Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
The Viking Deception - Vinland : Viking Map or Million-Dollar Hoax ? (2004) :
Un documentaire télévisé de 45-50 minutes diffusé sur Channel 4 et PBS, et qui revient sur l'histoire de la carte du Vinland, qui a défrayé la chronique lorsqu'elle est apparue au début des années 60, présentée comme datant de 1440 et décrivant en détail les côtes américaines, telles que (supposément) découvertes par les vikings lors de leurs explorations.
L'œuvre d'un faussaire très doué, au point de tromper de nombreux experts, et de remettre en cause (paradoxalement à raison, compte tenu des découvertes archéologiques qui ont suivi) l'histoire de la découverte du continent américain - de quoi ulcérer considérablement la population italo-américaine, qui a toujours vénéré Christophe Colomb.
Bref, un documentaire utilisant de nombreuses reconstitutions pour détailler le parcours de la carte et les divers intervenants ayant donné naissance à cette polémique, et à cette histoire rocambolesque d'historiens, de faussaires et de sommes d'argent colossales.
Intéressant.
4.25/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
We Believe in Dinosaurs (2019) :
Un documentaire PBS particulièrement frustrant et énervant sur la polémique ayant entouré, dans le Kentucky, la création d'un parc d'attractions centré sur une Arche de Noé grandeur nature, et visant à accompagner le Musée du Créationnisme de Ken Ham.
Particulièrement frustrant, car il montre bien à quel point la connerie (et je pèse mes mots) de certains illuminés peut avoir un impact direct sur la société américaine, comme le démontre la présidence Trump, et son vice-président Mike Pence (fondamentaliste chrétien ne croyant pas en l'évolution, et tutti quanti).
Ici, ce musée parfaitement ridicule n'a pour seul but que d'embrouiller les esprits des personnes les plus naïves, et ce avec l'accord des institutions locales : forcément, aux USA, où l'argent est roi, la simple promesse d'un afflux potentiel de touristes dans la ville moribonde sur le terrain de laquelle l'Arche est installée (gratuitement) a suffi pour que la région, la municipalité et les habitants du secteur accueillent le projet les bras grands ouverts, le subventionnent, et l'exemptent d'impôts.
Résultat : comme le montre le documentaire, qui fait un avant/après, la ville n'a pas bénéficié un seul instant de la présence du parc, elle est de plus en plus moribonde, tandis que les finances personnelles de Ham et les caisses d'Answers in Genesis, le site web créationniste qu'il gère, se remplissent encore et encore, elles.
Et quelque part, si ce n'était pour le parcours d'un ex-créationniste ayant viré sa cuti (ce qui donne un peu d'espoir en l'humanité), on aurait presque envie de devenir un peu plus misanthrope en face de tant de bêtise humaine et d'ignorance délibérée. La tolérance religieuse a ses limites, et il est difficile de rester de marbre et compréhensif devant un tel étalage de bêtise creuse, de crédulité, et de cynisme manipulateur, dans cet état profondément rural, religieux et républicain, et forcément pro-Trump.
Ce documentaire m'a donc énervé, un peu comme Jesus Camp en son temps. D'autant que le groupe d'athées locaux que le documentaire suit brièvement n'est guère plus compétent et convaincant, ce qui rajoute encore une bonne dose d'agacement au spectateur, surtout si ce dernier n'est pas un fanatique convaincu de la suprématie chrétienne sur le reste du monde...
4.5/6
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La Première Douce Nuit (The First Silent Night - 2014) :
Documentaire de 55 minutes diffusé en 2014 sur la chaîne publique américaine PBS, à l'occasion du centenaire de la Trêve de Noël durant la Première Guerre Mondiale, ce métrage se propose de revenir sur la genèse de Douce Nuit, Sainte Nuit, dans la région de Salzbourg, en Autriche, au début du 19è siècle.
Une mélodie signée Joseph Mohr et Franz Gruber, qui est depuis entrée au panthéon des chansons de Noël incontournables, reprise dans d'innombrables langues, et qui a directement mené à cette Trêve de Noël au milieu des tranchées.
Le documentaire, lui, est présenté par l'acteur Simon Callow, qui pour l'occasion arpente l'Autriche de long en large... et ne nous raconte pas grand chose de vraiment intéressant. Le problème, en réalité, c'est qu'il n'y a pas grand chose de palpitant ou d'intrigant à raconter au sujet de ce chant de Noël et de sa création ; par conséquent, le plus clair de ces 55 minutes consiste en des plans (superbes) de l'Autriche sous la neige, au point que l'on se demande par moments si le film n'a pas été écrit et financé par l'Office de Tourisme de Salzbourg.
Et puis il faut bien avouer que l'utilisation non-stop de Douce Nuit en guise d'illustration musicale finit par lasser (sans même parler de la version pop réorchestrée insipide que l'on nous présente dans son intégralité, vers la fin du documentaire).
55 minutes assez dispensables, à vrai dire.
3/6
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Parce que le mois de décembre, c'est aussi le mois de l'enfance et du merveilleux, retour sur l'histoire de la compagnie Disney, ainsi que sur ses hauts et ses bas...
American Experience - Walt Disney (2015) :
Documentaire télévisé marathon de près de quatre heures retraçant la vie et la carrière de Walt Disney, dans ses moindres détails, à grands renforts d'images en tous genres, d'archives exclusives, d'interviews uniques, etc.
La première partie du documentaire retrace ainsi les début de Disney, depuis son enfance peu chaleureuse, ses début d'animateurs, son arrivée en Californie, la création des Studios Disney, sa dualité (Walt était à la fois un visionnaire créatif et enthousiaste, et un businessman insistant, implacable et exigeant), la création d'Oswald le lapin, celle de Mickey (on notera par ailleurs que Ub Iwerks n'est quasiment pas mentionné dans ce documentaire, malgré son importance), et le début du succès.
(d'ailleurs, assez amusant de comparer cette réalité à la fiction du film Walt Avant Mickey)
Le métrage revient alors sur la genèse de Blanche Neige, compliquée, mais donnant lieu à un succès absolu critique et commercial, qui lance les studios Disney au firmament, et qui place aussi la barre extrêmement haut, à une hauteur que Walt n'estimera jamais avoir de nouveau atteint ; puis vient la création des studios de Burbank, un vase clos et stérile, qui devient progressivement une usine à animation mécanique et isolée, avec des inégalités salariales énormes, des conflits, des jalousies. Ce qui, combiné à de gros problèmes financiers provoqués par les pertes d'argents de Pinocchio et de Fantasia, ainsi qu'à un Walt s'enfermant de plus en plus dans sa bulle, et ne voulant rien entendre des revendications de ses employés, débouche sur une grève générale en 1941 suite au renvoi d'un pilier du studio.
La seconde partie du documentaire reprend sur un Walt marqué et transformé, s'estimant trahi par tous ses employés, et ne faisant plus confiance à personne. Un Walt rancunier, qui, quelques années plus tard, dénonce la plupart des meneurs de cette grève lors de la chasse aux sorcières anti-communistes. Un Walt aux prétentions revues à la baisse, désenchanté, et qui commence de plus en plus à blâmer ses échecs sur des cibles faciles, comme les communistes, etc. Et un Walt qui se désintéresse tout simplement de plus en plus de l'animation pure et dure, un domaine où il pense ne jamais pouvoir retrouver le succès et la reconnaissance de Blanche Neige, et qu'il confie aux Neuf Sages, ses animateurs vétérans.
Il se tourne alors, à la fin des années 40, vers le documentaire animalier, qui lui vaut un Oscar, et vers les films en prises de vue réelle. En parallèle, pendant que son studio travaille d'arrache pied sur Cendrillon, lui préfère se consacrer à sa passion pour les trains et le modélisme ferroviaire... puis il décide de créer Disneyland, un projet qui, aux côtés de la production télévisée florissante de Disney (Davy Crockett, regardé par plus d'un Américain sur 4), le remotive, et dans lequel il s'investit complètement.
Cherchant toujours à présenter à l'Amérique un univers propre et sûr pour toute la famille, il inaugure le parc, et trouve ainsi une source inépuisable de revenus pour sa compagnie. Dans les années 60, il produit enfin Mary Poppins, un projet sur la famille qui lui tenait à coeur depuis des décennies, et lui vaut de renouer avec un succès total, qui est multi-oscarisé. Mais alors que les critiques commencent à reprocher à Disney son monde trop propre, kitsch et WASP, Walt n'en a que faire, et s'inquiète de ce qu'il va laisser comme héritage à l'humanité.
Il décide alors de se lancer dans le projet Disneyworld, et surtout de concevoir EPCOT, la ville parfaite du futur, où tout le monde vivrait en parfaite harmonie. Un projet ambitieux, dont il ne verra jamais le résultat, puisqu'il décède d'un cancer du poumon en 1966.
Bref, en résumé, difficile de faire plus exhaustif sur la vie et l'oeuvre de Walt que ces quatre heures, non ? Et bien pas tant que ça, en fait.
J'ai bien conscience que ce documentaire se concentre principalement sur Walt, et accessoirement sur son empire, mais malheureusement, j'ai trouvé le virage pris par la seconde partie du métrage assez frustrant. D'accord, Walt s'est un peu désintéressé de l'animation à la fin des années 40, mais le documentaire donne l'impression qu'il n'en avait tout simplement plus rien à faire, et qu'il n'avait rien à voir avec toute la production Disney post-Cendrillon.
Difficile à croire, et le manque de temps ou de place n'excuse pas tout : j'aurais bien volontiers troqué 10 minutes de la construction et de l'ouverture de Disneyland contre plus de détails sur son influence sur Alice, Peter Pan, etc, ou contre une présentation des Neuf Sages, même pas mentionnés en tant que tels dans le documentaire.
Cela dit, je dois bien reconnaître une qualité à ce travail titanesque : il ne cache pas du tout les mauvais côtés de Walt Disney, et ne présente pas le portrait d'un dieu de l'animation parfait et intouchable. Walt était faillible, Walt était par moment détestable et arrogant, Walt avait des valeurs de son temps et une ambition démesurée, mais Walt était aussi un visionnaire aux intentions bienveillantes, obsédé par l'idée de présenter une image de l'enfance et d'une vie de famille parfaites, qu'il n'avait pas vraiment connues lors de ses jeunes années.
Un documentaire inégal, un peu trop long, et souffrant de s'attarder un peu trop sur Disneyland, mais néanmoins très intéressant, pour peu qu'on sache à quoi s'attendre.
4.25/6
La Main derrière la Souris : l'histoire d'Ub Iwerks (The Hand Behind The Mouse - The Ub Iwerks Story - 1999) :
Documentaire de 1999 réalisé par Leslie Iwerks, et consacré au grand-père de la réalisatrice, Ub Iwerks, l'un des membres fondateurs du studio Disney, et le créateur de Mickey Mouse.
Grâce à d'innombrables extraits, images d'archive, photographies, et témoignages de bon nombre de figures incontournables du milieu, on y découvre comment ce fils d'inventeur, toujours plus passionné par la technique que par le business, était l'un des premiers compères de Disney, et l'animateur le mieux payé de son studio naissant ; on y apprend comment, véritable bourreau de travail, Iwerks a créé Oswald le lapin, puis, lorsqu'il a fallu le remplacer, comment il a créé Mickey et, au rythme de plus de 700 dessins par jour, comment il a réalisé seul le premier court métrage animé de Mickey, Plane Crazy.
Rapidement, Mickey a connu le succès, et avec lui, les tensions professionnelles et les jalousies ont commencé à croître. Et bien qu'il ait refusé à plusieurs reprises de quitter Walt, Iwerks finit par s'établir à son propre compte, et par fonder les studios Iwerks en 1930 (où a travaillé le célèbre Chuck Jones). Avec son style plus franc, son humour étrange, ses personnages impertinents et son animation bondissante, Iwerks connaît à son tour le succès, et innove dans de nombreuses directions... jusqu'à ce que le Code Hays, la Grande Dépression, et des problèmes financiers finissent par tuer le studio.
En 1940, Iwerks revient chez Disney, mais se désintéresse de l'animation, pour se concentrer sur la technique : il innove à nouveau dans le domaine de la réalisation, de l'intégration d'images réelles aux images animées, il officie dans les parcs Disney, et finit par décrocher deux Oscars techniques, et une nomination pour les effets spéciaux des Oiseaux d'Hitchcock.
Bref, Ub Iwerks était un homme incontournable de l'histoire de Disney, et ce documentaire lui rend joliment hommage, sans sombrer dans l'hagiographie excessive.
Bien rythmé, dynamique, ludique, la forme est globalement impeccable ; on pourra pinailler en regrettant que la première moitié du documentaire couvre plutôt les débuts de Walt Disney que ceux d'Iwerks (et par conséquent, fait double emploi avec les innombrables documentaires sur la vie de Disney), mais c'est inévitable, compte tenu des liens très étroits unissant les deux hommes.
Un métrage très intéressant, que je conseille vivement.
4.5/6
Frank et Ollie (Frank and Ollie - 1995) :
Documentaire de 90 minutes réalisé en 1995 par Theodore Thomas, et consacré au père de ce dernier, Frank Thomas, et au meilleur ami et collègue de celui-ci, Ollie Johnston, deux des quatre membres alors encore en vie du groupe des Neuf Sages de Disney, ces animateurs de légende qui entouraient Walt Disney durant l'âge d'or du studio.
Les deux hommes, alors octogénaires, mais toujours aussi proches, soudés et malicieux que durant leurs jeunes années, nous racontent ainsi leur vie, leur carrière, leurs techniques d'animation, leur amitié, etc, entrecoupés d'images d'archive, d'animations embryonnaires, et de scènes du quotidien de ces deux vieux sages, génies de l'animation.
Et c'est probablement là que le documentaire pèche notablement : car s'il est très intéressant d'écouter ces deux bonhommes sympathiques et attachants, le film reste un documentaire de 90 minutes, et tire par conséquent en longueur.
On ne peut s'empêcher (et c'est d'autant plus vrai si l'on a regardé par ailleurs d'autres documentaires sur cette petite bande et sur cette période) de se dire qu'en retirant une bonne demi-heure de métrage (toutes les scènes du quotidien des deux hommes sont bien gentilles, mais elles n'apportent pas grand chose au delà de "ils vivent une retraite heureuse et bien méritée") et en variant un peu le format des interviews (peut-être en ajoutant d'autres intervenants, ou en intégrant un récapitulatif global du travail des Neuf Sages), Frank and Ollie aurait été tout aussi instructif, touchant, et probablement plus efficace.
En l'état, ce n'est pas désagréable, sans plus, et la réalisation est parfois un peu maladroite.