Y a-t-il (enfin) un pilote dans l'avion ? 2 (Airplane II : The Sequel - 1982) :
Alors que le Mayflower, la première navette lunaire commerciale, s’apprête à décoller pour la Lune avec à son bord de nombreux passagers et son ex-compagne Elaine (Julie Hagerty), Ted Striker (Robert Hays) s'échappe de l'asile psychiatrique où il est enfermé depuis qu'il a sauvé un avion de ligne, et monte à bord. Mais lorsque, suite à un problème technique, l'ordinateur de bord se rebelle et prend le contrôle de l'appareil, Ted doit - à nouveau - intervenir...
Une suite directe au précédent Airplane, confiée au réalisateur et scénariste de Grease II, et qui remplace ici les ZAZ à tous leurs postes : par chance, le résultat est loin d'être désastreux, et s'avère une suite honorable à son modèle, même s'il est difficile de ne pas voir là quelque chose de particulièrement formulaïque.
En effet, tout au long de cet Airplane II, on a très fréquemment l'impression d'une copie studieuse et appliquée des ZAZ, qui aurait bien noté toutes les formes d'humour et les types de gag de l'original, et en rejouerait la partition fidèlement, en doublant (voire triplant) les doses, mais sans le sens de l'inattendu et de la surprise de la team ZAZ - si le rythme de plusieurs gags à la minute du premier film est respecté (et amplifié), ces gags sont souvent téléphonés à l'écran quelques secondes avant qu'ils n'arrivent, bien trop évidents, et assez répétitifs.
À trop appliquer à la lettre l'humour ZAZ, ce Airplane II en vient parfois à en exposer les ficelles, au détriment de son efficacité : comme dans tout, il faut de la mesure et du dosage, et ici, il aurait peut-être fallu faire du tri dans les gags conservés à l'écran, pour éviter de trop répéter les mêmes ressorts comiques. Ainsi, prendre une métaphore ou une expression commune au pied de la lettre (que ce soit de manière visuelle, ou au travers d'une réplique), par exemple, ça passe une fois ou deux au cours d'une même scène ; quand on le fait dix fois dans un film, ça commence à se remarquer, mais ça peut aller si la méthode est variée ; dans Airplane II, ce type de gag est quasiment utilisé une fois toutes les 2 ou 3 minutes, au point d'en devenir télégraphié.
Bref, une suite amusante, mais aussi plus répétitive et prévisible, parfois même étrangement méchante et noire dans son humour, parfois un peu trop aléatoire et random (alors que chez les ZAZ, les gags en arrière-plan avaient souvent un rapport avec l'action au premier plan, ou au minimum une cohérence de lieu et/ou de thème, ici, on a occasionnellement l'impression que le scénariste s'est dit "tiens, il faudrait un gag en arrière-plan, mais je n'ai pas d'idée, piochons dans un recueil générique de vannes"), et qui s’essouffle un peu sur la durée à trop singer son aînée... jusqu'à l'arrivée de Shatner, dans la dernière ligne droite.
Un Shatner qui s'éclate clairement et s'amuse à parodier (de manière assez ludique) son Capitaine Kirk, entre autres (alors même que la parodie de Mission Impossible, avec Peter Graves, tombait totalement à plat plus tôt dans le film).
Inégal, mais pas désagréable.
3.5/6
#PasZAZ #NotZAZ
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
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