvoirs psychiques de nombreux enfants orphelins, dont la mère est souvent morte dans des incendies mystérieux... 

Est-ce vraiment la même série ?

Question tout à fait légitime, dans la mesure où l'écriture fait un bond qualitatif important. En premier lieu, le tissu familial devient véritablement une des grandes forces de la série, si ce n'est même son moteur essentiel. Les interactions entre les Winchester père et fils offrent autant de bons moments de télévision, que ce soit quand ils s'accordent ou quand leurs conflits éclatent au grand jour, et l'implication émotionnelle des téléspectateurs s'en trouve renforcée. C'est pour cette raison que le sacrifice de John, offrant sa vie au Yellow Eyed Demon en échange de celle de Dean, est un véritable choc. Cela vaut surtout pour les deux protagonistes principaux, puisque cet évènement bouleverse tous leurs repères.

Ils se retrouvent donc livrés à eux-mêmes tout en devant gérer leur deuil, sujet qui n'est pas évacué, bien au contraire. C'est en effet ce qui détermine en grande partie leur état d'esprit, et leur permet de porter le flambeau en reprenant le combat là où leur père l'avait laissé. Pour autant, l'union sacrée n'est pas toujours de mise, car ils restent avant tout des humains et ont autant de doutes que de convictions.

Dean, pourtant las de la vie qu'il mène et parfois borderline, considère que sa mission est de protéger son frère coûte que coûte, sans pour autant oublier qu'il a des pouvoirs et qu'en cas de force majeure, il devra l'éliminer. Ces mêmes capacités pour lesquelles Sam se remet constamment en question, car elles proviennent du démon qui a tué leur mère, et il pourrait très bien devenir un de ses soldats dans une guerre qui se profile. Dans un cas comme dans l'autre, le fardeau est lourd à porter.

La psychologie des personnages est donc plus fouillée, et les thématiques abordées étayent l'idée qu'un tournant plus adulte a été amorcé. La tendance se confirme avec des épisodes plus ambigus, qui s'écartent des schémas stéréotypés de la première saison. Par exemple, Sam empêche Dean de tuer des vampires inoffensifs (car ils ont décidé de boire du sang de bétail et non d'humains afin de survivre), mais doit exécuter une jeune femme avec qui il a vécu une passion brève et intense (car celle-ci est devenue un loup-garou).

Cela correspond à un univers qui devient plus sombre à mesure qu'il est développé, mais aussi plus riche et varié. En introduisant d'autres chasseurs - dont le dangereux mais intéressant Gordon, qui ferait un excellent antagoniste s'il pouvait se dépêtrer des mains de la justice -, en se créant un bestiaire bien fourni et en parlant de la foi dans un épisode très Scullyesque dans l'esprit, les scénaristes ajoutent des cordes à leur arc et s'offrent ainsi plus de possibilités.

Ainsi, après une première saison composée pour la grande majorité d'épisodes indépendants, les références commencent à se faire plus présentes, et contribuent à la cohérence de l'univers qui se déploie sous nos yeux. Et si, pour le prouver, il n'était pas suffisant de développer une mythologie qui se révèle solide (alors qu'elle mélange des éléments déjà vus par ailleurs, comme une guerre contre les forces du Mal ou des individus qui se découvrent des pouvoirs surnaturels), des personnages secondaires viennent s'installer durablement (à l'exception de Jo, qui ne fait que quatre apparitions et c'est bien dommage). Certes, ils ne bénéficient pas toujours d'un développement approfondi dans les détails, mais ils sont suffisamment bien caractérisés pour être attachants et agréables à voir évoluer.

Cela fait d'autant plus plaisir que les sous-intrigues entamées ne sont pas laissées de côté. L'étau se resserre autour de nos deux héros : ils sont désormais poursuivis par le FBI, ce qui n'est pas étonnant au vu de tous les évènements qui pourraient être à charge contre eux. Entre les morts qu'ils laissent derrière eux et les profanations de tombes, il y a de quoi... L'intérêt que leur porte la fameuse agence gouvernementale est d'ailleurs assez ironique, puisque c'est le badge que les Winchester utilisent le plus lors de leurs enquêtes. C'est peut-être de ce côté-là qu'un petit reproche pourrait être effectué : les usurpations d'identité pourraient être plus variées.

Malgré cela, l'humour pointe son nez de manière bien plus fréquente qu'auparavant, au point de se lancer dans un épisode parodique. Le 2x18, Hollywood Babylon, est un régal d'auto-dérision, mais il n'aurait pu en être autrement de la part de son auteur Ben Edlund, connu auparavant pour sa série The Tick (un humour non-sensique et désopilant, 9 épisodes durant) et pour l'épisode Smile Time dans Angel, où le héros éponyme se retrouvait transformé en marionnette. N'oubliant pas ses classiques, il se permet même une référence à Gilmore Girls, série dans lequelle Jared Padaleci jouait le rôle de... Dean (mais pas Winchester).

En résumé, cette deuxième saison gomme les défauts récurrents de la première, et même si elle contient elle aussi des épisodes un peu moins intéressants, elle est beaucoup plus créative. Son final ébouriffant, avec son côté Highlander qui met en lumière les motivations du Yellow Eyed Man, fait basculer la série dans ce qui s'annonce une nouvelle ère. Jusqu'à présent, la guerre qui s'annonçait n'était qu'un vague concept, mais avec l'ouverture des Portes de l'Enfer et l'évasion d'un nombre incalculable de démons, cela devient un fait.

Pour répondre à ma question d'ouverture : c'est le même titre, avec les mêmes acteurs, mais ce n'est plus la même série.

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Les bilans de Lurdo : Wu Assassins, saison 1 (2019)

Publié le 22 Septembre 2019 par Lurdo dans Action, Critiques éclair, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Netflix, Review, Télévision, USA

Une série Netflix en 10 épisodes de 40-45 minutes environ, et qui ressemble honnêtement à ce genre de séries canadiennes à la Lost Girl, pas forcément très maîtrisées, ou avec un budget conséquent, et qui finissent invariablement sur SyFy ou sur la CW.

Wu Assassins, saison 1 (2019) :

Kai Jin (Iko Uwais), cuisinier dans un food truck de San Francisco, découvre un beau jour qu'il est le Wu Assassin, destiné à canaliser l'énergie et les techniques d'un millier de moines (Marc Dacascos) afin d'affronter les représentants des forces du Mal élémentaires dans un combat sans merci, pour assurer sa survie et celle de ses proches. Plus facile à dire qu'à faire, surtout lorsque, comme Kai, on est issu d'une famille importante des Triades, que la police (Katheryn Winnick) tente d'infiltrer celles-ci, et que le père adoptif de Kai, Uncle Six (Byron Mann), dirige le crime organisé de la ville et possède des pouvoirs surnaturels...

Un programme mettant en scène une distribution à dominante asiatique et une mythologie à l'identique, pour un résultat qui lorgne donc, comme je le disais plus haut, sur ces séries canadiennes que l'on retrouve souvent sur la chaîne SyFy ou CW.

Cela dit, Wu Assassins ressemble aussi beaucoup à ce qui pourrait se produire lorsqu'un distributeur comme Netflix est confronté à un problème de politiquement correct autour de l'un de ses programmes (en l'occurrence, Iron Fist, accusé dès sa mise en chantier de ne pas mettre en valeur un héros asiatique, blablabla), et décide de mettre précipitamment en production, pour pas cher, un succédané de cette série, avec protagonistes asiatiques, et tout et tout. Ici, on a ainsi vraiment l'impression de regarder parfois un sous-Iron Fist, entre le héros aux pouvoirs mystiques, ses deux amis d'enfance (un frère aux problèmes d'addiction et une sœur businesswoman, qui, par ailleurs, participe à des combats en cage sur son temps libre, et finit par hériter de pouvoirs - soit un beau mélange entre les deux personnages féminins principaux d'Iron Fist), sa figure paternelle corrompue et dotée de pouvoirs, etc, etc, etc

Mais cela importe finalement peu, puisque dans un cas comme dans l'autre, le résultat est... très médiocre (en étant gentil). Je suppose que c'est ce qui arrive lorsque des producteurs et scénaristes caucasiens s'attaquent à la mythologie asiatique : c'est approximatif au possible.

Et cette approximation se retrouve à tous les niveaux de la production. L'interprétation est approximative (très inégale en fonction des acteurs, et de la lourdeur de leurs répliques), l'écriture est affreusement approximative (le script multiplie les flashbacks, est complètement déstructuré, oublie en cours de route les règles de son univers, semble changer de direction à mi-saison, les dialogues sont lourds), l'illustration musicale est approximative (pour ne pas dire calamiteuse, avec du hip-hop/gangsta rap et de la pop asiatique aux moments les plus inopportuns, et tant pis si ça démolit le moindre embryon de tension, de dramaturgie ou de suspense), les effets spéciaux sont approximatifs (façon série canadienne de 2000-2010), etc, etc, etc

Il n'y a guère que les combats qui tiennent la route, et encore, cela ne suffit pas : en confiant le rôle principal de la série à Iko Uwais, la série met la barre très haut, et si l'acteur n'est pas le meilleur comédien du monde (et oublie un peu de jouer dans la seconde moitié de la saison), il assure clairement les scènes de combat. Seulement voilà : non seulement tout le postulat de départ (Kai reçoit le savoir et les techniques de mille moines, qui le remplacent dans le monde réel aux yeux d'autrui lorsqu'il se bat) est abandonné à mi-parcours (Dacascos doit être absent des 3/4 des épisodes), mais en plus, la série part du principe que tous ses personnages (Kai, son amie d'enfance, la fliquette interprétée par Katheryn Winnick, le voleur de voitures interprété par Lewis Tan) sont de super combattants (le bon vieux cliché de "tous les asiatiques savent faire du kung-fu", poussé dans ses retranchements), y compris Kai avant même de recevoir ses pouvoirs.

Ce qui, forcément, enlève beaucoup du caractère spécial et unique du Wu Assassin. Mais de toute façon, les règles de l'univers sont tellement mal définies, et mises de côté à mi-saison (Ying Ying, le guide spirituel inutile de Kai, disparaît elle aussi d'un paquet d'épisodes), la caractérisation est tellement à l'ouest (Kai passe toute la saison à refuser de tuer, avant de massacrer des méchants à tour de bras dans les deux derniers épisodes, sans broncher), et le focus de l'écriture délaisse tellement les protagonistes (Kai devient monolithique, une romance sortie de nulle part voit le jour entre Winnick et Tan, bon nombre de personnages secondaires disparaissent, etc), qu'on se contrefout gentiment du sort de Kai et de ses amis.

Les scénaristes semblent de toute façon bien plus intéressés par les guest stars - Summer Glau, Kevin Durand, Tommy Flanagan - qui interprètent leurs antagonistes aux pouvoirs élémentaires, des antagonistes au développement là aussi bancal au possible (seul Flanagan a droit à une vraie caractérisation étendue puisqu'il est le big bad saisonnier, un Écossais immortel dont les flashbacks m'ont immédiatement renvoyé à un Highlander du pauvre).

Bref, arrêtons le massacre : c'est faible sur tous les plans, c'est un peu racoleur (le baiser entre Glau et Winnick, totalement gratuit), c'est totalement décousu (encore une fois, l'impression d'un changement de direction à mi-saison est très présente), c'est mal rythmé, c'est fréquemment peu cohérent, et ça se conclue en cliffhanger, après un final bavard et creux.

Honnêtement, je doute que le show obtienne une saison 2, mais même si c'est le cas, ça sera probablement sans moi.

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Blog Update ! - Août 2020

Publié le 31 Août 2020 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Télévision, Update

Un mois d'août hétéroclite et caniculaire sur le blog des Téléphages Anonymes, qui résistent aux températures, coûte que coûte (et quoi qu'il en coûte) !

#1267 : SEMAINE AVENTURE - Hercule et les Amazones (1994)

#1268 : SEMAINE AVENTURE - Hercule et le Royaume Oublié (1994)

#1269 : SEMAINE AVENTURE - Hercule et le Cercle de Feu (1994)

#1270 : SEMAINE AVENTURE - Hercule et le Monde des Ténèbres (1994)

#1271 : SEMAINE AVENTURE - Hercule et le Labyrinthe du Minotaure (1994)

#1272 : SEMAINE AVENTURE - Kull le Conquérant (1997) - 1.5/6

#1273 : Dino De Laurentiis - The Last Movie Mogul (2001) - 4/6

#1274 : Mister Dynamite (1986) - 2.5/6

#1275 : Expendables 3 (2014) - 2.5/6

#1276 : Justice League Dark - Apokolips War (2020) - 3/6

#1277 : Le Mans 66 (2019) - 4.25/6

#1278 : Le Flingueur (2011) - 3.75/6

#1279 : Artemis Fowl (2020) - 2/6

#1280 : Wunderkammer - World of Wonder (2019) - 3/6

#1281 : An American Pickle (2020) - 2.5/6

#1282 : Opération Condor (1991) - 5/6

#1283 : Mechanic - Résurrection (2016) - 2.25/6

#1284 : Chinese Zodiac (2012) - 2.25/6

#1285 : Misbehaviour (2020) - 3/6

#1286 : Fahrenheit 11/9 (2018) - 2.5/6

#1287 : Far Cry (2008) - 1.5/6

#1288 : La formidable aventure de Bill et Ted (1989) - 3.5/6

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# Bilan :

Pas vraiment d'actualité en ce mois d'août toujours placé sous le signe de la COVID (hormis le décevant Artemis Fowl), mais l'occasion de liquider un peu les stocks de films plus anciens qui s'accumulent.

Et qui dit "vider les fonds de tiroir" dit aussi beaucoup de métrages quelconques ou médiocres, qu'il faut bien regarder un jour ou un autre. Un mois faiblard, donc, avec plusieurs films de Jackie Chan et autres films d'action, des documentaires, et une semaine AVENTURE qui m'a permis de redécouvrir les premiers métrages de la série Hercule.

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# Film(s) du mois :

Opération Condor domine largement la compétition, avec son mélange de comédie, d'aventure et d'arts martiaux que Jackie Chan a, depuis, tenté de reproduire à maintes reprises, sans succès. Un incontournable de sa carrière, cela dit.

Le Mans 66 m'a, lui, agréablement surpris, malgré sa réécriture parfois fantaisiste de l'Histoire.

 

# Flop(s) du mois :

Far Cry, forcément (on ne refait pas Uwe Boll) ; Kull le Conquérant, forcément (Sorbo aurait mieux fait de s'abstenir) ; et malheureusement, Artemis Fowl, sacrifié par Disney sur sa plate-forme de VOD, non sans raisons, puisque l'adaptation signée Kenneth Branagh est totalement anémique, générique et dépourvue d'intérêt. Si le film est resté si longtemps en development hell, ce n'était pas innocent...

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# Petit écran :

Énormément de séries passées en revue, ce mois-ci, à commencer par l'intégrale Conan, en trois parties, et par les téléfilms de la série Hercules : The Legendary Journeys (voir les liens plus haut) : de la fantasy inégale, tout ça, mais dont l'innocence et la sincérité peut rendre nostalgique d'une époque où toutes les séries de genre n'étaient pas censées être des blockbusters sérieux conçus pour être le nouveau Game of Thrones, mais osaient la bonne humeur, la légèreté et les scénarios simples et directs.

En parallèle, bonne surprise que l'intégrale de la série Future Man (saison 1, 2 et 3), une comédie de science-fiction gentiment graveleuse mais qui ose de nombreuses choses et des idées improbables ; excellente surprise que la première partie de la série animée Primal, sauvage, brutale et touchante à la fois ; amusante surprise que Year of the Rabbit, parodie de série policière historique britannique ; et mauvaise surprise que les premiers épisodes de Star Trek Lower Decks, nouvelle déclinaison de la franchise, qui semble penser que l'hystérie et le fanservice constant suffisent pour rendre une série drôle et pertinente.

Et puis il y a bien entendu les bilans de Sygbab, qui a entamé ce mois-ci une intégrale de la série Highlander, entreprise des plus courageuses et téméraires.

Tous ces bilans sont, bien sûr, directement accessibles depuis l'index Séries alphabétique qui leur est consacré.

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# À venir :

En septembre, avec les premières notes de l'automne, les Téléphages Anonymes voyageront dans le temps avec Bill et Ted, iront à Marwen, enfileront la cape du Chevalier Noir, rejoindront les Boys, se prendront pour des stars de film d'action avec Kevin Hart, et bien plus encore !

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Les bilans de Sygbab - Brimstone : le Damné, saison 1 (1998-1999)

Publié le 28 Octobre 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Fantastique, Horreur, Drame, Policier, Thriller, Fox

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !

Brimstone : Le Damné, saison 1 :

Un générique est toujours important pour donner le ton. Celui de Brimstone s'en sort très bien à ce niveau, puisqu'il résume parfaitement l'intrigue générale. Jugez plutôt :

Si vous êtes amateurs de séries fantastiques, celle-ci est faite pour vous. C’est intelligent, bien écrit, et les deux personnages principaux - servis par des acteurs exceptionnels - sont excellents.

Pourtant, ce n’était pas gagné : le concept de l'adversaire de la semaine, avec un héros qui ne peut pas mourir puisqu’il y est déjà passé, paraît fortement limité de prime abord notamment car le côté "il ne doit en rester qu'un" rappelle Highlander. Rajoutons à cela l'aspect policier dont les enquêtes baignent dans le surnaturel histoire de donner l'impression de regarder un X-Files bis, et il n'y a pas de quoi être convaincu.

Mais très vite, la série trouve son propre ton, et devient unique en son genre. Pour faciliter l’immersion dans cet univers particulier, les premiers épisodes se concentrent sur la quête d'Ezekiel, qui veut absolument retrouver sa femme. Les thèmes traités sont donc en étroite relation avec le viol de cette dernière, d’autant plus qu’il croise une nouvelle fois la route de Gilbert Jax.

Puis, petit à petit, les motivations des âmes damnées sont au coeur des débats, en mettant en avant la mince frontière qui existe entre le Bien et le Mal : certains apparaissent comme des victimes, d'autres ont sincèrement envie de se repentir.

Mieux encore, les scénaristes s'amusent avec les pouvoirs des évadés de l'Enfer, ainsi que sur la manière dont Ezekiel se débarasse d'eux. Dans le même temps, les enquêtes qu'il mène en free-lance ne sont pas basées sur un schéma rigide puisqu'il doit démasquer ses cibles en partant du peu d'informations que le Diable lui fournit quand il lui assigne ses missions.

Plus la série avance, plus les épisodes sont inventifs, et deviennent même jouissifs après l'épisode 8, qui marque un tournant dans l'intrigue. Quant aux deux derniers, ce sont véritablement des bijoux.

Tout cela serait nettement moins passionnant si les personnages n’étaient pas à la hauteur. Le duo formé par le Diable et Ezekiel contribue en grande partie à cette réussite car ils ont une réelle alchimie, et leurs dialogues sont toujours crôles, incisifs et d'une justesse remarquable. Ezekiel a de l'humour, une belle gueule et un charisme monstrueux, mais le Diable n'est pas en reste.

Il est présenté sous la forme d’un grand enfant enjoué qui s’amuse à faire de petites farces, et comme un fin gourmet qui se délecte des pires atrocités commises par les hommes, mais il s'avère surtout d'une grande lucidité.

Bien que rabat-joie dans sa propension à trop souvent rappeler à Ezekiel où se trouvent ses priorités - ce dernier n'hésite d'ailleurs pas à lui dire qu'il est lourd -, il apporte toujours des commentaires judicieux sur une situation donnée, et se trouve même être la voix de la raison en plus d'une occasion. Une ironie qui ne s'arrête pas là puisqu'à force de sauver des vies, son protégé passe pour une sorte d'ange-gardien...

Au vu du sujet, la religion fait partie intégrante des fondements de la série, et ce de manière assez logique. La réflexion constante autour du Bien et du Mal amène de nombreuses questions : si faire le Bien est récompensé et faire le Mal est puni, est-il possible de se racheter ? Est-ce une circonstance atténuante d'être un bourreau après avoir été une victime ? Peut-on pardonner les pires individus ?

Les réponses ne sont jamais évidentes, et c'est là qu'intervient le père Horn, un prêtre noir aveugle qui va très vite être au courant de la nature d'Ezekiel et devenir son confident afin de lui donner des conseils avisés.

Deux autres personnages viennent représenter les autres aspects de la série. Tout d’abord, Ezekiel croise souvent la route du sergent Ash, qui lui fournit bon nombre d’informations utiles à ses enquêtes et dont le charme ne le laisse pas indifférent. Il côtoie également Max, une jeune femme qui vit dans le même immeuble que lui et qui va se révéler être une très bonne amie malgré son coté fantasque.

La galerie de personnages est donc suffisamment diversifiée pour créer des interactions différentes, intéressantes dans la mesure où elles permettent de dévoiler plusieurs facettes du personnage principal.

N'ayant pas foulé le sol de la Terre depuis 15 ans, ses réactions étonnées devant Internet, le fax, le cybersexe, les jeux vidéos ou encore la nécessité d'avoir un mandat pour fouiller une maison sont autant de rappels de la part des scénaristes sur l'évolution constante et toujours plus accrue de notre monde. Un soin du détail appréciable en guise de cerise sur le gâteau, qui rend l'ensemble encore plus crédible, et donc forcément sympathique.

Mais avant tout, cette histoire est celle d’un homme juste mais pas parfait, et dont la vie - et la mort - a été chamboulée par l’atroce viol qu’a subi sa femme, ce qui l’a mené à commettre à son tour un crime qui le tourmente même dans son après-vie car il regrette cet acte guidé par une colère noire non contenue. Un homme encore éperdument amoureux de sa femme, avec qui il espère vivre encore des moments fabuleux s’il réussit dans sa mission...

Brimstone, c'est bien.

Time to get the devil is due.

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Les bilans de Sygbab - Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 1 (2013)

Publié le 10 Janvier 2021 par Sygbab dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Les bilans de Sygbab, Marvel, MCU, Review, Science-Fiction, Télévision, USA

Après son intégrale Highlander, et quelques digressions rétro, Sygbab continue, avec une nouvelle intégrale d'une série terminée courant 2020...

Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 1 (Marvel's Agents of SHIELD, season 1 - 2013) :

Laissé pour mort suite à l'assaut des Chitauris sur New York, Phil Coulson (Clark Gregg) revient mystérieusement à la vie et prend la tête d'une équipe du SHIELD composée de Melinda MAy (Ming-Na Wen), de Grant Ward (Brett Dalton), de Leo Fitz (Iain De Caestecker), de Jemma Simmons (Elizabeth Henstridge) et de la hackeuse Skye (Chloe Bennet). Face à eux, le CENTIPEDE, une mystérieuse organisation terroriste internationale tentant de créer un super soldat...

Créer une série dérivée d'un univers cinématographique ayant pris de l'ampleur au fil des années était une idée risquée, à plus forte raison quand son champ d'action est restreint, puisque des personnages clés ne peuvent qu'être mentionnés sans apparaître et que l'intrigue doit être modelée en fonction des conséquences d'évènements majeurs se produisant dans les films.

Le principal objectif aurait dû être de trouver un angle d'approche pour l'insérer dans ce vaste univers, mais l'équipe scénaristique d'AOS se plante en prenant la pire option possible : proposer une série d'espionnage en racontant le quotidien d'une équipe dont on peine à croire que les membres font partie d'une agence secrète (d'autant que son responsable a tendance à faire confiance trop facilement), en mettant régulièrement de côté l'aspect extravagant du monde dans lequel ils vivent.

De fait, la première partie de saison est constituée d'une succession d'épisodes souvent inintéressants, à peines sauvés par des personnages cantonnés à des archétypes sans charisme et sans alchimie entre eux. Il faut avouer que les dialogues régulièrement basés sur des références méta à l'univers de Whedon plutôt qu'à celui de Marvel n'aident pas à les faire exister, et que la mise en avant récurrente de Skye finit par fatiguer.

Ses compétences de hackeuse surdouée capable de faire tout et n'importe quoi à partir d'un portable sont ainsi assez risibles, et ne sont qu'un élément parmi tant d'autres de l'inefficacité flagrante de cette cellule, incapable de terminer une mission correctement alors que les qualités de Ward et May sont sans cesse vantées et même rabâchées.

Les exemples sont nombreux, le plus parlant se situant dans le 1.13 T.R.A.C.K.S. : la facilité avec laquelle leur mission capote car ils sont tous démasqués est désespérante (alors que l'intrigue découpée selon plusieurs points de vue apportait pour une fois du changement au niveau de la narration). Heureusement, les vilains méchants qui s'opposent à eux sont encore moins doués : une bénédiction pour nos agents, une malédiction pour la crédibilité de l'ensemble.

L'autre erreur des scénaristes consiste à multiplier les histoires et les mystères : la raison du retour à la vie de Coulson lié au projet T.A.H.I.T.I., les origines de Skye, l'identité du Clairvoyant à la tête de l'organisation Centipede et ses expérimentations bizarres, les plans de Cybertek, l'éventuelle corruption au sein du S.H.I.E.L.D...

Autant d'éléments épars qui sont introduits sans trop s'y appesantir, et qui engendrent des fausses pistes ayant pour seul but de détourner l'attention du téléspectateur - soit une tactique à n'utiliser que lorsqu'on maîtrise son sujet et qu'on sait faire preuve de subtilité, ce qui n'est pas le cas ici, puisque certaines scènes n'ont aucun sens une fois remises en perspective, à l'aune des révélations qui sont effectuées par la suite.

Cette stratégie a en effet pour conséquence de s'adonner à un exercice de style compliqué qui consiste à faire converger toutes ces intrigues. C'est justement l'objet du 1.17 Turn, Turn, Turn qui fait tomber le masque de John Garrett, non sans avoir essayé de faire porter le chapeau à Victoria Hand, recoupant à la fois les trames du Clairvoyant et de la corruption de l'agence gangrénée par Hydra.

On y apprend entre autres que May effectuait des rapports à Fury sur l'état de santé de Coulson, et qu'elle est à l'origine de la composition de l'équipe (cela ressemble d'ailleurs à une justification pour le moins capillotractée du choix des acteurs). Pour une fois, les rebondissements sont légion et il y a de l'action, mais il ne faut pas trop s'attarder sur les détails : ainsi, personne n'aurait remarqué la ligne directe présente dans le cockpit de l'avion, et personne n'a songé un seul instant que les évènements connus par le Clairvoyant étaient tous inscrits dans les dossiers de l'agence. La pilule est quand même difficile à avaler...

Dans la foulée, leurs efforts se concentrent sur le démantèlement de l'opération menée par Garrett, tout en devant gérer la trahison de Ward. Pour que cela fonctionne, encore eût-il fallu qu'il y ait une implication émotionnelle, et c'est là que ça coince : Brett Dalton n'a pas beaucoup d'expressions dans son répertoire, sa relation avec May est pour le moins anecdotique (cette dernière est de plus présentée comme étant en contrôle de ses émotions ; par conséquent, le fait qu'elle lui en veuille ne colle pas), celle qu'il entretient avec Skye est à la fois trop évidente et trop récente pour avoir un réel impact, et l'on peine à voir un réel lien avec Fitz et Simmons (le simple fait de travailler ensemble n'engendre pas nécessairement des liens amicaux).

En revanche, c'est une belle claque pour Coulson, après ce qu'il a appris le concernant : entre la drogue d'origine extra-terrestre qui lui a été administrée et la surprise de découvrir qu'il était à la tête du projet qui l'a ramené à la vie, il prend très cher. Si cela peut évidemment causer un traumatisme, cela n'explique pas non plus son comportement erratique depuis le début car il n'en avait aucun souvenir. D'ailleurs, si de sérieuses séquelles s'étaient manifestées, May en aurait informé Fury beaucoup plus tôt.

La confrontation avec Garrett fait donc office de climax, avec un renfort de choix en la personne de Nick Fury qui décide de venir mettre son grain de sel dans l'histoire. Cette apparition devrait faire plaisir, mais elle a un effet pervers sur l'écriture de ce final puisqu'il vient surtout prendre la pose et balancer des vannes avec Coulson, dans un style assez proche de ce que Marvel a mis en place dans ses films. La rupture de ton est flagrante et désamorce les enjeux, même si ceux-ci sont limités.

Ce n'est pas loin d'un aveu d'échec, puisque la série n'a pour le moment aucune identité et dépend de personnages connus pour être appréciable, comme c'était déjà le cas avec le caméo de Lady Sif dans le 1.15 Yes Men (voilà un exemple de ce que la série pourrait proposer, plutôt qu'un ersatz d'Alias). Mieux encore : les protagonistes principaux font pâle figure face à Reina, qui s'avère bien plus intéressante à suivre malgré un temps de présence limité à l'écran. Même Mike Peterson/Deathlok a des motivations plus concrètes et plus de charisme, malgré un costume complètement raté...

Au mieux médiocre pendant très longtemps, cette longue introduction nécessite beaucoup de courage pour s'accrocher, sans autre récompense que le minimum syndical en termes de résolution des intrigues. Celles qui ne l'ont pas été, à savoir la nature de Coulson et de Skye, font l'objet de cliffhangers qui ne prêtent pas à un enthousiasme démesuré, d'autant plus que la nouvelle orientation paraît vraiment bancale : donner le champ libre à Coulson pour recréer l'agence en partant de zéro avec cette équipe-là fait craindre le pire.

Dans ces conditions, un sérieux travail sur les personnages est nécessaire pour donner du corps à l'ensemble, et le manque de rigueur de l'équipe créative n'inspire que de la méfiance.

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