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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Un film, un jour (ou presque) #431 : Assassin's Creed (2016)

Publié le 18 Janvier 2017 par Lurdo in Critiques éclair, Cinéma, Jeu Vidéo, Science-Fiction, Histoire, Review, Action, Aventure

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Assassin's Creed :

Condamné à mort, Callum Lynch (Michael Fassbender) est secouru in extremis par Abstergo, une fondation privée dirigée par Rikkin (Jeremy Irons) et sa fille Sofia (Marion Cotillard). Ensemble, le père et la fille utilisent une technologie révolutionnaire, l'Animus, pour plonger Callum dans la mémoire génétique de son ancètre Aguilar, un Assassin du 15ème siècle, afin d'espérer découvrir l'endroit où ce dernier a caché la Pomme d'Eden, une relique permettant potentiellement d'assurer paix et ordre à l'espèce humaine...

La formule Assassin's Creed n'est pas compliquée : au fil des âges, l'affrontement entre les Assassins (une secte de super-ninjas acrobates et aux pouvoirs surhumains, défenseur du libre arbitre et de la liberté) et les Templiers (un groupe persuadé que l'ordre, le contrôle et la discipline sont la seule voie pertinente pour atteindre la paix), afin de mettre la main sur des reliques magiques éparpillées aux quatre coins du globe par la Première Civilisation, un peuple antique d'origine mystérieuse, et à la technologie incroyable.

Tous les éléments pertinents de la série sont résumés là : des gentils, des méchants, du Parkour, des cascades défiant les lois de la physique, de la chasse au trésor, des mythes improbables, de l'Histoire, et un monde ouvert que le joueur explore à volonté, en long, en large et en travers.

Avec en prime, au grand dam de beaucoup de joueurs qui préféreraient rester en immersion permanente dans le passé, un emballage/mise en abîme moderne de la notion de jeu vidéo, puisque le concept de l'Animus n'est en fin de compte, qu'une console de jeu dans le jeu, avec un joueur qui prend le contrôle d'un personnage, qui lui même prend le contrôle d'un autre personnage.

Bref : avec plus d'une dizaine de jeux (plus ou moins réussis) appartenant à la franchise, l'univers est bien établi, ses codes aussi, et Assassin's Creed est désormais synonyme, pour le joueur lambda, de codes très affirmés, au premier rang desquels le fameux saut de l'ange de l'assassin, depuis le sommet d'un bâtiment, jusque dans un tas de foin.

Et donc, on a droit ici à une adaptation qui semble reprendre les codes de la franchise (le parkour, le saut de l'ange, les reliques, les tenues, le credo, l'Animus)... mais qui en fait, parvient à passer totalement à côté de son sujet, et ce de manière spectaculaire.

Forcément : quand on fait le choix de placer 75% du film dans le présent, chez Abstergo, et qu'on ouvre le film par du rock, ça donne tout de suite le ton et la direction du métrage.

Et tout est à l'identique : les personnages déjà établis sont remplacés par de nouvelles créations, creuses et sans intérêt, et interprétées en pilotage automatique par leurs acteurs ; l'Animus est désormais un bras articulé avec projection holographique ; la musique est insipide et totalement oubliable ; les rares scènes d'action sont médiocres, montées de manière hachée (avec renvois constants au présent, et à Fassbender attaché à l'Animus), sans le moindre sentiment de fluidité ou de maîtrise que l'on peut ressentir en jouant ; le Parkour est étrangement peu satisfaisant, la faute au montage, à du câblage et à des effets numériques évidents, en plus des cascadeurs ; idem pour le Saut de l'Ange, sans cesse inachevé, et ou se transformant en quelque chose de numérique et d'immonde visuellement (lorsque Callum fait une pirouette et "casse" la surface de l'eau avec une dague pour "amortir" sa chute) ; et plutôt que de nous plonger dans un monde historique chatoyant, ici, tout est terne et sans la moindre ambiance (tous les personnages de la section historique sont transparents et anonymes, ce qui n'aide pas).

En résumé, un plantage assez spectaculaire, qui a fait un flop encore plus spectaculaire (et mérité) au box-office, et qui passe systématiquement à côté de tout ce qui fait le fun de la franchise.

Difficile de comprendre comment Ubisoft & co ont pu se planter à ce point, alors qu'il leur aurait suffit d'adapter et de synthétiser les premiers jeux afin d'obtenir une trame satisfaisante pour une trilogie ; et je me suis fait la remarque devant le film, mais comment n'ont-ils pas tenté d'imiter l'angle de caméra du jeu (vue à la troisième personne) pour placer un plan séquence de plusieurs minutes, sans coupes apparentes, montrant la doublure de Fassbender en train de se frayer un chemin sur un champ de bataille en tuant, en esquivant, en bondissant, etc, de manière fluide et impressionnante, jusqu'à conclure par un saut de l'ange accompagné par la caméra.... ? Ça aurait permis de renvoyer directement à la fluidité du jeu, d'établir la maîtrise du combattant, et de faire plaisir à tous les joueurs...

Mais non, il faut croire que c'est trop compliqué, tout ça, et qu'il était plus intéressant de filmer Marion Cotillard débiter des platitudes avec un accent bancal dans des locaux grisâtres, ou de demander à l'équipe des effets spéciaux de produire des dizaines de plans panoramiques inutiles montrant un aigle numérique survolant le paysage.

1.5/6

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