There can only be one... Et comme Sygbab continue vaillamment cette nouvelle intégrale hebdomadaire, ce sera sûrement lui !
Highlander, saison 5 (Highlander : The Series, season 5 - 1996-1997) :
Immortel âgé de plus de quatre cent ans, Duncan MacLeod (Adrian Paul) peine à concilier son destin avec sa vie quotidienne, surtout lorsque Methos (Peter Wingfield) lui fait part d'une prophétie improbable...
Comme prévu, les éléments mis en place lors de la fin de la saison précédente ne sont pas exploités : à l'instar du dispositif mis en place par Kalas afin de révéler au monde l'existence des immortels, la guerre qui semblait avoir été déclarée par les Watchers n'est jamais évoquée.
Pire encore, l'organisation est totalement inexistante et son seul représentant est Joe, sans doute histoire de justifier le générique puisqu'il en est la voix off. Cette propension à ne jamais assumer ses intentions jusqu'au bout pour se satisfaire d'un statu-quo qui finit par devenir rébarbatif est presque rédhibitoire, tant la chute qualitative est importante après une saison 4 qui tentait pas mal de choses.
Cela se retrouve également dans le double épisode autour des Quatre Cavaliers. La référence est intéressante, et le background de Methos devient plus étoffé en confortant l'idée qu'il essaie avant tout de survivre sans s'embarrasser d'un code moral, ce qui avait d'ailleurs été annoncé dès sa première apparition.
Sa longévité ne l'a pas rendu sage, juste plus lucide sur les choix à faire quand il se retrouve face à un dilemme. Malheureusement, c'est tout ce qui en ressort de positif. Si on met de côté Cassandra pour laquelle il est difficile d'avoir de l'empathie (sa présentation comme une sorcière dotée de pouvoirs magiques n'aide pas), les tumultes que ce passé engendre entre Methos et Duncan ne sont que trop éphémères.
Il aurait été plus judicieux de les opposer sur une durée plus longue, afin de bien marquer la divergence de leurs points de vue respectifs, mais ce n'est pas le choix des scénaristes, qui ont également décidé de ne pas réutiliser le Dark Quickening alors la situation était adéquate lorsque Duncan terrasse Kronos. Cela aurait demandé une écriture plus rigoureuse, et cette vertu a visiblement disparu. Il faut toutefois noter que la conclusion de ce dyptique a lieu dans le 5.12 Revelations 6:8, qui marque le cap du centième épisode de la série.
Au lieu d'enrichir l'univers comme ce fut le cas lors de la précédente saison, les scénaristes préfèrent adopter un ton plus léger en multipliant les épisodes décalés. Cette voie n'avait jamais été explorée auparavant, et ce virage à 180° a de quoi surprendre, surtout en imaginant ce qu'une guerre entre les Watchers et les immortels aurait pu donner. Cela fait d'autant plus mal qu'Adrian Paul n'est pas très à l'aise quand il s'agit de jouer la comédie, il est donc difficile d'adhérer à ce nouveau projet de divertissement.
L'exemple parfait se situe au milieu de la saison : le 5.13 The Ransom of Richard Redstone nous sert une histoire abracadabrantesque où Richie se fait kidnapper car il est pris pour un millionnaire. La bonne humeur est au rendez-vous, la structure diffère par rapport à d'habitude puisqu'il n'y a ni flashbacks ni de confrontation avec un autre immortel, mais ce n'est pas ce qu'on pouvait attendre de cette saison.
Le plus triste, finalement, c'est que cette volonté de forcer le trait sur l'humour sonne presque comme un aveu d'impuissance. Certes, Il était devenu impératif de se renouveler car le concept de l'Immortel de la semaine montre ses limites depuis longtemps, mais ce procédé n'est pas naturel.
D'autres idées sont plus intéressantes, puisque certains flashbacks reviennent sur des moments clés de la vie de Duncan, notamment son premier Quickening. À cette époque, il était assoiffé de vengeance envers les Anglais, et les atrocités qu'il a commises le hantent encore malgré les siècles passés. Ce genre de développement devrait avoir lieu plus souvent, mais ce n'est pas le cas, par conséquent l'essoufflement se fait réellement sentir, et il n'y a plus grand-chose de captivant.
La traversée de cette saison plus que mitigée est donc pénible, car elle ne décolle à aucun instant. Alors, dans une dernière tentative désespérée, le final balance allègrement l'idée d'une prophétie millénaire impliquant un démon que les immortels devraient combattre. Et, bien sûr, l'élu serait probablement Duncan. Le scepticisme de Dawson à ce sujet représente très bien le sentiment du téléspectateur : il sait très bien qu'on lui raconte des conneries, et que la couleuvre est bien trop grosse à avaler.
Qu'à cela ne tienne, une fois que la machine est en marche, impossible de revenir en arrière... D'autant que cette fois-ci, il serait ahurissant que ça n'ait aucun impact sur le déroulement de la suite, étant donné que Mac tue Richie dans un état second. Cette scène honteuse a au moins l'avantage de se débarrasser d'un personnage qui n'avait plus aucune utilité depuis bien longtemps, mais ça ressemble à de l'acharnement thérapeutique concernant Duncan, qui n'avait pas besoin de mélodrame supplémentaire pour souffrir...
La seule véritable satisfaction réside dans les combats - désormais maîtrisés au niveau de la gestuelle et de la chorégraphie - qui procurent quelques minutes de plaisir par épisode, ce qui devient de plus en plus rare. Même si les ambitions n'ont jamais été élevées, il serait dommage de gâcher un divertissement sympathique avec des choix hasardeux mais l'orientation prise n'augure rien de bon.
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