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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Lurdo : Defenders Week-end (3/4) - Iron Fist (2017)

Publié le 19 Novembre 2017 par Lurdo in Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Marvel, MCU, Action, Thriller, Fantastique, Netflix

Dès lundi, les Téléphages Anonymes entament une semaine Punisher, retraçant chaque jour le parcours cinématographique de ce bon vieux Frank Castle, pour finir par la série Punisher qui lui a été très récemment consacrée par Netflix. Le moment est donc venu pour moi de conclure, en dépit de mes premières impressions mitigées, le visionnage des séries Marvel/Netflix...

Marvel's Iron Fist, saison 1 :

Après avoir été porté disparu pendant 15 ans, Danny Rand (Finn Jones), héritier de la fortune Rand, reparaît à New York, bien décidé à reprendre sa place dans l'entreprise familiale. Mais celle-ci est désormais contrôlée par les Meachum, et en parallèle, Danny a des intentions cachées : possédant le pouvoir de l'Iron Fist après 15 ans d'entraînement en Asie, il est aussi revenu là pour détruire la Main, qui infeste la ville...

Un ratage. Pas un ratage intégral, mais un ratage tout de même. Et Marvel - ou du moins, sa branche tv s'occupant des séries Netflix - en est le principal responsable.

Principal responsable, pour avoir choisi Scott Buck (désastreux showrunner des dernières saisons de Dexter) afin de chapeauter ce projet. Responsable aussi d'avoir validé de choix de Finn Jones comme Iron Fist : un Finn Jones limité dans son jeu et pas toujours juste dès qu'il sort de sa zone de confort du jeune héritier arrogant mais charmeur, un Finn Jones jamais vraiment crédible dans les scènes d'arts martiaux (quelque part, je ne peux pas vraiment lui en vouloir, il n'a eu que deux-trois semaines pour se préparer), un Finn Jones dans une condition physique largement insuffisante pour représenter un moine guerrier qui a passé 15 ans à s'entraîner.

Bref : Finn Jones ne convainc pas, et comme toute la série repose en théorie sur ses épaules, ça ne passe pas.

D'autant plus qu'il y a tromperie sur la marchandise : la série passe ses deux premiers tiers à nous répéter et nous expliquer que l'Iron Fist est un super-guerrier invincible, mais le personnage, lui, s'avère un gamin immature, traumatisé et colérique, dont les pouvoirs sont mal définis (et artificiellement limités), dont les capacités martiales (par la faute de l'acteur, mais aussi de la réalisation souvent cache-misère) paraissent médiocres, et sont systématiquement éclipsées par celles d'autres personnages, que ce soit ses adversaires (Lewis Tan impressionne de charisme et de maîtrise lors de son combat façon drunken master.... et il fait regretter que Marvel ne l'ait pas choisi en tant qu'Iron Fist, alors qu'il était l'un des finalistes pour le rôle ; Sacha Dhawan est plus subtil et convaincant que Jones en exilé de K'un-Lun) ou ses partenaires (Jessica Henwick).

Ce qui m'amène aux personnages secondaires de la série, qui sont une réussite.

Une bonne moitié de la saison repose ainsi sur les nombreuses intrigues de bureau de la famille Meachum, malheureusement. Je dis malheureusement, car les trois acteurs impliqués (David Furr, Jessica Stroup et Faramir) se donnent à fond dans leurs rôles respectifs, et portent bien souvent l'essentiel de leurs sous-intrigues (voire de la série) sur leurs épaules.

Dommage cependant que l'écriture de ces intrigues ne leur fasse pas de cadeau et s'avère souvent insuffisante, voire soporifique.

À l'identique, là où Danny Rand finit par être agaçant, immature, impulsif et idiot, Colleen Wing est longtemps tout son contraire, un personnage de femme forte, décidée, charismatique, qui donnerait presque envie de suivre ses aventures en lieu et place de celles de Danny.

Mais là aussi, l'écriture pose problème : la caractérisation de Colleen fluctue soudain à mi-parcours, quitte à être frustrante (elle passe de sensei sérieuse et un peu distante à adolescente fébrile et amoureuse en un claquement de doigts, à mi-saison) voire incohérente (le retournement de veste dans le dernier tiers de la saison, tiré par les cheveux, et qui affaiblit grandement Colleen, en la transformant en victime des mensonges de la Main).

Et puis il y a aussi Claire Temple, une bouffée d'air frais dans la série, avec son approche plus cynique et critique de tout ce que fait Danny : à nouveau, on a presque plus envie de suivre ses aventures en compagnie de Colleen, que celles d'un Iron Fist qui se jette si souvent tête baissée dans les ennuis, et ne s'en sort que grâce à autrui, et pas parce qu'il a quinze ans d'entraînement martial rigoureux.

Bref : combats médiocres, interprète principal insuffisant, musique hors-sujet (de l'électro rétro façon Tron), personnages secondaires plus intéressants que le protagoniste (Madame Gao, toujours impeccable ; Bakuto, nettement moins convaincant et mémorable, honnêtement)... et donc, l'écriture.

Une écriture globalement très très faible, bourrée de grosses ficelles et de facilités, de caractérisations aléatoires, de remplissage inutile (le passage en Chine-tournée-à-Vancouver, totalement creux et sans raison d'être), d'exposition maladroite, de dialogues bancals, et d'un refus constant d'exploiter au mieux le sujet de l'Iron Fist.

À l'image du dernier épisode de la saison, très symptomatique du problème Iron Fist : alors que tout devrait mener vers un duel final épique (après tout, si Harold est montré, pendant toute la saison, en train de s'entraîner aux MMA dans son loft, c'est bien pour préparer l'affrontement final... non ?), on se retrouve devant un affrontement générique dans la pénombre, très peu satisfaisant, et on conclue sur un duel au cours duquel Danny se fait dominer par son adversaire, qui a une arme à feu ou un objet contondant en main, et il ne gagne que grâce à l'intervention d'autrui.

C'est presque comme si la production, tout au long de la saison, avait honte de son personnage principal, et se refusait à en exploiter la mythologie, les talents, les pouvoirs, etc, n'acceptant de les aborder que de biais (le simple fait de priver Danny de l'Iron Fist pendant plusieurs épisodes est assez parlant, à ce titre).

Et je ne parle même pas de la toute fin, qui montre Danny et Colleen dans un Tibet toujours aussi fauché et carton-pâte, vêtus de tenues de randonnée Quechua à 25€... *soupir*

Difficile aussi de se défaire de l'impression d'un changement de direction créative, à plusieurs reprises durant la gestation de la série : certains personnages, intrigues, ou directions semblent avoir été bâclées et/ou sabotés, çà et là, pour évoluer vers quelques chose de moins probant, et de moins maîtrisé.

Ça, ou bien c'est simplement le fait que Scott Buck est un scénariste et showrunner déplorable, incapable de mener sa barque de manière compétente. 

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En somme, alors que les Defenders sont sur le point de se former, on peut se poser la question de l'intérêt de Danny Rand au sein du groupe : de ce que l'on a pu en voir au terme de cette saison, Daredevil est bien meilleur combattant, Luke Cage est plus résistant, Jessica Jones est plus débrouillarde et intelligente (en plus d'avoir une meilleure maîtrise de soi !), et tous les personnages secondaires de toutes les séries Marvel/Netflix ont plus de jugeote et d'intérêt que lui.

À la limite, il lui reste sa fortune...

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