Après une première saison pauvre en action et souffrant d'un protagoniste transparent et guère convaincant, puis une apparition guère plus reluisante dans Defenders, Iron Fist avait commencé, avec son épisode de Luke Cage saison 2, à évoluer dans une direction enfin intéressante et plus légère. Et avec le changement de showrunner pour sa saison 2, on pouvait s'attendre à quelque chose de plus réussi, de plus nerveux, et de moins insipide. D'autant que les critiques nettement plus enthousiastes portant sur cette saison 2 pouvaient permettre d'être un minimum optimiste...
Iron Fist, saison 2 (2018) :
Bien décidé à défendre la ville après la disparition de Matt Murdock, Danny Rand (Finn Jones) tente de faire régner la loi et l'ordre à New York aux côtés de Colleen (Jessica Henwick)... mais Davos (Sacha Dhawan) et Joy (Jessica Stroup) se sont alliés pour se venger de lui, et ils ont engagé les services de Mary (Alice Eve), une ex-militaire aux personnalités multiples, pour se débarrasser de l'Iron Fist.
Nouveau showrunner (M. Raven Metzner, au CV de scénariste assez... hum... discutable), format plus court, nouveau chorégraphe pour les combats et cascades : après le tollé critique ayant touché la saison 1, la saison 2 d'Iron Fist semblait décidée à changer de cap.
Malheureusement, s'il y a effectivement du mieux par rapport à la saison 1 de la série, Iron Fist saison 2 reste une saison assez faible. Déjà, parce qu'elle souffre du syndrome Luke Cage : pour mieux gérer leur héros, les scénaristes optent pour le priver de ses pouvoirs pendant une grosse partie de la saison.
C'est plus pratique : pas d'effets spéciaux ni de combats à gérer (on garde les affrontements pour la toute fin de la saison, et encore...), uniquement des tunnels de dialogues (maladroits) entre les personnages. Le problème, c'est que cela ne fait que souligner à quel point Danny est un personnage creux et inexistant. En le privant de ses pouvoirs, les scénaristes laissent la part belle aux autres protagonistes, notamment Colleen et Misty Knight, qui ressurgit ici et aide son amie à mener l'enquête pendant que Danny est convalescent.
L'occasion pour les scénaristes de tâter le terrain pour un potentiel show Daughters of the Dragon mettant en scène les deux femmes... et force est de constater que ce serait nettement plus intéressant que Danny Bland contre son double négatif, Davos l'inexpressif en manque d'amour maternel.
Au point que l'on se dit que l'affrontement Iron Fist vs son grand rival aurait vraiment dû être mis de côté pendant une bonne demi-saison, si ce n'est plus : c'est plat, générique, et aucun des deux hommes n'a le charisme et l'énergie suffisantes pour faire fonctionner cette rivalité.
Du côté des autres personnages secondaires, rien à signaler, si ce n'est la caractérisation de Joy, totalement fluctuante sous la plume de la nouvelle équipe et du nouveau showrunner (au point que l'on ait parfois du mal à la rattacher à la Joy de la saison 1... sans même parler de la Joy de la fin de saison 2, qui fait un 180° par rapport au début).
Mary, elle, est plutôt convaincante, même si son personnage demande tout de même que le spectateur ferme les yeux sur le fait qu'elle parvienne physiquement, du haut de son mètre 65, à tenir tête/à maîtriser des experts en arts martiaux comme Danny et Davos. Mais Alice Eve fait tout son possible pour rendre ses deux personnalités distinctes, et cela fonctionne assez bien.
Et là, après quelques paragraphes, je m'aperçois que je n'ai pas grand chose à dire de plus au sujet de cette saison. Oui, c'est plus court, et les combats sont mieux chorégraphiés (mais rares). Oui, la fin est intéressante (même si l'on sait désormais qu'Iron Fist n'aura pas de suite sur Netflix) et logique, compte tenu du parcours de Colleen durant ces épisodes (mais cette fin est aussi relativement bâclée, et franchement assez mal écrite, notamment au niveau des dialogues).
Mais dans l'absolu, avec son écriture gentiment pataude (toute la sous-intrigue de Ward et de son addiction/son histoire avec son sponsor sont la définition même de remplissage, ne servant qu'à créer un parallèle maladroit avec Danny/le Fist, et à donner quelque chose à faire à l'acteur), qui peine à caractériser ses personnages de manière convaincante et à imposer un rythme cohérent à la série, la saison, assez décousue, se regarde tout aussi passivement que la précédente, sans jamais passionner ou captiver.
Moins insipide que la saison 1, certes, mais guère plus probant.
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