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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Articles avec #marvel catégorie

Les bilans de Sygbab - Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 7 (2020)

Publié le 7 Mars 2021 par Sygbab dans Action, Aventure, Critiques éclair, Fantastique, Comédie, Marvel, MCU, Review, Science-Fiction, Télévision, USA, ABC, Les bilans de Sygbab

Après le changement de format de la saison 6, l'intégrale Agents of SHIELD de Sygbab touche enfin à sa fin, en même temps que la série...

Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 7 (Marvel's Agents of SHIELD, season 7 - 2020) :

Bien décidés à empêcher l'invasion de la Terre, Coulson et son équipe remontent le temps pour tenter d'intercepter les Chromicons et d'empêcher ces derniers d'altérer l'histoire établie à leur profit...

Alors que les Chromicons étaient presque en arrière-plan lors de la précédente saison, leur volonté de faire de la Terre leur nouvelle planète d'accueil devient le fil rouge de cette nouvelle année. Leur stratégie pour accomplir cette mission sans s’engager dans un conflit ouvert est ambitieuse : en altérant la ligne temporelle, ils souhaitent se débarrasser du S.H.I.E.L.D. car visiblement, ce serait la seule organisation susceptible de les gêner dans l'atteinte de leur objectif...

L'enjeu est de taille, ce qui oblige donc nos héros - presque ordinaires mais pas tous humains - à être une fois de plus sur le pont pour préserver ce pour quoi ils se sont battus. Il y a de quoi être sceptique car le concept est casse-gueule, d'autant que jusqu'à présent, les voyages dans le temps n'ont pas été gérés au mieux dans la série. Or, de manière assez miraculeuse - ou dans un sursaut d'orgueil -, l'équipe créative décide enfin d'adopter un ton plus léger en proposant des épisodes qui se distinguent en grande majorité les uns des autres, même si la trame de fond est toujours présente.

Le prétexte est assez malin : afin de suivre les Chromicons dans le passé, la fine équipe embarque dans le Zephyr, amélioré pour l'occasion par Enoch, Fitz et Simmons dans le futur. Doté de technologies très avancées, il permet de localiser l'époque et le lieu où seront leurs ennemis, avec toutefois un défaut majeur : les sauts temporels peuvent intervenir à tout moment à cause d'un dysfonctionnement.

Enoch en est d'ailleurs victime dès le deuxième épisode, se retrouvant seul en 1931 car il n'a pas pu monter à temps dans le vaisseau. Il réintègre l'équipage près de 40 ans plus tard, alors qu'il aurait pu retrouver ses compagnons d'infortune dès 1955, mais ces derniers étaient trop occupés à se servir de lui comme relais téléphonique plutôt que de le localiser. Ce comique de répétition présent dans le 7.04 Out of the Past est bien senti, et c'est l'une des rares fois où Enoch s'approche de l'exaspération.

Cet épisode a la particularité d'être tourné en noir et blanc - ce qui lui donne un certain cachet - et de réécrire la mort de Daniel Sousa, figure déjà connue dans cet univers par le biais du spin-off centré sur Peggy Carter. Apparu dans le 7.03 (dans lequel il démasque Simmons qui se faisait passer pour la célèbre agente du SSR), il devient malgré lui membre de l'expédition qui doit garantir un futur dont il n'est pas censé faire partie.

Son arrivée est une bonne idée car il est issu d'une époque où les méthodes sont différentes et cela rend savoureuses ses interactions avec ses nouveaux collègues. Il sait se rendre utile, sauve Daisy d'un mauvais pas, et donne l'impression d'avoir toujours été là. De la même manière, sa relation naissante avec Daisy semble couler de source. Une vraie réussite, grâce au charisme et au jeu sobre d'Enver Gokaj, très bon dans le rôle.

Pendant qu'il apprend à s'adapter, d'autres doivent composer avec le passé. C'est le cas de Mack et Deke, qui restent bloqués plusieurs mois en 1976. Le 7.07 The Totally Excellent Adventures of Mack and the D raconte leurs déboires et se transforme rapidement en festival de références croustillantes avec des Chromicons reconstruits façon Short Circuit ou encore Coulson emprisonné dans une télé et doté d'un avatar à la Max Headroom.

C'est également l'occasion de voir le Deke Squad, une belle brochette de bras cassés rassemblés dans l'optique de reconstruire le S.H.I.E.L.D. De prime abord, Mack a de sérieux doutes sur le bien-fondé de l'opération et en fait part à son comparse sur un ton virulent, avant de s'apercevoir que celui qu'on pourrait considérer comme le boulet de service s'occupe régulièrement de son alter-ego plus jeune.

C'est le début de la réhabilitation du personnage de Deke, beaucoup plus supportable quand sa sensibilité et son altruisme sont mis en avant, et qui trouvera une conclusion satisfaisante à l'approche du final en restant dans cette nouvelle chronologie pour que ses amis puissent retrouver la leur.

Il était évident que toutes ces incursions dans le passé finiraient par chambouler le déroulement de certains évènements, et ce dès le début puisque la première action des Chromicons est de prévenir Wilfred Malick de sa déchéance à venir afin d’accélérer la prise de pouvoir d'Hydra. Le débat est vif : faut-il le tuer ? Mack s'y oppose fermement, mais Daisy va à l'encontre de ses directives en demandant à Deke de l'éliminer. Celui-ci ne peut s'y résoudre mais finit par prendre cette lourde responsabilité bien plus tard, alors que Freddy est bien établi à la tête du S.H.I.E.L.D et d'Hydra.

Outre les implications morales de ce choix, les conséquences sont catastrophiques car cela donne de bonnes raisons à Nathaniel Malick - encore en vie dans cette ligne temporelle - de s'allier aux Chromicons et d'appliquer le fameux adage Discovery requires experimentation de Whitehall pour s'approprier les pouvoirs de Daisy. Cette variation intéressante est rendue possible par la volonté des scénaristes de revisiter la série, et il s'avère être un adversaire très dangereux.

Pour pimenter le tout, ll se rend à Afterlife pour disposer des inhumains à sa guise et surtout pour convaincre Kora de rejoindre sa cause. Il s'agit ni plus ni moins de la sœur de Daisy et la confrontation qui s'annonce est un crève-cœur pour cette dernière car l'occasion de reconstruire sa famille - sans son père toutefois puisque Calvin est aux abonnés absents - fait long feu : Jiaying meurt également dans cette ligne temporelle, alors qu'elle n'était pas aveuglée par une haine sans limite et qu'elle avait aidé Yo-Yo à retrouver ses pouvoirs en identifiant la cause comme étant psychologique et non physiologique.

En revanche, le pouvoir de Kora qui consiste à manipuler l'énergie est un peu fourre-tout : elle peut créer des rayons surpuissants qui détruisent tout sur leur passage, redonner la vie, et même servir d'amplificateur pour n'importe quel signal... Ce dernier point est d'une importance capitale dans le final puisqu'elle diffuse aux Chromicons le don d'empathie dont May s'est retrouvée nouvellement dotée depuis qu'elle est elle aussi revenue à la vie (même si sa mort fut de courte durée).

C'était donc le grand plan de Fitz et Simmons, qui n'ont vu qu'une seule solution après avoir longuement étudié toutes les possibilités qui s'offraient à eux : foutre la timeline en l'air dans le but que Kora donne des émotions à leurs adversaires au dernier moment pour les inciter à rendre les armes, tout en s'assurant que leurs camarades survivent afin qu'ils puissent utiliser le voyage quantique pour retourner dans leur chronologie...

Il y a des réminiscences d'Avengers Endgame dans tout ça, mais c'est encore plus tiré par les cheveux. Tout au plus peut-on admettre qu'il était effectivement préférable que Simmons ne puisse pas se souvenir des détails, sinon elle aurait eu des migraines au quotidien, tout en se demandant comment un plan aussi précis a pu se dérouler comme prévu sans qu'elle puisse donner de directives.

Même si Fitz est un génie - miraculé, les séquelles apparues suite à son séjour au fond de l'océan ont vite été évacuées de la série - et qu'il a disposé de plusieurs années pour étudier le timestream (suffisamment pour avoir une fille avec Gemma), c'est tout de même étrange qu'il ait pu entrevoir ce que Sybil n'a pas prédit avec le même outil, alors qu'elle le maîtrise à la perfection depuis bien plus longtemps. En l'état, les explications données ne sont pas vraiment convaincantes, mais il faut malheureusement s'en contenter.

Reprogrammé à cette occasion pour protéger le secret de Gemma quel qu'en soit le prix, Enoch est prêt à tuer pour suivre ses instructions. Il le fait d'ailleurs à plusieurs reprises, sans que cela soit définitif puisque le 7.09 As I Have Always Been est un exercice de style bien connu, un Groundhog Day (jour sans fin) bien tenu dans lequel il se sacrifie en donnant de son plein gré une pièce qui fait partie intégrante de sa machinerie pour réparer le Zephyr. Même si la résolution est un peu facile (les personnages nous y préparent en répétant à plusieurs reprises le terme Phlebotinum dans l'épisode), cela offre une belle sortie au personnage, qui fait là ce qu'il y a de plus humain.

Pour les autres protagonistes, le final fait un tour d'horizon du devenir de chacun lors d'une réunion virtuelle : May est professeur dans une académie nommée en hommage à Coulson, Leo et Gemma se sont retirés et construisent leur vie de famille, Mack est toujours directeur et compte Yo-Yo dans son équipe, et Daisy continue à explorer l'espace en compagnie de Kora et Sousa, probablement au sein de l'organisation S.W.O.R.D. sans toutefois que cela soit mentionné.

Des fortunes diverses qui semblent parfois imposées (le cas de May est le meilleur exemple) mais qui confèrent une note positive à cette conclusion. Quant à Coulson, il profite de la vie et peut s'envoler une dernière fois avec une nouvelle version de L.O.L.A., histoire de rappeler qu'il a la classe en toutes circonstances.

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Critiques éclair - Wandavision, saison 1 : épisodes 1x07-08 (2021)

Publié le 6 Mars 2021 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Comédie, Sitcom, Télévision, Fantastique, Romance, Drame, Action, Thriller, Science-Fiction, Les bilans de Lurdo, USA, Disney, MCU, Marvel, Wandavision

La saison 1 de Wandavision continue sur une belle lancée, se rapprochant progressivement de sa conclusion, une conclusion au potentiel certain...

Wandavision, saison 1 (2021) :

- 1x07 : Alors que l'univers télévisuel qui l'entoure se rapproche lentement du présent, Wanda commence à perdre le contrôle de cette réalité improbable ; à l'extérieur, Monica et ses collègues conçoivent un moyen de pénétrer dans la bulle de Wanda, pour tenter d'y retrouver Darcy...

Les choses se décantent dans l'univers de Wandavision, pour un épisode parodiant les sitcoms 2000 façon Modern Family et The Office, avec interviews et réactions face caméra des protagonistes.

Et ça fonctionne plutôt bien, même si l'intrigue de fond prend progressivement le dessus sur l'hommage à l'univers des séries, avec des sous-intrigues qui convergent progressivement vers quelque chose de plutôt intéressant, entre Darcy et Vision qui font le point, Monica qui évolue en Photon, et Wanda qui perd progressivement pied, au grand dam de ses deux fils.

Sans oublier ce grand reveal final, qui confirme ce que l'on pouvait deviner si l'on connaissait déjà un peu le monde des comics : Agnes (Kathryn Hahn) est Agatha Harkness, une sorcière aux pouvoirs menaçants, capable d'influencer Wanda (joli générique/séquence de fin inspirée des Munsters, d'ailleurs) et responsable de bien des événements dans cette série.

Ce qui fait donc d'elle la grande méchante du programme... en théorie.

Car je ne vois pas Marvel innocenter ainsi Wanda de ses actions, et je ne serais pas surpris, par exemple, qu'Agnes soit une création pure et simple du subconscient de Wanda, incapable d'admettre qu'elle soit elle-même la méchante de sa propre histoire. Ou bien qu'Agatha, réalisant l'ampleur des pouvoirs de Wanda, ait décidé d'endosser ce rôle de méchante et d'aiguiller Wanda au fil du temps, dans sa bulle, pour l'amener à prendre conscience de ses actes et de leur valeur (im)morale, afin qu'elle finisse par mettre fin à Wandavision. Ou encore qu'elle soit une sorcière possédée par une entité malfaisante que l'on retrouverait ultérieurement dans Doctor Strange 2, par exemple.

En somme : je ne prends pas forcément ce qu'on a vu ici au premier degré, et je m'attends à ce que Marvel ait encore un ou deux atouts et retournements de situation dans sa manche.

- 1x08 : Aux mains d'Agatha, Wanda est contrainte de revivre les pires moments de son existence, alors que la sorcière tente de comprendre comment la jeune Sokovienne a bien pu donner naissance à Westview...

Un épisode nettement plus sérieux et dramatique, chargé en mythologie, qui revisite le passé de Wanda pour lui apporter un nouvel éclairage, et réécrire son histoire : si elle est devenue ce qu'elle est, et si elle a pu maîtriser les pouvoirs de la Pierre de l'Esprit, c'est qu'elle est naturellement dotée de capacités magiques (mutante ?), qui ont été amplifiées par la Pierre.

Un pas de géant de Marvel en direction de son pan le plus surnaturel, quitte à verser par moments dans une imagerie un peu kitschouille : toute l'intro de l'épisode, en mode "Sorcières de Salem", dure un peu trop longtemps pour son propre bien, et la conclusion, avec Agatha qui vole dans un costume façon Hocus Pocus, ne fonctionne pas totalement à mes yeux (on pourra toujours arguer que, puisque tout se déroule toujours à Westview, c'est une vision qu'à Wanda de la sorcellerie et des sorcières tout droit héritée de Ma Sorcière Bien-aimée).

Cela dit, j'avais raison - Agatha n'est pas vraiment la Grande Méchante de cette histoire, et Marvel ne s'est pas dégonflé : oui, Wanda a créé spontanément la bulle de Westview, elle en est la seule responsable, et elle devra faire face aux conséquences. Et quelque chose me dit qu'une fois toute cette affaire terminée, une fois que Wanda aura rejoint Strange pour apprendre à maîtriser ses pouvoirs, on pourrait bien revoir Agatha en tant qu'alliée, dans le camp du bien.

Ah, oui, dernier détail de cet épisode un peu plus long (43 minutes), mais qui fait plaisir : le costume final de la Scarlet Witch, entraperçu lorsque Wanda et la Pierre de l'Esprit entrent pour la première fois en contact.

(reste désormais un unique épisode, qui devrait être chargé en affrontements et en ultimes rebondissements...)

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Les bilans de Sygbab - Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 6 (2019)

Publié le 28 Février 2021 par Lurdo dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Les bilans de Sygbab, Marvel, MCU, Review, Science-Fiction, Télévision, USA, ABC

Après une saison 5 assez mitigée, l'intégrale Agents of SHIELD de Sygbab se poursuit et s'approche de sa conclusion...

Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 6 (Marvel's Agents of SHIELD, season 6 - 2019) :

Un an après la mort de Coulson, le SHIELD se reconstruit lentement sous la direction de Mack ; de leur côté, Daisy, Jemma et les autres tentent de retrouver Fitz, perdu dans l'espace dans une stase cryogénique...

Cette saison se démarque tout d'abord par son format plus court que les précédentes, puisqu'elle est dotée de seulement 13 épisodes au lieu des 22 habituels sur les grands networks américains. Cela présente normalement deux avantages : une réduction des coûts d'ensemble qui permettent éventuellement d'investir un peu plus dans les effets spéciaux, et une intrigue qui va à l'essentiel.

Ce qui se traduit d'ailleurs à l'écran par (enfin) des scènes en extérieur (après la claustrophobie extrême de la saison 5, ça fait du bien de voir la lumière du jour), et quelques plans dans l'espace un peu plus réussis même si ce n'est pas non plus extraordinaire. L'écriture, quant à elle, est parfois assez bancale - ce qui n’a plus rien d’étonnant.

Trop d'éléments reposent sur une suspension d'incrédulité accrue, à commencer par la recherche de Fitz qui pose plusieurs problèmes majeurs. Le premier est évidemment le paradoxe temporel que cela crée : cette version de Léo est celle qui est cryogénisée à bord du vaisseau d'Enoch afin de pouvoir sauver ses amis dans le futur.

Plutôt que de s'embarrasser à répondre à des interrogations légitimes, seul la théorie du multivers de Deke est avancée comme explication, cette dernière partant du principe que chaque choix engendre une dimension parallèle dans laquelle les évènements se déroulent d'une manière différente. C'est un peu tiré par les cheveux mais c'est le lot des voyages temporels.

L'autre point à relever concerne la gestion des voyages interstellaires : en l'espace d'un an, l'équipage constitué autour de Simmons et Daisy a parcouru la totalité de la galaxie, et le retour de l'Inhumaine sur Terre est très rapide. Visiblement, le S.H.I.E.L.D. a réussi à développer une technologie plus efficace que le warp...

Que la Lighthouse dispose d'une certaine richesse de connaissances est une chose, mais il est difficile de croire que l'agence se soit restructurée en si peu de temps alors qu'elle était considérée comme une organisation terroriste et qu'elle n'avait plus de soutiens politiques.

Alors que cela atténue également l'impact de sa mort lors du final de la saison 5, Il faut cependant reconnaître que les scénaristes réussissent à compenser en rendant le personnage de Fitz jaloux de lui-même puisqu'il a raté beaucoup de moments importants, surtout son propre mariage.

C'est amusant de le voir considérer qu'il ne sera jamais le premier mari de Gemma, et de s'enquérir de la nuit de noces. Cette révélation est amenée de manière intéressante grâce au 6.06 Inescapable, dans lequel les deux tourtereaux partagent une prison mentale créée par les Chronicoms, qui voient en ces deux Terriens une possibilité d'inventer une machine temporelle leur permettant de sauver leur planète.

Ce dernier est construit pour jouer sur leurs peurs et leurs doutes, exacerbe certaines tensions, et met surtout en avant le lien qui les unit. C'est appréciable de constater que l'aspect feuilletonnesque est enfin associé à des épisodes sortant un peu de l'ordinaire, même si ce n'est pas toujours réussi.

C'est le cas du 6.03 Fear and Loathing on the Planet of Kitson qui ressemble à du Farscape au rabais avec des personnages qui délirent sous l'influence d'une drogue hallucinogène, ou du 6.04 Code Yellow qui a la mauvaise idée d'être centré sur Deke, patron richissime d'une start-up dont toutes les idées ont été volées.

Cela prouve une fois de plus l'incompétence du S.H.I.E.L.D., si toutefois c'était encore nécessaire. Avoir laissé Radcliffe s'approprier la Framework par le passé n'a visiblement pas servi de leçon, personne n'a imaginé qu'il était dangereux qu'une autre personne connaissant l'existence de cette technologie soit dans la nature, sans autre surveillance qu'un agent infiltré pour garder un oeil sur lui.

Un dispositif qui ne sert d'ailleurs à rien puisque même Mack - le nouveau patron, faut-il le rappeler - ne semble pas au courant des agissements du petit-fils de Fitz et Simmons. Quant à ses motivations pour avoir monté sa compagnie en monnayant des idées qui appartiennent en grande partie à son grand-père, elles ne sont pas convaincantes.

Il se plaint d'être mal aimé et d'avoir perdu tous ses repères car le monde dans lequel il vivait n'existe plus, mais ce n'est pas évident de s'en émouvoir dans la mesure où le personnage est ouvertement écrit comme un boulet insupportable, et ce depuis son apparition dans la saison précédente. Il oublie également qu'il a commencé par trahir ceux qu'il considère aujourd'hui comme sa famille...

Dans la lignée des choix étranges, on peut se demander s'il était utile de faire réapparaître Coulson sans que ce soit vraiment lui, alors que sa mort est encore fraîche dans les mémoires. C'est presque de l'acharnement thérapeutique envers les différents protagonistes, qui doivent faire face à un individu qui a le même visage, la même voix, mais qui est un tueur sans vergogne et dont l'enveloppe corporelle contient en réalité une entité venant d'une autre dimension, dotée de surcroît de pouvoirs immenses...

L'idée était visiblement de proposer un personnage aux antipodes de Coulson pour souligner l'ironie de la situation, mais c'est abordé sous un angle beaucoup trop sérieux et les tentatives pour nous faire croire qu'il reste quelques traces de l'ancien directeur ne fonctionnent pas. Quant à ses acolytes, ils peinent à exister, ce qui n'est pas étonnant puisque même l'étape de la caractérisation n'est pas franchie.

L'effet est raté, à tel point que la perspective de revoir Coulson en tant qu'androïde qui possède sa mémoire semble nettement plus intéressante.

Toutefois, l'explication de l'origine de Sarge - puisque c’est le nom de ce « double » - est reliée aux monolithes. Les propriétés de deux d'entre eux étaient déjà connues (un portail spatial pour l'un et temporel pour l'autre), le troisième serait celui de la création. C'est pour les retrouver qu'Izel traverse la galaxie et qu'elle veut aller sur Terre, après avoir tenté sa chance sur Chronyca-3, la planète des Chromicons.

Ce sont les deux fils rouges, bien que celui des Chromicons soit un peu plus secondaire car il sert surtout à établir le cliffangher du dernier épisode, qui donne une nouvelle orientation pour la saison finale. L'accent est plus mis sur la quête d'Izel, entité non corporelle provenant d'un royaume où ont été créés les monolithes.

Développer cette partie de la mythologie part d'une bonne intention, mais comme souvent l'exécution n'est pas au rendez-vous. Son pouvoir de possession, lié à sa nature, est redondant par rapport à Hive. La seule différence, c’est qu’elle a aussi donné cette capacité aux Shrike, créatures qui transforment leurs hôtes en zombie…

La belle aubaine pour faire des référence à Romero et se dédouaner en faisant des personnages des porte-paroles pour dire : "Hé, mais après tout, pourquoi pas, vu qu'on ratisse large et qu'on ne cherche plus à essayer de trouver un sens à tout ça".

Dans sa structure, cette saison ne ressemble pas aux autres, elle ne peut pas vraiment être comparée sur les mêmes critères. Dans l'intervalle, il faut noter les efforts consentis pour relancer l'intrigue, même si tout est loin d'être parfait.

Il y a encore trop de facilités, et ces constants changements de direction n'aident pas à donner l'impression d'une grande cohésion interne malgré un nouveau « toutéliage ». En revanche, pour une fois, les évènements de la saison suivante semblent devoir se dérouler dans la foulée, sans avoir besoin de recourir aux ellipses habituelles.

Espérons qu'elle offre une conclusion satisfaisante à une série plus que chaotique.

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Critiques éclair - Wandavision, saison 1 : épisodes 1x05-06 (2021)

Publié le 27 Février 2021 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Comédie, Sitcom, Télévision, Fantastique, Romance, Drame, Action, Science-Fiction, Thriller, Les bilans de Lurdo, USA, Disney, MCU, Marvel, Wandavision

Progressive montée en puissance de la saison 1 de Wandavision, avec un épisode 4 qui a joliment changé la donne, même s'il n'a pas forcément surpris le spectateur le plus attentif...

Wandavision, saison 1 (2021) :

- 1x05 : Alors que le Sword tente de résoudre le mystère qui entoure l'hexagone, Wanda et sa famille traversent les années 80 et adoptent un chien. Mais Vision commence à avoir des soupçons sur la réalité qui l'entoure...

Ah, les petits malins ! Je parle bien sûr de la fin de l'épisode, une fin d'épisode qui se permet de fusionner deux univers cinématographiques Marvel en amenant le Quicksilver de la Fox et des X-men dans la bulle irréelle de Wanda.

Un rebondissement de fin d'épisode qui fonctionne très bien, et qui arrive en conclusion d'une trentaine de minutes navigant assez habilement entre la reconstitution de sitcom 80s (la musique, les vêtements, le générique sont parfaits) et le thriller fantastique, avec de plus en plus de ces moments durant lesquels l'illusion maintenue par Wanda se fissure, et les captifs retrouvent leur libre-arbitre.

Sans oublier les moments extérieurs à la bulle, qui laissent subodorer que Sword (ou quelqu'un d'autre ?) ne serait pas totalement innocent, dans tout cela...

Mais c'est bel et bien la présence d'Evan Peters dans l'épisode qui ouvre les portes au Multiverse of Madness du prochain Doctor Strange.

Car maintenant que ce Quicksilver existe dans le MCU, et est identifié comme frère de Wanda (qui ne le reconnaît pourtant pas, ce qui laisse sous-entendre que son subconscient a été chercher ce Quicksilver... "ailleurs"), qu'est-ce qui empêche Feige et compagnie de nous ramener leur père dans un prochain épisode ? Les possibilités sont infinies.

- 1x06 : Halloween bat son plein à Westview, alors même que Vision mène son enquête, tentant de comprendre les tenants et les aboutissants du monde qui l'entoure, contrôlé par Wanda...

Un épisode plus court que le précédent, et plus mineur, qui arrive en réponse à la remarque émise dans l'épisode précédent ("il n'y a pas d'enfants à Westview, c'est bizarre"), et qui permet de mettre en place une dynamique de fond qui va sans nul doute culminer dans les semaines à venir.

Mais avant cela, on a droit à une reconstitution de sitcom 90-00s façon Malcolm, avec générique à la musique pop-punk dynamique, enfants qui parlent face caméra et s'adressent au spectateur, ponctuations musicales typiques à chaque scène, et personnage d'oncle déconneur et slacker qu'Evan Peters se fait un plaisir d'interpréter.

L'amateur de comics sera aussi comblé par de nombreux clins d'œil, des costumes originaux de Vision, Quicksilver, Wanda et des deux enfants, aux pouvoirs de ces derniers, qui laissent potentiellement présager d'un avenir pour les deux personnages... ou pas.

Car après tout, si les scénaristes peuvent toujours décider de trouver un moyen pour Wanda de conserver ses deux enfants une fois cette intrigue résolue, cela me paraît difficile à envisager sans tomber dans les histoires de Mephisto et compagnie (malgré les nombreux clins d'œil des scénaristes au diable et à l'enfer, je n'y crois pas vraiment).

Reste que pour l'instant, à trois épisodes de la fin, Wandavision tient bien la barre, évolue dans une direction de plus en plus sinistre, et que la fin de l'épisode, avec Wanda qui étend un peu plus la bulle de Westview pour sauver Vision, absorbant au passage tout le camp du SWORD (et Darcy), promet du lourd (a-t-elle les capacités d'étendre la bulle et de réécrire la réalité... à l'échelle de la planète ?).

(maintenant, c'est quand ils veulent pour une série dérivée Darcy & Woo, avec un Jimmy qui m'a surpris par son efficacité au combat)

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Les bilans de Sygbab - Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 5 (2017)

Publié le 21 Février 2021 par Sygbab dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Marvel, MCU, Review, Science-Fiction, Télévision, USA, Les bilans de Sygbab

L'intégrale Agents of SHIELD de Sygbab continue, avec cette semaine, un petit coup de mou dans le programme...

Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 5 (Marvel's Agents of SHIELD, season 5 - 2017) :

Après leur victoire sur Aida, Coulson et ses agents sont enlevés et se réveillent à bord d'un vaisseau spatial, en 2091 : la Terre a été détruite, et l'humanité est au mains des Krees...

Claustrophobes, s'abstenir ! Placée sous le signe de restrictions budgétaires évidentes, cette saison se déroule de manière quasiment exclusive dans des décors intérieurs étriqués et avec une photographie sombre qui va de pair. Bien entendu, l'intrigue doit être ajustée en fonction pour le justifier et c'est tout d'abord l'option d'une excursion dans l'espace qui est retenue, faisant écho au cliffhangher du final de la saison 4.

Il y a un twist : l'équipe se retrouve projetée dans un futur dystopique où la Terre a été détruite, obligeant les derniers survivants à vivre sur une de ses parcelles contenant la Lighthouse, un méga bunker créé par le S.H.I.E.L.D. Ce dernier renferme une société dirigée d’une main de fer par les Kree en la personne de Kasius, secondé par Sinara.

Neuf épisodes durant, l’asservissement de l'espèce humaine - qui accepte son sort sans broncher car elle est au bord de l'extinction - entraîne une accumulation de clichés, soit autant de raisons de mettre des bâtons dans les roues des principaux protagonistes qui veulent mettre un grand coup de pied dans la fourmilière.

Mais le fait qu'aucune résistance ne se soit jamais organisée est compréhensible : Kasius est un lâche qui inhibe les Inhumains pour mieux les vendre au plus offrant - se débarrassant de la menace qu'ils peuvent représenter de la même manière - et dont les tendances psychopathes l’amènent à commettre un fratricide sans aucun remord.

Quant à Sinara, elle ne recule devant rien pour inspirer la crainte. Le gros bémol, c'est que leur caractérisation n'est pas très fine, surtout en ce qui concerne la seconde nommée : il n'était peut-être pas nécessaire qu'elle contrôle des boules de métal, histoire de souligner de manière appuyée que c'est elle qui porte des couilles.

Le voyage dans le temps n'aide pas non plus à apprécier cette première partie car il est difficilement compréhensible. D'ailleurs, si les scénaristes se sentent obligés de rappeler par la voix de Noah qu'ils ont déjà expliqué les tenants et les aboutissants en long, en large et en travers lorsque l'équipe retourne à son époque, c'est bien qu'il y a un problème.

Ça ne tient pas la route pour plusieurs raisons. La première, c'est que ce futur repose sur les prédictions de Robin, la fille de l'Inhumain au contact duquel Daisy avait eu une vision de la mort d'un de ses collègues en fin de saison 3. Étant donné qu'elle est censée voir des évènements qui vont se produire avec certitude, comment imaginer que ceux-ci peuvent être empêchés ? Ensuite, le concept d'une boucle temporelle dans laquelle les personnages se retrouvent bloqués suite à de nombreuses tentatives pour modifier leur déroulement n'est pas très convaincant.

Le point qui bloque le plus concerne l’ancienne prophétie évoquant leur apparition dans le futur. Elle a inspiré la croyance qu'ils seraient les sauveurs du monde, mais comme la Terre est déjà en morceaux et que la seule option est de s'assurer que ce futur n'ait jamais lieu pas, en quoi le fait de ne plus exister peut-il constituer un motif d'espoir ?

La suite n'est pas tellement plus reluisante. Recherchés par les autorités car ils sont de nouveau considérés comme des terroristes, Coulson & Cie sont bien contents de rester planqués dans... la Lighthouse, qui devient la principale unité de lieu. Leur nouveau défi est de trouver une solution pour stopper la destruction du monde, sans avoir de pistes à ce sujet. Les mauvaises idées s'enchaînent alors, comme la révélation à propos du général Hale, à la tête d'Hydra.

Malgré un flashback revenant sur son endoctrinement au sein de l'organisation alors menée par Whitehall, le personnage n'intéresse pas et souffre de la comparaison avec les leaders qui l'ont précédée. Que dire de sa fille Ruby, complètement ratée ? Qu'elle est cruelle et sadique, que c'est une adolescente immature et colérique, et c'est à peu près tout. La seule chose qu'elle a à son actif, c'est de couper les bras de Yo-Yo (une scène d'ailleurs choquante) et d'éclater la tête de Werner von Strucker, réapparu de manière bien éphémère. Dans ces circonstances, difficile de s'émouvoir de sa mort.

Pour couronner le tout, l'équipe créative semble à bout de souffle en multipliant les références aux saisons précédentes, réintroduisant d'anciens éléments comme des clés de l'intrigue : le projet Deathlok, le sérum Centipede qui donnait sa force à Garrett, le gravitonium que Talbot s'approprie pour devenir un super vilain en un temps record, réussissant à maîtriser ses nouveaux pouvoirs alors que d'autres galèrent pendant des mois ou des années...

Même le 5.12 The Real Deal souffre d'un défaut d'écriture alors qu'il s'agit du centième épisode, un événement marquant toujours très important dans une série. Le concept de la manifestation physique des peurs des personnages n'est pas mauvais en soi, mais ça flirte plus d'une fois avec la ligne jaune et plus particulièrement quand Coulson fait face à un avatar de Mike Peterson. L'échange qui suit remet en question la réalité de tout ce qui lui est arrivé, rappelant d'autres exercices de style similaires comme l'épisode Normal Again dans Buffy. Un manque d'originalité regrettable dans cet épisode symbolique, aggravé par le mariage à l'arrache de Fitz et Simmons qui fait office de conclusion. Il faut bien donner un peu de bonheur aux shippers...

À l’inverse, la cohabitation forcée des personnages principaux a une conséquence directe sur leur relation car ils se heurtent plus régulièrement aux opinions contraires de leur collègues, et leurs nerfs sont mis à rude épreuve. Dans la foulée, des conflits depuis longtemps larvés éclatent au grand jour, et le moral des troupes est au plus bas.

Fitz est toujours hanté par son double maléfique dans la Framework et dérive en prenant des décisions radicales, Yo-Yo doit gérer le traumatisme provoqué par la perte de ses bras, Coulson se délite peu à peu et refuse une deuxième extension de vie par des voies non naturelles, May se montre plus vulnérable et humaine...

Tout part à vau-l'eau, et Daisy est incapable de diriger l'équipe. Dans l'adversité, Mack se révèle alors comme un socle moral en critiquant durement les actions de ses amis et en répétant à qui veut l'entendre que le S.H.I.E.L.D. a d'autres valeurs, ce qui rend son choix en tant que nouveau leader plutôt logique.

Ce côté plus intimiste permet donc une véritable évolution des personnages, et donne un réel impact aux adieux de Coulson dans le final. Par ailleurs, sa relation avec May est finalement très bien traitée, plus subtilement qu'on aurait pu le penser.

Malgré ce point positif, dans l'ensemble, cette saison est un coup d'arrêt, d'autant plus regrettable que, jusqu'à présent, la série s'améliorait constamment.

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Critiques éclair - Wandavision, saison 1 : épisodes 1x03-04 (2021)

Publié le 20 Février 2021 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Comédie, Télévision, Fantastique, Drame, Romance, Action, Science-Fiction, Thriller, Les bilans de Lurdo, USA, Sitcom, Disney, Marvel, MCU, Wandavision

Après une petite pause de deux semaines, je reprends (avec un peu de retard sur la diffusion) les critiques hebdomadaires de la saison 1 de Wandavision, une saison 1 qui a commencé mi-janvier dernier, et ce de manière particulièrement prometteuse...

Wandavision, saison 1 (2021) :

- 1x03 : Alors que la grossesse de Wanda progresse à une vitesse inattendue, Vision et elle commencent à se demander si tout tourne bien rond à Westview...

Un épisode très années 70, avec une nouvelle fois un générique aux couleurs et à l'image des sitcoms de cette époque (cela dit, j'ai quelques lacunes au niveau des sitcoms américaines 70s, donc je ne saurais trop identifier quels sont les hommages directs faits par l'épisode... hormis potentiellement le Brady Bunch), pour un épisode de 29 minutes qui, pendant sa majeure partie, suit assez fidèlement la formule sitcom, mettant en scène la grossesse accélérée de Wanda, et les problèmes que cela provoque vis à vis de son contrôle sur ses pouvoirs (ce qui renvoie clairement, à nouveau, à Ma Sorcière Bien-aimée, et à la grossesse de Samantha).

Et puis, vers la fin, l'ambiance change. Wanda évoque Pietro, Geraldine évoque Ultron, et l'on commence à avoir une confirmation de ce que l'on pouvait supposer : les habitants de Westview ne sont pas forcément là de leur plein gré, Wanda est responsable de cette bulle "sitcom", et à l'extérieur, SWORD garde un œil attentif sur la petite communauté, et sur ce qui s'y passe. Logique.

Reste qu'il est probable que cet épisode passe un peu moins bien auprès des spectateurs les moins patients, et les moins favorables à l'exercice de style de l'hommage aux sitcoms du passé. Personnellement, je suis client, mais je conçois que le tout puisse frustrer si l'on s'attend à quelque chose de plus super-héroïque ou de plus limpide.

- 1x04 : Lorsqu'elle se rematérialise, cinq ans après le claquement de doigts de Thanos, Monica Rambeau (Teyonah Parris) retrouve son poste au sein de SWORD, une agence gouvernementale. Aussitôt, elle est envoyée dans le New Jersey où, aux côtés de l'Agent Woo (Randall Park), du FBI, et de nombreux scientifiques, dont Darcy (Kat Dennings), elle doit enquêter sur un champ de force étrange entourant une ville pourtant tranquille...

Un épisode plein de révélations, et qui, paradoxalement, m'a un peu laissé sur ma faim. Principalement parce qu'il ne réservait pas grande surprise à qui avait déjà une bonne idée des tenants et aboutissants de la série.

Mais commençons par les bons points de cet épisode : l'ouverture sur la réaction de Monica Rambeau suite au Blip comble l'un des aspects manquants de la chronologie du MCU et aborde le sujet à contre-pied, ce qui est toujours intéressant ; la présence de Darcy est toujours amusante ; celle de l'agent Woo aussi.

Et dans l'ensemble, le script toutélie de manière logique tous les éléments que l'on pouvait déjà associer, afin d'aboutir à la conclusion dont on se doutait (cf la fin de l'épisode précédent) : en déni de réalité, Wanda s'est construit une bulle, une zone de confort, retenant prisonniers en celle-ci tous les habitants de la ville de Westview, et réécrivant la réalité pour avoir enfin droit à une vie idyllique aux côtés de (feu) Vision.

Pas de surprise, donc pour qui était observateur, et avait quelques connaissances sur l'arc House of M du comic-book. Reste que maintenant, la série a abattu ses cartes, et que les enjeux du programme sont clairs : d'un côté, une Wanda instable et toute-puissante qui a la main-mise sur Westview, et n'accepte aucune entorse à son "monde parfait" ; de l'autre, les agents du Sword qui tentent de maîtriser le phénomène, et peut-être, de canaliser les pouvoirs de Wanda à de nouvelles fins ?

La suite devrait être intéressante, pour peu que la série ne retombe pas uniquement dans le format un épisode = une époque de sitcom.

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Les bilans de Sygbab - Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 4 (2016)

Publié le 31 Janvier 2021 par Sygbab dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Les bilans de Sygbab, Marvel, MCU, Review, Science-Fiction, Télévision, USA

Après son intégrale Highlander, et quelques digressions rétro, Sygbab continue, avec une nouvelle intégrale d'une série terminée courant 2020...

Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 4 (Marvel's Agents of SHIELD, season 4 - 2016) :

Peu après la signature des accords de Sokovie, les Agents du SHIELD, toujours dirigés par Coulson, doivent faire face à de nouvelles menaces, tour à tour surnaturelles, artificielles et virtuelles...

Advienne que pourra : malgré une gestion du rythme aléatoire au moment de conclure, la structure feuilletonnante des deux dernières saisons est reconduite, en étant cette fois poussée à l'extrême dans la mesure où les épisodes indépendants sont inexistants.

Il existe cependant une différence : là où auparavant plusieurs intrigues se mêlaient au point de créer la confusion quand il s'agissait de relier tous les fils, le déroulement des évènements est ici plus linéaire avec trois parties distinctes qui s'enchaînent néanmoins : la tentative de réhabilitation du S.H.I.E.L.D. et la collaboration avec Ghost Rider, les réplicants et la réalité virtuelle.

Le début de saison reprend sur la recherche de Daisy - que la presse a affublée d'un nouveau surnom, un sujet de moquerie pour ses collègues et amis tant elle collectionne nombre d’identités différentes - et met un peu de piment en nous apprenant que l'agence a désormais un nouveau directeur, faisant de Coulson un simple agent.

Une situation qu'il a déjà connue du temps de Fury mais qui ne modifie pas réellement ses habitudes étant donné qu'il s'oppose régulièrement aux décisions de non nouveau patron, en la personne de Jeffrey Mace.

Nouvelle figure de l'organisation choisie dans le but de redorer le blason de celle-ci auprès du public, il est d'abord présenté comme un Inhumain doté d'une très grande force physique, mais il est en réalité sous influence d'un sérum que Talbot expérimente en espérant que cela aura les mêmes effets que pour Captain America. Il lui manque tout de même du charisme, et on peut se demander pourquoi inventer un tel mensonge à son sujet car il aurait été plus fédérateur de dire la vérité à son sujet. The Patriot n'est pas à son avantage la plupart du temps, et son sacrifice dans la réalité virtuelle ne change pas vraiment la donne.

Outre la résurgence des Watchdogs qui se font plus virulents pour éliminer les Inhumains, l'aspect le plus intéressant des 9 premiers épisodes concerne Ghost Rider. Paradoxalement, il aura fallu une série pour rendre le personnage intéressant après deux films catastrophiques centrés sur lui, même s'il ne s'agit pas de la même incarnation. Gabriel Luna est crédible dans le rôle, son histoire n'est pas trop tirée par les cheveux, et les effets spéciaux sont honorables.

Ces derniers devaient peser sur le budget car Robbie Reyes disparaît dans une autre dimension pour mettre un terme aux agissements de son oncle, dont les ambitions démesurées nourries par le Darkhold ont eu pour conséquence l'invalidité de son frère lors d'une tentative de règlement de compte, quand ils étaient plus jeunes. Cet évènement lui a également coûté la vie, avant qu'il ne conclue un marché avec le diable.

Un pacte qui laisse les membres du S.H.I.E.L.D. assez sceptiques dans un premier temps, mais ils finissent par s'en accommoder, tant le monde dans lequel ils vivent est complètement fou. Même si on peut regretter que le personnage soit plus Driver que Rider, son passage remarqué laisse une bonne impression.

Quant au Darkhold, il est au centre de toutes les attentions. Son apparence fait penser à un grimoire, mais plutôt que d’être utilisé pour se plonger dans les arcanes de la magie noire, il représente surtout l'assouvissement d'une soif scientifique inextinguible. Il s’agit donc d’un artefact extrêmement dangereux, qui amène plusieurs concepts : la phase interdimensionnelle des ex-collègues d'Eli Morrow, la folie créatrice de Radcliffe autour des androïdes et la réalité virtuelle d'Aida (Mallory Jansen).

L'initiative est louable, mais pas dénuée de défauts d'écriture. C'est notamment le cas pour Radcliffe, pour lequel il est difficile d'y voir clair car le fait qu'il soit ou non du « bon côté » est aléatoire, en fonction des besoins de l'intrigue. D'ailleurs, le fait qu'il puisse développer ses recherches sans que personne ne supervise quoi que ce soit n'est pas crédible une seule seconde ; en ayant connaissance de ses antécédents, le S.H.I.E.L.D. devrait l'avoir à l’œil.

Tout s'arrange quand on apprend qu'il a fait tout ça pour trouver une porte de sortie à son ex-femme, gravement malade. Tout s'arrange... ou pas, si l'on trouve que cette caractérisation tardive n'existe que pour dédouaner le personnage et le rendre plus sympathique.

En programmant Aida pour qu'elle soit à même de lire le Darkhold et ainsi bénéficier du savoir qu'il renferme sans en subir les conséquences sur sa psyché, ce qu'il pensait être une brillante idée se retourne contre lui. D'abord serviable et obéissant à ses directives, sa création s'approprie la Framework, simulation d'entraînement initialement développée par Fitz et étendue à un monde virtuel par Radcliffe, pour l'utiliser à sa guise.

Les scénaristes combinent alors plusieurs thématiques connues dans le domaine de la science-fiction, avec plus ou moins de succès : le fantasme consistant à numériser la conscience humaine pour s'affranchir des contraintes physiques, la rébellion des machines et leur quête d'humanité. L'âme et l'amour sont les deux éléments mis en avant pour différencier l'homme de la machine, mais les sujets sont évoqués brièvement au détour de quelques dialogues sans les approfondir. L'approche est plus orientée sur le côté ludique, avec le What If engendré par la capture de Coulson, Mack, Mace et Fitz.

Le postulat de départ est intéressant : amputé de son plus grand regret, la vie de chaque individu connaît une trajectoire complètement différente. Là où il faut une sacrée suspension d'incrédulité, c'est pour admettre que tous ces destins radicalement modifiés aboutissent à un monde dans lequel Hydra est au pouvoir et impose son joug (mais il faut avoue que l’écran-titre revisité - Agents of Hydra - est bien senti).

Qu’à cela ne tienne : c'était presque un passage obligé pour redistribuer les cartes et proposer une vision différente des personnages, à commencer par Ward qui fait partie de la résistance, remplacé par Fitz dans le rôle du salaud absolu. Cette expérience va d'ailleurs laisser des traces tant ce dernier est rongé par la culpabilité des horreurs qu'il a commises, bien qu'il s'agisse d'une extrapolation. Même si cela peut paraître agaçant car sa relation avec Simmons est encore remise en question, c'est pour une fois bien amené.

Idem pour Mack : lorsqu'il explique à Yo-Yo qu'il a eu une fille morte au bout de 4 jours, cela passe pour une tentative de mettre de la distance entre les deux, mais comme elle est vivante dans la Framework, il s'agit d'un véritable ressort dramatique qui crée chez lui un dilemme. Partir ou rester, telle est la question, et dans un premier temps il choisit la seconde option.

Il revient à la raison grâce à Yo-Yo, qui paraît déjà éperdument amoureuse alors que leur relation ne fait que commencer. Visiblement, tout le monde se contrefout des recommandations qui visent à limiter la "fraternisation" entre les agents : Bobbi/Hunter auparavant, Fitz/Simmons, Mack/Yo-Yo, et maintenant Coulson/May...

Un possible développement amoureux entre les deux est suggéré de manière plus qu'appuyée, allant jusqu'à un flashback pour montrer que cela ne date pas d'hier. C'est dommage de s'engager sur cette voie, leur relation amicale fondée sur un grand respect mutuel est bien plus enrichissante. Cela démontre en tout cas un flagrant manque d'imagination concernant les interactions entre les protagonistes.

À l'inverse, les références aux évènements passés sont plus récurrentes. Coulson demande à May de lui parler de sa mort car lui ne s'en rappelle pas, le projet T.A.H.I.T.I. est mentionné à plusieurs reprises, les personnages évoquent parfois le caractère abracadabrantesque des évènements qu'ils ont vécu...

C'est un parti-pris qui fait plaisir car cela dissocie peu à peu la série de l'univers cinématographique, tout en créant une cohérence interne. Ces efforts sont à saluer, et s'associent à une volonté de rendre l'intrigue plus limpide : tout n'est pas parfait, mais il y a de bonnes intentions et les ingrédients d'un divertissement tout à fait honorable sont présents.

Après 4 saisons, il était quand même plus que temps !

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Critiques éclair - Wandavision, saison 1 : épisodes 1x01-02 (2021)

Publié le 30 Janvier 2021 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Comédie, Télévision, Fantastique, Drame, Romance, Action, Science-Fiction, Thriller, Les bilans de Lurdo, USA, Sitcom, Disney, Marvel, MCU, Wandavision

Après l'apothéose Endgame, et un peu "grâce" à la COVID, le MCU a été obligé de revoir ses ambitions à la baisse, et de freiner ses plans pour sa Phase 4 : probablement un mal pour un bien, puisque, privés de sorties cinématographiques, Feige et Marvel se sont rabattus sur le petit écran et sur Disney +, pour enfin lancer toute une série de projets parallèles effectuant une transition en douceur entre Endgame et la suite des festivités... à commencer par Wandavision, qui s'attarde sur le couple improbable composé de (feu) l'androïde Vision et de la sorcière Wanda Maximoff.

Wandavision, saison 1 (2021) :

- 1x01 : Dans les années 50, Wanda (Elizabeth Olsen) et Vision (Paul Bettany) emménagent dans la petite bourgade de Westview, et tentent de cacher leurs pouvoirs surnaturels à leur entourage, alors même qu'ils doivent recevoir à dîner Mr. Hart (Fred Melamed), le patron de Vision, et son épouse (Debra Jo Rupp)...

Premier épisode de cette série atypique, première production tv à faire officiellement partie du MCU et à s'inscrire dans la continuité cinématographique... et tout de suite, on est visiblement dans une autre catégorie que les productions ABC comme Agents of SHIELD et compagnie, voire même que les productions Netflix.

À vrai dire, au niveau ambitions et approche du média, Wandavision s'inscrit plus dans la droite ligne d'un Legion (toutes proportions gardées) : c'est étrange, décalé, mystérieux et ça rend hommage à d'autres genres - ici, en l'occurrence, Wandavision s'inscrit totalement dans l'héritage de la sitcom de studio old-school des années 50, façon The Dick Van Dyke Show ou I Love Lucy (saupoudré d'une touche de Ma Sorcière Bien-aimée) avec un tournage en noir et blanc, au format 4/3, et d'innombrables clins d'œil visuels, sonores et techniques renvoyant à cette époque plus "innocente".

Un bon épisode d'ouverture, intrigant à souhait, avec deux acteurs principaux particulièrement motivés et excellents, et qui (outre la publicité pour le toaster Stark) laisse quelques pistes alléchantes pour la suite.

- 1x02 : Dans les années 60, Wanda et Vision doivent préparer un numéro de magie pour l'événement caritatif de la ville. Mais alors que Wanda commence à faire l'expérience de phénomènes étranges, Vision voit ses rouages internes perturbés par un chewing-gum...

Un épisode un peu plus long, mais beaucoup plus léger et comique que le précédent, avec une parodie ouverte de la Sorcière Bien-aimée (y compris au niveau du générique d'ouverture animé, et du passage à la couleur), et deux acteurs principaux qui se donnent à fond à leurs personnages, ici totalement décomplexés et hilarants (Bettany, notamment, se lâche vraiment).

Le tout n'oublie cependant pas d'ajouter des touches de mystère au récit global, comme cette vision d'un apiculteur, cet hélicoptère aux couleurs du S.W.O.R.D., cette grossesse magique, ou encore cette Géraldine un peu louche ; et puis il y a l'utilisation de la couleur très Pleasantville, avec ce que ça implique pour la série dans son ensemble.

Vivement la suite (et j'ai apprécié le clin d'œil aux montres Strücker).

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Les bilans de Sygbab - Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 3 (2015)

Publié le 24 Janvier 2021 par Sygbab dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Les bilans de Sygbab, Marvel, MCU, Review, Science-Fiction, Télévision, USA

Après son intégrale Highlander, et quelques digressions rétro, Sygbab continue, avec une nouvelle intégrale d'une série terminée courant 2020...

Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 3 (Marvel's Agents of SHIELD, season 3 - 2015) :

Suite à leur bataille contre Jiayinh et ses Inhumains, Coulson, Daisy et les agents du S.H.I.E.L.D. arpentent la planète à la recherche d'autres individus dotés de super-pouvoirs. Mais bien vite, ils réalisent qu'ils ne sont pas les seuls à traquer les Inhumains...

Le S.H.I.E.L.D. doit relever un nouveau défi : alors que les cristaux teratogènes ont déversé la brume qu'ils contiennent au fond de l'océan et que celle-ci s'est dispersée tout autour du monde avec les courants marins (une explication au cliiffhanger de la fin de saison précédente au demeurant fort commode), de nouveaux Inhumains se révèlent un peu partout et il faut contenir cette menace car ces derniers représentent un danger à la fois pour eux-mêmes et pour les autres.

C'est ce qu'illustre le season premiere dans lequel Joey Gutierrez liquéfie les métaux qui l'entourent sans comprendre ce qui se passe. L'équipe essaie alors de le persuader de venir avec eux, mais se heurte sur le terrain à une autre organisation qui l'a pris pour cible. La suite des évènements nous apprend qu'il s'agit d'une organisation gouvernementale, l'Advanced Threat Containment Unit, mise en place pour contrer l'émergence des Inhumains.

Deux points de vue se confrontent alors : Coulson croit fermement qu'il faut aider ces personnes à maîtriser leurs pouvoirs, tout en gardant à l'esprit que ces derniers pourraient s'avérer utiles, alors que Rosalind Price est convaincue qu'il s'agit d'une maladie et que les mettre en animation suspendue le temps de trouver une cure est la meilleure solution. Plutôt que d'engager une lutte qui serait contre-productive, les deux directeurs décident de collaborer en partageant leurs informations, non sans une certaine défiance qui les rapproche malgré tout.

Cette relation naissante - bien aidée par l'alchimie entre les deux acteurs grâce à Constance Zimmer qui assure - est plutôt bien écrite, et la divergence d'opinions des agences amène des dialogues intéressants lorsque Rosalind rend visite au S.H.I.E.L.D. et plus particulièrement quand elle fait face à Daisy (finalement, le téléspectateur n'a plus l'opportunité de choisir comment l'appeler) en lui expliquant qu'il suffit d'un seul Inhumain doté de mauvaises intentions pour justifier ses actions.

Cette alliance implique un côté politique plus marqué que précédemment car, en marge des évènements narrés dans les films et des fameux accords de Sokovie, POTUS lui-même apparaît sous les traits de William Sadler ; par ailleurs, il est aussi question d'une nouvelle Guerre Froide autour des Inhumains même si le terme est jeté sans réelle conviction dans le 3.13 : Parting Shot. Cet épisode pose d'ailleurs un gros problème : il est censé signer l'adieu de Bobbi et de Hunter (dommage pour la première, un soulagement pour le second) mais les circonstances sont assez grotesques.

Au-delà de l'utilisation de la méthode in media res pour raconter son déroulement, l'intrigue débouche sur ce qui nous est présenté comme un sacrifice ultime de leur part : alors qu'ils ont été capturés après avoir assassiné trois soldats russes sur leur sol, et qu'ils sont interrogés par Interpol, ils décident de renier leur appartenance au S.H.I.E.L.D. pour que cela n'ait pas de conséquence pour leur agence. Une organisation secrète, censée avoir été mise à genoux par HYDRA, mais dont tout le monde est visiblement au courant de l'existence : n'y aurait-il pas quelque chose qui cloche ? C'est d'autant plus ridicule qu'ils sont libérés sans autre contrepartie, avec tout ce qu'ils savent. Les autorités russes ne sont plus ce qu'elles étaient...

L'influence de Gideon Malick auprès des grands de ce monde est également mise en avant. Passé maître dans l'art de tirer les ficelles dans l'ombre, il mène le projet de faire revenir sur Terre une entité que sa lignée considère comme un Dieu Inhumain, banni sur la planète Maveth à laquelle le monolithe permet d'accéder via un portail.

Cette croyance est d'ailleurs à la base de la fondation d'HYDRA, qui avec le temps a changé à de nombreuses reprises de forme et de logo (la scène où ce dernier point est expliqué, à l'appui de gravures et de couvertures de livres, n'est pas sans rappeler la révélation sur Wolfram & Hart dans Angel). Résumé comme cela, ça vend presque du rêve, mais l'exécution laisse à désirer.

La planète ? Faute de budget, elle se résume à quelques décors et est à peine exploitée, si ce n'est le temps du 3.05 : 4,722 Hours, un épisode concept revenant sur le temps que Simmons y a passé et où la seule chose qui lui soit arrivée est d'être tombée amoureuse pour mieux retarder le moment où elle se jette dans les bras de Fitz, venue la secourir. Le Dieu ? Un parasite qui prend possession du corps de ses hôtes, mais qui garde tous les souvenirs et les compétences de ses précédentes incarnations. Entre le rêve et la réalité, il y a souvent un gouffre...

C'est une occasion toute trouvée de faire revenir Ward puisque Coulson le tue de sang-froid pour se venger de la mort de Rosalind, et de tous les autres actes atroces commis par son ancien agent. Malheureusement, il aurait été préférable que ce dernier fasse face à ses remords sur le long terme, car le sujet est seulement traité le temps de quelques dialogues et donne l'impression d'être évacué rapidement. Ceci dit, il n'y a pas de rédemption possible pour le personnage et c'est à mettre au crédit de l'équipe créative.

En tout état de cause, Hive - le nom de la fameuse entité - est dangereux par sa capacité à persuader les Inhumains à rejoindre son camp, et il provoque ainsi la trahison de Daisy en jouant sur son désir de rejoindre une famille - elle qui a tant cherché la sienne et qui a de quoi regretter ce qu'elle a découvert de ses parents. Cette astuce pour reformer le duo est très maladroite dans la mesure où le S.H.I.E.L.D. est clairement présenté comme sa famille de substitution.

C'est en effet annoncé de manière explicite quand Coulson admet qu'elle est ce qui s'apparente le plus à une fille pour lui, et de nombreux moyens sont déployés pour la sauver. Heureusement que son objectif est également de se débarrasser de l'entité Hive, autrement on pourrait se poser des questions sur son sens des priorités...

Mack y va également de sa tentative pour la convaincre qu'une partie d'elle se bat contre ce qu'elle est devenue, se révélant pour une fois plus utile que quand il utilise son super pouvoir qui consiste à donner des surnoms rigolos à ses collègues Inhumains (Tremors pour Daisy, Yo-Yo pour Elena, qui a été recrutée en Colombie, afin de conférer une portée internationale à l'action de l'organisation).

Au final, elle est sauvée par Lash/Andrew, dont la seule raison d'être n'était pas de tuer ceux de son espèce mais de la libérer de l'emprise de Hive. Comme deus ex machina, ça se pose là, surtout que le personnage a été géré n'importe comment, de son apparition mystérieuse à la révélation de son identité, avant de disparaître temporairement (car accompagner la transition entre être humain et bête sauvage assoiffée de sang était visiblement un sujet trop compliqué à traiter).

Cette philosophie selon laquelle chaque Inhumain a un but précis est une réminiscence de ce qu'a inculqué Jiaying, et Lincoln s'en fait souvent le porte-parole. Il trouve le sien dans le final, en étant celui qui se sacrifie pour emmener Hive dans l'espace et mourir en héros. Cela met un terme au petit jeu mené depuis le 3.15 : Spacetime, dans lequel Daisy entre en contact avec un Inhumain dont la capacité est de partager une vision du futur lorsqu'on le touche ; elle voit alors quelqu'un mourir sans savoir qui, un des éléments clés étant une croix attachée à une chaîne qui flotte en apesanteur.

Si l'épisode en soi est agréable à regarder, cette "prophétie" n'apporte strictement rien par la suite : les scénaristes s'amusent à faire passer la croix de main en main pour essayer de faire croire que tel ou tel personnage va y passer, ce qui crée un suspense artificiel puisqu'on se doute très bien que cela ne concerne aucun des protagonistes principaux.

Dans la liste des mauvaises idées, la relation amoureuse naissante entre Fitz et Simmons est un écueil qui aurait pu être évité, et l'on peut aussi regretter que Mark Dacascos ne soit pas plus utilisé. Quitte à le recruter, autant en profiter pour le mettre en avant mais de ce côté-là c'est très timide ; le combat entre Giyera et May est bien trop court alors qu'il y avait le potentiel pour faire quelque chose de réellement marquant. Les ruptures de ton ne sont pas non plus du meilleur effet : entre Talbot qui se fait l'écho des téléspectateurs quand il avance que ce qui lui raconte Coulson est complètement fou et les tentatives d'humour ratées avec Radcliffe en fin de saison, le résultat est plus que bancal.

Ce n'est rien en comparaison du plan de Hive pour asseoir la domination des Inhumains : il compte utiliser un missile nucléaire pour créer une onde de choc qui permettra de transformer toute la population humaine. C'est complètement débile, mais au moins ça laisse espérer un peu d'ampleur... Il y a cependant de quoi déchanter par la suite, car tout se termine dans les souterrains privés de lumière du S.H.I.E.L.D., contre l'armée de créatures moches engendrées par les expérimentations de Radcliffe.

Ces défauts sont inhérents à la formule de la série, qui constitue son principal problème : elle oblige à faire rebondir sans arrêt l'intrigue, parfois au détriment de toute crédibilité. De plus, cette sorte de frénésie qui s'installe ne favorise pas les épisodes indépendants qui permettraient de souffler, et coupe parfois l'impact - notamment émotionnel - de certains moments.

en est dans le final, où la mort de Lincoln est aussitôt effacée par un bond de plusieurs mois dans le futur montrant Coulson et son équipe à la poursuite de Daisy. Il serait temps d'apporter des changements, car cette troisième saison souffre du même mal que la précédente : une première partie dans l'ensemble bien tenue, alors que dans la seconde tout finit par s'effondrer.

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Les bilans de Sygbab - Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 2 (2014)

Publié le 17 Janvier 2021 par Sygbab dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Les bilans de Sygbab, Marvel, MCU, Review, Science-Fiction, Télévision, USA

Après son intégrale Highlander, et quelques digressions rétro, Sygbab continue, avec une nouvelle intégrale d'une série terminée courant 2020...

Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 2 (Marvel's Agents of SHIELD, season 2 - 2014) :

Désormais placé à la tête du SHIELD, Coulson essaie de reconstruire l'agence, alors même qu'il est hanté par de mystérieux symboles liés à sa résurrection. En parallèle, Skye tente de percer le secret de ses origines, ce qui va bouleverser son existence...

Lorsque quelque chose ne fonctionne pas, il faut savoir en tirer des leçons. Cela semble être le cas en début de saison : l'existence d'individus dotés de pouvoirs est enfin assumée et l'omniprésence d'Hydra n'est pas occultée. Ce dernier point renforce d'ailleurs l'aspect espionnage - souvent déconnecté de la raison d'être de l'agence dans la première saison - puisque les missions présentent un réel intérêt pour la cause du S.H.I.E.L.D..

À cette occasion, l'équipe se dote de nouveaux membres avec Hunter, Mac et Bobbi Morse qui les rejoint un peu plus tard, une fois que la couverture de Simmons, infiltrée au sein d'Hydra, est sur le point de voler en éclats. Quant à la malheureuse Lucy Lawless, elle ne fait malheureusement pas long feu, son personnage étant victime d'un nouvel artefact qui va devenir l'un des points centraux de l'intrigue.

Toute la partie centrée sur le désir de Whitehall de retrouver le Diviner est plutôt bien tenue, notamment parce que sa confiscation par la Strategic Scientific Division permet quelques flashbacks dans lesquels apparaît Peggy Carter, qui a toujours autant de classe. Ce retour dans le passé donne du contexte et révèle que les expérimentations du savant l'ont placé sur le chemin d'une femme qui ne meurt pas au contact de l'objet. N'ayant pas pu la couper en morceaux avant d'être emprisonné, il s'y adonne 40 ans plus tard quand il s'aperçoit qu'elle n'a pas vieilli, afin de s'approprier ce qui s'apparente à une jeunesse éternelle.

Le personnage n'est certes pas original, mais Reed Diamond est une valeur sûre et il réussit à le faire exister en lui conférant un côté pragmatique qui fait froid dans le dos. Mais malgré son expérience, cet ancien allié de Red Skull ne voit pas venir la trahison du père de Skye, qui prend de plus en plus d'importance.

En complète opposition par rapport à son acolyte, Kyle MacLachlan campe un homme incapable de contrôler ses émotions, aveuglé par son envie de vengeance, et dont le parcours est plus que chaotique : d'abord présenté comme une tête pensante qui a ses propres objectifs - au point de rassembler des personnes qui ont été indexées car elles sont dotées de pouvoirs -, il est ensuite dépeint comme un monstre qui ne recule devant aucune tuerie, pour au final s'avérer être le pantin de sa femme (celle qui a été charcutée par Whitehall).

Cela ne rend pas service au personnage, d'autant que cela donne l'impression qu'il est écrit uniquement dans le but de faire évoluer sa relation avec Daisy Johnson (alors qu'elle n'avait pas de nom de famille, Skye en a maintenant deux : chacun est libre de choisir celui qu'il préfère entre celui-ci et Mary-Sue Poots... ^^) qui lui accordera son pardon. Mais pas à sa mère, qui déclenche une guerre pour protéger les Inhumains.

Voilà donc la vraie nature de Skye : le sang qui coule dans ses veines n'est finalement pas extra-terrestre puisqu'elle est l'héritière d'une espèce génétiquement par les Kree, dont on voit un représentant dans le 2.12 Who You Really Are (qui contient également un nouveau caméo de Lady Sif). Qu'elle soit déjà mise en avant parce qu'elle a des talents incroyables de hackeuse, qu'elle est forcément super sexy, et qu'elle est capable en un temps record d'être un agent redoutable sur le terrain - il faut voir les branlées qu'elle met aux méchants - n'était pas suffisant, il fallait encore en rajouter jusqu'à l'exaspération la plus totale.

Son pouvoir est très mal exploité, surtout quand elle n'arrive pas à garder son sang-froid. Mais pas de panique ! Même si Simmons ne connaît strictement rien à ce phénomène, elle réussit tout de même à mettre au point des gants le neutralisant. Quelle commodité de pouvoir résoudre les problèmes d'un claquement de doigts... C'est si simple qu'on se demande pourquoi Whitehall a dédié sa vie à essayer de percer certains mystères !

C'est le signe que les scénaristes sont retombés dans leurs travers, et plusieurs exemples sont frappants. Pour que Coulson comprenne la signification des dessins qu'il grave un peu partout, il est confronté dans le 2.07 The Writing on the Wall à un ancien patient du projet T.A.H.I.T.I. contre lequel il se bat dans un garage/hangar où un autre des patients a construit une structure en trois dimensions. Il réalise qu'il s'agit du plan d'une ville, et à partir de là le miracle s'opère : il est à priori question d'une cité secrète, et il suffit de consulter la base de données de l'agence pour la localiser en un rien de temps.

Ceci dit, la visite s'écourte car il n'y avait pas grand-chose à y voir : rien de bien folichon à se mettre sous la dent à part quelques couloirs sombres, et une hésitation marquée sur le personnage à tuer : Mac ou Triplett ? Ce sera le second, qui ne servait que de caution comique puisqu'on ne le voyait quasiment que pour faire des vannes (ce qui est bien entendu surligné quand tout le monde se remémore les bons souvenirs qu'il laissera).

De la même manière, les évènements du film Avengers : Age of Ultron sont une aubaine pour que Coulson reprenne la tête du S.H.I.E.L.D. : il y a juste besoin de dire qu'il a joué un rôle prépondérant pour sauver le monde sans préciser comment, et le tour est joué.

Pourtant, ils essaient de traiter l'acceptation de la différence par le biais des changements auxquels doivent faire face Skye, Fitz et Reina. Dans le cas de Daisy/Mary-Sue, le discours visant à blâmer la façon dont ont réagi ses collègues en la fichant et en l'inhibant alors qu'elle pourrait être libre d'apprendre à développer ses pouvoirs est complètement gâché par les manipulations de sa mère, en rien meilleure par rapport à ceux qu'elle considère comme ses ennemis.

Pour Leo, les premiers épisodes abordent les séquelles de son coma après que son cerveau a été privé d'oxygène pendant plusieurs minutes. Cela lui donne un peu d'épaisseur, mais il n'a en réalité rien à faire dans l'équipe à ce moment-là dans la mesure où ses capacités cognitives réduites le rendent inutile la plupart du temps. Son état est surtout mis en exergue au travers de sa relation avec Gemma, ce qui invalide légèrement le propos car cette dernière est vraiment insupportable à cause de sa tendance à pleurer sans arrêt.

Concernant Raina, c'est encore pire : son physique est radicalement différent, le père de Skye la rejette violemment, et elle est assassinée par la mère de Skye. Visiblement, personne ne savait quoi faire d'elle... En résumé, c'est un plantage dans les grandes largeurs sur cette thématique.

Ces approximations sont dues à une propension à multiplier les intrigues et les personnages, alors que le fil rouge était plus épuré dans la première partie de la saison. Les menaces sont trop nombreuses : Hydra, les Inhumains, et même le S.H.I.E.L.D. fractionné en deux factions distinctes. Même si c'est une opportunité de voir Edward James Olmos (il faut tout de même noter que cette saison a un cast très solide), cette lutte intestine souligne une fois de plus le manque de discernement de Coulson qui ne cesse d'être trahi par ceux qu'il recrute.

Ses décisions lui sont d'ailleurs reprochées et on lui prête les plus mauvaises intentions à cause du mystérieux Theta Protocol, alors que ce dernier n'a pas d'impact sur la série dans la mesure où il concerne l'univers cinématographique.

Pour brouiller les pistes, il s'associe même temporairement à Ward, qui est devenu un électron libre alors qu'il était emprisonné dans une cage lors des premiers épisodes. Les talents de manipulateurs qu'il met à contribution à ce moment-là ne sont pas sans rappeler un certain Angelus - Whedon oblige - et auraient pu rendre le personnage intéressant si le fait qu'il soit un psychopathe n'était pas autant appuyé. Était-il vraiment nécessaire qu'il massacre sa famille, mais hors champ pour éviter de heurter les sensibilités ? Il faut cependant admettre qu'au moins, cette nouvelle orientation sied mieux au jeu de Brett Dalton.

Le bilan est également mitigé pour les nouveaux venus. Pour qu'il lui arrive quelque chose de marquant censé faire frémir le téléspectateur, Mac est possédé le temps d'un épisode mais cela est à peine évoqué ensuite. Hunter est immature et ne sait pas faire la part des choses entre son travail et sa vie personnelle, seul son accent anglais peut éventuellement le distinguer des autres. Quant à son ex-femme Bobbi, elle est présentée comme une May 2.0 ultra badass et professionnelle, mais elle enfreint quelques protocoles car elle ne sait pas lui résister.

C'est assez pauvre en termes de caractérisation, et ça s'ajoute à un traitement parfois hasardeux des autres protagonistes. La palme de la plus grosse erreur est d'avoir voulu à tout prix revisiter les évènements qui ont valu à May son surnom lors d'un énième flashback (procédé très souvent utilisé au cours de ces 22 épisodes), cassant ainsi le mythe entourant le personnage.

Malgré toutes ces scories, le rythme est plutôt bon. Il y a de l'action et l'intrigue rebondit en étant vraiment rattachée à l'univers Marvel, même si la série est parfois brouillonne tout en subissant les évènements majeurs qui se déroulent dans les films. C'est une amélioration notable mais Il y a encore du travail à fournir au niveau des personnages pour rendre l'expérience plus agréable.

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Les bilans de Sygbab - Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 1 (2013)

Publié le 10 Janvier 2021 par Sygbab dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Les bilans de Sygbab, Marvel, MCU, Review, Science-Fiction, Télévision, USA

Après son intégrale Highlander, et quelques digressions rétro, Sygbab continue, avec une nouvelle intégrale d'une série terminée courant 2020...

Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 1 (Marvel's Agents of SHIELD, season 1 - 2013) :

Laissé pour mort suite à l'assaut des Chitauris sur New York, Phil Coulson (Clark Gregg) revient mystérieusement à la vie et prend la tête d'une équipe du SHIELD composée de Melinda MAy (Ming-Na Wen), de Grant Ward (Brett Dalton), de Leo Fitz (Iain De Caestecker), de Jemma Simmons (Elizabeth Henstridge) et de la hackeuse Skye (Chloe Bennet). Face à eux, le CENTIPEDE, une mystérieuse organisation terroriste internationale tentant de créer un super soldat...

Créer une série dérivée d'un univers cinématographique ayant pris de l'ampleur au fil des années était une idée risquée, à plus forte raison quand son champ d'action est restreint, puisque des personnages clés ne peuvent qu'être mentionnés sans apparaître et que l'intrigue doit être modelée en fonction des conséquences d'évènements majeurs se produisant dans les films.

Le principal objectif aurait dû être de trouver un angle d'approche pour l'insérer dans ce vaste univers, mais l'équipe scénaristique d'AOS se plante en prenant la pire option possible : proposer une série d'espionnage en racontant le quotidien d'une équipe dont on peine à croire que les membres font partie d'une agence secrète (d'autant que son responsable a tendance à faire confiance trop facilement), en mettant régulièrement de côté l'aspect extravagant du monde dans lequel ils vivent.

De fait, la première partie de saison est constituée d'une succession d'épisodes souvent inintéressants, à peines sauvés par des personnages cantonnés à des archétypes sans charisme et sans alchimie entre eux. Il faut avouer que les dialogues régulièrement basés sur des références méta à l'univers de Whedon plutôt qu'à celui de Marvel n'aident pas à les faire exister, et que la mise en avant récurrente de Skye finit par fatiguer.

Ses compétences de hackeuse surdouée capable de faire tout et n'importe quoi à partir d'un portable sont ainsi assez risibles, et ne sont qu'un élément parmi tant d'autres de l'inefficacité flagrante de cette cellule, incapable de terminer une mission correctement alors que les qualités de Ward et May sont sans cesse vantées et même rabâchées.

Les exemples sont nombreux, le plus parlant se situant dans le 1.13 T.R.A.C.K.S. : la facilité avec laquelle leur mission capote car ils sont tous démasqués est désespérante (alors que l'intrigue découpée selon plusieurs points de vue apportait pour une fois du changement au niveau de la narration). Heureusement, les vilains méchants qui s'opposent à eux sont encore moins doués : une bénédiction pour nos agents, une malédiction pour la crédibilité de l'ensemble.

L'autre erreur des scénaristes consiste à multiplier les histoires et les mystères : la raison du retour à la vie de Coulson lié au projet T.A.H.I.T.I., les origines de Skye, l'identité du Clairvoyant à la tête de l'organisation Centipede et ses expérimentations bizarres, les plans de Cybertek, l'éventuelle corruption au sein du S.H.I.E.L.D...

Autant d'éléments épars qui sont introduits sans trop s'y appesantir, et qui engendrent des fausses pistes ayant pour seul but de détourner l'attention du téléspectateur - soit une tactique à n'utiliser que lorsqu'on maîtrise son sujet et qu'on sait faire preuve de subtilité, ce qui n'est pas le cas ici, puisque certaines scènes n'ont aucun sens une fois remises en perspective, à l'aune des révélations qui sont effectuées par la suite.

Cette stratégie a en effet pour conséquence de s'adonner à un exercice de style compliqué qui consiste à faire converger toutes ces intrigues. C'est justement l'objet du 1.17 Turn, Turn, Turn qui fait tomber le masque de John Garrett, non sans avoir essayé de faire porter le chapeau à Victoria Hand, recoupant à la fois les trames du Clairvoyant et de la corruption de l'agence gangrénée par Hydra.

On y apprend entre autres que May effectuait des rapports à Fury sur l'état de santé de Coulson, et qu'elle est à l'origine de la composition de l'équipe (cela ressemble d'ailleurs à une justification pour le moins capillotractée du choix des acteurs). Pour une fois, les rebondissements sont légion et il y a de l'action, mais il ne faut pas trop s'attarder sur les détails : ainsi, personne n'aurait remarqué la ligne directe présente dans le cockpit de l'avion, et personne n'a songé un seul instant que les évènements connus par le Clairvoyant étaient tous inscrits dans les dossiers de l'agence. La pilule est quand même difficile à avaler...

Dans la foulée, leurs efforts se concentrent sur le démantèlement de l'opération menée par Garrett, tout en devant gérer la trahison de Ward. Pour que cela fonctionne, encore eût-il fallu qu'il y ait une implication émotionnelle, et c'est là que ça coince : Brett Dalton n'a pas beaucoup d'expressions dans son répertoire, sa relation avec May est pour le moins anecdotique (cette dernière est de plus présentée comme étant en contrôle de ses émotions ; par conséquent, le fait qu'elle lui en veuille ne colle pas), celle qu'il entretient avec Skye est à la fois trop évidente et trop récente pour avoir un réel impact, et l'on peine à voir un réel lien avec Fitz et Simmons (le simple fait de travailler ensemble n'engendre pas nécessairement des liens amicaux).

En revanche, c'est une belle claque pour Coulson, après ce qu'il a appris le concernant : entre la drogue d'origine extra-terrestre qui lui a été administrée et la surprise de découvrir qu'il était à la tête du projet qui l'a ramené à la vie, il prend très cher. Si cela peut évidemment causer un traumatisme, cela n'explique pas non plus son comportement erratique depuis le début car il n'en avait aucun souvenir. D'ailleurs, si de sérieuses séquelles s'étaient manifestées, May en aurait informé Fury beaucoup plus tôt.

La confrontation avec Garrett fait donc office de climax, avec un renfort de choix en la personne de Nick Fury qui décide de venir mettre son grain de sel dans l'histoire. Cette apparition devrait faire plaisir, mais elle a un effet pervers sur l'écriture de ce final puisqu'il vient surtout prendre la pose et balancer des vannes avec Coulson, dans un style assez proche de ce que Marvel a mis en place dans ses films. La rupture de ton est flagrante et désamorce les enjeux, même si ceux-ci sont limités.

Ce n'est pas loin d'un aveu d'échec, puisque la série n'a pour le moment aucune identité et dépend de personnages connus pour être appréciable, comme c'était déjà le cas avec le caméo de Lady Sif dans le 1.15 Yes Men (voilà un exemple de ce que la série pourrait proposer, plutôt qu'un ersatz d'Alias). Mieux encore : les protagonistes principaux font pâle figure face à Reina, qui s'avère bien plus intéressante à suivre malgré un temps de présence limité à l'écran. Même Mike Peterson/Deathlok a des motivations plus concrètes et plus de charisme, malgré un costume complètement raté...

Au mieux médiocre pendant très longtemps, cette longue introduction nécessite beaucoup de courage pour s'accrocher, sans autre récompense que le minimum syndical en termes de résolution des intrigues. Celles qui ne l'ont pas été, à savoir la nature de Coulson et de Skye, font l'objet de cliffhangers qui ne prêtent pas à un enthousiasme démesuré, d'autant plus que la nouvelle orientation paraît vraiment bancale : donner le champ libre à Coulson pour recréer l'agence en partant de zéro avec cette équipe-là fait craindre le pire.

Dans ces conditions, un sérieux travail sur les personnages est nécessaire pour donner du corps à l'ensemble, et le manque de rigueur de l'équipe créative n'inspire que de la méfiance.

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Un film, un jour (ou presque) #1317 : Les Nouveaux Mutants (2020)

Publié le 13 Novembre 2020 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Horreur, Jeunesse, Marvel, Review, Science-Fiction, Thriller, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Les Nouveaux Mutants (The New Mutants - 2020) :

Traumatisée par une étrange tornade ayant ravagé sa réserve, Danielle Moonstar (Blu Hunt) se réveille dans un hôpital inconnu, géré par le Dr Cecilia Reyes (Alice Braga) ; elle y découvre quatre autres adolescents, tous mutants détenteurs de pouvoirs improbables : Illyana Rasputin (Anya Taylor-Joy), capable de se téléporter, Rahne (Maisie Williams), lycanthrope, Sam Guthrie (Charlie Heaton), pouvant se propulser de manière explosive dans les airs, et Roberto da Costa (Henry Zaga), qui manipule l'énergie solaire. Mais bien vite, des hallucinations horribles commencent à hanter les pensionnaires de l'école...

On ne présente plus The New Mutants, ultime métrage Fox de la franchise X-men, confié à Josh Boone (les mélodrames L'amour malgré tout et Nos étoiles contraires), et qui était supposé constituer un spin-off adolescent semi-horrifique de l'univers des mutants du professeur Xavier... un film à la gestation chaotique, longtemps resté en development hell, pas aidé par le rachat de Fox par Disney, et handicapé par une sortie en pleine crise de la COVID.

Bref : un film qui quittait les starting blocks en claudiquant, et qui, sans surprise, s'avère au final des plus boiteux. En fait, le problème, c'est que tout est insipide au possible, sans la moindre personnalité : Moonstar est insipide, Alice Braga est insipide, les manifestations surnaturelles sont globalement insipides (les Hommes souriants semblent issus d'un creepypasta générique, l'ours n'est pas ultra-convaincant), le semblant de romance Rahne/Moonstar est insipide, les pouvoirs des mutants sont insipides, la bande-originale de Mark Snow est insipide, le déroulement global du film est insipide...

Difficile de trouver grand chose de mémorable à quoi se raccrocher : quelques effets visuels, dans la toute dernière ligne droite du film (dont Lockheed), et l'interprétation d'Anya Taylor-Joy... mais même dans ce cas, le personnage d'Illyana est une caricature ambulante de mean girl, sans la moindre subtilité.

En soi, The New Mutants n'est donc même pas particulièrement mauvais, il est simplement ultra-anecdotique, et s'avère un champ du cygne plutôt médiocre pour la franchise X-men de la Fox (déjà que Dark Phoenix était assez piteux).

Un petit 2.5/6, et encore...

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Un film, un jour (ou presque) #1158 : Marvel Stories (Marvel Renaissance - 2014 + Marvel Univers - 2016)

Publié le 9 Mars 2020 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Documentaire, Histoire, MCU, Marvel, Review, France

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Marvel Stories - Marvel Renaissance (2014) :

Documentaire français co-signé par Phillipe Guedj (un habitué de certains sites de genre français) et d'une durée d'une petite heure revenant en détail sur le gros passage à vide financier de la firme Marvel, dans les années 90, et sur la manière dont la compagnie a su remonter la pente pour devenir le colosse que l'on connaît aujourd'hui.

Ici, on ne s'attarde pas vraiment sur le côté créatif des choses, mais vraiment sur l'aspect business et économique de la Maison aux Idées : comment le lent déclin des ventes de comics dans les années 80-90, et la lente transformation des comics en objets spéculatifs plus qu'en œuvres créatives, a mené au rachat de la société par Ron Perelman, un businessman sans le moindre intérêt pour le monde des superhéros, qui a aussitôt mis Marvel en bourse ; comment la bulle spéculative a mené à la faillite de Marvel en 1996, et à l'arrivée de Carl Icahn, un financier aux dents longues ; comment Avi Arad et Ike Perlmutter, associés au sein de Toy Biz, un fabricant de jouets, sont arrivés à bord, le premier pour s'occuper du côté créatif, le second pour gérer les affaires de la boîte ; comment, sous l'impulsion d'Arad, Marvel s'est diversifiée en se tournant vers le cinéma, en développant ses produits dérivés, puis en recrutant de nouveaux talents et en lançant la collection Ultimate permettant de rebooter l'univers Marvel et de le rendre accessible à un nouveau public issu du cinéma.

Et bien sûr, comment les Marvel Studios ont été créés, et comment, progressivement, le succès de ces derniers s'est bâti, grâce au rachat par Disney, et parfois au détriment de certains des protagonistes de cette histoire de gros sous (Avi Arad, notamment, qui a choisi de partir lorsqu'il a vu qu'il tombait en défaveur auprès de Perlmutter).

Tout cela, à grand renforts d'interviews de créateurs et de personnes ayant vécu ces événements, d'Avi Arad à Jimmy Palmiotti en passant par Mark Waid, Louis Leterrier, Mark Millar, Tom DeSanto, et bien d'autres encore, pour un récit assez intéressant, parfois amusant (Ike Perlmutter décrit par tout le monde comme un "Dr Doom" pingre, autoritaire et totalement obsédé par l'argent), et dont on aurait aimé qu'il soit un peu plus long.

4.5/6  

Marvel Stories - Marvel Univers (2016) :

Suite indirecte du précédent métrage, qui développe ici, sur une durée de moins de 80 minutes, trois axes principaux : tout d'abord, un segment consacré à la collectionnite aiguë qui entoure le monde des comics, la bulle spéculatrice qui fait des anciens numéros des objets dans lesquels investir, et qu'il faut stocker dans des conditions impeccables pour qu'ils ne perdent pas de valeur.

Honnêtement pas très intéressant, tout ça : voir des entrepreneurs faire la promotion de leur business, et négocier encore et encore pour conclure des accords de plusieurs centaines de milliers de dollars, ça n'a pas grand chose de fascinant ou de passionnant pour moi.

Le second segment, consacré aux liens intrinsèques et indéfectibles entre Marvel et la ville de New York, partie intégrante de l'identité de l'entreprise, de ses personnages, et du lien tangible existant entre les lecteurs de comics et l'univers Marvel, est déjà beaucoup plus convaincant, avec notamment des interventions de Xavier Fournier (ex Comic Box), entre autres.

Le documentaire effectue enfin un virage vers la Californie, pour s'intéresser à l'histoire cinématographique de Marvel Studios (on rejoint ici un peu la fin de Marvel Renaissance, dont on retrouve certains intervenants et certains morceaux d'interventions) et développer la stratégie et le savoir-faire de Kevin Feige et de Marvel, avec des prédictions assez amusantes à voir aujourd'hui, maintenant que l'on a plusieurs années de recul.

Plutôt agréable à suivre, même si j'ai beaucoup de réserves sur les interventions du journaliste de Deadline, assez cynique et agaçant.

Dans l'ensemble, un documentaire inégal, qui ne m'a pas vraiment intéressé dans sa première partie, mais s'avère pertinent dans les deux suivantes. Après, n'aurait-il pas mieux valu structurer tout ça autrement, en intégrant par exemple la partie MCU à Marvel Renaissance ?

3.5/6

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Les bilans de Lurdo : Jessica Jones, saison 3 (2019)

Publié le 8 Septembre 2019 par Lurdo dans Action, Critiques éclair, Drame, Les bilans de Lurdo, Thriller, Marvel, Netflix, Science-Fiction, Télévision, Review

Parce que je suis un complétiste, et que cette troisième saison de Jessica Jones est aussi la dernière du cycle Marvel/Netflix, je ne pouvais décemment pas faire l'impasse dessus, malgré mon indifférence croissante envers ce personnage, cette série, et ses partis-pris créatifs et narratifs...

Jessica Jones, saison 3 (2019) :

Alors qu'elle se rapproche d'Erik (Benjamin Walker), un empathe capable de percevoir le mal chez autrui, Jessica Jones (Krysten Ritter) est confrontée aux agissements de Salinger (Jeremy Bobb), un tueur en série qui semble toujours avoir plusieurs coups d'avance sur elle, et qui lui en veut personnellement...

Et honnêtement, sans grande surprise, j'ai vraiment eu l'envie de jeter l'éponge après trois épisodes. C'est triste à dire, mais les sous-intrigues envahissantes centrées sur les personnages secondaires, la narration pseudo-noir de Ritter, sa moue constante, les grosses ficelles de l'écriture, etc, tout ça n'est pas passé loin de me faire abandonner la saison à peine commencée.

Je ne m'en suis jamais caché : alors que certains se sont immédiatement rangés dans le camp des appréciateurs de la saison sur la simple base de la sexualité de Hogarth (ou de la présence d'une actrice trans dans le rôle de la secrétaire (inutile) de Jessica), je n'ai jamais réussi à m'intéresser au personnage de Carrie Ann Moss qui, comme souvent chez Netflix, donne l'impression d'être un bouche-trou né de l'incapacité des scénaristes à faire de leur protagoniste principal la star du show.

Il en va de même avec les autres séries Marvel/Netflix : les scénaristes développent outre mesure les personnages secondaires, et on se retrouve avec une série qui leur est souvent consacrée à plus de 50%, avec des intrigues souvent insipides et peu inspirées.

Ici, c'est Hogarth qui tente de renouer avec une ex, ce qui cause le suicide du mari de celle-ci, et place Hogarth dans la tourmente, l'entraînant dans une spirale infernale. Ce qui aurait pu fonctionner si Hogarth était un personnage intéressant, et pas une caricature d'avocate aux dents longues prête à trahir père et mère pour parvenir à ses fins. Et qu'on ne me parle pas de sa maladie, tentative bancale et évidente d'humaniser un personnage assez détestable.

Là, c'est Erik, l'empathe maître-chanteur dont s'entiche Jessica, et qui finalement n'est rien d'autre qu'un personnage-fonction, qui disparaît d'une partie de la saison quand les scénaristes ne savent quoi en faire.

On a aussi Malcolm, tourmenté par sa masculinité, par l'éthique de son nouveau poste chez Hogarth, un Malcolm qui a des problèmes sentimentaux avec une collègue et couche avec une prostituée. Super.

Et puis Trish qui, après une saison 2 insupportable, est devenue une héroïne aux super-pouvoirs assez peu probants (en gros, elle fait du parkour, et elle voit la nuit ^^), et passe son temps à faire la morale à Jessica, affichant un sens de la justice et du vigilantisme désinhibé (ce qui la rend toujours aussi antipathique). Une Trish qui a droit à deux épisodes entiers lui étant consacrés, des épisodes pas forcément pertinents revisitant les événements des épisodes précédents de son point de vue (et qui, en prime, continuent dans une direction d'anti-fan-service méprisant et à la caractérisation hors-sujet - la scène des changements de costume).

Sans oublier Jessica. Toujours morose, toujours en train de ronchonner, toujours en train d'affirmer bien fort qu'elle "travaille seule", qu'elle "n'a besoin de personne", qu'elle "ne compte que sur elle-même" (quelle écriture pitoyable...), et dont les enquêtes, une fois plus, sont une jolie série de coïncidences, qui la placent sur le chemin d'Erik, le love interest de la saison, et de Salinger/Foolkiller, un tueur en série.

Et là, problème : Salinger, l'antagoniste principal de la saison (ou presque), est un désastre. Cliché ambulant du tueur en série intellectuel qui se croit au-dessus de la plèbe, il est écrit avec les pieds, et cette écriture ampoulée, pédante et arrogante, donne lieu à une interprétation à l'identique. J'ai tout simplement détesté le personnage, dénué de tout charisme, et cela a beaucoup joué dans mon appréciation négative de la saison.

Sans antagoniste digne de ce nom, avec une protagoniste à l'évolution minime (oui, elle commence à accepter l'idée d'héroïsme, mais ça s'arrête là), des personnages secondaires envahissants, et une narration comme toujours décompressée par le format Netflix, la saison est ainsi très laborieuse, surtout dans sa première moitié.

À mi-parcours, cependant, la saison commence enfin à se cristalliser, une fois Salinger arrêté : Hogarth est prête à tout pour éviter de couler, et accepte de le défendre, tandis que les actes de Salinger radicalisent Trish, qui devient encore plus extrémiste dans sa vision de la justice, et redevient un antagoniste, tel qu'on pouvait le deviner en fin de saison 2.

Enfin, après plus de six épisodes, les différentes sous-intrigues commencent à se rejoindre et à être pertinentes / à ressembler à autre chose qu'à du simple remplissage pour un format Netflix à bout de souffle. Les thématiques de la saison - le vigilantisme, les traumatismes du passé qu'il faut vaincre afin d'avancer, les différentes manières de se faire justice, etc - émergent enfin de manière claire, et la série avance... mais elle le fait de manière toujours bancale et laborieuse.

Il faut dire que toutes ces interrogations sur la légitimité de la justice personnelle, sur la nature des justiciers privés, etc, et sur le passage de Trish du côté obscur, arrivent bien trop tard dans le cycle Netflix/Marvel pour être encore pertinentes et originales.

Toutes les autres séries (y compris Luke Cage, qui vient faire coucou dans le series finale, et joue - de manière totalement inappropriée - le rôle de conscience morale pour JJ) sont déjà passées par là, ont épuisé le sujet, et le conflit entre Jessica et sa soeur est d'autant moins pertinent que l'univers Netflix/Marvel est bourré de vigilantes n'hésitant pas à tuer.

Franchement, tout le mélodrame final de la saison aurait pu être évité en passant un coup de téléphone à Frank Castle.

Et d'ailleurs, c'est un peu le problème récurrent de la saison : les personnages deviennent tous stupides et incompétents lorsque cela arrange les scénaristes, les solutions évidentes sont ignorées au profit des rebondissements forcés, et certaines péripéties sont tout simplement oubliées en cours de route (toute la mise en place de la saison, du coup de poignard à l'ablation de la rate de Jessica, n'a aucune incidence sur la fin de saison, et est même paradoxale compte tenu de la description de Salinger comme un tueur méthodique, implacable et ultra-intelligent).

Bref, entre des personnages au capital-sympathie insuffisant, des sous-intrigues inintéressantes, un antagoniste en carton, des pouvoirs inutilisés, une continuité bancale, un manque de rigueur dans l'écriture, et une obstination à débattre du concept éventé de justice, la saison 3 de Jessica Jones s'avère redondante et finalement tout aussi peu mémorable que la précédente.

Une fin de saison et de série à l'image de tout le cycle Marvel/Netflix, en fait : à trop se prendre au sérieux, à trop vouloir être différent et présenter un produit mature, adulte, sombre et profond, les séries Marvel/Netflix se sont tiré une balle dans le pied, et ont fait le reste du parcours en boitant et en tirant derrière elle le boulet d'un format rigide et boursouflé de 13 épisodes.

Pas aidées par des directions créatives à géométrie variable, ces séries ne laisseront donc pas grand souvenir, et l'on ne pourra qu'attendre un éventuel reboot des personnages sous l'égide des Marvel Studios...

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Un film, un jour (ou presque) #1003 : Spider-Man - Far From Home (2019)

Publié le 9 Juillet 2019 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Jeunesse, MCU, Marvel, Review, Romance, Science-Fiction

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Spider-Man - Far From Home (2019) :

Après la mort de Tony Stark, Peter Parker (Tom Holland) n'aspire qu'à une chose : partir avec sa classe en excursion, en Europe, et profiter de l'occasion pour avouer ses sentiments à MJ (Zendaya). Mais des créatures élémentaires s'en prennent soudain aux principales villes du monde, et Nick Fury réclame l'aide de Spider-man pour aider Mysterio (Jack Gyllenhaal), un nouveau venu aux pouvoirs surnaturels, à lutter contre ces monstres issus d'une dimension parallèle...

Une suite très sympathique à Spider-Man Homecoming, et aux événements tragiques d'Avengers Endgame : ce nouveau film du MCU s'inscrit par conséquent dans la droite lignée thématique de ses prédécesseurs, tout en conservant le même ton léger et adolescent que Homecoming.

Du côté de l'héritage MCU, on a donc droit à tout un travail et une réflexion de Parker sur l'héritage Stark, et sur la position de Spidey dans le MCU : une réflexion qui débouche sur une conclusion logiquement à l'opposé de celle du premier Iron Man... malgré la première scène de post-générique.

À l'identique, une fois de plus, comme dans Homecoming, et comme dans  bon nombre de films du MCU, les actes de Stark reviennent hanter les héros de cet univers Marvel, avec des conséquences improbables (ici, la coalition de multiples anciens employés, avec caméos d'anciens acteurs à la clef). La motivation même de l'antagoniste principal du film est directement liée à Stark, et à ce qui s'est déroulé dans le MCU durant Endgame.

De quoi assurer le quota de moments sérieux et pensifs... heureusement largement contrebalancés par les scènes d'action spectaculaires, par les effets spéciaux très réussis (les scènes d'illusion), et par la comédie dynamique et adolescente du reste du film.

Et c'est là que le casting de ce Spider-man version Marvel s'avère un véritable atout : alors que le Spidey de Raimi était visuellement inspiré, sa romance était insipide et niaise (surtout quand écrite par les scénaristes de Smallville) ; les deux autres Spidey avec Garfield, eux, souffraient de personnages antipathiques et souvent écrits n'importe comment : ici, tous les jeunes sont attachants, amusants, drôles, et le duo de tête Parker/MJ s'avère même assez touchant dans sa maladresse chronique.

À côté d'eux, on retrouve Nick Fury et Maria Hill, deux personnages désormais bien éprouvés, mais qui révèlent ici quelques surprises, notamment dans l'ultime scène finale (après le bouclier, l'épée ?). Et bien sûr, Gyllenhaal en Mysterio. Un Mysterio qui ne surprendra pas les amateurs de comics, mais qui est ici très efficace dans son rôle, servant un propos sur les fake news malheureusement un peu timide.

Bref, malgré toutes ses qualités, Far From Home n'est pas un chef d’œuvre du genre : sa première demi-heure et son format épisodique, inhérent au côté road movie du tout, rendent sa première partie moins efficace et plus décousue que Homecoming, mais le film se rattrape bien ensuite, reste toujours éminemment agréable à suivre et livre quelques moments visuellement mémorables, qui n'ont rien à envier aux délires kaléidoscopiques de Docteur Strange.

Et puis ses scènes post-générique... hmm. Ça laisse augurer du meilleur.

4/6 + 0.25 pour son score impeccable de Giacchino = 4.25/6

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Un film, un jour (ou presque) #991 : X-men - Dark Phoenix (2019)

Publié le 21 Juin 2019 par Lurdo dans Action, Cinéma, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Review, Science-Fiction, Marvel

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

X-men - Dark Phoenix (2019) :

Lorsque Jean Grey (Sophie Turner) est possédée par une force cosmique surpuissante au cours d'une opération spatiale, la voilà soudain en possession de pouvoirs incommensurables, qui réveillent en elle des souvenirs bloqués il y a bien longtemps par Charles Xavier (James MacAvoy). Furieuse envers lui, et incontrôlable, Jean devient alors l'enjeu d'une bataille entre les X-men et les forces de Vok (Jessica Chastain), une extraterrestre protéiforme capable de changer d'apparence...

*soupir*

Probablement le film X-men que j'aime le moins de toute la franchise cinématographique des mutants Marvel, et pourtant, c'est déjà à la base une saga qui compte son lot de ratages. Mais dans des métrages comme X-men Origines : Wolverine, ou X-men 3 : L'Affrontement Final, voire même Apocalypse, il restait toujours de bons moments, çà et là, des visuels réussis, une bande originale mémorable, ou des scènes accrocheuses.

Ici, il n'y a rien. En confiant le film à Simon Kinberg, scénariste de X-men 3, de Mr et Mme Smith, de Jumper, de Sherlock Holmes, des 4 Fantastiques, et de X-men : Days of Future Past et X-men : Apocalypse, un Kinberg qui se trouve ici en solo tant à l'écriture qu'à la réalisation (son premier film), la Fox voulait probablement qu'il tente de réinventer à sa sauce les événements de X3, à savoir la saga du Phoenix et de Jean Grey.

Le seul problème, c'est qu'à part Xavier, Magneto, et dans une moindre mesure, Mystique, aucun des personnages actuels des films X-men n'a été correctement développé. Résultat, impossible de ressentir le moindre attachement à ces derniers, la moindre émotion, la moindre empathie lorsqu'ils subissent des événements dramatiques, comme dans ce métrage.

Pire : le film n'a aucun rythme, aucune énergie, aucun moment mémorable, et il est constamment tiré vers le bas par une bande originale insipide de Hans Zimmer, en mode blockbuster moderne (à la limite, je crois que j'aurais préféré qu'il illustre ce film comme il l'avait fait sur Amazing Spider-man 2 : Le Destin d'un Héros, plutôt qu'à base de nappes atmosphériques génériques et interchangeables).

Ajoutez à cela des acteurs qui sont constamment en mode mineur - soit parce que leur jeu est limité, soit parce qu'ils ont totalement décroché - Jennifer Lawrence - soit parce que le ton sombre et dramatique du film l'impose -, une direction artistique vraiment médiocre (les nouveaux uniformes sont laids et mal ajustés, le maquillage numérique de Jennifer Lawrence est risible), un script qui semble aller d'un point A à un point B sans jamais quitter le pilotage automatique, aucune continuité (même avec le film précédent) et des antagonistes ridiculement sous-développés et inintéressants, et voilà.

Dark Phoenix, c'est le film du renoncement et de l'agonie pour une franchise qui va désormais devoir être rebootée par Marvel dans quelques années... à moins que The New Mutants ne s'avère un succès inattendu qui permettrait aux mutants de relever la tête in extremis (on y croit à fond).

2/6 (en étant gentil)

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Un film, un jour (ou presque) #954 : Avengers - Endgame (2019)

Publié le 3 Mai 2019 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Disney, Drame, Fantastique, MCU, Marvel, Review, Science-Fiction, Thriller

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Avengers - Endgame :

Vaincus par Thanos, les Avengers ne peuvent que constater l'ampleur des dégâts commis par ce dernier : la moitié des formes de vie de l'univers a été désintégrée, et le chaos règne alors que chacun tente de reconstruire son existence... ou de se venger. Mais lorsque Ant-Man ressurgit, et explique avoir trouvé un moyen de remonter le temps, les défenseurs de la Terre voient là une occasion de changer le cours de l'histoire, pour empêcher Thanos de commettre l'irréparable...

Voilà, c'est fini. Après un Infinity War qui mettait la barre très haut en matière de grand spectacle et de surprises, Endgame était attendu au tournant... et le film ne déçoit pas.

La boucle est bouclée : on s'attendait à du voyage temporel (les indices étaient là depuis Ant-Man et la Guêpe), on s'attendait à ce que certains des piliers des Avengers ne sortent pas indemnes de cet épisode (mes prédictions se sont avérées fondées), on s'attendait à ce que l'univers en soit modifié (c'est le cas), on s'attendait à de l'action, à des larmes... et tout est au rendez-vous, pendant plus de 3 heures.

Trois heures, divisées en trois actes distincts, culminant en un ultime affrontement épique, qui répond à toutes les attentes que les amateurs de comic-books pouvaient placer dans ce métrage. Je ne vais pas entrer dans les détails ici, par peur de spoiler un film encore très récent, mais dans l'ensemble, j'ai vraiment apprécié l'optique intimiste d'une bonne partie du métrage, et le fait que plusieurs personnages (Ant-Man, Nebula, Rocket, Hawkeye) soient nettement plus mis en avant que dans les films précédents. À l'identique, les portes de sortie offertes à certains anciens du MCU sont plus qu'honorables, même si, dans le cas d'un personnage en particulier, cela pose des questions pour la Phase 4...

On pourra regretter une première heure un peu précipitée : on sent que les réalisateurs et les scénaristes en avaient encore sous le coude, et qu'il y a probablement une bonne demi-heure de coupes qui ont été faites, et qui pourraient rééquilibrer un peu mieux le tout... mais une fois que cette première partie est passée, et que le récit est enfin en ordre de marche, tout se déroule sans problèmes, et pas un instant je n'ai senti les trois heures du métrage : l'action est fluide, mémorable, avec des moments jouissifs, les effets spéciaux sont impressionnants (si le film ne décroche pas l'Oscar, je ne sais pas ce qu'il leur faudrait), c'est toujours lisible, et, dans l'ensemble, c'est toujours logique et suffisamment efficace pour que les quelques facilités et les maladresses de l'intrigue passent sans problème (parfois, la mécanique narrative grince un peu, mais rien de grave).

Je vais m'arrêter là, pour le moment : Endgame, c'est (très) bien, c'est touchant, c'est une réussite, c'est un véritable bonheur pour les fans de comics (ça fourmille vraiment de clins d'oeil), et je n'ai qu'une hâte : le revoir au calme, en VO.

4.75/6

(mention spéciale au score de Silvestri qui, s'il reste concentré sur ses propres thèmes, place tout de même des références musicales discrètes à Ant-man, Captain Marvel, Doctor Strange...)

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Un film, un jour (ou presque) - INTÉGRALE MARVEL CINEMATIC UNIVERSE - Phase 3.5 : Captain Marvel (2019) et CLASSEMENT MCU

Publié le 28 Avril 2019 par Lurdo dans Action, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, MCU, Marvel, Review, Science-Fiction

Avengers : Endgame, l'aboutissement de 10 années de films Marvel, est enfin en salles, et le moment est donc venu de reprendre notre intégrale MCU, en revoyant les dernières sorties du studio, et en VO, s'il-vous-plaît...

Avec Infinity War et Ant-Man 2, le MCU entamait une jolie fin de cycle... jusqu'au controversé Captain Marvel, qui a fait sortir de leur tanière tous les trolls du web, a divisé le web, tout en battant des records au box-office...

Captain Marvel :

Soldat d'élite Kree, Vers (Brie Larson) combat pour l'Empire aux côtés d'une unité d'élite menée par Yon-Rogg (Jude Law). Jusqu'au jour où un affrontement contre les Skrulls amène Vers sur Terre : là, elle croise le chemin de Nick Fury (Samuel L. Jackson), et réalise bientôt qu'elle est humaine, que les Krees lui ont menti, et qu'elle a tout oublié de son passé...

Comme je l'expliquais dans la critique salles, plus complète et accessible ici, Captain Marvel partait avec un handicap certain à mes yeux, même en faisant abstraction du bad buzz trollesque et de certaines critiques très mitigées : à la base, je n'aime pas vraiment le personnage de Carol Danvers, et je suis, au mieux, indifférent au travail de Brie Larson (il faut dire que j'ai toujours imaginé quelqu'un comme Katheryn Winnick dans ce rôle).

Et pourtant, si le film n'est pas dénué de défauts (réalisation assez plate, musique insipide, certaines idées inabouties ou discutables, structure manquant un peu de punch), le tout fonctionne néanmoins de manière plutôt honorable, notamment grâce à une certaine décontraction à tous les niveaux - les Skrulls, Samuel L. Jackson, le Flerken -, y compris dans l'interprétation de Brie Larson, qui fait de sa Carol Danvers une army brat attachante, impertinente et sarcastique.

Alors que je redoutais le pire à son sujet, j'ai immédiatement accroché aux personnages, à leur alchimie,  et à cette origin story efficace, qui aurait certes bénéficié d'un peu plus d'audace et d'expérience derrière la caméra et à l'écriture, mais qui remplit aussi bien son office qu'un Ant-Man ou un Black Panther.

3.75/6

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Et pour conclure, faisons un petit classement récapitulatif de tous les films du MCU, en fonction de leur note sur 6 attribuée par mes soins...

(toutes les critiques de ces films sont accessibles en cliquant ici ou sur le titre de chaque métrage)

Première place ex-æquo :

Avengers - Infinity War (2018) : 4.75/6

Captain America - The First Avenger (2011) : 4.75/6

Captain America 2 - The Winter Soldier (2014) : 4.5/6

Spider-Man - Homecoming (2017) : 4.5/6

Deuxième place ex-æquo :

Captain America 3 - Civil War (2016) : 4.25/6

Iron Man (2008) : 4.25/6

Guardians of the Galaxy (2014) : 4.25/6

Thor 3 - Ragnarok (2017) : 4.25/6

Doctor Strange (2016) : 4.25/6

Troisième place ex-æquo :

Black Panther (2018) : 4/6

Ant-Man & The Wasp (2018) : 4/6

Quatrième place ex-æquo :

Ant-Man (2015) : 3.75/6

Captain Marvel (2019) : 3.75/6

Cinquième place ex-æquo :

Iron Man 2 (2010) : 3.5/6

Thor (2011) : 3.5/6

Marvel's The Avengers (2012) : 3.5/6

Les Gardiens de la Galaxie - vol. 2 (Guardians of the Galaxy vol. 2 - 2017) : 3.5/6

Sixième place ex-æquo :

Avengers 2 : Age of Ultron (2015) : 3/6

Iron Man 3 (2013) : 3/6

Thor 2 - The Dark World (2013) : 3/6

Dernière place :

The Incredible Hulk (2008) : 2/6

 

Reste maintenant à voir où Avengers : Endgame se rangera dans ce classement finalement plutôt honorable.

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Les bilans de Lurdo : Jessica Jones, saison 2 (2018)

Publié le 27 Avril 2019 par Lurdo dans Action, Critiques éclair, Drame, Les bilans de Lurdo, Thriller, Marvel, Netflix, Science-Fiction, Télévision, Review

Juste après Daredevil, la saison 1 de Jessica Jones était l'une des toutes premières saisons de l'association Marvel/Netflix à être passée devant mes yeux ; malgré son accueil critique quasi-unanime, j'étais largement resté sur ma faim devant le programme, pour des raisons que j'énumérais ici. Et encore, quand je dis "resté sur ma faim", je suis gentil, puisque la première année de JJ m'avait tellement déçu que j'avais totalement délaissé l'univers partagé Netflix/Marvel pendant près de huit mois...

Je reconnaissais alors cependant, sans la moindre hésitation,  que David Tennant était l'un des points les plus forts de cette premières année... un point fort qui, malheureusement, n'est plus présent dans cette suite.

Jessica Jones, saison 2 (2018) :

Alors que Jessica Jones (Krysten Ritter) tente de trouver des informations sur IGH, l'organisation responsable de ses pouvoirs, elle croise le chemin d'Alisa (Janet McTeer), une femme déséquilibrée possédant des dons similaires aux siens, et liée à son passé. En parallèle, Trish (Rachael Taylor) sombre progressivement dans l'addiction aux substances produites par IGH...

Par où commencer ?

En saison 1, Jessica Jones proposait donc un méchant ultra-charismatique aux pouvoirs intéressants, qui était intrinsèquement lié à tous les autres éléments de la série - son ambiance de film noir/détective privé, sa métaphore globale sur le viol et ses conséquences psychologiques/post-traumatiques, et son développement relationnel conséquent. Tout reposait et tournait autour de Kilgrave, qui agissait comme ciment de cette première saison, et de ses éléments très volatiles.

Cette année, privée de David Tennant, (si l'on excepte de brefs passages éclair dans un épisode en deuxième partie de saison), la série se trouve contrainte de se reposer sur tous ses autres éléments... et ça ne fonctionne pas vraiment. Les scénaristes tentent bien de lier toutes les sous-intrigues, toutes les thématiques (comme toujours, le stress post-traumatique, mais aussi la maladie, l'héritage familial et génétique, le rapport aux médicaments et à la médecine, la réputation aux yeux d'autrui, la gestion de la colère, la maternité, le contrôle, etc), et tous les personnages à IGH, cette organisation pratiquant des expériences sur de pauvres personnes innocentes, mais IGH reste globalement désincarnée, et par conséquent, n'a pas la même présence que Tennant en saison 1..

Le résultat : les grosses ficelles narratives liant les autres éléments apparaissent plus évidentes que jamais, les coïncidences bien pratiques sont flagrantes, et la saison peine à trouver le moindre rythme ou la moindre cohésion, souffrant d'une première moitié tout simplement superflue.

D'autant qu'en faisant le choix de consacrer la saison aux origines de Jessica, la série commet l'erreur qu'elle avait su éviter en saison 1 : l'origin story pas forcément indispensable, et pleine de fanservice, à l'image de cet épisode flashback de mi-saison, qui nous apprend l'origine du nom du cabinet de JJ, et de sa veste en cuir : passionnant...

Et il faut bien l'admettre, le traitement des personnages, cette saison, n'aide vraiment pas. Je l'admets sans problème, la série Jessica Jones part déjà, à mes yeux, avec un handicap de taille : j'ai énormément de mal à apprécier Krysten Ritter dans le rôle principal, et je trouve que c'est une erreur de casting considérable.

Je n'ai rien contre Ritter, attention, mais elle ne m'a jamais convaincu dans le rôle de Jones, tant par sa "physicalité" forcée que par son interprétation toujours boudeuse.

Sans surprise, donc, j'ai toujours autant de mal avec le personnage durant cette saison 2. Un personnage toujours aussi grincheux, un personnage toujours aussi alcoolique, toujours aussi hanté par son passé, toujours aussi mauvaise détective privée, et qui (comble de l'inintérêt), tombe dans les bras de son voisin, un artiste latino (avec une scène risible de sexe dans de la peinture ^^). Un personnage insipide et sans charisme, qui pourtant semble vraiment apprécié des scénaristes, et uniquement là pour que JJ retrouve, à la fin de la saison, une famille de substitution.

Et autour d'elle, ça n'est guère mieux.

Sa soeur Trish ? Elle tombe dans les bras de Malcolm après avoir plaqué son fiancé, elle se drogue, continue de cumuler les comportements irresponsables et agaçants, et mérite tout simplement des baffes... Bref, un joli massacre du personnage, alors même que je l'avais apprécié en saison 1. Et ce massacre semble délibéré de la part des scénaristes, comme pour en faire une antagoniste possible à JJ (surtout compte tenu de ses actes dans le dernier épisode)... mais étrangement, ils ne peuvent s'empêcher de présenter cette descente aux enfers de Trish sous l'angle de l'héroïsme, et de donner in extremis au personnage des capacités super-héroïques, comme pour justifier son parcours : mouais.

Hogarth ? La magie des coïncidences bien pratiques qui animent toute cette saison l'affuble de la maladie de Charcot, et la place, comme par hasard, sur le chemin d'une infirmière SDF ex-employée d'IGH. Une employée dans les bras de laquelle elle tombe, et qui la met sur la piste d'un remède à sa maladie par le biais de l'organisation... Je vais être franc : cette saison, toutes les sous-intrigues relatives à Hogarth sont tout simplement inintéressantes, et donnent l'impression de n'exister que pour donner quelque chose à faire à Carrie Ann Moss, histoire de rentabiliser son contrat.

La fameuse Alisa ? C'est la mère de JJ, une mère tout aussi tourmentée qu'elle, responsable de la mort du petit ami de JJ... Et qui est tombée dans les bras du médecin qui l'a soignée et remise sur pied après son accident. Une Janet McTeer qui, à l'instar de Ritter, n'est pas totalement convaincante dans son interprétation de l'action et de la violence... la digne mère de sa fille, donc ! Cependant, le personnage parvient à amener quelques jolis moments mère/fille avec Jessica, ce qui est toujours ça de gagné.

Les lecteurs les plus perspicaces auront remarqué un point commun des descriptions de tous ces personnages : la romance. Car oui, dans sa première moitié, histoire de faire du remplissage, Jessica Jones prend parfois un peu des airs de soap américain. Ce n'est qu'un aspect anecdotique du tout, certes, mais ça rend tous ces premiers épisodes assez laborieux et pénibles à suivre. D'autant que ce soap opera n'avance pas, entre rebondissements télégraphiés, remplissage abusif, et incohérences diverses (j'ai encore en mémoire le cliffhanger improbable de ce bassin d'aquarium qui se fissure devant une JJ tétanisée, et qui éclate en off, pendant le générique - lorsque l'épisode suivant débute, JJ sort en courant de l'aquarium, parfaitement sèche, et se lance à la poursuite d'Alisa & co, pour se rendre compte que son téléphone, qu'elle sort de sa poche, est noyé. Pourquoi ? Comment ? Qui a validé de tels scripts non-sensiques !?)...

Bref, ce n'est pas avec cette saison particulièrement médiocre que Jessica Jones justifiera à mes yeux, de l'indulgence critique dont elle bénéficie. C'était mou, c'était très inégal dans son interprétation, et comme d'habitude avec Netflix/Marvel, cette saison semble n'avoir comme contenu que l'équivalent de 5 ou 6 épisodes de 45 minutes : un contenu limité, décompressé et étiré pour remplir 13 épisodes d'une heure, ce qui, bien entendu, est un véritable calvaire interminable.

Une saison qui se traîne, qui use et abuse de grosses ficelles, et pour résumer, une saison que je n'ai pas aimée, mais étant masochiste complétiste et jusqu'au-boutiste, je sais pertinemment que je regarderai la saison 3, histoire de finir l'intégralité de l'univers Marvel/Netflix.

Ça ne sera pas une partie de plaisir, mais l'important, c'est le sentiment du devoir accompli, non ?

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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici et ici.

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Un film, un jour (ou presque) - INTÉGRALE MARVEL CINEMATIC UNIVERSE - Phase 3.4 : Avengers - Infinity War (2018) & Ant-Man & La Guêpe (2018)

Publié le 21 Avril 2019 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Disney, Drame, Fantastique, MCU, Marvel, Review, Science-Fiction

Avengers : Endgame, l'aboutissement de 10 années de films Marvel, est à nos portes, et le moment est donc venu de reprendre notre intégrale MCU, en revoyant les dernières sorties du studio, et en VO, s'il-vous-plaît...

Il y a plus d'un an, nous avions conclu (temporairement) notre visionnage de la Phase 3 par un Thor Ragnarok délirant, et un Black Panther événementiel (mais inégal). Place aux choses sérieuses, avec la première partie du méga-crossover du MCU : Infinity War.

Avengers - Infinity War (2018) :

Afin de réunir les Pierres d'Infinité et d'imposer sa volonté au reste de l'univers, Thanos (Josh Brolin) et les légions de son Ordre Noir prennent la Terre d'assaut, amenant les Avengers à se réunir une dernière fois pour tenter de repousser ces envahisseurs sanguinaires...

Pas de surprise : en VO comme en VF, le film est un succès, épique et ambitieux comme rarement. Je ne vais pas répéter ce que j'ai déjà dit lors de la vision en salles et en VF (accessible ici), puisque mon avis n'a quasiment pas changé.

C'est toujours aussi mémorable, surprenant, dynamique et sombre, Thanos est toujours aussi réussi, et les quelques défauts que j'avais mentionnés restent valides : les effets numériques sont parfois inégaux, la bande originale délibérément anti-spectaculaire ou mémorable, les scènes des Gardiens manquent un peu de rythme...

À cela, je rajouterais peut-être certaines voix anglaises surprenantes, notamment celle d'Ebony Maw et de ses acolytes, voix assez différentes de la VF, mais aussi la voix/l'accent/la diction de Peter Dinklage, un peu forcée.

Reste que le film fonctionne toujours aussi bien, que la destinée de Thor et de Stark au terme du film est toujours aussi dramatique (l'un a tout perdu - royaume, alliés, frère, marteau - et rate sa mise à mort de Thanos, l'autre s'enfonce toujours plus dans sa dépression après avoir perdu son "fils" de remplacement, Peter Parker, qui jouait une fois de plus au héros, comme son modèle), et que j'attends Endgame avec toujours autant d'impatience.

4.75/6

Ant-Man & The Wasp (2018) :

Scott Lang (Paul Rudd), Hope (Evangeline Lilly) et Hank Pym (Michael Douglas) tentent de pénétrer dans la dimension quantique, afin de retrouver Janet (Michelle Pfeiffer), la mère de Hope ; mais le FBI (Randall Park), la pègre (Walton Goggins), et un mystérieux antagoniste capable de passer au travers des murs, le Fantôme (Hannah John-Kamen), leur mettent des bâtons dans les roues...

Les films Ant-Man sont vraiment à part, dans le MCU, en cela qu'ils sont, objectivement, assez moyens et anecdotiques, et pourtant, leur capital sympathie est tel que je n'en sors jamais avec un avis négatif.

Ici, c'est encore le cas : Ant-Man 2 est dans la droite continuité du premier, avec une Evangeline Lilly parfaite en Guêpe, un rythme un peu mieux maîtrisé, un acteur principal plus à l'aise, et des méchants plus développés que la moyenne.

Ce n'est clairement pas un film indispensable (bien qu'il mette très certainement en place des éléments qui reviendront dans Endgame), ce n'est clairement pas un chef d’œuvre, mais le casting est tellement efficace et attachant qu'on ressort du film avec le sourire et que la note s'en trouve un peu remontée.

Comme je le disais dans ma critique initiale, accessible ici, 3.5 + 0.5 pour le capital sympathie et la fourmi batteuse = un 4/6 indulgent.

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Les bilans de Lurdo : Legion, saison 2 - suite et fin (2018)

Publié le 30 Mars 2019 par Lurdo dans Action, Critiques éclair, Fantastique, Drame, Les bilans de Lurdo, Review, Marvel, Science-Fiction, Thriller, Télévision, FX

Ce serait un euphémisme que de dire que la première moitié de la saison 2 de Legion, chroniquée ici la semaine dernière, m'a déçu. Car autant la saison 1 pouvait justifier toutes ses errances et excentricités visuelles et formelles par le fait qu'une énorme partie du récit prenait place dans la tête de David, autant cette saison 2, elle, se déroule dans le monde "réel"... et pourtant, Noah Hawley et son équipe ont fait le choix d'en rajouter encore une couche dans le surréalisme, dans le bizarre, l'étrange et le décalé.

Ce qui fait que le spectateur, pour peu qu'il ait du mal à accrocher à la destinée des personnages présentés à l'écran, se retrouve confronté à un barrage d'images quasi-nonsensiques dont on ne peut nier la qualité esthétique, qui donne l'impression que Hawley a quelque chose à dire, et une direction bien précise en tête, mais qu'il ne parvient pas forcément à transmettre ses objectifs à son public.

Il n'est donc guère surprenant de lire, au fil de la saison, d'innombrables avis pouvant être résumés à "je ne comprends pas tout, voire même, je ne comprends rien du tout, mais c'est beau, et comme je suis sûr que la fin de saison rendra le tout très clair, je trouve ça génial"...

Legion, saison 2 - suite et fin (2018) :

Malheureusement, au terme de cette saison 2, je dois dire que cette confiance aveugle qu'ont certains fans en Noah Hawley me semble relativement mal placée.

Non pas qu'elle soit totalement infondée : effectivement, Hawley avait quelque chose en tête, et voulait narrer l'évolution progressive de David en Legion, son alter-ego semi-maléfique. C'est suffisamment répété au fil de la saison : le héros devient le méchant, et le méchant, le héros.

Ou du moins, il voulait donner l'impression de narrer cette évolution, ce heel turn, alors qu'en fait (pour reprendre un meme de l'ère Moffat de Doctor Who), Hawley lies.

En effet, cette évolution de David en un Legion surpuissant et incontrôlable n'est jamais vraiment convaincante... et pour cause : elle repose en très grande partie sur la relation sentimentale existant entre Syd et David, une relation qui explose cette année, et qui - malheureusement - ne m'a jamais vraiment convaincu.

D'autant que, durant la promotion de cette saison, Hawley a souvent répété qu'à ses yeux, c'était Syd la véritable héroïne de cette saison, et que cela allait devenir clair au fil des épisodes, en parallèle du basculement progressif de l'attitude des personnages de la série envers David.

Le problème, c'est que Syd ne suscite jamais la sympathie du spectateur, y compris lorsque, sur la fin de saison, elle accuse David de "viol" (techniquement psychique).

Car même en mettant de côté mon semi-rejet de Rachel Keller et de son interprétation inégale, l'écriture de ce personnage fait que l'on ne se range jamais de son côté, que ce soit à cause de ses flashbacks la montrant tout aussi manipulatrice que David (voire même bien pire que lui), de sa jalousie risible envers son double du futur, de sa naïveté et de son acceptation totale de ce que "Melanie" lui montre, ou de sa tentative de meurtre sur David à la fin de la saison, façon Minority Report : contrairement à ce qu'affirme Hawley (et à ce qu'elle dit elle-même), Syd n'est pas l'héroïne de cette histoire, mais plutôt son antagoniste (c'était d'ailleurs la prédiction de multiples spectateurs à mi-saison, après l'épisode lui étant consacré : Syd allait devenir une mutante maléfique, et David allait devoir la sauver/la tuer).

Et justement, dès lors que l'on écarte tous les effets de manche de la réalisation et du montage, le sous-texte de la saison est assez clair : le Shadow King manipule tout le monde, et amène l'intégralité de la Division 3 à se retourner contre David pour éviter qu'il ne détruise le monde (sur la base de la seule parole de Future Syd...). À fin de saison, David (présenté comme un méchant en devenir) est en fuite avec Lenny, et tout le monde est à ses trousses.

C'est un concept clair, efficace, et percutant... en théorie.

Sauf que pour en arriver là, la série brouille tellement les pistes, elle s'échine tellement à se perdre dans des digressions improbables, à faire réagir ses personnages de manière illogique, à utiliser des raccourcis incertains, etc, que lorsque la fin de saison arrive, et que tout se cristallise enfin (notamment au terme d'un duel assez spectaculaire dans le désert), la chute manque cruellement d'efficacité.

Car en dépit de tous les efforts du script pour rendre le tout confus, et donner à la Division 3 un semblant de justification en paraissant faire perdre tout contrôle à David, je n'ai jamais quitté le camp de David, spontanément rangé à ses côtés...

Et au lieu d'être trahi par la Division 3, je me suis senti un peu trahi par les scénaristes ; des scénaristes qui ont pris le chemin le plus compliqué pour arriver à un résultat simple et limpide, qui se sont perdu en cours de route, qui sont devenus victimes de leur propre ambition, et qui ont préféré troquer l'efficacité de leur récit contre des expérimentations visuelles et structurelles toujours plus excentriques.

Ils ont fait de cette saison une saison de transition, sans réelle résolution, ils ont privilégié l'esthétique au fond, ils ont "oublié" en chemin pas mal de pistes ou de personnages (pauvre Ptonomy), et même s'ils en gardent clairement sous le coude, le problème, c'est qu'après une dizaine d'épisodes n'allant (presque) nulle part et faisant beaucoup de surplace, j'en suis au même point que David, et j'ai fortement envie de faire comme Cartman dans South Park : dire "Screw you guys, I'm going home !".

Legion, ça reste ultra-ambitieux et travaillé, vraiment original, mais ça a passé le point de non-retour pour moi, et au terme de cette saison déséquilibrée, frôlant régulièrement la prétention et la vanité dans sa forme et dans son écriture, je pense que je vais m'arrêter là.

(et sans surprise, les avis que je mentionnais en ouverture de bilan se sont changés en "je n'ai pas tout compris, mais je suis sûr qu'ils expliqueront tout la saison prochaine, donc je trouve ça génial !" ^^)

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Un film, un jour (ou presque) #927 : Captain Marvel (2019)

Publié le 27 Mars 2019 par Lurdo dans Action, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Disney, Drame, Marvel, MCU, Review, Science-Fiction

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Captain Marvel :

Soldat d'élite Kree, Vers (Brie Larson) combat pour l'Empire aux côtés d'une unité d'élite menée par Yon-Rogg (Jude Law). Jusqu'au jour où un affrontement contre les Skrulls amène Vers sur Terre : là, elle croise le chemin de Nick Fury (Samuel L. Jackson), et réalise bientôt qu'elle est humaine, que les Krees lui ont menti, et qu'elle a tout oublié de son passé...

Pur produit de la tentative par Marvel d'imposer, depuis une petite dizaine d'années, une certaine diversité à sa gamme de comics, en remplaçant certains de ses héros iconiques par des homologues féminins (Thor, Wolverine, Captain Marvel), ethniques (Miss Marvel, Spider-man), ou en imposant des personnages LGBTQ  sur le devant de la scène, Carol Danvers est, depuis, devenue en quelque sorte le porte-étendard de la Maison aux Idées... ou du moins, c'est la théorie.

Car en pratique, cette démarche louable, mais souvent particulièrement maladroite et forcée, a valu à Marvel une belle levée de boucliers initiale de la part d'une certaine tranche de ses lecteurs ; et si cette levée de boucliers a fini par se calmer, ce n'est pas pour autant que Captain Marvel est parvenu, malgré tous les efforts du studio, à s'imposer comme la figure de proue de son univers... loin de là.

Reste que Marvel, ces dernières années, cherche à faire de Carol Danvers une icône féministe équivalente à la Wonder Woman de DC, un personnage à la puissance similaire à Superman, avec en prime un côté militaire et autoritaire assez abrasif, qui ne fait que s'amplifier au fil des ans (il n'y a qu'à voir le rôle tenu par Danvers dans la Civil War II, un beau carnage qui a tout fait pour rendre Carol antipathique aux yeux des lecteurs).

Guère surprenant de constater, donc, que dès l'annonce de l'adaptation de Captain Marvel au cinéma, ça a commencé à grogner sur le web. Une grogne qui s'est faite plus intense lorsque Brie Larson a été choisie pour incarner le rôle titre, une Brie ouvertement militante et féministe sur les réseaux sociaux : de quoi brosser les éléments les plus réactionnaires et stupides du fandom dans le mauvais sens du poil, et susciter une polémique et un boycott en ligne... qui n'ont eu d'autre effet que de créer d'autant plus de buzz pour le film! ^^

Pour sa version cinématographique, confiée à un duo de réalisateurs issus de la scène indépendante, à un pool de scénaristes féminins (principalement ses réalisateurs et la scénariste du médiocre et insipide Tomb Raider), et à une compositrice ayant fait ses armes sous la supervision de Hans Zimmer, Marvel a opté pour une Captain Marvel plus sarcastique, une army brat impertinente et moqueuse... et ça passe plutôt bien.

Heureusement, d'ailleurs, puisque sur le plan du scénario et de la réalisation, il n'y a pas forcément grand chose d'exceptionnel, et on est dans la droite lignée de Tomb Raider, justement : c'est professionnel, mais assez passe-partout, certains choix créatifs (illustration musicale, manque de suspens et d'émotion) sont discutables, le rythme et la structure en flashbacks sont parfois un peu bancals...

Mais, porté par une Brie Larson immédiatement attachante en Carol Danvers moqueuse, et par l'habituel sens de l'humour qui caractérise le MCU, le film fonctionne tout de même, aidé par un Samuel Jackson décomplexé, par des Rambeau attachantes, et par des Skrulls surprenants. Sans oublier un certain félin qui vole (sans surprise) la vedette à ses collègues humains.

Suite aux bandes-annonces, on pouvait redouter des effets spéciaux médiocres : ça passe dans 95% des scènes ; le rajeunissement de Fury et Coulson, idem ; l'humour ? Typique de Marvel : on adhère ou pas. Les Skrulls ? Le rebondissement imprévu à leur sujet est le bienvenu, et l'utilisation à contre-emploi de Ben Mendelsohn s'avère une bonne surprise. Jude Law ? Il reviendra sans doute, et c'est une bonne chose.

Bref, loin d'être parfait (le film aurait pu être plus subtil et inspiré sur certains plans), Captain Marvel s'avère un bon divertissement, une origin story plaisante qui parvient à capitaliser sur son handicap de départ (adapter une héroïne surpuissante et peu sympathique, à l'histoire compliquée, pas vraiment connue du grand public, et peu appréciée des amateurs de comics) pour intégrer un nouveau personnage capital à l'univers MCU actuel, juste avant Avengers Endgame.

3.75/6 (au niveau d'un Ant-Man, en somme)

(et pas de panique, il est peu probable qu'elle soit responsable de la défaite de Thanos ou qu'elle vole la vedette aux autres héros établis du MCU... à vrai dire, je parierais plutôt sur une Carol fonçant tête baissée, persuadée d'être toute-puissante et de pouvoir vaincre Thanos sans problème, et qui se prendra une telle dérouillée qu'elle ne pourra que revenir la queue entre les jambes, sérieusement calmée, auprès des autres Avengers)

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Les bilans de Lurdo : Legion, saison 2 - première partie (2018)

Publié le 23 Mars 2019 par Lurdo dans Action, Critiques éclair, Fantastique, Drame, Les bilans de Lurdo, Review, Marvel, Science-Fiction, Thriller, Télévision

Après mon visionnage en deux parties de la saison 1 - un visionnage qui s'était terminé sur une note plutôt positive, malgré un sentiment mitigé sur le rythme et le contenu global de la saison (retrouvez ces bilans de la saison 1 en cliquant ici et ici) - j'avais prévu de regarder cette seconde saison de Legion d'une seule traite, pour en faire un unique bilan saisonnier.

Malheureusement, la production a eu la mauvaise idée de rallonger la saison de 3 épisodes, pour porter le total à 11, et dès le premier de ces nouveaux 11 épisodes, j'ai senti que je heurtais un mur : il allait me falloir bien plus de temps que prévu pour me remettre dans le bain de cette série atypique, et j'allais avoir bien du mal à synthétiser en bloc mon avis sur l'intégralité de la saison. D'où un retour, un peu contre mon gré, à une saison coupée en deux mini-bilans, en espérant que je ne me décourage pas en cours de route...

Legion, saison 2 - première partie (2x01-06 / 2018) :

Après avoir disparu pendant un an, David (Dan Stevens) est retrouvé par les membres de l'excentrique Division 3, et rapidement, il comprend que Farouk, le Roi des Ombres (Navid Negahban) rôde toujours, à la recherche de son corps originel. Mais David, lui, est en contact avec une Syd (Rachel Keller) issue du futur, qui lui recommande d'aider Farouk s'il veut empêcher la fin du monde...

Après une saison 1 de rodage, qui atteignait des sommets d'audace visuelle et créative, mais pouvait aussi totalement tomber à plat par moments, on pouvait se demander ce qu'allait nous réserver la saison 2 de Legion : quelque chose de plus sage et de plus "normal", pour tenter de conquérir un peu de nouveaux spectateurs ? Quelque chose de similaire à la saison 1, pour rester en terrain conquis et familier ?

Au vu de cette première moitié de saison 2, la réponse est en fait : quelque chose de totalement décomplexé, une sorte de saison 1 sous stéroïdes et champignons hallucinogènes, un récit à base de projections temporelles, de transfert de corps, d'androïdes androgynes moustachus, de folie prenant la forme d'une petite créature noire, et de vignettes éducatives narrées en voix off par Jon Hamm.

C'est, pour faire simple, un gros bordel, qui part dans de nombreuses directions simultanées, qui multiplie les visuels psychédéliques, les effets de réalisation, de montage, de musique et de scénario improbables... et honnêtement, j'ai trouvé le tout assez imbuvable.

En réalité, cette première moitié de saison 2 m'a donné une impression persistante : celle que la série, plutôt que de mettre son excentricité visuelle au service de son récit, avait fini par faire de l'étrange et du déjanté pour le plaisir de faire de l'étrange et du déjanté, empilant les couches et les concepts délirants, certes imaginatifs, mais finalement aussi totalement superflus, histoire de cacher le fait qu'au niveau du scénario, la série fait du surplace.

Les enjeux de la saison se résument en effet assez facilement : retrouver le corps de Farouk (excellent Navid Negahban, menaçant, charismatique, et tout et tout). Une intrigue principale qui n'avance pas du tout dans cette moitié de saison, une moitié de saison distraite par une épidémie de dents qui claquent, par des affrontements mentaux sous forme de dance battle, par une créature qui se développe dans le cerveau de Ptonomy, par un épisode consacré au traumatisme fondateur de Syd, et par le retour de Lenny sous forme tangible (une Lenny qui a volé le corps de la sœur de David).

De quoi mener à un épisode 6 façon "univers alternatif", dans lequel David s'imagine avoir pris des chemins bien différents dans la vie, toujours plus ou moins accompagné par sa sœur (Katie Aselton)... intéressant, mais pas ultra-clair ou très évident à appréhender (et souffrant de maquillages un peu trop approximatifs).

Un peu à l'image de cette demi-saison : c'est toujours amusant et intéressant, visuellement et conceptuellement parlant, mais tout cela se fait au détriment de la narration, et surtout de l'empathie.

Difficile de s'intéresser au sort de Syd (ou au simili triangle amoureux qui se noue entre David et les deux Syd qu'il côtoie) quand déjà, à la base, on a énormément de mal avec l'interprète du personnage. Difficile aussi de s'intéresser au sort de tous les autres personnages secondaires, Ptonomy en tête, quand ils sont tous sous-développés, quand leur présence est anecdotique, et quand ils ne servent que de faire valoir à un show totalement centré sur les faces-à-faces David/Farouk, et sur les excentricités du monde de la Division 3. Et j'ai presque envie de dire qu'il est tout aussi difficile de s'intéresser au sort de David, et à son traumatisme suite à la découverte de la mort de sa soeur, tant cette dernière est un personnage quasi-inexistant de la série, vaguement aperçue l'année dernière, mais jamais depuis.

En résumé, je suis très mitigé sur cette demi-saison, et j'émets vis à vis de celle-ci d'énormes réserves : la suite de la saison s'avèrera déterminante pour vraiment l'évaluer dans son ensemble. Soit Legion va se reprendre, se recentrer sur son scénario, et donner un peu de substance à sa narration, soit elle va continuer dans la droite lignée de sa première moitié, dans ses expérimentations visuelles et formelles, et me perdra alors totalement.

 

(à suivre...)

 

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Les bilans de Lurdo : The Punisher, saison 2 (2019)

Publié le 9 Mars 2019 par Lurdo dans Action, Critiques éclair, Drame, Les bilans de Lurdo, Marvel, Netflix, Policier, Review, Thriller, Télévision, Punisher

Malgré des défauts inhérents au format Netflix, et à l'écriture des séries Marvel diffusées sur cette plate-forme, je dois dire que j'avais plutôt apprécié la première saison de Punisher (chroniquée ici), portée par un Bernthal bestial, à l'interprétation viscérale et intense, par un Ben Barnes excellent en proto-Jigsaw, et par une approche intéressante du milieu des vétérans de l'armée.

Néanmoins, au terme de la saison 1, j'espérais ne pas revoir Jigsaw dès la saison 2, afin de lui laisser plutôt le temps de se "reconstruire", et de développer sa personnalité de méchant, pour en faire un méchant de saison 3.

Sans surprise, Marvel/Netflix ont eu une toute autre idée en tête...

Punisher, saison 2 :

Alors qu'il vient de prendre sous son aile une jeune orpheline des rues (Giorgia Whigham) traquée par un mystérieux fanatique religieux (Josh Stewart), Frank Castle (Jon Bernthal) apprend qu'il doit aussi faire face à l'évasion de Billy Russo (Ben Barnes), amnésique et traumatisé par ce que Frank lui a fait subir...
 
Ça me peine de le dire, mais la saison 2 de Punisher m'a semblé nettement en dessous de la saison 1.

Probablement parce que, contre toute attente, elle ne semble pas savoir quoi faire de son Punisher. Le véritable personnage central, du moins aux yeux de ses scénaristes, c'est Russo, un Russo traumatisé, un Russo amnésique, soigné par Dumont, une psychiatre sexy (Floriana Lima), dans les bras de laquelle il finit (forcément) par tomber avant de se souvenir de ce qu'il a subi aux mains de Frank Castle.
 
Et donc, toute la saison tourne autour de Russo. Un pseudo-Jigsaw déséquilibré, à peine balafré, aux cicatrices physiques réduites à des cicatrices émotionnelles/psychologiques, qui arbore un masque peinturluré façon kabuki du pauvre, et dont l'intrigue (qui s'étend sur toute la saison), ressemble presque au destin d'un sous-Joker, accompagné de sa Harley Quinn et de son gang masqué.
 
Frank Castle, lui, n'est guère mieux servi par les scénaristes, et comme en saison 1, il semble passer au second plan de sa propre série.

Après deux-trois premiers épisodes de mise en place efficaces, mais qui semblent tout droit sortis d'un mauvais film d'action 80s de Steven Seagal ou de Jean-Claude Van Damme (on a droit à tous les clichés : le héros traumatisé et bourru qui arpente les routes, et qui, presque en paix avec lui-même, rencontre dans un bar une serveuse/mère célibataire séduisante et compréhensive ; il s'en éprend, s'attache à elle, mais la violence le retrouve, coûte la vie à sa nouvelle dulcinée, et le refait plonger dans le carnage, en l'impliquant dans une conspiration politique qui fait de lui une cible collatérale ; une adolescente rebelle et impertinente façon Leon, en fuite car ce qu'elle sait pose un risque à des personnes importantes, et qui finit par devenir le sidekick du héros ténébreux, etc, etc, etc), Frank est globalement mis en stand-by, punissant assez peu de criminels et menant son enquête pendant que, autour de lui, son meilleur pote afro-américain tient le rôle de meilleur pote afro-américain, et Madani et un collègue rival débattent de la nature du bien, du mal, et de Frank Castle.

C'est bien simple, cette saison, il ne se passe absolument rien entre les trois premiers épisodes de la saison, et les deux derniers. Tout comme son personnage principal, la série fait du surplace, phagocytée par la relation de Russo et de sa psychiatre, téléphonant systématiquement tous ses rebondissements et toutes ses sous-intrigues (au point de parfois donner l'impression que ses personnages sont tous plus bêtes les uns que les autres, tant le spectateur a vingt longueurs d'avance sur eux) et oubliant de donner quelque chose d'intéressant à faire à Frank, hormis une bagarre ou une fusillade de temps en temps.

Il en va de même pour l'autre antagoniste de la saison, John Pilgrim, interprété par Josh Stewart. Un Pilgrim qui connaît peu ou prou le même sort que Frank, étant introduit dans les premiers épisodes, où il est présenté comme traquant la jeune Amy (et donc Castle), mais n'évoluant, pendant l'immense majorité de la saison, qu'à la marge des autres protagonistes, et ne finissant par rencontrer Frank Castle qu'à la toute fin de la saison.

Sous-développé, le Pilgrim parvient tout de même à faire une impression, partiellement grâce au charisme de son interprète marmonnant, mais aussi parce qu'il se démarque un peu du tout venant, en tant qu'ancien tueur à gage devenu religieux et contraint d'effectuer les basses œuvres d'un grand patron et de son épouse (Corbin Bernsen & Annette O'Toole).

Et d'ailleurs, pour être tout à fait franc, la saison n'est pas irregardable. Les scènes d'action, lorsqu'elles se produisent, sont assez efficaces et brutales, et dans l'ensemble, c'est bien joué : Jon Bernthal est toujours excellent, idem pour Ben Barnes, et Giorgia Whigham, la jeune actrice interprète d'Amy, est elle aussi très juste (malgré un personnage cliché au possible et à l'écriture faiblarde).

Mais voilà. C'est tout simplement insuffisant. La saison 2 de Punisher n'est qu'un gros ventre mou et creux, trop préoccupée par ses personnages de vétérans psychologiquement instables et par son face-à-face final Frank Castle/Billy Russo - un face-à-face à la conclusion particulièrement décevante - pour vraiment construire quelque chose d'inédit et d'intéressant.

D'innombrables parasites viennent, en plus, se greffer sur la série, entre la rivalité de Madani et de son collègue, l'existence même de la psychiatre pas très stable (une existence qui ne semble vraiment justifiée que par la présence de Madani au casting : en effet, comme dans tout blockbuster générique qui se respecte, la présence d'une "gentille" dure à cuire entraîne obligatoirement celle d'une "méchante", histoire que les deux femmes puissent se crêper le chignon à un moment ou à un autre du grand final), le passage éclair de Karen Page (je ne déteste pas l'actrice, mais là, Page était de trop), l'illustration musicale un peu trop évidente (à base de chansons aux paroles décrivant l'état d'esprit des personnages), ou encore le refus d'assumer la nature pulp et violente de la série (le sort de la psychiatre et de Madani est assez parlant, dans le genre "on n'assume pas d'aller jusqu'au bout").
 
Et donc, comme je le pressentais en fin de saison 1, la présence de Billy Russo est vraiment de trop cette saison. Ou alors, plutôt que de structurer cette année de cette manière (à savoir en développant à ce point, dans son coin, un Billy Russo affaibli et en laissant le Pilgrim de côté pendant les trois quarts de la saison), il aurait peut-être fallu entrelacer les deux sous intrigues, quitte à faire s'opposer Russo et le Pilgrim, ou à faire du premier une cible du second. n match à trois se serait avéré bien plus intéressant et intrigant que les choix effectués ici, et même une saison centrée uniquement sur le Pilgrim, mieux développé, aurait pu donner quelque chose d'original (une opposition justice divine/justice vengeresse, par exemple).

En résumé, la saison est une déception, et comme le Punisher n'aura probablement pas de saison 3, la série se termine donc sur un semi constat d'échec, assez frustrant, et sur l'incapacité chronique de faire de Frank Castle l'anti-héros qu'il est réellement. À la place, on se retrouve avec un Castle torturé et émotif, incertain d'être un héros ou un criminel, un psychopathe ou un justicier, et finissant par n'être ni l'un ni l'autre, le postérieur entre deux chaises, assis dans l'ombre de trop nombreux personnages secondaires inintéressants.

Vraiment dommage.

 

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Un film, un jour (ou presque) #905 : Il était une fois Deadpool (2018)

Publié le 25 Février 2019 par Lurdo dans Action, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Marvel, Review, Fantastique, Science-Fiction

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Il était une fois Deadpool (Once Upon a Deadpool - 2018) :

Lorsqu'il se réveille après trois jours d'inconscience, Fred Savage découvre qu'il est prisonnier de Deadpool (Ryan Reynolds), mercenaire super-héroïque et déjanté, qui est bien décidé à reconstituer avec Savage une partie de son film préféré, Princess Bride, en lui racontant les événements de Deadpool 2...

Version tous publics de Deadpool 2, une suite qui ne m'avait pas déplu, mais qui démontrait aussi les limites du concept, notamment dans son approche bigger louder : en effet, comme je le mentionnais dans la critique du second volet, le problème de ce Deadpool 2, c'est que désormais, les ficelles sont connues par le spectateur, et que si elles fonctionnent toujours dans l'ensemble, on est plus proche de l'overdose que jamais.

D'autant plus qu'ici, le dispositif façon Princess Bride est à double tranchant : d'un côté, c'est l'occasion pour les scénaristes d'en rajouter encore une couche dans le méta, en se moquant de la fusion Disney/Fox, de la qualité du script, de l'adaptation très libre des comics, etc... et de l'autre, ça a tendance à donner un rythme relativement haché au métrage, un métrage au montage déjà un peu abimé par certaines coupes visant à en faire un film familial.

Un peu moins de vulgarité, un peu moins de sang, un peu moins de répliques scabreuses, mais tout autant de violence (forcément), pour un produit un peu bancal, et assez anecdotique, en somme, surtout si l'on a vu l'original.

3.5/6

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