Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Ralph 2.0 (Ralph Breaks the Internet) :
Alors que Sugar Rush est sur le point d'être débranché, car en panne, Ralph (John C. Reilly) et Vanellope (Sarah Silverman) décident de prendre les choses en main, et de partir explorer le web, à la recherche de la pièce manquante pouvant sauver la borne d'arcade. Mais en chemin, le duo va découvrir l'économie du web, ses dangers, et ses tentations...
En dépit de sa popularité critique, je n'avais été que moyennement enthousiasmé par Les Mondes de Ralph, un long-métrage Disney ultra-référentiel et bourré de fan-service, qui connaissait à mes yeux un petit ventre mou à mi-parcours, et n'exploitait pas totalement son potentiel. C'était loin d'être honteux, et le doublage était excellent, mais je n'avais pas adhéré plus que ça, et le film ne m'a jamais fait d'impression particulièrement forte lorsque j'ai eu l'occasion de le voir et/ou re-voir.
Autant dire que je n'attendais pas particulièrement cette suite, une suite principalement vendue sur la base de son énorme crossover avec le monde Disney, ses princesses, etc, et qui, dans son sujet comme dans son ton, évoquait fortement le très mauvais Monde Secret des Emojis (avec ce personnage las de vivre dans son monde, et qui cherche à s'en extraire en passant d'app en app à la recherche d'un hacker).
Et dans les faits, c'est exactement ce avec quoi l'on se retrouve ici : une sorte de Monde Secret des Emojis à la sauce Disney, à peu près sympathique et divertissant dans sa première partie, mais qui devient particulièrement laborieux, pour ne pas dire agaçant, une fois que les protagonistes arrivent sur le web, et tentent de devenir viraux.
Qu'il y ait du placement produit à chaque instant, passe encore. Que le film ressemble par moments à un énorme spot publicitaire pour l'entité Disney et toutes ses succursales (Marvel, les Princesses, Star Wars, etc), à la limite.
Mais le tout devient tout de suite plus gênant lorsqu'une grosse partie de ce film de deux heures se déroule dans un pseudo GTA/Carmageddon terne, laid, générique, et sans intérêt intrinsèque à l'écran (y compris ses personnages, qui ne sont ni attachants ni mémorables). Et quand les enjeux du film deviennent "quelles sont toutes les bêtises que Ralph peut faire pour gagner de l'argent en ligne avec des vidéos ?", l'intérêt retombe notablement.
Le film se remet heureusement dans les rails sur la fin, après un passage assez inégal dans le dark web, lorsqu'il se recentre sur son message sur l'amitié, mais c'est un peu trop tard à mon goût : à mes yeux, Ralph 2.0 est une suite en deçà de l'original, et s'il ne fait aucun doute qu'elle plaira à certains spectateurs, elle me laisse clairement de marbre.
(et comme le film n'a pas vraiment fonctionné au box-office, la franchise Ralph risque de s'arrêter là)
Un petit 3/6 (pour la technique, toujours impeccable) + 0.25 (pour la scène de coopération des princesses, avec thèmes musicaux correspondants) = 3.25/6
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Après une saison 1inégale mais avec du potentiel, une saison 2 plus sympathique, mais se perdant dans des histoires de Main et de ninjas bordéliques une fois le Punisher parti rejoindre sa propre série, voici donc la saison 3 de Daredevil, la série porte-étendard de l'association Marvel/Netflix ; une saison 3 qui sonne comme une boucle bouclée, tant pour ses personnages que pour l'association entre Marvel et la plate-forme de VOD, puisque la série a été annulée juste après sa diffusion...
Daredevil, saison 3 :
Soigné dans l'orphelinat où il a été élevé, Matt Murdock (Charlie Cox) se remet difficilement des événements ayant réuni pour la première fois les Defenders. Affaibli, ses pouvoirs défaillants, Murdock choisit de se faire passer pour mort, alors même que Karen (Deborah Ann Woll) et Foggy (Elden Henson), eux, sont confrontés à un Wilson Fisk (Vincent D'Onofrio) de plus en plus machiavélique, qui manipule le système, et recrute un agent du FBI dérangé et tireur d'élite, Benjamin Pointdexter (Wilson Bethel), pour accomplir ses basses œuvres, en endossant le costume du Diable de Hell's Kitchen...
Après Defenders, Matt Murdock était laissé pour mort par tous ses proches, et se remettait secrètement de ses blessures sur un lit, dans l'orphelinat où il avait grandi, incapable de concilier les deux facettes de son existence. Les téléspectateurs familiers du personnage et de ses aventures savaient déjà à quoi s'en tenir : une adaptation libre de Born Again, un arc narratif réputé du comic-book, dont on retrouve ici les grandes lignes, combinées à quelques autres idées piochées çà et là.
Cette saison 3 s'articule ainsi autour de plusieurs grandes thématiques, notamment la composante religieuse du personnage principal, une composante de plus en plus importante - Matt Murdock est désespéré, au fond du trou, il est empreint de remords catholiques, il est tourmenté par son code moral, et par les conséquences de ce dernier, il est en pleine crise de Foi, et cela l'amène à renier ses principes, pour adopter un comportement quasi-auto-destructeur...
Ce n'est pas forcément inédit, mais c'est ici de plus en plus prononcé. On retrouve ainsi un peu certaines des idées de la saison précédente - le double négatif (autrefois, Elektra, ici, Pointdexter) représentant le combat de Murdock contre ses pulsions de violence et de meurtre, l'isolation de Murdock vis à vis de Karen et de Foggy - qui donnent parfois l'impression d'une certaine redondance.
À l'identique, on retrouve aussi, cette année, certains des mêmes problèmes que dans les saisons précédentes : malgré le nouveau showrunner (cette saison, c'est Erik Oleson, ancien d'Arrow) le rythme Netflix est toujours vraiment problématique (toujours trois ou quatre épisodes de trop), et les sous-intrigues de Karen et Foggy trainent largement en longueur, tombant souvent dans l'inintéressant et le remplissage (je pense notamment à la vie de couple de Foggy, à sa famille, ou encore à cette demi-heure totalement inutile consacrée à Karen et à son traumatisme fondateur).
Mais à côté de ça, j'ai été surpris de constater que la structure globale de la saison était nettement plus satisfaisante qu'en saison 2, avec un véritable début, un milieu et une fin, mettant en parallèle la renaissance/la reconstruction de Daredevil et celle de Fisk, un Fisk qui bénéficie d'ailleurs nettement plus de cette saison que les autres personnages.
Cette année, Fisk prend enfin toute son ampleur, et devient enfin un Kingpin digne de ce nom, toujours dévoué à sa femme et brutal, mais aussi nettement plus intelligent et manipulateur que jamais. Un vrai succès, avec un D'Onofrio totalement investi dans son personnage, et crédible de bout en bout.
Je suis nettement plus mitigé vis à vis des deux autres personnages principaux de la saison, Murdock et Pointdexter. Murdock, lui, passe le plus gros de cette année isolé, blessé, à se faire démolir par la plupart de ses ennemis, et contraint à retourner à son costume originel : d'un point de vue dramaturgique, cela fait sens, mais pour qui voudrait voir un Daredevil en pleine possession de ses moyens, il faudra repasser ; Pointdexter/Bullseye, de son côté, hérite ici d'une personnalité/origin story assez clichée (à la Dexter, justement ^^), une approche bien développée au fil des épisodes, mais qui n'a pas du tout fonctionné sur moi, entre ses obsessions de stalker, ses entretiens avec sa psychiatre malade, ou encore ce bourdonnement incessant symbolisant sa psychose.
(mention spéciale, justement, dans ce domaine, à l'agent du FBI indien, au sort tragique télégraphié depuis le début de la saison)
Heureusement, l'interprétation reste solide, et la série continue de proposer des scènes d'action convaincantes (ici, la grosse scène d'action dans la prison, avec Matt qui tente d'en sortir en pleine émeute, ou encore les deux gros duels entre Daredevil et Bullseye - ainsi que Kingpin, dans le second duel, un affrontement un peu plus brouillon et approximatif, mais à la conclusion réussie), parfois un peu handicapées par des bruitages répétitifs et simplistes (désolé, mais quand tous les coups portés ont peu ou prou les deux ou trois mêmes sons, ça a tendance à me sortir du métrage).
Néanmoins, comme je le disais en introduction, la boucle est bouclée, Daredevil a repris son poste, et en tant que fin de saison (et fin de série), le tout s'avère plutôt satisfaisant : c'est loin d'être parfait, c'est toujours bourré de défauts inhérents à l'univers Netflix/Marvel, et le retour à la normale est un peu précipité, mais dans l'ensemble, c'est loin d'être désastreux, et c'est probablement, dans l'ensemble, ma saison préférée de Daredevil.
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Spider-Man - New Generation (Spider-Man : Into the Spider-Verse - 2018) :
Mordu par une araignée radio-active, Miles Morales (Shameik Moore) se découvre des pouvoirs incroyables, alors même que Peter Parker (Chris Pine) trouve la mort, devant ses yeux, aux mains du Kingpin (Liev Schreiber) et de ses sbires. Mais lorsqu'un autre Peter Parker (Jake Johnson), croise le chemin de Morales, ils comprennent vite que le Kingpin tente d'abattre les barrières entre les réalités parallèles : avec l'aide de Spider-Gwen (Hailee Steinfeld), de Spider-Cochon (John Mulaney), de Spider-Noir (Nicolas Cage), et de Peni Parker (Kimiko Glenn), versions alternatives de Spider-Man, Miles et Peter vont alors tenter de mettre fin aux plans sinistres du criminel...
Une très bonne surprise que ce long-métrage d'animation Sony/Marvel supervisé par Lord & Miller (Tempêtes de Boulettes Géantes, 21/22 Jump Street, La Grande Aventure Lego et Solo - avant d'en être débarqués et remplacés par Ron Howard), qui rejoue la carte de l'origin story de Spider-man (mais cette fois-ci, on parle de Miles Morales et non de Peter Parker) et adapte plus ou moins librement l'arc narratif du Spider-Verse, pour se dégager de toute continuité avec le Spidey des Studios Marvel.
Ici, on a donc droit à un gigantesque crossover de multiples incarnations de Spider-man en provenance de dimensions parallèles, de Spider-cochon à Spider-Noir (interprété par Nicolas Cage ^^) qui se rencontrent et s'associent pour déjouer les plans du Kingpin.
Le tout réalisé et écrit de manière très fluide, ultra-dynamique et improbable, stylisée, bigarrée, référentielle, drôle... ce qui n'est pas sans rappeler un peu, dans sa forme et dans son adaptation du médium d'origine, le Speed Racer des Wachowski (et aussi un peu le Hulk de Ang Lee).
On retrouve en effet le même respect pour le matériau d'origine et la même folie créative et esthétique... mais aussi, il faut bien l'avouer, une certaine tendance à l'overdose sensorielle.
Peut-être est-ce dû au fait que je n'ai jamais été particulièrement attaché au personnage et à l'univers de Spider-man, mais je dois bien avouer que, contrairement à certaines critiques extatiques, j'ai aussi perçu certains défauts évidents dans ce métrage.
À commencer par les personnages - si Miles et son entourage direct sont bien développés, on ne peut pas en dire autant de tous les autres Spider-mans secondaires. Leurs origin-stories sont volontairement réduites à des gags, et ils ne sont guère plus développés que les méchants de service (les sbires de Kingpin, notamment, sont de belles coquilles vides), le Peter Parker en pleine crise existentielle monopolisant tout le temps de présence à l'écran.
À l'identique, on se retrouve avec un rythme un peu en dents de scie : les séquences d'action sont tellement dynamiques et effrénées que dès que le film en sort pour faire dans l'émotion ou dans la narration, on a l'impression qu'il retombe lourdement et un peu maladroitement dans quelque chose qui ne fonctionne qu'à moitié.
Rien de rédhibitoire, cependant, et heureusement que le film n'est pas à 200% dans l'action constante, car, revers de la médaille, lorsque les scènes d'action se prolongent et partent dans des délires psychédéliques techniquement impressionnants (la toute fin, notamment), il arrive aussi un moment où le spectateur se dit "okay, c'est beau, c'est dynamique, et tout et tout, mais parfois, il faut savoir freiner un peu, aussi".
Cela dit, malgré ces soucis mineurs d'écriture, de rythme et d'overdose d'action débridée, Into The Spider-verse est un bon film d'animation. Voire peut-être même un très bon film d'animation, surtout compte tenu du niveau habituel des productions Marvel animées. Mention spéciale au doublage, très compétent, même si la voix de Liev Schreiber manque peut-être un peu de poids pour correspondre totalement à ce design de Kingpin.
Un bon 4.25/6 + 0.25 pour la scène de post-générique, vraiment très drôle = 4.5/6
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Après une première saison pauvre en action et souffrant d'un protagoniste transparent et guère convaincant, puis une apparition guère plus reluisante dans Defenders, Iron Fist avait commencé, avec son épisode de Luke Cage saison 2, à évoluer dans une direction enfin intéressante et plus légère. Et avec le changement de showrunner pour sa saison 2, on pouvait s'attendre à quelque chose de plus réussi, de plus nerveux, et de moins insipide. D'autant que les critiques nettement plus enthousiastes portant sur cette saison 2 pouvaient permettre d'être un minimum optimiste...
Iron Fist, saison 2 (2018) :
Bien décidé à défendre la ville après la disparition de Matt Murdock, Danny Rand (Finn Jones) tente de faire régner la loi et l'ordre à New York aux côtés de Colleen (Jessica Henwick)... mais Davos (Sacha Dhawan) et Joy (Jessica Stroup) se sont alliés pour se venger de lui, et ils ont engagé les services de Mary (Alice Eve), une ex-militaire aux personnalités multiples, pour se débarrasser de l'Iron Fist.
Nouveau showrunner (M. Raven Metzner, au CV de scénariste assez... hum... discutable), format plus court, nouveau chorégraphe pour les combats et cascades : après le tollé critique ayant touché la saison 1, la saison 2 d'Iron Fist semblait décidée à changer de cap.
Malheureusement, s'il y a effectivement du mieux par rapport à la saison 1 de la série, Iron Fist saison 2 reste une saison assez faible. Déjà, parce qu'elle souffre du syndrome Luke Cage : pour mieux gérer leur héros, les scénaristes optent pour le priver de ses pouvoirs pendant une grosse partie de la saison.
C'est plus pratique : pas d'effets spéciaux ni de combats à gérer (on garde les affrontements pour la toute fin de la saison, et encore...), uniquement des tunnels de dialogues (maladroits) entre les personnages. Le problème, c'est que cela ne fait que souligner à quel point Danny est un personnage creux et inexistant. En le privant de ses pouvoirs, les scénaristes laissent la part belle aux autres protagonistes, notamment Colleen et Misty Knight, qui ressurgit ici et aide son amie à mener l'enquête pendant que Danny est convalescent.
L'occasion pour les scénaristes de tâter le terrain pour un potentiel show Daughters of the Dragon mettant en scène les deux femmes... et force est de constater que ce serait nettement plus intéressant que Danny Bland contre son double négatif, Davos l'inexpressif en manque d'amour maternel.
Au point que l'on se dit que l'affrontement Iron Fist vs son grand rival aurait vraiment dû être mis de côté pendant une bonne demi-saison, si ce n'est plus : c'est plat, générique, et aucun des deux hommes n'a le charisme et l'énergie suffisantes pour faire fonctionner cette rivalité.
Du côté des autres personnages secondaires, rien à signaler, si ce n'est la caractérisation de Joy, totalement fluctuante sous la plume de la nouvelle équipe et du nouveau showrunner (au point que l'on ait parfois du mal à la rattacher à la Joy de la saison 1... sans même parler de la Joy de la fin de saison 2, qui fait un 180° par rapport au début).
Mary, elle, est plutôt convaincante, même si son personnage demande tout de même que le spectateur ferme les yeux sur le fait qu'elle parvienne physiquement, du haut de son mètre 65, à tenir tête/à maîtriser des experts en arts martiaux comme Danny et Davos. Mais Alice Eve fait tout son possible pour rendre ses deux personnalités distinctes, et cela fonctionne assez bien.
Et là, après quelques paragraphes, je m'aperçois que je n'ai pas grand chose à dire de plus au sujet de cette saison. Oui, c'est plus court, et les combats sont mieux chorégraphiés (mais rares). Oui, la fin est intéressante (même si l'on sait désormais qu'Iron Fist n'aura pas de suite sur Netflix) et logique, compte tenu du parcours de Colleen durant ces épisodes (mais cette fin est aussi relativement bâclée, et franchement assez mal écrite, notamment au niveau des dialogues).
Mais dans l'absolu, avec son écriture gentiment pataude (toute la sous-intrigue de Ward et de son addiction/son histoire avec son sponsor sont la définition même de remplissage, ne servant qu'à créer un parallèle maladroit avec Danny/le Fist, et à donner quelque chose à faire à l'acteur), qui peine à caractériser ses personnages de manière convaincante et à imposer un rythme cohérent à la série, la saison, assez décousue, se regarde tout aussi passivement que la précédente, sans jamais passionner ou captiver.
Moins insipide que la saison 1, certes, mais guère plus probant.
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Marvel Rising - Secret Warriors (2018) :
Apprenties héroïnes, Ms Marvel (Kathreen Khavari) et Squirrel Girl (Milana Vayntrub) tentent de faire leurs preuves au New Jersey, lorsqu'elles tombent au beau milieu d'un conflit interstellaire : les Krees tentent de profiter de la multiplication récente, sur Terre, des Inhumains, pour former et recruter parmi eux des guerriers...
Un film d'animation Marvel clairement à destination d'un jeune public féminin, puisque tout, ici, est assez girly, depuis la mise en avant des jeunes héroïnes de la maison de publication, en passant par leur caractérisation (parfois assez pataude), les choix graphiques (c'est là qu'on s'aperçoit qu'America Chavez, malgré son caractère badass et son attitude, perd toute crédibilité dès lors que toutes ses attaques et toutes les manifestations de ses pouvoirs sont en forme d'étoiles scintillantes), le récit vraiment basique et simpliste, et les chansons pop médiocres qui rythment toutes les scènes d'action.
Ajoutez à cela un style visuel à l'animation limitée, des antagonistes en carton, des scènes d'action peu travaillées, un changement de protagoniste/de point de vue assez maladroit à mi-parcours, et un sujet - les Krees, les Inhumains - qu'une certaine branche de Marvel tente d'imposer en force malgré son inintérêt chronique sous cette forme, et l'on se retrouve avec 90 minutes assez insipides pour moi, malgré un doublage assez sympathique, principalement de Milana Vayntrub (qui aurait fait une Squirrel Girl très attachante, si le projet de série en prises de vue réelles s'était concrétisé), et de Chloe Bennett, qui reprend son rôle d'Agents of Shield. Bof.
2.5/6
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Venom :
Journaliste d'investigation basé à San Francisco, Eddie Brock (Tom Hardy) met sa carrière en péril lorsqu'il se mesure à Carlton Drake (Riz Ahmed), un génie visionnaire aux ambitions spatiales. Et lorsqu'il s'introduit dans les laboratoires de ce dernier, il y découvre des symbiotes, créatures extraterrestres conférant à leur porteur des pouvoirs surhumains : bien vite, Venom, l'un des symbiotes, s'attache à Brock, et débute alors une cohabitation des plus improbables...
Si vous espériez voir un Eddie Brock un tant soit peu fidèle au comic-book - journaliste raté, rongé par ses problèmes, par la maladie et par ses pulsions de colère ; un Brock au bord du suicide, qui trouve son symbiote dans une église, et accepte volontiers une symbiose en échange d'une nouvelle chance de vivre ; un Brock intrinsèquement lié à Peter Parker, le jalousant et le respectant à la fois ; en résumé, un Brock (et un Venom) avec un minimum de noirceur et de profondeur -, vous pouvez oublier.
Venom, le film - du réalisateur de Zombieland (okay), et des scénaristes de Jumanji (mouais), Cinquante Nuances de Grey (aïe), et Terra Nova (re-aïe) n'est rien de tout cela. C'est une buddy comedy ratée, un film de superhéros bancal, un métrage décousu et précipité, bref, c'est un film qui m'a fortement rappelé The Predator de Shane Black, ce qui n'est pas un compliment.
En fait, dès le début, on comprend que quelque chose ne va pas fonctionner : toute l'introduction, l'arrivée des symbiotes sur Terre, la première contamination, la présentation de l'antagoniste principal, etc... c'est bouclé en trois ou quatre minutes à peine. Et le film de s'embarquer alors, à grands renforts de sauts temporels façon six mois plus tard, dans près de 50 minutes d'exposition et de mise en place, 50 minutes mollassonnes qui, paradoxalement, échouent à développer le moindre personnage secondaire.
Durant tout ce temps, c'est un grand numéro de Tom Hardy, qui semble se croire dans un film super-héroïque de Nicolas Cage : il cabotine, il est bourré de tics, il est à deux doigts de tituber, bref, Hardy compose un Eddie Brock en pseudo-Elise Lucet imbibée, un loser attachant, mais bien loin du personnage d'origine. Face à lui, il n'y a tout simplement personne : Michelle Williams fait de la figuration sous sa perruque (quand elle ne semble pas elle aussi en mode cabotinage), et le grand méchant, Riz Ahmed, n'a tout simplement pas la moindre présence à l'écran.
Reste alors Venom. Un Venom qui, en voix off, se fait meilleur pote, conseiller conjugal, vanneur, un Venom qui utilise des insultes et du vocabulaire terrien, un Venom qui se définit lui-même comme un loser, bref, un Venom jamais vraiment menaçant ou extraterrestre, qui transforme donc le film en un buddy movie déconneur et décontracté.
D'ailleurs, lorsqu'au terme de ces 50 minutes, Venom apparaît enfin dans toute sa splendeur numérique, c'est à l'occasion d'une grosse course-poursuite... la seule scène d'action potable de tout le film : une scène d'action bourrée de slapstick, dans laquelle Tom Hardy joue au pantin désarticulé avant d'être remplacé par la créature numérique.
Ensuite, le film ne redécolle jamais, s'installant dans une routine assez quelconque, en pilotage automatique, parfois mal filmée (la scène avec le SWAT), et ce jusqu'à l'affrontement ultime, un duel/bouillie numérique entre Venom et Riot, symbiote rival, duel qui se conclut bien trop rapidement pour être convaincant.
C'est tout le problème du film : il repose entièrement sur les épaules de Hardy, et autour de lui, tout prend l'eau. Le script est bâclé, l'histoire précipitée, et il semble manquer d'innombrables scènes de transition et explications qui permettraient de mieux comprendre les tenants et aboutissants de ce qu'on nous présente à l'écran (et plus le film avance, plus ça se sent) ; la musique est insipide ; le méchant est inexistant ; la romance est sous-développée ; le rythme est en dents de scie ; la réalisation est transparente ; les effets spéciaux sont globalement corrects (Venom est assez réussi), mais parfois inégaux...
Venom s'inscrit dans la droite lignée des Amazing Spider-man de Sony : c'est bordélique, c'est bien trop bancal pour vraiment fonctionner, ça n'est jamais particulièrement sombre, violent ou brutal, et ça gâche souvent un potentiel certain, notamment au niveau de la distribution et des effets visuels... quelque part, on ne peut qu'être soulagé de ne pas avoir de réelle connexion avec le MCU dans ce film (Stan Lee excepté).
2.25/6 (ah, et Woody avec sa perruque risible, en post-générique, je dis non)
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Ant-Man & La Guêpe (Ant-Man & the Wasp) :
Encore secoué par les événements de la "Guerre Civile" entre super-héros, Scott Lang (Paul Rudd) a mis son identité d'Ant-Man de côté, et peine à concilier sa vie de père divorcé assigné à résidence avec son métier de conseiller en sécurité, en compagnie de ses amis Luis, Kurt et Dave (Michael Peña, Tip "T.I." Harris & David Dastmalchian). Lorsque Hope (Evangeline Lilly) et Hank Pym (Michael Douglas) viennent le chercher pour qu'il les aide à pénétrer dans la dimension quantique, afin de retrouver Janet (Michelle Pfeiffer), la mère de Hope, Scott n'hésite pourtant pas... mais entre le FBI (Randall Park), la pègre (Walton Goggins), et un mystérieux antagoniste capable de passer au travers des murs, le Fantôme (Hannah John-Kamen), Ant-Man aura fort à faire pour réussir sa mission.
Suite du premier opus de 2015, un premier opus qui a mis un certain temps à me convaincre totalement (voir ma critique originale ici, et sa révision de février dernier ici), et qui arrive avec la lourde tâche de passer après Avengers : Infinity War, et sa fin sans appel.
Autant dire que la pression était importante sur les épaules de Paul Rudd et compagnie, qui n'avaient que deux choix s'offrant à eux : soit prendre le pari de faire encore plus épique, encore plus spectaculaire et encore plus dramatique qu'Avengers (une mission clairement impossible), soit partir dans une direction opposée, et livrer un métrage léger, amusant et décontracté, servant de pause estivale dans un univers en plein tourment.
Par chance, on se retrouve donc ici avec l'option b, un Ant-Man 2 mieux rythmé (malgré encore quelques scories dans sa première moitié), plus inventif, plus dynamique, plus décomplexé et drôle que son prédécesseur ; un film qui fonctionne très bien en tant que préquelle à l'Infinity War (qu'elle rejoint dans ses scènes post-générique), et qui apporte au prochain Avengers des pistes intéressantes pour vaincre Thanos ("vortex temporel", hmmmm).
Bref, un bon moment à passer en salles, et un Marvel mineur mais rafraîchissant, qui prépare le terrain pour la suite tout en se payant le luxe d'avoir une intrigue bouclée, sans grand méchant connaissant une mort atroce, et avec un protagoniste plus libre dans la comédie qu'il ne l'était dans le premier épisode, où l'on sentait Paul Rudd un peu gêné aux entournures de son personnage de superhéros Marvel.
Ne manquait peut-être qu'une scène d'action supplémentaire à base de fourmis afin de rythmer encore un peu plus le tout, et ça aurait été nettement supérieur au premier épisode. Là, en l'état, c'est tout juste au-dessus.
4/6
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Malgré ses défauts évidents, la première saison de Luke Cage ne m'avait pas laissé un trop mauvais souvenir, notamment grâce à son identité forte, à son style assumé, et à ses personnages secondaires intéressants.
Et pourtant, ces défauts étaient multiples, et très perceptibles. Outre les problèmes inhérents aux séries Netflix (rythme, écriture), il y avait en saison 1 une rupture très franche à mi-parcours, à la mort de Cottonmouth, le mémorable antagoniste du héros. Un antagoniste qui faisait alors place à un méchant de seconde zone lié par le sang à Luke Cage (le thème de la famille était un incontournable de la saison 1), et à une montée en puissance des personnages de Black Mariah et de Shades...
C'est donc sans surprise que la saison 2 continue directement sur cette lancée, pour le meilleur et pour le pire...
Luke Cage, saison 2 :
Alors que Mariah Dillard (Alfre Woodard) règne sur Harlem aux côtés de Shades (Theo Rossi), une nouvelle menace place sur le quartier : Bushmaster (Mustafa Shakir), un Jamaïcain doté de capacités surhumaines et d'une brutalité sans nom, qui semble en vouloir personnellement à Mariah. Et tandis que Mariah et Bushmaster se font la guerre, Luke Cage (Mike Colter), lui, tente de trouver sa place sur ce champ de bataille, et de protéger les habitants de son quartier...
En théorie, la saison 2 de Luke Cage aborde de nombreuses thématiques, comme la famille, les péchés des ancêtres, la respectabilité, le succès afro-américain dans la société US, le pardon, etc. Luke Cage, lui, passe la saison à tenter de trouver sa place dans la société qui l'entoure : las de jouer les bons samaritains sans que cela ne débouche sur quoi que ce soit de positif, il est tenté de mettre de côté son code de l'honneur, qu'il suit constamment, pour ne plus prendre de pincettes avec le crime.
Une tentation d'autant plus grande que face à lui se trouve Bushmaster, un antagoniste qui est son double négatif : de grands pouvoirs, utilisés pour faire régner l'ordre et la paix de manière brutale et protéger sa communauté de ses ennemis. Un Bushmaster (au demeurant bien interprété et convaincant, après une première apparition assez moyenne) obsédé par le passé - comme Luke, dont le retour de son père prêcheur (Reg E. Cathey) dans sa vie ranime une colère enfouie - et qui laisse sa rage le guider, ce qui semble assez tentant au héros de Harlem; d'autant plus que Claire (Rosario Dawson, au personnage réduit ici au rôle de "petite amie inquiète et moralisatrice") le quitte rapidement, le laissant seul face à son questionnement.
En théorie, donc, il y a là de quoi développer de manière intéressante le personnage, pour le faire évoluer en parallèle de Bushmaster, mais aussi de Misty Knight (qui traverse une crise similaire suite à la perte de son bras, et qui est tentée de falsifier des preuves pour pouvoir arrêter un criminel, comme l'avait fait son mentor avant elle) et de Mariah & Shades.
Le seul problème, en fait, c'est que les scénaristes ont choisi de prendre le problème à l'envers. Plutôt que de placer Luke Cage au centre de tout, comme le point autour duquel gravitent tous les autres personnages, ils ont fait de Luke Cage un satellite en orbite de son propre show : la saison est ainsi très largement dominée par Mariah et Shades, par leurs états d'âme, leur romance, et leurs manigances... on apprend tout sur Mariah, sur sa jeunesse, sur sa fille cachée, Tilda (Gabrielle Dennis), etc ; on découvre que Shades et son meilleur ami avaient une relation fusionnelle, notamment en prison ; on comprend que les Stokes ont trahi la famille de Bushmaster ; on voit une Mariah tour à tour manipulatrice, triomphante, sans pitié, meurtrière, amoureuse, terrifiée, inquiète, sincère, menteuse, etc, etc, etc.
De quoi laisser le champ totalement libre à Alfre Woodard pour faire ce qu'elle veut de son personnage. Et elle ne s'en prive pas, ayant droit à de longs monologues, et ayant largement là de quoi se composer une bande démo pour de futurs rôles (bien qu'elle n'en ait pas besoin)... pour peu que l'on adhère au jeu parfois très particulier de Woodard (dont l'interprétation donne parfois l'impression que Mariah est ivre morte), il y a beaucoup de bonnes choses du côté de Mariah et Shades.
Le souci, c'est que ces choses se répètent, en boucle, de manière assez lassante, tout au long de ces 13 épisodes. Car à nouveau, 13 épisodes, c'est beaucoup trop. Surtout quand, lorsque l'on y regarde de plus près, on s'aperçoit qu'il n'y a guère plus que l'équivalent de 6 ou 7 épisodes de contenu dans cette saison.
Alors la production fait du remplissage : elle développe plus que de mesure les sous-intrigues de tous les personnages secondaires, elle rajoute des personnages inutiles (la fliquette rivale de Misty est à ce titre ridicule, un vrai personnage de mean girl façon lycéenne sans la moindre subtilité), elle place toujours plus de performances musicales, toujours plus de ralentis, elle télégraphie souvent ses rebondissements et ses révélations, elle passe son temps à isoler ses personnages pour qu'ils aient de longues discussions, etc, etc, etc
Sans oublier les connexions avec le reste de l'univers Marvel/Netflix : Luke Cage est probablement le show le plus relié à cet univers partagé, que ce soit par le biais de Foggy Nelson (Elden Henson), qui joue les avocats pour Luke le temps d'un épisode, de Colleen (Jessica Henwick), qui vient redonner un peu de peps à Misty, ou par cet épisode 10, qui voit Danny Rand (Finn Jones) s'inviter dans la série, pour la transformer en backdoor pilot pour un spin-off potentiel Heroes For Hire.
Première conséquence de tout ce remplissage : la saison est terminée à l'épisode 09. Bushmaster est vaincu, Mariah ruinée, Luke est réconcilié avec son père, tout va bien dans le meilleur des mondes. Mais comme il reste encore 4 épisodes à produire, les scénaristes rebootent tout ça de manière gentiment artificielle et peu convaincante, et ça repart pour un tour.
Seconde conséquence : comme je le disais plus haut, les scénaristes rajoutent tellement de sous-intrigues, de personnages, etc, que Luke Cage semble faire de la figuration dans son propre show. Toute la saison tourne autour de Mariah, donc (ce qui n'est pas forcément surprenant compte tenu de la manière dont la saison se termine), et Cage se retrouve en spectateur quasi-impuissant du conflit de celle-ci et de Bushmaster. Cage affronte brièvement ce dernier à deux reprises, perd, et retourne panser ses blessures en menant l'enquête dans son coin, pendant que l'avenir de Harlem se joue sans lui...
Quelque part, c'est très pertinent au vu de l'arc narratif de Luke, cette saison. S'il finit par prendre une décision qui n'est pas sans rappeler celle d'Angel à la fin de la saison 4/au début de la saison 5 du show de Joss Whedon, c'est pour ne plus être ainsi mis de côté. Thématiquement, cette mise à l'écart de Cage fonctionne... mais dans les faits, on a simplement l'impression que la série aurait dû s'intituler Black Mariah & Shades vs. the world, feat. Misty Knight(with special appearances by Luke Cage).
Troisième conséquence de cette saison à rallonge : l'écriture ne parvient pas toujours à suivre. Elle téléphone ses effets, donc (le baiser de l'araignée), elle étire ses intrigues principales jusqu'au point de rupture sans jamais leur apporter suffisamment de rebondissements pour surprendre le spectateur (Mariah/Comanche/Shades et ses conséquences, c'est cousu de fil blanc du début à la fin de saison), et elle impose parfois une caractérisation à géométrie variable, avec des personnages qui font un virage à 180° en l'espace d'un épisode, et une étrange impression, par moments, d'un manque de cohérence interne.
En résumé, on regrettera, encore une fois, que le format Netflix affaiblisse à ce point ses programmes : une saison à l'anglaise, de 8-10 épisodes, aurait amplement suffi pour développer les mêmes thèmes, les mêmes personnages, et pour arriver au même point (surtout avec des épisodes approchant ponctuellement les 70 minutes).
Là, en l'état, tout est trop dilué, répétitif, et redondant pour vraiment convaincre, malgré les efforts de la distribution, Woodard en tête.
Du point de vue production, on regrettera toujours une certaine mollesse dans les affrontements et dans leur mise en images : déjà que ces derniers sont assez rares et peu variés (Luke Cage passe le plus clair de son temps à donner des baffes à des petites frappes), mais en prime, le manque de langage corporel de Mike Colter transforme la nonchalance voulue de Luke Cage en sorte de maladresse involontaire. Ce n'est alors pas surprenant de voir que les combats les mieux réalisés et les plus dynamiques de la saison impliquent Bushmaster et Danny Rand, qui imposent un rythme et une énergie nécessaires à Colter.
Au niveau musical, j'ai été moins convaincu cette saison : le reggae se prête moyennement à l'instauration d'une tension à l'écran, et il y a un peu trop de morceaux dont les paroles sont censées illustrer les thématiques et l'action : au bout d'un moment, les montages musicaux lassent vraiment.
En fin de compte, cette saison 2 s'inscrit totalement dans la lignée de la saison 1, tant dans ses qualités (style, ambiance, point de vue, Misty) que dans ses défauts (Luke Cage de plus en plus mis de côté et au développement erratique/incohérent, Alfre Woodard au centre de tout, combats et action assez anecdotiques, thématiques envahissantes, rythme bancal, méchant charismatique évacué de manière faiblarde) ; la série évite heureusement le gouffre qualitatif à mi-parcours, mais tombe dans le piège de la répétition et oublie trop souvent que son personnage principal peut aussi être fun et divertissant.
C'est ainsi assez paradoxal que l'épisode le plus réussi et mémorable de la saison soit l'épisode Heroes For Hire, avec Danny Rand. Certes, c'est un épisode quasi-unitaire, durant lequel l'intrigue générale n'avance pas, et l'écriture reste faiblarde (les échanges Danny/Luke manquent de punch), mais la présence d'Iron Fist apporte une vraie bouffée d'air frais dans ce Black Mariah-show étouffant et répétitif, et rappelle qu'on se trouve aussi dans une série de super-héros.
En conclusion, il est plus que temps que Netflix et Marvel revoient leur copie : après une saison 2 de Jessica Jones qui a divisé ceux qui l'ont vue (ce n'est pas mon cas), une saison 2 de Daredevil qui n'a pas vraiment convaincu, et cette saison 2 de Luke Cage, répétitive au possible, il serait temps de se secouer un peu, avant que Punisher ne connaisse le même sort.
Retrouvez les autres séries de l'univers Marvel/Netflix passées en revue sur ce blog en cliquant ici...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Deadpool 2 (2018) :
Alors qu'il peine à se remettre de la mort de Vanessa (Morena Baccarin), dont il se rend responsable et qui le pousse (en vain) au suicide, Deadpool (Ryan Reynolds) décide de se donner bonne conscience en protégeant un jeune garçon (Julian Dennison) d'un dangereux tueur venu du futur, Cable (Josh Brolin)...
Alors celui-là, on va faire simple, puisque je l'ai vu sans être forcément très motivé, mon récent revisionnage du premier épisode m'ayant quelque peu refroidi (en fait, le problème de Deadpool, c'est que c'est le genre de film qui bénéficie énormément de l'effet de surprise et de la découverte de ses gags et vannes, et que, très logiquement, plus on revoit le film, plus ses ventres mous et ses vannes les plus graveleuses - et inutiles - tombent à plat, tirant un peu le métrage vers le bas).
Et ce second épisode, c'est tout simplement le même que le premier, mais en bigger louder, comme on dit, avec l'effet de surprise en moins, avec le méchant insipide en moins, et avec un ton (un peu) moins graveleux (sans pour autant être moins impertinent).
De son générique de début façon James Bond, sur du Céline Dion, à la mort à rallonge de Deadpool (ce n'est pas un spoiler, le film l'annonce dès le début) en passant par les caméos (Matt Damon, Alan Tudyk, Brad Pitt, etc...), par les références incessantes (et parfois pointues) aux comics et aux productions Marvel et Fox, par sa visite de l'au-delà, et par ses scènes de post-générique amusantes, le tout s'avère un digne successeur au premier épisode.
Un successeur qui aurait peut-être mérité d'être 10 minutes plus court, et à avoir un peu moins de ralentis çà et là, mais comme l'action m'a paru plus lisible et réussie, que Cable et Domino sont très réussis, et que je ne me suis pas ennuyé, ça se vaut à peu près.
La formule fonctionne donc à nouveau, même si c'est parfois à la limite de l'overdose, et que je ne suis pas sûr qu'un troisième épisode dans cette même lignée, et sans réelle réinvention, ne soit pas le métrage de trop.
4/6
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Avengers - Infinity War :
Afin de réunir les Pierres d'Infinité et d'imposer sa volonté au reste de l'univers, Thanos (Josh Brolin) et les légions de son Ordre Noir prennent la Terre d'assaut, amenant les Avengers à se réunir une dernière fois pour tenter de repousser ces envahisseurs sanguinaires...
Conclusion de dix années de films Marvel, point d'orgue du Marvel Cinematic Universe, cet Avengers - Infinity War était attendu au tournant comme l'événement cinématographique 2018, grâce à une campagne marketing jouant la carte du mystère, et sur les talons d'un Black Panther aux résultats exceptionnels.
Et maintenant que le résultat de toutes ces attentes est en salles, alors qu'on pouvait craindre une déception... c'est une réussite quasi-intégrale.
C'est long, c'est épique, c'est particulièrement sombre et radical (toutes proportions gardées), les effets spéciaux sont globalement impeccables (Thanos est formidable, visuellement parlant), l'action est inventive et dynamique (avec des duos inédits de personnages, en veux-tu en voilà), les surprises sont au rendez-vous, et, plus important encore, les antagonistes sont parfaitement réussis : l'Ordre Noir de Thanos est efficace et relativement bien utilisé (mention spéciale à Ebony Maw, qui a vraiment la classe), et Thanos, lui, a droit à un développement qui, s'il est différent de celui des comic-books, est plutôt réussi et intéressant, rendant ses actes quasi-logiques et compréhensibles, et ses émotions presque touchantes.
Bref, ceci est une critique à chaud, forcément incomplète, et je reviendrai probablement sur le film lorsque j'aurai l'occasion de le revoir, mais pour l'instant, c'est une vraie réussite de la part de Marvel, qui parvient ici à célébrer ses 10 ans de bien belle manière.
Certes, ce n'est pas parfait : certaines incrustations relatives aux personnages en armure sont, comme toujours, assez médiocres ; les passages avec les Gardiens ont tendance à tirer un peu en longueur, ce qui donne un rythme légèrement inégal ; le maquillage de Nebula m'a paru un peu différent, et Karen Gillan parfois méconnaissable ; la bande originale de Silvestri est réussie, mais manque délibérément des thèmes de la plupart des héros (sauf Black Panther, parce qu'il a rapporté énormément de $$$, je suppose)...
Mais dans l'ensemble, c'est tout de même excellent, et je suis fortement tenté de revoir Justice League sur la lancée, pour vraiment faire la comparaison (et me faire du mal, aussi).
4.75/6 (en attendant de le voir en VO)
(et je ne suis pas mécontent d'avoir vu juste au sujet de Stark : il est sur le point de se marier, il veut un bébé... et comme à chaque fois qu'il remonte la pente, le monde le démolit à nouveau, avec ici l'invasion de Thanos, et Parker qui meurt dans ses bras. Je ne serais pas surpris que dans le prochain Avengers, on apprenne que Pepper ou Happy ont disparu, eux aussi, histoire de faire sombrer un peu plus Tony)
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Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive chez nous dans moins de deux semaines, et maintenant que notre intégrale MCU est achevée, tournons-nous brièvement vers Tony Stark, la pierre angulaire de cet univers, et intéressons-nous à son évolution...
En Phase 1, Tony Stark s'est réinventé, passant de marchand d'armes égocentrique sans foi ni loi à super-héros prêt à se sacrifier pour autrui ; ébranlé par ce sacrifice, en Phase 2, Tony n'a cessé de commettre des erreurs qui sont revenues le hanter, et ont fait peser toujours plus de poids sur ses épaules ; et en Phase 3, Tony touche le fond...
Captain America - Civil War (2016)
Lorsque Civil War débute, Tony ne va pas bien.
Il ressasse sans cesse ses derniers instants avec ses parents (et dépense des centaines de millions de dollars dans un outil holographique thérapeutique - une preuve qu'il tente de se soigner, mais qu'il s'y prend mal, et pense toujours que son génie technologique aura réponse à tout), Pepper et lui sont "en pause" (probablement à cause des événements d'Avengers 2, qui ont vu Tony revenir sur tout ce qu'il avait promis à Pepper dans Iron Man 3, avec les résultats que l'on sait), et Stark va mal, d'autant qu'une rencontre avec la mère d'une victime disparue en Sokovie ne fait que le remettre face aux conséquences de ses actes.
Comme l'affirmait Vision, depuis que Stark a annoncé qu'il était Iron Man, les phénomènes paranormaux et destructeurs se sont multipliés, et il est difficile de ne pas y voir une relation de cause à effet. Stark, certainement, le perçoit comme ça, et, d'une humeur particulièrement maussade, il tente à nouveau de trouver un moyen de protéger la planète de manière globale, et accessoirement, de se soulager d'une partie de ses responsabilités trop pesantes.
Son armure n'a pas suffi. Ses armures n'ont pas suffi. Son Iron Legion n'a pas suffi. Ultron n'a pas suffi. Le Projet Insight n'a pas suffi. Vision ne suffit pas. Les Avengers ne suffisent pas.
Alors Stark décide de confier la sauvegarde de la planète aux accords gouvernementaux de Sokovie : s'il est encadré, s'il ne devient plus qu'un soldat obéissant aux ordres, peut-être qu'il n'aura plus à endosser la responsabilité intenable qui est la sienne, les remords qui sont les siens, etc.
Paradoxal, pour un chef d'entreprise milliardaire, autrefois tellement indépendant qu'il n'avait ni confiance dans son gouvernement, ni dans son armée, ni dans le SHIELD... mais c'est assez symptomatique de l'état d'épuisement psychique de Tony Stark à ce niveau de sa vie : il a tout tenté pour protéger la Terre, il a exploité tout son génie, et à chaque fois, cela n'a fait que se retourner contre lui, ou envenimer la situation.
Stark affirme qu'en bon visionnaire, il a compris que l'opinion publique allait se retourner contre les Avengers, mais en parallèle, avec les accords de Sokovie, Stark se cherche surtout un garde-fou, une autorité capable de l'encadrer, et de le recadrer s'il se laisse emporter par ses pulsions. De plus, cela lui permet de mettre encore plus de distance (émotionnelle et physique) entre lui et le reste du monde, et toutes ces menaces qui l'entourent.
Mais comme d'habitude, Tony n'a pas vraiment réfléchi à ses actes et à ses décisions, et ses réactions impulsives et unilatérales divisent pour de bon les Avengers. Et, comme à chaque fois que Stark tente de prendre du recul, ce sont ses émotions et sa fierté qui le replongent au beau milieu des conflits, et lui font commettre des erreurs impardonnables.
Frustré par le refus de certains de ses collègues d'adopter une perspective globale (et parce que ces derniers ne comprennent pas ce que ces accords représentent, psychologiquement et émotionnellement, pour Tony), Stark se braque dans ses positions, et montre qu'il est de plus en plus radical, prêt à tout pour arriver à ses fins.
Y compris à recruter Peter Parker, un adolescent inconnu, à lui donner un costume ultra-perfectionné, et à l'envoyer sur le champ de bataille contre des soldats aguerris : à nouveau, la situation échappe au contrôle de Stark, et dégénère en bataille rangée contre ses anciens amis.
De quoi rajouter une nouvelle dose de stress à un Stark déjà à bout... mais lorsque Rhodey est grièvement blessé, cela agit comme une piqure de rappel sur Stark : à chaque fois qu'il se laisse porter ses émotions, cela se retourne contre lui, et ses proches en souffrent. Ajoutez la réalisation qu'il a été manipulé de bout en bout par Zemo, et Tony semble retrouver un peu de bon sens... jusqu'à ce que le tout redevienne personnel, et frappe Tony au cœur de ses failles psychologiques : il découvre la responsabilité de Bucky dans le meurtre des parents Stark.
Émotionnellement et psychologiquement brisé, Stark perd tout contrôle, et sa colère entérine pour de bon la fin des Avengers.
À la fin de Civil War, Tony est seul.
Pepper n'est pas là, ses amis Avengers sont pour la plupart en fuite, le SHIELD n'existe plus, il a été incapable de protéger Rhodey, et il n'a plus personne sur qui s'appuyer. Certes, les accords de Sokovie sont en place, et la défense de la planète ne repose plus entièrement sur les épaules d'Iron Man... mais le coût de ces accords a été énorme pour Stark et pour son équipe.
Seule lueur d'espoir, l'ultime message laissé par Captain America à Tony Stark, un message clef à l'importance sous-estimée : "Nous avons tous besoin d'une famille".
Stark est à nouveau au fond du trou, mais cette fois-ci, il en a parfaitement conscience. Les Avengers étaient sa famille, mais désormais, sa famille est en miettes, par sa faute. Et si Stark veut réussir à retrouver un certain équilibre dans sa vie, il va devoir reconstruire son existence, et sa famille.
Ce qui va passer, non seulement, par un travail psychologique, mais aussi par une réconciliation avec Pepper, et par la reformation des Avengers...
... et pour cela, qui de plus approprié qu'un certain Peter Parker, qui rappelle clairement à Tony le jeune garçon qu'il était, mais qui possède encore le code moral et l'innocence qui font défaut à Stark depuis trop longtemps ?
Spider-Man - Homecoming
Deux mois après la Civil War qui a divisé les Avengers, Tony Stark commence à remonter la pente. Suivant les conseils de Rogers, il a renoué avec Pepper (il évoque même des fiançailles), et avec elle, son sourire et sa décontraction sont revenus. Stark a cessé de se morfondre, et, désormais à la tête des rares Avengers restants et ayant signé les accords de Sokovie, il se sent un peu plus léger, soulagé d'une grosse partie des responsabilités qui lui incombaient.
Stark entame ainsi le déménagement de la tour des Avengers, qu'il a revendue, afin de s'éloigner physiquement et émotionnellement de ce qui reste un symbole fort d'un passé révolu : les Avengers version 1.0 ne sont plus, et en s'en éloignant, Stark passe à autre chose, tout en épargnant à New York le souvenir d'une tragédie urbaine conséquente.
(peut-être que cette tour va être rachetée par un certain Reed Richards, qui sait...)
Stark a donc retrouvé son sourire de façade et son arrogance habituelles, en même temps qu'il a renoué avec une vie plus calme et plus normale. Mais en parallèle, Stark a aussi un peu grandi, intérieurement, et appris de ses erreurs. Le discours de Cap sur la famille l'a amené à prendre conscience de l'irresponsabilité d'avoir recruté Peter Parker pour leur Civil War, et désormais, Stark se sent responsable de l'adolescent (ainsi que du fait de lui avoir donné un costume surpuissant).
Mais de la même manière qu'à ses débuts, Tony n'avait aucune idée de comment jouer les héros, il n'a aucune idée de comment être un père de substitution, ou un grand frère, pour Parker. Ce qui l'amène à se rabattre sur le seul modèle paternel qu'il ait jamais connu (celui de Stark Sr.), et de reproduire, avec Peter, le même schéma parental dont il a lui même été "victime" enfant (et qu'il a déjà reproduit avec Harley dans Iron Man 3).
Il faut dire que Harley et Parker ont beaucoup en commun, aux yeux de Stark. Tous deux lui rappellent ses jeunes années, puisqu'ils sont tous deux de jeunes inventeurs courageux, et qui luttent à leur échelle contre l'adversité en mettant au point des inventions. Mais Tony reste Tony, et pour lui, être un mentor (ou un père) se résume à tenir à distance son protégé, tout en le laissant trouver son chemin dans le monde.
À la fin d'Iron Man 3, Stark avait pu laisser Harley dans son village en le couvrant de cadeaux, et en espérant qu'il tourne bien, livré à lui-même. Très logiquement, il a fait de même avec Peter, lui confiant son costume, et le renvoyant à sa vie de lycéen, très vaguement supervisé par un Happy Hogan particulièrement distant.
Stark, cependant, n'est plus le même, il n'est plus aussi irresponsable : son seul souhait, pour Peter, est que ce dernier évite toutes les erreurs que Tony a commises, et se montre meilleur que lui.
Il faut dire que, contrairement à Tony, qui avait choisi d'être un héros pour soulager sa conscience et récolter un peu de gloire au passage, Parker fait ça pour des raisons morales (le fameux "de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités"). Et dans cet adolescent masqué qui aide des inconnus sans rien en retirer d'autre que la satisfaction du devoir accompli, Stark voit un reflet déformé de son propre destin, un véritable héros, et ce qu'il aurait pu être sans tous ses problèmes psychologiques et tous ses défauts.
En Parker, Tony perçoit une nouvelle génération de héros, un successeur potentiel qui pourrait prendre la relève si Stark décidait de remballer son armure, et qui doit donc éviter de tomber dans les mêmes pièges que son aîné.
C'est pour cela que Stark tente de "parquer" Parker à New York : il sait pertinemment quel effet la découverte d'un univers immense et hostile peut avoir sur un esprit, et il tente d'éviter à l'adolescent de se sentir trop insignifiant face à ce monde super-héroïque dans lequel il l'a plongé (ce qui, paradoxalement, a plutôt l'effet inverse sur Parker, qui trouve sa vie lycéenne bien fade face au faste de l'existence de Stark, play-boy jet-setteur international toujours en voyage).
Toujours sans savoir s'y prendre, Stark tente aussi d'apprendre à Parker la leçon la plus importante qu'il ait lui-même apprise au cours de sa carrière : le costume ne fait pas le héros. Pour cela, il bride le nouveau costume de Parker, et va même jusqu'à le lui confisquer... en vain.
Parker continue de se battre contre le crime, qu'il ait un costume made in Stark ou non, et il parvient seul à arrêter un dangereux trafiquant d'armes, le Vautour, qui menaçait de dérober toute la technologie de Tony Stark. Un Vautour qui, une nouvelle fois, est le produit indirect des actes de Tony Stark (qui a donné naissance à la carrière de criminel de Toomes en le privant de son emploi après la Bataille de New-York)... et qui s'ajoute donc au "casier" de Tony Stark.
C'est là que Stark réalise une chose : malgré son jeune âge, malgré son inexpérience, Peter Parker est déjà un héros, aux instincts bien affûtés. Comme Stark, Peter est prêt à tout risquer pour protéger ses proches, mais contrairement au milliardaire, Parker n'est pas seul, et il ne souffre pas (au premier abord) des mêmes problèmes psychologiques que Stark.
Avec son code moral bien affirmé, et l'énergie de la jeunesse, Peter Parker est donc déjà un héros... un héros qui a déjà conscience de ses limites (il refuse l'upgrade finale de Stark, et sa place au sein des Avengers), et qui, par bien des aspects, est déjà bien meilleur que Tony ne le sera jamais.
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Un parcours compliqué
Depuis le début de sa carrière de super-héros, Stark alterne les hauts et les bas. Premier vrai super-héros "moderne" du MCU, il est le plus célèbre de ses congénères, mais cette gloire n'est pas sans contreparties, et a fait de lui une cible privilégiée. D'autant que les nombreux défauts de Tony (arrogance, impulsivité, volonté de contrôle absolu, problèmes parentaux) sont bien connus de tous, et que ses ennemis ne se privent pas de les exploiter.
Instable psychologiquement depuis son traumatisme fondateur, Tony alterne donc les périodes plus tranquilles et heureuses, durant lesquelles il semble guérir, et arbore son habituel sourire de façade goguenard... mais systématiquement, à chaque fois que Tony semble se reconstruire, un nouvel événement se produit dans sa vie, qui le tire vers le bas, rouvre un peu plus encore les blessures du passé, et le fait sombrer toujours plus profond.
Cette trajectoire en montagnes russes est responsable de bien des problèmes de Stark, puisque chacun de ses actes impulsifs déclenche des crises toujours plus graves, suivant une sorte d'effet boomerang karmique punissant Stark pour ses défauts.
À la limite, on pourrait presque dire que le plus grand ennemi des Avengers, dans le MCU, c'est Stark lui-même, et ce sans le vouloir. Et Tony en a conscience, puisque cela nourrit son sentiment de culpabilité et de responsabilité : il sait que ses actes auront peut-être des conséquences dramatiques, mais comme personne d'autre n'est capable de faire ce qu'il fait, il se sent obligé de continuer à trouver des solutions toujours plus discutables.
Avec les conséquences que l'on connaît.
Mais à ce point de cet arc narratif entamé en 2008, Stark semble aller mieux... il remonte la montagne russe, en quelque sorte. Mais qui dit remontée, dit aussi redescente, et si les dix dernières années de films Marvel nous ont appris quelque chose, c'est que plus Tony Stark monte haut, et plus sa chute est rude...
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Infinity War : la descente aux enfers ?
Dans Infinity War, Thanos et ses armées vont envahir la Terre, et très probablement laminer les Avengers sans le moindre effort.
De ce que les bandes-annonces laissent deviner, les pertes risquent d'être nombreuses - Vision devrait perdre sa pierre d'infinité, les Asgardiens devraient être massacrés, Spider-Man et Iron Man vont se retrouver transportés sur une planète inconnue où ils seront en difficulté, et la Terre devrait subir des dégâts considérables...
... soit exactement tout ce que Tony Stark redoute, tout ce qui l'obsède, et tout ce qui le mine depuis des années.
Il est très probable qu'au début d'Infinity War, Tony aille mieux, maintenant qu'il a retrouvé Pepper et un semblant d'équilibre. Il est même peut-être possible que le couple parle sérieusement mariage, ou même grossesse (ce qui irait de pair avec le besoin, pour Stark de se trouver une famille et un successeur).
Mais très rapidement, les événements du film - Stark sera certainement confronté aux conséquences funestes du recrutement de Peter Parker, à un moment ou à un autre (un recrutement qui établit d'ailleurs un parallèle intéressant entre Tony/Spidey et Thanos, qui recrute lui aussi ses "enfants" et en fait des guerriers à sa solde), et je ne serais pas surpris que Pepper ou Happy ne survive pas à cette Infinity War - devraient le frapper au plus profond de son âme, et le meurtrir profondément.
Voire même le rendre totalement incapable de se battre, car se considérant totalement perdu et dépassé par les forces de Thanos (du moins, jusqu'à l'arrivée de Captain America et de son équipe).
Si je devais parier, je dirais que le film sera assez sombre pour Stark, et probablement capital pour son développement... reste alors à savoir si, dans Avengers 4, Stark prendra une décision inévitable (prendre sa retraite pour de bon, s'établir avec Pepper, et confier son armure à quelqu'un d'autre - Shuri, la sœur de T'challa, qui ferait un bon équivalent à la Riri Williams des comics ?), ou s'il devra répéter une nouvelle fois son geste d'Avengers 1, et se sacrifier pour sauver ses amis (et le monde)...
Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive chez nous dans moins d'un mois, et maintenant que notre intégrale MCU est achevée, tournons-nous brièvement vers Tony Stark, la pierre angulaire de cet univers, et intéressons-nous à son évolution...
Dans les trois films de la Phase 1 qui l'ont vu apparaître dans le MCU, Tony Stark a connu bien des mésaventures et des bouleversements, qui l'ont drastiquement ramené à la réalité, en lui rappelant sa place dans le monde, et dans l'univers. Tout ceci commence à avoir un impact sur la santé mentale de Tony, et sur son sens des responsabilités...
Iron Man 3 (2013)
Quand débute Iron Man 3, Tony a régressé, et il touche presque le fond. Secoué par son expérience spatiale, et par la réalisation qu'il est désormais insignifiant dans ce nouveau monde qui s'ouvre à lui, Stark est victime de crises de panique, et, comme à l'époque de l'Afghanistan, sa première réaction est de se replier sur lui-même.
À l'époque, il avait construit sa première armure de combat ; cette fois-ci, il en construit une véritable armée, l'Iron Legion, afin de protéger au mieux son entourage, sa ville, son pays, sa planète. Des armures qu'il peut désormais télécommander ou confier à Jarvis, installant ainsi une distance supplémentaire entre lui et toute menace éventuelle, sans toutefois le priver de contrôle.
Mais la dépression de Stark le fait retomber dans ses vieux travers, sa relation avec Pepper se complique, et lorsque Happy est blessé dans une attaque terroriste (une nouvelle preuve, aux yeux de Tony, qu'il est incapable de protéger les siens), l'arrogance et l'impulsivité du génie reprennent le dessus : il menace directement le Mandarin, qui en réponse, détruit prestement la demeure de Tony, son laboratoire, et le laisse pour mort.
Seul, privé de Pepper, privé de soutien, privé de son armure en panne, et perdu à l'autre bout du pays, Stark n'a d'autre choix que de faire le point, et de se reposer sur son ingéniosité et son intuition pour remonter la pente.
Une remontée qui se fait, il est important de le noter, grâce à la compagnie et au regard extérieur d'un jeune garçon inventeur et débrouillard : une figure dans laquelle Tony se reconnaît, et qu'il prend (plus ou moins) sous son aile, le supervisant vaguement tout en le gardant à distance (un peu comme Stark Sr le faisait, de son vivant, avec son fils).
Malgré tous les obstacles se dressant sur son chemin, Stark se prend en main, et prouve que ce n'est pas son armure qui fait de lui un héros : il résout ses problèmes (des problèmes qui, comme toujours, découlent directement des actes passés de Tony et de son caractère impulsif) sans réellement faire appel à son armure (hormis lors du grand affrontement final), et cela déclenche chez lui une certaine prise de conscience : ses armures ne sont pas la réponse miracle qu'il cherche pour protéger la planète et ses proches.
Après son sacrifice new-yorkais et sa victoire contre Killian, Stark comprend qu'il doit chercher ailleurs, et voir plus grand, quitte à repartir de zéro.
C'est ainsi que Tony choisit de détruire tout son stock d'armures : un geste symbolique qui marque son acceptation de son statut de héros, qu'il ait une armure ou non, et le fait qu'il ne se cache désormais plus derrière l'armure d'Iron Man pour assurer la protection de la planète.
Tony Stark est Iron Man, et cette prise de conscience semble indiquer un début de guérison de certaines des failles psychologiques de Tony, qui décide visiblement de réaffirmer le contrôle qu'il a sur sa vie, en soignant tant ses plaies physiques (il se débarrasse de son "coeur") que mentales (à en juger par la séance de "thérapie" de Tony avec Banner, à la fin du film).
Mais, tout comme l'arrogance et le sarcasme permanents de Tony ne sont qu'un masque dissimulant ses fêlures, le fait de faire ainsi table rase du passé n'est, par de nombreux aspects, qu'un geste sans réelle portée, permettant à Tony de récupérer Pepper, et de donner l'impression de passer à autre chose.
Quand viendra Avengers 2, en effet, Stark aura reconstruit son stock d'armures, et aura rebâti l'Iron Legion, sous forme de drones utilisés pour assurer le maintien de la paix à grande échelle.
Pourquoi retomber dans de tels travers ? Une nouvelle fois, à cause de l'usage qu'autrui aura fait de sa technologie...
Captain America - The Winter Soldier (2014)
Si Stark n'est pas à proprement parler dans le film, sa présence se fait drastiquement sentir : dans sa quête d'assurer la protection de la Terre à une échelle plus grande que la sienne, et d'anticiper d'éventuelles menaces, Tony a accepté d'équiper les helicarriers du SHIELD de sa technologie de propulsion révolutionnaire.
Volant désormais à l'aide des répulseurs Stark, les helicarriers du projet Insight sont plus puissants et maniables que jamais...
... mais ils sont aussi aux mains d'Hydra, et sont donc plus dangereux et meurtriers que jamais.
Encore un poids de plus sur la conscience de Tony Stark, qui se trouve à nouveau (indirectement) responsable des actes de ces criminels... et ce, bien que Captain America les ait neutralisés avant qu'il ne soit trop tard.
On peut deviner qu'après un tel détournement de sa technologie à des fins meurtrières, le besoin obsessionnel de contrôle de Stark a ressurgi, plus intense que jamais, et l'a amené à se concentrer sur ses acquis - et sur l'autre personne en laquelle il a le plus confiance au monde : Jarvis - pour tenter d'assurer la paix dans le monde.
Avengers 2 - Age of Ultron (2015)
Arrive alors le second volet des Avengers.
Toujours aussi préoccupé par la sécurité de la planète, et échaudé par l'échec du Projet Insight, Tony Stark a pris la tête des Avengers, et reconstruit son Iron Legion, mais cette fois-ci, il a choisi de minimiser les risques, et de mettre encore plus de distance qu'avant entre lui et ses Légionnaires : plutôt que de concevoir une armée d'armures surpuissantes, il en a fait des drones moins performants, et entièrement confiés au commandement de Jarvis.
Un Jarvis qui, avec Pepper et Happy, est l'une des constantes de la vie de Stark, et ce depuis des années. Logique, par conséquent, que Tony se tourne vers lui pour l'épauler dans la défense de la planète.
D'autant qu'en parallèle, Stark continue de voir plus grand, et travaille sur des projets à l'échelle de la Terre, au nombre desquels le Projet Ultron. Un projet d'Intelligence Artificielle surpuissante, similaire à Jarvis, et capable de défendre la Terre contre toutes sortes d'envahisseurs et d'agresseurs, terrestres et extraterrestres : de quoi supplanter les Avengers, et assurer une paix mondiale à l'humanité.
Un Projet resté dormant, jusqu'à l'entrée en jeu de Wanda Maximoff. Lorsque cette dernière s'introduit dans l'esprit de Tony, elle le rend en effet spectateur impuissant de ses pires terreurs : la fin du monde, la mort des Avengers, l'invasion de la Terre par des forces extraterrestres qui dépassent l'humanité, et la crainte de ne pas en avoir assez fait pour protéger la planète.
De quoi éradiquer tous les progrès (psychologiques) accomplis par Tony, et le remettre sur une pente des plus glissantes : ébranlé, ses failles et son traumatisme rouverts par cette vision, Stark décide de passer outre l'avis des autres Avengers et de mettre en place Ultron, son "armure à l'échelle de la planète".
Et ce qui devait arriver arriva : alors que Tony envisageait Ultron comme une extension de sa personnalité, Ultron devient conscient, et, en bon fils rebelle, se révolte contre son géniteur. Une nouvelle fois, Stark perd le contrôle de ses inventions, et donne naissance à l'un de ses ennemis, un ennemi qui, au passage, lui dérobe son Iron Legion.
Cette fois-ci, cependant, Stark ne tire aucun enseignement de cette leçon, puisque peu de temps après, il décide de réitérer l'expérience, persuadé que ce second essai sera le bon (l'arrogance et l'impulsivité de Stark n'ont jamais vraiment disparu, ni son besoin de réparer seul toutes les situations problématiques en utilisant son génie). Cette fois-ci, sa création, Vision, est une réussite, une fusion d'Ultron et de Jarvis, qui se range aux côtés des Avengers.
Mais la Sokovie est ravagée, les morts sont nombreux, et ils sont tous plus ou moins imputables aux erreurs de Tony Stark : une situation que Stark ne va pas digérer, et qui va le refaire plonger, alors même qu'il semblait remonter la pente quelques mois plus tôt...
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Au cours de la Phase 2 du MCU, Tony Stark a connu des hauts, et des bas.
Après les événements de New York, Stark a sombré, et touché le fond. mais c'était pour mieux rebondir, et entamer - dans un premier temps - une reconstruction tant physique que mentale, alors même que Stark faisait de son mieux pour grandir intérieurement.
Malheureusement, tant le retour d'Hydra que l'incident d'Ultron ont fait replonger Stark dans ses pires travers : il tente à nouveau désespérément de protéger le monde grâce à ses inventions, mais chacune de ses tentatives semble se retourner contre lui, et ajouter toujours un peu plus de poids à sa conscience coupable.
Après Ultron, Tony Stark est fragilisé : les pulsions destructrices d'Ultron, construit "à son image", lui font se demander s'il peut réellement avoir confiance en ses décisions et en son instinct. Et si, quand une nouvelle menace galactique frappera à la porte de la Terre, Tony commettait une nouvelle erreur, aux conséquences toujours plus funestes ?
Comme toujours, cette responsabilité pèse beaucoup trop sur Stark, et le milliardaire aimerait pouvoir s'en débarrasser... mais son égo lui souffle constamment qu'il est le seul à pouvoir trouver une solution.
Tiraillé, Stark va alors prendre du recul, et envisager une solution plus administrative... qui va mener à la Civil War.
Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive dans un mois chez nous, et maintenant que notre intégrale MCU est achevée, tournons-nous brièvement vers Tony Stark, la pierre angulaire de cet univers, et intéressons-nous à son évolution...
On ne présente plus Tony Stark : il le fait lui-même. Superhéros, milliardaire, philanthrope, inventeur de génie, playboy... à l'en croire, Tony a tout pour lui. Mais si son évolution, au fil des métrages du MCU, nous prouve bien une chose, c'est que Tony Stark est bourré de problèmes psychologiques, et que depuis le tout premier film de 2008, ces problèmes le rongent progressivement, de manière cohérente et réfléchie en amont par les scénaristes.
Retour sur un portrait psychologique bien plus subtil qu'on veut bien le croire...
Iron Man (2008)
Dans le premier Iron Man, Tony Stark est au sommet de sa gloire : un marchand d'armes richissime, arrogant, flambeur, qui a toujours un bon mot et une réplique mordante à la bouche, et qui profite au maximum de la vie.
Un comportement de sale gosse insupportable, conséquence indirecte d'un état d'un développement psychologique interrompu à l'adolescence, lors de la mort inexpliquée de ses parents. Tony ne s'est jamais remis de cette double disparition, et sa rébellion est depuis, un moyen de compenser ce manque affectif, ainsi que toutes les responsabilités qui lui sont tombées dessus lorsqu'il a hérité des entreprises Stark - des responsabilités dont il s'est toujours défaussé sur Obadiah Stane, ancien collègue de son père et figure paternelle de substitution.
Dans ses rapports avec Pepper, il en va de même : Stark flirte, Stark frôle, mais Stark ne s'engage pas vraiment.
Jusqu'à ce que les terroristes (financés par Stane) capturent Tony. Soudain, tout change pour lui : autrefois insouciant, persuadé d'être invulnérable, et ne songeant jamais aux conséquences de ses actes, Tony est soudain confronté à celles-ci, à sa propre mortalité, et il est directement mis en péril.
Tony doit soudain se transformer et changer, pour espérer survivre et reprendre le contrôle de sa vie : se sentant désormais responsable des effets de ses armes, il choisit de faire le bien.
Mais il le fait de manière simpliste, immature et disproportionnée, en se reposant sur une armure qu'il endosse, et en allant directement casser du méchant. Son comportement reste adolescent et impulsif : il élimine des terroristes, il met en danger des avions de chasse, il règle le problème Stane (un problème dont il est à l'origine, son indifférence et irresponsabilité ayant permis à Obadiah d'avoir le contrôle total de Stark industries) en faisant de nombreux dégâts collatéraux, et... il annonce à toute la planète qu'il est un super-héros chatoyant et triomphant.
Malgré ce qu'il a vécu, Tony reste Tony : flambeur, vantard, arrogant, superficiel, impulsif... mais il a désormais une faille dans son armure d'indifférence - Tony se sait désormais vulnérable, et responsable de la sécurité et de la vie d'autrui. Une faille qui va ne faire que croître au fil des métrages et des mésaventures de ce cher Iron Man.
Iron Man 2 (2009)
Au début de Iron Man 2, Tony connaît plus que jamais le succès.
Super-héros superstar, il défie le gouvernement, le monde, et flambe de manière toujours plus spectaculaire, affirmant avoir, à lui seul, privatisé la paix dans le monde. Il n'a en fait aucune réelle idée de comment vraiment se comporter en héros, mais il suit son instinct et réagit impulsivement aux menaces, ce qui donne l'impression d'un chien fou totalement incontrôlable, qui n'en fait qu'à sa tête : du Stark typique, qui peut surprendre puisqu'il semblait avoir enfin un peu muri suite à l'épisode de l'Afghanistan...
Mais bien vite, on comprend cette réaction disproportionnée : empoisonné par son générateur, Tony est à l'agonie, conséquence directe de ses décisions dans le premier film. Et comme toujours, lorsqu'il est en position de faiblesse et en difficulté, Stark réagit de manière irréfléchie et instinctive, en se fermant à autrui, et en se réfugiant dans l'alcool, et derrière ses armures.
Pour ne rien arranger, la pression s'accumule sur Stark, et il peine à faire face : outre l'hostilité gouvernementale et militaire (qui veut le priver du contrôle exclusif qu'il possède sur ses armures), le spectre du passé des Stark revient le hanter, avec Ivan Vanko, fils d'un ancien partenaire de Stark Sr, expulsé suite à une dénonciation de ce dernier.
Confronté aux actes passés de son géniteur, qui représente tout ce que Tony Stark déteste symboliquement (sans même parler de la trahison que Stane, autre figure paternelle, a récemment infligée à Stark), et à sa propre arrogance (c'est l'annonce publique de Tony qui a déclenché la colère de Vanko), Tony comprend vite qu'il ne peut survivre seul aux événements déclenchés par ses actions et par ses décisions.
Ce n'est qu'avec l'aide de Pepper, du SHIELD et de War Machine que Tony triomphe de Vanko et de Justin Hammer ; à l'identique, c'est en acceptant l'héritage de son père (dans ce qu'il a de bon et de mauvais) qu'il est guéri de son empoisonnement au palladium.
Malgré toute son arrogance et son génie, Tony réalise alors que s'il veut pouvoir être un héros, et parvenir à gérer cette responsabilité qui lui incombe désormais, il lui faut un système de soutien externe (notamment Pepper), et qu'il ne peut se refermer sur lui-même, pour endosser seul tout le poids de sa culpabilité, et sauver le monde.
Dès lors, Tony va tout faire pour tenter d'alléger sa peine, et de partager la protection de la planète avec plus fort (et plus efficace) que lui... en commençant par rejoindre les Avengers.
Avengers (2012)
Dans le film Avengers, rien ne va plus. Désormais partie prenante du programme Avengers, un moyen pour lui de ne plus être seul, et de ne plus se sentir unique responsable de la planète, Tony se laisse lui aussi manipuler par Loki, et par l'atmosphère de chaos qui enveloppe alors l'équipe.
Comme d'habitude, sa nonchalance, sa grande gueule, et son impulsivité, l'amènent à se mettre le reste de l'équipe à dos, et ses coéquipiers lui disent leur quatre vérités en face : de quoi ébranler suffisamment Stark pour l'inciter, lorsque le moment de vérité arrive, à se sacrifier pour l'humanité, et à emmener un missile nucléaire dans l'espace. Son dernier geste, avant de mourir : appeler Pepper, pour une dernière déclaration d'amour, concrétisant ainsi le progrès effectué par le couple dans Iron Man 2.
Seulement voilà : malgré son geste indubitablement héroïque (n'ayant autrefois qu'une conception égocentrique et très vague de l'héroïsme, Tony choisit ici de se montrer digne de ses coéquipiers, et de se sacrifier pour la planète), Stark est sauvé in extremis, et plus que jamais, il prend conscience de sa place dans l'univers.
Autrefois "roi" de son monde et seul garant de la paix mondiale, Tony n'est désormais plus rien à l'échelle de la galaxie, une galaxie peuplée de créatures toutes-puissantes, de magie, de dieux, etc.
Alors qu'il cherchait à tout prix un moyen de se soulager des responsabilités qu'il s'était imposées, et qu'il pensait avoir trouvé un moyen de partager cette charge avec les Avengers, voilà que Stark se rend compte que les Avengers sont à peine suffisants, et que l'univers est immense et hostile.
Bien qu'il soit protégé par son armure, et qu'il ait survécu à la pire menace que la Terre ait connu, les failles de Tony Stark s'agrandissent, et un stress post-traumatique s'installe (ou plutôt, s'amplifie depuis l'Afghanistan).
Dépourvu de tout contrôle sur les forces que les Avengers affrontent, conscient que rien ne peut préparer les humains à ce qui les attend, Tony ne sait plus vraiment comment réagir, et cela va s'avérer une part cruciale de ce qu'il va devenir dans Iron Man 3.
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Au terme de la Phase 1 du MCU, Tony Stark a muri : de marchand d'armes immature, arrogant et insouciant, il est devenu un véritable héros prêt à se sacrifier pour l'humanité. Mais il reste un héros miné par d'innombrables failles psychologiques, de la perte de ses parents à une nécessité pathologique de contrôler sa vie (et sa technologie) et de protéger le monde.
Comme Atlas avant lui, Tony porte le poids du monde sur ses épaules, son "coming-out" en tant que super-héros semblant être le déclencheur d'une vague d'événements toujours plus dangereux et spectaculaires.
De quoi largement affaiblir l'esprit d'un Stark déjà instable, pour le faire plonger dans la dépression...
Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive dans un peu plus d'un mois chez nous, et maintenant que notre intégrale MCU est achevée, place à la toute dernière bande-annonce du film, qui est arrivée hier sur le web !
Après des mois d'attente, et probablement retardé par le succès colossal de Black Panther en salles - un succès qui a certainement incité Marvel à décaler au maximum la promotion de cet Avengers 3 pour laisser la Panthère s'exprimer totalement - le nouveau trailer d'Infinity War est enfin disponible... et quel trailer !
Une bande-annonce à la fois moins gratuitement spectaculaire que la première version, mais tout aussi fascinante :
- elle se permet quelques clins d’œil pour spectateurs avisés (Gamora qui explique que Thanos, armé du Gant, pourrait éradiquer la moitié des habitants de notre univers en un claquement de doigt... ce qui renvoie directement à une célèbre page de la bande dessinée où Thanos faisait exactement ça).
- elle sous-entend des flashbacks fascinants sur la vie de Thanos et son recrutement de ses "enfants" (si j'étais joueur, je parierais sur un long segment du film consacré à Thanos et à sa vie, ainsi qu'aux événements du MCU, de son point de vue... mais Feig et ses scénaristes ont l'habitude de me surprendre, donc je préfère m'abstenir).
- elle révèle le visage de l'Ordre Noir de Thanos, notamment Ebony Maw (!!), qui torture le Doctor Strange.
- elle met en scène le face à face de Captain America et de Thanos - un face à face à l'issue dramatique, dans le comic-book.
- et surtout, elle semble invalider pour de bon la théorie de la Gemme de l'âme se trouvant au Wakanda, et justifiant l'assaut de Thanos sur ce pays : on comprend clairement que l'équipe du Captain America se réfugie là pour protéger Vision, et la Pierre qu'il abrite en lui.
La question reste donc posée : où se trouve cette Gemme ?
Puisque les forces terriennes risquent bien de subir une défaite cuisante face à Thanos dans cet opus... peut-être qu'Avengers 4 s'appellera "La Quête de la Gemme de l'Âme" (ou quelque chose du genre), et que le film verra la poignée de héros survivants tenter de trouver cette dernière Pierre, la plus puissante, avant qu'il ne soit trop tard...
Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive à grand pas, et le moment est donc idéal pour revoir tous les films du MCU, dans leur ordre de diffusion initial...
La Phase 3 continue de battre son plein, malgré des Gardiensde la Galaxie un peu décevants : pour l'instant, c'est carton-plein pour cette Phase du MCU... et ce n'est pas fini !
Thor 3 - Ragnarok (2017) :
Lorsque Hela (Cate Blanchett), soeur aînée de Thor (Chris Hemsworth), ressurgit pour conquérir le trône d'Asgard - ou le détruire, le cas échéant - ce dernier voit son monde bouleversé : son marteau est pulvérisé, et il est envoyé à l'autre bout de l'univers, sur Sakaar, pour y devenir un gladiateur dans les jeux du cirque du Grand-Maître (Jeff Goldblum). Mais, là, il retrouve (contre toute attente) l'incroyable Hulk (Mark Ruffalo), qu'il va devoir affronter dans l'arène s'il veut s'échapper...
Une comédie spatiale décalée et hautement réjouissante, pour peu qu'on ne soit pas allergique à l'humour absurde et à un second degré certain, typique du réalisateur, Taika Waititi.
Alors c'est sûr que si l'on s'attendait à un crépuscule des dieux ultra-dramatique et sérieux, il y a de quoi être frustré ; néanmoins, si l'on accroche à cette univers de space-opera déglingué façon années 80, néons, pochettes de heavy metal et Flash Gordon, et que l'on sait à quoi s'attendre, c'est un vrai plaisir.
Ce n'est pas sans défauts, certains personnages sont expédiés ad patres trop rapidement, la post-synchro VO de Cate Blanchett est assez ratée, et l'humour prend parfois trop le pas sur le reste, mais dans l'ensemble, ça fonctionne, c'est fun, et ça met en place certaines des dernières pièces du puzzle Infinity War.
D'où la note de 4.25/6 pour cet Asgardians of the Galaxy.
(critique originale plus complète publiée sur ce blog en 2017, à lire ici)
Black Panther (2018) :
De retour au Wakanda après la mort de son père, T'challa (Chadwick Boseman) doit remplacer ce dernier sur le trône, et dans le costume de la Panthère Noire. Mais l'association de deux criminels - Ulysses Klaue (Andy Serkis) et Killmonger (Michael B. Jordan) - menace bien vite de déclencher un coup d'état, et de renverser l'ordre établi...
Pour conclure cette première partie de la Phase3 du MCU, retour à quelque chose de plus sérieux, avec un film quasi-indépendant du reste de son univers, et qui célèbre l'Afrique sous toutes ses formes.
Acclamé par la critique, et succès au box-office avant même sa sortie, Black Panther est un métrage globalement satisfaisant, aux thèmes pertinents et à la direction artistique spectaculaire (gros travail sur les accents et le phrasé, en VO). Killmonger a ainsi une véritable dimension dramatique qui parle clairement à un certain segment de la population afro-américaine (au risque, malheureusement, de laisser de marbre une grosse partie du public caucasien, pour ne pas dire européen).
Tout n'est pas parfait, loin de là : on peut regretter le sort des deux méchants du film, ainsi que le petit ventre mou, une fois la moitié du récit atteinte. À l'identique, et plus paradoxal de la part du réalisateur de Creed, les affrontements physiques du premier tiers du film (le duel de la cascade, notamment) semblent un peu trop lents, et manquant d'impact (ou d'un montage plus nerveux et percutant). Enfin, on note une certaine redondance dans les scènes finales du film, pré et mi-générique.
Sans oublier, bien sûr, des effets spéciaux relativement inégaux. Si les rhinocéros passent nettement mieux sur petit écran (je me demande même s'ils n'ont pas été retouchés avant la sortie dvd), il n'en va pas de même pour la Panthère et sa tenue : très affairées, en parallèle, sur Avengers - Infinity War, les équipes d'effets spéciaux sont un peu à la peine ici, et il y a toujours un vrai problème de masse et de mouvement des doublures numériques de la Panthère (et de Killmonger). Cela affaiblit donc pas mal le duel final, qui devient un affrontement de synthèse sans réel impact.
Cela dit, après un revisionnage au calme et en VO, j'ai nettement plus apprécié le film, qui m'avait laissé mitigé-positif après une séance cinématographique assez houleuse. Ce n'est pas mon film préféré du MCU, mais il se place néanmoins en bonne position dans mon classement personnel, de par sa fraîcheur et ses thématiques.
4/6
(critique éditée et corrigée en 05/2018 ; critique originale plus complète publiée sur ce blog en février, à lire ici)
Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive à grand pas, et le moment est donc idéal pour revoir tous les films du MCU, dans leur ordre de diffusion initial...
Après un début de Phase 3plutôt solide, on continue avec les films les plus récents du MCU : la suite des Gardiens de la Galaxie de James Gunn, et le retour de l'homme-araignée (enfin, de l'ado-araignée) et de son père de substitution, Tony Stark...
Les Gardiens de la Galaxie - vol. 2 (Guardians of the Galaxy vol. 2 - 2017) :
Au terme d'une mission chez les Souverains, les Gardiens de la Galaxie (Chris Pratt, Zoe Saldana, Dave Bautista, Vin Diesel, Bradley Cooper) mettent la main sur Nebula (Karen Gillan) et dérobent une source d'énergie rarissime. Bien vite, les voilà traqués par les troupes souveraines, et par les Ravageurs de Yondu (Michael Rooker), jusqu'à ce qu'ils croisent le chemin de Mantis (Pom Klementieff) et de son maître Ego (Kurt Russell), qui affirme être le père biologique de Peter...
Une suite bigger louder à tous les niveaux, pour le meilleur et pour le pire : si on s'amuse toujours beaucoup, et que les personnages restent attachants, les problèmes de rythme se font un peu plus ressentir (la durée est abusive), et l'on frôle par moments l'overdose de tout ce qui avait fait le succès du premier métrage (musique, effets spéciaux, trognes étranges, gags), ici décuplé pour l'occasion.
Et c'est ce manque d'équilibre et de modération dans tous les ingrédients de la formule GotG qui fait que le tout fonctionne honorablement et sympathiquement, mais ne fait que rarement des étincelles. Dommage.
3.5/6
(critique originale plus complète publiée sur ce blog en 2017, à lire ici)
Spider-Man - Homecoming (2017) :
Après la Guerre Civile des Avengers, Peter Parker (Tom Holland) retourne à sa vie de jeune lycéen, où il s'ennuie de plus en plus, espérant désespérément que Tony Stark (Robert Downey Jr.) le contacte à nouveau. Décidé à se montrer héroïque à son niveau, Parker utilise donc ses pouvoirs pour aider son quartier contre les petites frappes en tout genre. Jusqu'à ce qu'il découvre les machinations d'Adrian Toomes (Michael Keaton), qui transforme en armes des pièces de technologie extra-terrestre récupérées çà et là...
Une teen comedy plus légère et enjouée que les deux ou trois derniers Spider-Man sortis en salle, et qui bénéficie amplement de son intégration au reste de l'univers Marvel cinématographique.
C'est une habile fusion de différentes versions de Peter Parker, adaptée à une nouvelle génération et à un nouvel univers, qui met de côté le trauma fondateur et le mélodrame romantique habituellement de mise chez Spidey, pour quelque chose de plus léger et adolescent : c'est rafraîchissant, c'est dynamique, ça n'a pas d'enjeux galactiques ou mondiaux, et c'est tout simplement attachant de bout en bout.
Seul vrai bémol, un manque de lisibilité et d'ampleur dans certaines scènes d'action.
4.5/6
(et j'apprécie de voir l'arc de Tony Stark continuer, un Tony qui, après avoir touché plus bas que terre et perdu tous ses amis lors de Civil War, tente de franchir un cap et de se trouver une famille, comme Cap le lui a suggéré dans sa lettre à la fin de CW...)
(critique originale plus complète publiée sur ce blog en 2017, à lire ici)
Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive à grand pas, et le moment est donc idéal pour revoir tous les films du MCU, dans leur ordre de diffusion initial...
La Phase 2 du MCU était des plus inégales, oscillant entre films réussis (Captain America 2, Les Gardiens de la Galaxie), occasions ratées et trop moyennes pour totalement convaincre (Avengers 2, Iron Man 3, Thor 2), et projet rattaché de manière artificielle à la Phase 2 suite à une gestation compliquée (Ant-Man). Heureusement, la Phase 3 débute sur les chapeaux de roue, avec le troisième volet des aventures du Captain...
Captain America 3 - Civil War (2016) :
Manipulés par le machiavélique Zemo (Daniel Brühl), et soumis à la menace d'une mise sous tutelle gouvernementale à la suite d'une mission ayant mal tourné et d'un incident diplomatique, les Avengers se divisent en deux camps opposés. Le premier, réuni autour du Captain America, refusent cette tutelle, et sont prêts à tout pour protéger Bucky, accusé à tort ; le second, autour d'Iron Man, bien décidé à rentrer dans le rang, et à éviter d'aggraver la situation...
Un bon Captain America (pas le meilleur, cela dit), un bon Avengers qui ne dit pas son nom (là, c'est sans problème le meilleur des trois), avec un métrage dense, maîtrisé et qui présente de nouveaux personnages dans l'action, sans oublier d'exploiter au mieux les autres héros établis. Le sens de la continuité et du feuilleton est en effet particulièrement présent, peut-être ici plus qu'ailleurs, et pourrait laisser quelques spectateurs sur le carreau.
(j'apprécie notamment la spirale infernale de mauvaises décisions dans laquelle Stark est pris depuis le premier Avengers, une dépression qui le pousse à réagir de manière toujours plus mal avisée et irréfléchie, tentant désespérément de trouver un moyen d'alléger sa conscience coupable, qui le pousse à se sentir seul responsable de la protection de la planète...)
Néanmoins, c'est toujours spectaculaire, ça sait apporter une touche d'humour quand il le faut, les réactions des personnages sont toujours fondées (et s'appuient sur près de dix ans de films), et si le métrage n'évite pas quelques baisses de rythme ou scènes inutiles (l'épilogue aurait ainsi pu être plus subtil, et éviter de déjà révéler le sort de War Machine), ça reste un joli tour de force au niveau de la gestion de l'univers et des personnages, qui présage du meilleur pour Infinity War, des mêmes réalisateurs et scénaristes.
4.25/6
(critique originale plus complète publiée sur ce blog en 2016, à lire ici)
Doctor Strange (2016) :
Après un accident de voiture qui le prive de l'usage normal de ses mains, le Dr. Stephen Strange (Benedict Cumberbatch), chirurgien arrogant aux talents renommés de par le monde, voit son univers s'effondrer. Ruiné et abandonné de tous, il recherche alors des méthodes peu orthodoxes pour guérir... et lorsqu'il découvre les arts mystiques enseignés par l'Ancien (Tilda Swinton), c'est tout un monde inconnu qui s'ouvre à lui, et va lui permettre de renaître, d'une manière assez inattendue.
Une origin-story d'apparence assez balisée (le parcours de Strange est très similaire à celui de Tony Stark, dans un univers de magie plutôt que de technologie), mais néanmoins très efficace, principalement grâce à la présence de Cumberbatch, et à toute la direction artistique/aux effets visuels, qui sont tout simplement spectaculaires et parfois même inédits.
C'est visuellement somptueux, kaléidoscopique, psychédélique, l'humour est bien dosé, la bande-originale de Giacchino très réussie et la distribution est globalement excellente : de quoi donner un film satisfaisant qui, en prime, ne se conclue pas par un combat physique bourrin et destructeur, mais par un duel d'intellects et de ruse à la fois amusant et malin.
Bien joué.
4.25/6
(critique originale plus complète publiée sur ce blog en 2016, à lire ici)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Black Panther :
De retour au Wakanda après la mort de son père, T'challa (Chadwick Boseman) doit officiellement remplacer ce dernier sur le trône, et sous le costume de la Panthère Noire. Là, il retrouve sa mère Ramonda (Angela Bassett), sa soeur Shuri (Letitia Wright), inventrice de génie, et Nakia (Lupita Nyong'o), ex-compagne de T'challa. Mais l'association de deux criminels - Ulysses Klaue (Andy Serkis) et Killmonger (Michael B. Jordan) - menace bien vite de déclencher un coup d'état, et de renverser l'ordre établi...
Après les très légers et humoristiques Spider-Man Homecoming et Thor Ragnarok, et avant le sérieux destructeur et spectaculaire de Avengers 3 : Infinity War, voici la parenthèse Black Panther, qui d'ores et déjà est l'un des grands succès Marvel sur le territoire américain. Et ce n'est pas forcément étonnant, tant le film célèbre l'Afrique sous toutes ses formes, une célébration qui ne pouvait que plaire à la communauté afro-américaine, surtout en ces temps de présidence difficile.
D'autant que BP est nettement plus sérieux que ses deux prédécesseurs du MCU, qu'il peut quasiment s'aborder de manière indépendante, et qu'il aborde des thèmes pertinents, comme l'isolationnisme d'un pays, l'aide internationale, l'importance des femmes dans la société, la recherche des origines, le retour au pays, ou encore (et surtout) le colonialisme/impérialisme et l'oppression des populations noires dans l'histoire et dans le monde.
BP se pose ainsi comme une utopie afrofuturiste, dans laquelle l'Afrique (ou du moins, le Wakanda) aurait eu les moyens de résister à l'oppression des colons blancs, et de se développer indépendament du reste du monde, sans influence étrangère. Le résultat : le Wakanda, un pays ultra-futuriste possédant des technologies improbables et ne connaissant pas la pauvreté, mais aussi un pays replié sur lui-même, indifférent à la souffrance du monde.
On le comprend tout de suite, de par ces thèmes, et de par la charge émotionnelle et raciale qui les accompagne, Black Panther n'est pas qu'un film Marvel comme les autres, c'est aussi un symbole, et un métrage-événement, en particulier outre-Atlantique, où le communautarisme afro-américain est très présent, et militant.
En mettant de côté ces considérations ethniques et sociales, Black Panther est un film solide et sympathique. Je l'avoue tout de suite : ma séance s'est assez mal passée (entre conditions techniques médiocres, troupeau de jeunes n'ayant pas suivi une minute du film, et brève bagarre déclenchée par ces derniers), et je n'ai donc pas profité pleinement du film. La première demi-heure, notamment, a été assez compliquée, et j'ai eu des difficultés à m'immerger dans ce monde très particulier et bigarré.
Il me faudra donc revoir le film au calme (et en V.O., si possible, pour profiter des accents africains des personnages, totalement effacés en français) pour vraiment me faire une idée définitive de la qualité de Black Panther.
Pour l'instant, cependant, je peux dire ceci : la direction artistique du film est remarquable et mémorable (il ne serait pas surprenant que BP soit nommé aux Oscars pour ses costumes), c'est globalement bien interprété, intéressant, et tous les personnages sont efficaces.
Les héros, notamment, sont attachants (Shuri, par exemple, mais aussi Okoye, la capitaine des Dora Milaje), les personnages secondaires sont suffisamment caractérisés, et du côté des bad guys, Andy Serkis vole presque la vedette à Michael B. Jordan, avec son Klaue rigolard et cabotin.
(on regrettera néanmoins le sort de ces deux personnages, un sort malheureusement habituel dans les productions Marvel)
La réalisation se marie au propos, avec une tendance aux longs plans permettant d'admirer les décors du Wakanda, ce qui est très bien... mais ça a aussi tendance à casser un peu le rythme de certains des affrontements, qui paraissent parfois un peu mou. De plus, cela se couple malheureusement à un découpage assez moyen, et à des effets spéciaux très inégaux, notamment au niveau des doublures numériques, globalement très voyantes (un problème inhérent aux multiples maisons d'effets spéciaux travaillant sur le film, de la meilleure compagnie du marché, ILM, à des sous-traitants anonymes et bon marché).
Quant à la musique... difficile à dire. Mélange d'ethnique et de symphonique, elle ne m'a pas paru désagréable, mais il me faudra une écoute séparée pour me faire une véritable idée.
Mais dans l'ensemble, voilà un film agréable à suivre, à l'importance non-négligeable pour certaines communautés, et qui fait date en présentant une culture et un univers quasi-inédit sur grand écran.
Ce n'est pas parfait, mais c'est déjà bien.
3.5/6 (en attendant une réévaluation au calme et en V.O.)
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive à grand pas, et le moment est donc idéal pour revoir tous les films du MCU, dans leur ordre de diffusion initial...
Après des débuts un peu faiblards, la Phase 2 a atteint sa vitesse de croisière avec les très bons Captain America - Le Soldat de l'Hiver et les Gardiens de la Galaxie. il est temps désormais pour cette Phase de se conclure...
Avengers 2 : Age of Ultron (2015) :
Lorsque Tony Stark (Robert Downey Jr.) et Bruce Banner (Mark Ruffalo) lancent prématurément un programme de défense planétaire globale à l'intelligence artificielle nommé Ultron (James Spader), celui-ci prend vie et devient une menace indépendante décidée à éradiquer la race humaine. Aux Avengers de se réunir et d'empêcher le pire de se produire, avec l'aide inattendue de deux humains aux pouvoirs improbables, Pietro (Aaron Taylor-Johnson) et Wanda Maximoff (Elizabeth Olsen)...
J'ai déjà fait une critique détaillée de ce film, en long, en large et en travers (voir le lien juste en dessous de la note), expliquant pourquoi je n'étais pas le plus grand fan au monde de cet Avengers 2 signé Whedon.
Cette fois-ci, je vais donc résumer mes avis précédents, et faire bref : les qualités et les défauts de ce film sont peu ou prou les mêmes que ceux & celles du premier Avengers, exacerbés par la présence d'un méchant très faible et raté visuellement, ainsi que par la nécessité de lancer des pistes et de préparer le terrain pour toute la suite du MCU, de Thor à Infinity War en passant par Black Panther et Captain America 3.
Le tout s'avère finalement rythmé mais brouillon, spectaculaire mais plein de trous, intéressant mais décousu, et s'il n'y avait pas l'alchimie et la bonne humeur existant entre les membres de cette équipe pour donner de la substance et de l'homogénéité à tout ça, le métrage se rapprocherait dangereusement de ce qu'est devenue la Justice League, plus récemment (mais avec les mêmes Whedon et Elfman aux commandes).
Nul doute que les frères Russo parviendront à faire d'Avengers 3 et 4 quelque chose de plus structuré, et de plus convaincant.
Un petit 3/6
(critique originale plus complète publiée sur ce blog en 2015, et mise à jour en 2017, à lire ici)
Ant-Man (2015) :
Dépossédé de sa propre compagnie par son ancien bras droit et protégé, Darren Cross (Corey Stoll), le Dr Hank Pym (Michael Douglas) recrute le cambrioleur Scott Lang (Paul Rudd) pour s'introduire dans les laboratoires Cross, saboter leurs archives, et empêcher qu'une technologie de pointe inspirée des travaux de Pym ne soit vendue à Hydra. Pour cela, Scott va devoir s'entendre avec Hope (Evangeline Lilly), la fille de Hank, apprendre à contrôler les fourmis, et à maîtriser les extraordinaires pouvoirs miniaturiseurs du costume d'Ant-man...
Une comédie fantastique sympathique, façon film de casse, avec une distribution plutôt bonne et attachante (mention spéciale à la petite qui joue la fille de Lang), des effets spéciaux convaincants, et un sens de l'humour qui fonctionne.
Quel dommage alors que la genèse compliquée du métrage (voir ma critique plus complète) se sente autant dans son exposition, et dans sa mise en place : le rattachement au reste du MCU, la présentation des personnages, le premier tiers du film, tout ça manque de finesse et d'énergie, pour enfin décoller une fois que les effets spéciaux (et les fourmis) entrent en jeu.
Le métrage s'avère néanmoins efficace dans les bases qu'il pose pour ses personnages, et s'il manque de la folie qu'Edgar Wright aurait pu lui insuffler, cet Ant-Man reste néanmoins tout à fait honorable.
3.75/6
(critique originale plus complète publiée sur ce blog en 2015, et mise à jour en 2017, à lire ici)
Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive à grand pas, et le moment est donc idéal pour revoir tous les films du MCU, dans leur ordre de diffusion initial...
Désormais installé à Washington après la Bataille de New York, Steve Rogers (Chris Evans) est contraint de se rebeller contre le SHIELD, aux côtés de la Veuve Noire (Scarlett Johansson), de Nick Fury (Samuel L. Jackson) et du Faucon (Anthony Mackie). Car l'organisation est en réalité corrompue de l'intérieur par HYDRA, sous la direction du machiavélique Alexander Pierce (Robert Redford), qui commande le dangereux Soldat de l'Hiver (Sebastian Stan)...
Le meilleur film de la Phase 1 du MCU, c'était Captain America. Sans surprise, le meilleur film de la Phase 2, c'est aussi Captain America. Un Captain America bien différent de son aîné, puisque nettement plus moderne et sérieux, en mode thriller politico-conspirationniste, pour un film qui chamboule radicalement la donne de l'univers Marvel cinématographique.
Fini le Shield tout puissant, place à un duo Cap/Widow traqué par leurs anciens collègues, et à une ambiance paranoïaque qui fonctionne très bien, renforcée par de l'action tendue et mémorable (Fury en voiture, notamment), par un Falcon qui est très bien choisi et par un Robert Redford convaincant en bad guy (spoilers !).
Alors tout n'est pas parfait : la réalisation de l'action est parfois un peu tremblotante, le nouveau look de Scarlett est discutable, et la bande originale de Henry Jackman est relativement quelconque (et pas aidée par le fait que le bonhomme a, depuis, recyclé les mêmes sonorités militaires dans bon nombre de ses béos), mais dans l'ensemble, c'est un succès... et ça fait vraiment plaisir de retrouver l'uniforme vintage du Captain.
4.5/6
Guardians of the Galaxy (2014) :
Après avoir mis la main sur une sphère étrange à l'importance insoupçonnée, l'aventurier humain Peter Quill (Chris Pratt) se trouve contraint de faire équipe avec la tueuse Gamora (Zoe Saldana), Drax le Destructeur (David Bautista), Rocket le raton-laveur inventeur (Bradley Cooper), et Groot l'arbre bipède (Vin Diesel), pour affronter les forces du maléfique Ronan l'accusateur (Lee Pace), sbire de Thanos...
Autre prise de risques pour le MCU, avec ce space opera déjanté et décalé mettant en scène des personnages de seconde (voire de troisième) zone. Et pourtant, avec du recul, ce Guardians of the Galaxy s'avère une pièce essentielle de la construction du MCU, qu'elle ouvre vers des perspectives galactiques, tout en rajoutant des pierres à l'édifice de l'Infinity War à venir, en faisant apparaître Thanos et ses enfants.
Confié à l'esprit corrosif de James Gunn, GotG est donc tour à tour prenant, spectaculaire, et surtout drôle, baignant ses personnages attachants dans un univers baroque et multicolore, aux effets spéciaux convaincants, et à l'illustration musicale rétro-pop.
Le film plonge directement ses spectateurs dans ce monde, sans le prendre par la main, et ça fonctionne, malgré quelques faiblesses de rythme, çà et là : rien de rédhibitoire, quand bien même on ressentirait les limites du formatage Marvel, notamment dans ce Ronan gentiment sacrifié, ou dans cette ébauche de romance forcée et pas forcément convaincante entre Peter et Gamora (en même temps, je me répète, mais Zoe Saldana, bof ; j'aurais largement préféré Olivia Wilde dans le rôle, comme prévu).
Reste que ce pari improbable est réussi, et les Gardiens ont fini par donner une nouvelle impulsion à l'univers Marvel, l'envoyant dans une direction plus humoristique, mais aussi plus spectaculaire et spatiale.
4.25/6
(critique originale publiée sur ce blog en 2014, à lire ici)
Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive à grand pas, et le moment est donc idéal pour revoir tous les films du MCU, dans leur ordre de diffusion initial...
La Phase 1 du MCU s'est conclue avec l'explosif Avengers : place à la Phase 2, l'ère des suites un peu creuses, du chamboulement, et des nouveaux héros...
Iron Man 3 (2013) :
Traumatisé par l'invasion de New York, Tony Stark (Robert Downey Jr.) est devenu dépendant de ses armures, et commence à perdre pied. Mais lorsque le Mandarin (Ben Kingsley), meneur d'une organisation terroriste, décide de s'en prendre à Stark, et détruit tout ce qui lui appartient, ce dernier, présumé mort, ne peut plus compter que sur son ingéniosité, son instinct et sur l'aide du jeune Harley (Ty Simpkins) pour se tirer d'affaire...
Mouais. Probablement l'Iron Man que j'aime le moins, et que je n'avais jamais eu envie de revoir depuis sa sortie. Le problème, en fait, c'est que Shane Black est aux commandes, et qu'il fait un peu ce qu'il veut, à savoir : il ne fait pas un Iron Man 3, il fait Tony Stark 3, un film plus intéressé par Tony sans armure, indestructible et qui survit en débardeur à des scènes d'action pétaradantes, en faisant des vannes constantes, et accompagné d'un faire-valoir enfantin ou d'un partenaire black (lui aussi sans armure), le tout dans un environnement enneigé, à Noël...
En résumé, Shane Black fait du Shane Black, et ça ne passe pas vraiment, tant au point de vue du rythme que de la structure décousue, des raccourcis du récit, de la voix off narrative, des placements produits, et de nombreux choix créatifs aberrants (le pilotage d'armures à distance, qui enlève tout intérêt et tout danger, puisque Tony peut désormais tout faire depuis son canapé ; Guy Pearce en nerd à lunettes boiteux ; la mise en avant forcée et maladroite de Super Pepper Potts ; et bien sûr toute la conclusion façon "retour à la normale/nouveau départ" à nouveau en voix off, et bâclée).
C'est dommage, parce qu'il y a du bon : le stress post-traumatique de Tony, le côté "les extraterrestres existent, tout le monde le sait désormais", certaines idées de mise en scène des affrontements, la relation de Tony et de Harley (qui préfigure celle de Tony avec Peter Parker), ou encore la feinte du Mandarin. Et dans l'ensemble, ça reste divertissant et spectaculaire, mais... le film semble tout de même trop bordélique et inabouti, voire même un peu creux, pour vraiment fonctionner.
2.5 + 0.5 pour l'excellent thème de Brian Tyler, malheureusement sous-exploité puisque Iron Man est absent de la moitié du film = un très petit 3/6
Thor 2 - The Dark World (2013) :
Lorsqu'elle découvre l'Aether, une arme destructrice conçue par Malekith (Christopher Eccleston), le meneur des Elfes Noirs, Jane Foster (Natalie Portman) devient la cible de ce dernier. Elle ne peut désormais compter que sur l'assistance de Thor (Chris Hemsworth) et de ses alliés pour survivre, et empêcher la fin de l'univers.
Après un premier Thor très sérieux, Marvel tente de décomplexer un peu son Asgardien, en faisant notamment appel aux talents de script-doctor de Joss Whedon, pour bricoler un scénario pas tout à fait abouti. Le résultat est très inégal, hésitant entre la comédie, l'action faiblarde et la romance, et surtout, il perd énormément en intérêt et en énergie une fois sa première heure écoulée.
À nouveau, le métrage souffre d'un méchant assez quelconque, de décors extra-terrestres bien trop ternes et insipides, de scènes d'action plates, brouillonnes et sommaires, et pour couronner le tout, d'une Natalie Portman qui finit en pilotage automatique, malgré sa présence au cœur du récit.
Bref, un métrage très peu mémorable, qui a des bonnes idées, ici ou là, mais ne décolle jamais vraiment, et s'essouffle progressivement jusqu'à finir sur les rotules.
2.5 + 0.5 pour la bande originale de Brian Tyler = un minuscule 3/6
(critique plus détaillée publiée sur ce blog en 2017, à lire ici)
Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive à grand pas, et le moment est donc idéal pour revoir tous les films du MCU, dans leur ordre de diffusion initial...
Après s'être porté volontaire pour subir une expérience des forces armées américaines, Steve Rogers (Chris Evans) devient le super-soldat Captain America, porte-étendard des troupes alliées sur le front allemand pendant la Seconde Guerre Mondiale...
Un film de super-héros historique sincère mené d'une main de maître par Joe Johnston, et qui conjugue un script efficace, une distribution impeccable, un visuel approprié, une bande-originale mémorable d'Alan Silvestri, des effets convaincants, un méchant mémorable, et un charme indiscutable. C'est bien simple, CA est probablement l'un de mes Marvel préférés, toutes phases confondues, et cette pierre angulaire du MCU me fait vraiment regretter que l'on n'ait pas eu d'autres films mettant en scène Steve Rogers pendant la Seconde Guerre Mondiale...
4.75/6
Marvel's The Avengers (2012) :
Lorsque Loki met la main sur le Tesseract, et fait déferler sur la Terre une horde d'envahisseurs extra-terrestres, les plus grands héros de la planète - Iron Man (Robert Downey Jr.), Hulk (Mark Ruffalo), Thor (Chris Hemsworth), Captain America (Chris Evans), la Veuve Noire (Scarlett Johansson) et Hawkeye (Jeremy Renner) s'unissent sous une même bannière afin de protéger l'humanité.
L'énorme film-crossover signant la fin de la Phase 1 du MCU, et le point culminant de tous les efforts de Kevin Feige et compagnie : on ne peut pas leur retirer ce succès, celui d'un projet ambitieux et improbable mené à son terme. Et pourtant, Avengers est loin d'être un bon film, sous la plume et les caméras de Joss Whedon : mal rythmé, déséquilibré, filmé assez platement et sans ampleur, c'est bavard, ça souffre des tics narratifs habituels de Whedon, et dans l'ensemble, ça reste trop alourdi par le cahier des charges Marvel de l'époque, et par ses limites, pour vraiment exploser à l'écran de manière homogène.
Néanmoins, ça reste souvent spectaculaire, drôle, et la cohésion de l'équipe fonctionne assez bien, donc ça passe plus ou moins, même si ça aurait mérité d'être bien meilleur, et mieux écrit.
3.5/6
(critique plus détaillée publiée sur ce blog en 2015, à lire ici)
Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive à grand pas, et le moment est donc idéal pour revoir tous les films du MCU, dans leur ordre de diffusion initial...
Après des débuts inégaux, la Phase 1 des films Marvel continue, avec la suite d'Iron Man, mise en chantier précipitamment, et écrite à la va-vite :
Iron Man 2 (2010) :
Désormais connu comme étant Iron Man, Tony Stark devient la cible de Ivan Vanko (Mickey Rourke), un scientifique russe déchu qui s'associe à Justin Hammer (Sam Rockwell), concurrent de Stark, pour faire tomber ce dernier...
Un film frustrant, car s'inscrivant directement dans la lignée du premier film, et possédant pas mal de bonnes idées (l'héritage de Stark, Black Widow, le Shield, Whiplash/Dynamo, Justin Hammer), qui sont malheureusement un peu traitées à la va-vite et de manière brouillonne et bavarde. Et pour ne rien arranger, la bande originale de Debney, pourtant nettement meilleure que celle du premier opus, est totalement noyée dans les effets sonores. Dommage.
3.5/6
Thor (2011) :
Banni d'Asgard pour avoir fait preuve d'arrogance et mis en péril la paix entre les royaumes, Thor (Chris Hemsworth) est exilé sur Terre, où il rencontre Jane Foster (Natalie Portman) et son équipe (Stellan Skarsgård & Kat Dennings). Mais pendant ce temps, Loki (Tom Hiddleston), le demi-frère de Thor, complote en secret...
Un film honorable, mais assez peu marquant.
Il faut bien dire que la réalisation penchée de Kenneth Brannagh agace plus qu'elle ne convainc (dans certaines scènes, c'est un carnage, avec une caméra qui change d'angle toutes les cinq secondes, sans raison ni continuité), que le personnage de Kat Dennings est un cliché ambulant uniquement là pour faire des vannes, que les scènes d'action sont globalement traitées à la va-vite (et peu lisibles) et que le rendu de toutes les tenues asgardiennes est bien trop factice et caoutchouteux pour être totalement crédible.
Le tout se laisse néanmoins regarder, mais laisse un peu de marbre, jamais particulièrement bon, ni particulièrement mauvais (à l'image de sa bande originale, en fait).
Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive à grand pas, et le moment est donc idéal pour revoir tous les films du MCU, dans leur ordre de diffusion initial...
Au programme, donc, une intégrale composée de mini-critiques, pour chacun des films Marvel déjà (ou pas encore) chroniqués en ces lieux. À commencer par le film qui a lancé le MCU, et sa Phase 1 : Iron Man.
Iron Man (2008) :
Vendeur d'armes et inventeur de génie, Tony Stark (Robert Downey Jr) se découvre une conscience après être tombé aux mains d'un dangereux groupe terroriste, et il conçoit alors une armure high-tech pour se protéger, et pour protéger le monde...
Alors certes, le film est loin d'être parfait (bande originale insipide, derniers tiers improvisé en cours de tournage, casting inégal - Terrence Howard), mais son sens de l'humour, sa décontraction et ses effets spéciaux convaincants ont donné le LA au reste du MCU. C'est efficace, c'est drôle, c'est spectaculaire, et puis franchement, Robert Downey Jr est tout simplement parfait en Stark.
4.25/6
The Incredible Hulk (2008) :
Pourchassé par l'armée et par son ex-beau père (William Hurt), Bruce Banner (Edward Norton) tente de trouver un moyen de se débarrasser de Hulk, son double incontrôlable. Mais le super-militaire Blonsky (Tim Roth) est sur ses traces...
Là, par contre, c'est tout l'inverse. Comme la plupart des films mettant en vedette Edward Norton (qui s'improvise systématiquement co-scénariste), ça se prend vraiment au sérieux, c'est assez mal rythmé, et il y a des ruptures narratives, notamment vers la fin, qui sonnent vraiment faux. Ajoutez à cela des effets spéciaux assez laids (Hulk est raté, trop sombre, trop veineux... les hélicoptères numériques font toc...), une bande originale quelconque, et du fanservice trop timoré, et on finit avec un métrage totalement oubliable.
2/6
(critique plus détaillée publiée sur ce blog en 2015, à lire ici)
Toute la semaine, Les Téléphages Anonymes passent la carrière télévisuelle & cinématographique de Frank Castle en revue, pour le meilleur... et pour le pire.
The Punisher, saison 1 :
En cavale après ses actions récentes, Frank Castle, dit "le Punisher" (Jon Bernthal) se cache sous une fausse identité, toujours hanté par le souvenir de sa famille. Mais bien vite, l'ancien militaire torturé est contraint de sortir de son anonymat lorsque Micro (Ebon Moss-Bachrach), un spécialiste de la NSA, le contacte, et met Frank sur la piste d'une conspiration militaire liée aux actes de Castle dans l'armée, et expliquant peut-être ce qui est arrivé à la famille de ce dernier..
Dernière série Marvel/Netflix en date, sortie très récemment, cette version du Punisher continue sur le personnage tel qu'il est apparu dans la saison 2 de Daredevil, interprété avec succès et hargne par un Jon Bernthal surprenant.
Quasi-indépendante du reste du MCU/Netflix (il y a bien quelques caméos - Karen Page, son rédacteur en chef, Turk...), Punisher reste cependant dans la droite lignée des autres séries de la collection, tant au niveau du format (13 épisodes d'une heure... ce qui est trop, comme d'habitude) que du ton (réaliste et relativement mesuré, très axé sur la psychologie du personnage, etc).
Au niveau créatif, on reste aussi dans la continuité du Punisher de Daredevil, pour le meilleur et pour le pire : car si Bernthal compose un Punisher à la souffrance encore très fraîche et à fleur de peau, et qui peine à contenir sa rage, la série confirme et signe l'un des points problématiques de DD saison 2, à savoir tout ce qui entoure les circonstances de la mort des Castle.
Déjà peu convaincante dans Daredevil, la conspiration militaire entourant Frank et ses actes dans l'armée est ici développée en largeur, et sa responsabilité dans la mort des Castle ne fait plus aucun doute. On retombe donc, une fois de plus, dans le cas d'un Frank rendu plus ou moins directement responsable, par ses actions, de la mort de ses proches, et qui tente d'expier ses fautes en s'en prenant aux méchants.
Je l'ai déjà dit au cours de cette semaine, mais cela affaiblit grandement le personnage de Frank, à mes yeux : en en faisant un mec bien (les épisodes s'efforcent d'humaniser au maximum le Frank d'avant le meurtre, comme d'habitude) victime de méchants très méchants lui en voulant personnellement, ce Punisher devient simplement un personnage tragique en quête de vengeance personnelle, loin du fanatique de justice menant une guerre contre le crime sous toutes ses formes que l'on peut trouver dans les comics.
En cela, ce Punisher est très proche, dans l'esprit, du Punisher de Thomas Jane, et de son Dirty Laundry (qui, sans surprise, est l'une des grosses inspirations de Bernthal pour cette incarnation) : un personnage qui finit paumé et sans direction après avoir accompli sa vengeance, et qui est encore loin d'avoir dépassé le stade du Begins.
Mais outre ces problèmes thématiques récurrents - qui trahissent bien les difficultés inhérentes à l'adaptation du Punisher, un personnage controversé qui semble avoir autant de lectures différentes que de lecteurs (rien que le générique de la série, assez plat, semble vraiment résumer le Punisher à un tas d'armes à feu virevoltantes, ce qui est une lecture assez simpliste et superficielle du personnage) - la série parvient à approcher le monde de Castle d'une manière assez intéressante, en mode thriller/polar paranoïaque.
L'une des thématiques principales de la série, c'est ainsi le stress post-traumatique, qui touche tous les personnages, d'une manière ou d'une autre. Le show semble ainsi très intéressé par l'effet qu'a la violence sur la psychologie, que ce soit au travers du destin de Frank, que de celui de Karen, de la famille de Micro, du futur Jigsaw (Ben Barnes, excellent), de l'agent Madani (Amber Rose Revah), etc.
Tous les personnages de la série ont ainsi, à un degré ou un autre, des cicatrices psychologiques (ou physiques) découlant de l'usage de la violence ou de son impact sur leur vie. Cela a l'avantage certain de les développer en profondeur, et de les rendre, pour la plupart, intéressants...
Malheureusement, cela a aussi l'inconvénient de faire de Castle un personnage secondaire de sa propre série : plus qu'une série Punisher, on se trouve ici devant une série Frank Castle et ses amis les handicapés de la vie. Plus que jamais, Frank est humain, vulnérable, c'est une bête traquée et blessée, et pour qui est habitué à un certain Frank impassible et solitaire, le contraste est rude.
Frank passe son temps à se confier, à tisser des liens, il est sentimentalement et émotionnellement plus ouvert que jamais ; soit, c'est un choix qui participe à l'humanisation d'un personnage qui, sinon, pourrait un peu trop ressembler à un terroriste urbain pour que les Américains soient à l'aise, compte tenu de l'actualité.
Mais là, se posent deux problèmes : le premier, c'est que, paradoxalement, Frank est tout aussi vulnérable dans l'action. Systématiquement, pour fragiliser le personnage, les scénaristes semblent prendre un malin plaisir à placer Frank en position de faiblesse. Durant l'immense majorité des scènes d'action (qui ne sont pas si nombreuses, d'ailleurs), Frank fonce tête baissée, est rapidement blessé de manière idiote (il ne se protège pas, il se tient debout en pleine ligne de mire, etc), et il passe le reste de l'affrontement à tenter de survivre en grimaçant de douleur.
Frank n'est que rarement (pour ne pas dire jamais) en position de force et, pour un militaire super-entraîné/un commando d'élite, il paraît trop souvent brouillon et sous-préparé. En lieu et place du Punisher, Frank passe son temps à se faire punir par autrui, à être grièvement blessé, et à finir alité après avoir été secouru par autrui.
D'autant plus problématique que la série peine à gérer l'état de santé de Frank, qui semble ici affublé des capacités régénératives de Wolverine - il souffre, il encaisse des dizaines de balles, il perd connaissance, il se fait poignarder... et dans l'épisode suivant, il est à 100% de ses capacités, sans même une grimace de douleur.
Autre souci : les autres personnages sont tellement développés et le récit se permet tellement de digressions, qu'au final, alors que le cœur émotionnel de la série aurait dû être Frank (surtout compte tenu de son humanisation affirmée), on ressent plus de souffrance, de traumatisme et de douleur dans les sous-intrigues des autres vétérans, comme par exemple celle du jeune Wilson (Daniel Webber), un jeune vétéran traumatisé qui se radicalise, et sert d'antagoniste à Frank le temps d'un épisode, après toute une saison de développement.
Frustrant. En plus, contrairement à l'enfer du Vietnam et de Forge Valley qui ont marqué à vie l'esprit de Frank dans les comics, ici, Kandahar paraît bien moins extrême et traumatisant : on peine donc à vraiment ressentir ce qui a fragilisé à ce point Frank sur le terrain, d'autant que la série préfère nous montrer la fraternisation de Frank et Billy, entre deux missions, plutôt que l'enfer de ces missions.
L'effet est donc contre-productif : en tentant de trop humaniser Frank, la série finit par brouiller les cartes, et par se perdre dans ses errances, et dans ses treize épisodes à remplir.
Le pire étant que le programme se termine de manière bâtarde, avec un treizième épisode qui rallonge la sauce pour un duel Russo/Castle qui aurait clairement été plus fort et plus désespéré s'il avait pris place à la fin de l'épisode précédent.
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Et pourtant, malgré tous ces problèmes, The Punisher est probablement dans le haut du panier des productions Marvel/Netflix : bien produite, très bien interprétée, avec une approche intéressante du traumatisme des vétérans, la série bénéficie du savoir-faire certain de Steve Lightfoot, le showrunner.
Le programme n'est pas sans défauts, loin de là ; outre ceux cités ci-dessus, relatifs à l'interprétation subjective du personnage du Punisher, on peut aussi mentionner la musique (du blues-rock assez moyen en guise de thème), le rythme bancal inhérent aux séries Marvel/Netflix, la violence jamais totalement convaincante, ou encore certains personnages et sous-intrigues oubliés en cours de route (on aurait aimé revoir Karen Page à la toute fin, par exemple).
Reste que, contrairement à la plupart des autres shows Marvel/Netflix, The Punisher ne se perd pas trop en cours de route. Il n'y a pas ce gouffre qualitatif entre les premiers épisodes et les derniers, ni un moment facepalm qui délimiterait le moment où la série bascule : le tout est plus homogène et cohérent dans son ton et dans son énergie, pour le meilleur et pour le pire.
Une chose est sûre : même si je n'adhère pas totalement à ce Frank paumé et vulnérable qui subit plus qu'il n'agit, je serai de la saison 2, si elle se tourne. Bernthal a su me convaincre, et peut-être qu'enfin, maintenant que ses origines ont été traitées, on aura un Punisher qui ressemblera à quelque chose de menaçant et de satisfaisant...