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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Articles avec #efc catégorie

Les bilans de Sygbab - Invasion Planète Terre : Saison 5 (2001-2002)

Publié le 20 Mai 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Science-Fiction, EFC

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, et quand il n'aime pas ce qu'il a vu, il est plutôt virulent... Surtout quand il entame une conversation avec un téléspectateur qui ne comprend rien !

Invasion Planète Terre (Earth : Final Conflict) - Saison 5, a.k.a. Buffy the Space Vampire Slayer :

"- ...

- Euh, bonsoir. Vous n'avez pas l'air dans votre assiette dites donc, que se passe-t-il ?

- Oh, je sors d'une très mauvaise expérience télévisuelle, je suis en état de choc. Mais en même temps c'est un soulagement, j'ai l'impression de m'être débarrassé d'une sacrée corvée.

- Aussi mauvaise que la dernière fois ?

- Pardon ?

- Oui, vous ne vous rappelez pas ? Je vous reconnais, nous avions parlé ensemble de la saison 2 de cette magnifique série qu'est SeaQuest DSV.

- Ah... Et merde, c'est bien ma veine.

- Il s'agissait de quoi cette fois-ci ?

- La saison 5 d'une série posthume en l'honneur de Gene Roddenberry, qui en avait développé l'idée alors qu'il s'occupait de Star Trek. Earth Final Conflict, pour être plus précis.

- Ah oui je vois ! Mais encore une fois je ne vous comprends pas. Qu'est-ce que vous lui reprochez à cette saison ? Elle est très bien, c'est une sacrée conclusion à une grande série qui a su passionner tout au long de son existence.

- Oui, bien sûr... C'est vrai que voir un plan final sur une Renee Palmer qui part à la découverte de l'univers avec Liam, un Taelon et un Atavus, c'est tout à fait ce que j'attendais. La couleuvre est un peu grosse à avaler quand les scénaristes essaient de nous faire croire que le conflit final dont il est question depuis le début concerne la destinée d'une blondasse arrivée en cours de série, et qui se prend pour Buffy. Mais c'est bien, tous les personnages auront eu une destinée dans cette série : Boone, Liam, Juliet Street... Et à chaque fois, c'est complètement foireux. La destinée des scénaristes de la série serait-elle d'être des losers pour l'éternité ?

- Je vous trouve un peu dur avec Renee, c'est un personnage martyr qui lutte contre les aliens sans que personne ne lui apporte son soutien excepté son cercle d'amis très fermé, et qui endure beaucoup de pertes puisqu'elle voit disparaître tous les êtres qu'elle aime. Et je ne vois pas le rapport avec Buffy.

- Pourtant il est clair : une destinée, et une lutte contre des vampires. Sauf que ceux-ci sont des aliens. Mais elle n'est même pas crédible dans son rôle de combattante : elle commet sans cesse des erreurs, et elle passe son temps à compromettre son quartier général secret en y invitant tout le monde. En ce qui concerne le côté martyr du personnage, ça fonctionnerait si seulement on en avait quelque chose à foutre. Quand, la plupart du temps, un protagoniste est antipathique et qu'aucun background n'a jamais été développé, ça relève de l'exploit de s'y attacher. Il est donc difficile d'éprouver une quelconque émotion lorsqu'elle fait face au décès de l'un de ses proches. À part dans le cas de Boone, mais là c'est juste parce que c'est choquant, honteux, scandaleux, inadmissible de l'avoir fait revenir pour jouer dans deux épisodes, et d'avoir le culot de le tuer hors champ. Lamentable.

- Je peux concevoir que sa mort soit dérangeante, mais c'est logique non ? Après tout, il dit lui-même que ce n'est plus son combat puisqu'il a passé trois ans dans les limbes. Il n'est donc pas incohérent que son manque d'entraînement lui fasse perdre ses réflexes et le mène droit à sa mort, à cause d'un manque d'attention aux dangers qui l'entourent.

- Merci mais les conjectures je m'en cogne aussi, ce qui m'intéresse c'est le factuel. Et il est complètement évident qu'il n'y a plus personne aux commandes du navire et que l'ensemble est à la dérive totale. D'ailleurs, Boone n'est pas le seul à revenir pour repartir aussi sec, sans gloire : le cas Zo'or est tout aussi parlant. Mais là c'est pire, car l'actrice revient pour jouer une femelle Atavus habillée d'une tenue de cuir, histoire de mettre en valeur des atouts que sa combinaison Taelon ne laissait pas entrevoir. Bien entendu, le personnage est tué vulgairement. J'ai déjà dit lamentable ? Alors innovons : affligeant.

- Je ne suis pas d'accord, la ligne directrice est claire, avec les Atavus et notamment Howlan qui veut dominer la Terre.

- Mais c'est de la merde ! Franchement, qui peut croire que la fusion entre les Taelons et les Juridiens a pu donner une espèce antérieure à leur évolution parallèle, et qui en plus se considère comme supérieure ??? C'est d'une bêtise et d'une crétinerie incommensurables.

- Moi, j'y crois.

- Oui, ça ne m'étonne pas. Même quand on n'a aucun talent, on peut toujours compter sur quelques abrutis lents du cerveau qui vont gober tout ce qu'on leur propose.

- Vous êtes à nouveau insultant !

- Ça m'a plutôt l'air d'une vérité. Il faut être sacrément crédule pour croire que les Atavus sont sur Terre depuis des millions d'années, et qu'ils l'avaient auparavant colonisée. Les Taelons seraient venus sans savoir qu'il était possible de les ramener à la vie, et Ma'el ne se serait même pas aperçu de leur présence ? Mais oui, bien sûr... Heureusement, le lien possible entre leur ADN et fait que l'humanité soit le chaînon manquant entre les Taelons et les Juridiens n'est pas établi. Ouf, parce que pour le coup, ça aurait été calamiteux. C'est déjà bien assez gratiné comme ça...

- C'est pas une question de crédulité, après tout le background des Atavus est développé. On voit leur planète, le passé du leader Howlan et de Juda, leur fils... Ça aide, quand même.

- Stop ! Vous êtes sûr que vous avez une cervelle ??? Ou tout du moins que vous savez vous en servir ? Il faudrait donc, en plus de toutes les aberrations déjà citées, accepter que par le plus grand des miracles les Atavus nés de la fusion entre Taelons et Juridiens sont exactement les mêmes individus que ceux qui étaient en stase ? Avec leurs propres souvenirs, mais aucun qui soit rattaché aux deux différentes entités qui les composent ? Au secours quoi, vivent les incohérences.

- Moi je crois plutôt que vous cherchez le mal partout, il n'y pas de trahison à l'esprit de la série.

- Bah non, c'est sûr. Rien que dans le générique, la voix off de Renee Palmer dit : "They came with the promise of peace. They lied. Their true mission was to dominate us." Mais c'est totalement faux ! La véritable mission des Taelons était d'attendre l'évolution des humains à un stade supérieur pour éventuellement fusionner avec eux et sauver leur espèce, et c'est seulement sous la houlette d'un Zo'or illuminé par ses visions de grandeur - dont les méthodes divisaient d'ailleurs le Synod - que cette tendance est apparue. Ce n'est pas une trahison ? Mon cul oui.

- Vous n'êtes pas obligé d'être grossier. Et puis avec toutes ces manipulations génétiques et ces multiples plans, je pense que la domination de l'espèce humaine était à l'ordre du jour. À ce sujet, les humains sont encore plus mal embarqués avec les Atavus, qui sont impitoyables et dangereux.

- Oui, surtout Howlan qui ne fait rien de la saison à part être obsédé par Renee, faire des grimaces pour montrer qu'il n'est pas content avec son rugissement à la con, et crever comme une merde de manière totalement décevante. Non mais vraiment, représenter ces aliens comme des vampires se nourrissant de l'énergie vitale des humains est un choix plus que douteux. C'est également assez drôle de voir qu'en début de saison ils sont invincibles, à tel point que Renee a l'idée débile de laisser un tueur en série s'échapper de prison pour les éliminer. Et puis, comme par magie, ils deviennent de plus en plus vulnérables, jusqu'à ce qu'ils soient désintégrés au simple contact d'un laser alors qu'ils en absorbaient l'énergie auparavant... Non non, on ne se fout pas de nous.

- Vous réfléchissez trop je pense, il faut savoir se laisser porter de temps en temps.

- Si je vous dit de sauter, vous le faites ?

- Non.

- C'est bien dommage.

- Oui enfin bon, il y avait quand même de bonnes choses, et des épisodes vraiment excellents, dont le centième.

- Merci de ne pas évoquer ce souvenir douloureux. Je suis friand de ces épisodes symboliques, qui sont toujours l'occasion de faire quelque chose de spécial. Là, on a droit à un épisode vraiment lourd sur la rébellion de la jeunesse, les parias et les asociaux, en tirant un trait grossier sur l'attirance qu'ils peuvent éprouver envers leur côté noir en ces temps de trouble ; en l'occurrence ici en voulant être un Atavus. C'est totalement impersonnel et non-événementiel, tout comme le final de la série dans lequel il ne se passe rien, si ce n'est la mort de Sandoval qui a au moins le mérite de passer de vie à trépas en ne regrettant rien. Pas d'auto-apitoiement ou d'excuses, il assume. Youpi, les scénaristes ont au moins ça de bon. Ça rattrape son traitement chaotique depuis des années, lui qui trahissait tout le monde et n'importe qui à tout bout de champ et en dépit du bon sens.

- Vous n'avez vraiment pas aimé en fait, mais c'est dommage de faire la fine bouche.

- Désolé mais ça n'a jamais été alléchant. C'est nul. À chier. Point final.

- Encore une fois notre désaccord est marqué. Je pense que je vais vous laisser.

- Excellente idée. Au fait, on a oublié de se tutoyer.

- C'est vrai. À bientôt, j'espère.

- Pas moi non. T'es trop débile."

 

Retrouvez tous les bilans publiés par Sygbab sur le blog des Téléphages Anonymes en cliquant ici !

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Les bilans de Sygbab - Invasion Planète Terre : Saison 4 (2000-2001)

Publié le 22 Avril 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Les bilans de Sygbab, Télévision, Science-Fiction, EFC

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !

Invasion Planète Terre (Earth : Final Conflict) - Saison 4 :

Enfin ! La flotte juridienne fait son apparition au tiers de la saison et prend tout le monde de court, provoquant la panique la plus complète chez les Taelons. Loin d'être préparés et pensant bénéficier d'un laps de temps plus long avant que leurs ennemis jurés ne découvrent les secrets du voyage interdimensionnel, cela les met au pied du mur et les oblige à faire face à leurs tergiversations envers la race humaine.

À cette occasion, Zo'or se révèle sous un jour peu glorieux : au lieu de prendre ses responsabilités en reconnaissant ses torts et de s'allier avec les humains pour combattre la menace du mieux possible, il décide d'abandonner la Terre sans autre forme de procès pour assurer sa survie. Mais au final, il s'avère que tous ces vaisseaux n'étaient qu'une illusion... Un twist du plus mauvais effet; qui pousse le téléspectateur à se demander si on ne serait pas en train de se moquer de lui.

Cette interrogation est justifiée : jouer avec les attentes du public est une chose, le faire en dépit du bon sens en usant de subterfuges aussi éculés en est une autre. Il n'y avait pas besoin de cela pour appuyer la duplicité de Zo'or, dont les idées de grandeur confinent à la folie et vont à l'encontre de ce que le Synod espérait. Cette fracture est mise en avant de manière plus intéressante quelques épisodes plus tard. En effet, les Taelons savaient déjà qu'ils étaient voués à l'extinction et que l'humanité représentait leur salut.

Depuis le début, la mission première du vaisseau-mère était de faciliter le contact entre les deux races et de partager leur culture, afin de comprendre comment l'énergie constituant le corps humain est fabriquée. Zo'or est très éloigné de cette optique, et doit faire face à une rébellion : tous ses codes d'accès sont bloqués, et il est menacé de ne plus avoir aucune autorité tant qu'il ne décide pas de changer son fusil d'épaule.

Malheureusement, comme toutes les bonnes idées de cette série (et elle n'en manque absolument pas), cette situation est évacuée assez rapidement, et cela n'impacte en rien la psychologie de Zo'or. C'est désespérant, voire même exaspérant de constater autant de frilosité et un manque de rigueur aussi criant.

Cela se traduit également dans le season premiere avec le même procédé que lors de la saison précédente : le cliffhanger est résolu rapidement, et ce qui avait été introduit (en l'occurrence la maternité de Lily, donnant naissance à un hybride humain et juridien) ne sert absolument à rien. Cette gestion aléatoire du fil rouge de la série et du développement des personnages font que l'ensemble devient chaotique, et la continuité ainsi que la cohérence de l'univers de la série sont soumises à rude épreuve.

L'exemple de Sandoval est sans doute le plus représentatif : selon son humeur, il a de sérieux doutes sur le statut de double agent de Liam ou lui fait presque entièrement confiance. Puis il trahit Zo'or, mais ce dernier lui sauve tout de même la vie et le laisse toujours en charge de sa protection avant d'être à nouveau trahi. Sandoval est un monstre, Sandoval a encore une once d'humanité... On ne sait plus sur quel pied danser, à force.

La complexité du personnage était auparavant un atout, mais à vouloir trop jouer sur ses multiples facettes il en devient presque fade. Fade comme Renee Palmer dont les rares tentatives de développement sont ratées, fade aussi comme la petite nouvelle de l'équipe, Julia Street.

Celle-ci remplace Augur au pied levé : vu que les scénaristes ne savaient plus quoi faire de ce dernier, c'était plus simple de s'en débarrasser et de le faire revenir uniquement quand c'est utile. Peut-être pensaient-ils mieux s'en tirer avec elle, mais c'est un échec. Se rendant sans doute compte que ses apparitions limitées n'aident pas à s'attacher au personnage, ils délivrent un épisode centré sur elle - linéaire et sans surprise - pour ensuite ne plus la faire apparaître pendant 5 épisodes ! Mais de manière tout à fait ingénue, ils essaient de nous faire avaler qu'elle est la clé pour découvrir le secret de l'énergie Taelon, parce qu'elle est la seule à pouvoir décrypter le code de Ma'el en neuf dimensions.

Une preuve de plus que les idées sont exploitées sans aucune finesse, quand elles ne sont pas abandonnées en cours de route. C'est le cas pour Da'an : sa dépendance au Kryss - substance produite par les humains après avoir ingéré une plante bien spécifique et permettant aux Taelons de supporter l'atmosphère humaine - est vite mise de côté, alors que cela pouvait donner une autre dimension au personnage.

Reste le cas Liam Kincaid. Il était évident que son côté Chimera se manifesterait à nouveau et qu'il utiliserait son shakarava, et le contexte dans lequel il le fait est d'ailleurs intéressant puisqu'il s'oppose à l'ANA (une alliance composée de membres éminents de gouvernements éparpillés un peu partout dans le monde, représentant en quelque sorte la nouvelle résistance) pour sauver les Taelons d'une extinction immédiate.

Mais comme son pouvoir a longtemps été laissé de côté grâce à un prétexte fallacieux et qu'il devient humain de manière définitive une fois qu'il s'en est servi, on peut une fois de plus regretter l'aspect commode de certains choix. Malgré tout, son apparente ultime destinée qui est de servir de conduit pour la réunion entre les Taelons et les Juridiens afin qu'ils retrouvent leur forme atavistique et assurent ainsi leur survie commune semble intéressante.

Sachant ce dont l'Atavus est capable lorsque les Taelons sont coupés de la communalité, l'apprivoisement de ce côté noir par les Juridiens sera-t-il suffisant pour équilibrer cette nouvelle "ancienne race" ? C'est en tout cas intrigant, et cette réunion de deux races qui ont suivi deux branches différentes de l'évolution avant d'en revenir à une souche commune est quelque part séduisante.

Dommage que cela soit développé dans une cinquième saison qui est unanimement considérée comme la plus mauvaise de toutes, parfois même reniée. De toute les façons, le passif des scénaristes sur la série n'incite pas à la plus grande confiance.

Parce que pour le moment, Earth Final Conflict, c'est presque un guide de tout ce qu'il ne faut pas faire dans une série de science-fiction. Pourtant, le potentiel est indéniable.

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Les bilans de Sygbab - Invasion Planète Terre : Saison 3 (1999-2000)

Publié le 15 Avril 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Science-Fiction, EFC

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !

Invasion Planète Terre (Earth : Final Conflict) - Saison 3 :

Blablabla. Zzzzz. Oh, 22 épisodes sont passés ? Bien, bien. Mais est-ce que le schmilblick a avancé ? Non, pas vraiment, il serait même assez judicieux de dire qu'il est rare de voir une saison qui raconte si peu de choses. Cette troisième saison sonne le glas des intentions scénaristiques de l'équipe en charge, et l'impression donnée à l'écran se mue rapidement en certitude absolue : ils ne savent plus comment faire avancer leur histoire.

La seule chose à mettre à leur crédit, c'est la continuité : toutes les intrigues développées sont basées sur des éléments déjà introduits auparavant. Au moins ont-ils le courage d'assumer ce qu'ils ont mis en place, même si ce n'est pas toujours brillant. Pour autant, l'absence de prise de risques et un délayage criant sont désolants.

Ça l'est d'autant plus que la fin de saison 2 se terminait par un état d'urgence qui mettait la résistance dans la panade. Mais il est déjà levé à la fin du season premiere avec un pseudo retournement de veste de Doors auquel personne ne croit, et qui a pour conséquence de complètement évacuer la résistance.

La série est ainsi amputée de l'un des aspects les plus enthousiasmants de la première saison, en réduisant le traitement du mouvement libératoire au minimum syndical. Cela se résume à en montrer les trois protagonistes principaux que sont Augure, Renée Palmer - fraîchement arrivée dans la série et à la tête de Doors International - et Liam. Assez ridicule donc, puisque toute notion d'ampleur est inexistante.

Mais ce qui fait vraiment rager, ce sont les missions d'infiltration incessantes de Liam et Renée. Ce n'est pas crédible une seule seconde car il est impossible que Renée ne soit jamais reconnue, avec la position qu'elle occupe auprès des Taelons qui fait d'elle une figure publique présentée mondialement par Jonathan Doors lui-même. Encore une grossière erreur de la part des scénaristes, qui ne savent de toute façon pas gérer leurs personnages la plupart du temps.

En effet, ils s'empêtrent souvent dans des contradictions et ne vont pas au bout de leurs idées, quand ils ne décident pas tout simplement de se débarrasser arbitrairement de l'un des protagonistes. L'exemple le plus flagrant concerne Augur : dans un premier temps, celui-ci ne veut plus faire partie de la résistance afin de revenir à ses activités de hacker et d'être à la tête d'un immense empire financier qu'il a perdu de vue. La saison 1 l'ayant présenté tel quel,cela n'a rien d'incohérent en soi. Sauf que cette décison ne change rien :on le voit toujours en train de donner des coups de main à chaque épisode, avant que son passé de hacker le rattrape et le pousse à trahir ses anciens acolytes.

Sans conséquence : Lam et Renée lui en veulent (logique), mais se réconcilient avec lui dans le même épisode sans que cela n'ait d'impact par la suite sur leurs relations (pas logique du tout). En terme de développement, il y a sûrement moyen de faire mieux..La palme revient au traitement de Doors, qui est dans le générique alors qu'il n'apparaît qu'une demi-douzaine de fois, et qui disparaît d'une manière assez honteuse, sans aucune émotion. C'est d'ailleurs bien là le problème : il n'y a aucun attachement aux personnages.

L'élément le plus intéressant dans la saison reste l'opposition toujours aussi marquée entre Da'an et Zo'or, empreinte d'une révélation sur leur relation. Da'an est toujours aussi ambigu, mais c'est Zo'or qui se révèle puisqu'il commence à remettre en question les fondements même de sa civilisation. Il passe de plus en plus pour un extrémiste, et il ébranle les convictions les plus profondes en affirmant que la faiblesse de sa race vient de ce qui fait depuis longtemps leur fierté : leur communalité.

Bien que considérant toujours les humains comme une espèce inférieure, il est impressionné par leur instinct de survie qui à son sens ne peut provenir que du fait qu'ils sont avant tout une entité individuelle qui cherche à se sauver soi-même avant de sauver sa communauté. Un point de vue, selon Da'an, qui mènera leur civilisation à sa perte car Zo'or ne semble pas avoir compris toutes les subtilités de l'être humain et notamment sa capacité à se regrouper derrière une même cause, lorsqu'elle est juste et noble. Leurs dialogues ont donc généralement du poids, et il vaut mieux en profiter car les motifs de satisfaction ne sont pas légion.

Venons en au coeur même du schmilblick qui n'avance pas, puisque la fin de la deuxième saison accélérait les choses en laissant penser que l'on verrait plus de Juridiens, et que la résistance ne saurait plus où donner de la tête puisque des Taelons dissidents avaient également fait leur apparition. De tout ça, nous ne verrons que Sandoval kidnappant Lily Marquette pour l'envoyer dans l'espace à la rencontre des Juridiens. Ceux-ci l'interceptent en milieu de saison, et elle leur donne accès bien malgré elle à la technologie interdimensionnelle qu'il leur manquait pour arriver sur Terre.

Ça soulève beaucoup de questions sur la manière dont Sandoval a communiqué avec les Juridiens (mais ça lève le voile sur ses intentions), et le dernier épisode lance quelque chose qui laisse perplexe concernant Lily. Si le traitement qui y est réservé est aussi moyen que ce qui est proposé depuis le début de la deuxième saison, il n'y a pas de quoi être rassuré : le coup de l'hybride, ça a déjà été fait avec Liam, et ça a donné un personnage dont tous les attributs ont été oubliés (sûrement pour réapparaître à la convenance des scénaristes d'ailleurs...).

Enfin, maintenant que les Juridiens ont mis pied à Terre et ont les moyens de venir titiller des Taelons qui tergiversent un peu trop sur leur ligne de conduite, ça devrait peut-être bouger un peu... Wait & See, selon l'expression consacrée.

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Les bilans de Sygbab - Invasion Planète Terre : Saison 2 (1998-1999)

Publié le 8 Avril 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Science-Fiction, Les bilans de Sygbab, EFC

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !

Invasion Planète Terre (Earth : Final Conflict) - Saison 2 :

Il serait tentant de faire un parallèle avec la déliquescence observée dans beaucoup de séries dont la seconde saison détruit les espoirs générés après une première saison prometteuse. C'est le cas ici, puisque la qualité entrevue auparavant n'est réitérée qu'à de rares occasions. La faute en partie à la disparition de William Boone, remplacé par un nouveau personnage dont l'introduction est la conséquence d'une énorme ficelle scénaristique qui demande une grosse suspension d'incrédulité.

Liam Kincaid est un hybride qui prend la forme humaine d'un jeune homme d'une trentaine d'années dans les heures qui suivent sa conception. Il n'y aura pas plus d'explications, mais le personnage est cependant doté du shakarava, pouvoir perdu par les Taelons et provenant des Chimeras, avec lesquels ils avaient fusionnés. Malheureusement, si son statut d'être exceptionnel - à la fois plus évolué que les Taelons et les humains - a un énorme potentiel, celui-ci n'est pas du tout exploité car le traitement qui lui est accordé ne se centre que très peu sur les questions qui l'entourent. Ce qui n'aide pas non plus, c'est un acteur qui peine à faire passer des émotions avec les trois expressions qu'il possède à son répertoire. Comparé à Boone qui était attachant grâce à un acteur subtil, le changement est brutal.

De subtilité il n'y a plus, puisque la part belle est donnée à l'action, avec des scènes qui ne sont que rarement crédibles et dont les effets spéciaux font souvent mal aux yeux. Si on a encore en tête les dialogues teintés de philosophie et de métaphysique entre Da'an et Boone, on ne peut que déplorer ce changement de direction.

Il en va de même pour les intrigues proposées dans la majorité des épisodes, qui s'acharnent à explorer toutes les possibilités liées aux recherches génétiques des Taelons, constamment détournées de leur but initial par Zo'or pour servir ses intérêts.

Cela aurait pu être passionnant si les épisodes étaient écrits intelligemment, mais les scénarii se suivent et se ressemblent avec un tic plus qu'agaçant : la plupart des personnages introduits le temps d'un épisode ne survivent pas. De fait, malgré toutes les bonnes idées qu'elle développe, cette saison souffre énormément de ce manque de finesse dans les scripts.

Pourtant, le nombre d'informations données est assez dense. On apprend que les Taelons se sont séparés des Juridiens à un moment donné de leur évolution afin de poursuivre leur quête spirituelle, dans le but ultime d'accéder à une forme de vie purement composée d'énergie. Ce faisant, ils ont abandonné le shakarava car ils ne pouvaient pas contrôler son côté noir, et ont créé la communalité pour compenser (par conséquent, tout Taelon qui en est séparé retrouve une forme atavique), mais ont surtout sacrifié leur reproduction.

C'est pour cette raison que leur race est proche de l'extinction et qu'ils se joignent à d'autres civilisations pour survivre. Il s'avère également que les sondes entrevues - comme celle de la première saison - sont envoyées par les Juridiens, et que les Taelons sont en guerre avec eux. En découle l'opposition entre Da'an et Zo'or : le premier pense que les deux races doivent fusionner, le deuxième veut à tout prix génétiquement modifier les humains pour en faire des super soldats aptes à combattre.

Pour autant, ces révélations importantes sont gérées à l'emporte-pièce, mais la fin de saison propose de nouvelles voies qui pourraient donner de l'espoir aux humains. En effet, certains dissidents Taelons ainsi que les Juridiens cherchent à entrer en contact avec la résistance afin de combattre l'occupation de plus en plus étouffante du Synod ,qui n'est pas arrangée par un Sandoval en roue libre et dont les plans sont très flous.

Une résistance moins présente, dont le leader Jonathan Doors se lance sur la scène de la politique afin de concurrencer le président Thompson qui souhaite entamer un deuxième mandat. Un formidable forum public pour dénoncer les pratiques Taelons... Et une véritable opportunité pour les scénaristes de réduire son temps d'antenne, puisque cette campagne présidentielle est traitée par-dessus la jambe sauf dans le final où Doors, trahi par son fils, perd toute crédibilité et promet des jours dangereux pour les résistants. C'était judicieux d'aborder le thème de la politique, mais l'exécution n'est pas au rendez-vous.

L'un n'allant pas sans l'autre, le traitement des intrigues se répercute sur le traitement des personnages. Outre la rivalité entre Da'an et Zo'or - ce dernier devient leader du Synod, ce qui a pour conséquence de transférer la majorité des scènes de l'Ambassade de Da'an au vaisseau-mère - et l'ambiguïté toujours aussi exacerbée du premier cité (qui reste le personnage le plus complexe), le reste est sans grand intérêt.

Lily Marquette n'est pas plus passionnante que ça, et Augur ne reste que le geek de service, hacker de génie mais ne dépassant jamais ce statut. La palme revient à Maya, contrepartie d'Isabel - soeur cachée du Capitaine Marquette - dans un monde parallèle, dont les scénaristes se sont encombrés pour ensuite la faire disparaître purement et simplement. C'était bien la peine d'introduire ces histoires d'autres dimensions pour y accorder un tel crédit...

Voir de telles idées si mal exploitées et injectées pêle-mêle au milieu d'épisodes laborieux donne quand même un sentiment de gâchis. Au risque de se répéter, un peu plus d'intelligence et de finesse auraient pu conférer à tout cela un aspect plus reluisant et un intérêt plus vif. Ça n'inspire pas non plus une grande confiance en ce qui concerne la gestion de la suite de la série.

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Les bilans de Sygbab - Invasion Planète Terre : Saison 1 (1997-1998)

Publié le 1 Avril 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Science-Fiction, EFC

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Invasion Planète Terre (Earth : Final Conflict) - Saison 1 :

Œuvre posthume reprenant l’héritage de Gene Roddenberry et développée par  sa veuve Majel Roddenberry, le postulat de départ est le suivant : une race extra-terrestre a atterri sur Terre, mais au lieu d’envahir la planète par la force, la méthode des Taelons est plus insidieuse. Ils font dans un premier temps bénéficier les humains de leur technologie bien plus avancée en permettant des progrès faramineux dans des domaines aussi cruciaux que la science et la médecine, et s'installent au plus haut de la hiérarchie en introduisant un conseiller appelé Compagnon au sein des gouvernements de chaque grand pays.

Même si ces Compagnons ne sont pas à la tête de l'exécutif, il est pourtant très clair que le pouvoir est entre leurs mains et cette manière de procéder évoque le thème de l'occupation. En effet, ces aliens sont beaucoup trop généreux pour que leurs motivations ne soient pas suspectes, ce qui n'est pas sans rappeler V. À la différence près que celles des Taelons sont très floues : en parallèle de tout ce qu'ils ont apporté à la race humaine, ils développent également un panel de recherches ayant pour but de mieux comprendre la physiologie de leurs "hôtes", et dont l'objectif ultime serait une hybridation entre les deux races.

En effet, quand ils ne testent pas la régénération des membres humains ou qu'ils n'implantent pas d'embryons lors des transports interdimensionnels, ils injectent à l'un de leurs membres des séquences d'ADN ne comportant que les gènes de la violence pour constater les conséquences sur leur métabolisme complètement différent du nôtre (leur corps n'est constitué que d'énergie pure, le libérant ainsi de toute contrainte physique, soit une idée chère à Roddenberry).

Lorsque ces expérimentations échouent, ils font le maximum pour étouffer l'affaire et préserver l'agenda mis en place par le Synod, sorte de conseil de sages qui est voué à sauver sa race de l'extinction. Malgré ces indices qui laissent penser que les Taelons ne pourront survivre que si cette hybridation fonctionne - ce qu'ils ont déjà fait auparavant avec une autre race qu'ils ont ensuite éradiquée - il est difficile de comprendre pourquoi, et ce qui a pu les mener là.

Il y a donc une ambiguïté permanente qui plane au-dessus de la série, renforcée par le personnage fascinant qu'est Da'an, le Compagnon américain. Composé par une actrice dont les attitudes et les gestes - étudiés au millimètre - confèrent au personnage une aura énigmatique, son désir de compréhension de la race humaine le met souvent en position de contester les décisions du Synod ou de s'opposer ouvertement à Zo'or, qui n'a lui aucun scrupule. Sa relation avec William Boone est significative de cette curiosité. Il semble plus apprécier sa présence que celle de Sandoval, certainement parce qu'il remet souvent en question les positions des Taelons et représente un défi à la fois spirituel et intellectuel. Leurs dialogues sont teintés d'une réflexion permanente sur le bien-fondé des actions des aliens.

Boone est également très intéressant, malgré une caractérisation bâclée dans le pilote : deux minutes après son introduction, sa femme est tuée dans une explosion orchestrée par Sandoval. Cela le le pousse à rejoindre le mouvement libératoire qui lutte contre les aliens, mais la ficelle scénaristique est assez grossière. Nommé chez de la sécurité de Da'an, il se voit doté d'un CVI (Cyber Viral Implant) que la résistance a modifié afin d'en retirer l'impératif visant à ne servir que les intérêts des Taelons. L'amélioration cérébrale que cela entraîne lui sert notamment à justifier des actions parfois suspicieuses en développant des points de vue inédits et crédibles. Sa position l'amène à être partagé entre son devoir de protection envers Da'an et son rôle d'espion en faveur d'une organisation avec laquelle il n'est pas toujours en accord.

Ce n'est pas une série centrée sur l'action, malgré la présence de la résistance menée par le milliardaire Jonathan Doors qui a maquillé sa mort pour n'en être que plus redoutable en travaillant dans l'ombre. Leur QG donne un cachet différent et tranche avec les réunions du Synod; ce qui donne la possibilité de varier les intrigues. Mais généralement, le rythme est plutôt lancinant, voire presque contemplatif par moments.

L'univers proposé est également assez fourni et certains éléments ne demandent qu'à être développés : les Skrills, organismes génétiquement modifiés par les Taelons qui en ont fait une arme vivant en symbiose avec son hôte, la communalité qui est relie tous les esprits des la race alien, le fait que ces derniers avaient déjà envoyé un émissaire 2000 ans auparavant qui aurait donné aux humains des capacités psychiques leur permettant de s'y introduire, une sonde répliquant l'ADN à l'envie...

Il y a tout de même des défauts, comme les effets spéciaux qui sont régulièrement d'une profonde laideur, ou le côté "enquête de la semaine" des investigations de Boone. L'utilisation des caractéristiques du CVI est également agaçante, notamment en ce qui concerne sa capacité à donner à celui qui le porte une mémoire illimitée : au lieu de faire référence à des événements antérieurs au détour d'un dialogue, les images défilent de nouveau à l'écran. Rien de très subtil, donc.

Mais dans l'ensemble, la balance penche vers le positif puisque cette première saison est de bonne facture.

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