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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Lurdo : Battlestar Galactica, pt. 9 - Saison 4.5

Publié le 4 Mars 2012 par Lurdo in Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, SyFy, Science-Fiction, Drame, BSG

The Face Of The Enemy (10 webisodes) :
Un pseudo-whodunit dans une navette avec Gaeta en lead... mouais. Heureusement, les scénaristes ont l'air de vouloir rattacher ça à ce qui va arriver en saison 4.5, donc ça peut donner quelque chose d'intéressant. Felix vs les Cylons ? Pourquoi pas... 

- 4x11 : C'était sympa. Pas ultime (il y a quelques trucs qui m'ennuient, outre le choix calamiteux du Final Fifth sur lequel je ne vais pas forcément revenir), mais sympa.

Au rayon des trucs qui ne m'ont pas convaincus... principalement Dualla. Sa mort m'a fait à peu près le même effet que celle de Billy, à savoir l'impression d'une réunion de scénaristes, un soir, et d'un échange de ce genre :

"- Ron, il faut qu'on fasse un truc inattendu, pour cette reprise de janvier !
- Ouép : on va révéler le dernier Cylon.
- Nan, encore plus inattendu que ça...
- Tuer quelqu'un ?
- Yup, ça pourrait être fun. Mais faut trouver un personnage secondaire dont tout le monde se fout, et qui n'a rien eu d'intéressant à faire depuis trois plombes, comme ça on ne perd rien...
- On a déjà dégagé Billy, Cally, et l'autre pilote tête à claques, comme ça, tu ne crois pas qu'on devrait tuer quelqu'un d'important, et de surprenant ?
- On ne peut pas, Ron, ils ont tous des contrats en béton armé. Nan, je propose Duella, elle correspond pile poil à ce que je décrivais.
- Dualla, pas duella.
- Tu es sûr ? J'ai un doute, on l'utilise tellement peu souvent..."

Plus sérieusement, voilà, j'ai vraiment eu l'impression qu'ils nous faisaient un suicide histoire de dire, juste pour l'effet choc. Surtout qu'après je ne sais combien d'épisodes où ils l'avaient quasiment oubliée, voilà qu'ils insistent bien lourdement sur le personnage pendant tout l'épisode, ramenant sa relation über-pénible avec Lee sur le devant de la scène, etc... il n'y avait plus le choix : soit elle allait mourir, soit elle était le final fifth, tellement c'était surligné par le manque de finesse de l'écriture...

Donc tout le mélodrame autour de sa mort, etc, ça m'a pas particulièrement convaincu, ce qui, avec la navigation à vue au sujet des Final Five (on pouvait toujours faire des hypothèses, Moore a confirmé dans une interview qu'ils avaient plus ou moins improvisé quant à la nature des Final Five, et que l'idée d'Ellen en tant que Final Fifth ne leur était venue qu'après avoir révélé l'identité des 4 autres...), fait que l'épisode n'était pas parmi les plus passionnants.

Reste que la mythologie avance à grands pas, et ça, c'est bien. J'ai bien aimé tout ce qui concerne Kara, Leoben flippé, etc, même si je redoute un peu une explication wormhole/voyage temporel de la nébuleuse à la Terre pour expliquer la présence de la Viper détruite et du cadavre de Kara (ça serait cohérent, ça tiendrait la route, mais pour le coup, ça ferait un peu trop Trekkien à mon goût pour un univers qui jusque là a éviter les béquilles technoblabla pseudo-scientifiques...).

Alors maintenant, j'ai un peu peur de la direction générale du schmilblick, peur d'une semi-happy end qui verrait tous les persos morts revenir à la vie (sauf si ça s'inscrit dans une optique de fin des temps/ Jesus Baltar/ Monothéisme, etc), peur d'être saoûlé par un retour d'Ellen, peur que ça parte en vrille, en somme. C'est casse-gueule, tout ça.

- 4x12 : Bah bizarrement, j'ai beau avoir très peu d'affection pour la majorité des personnages du show, j'ai bien aimé cet épisode, et je n'ai pas vu le temps passer. Ce n'est pas le best. episode. ever. de BSG, mais ça tenait bien la route tout de même, pour de la mise en place.

Le conflit politico-civil interne à la flotte est logique et cohérent (même si parfois je ne peux m'empêcher de me demander si tout cela n'est pas une manipulation à grande échelle des cylons, qui auraient décidé de saboter l'unité de la flotte de l'intérieur, en mettant sur pieds une pseudo-rebellion...), l'évolution de Gaeta découle directement des pistes lancées dans Face Of The Enemy, je suis content de revoir un Baltar qui prêche à nouveau aux masses, Tyrol s'en remange encore une fois plein la tronche (pour une fois que ce n'est pas Tigh), le problème du deuxième hybride est évacué de manière un peu facile (surtout qu'à l'instant où le doc a annoncé que Tyrol n'était pas le père, j'ai directement pensé au seul pilote masculin à avoir un minimum d'existence dans la série... et bingo, c'était lui le papa !), Saul semble s'habituer au rôle de père de manière un peu trop rapide pour être crédible (et donc il va encore morfler si on apprend forcément que c'est l'enfant de Baltar), Adama et Roslin qui se rebellent et finissent enfin par franchir le pas, c'était sympa... et Zarek est un Magnificent Bastard, comme on dit in english (dommage qu'il sorte bientôt de tôle, j'aurais adoré le voir défendu par Romo). Ah, et grose poilade devant la course de la Présidente dans les couloirs, je sais pas pourquoi.

- 4x13 : Un bottle show supratendu (ce qui d'ailleurs me laisse supposer que la fin de saison sera riche en sfx, avec notamment le retour des maychants cylons pour détruire les traîtres à leur race et le reste des humains). Bon, le cliffhanger est un peu artificiel au niveau des enjeux, comme d'habitude, même si à ce point de la série, on n'est pas à l'abri d'une mort imprévue d'un perso important... mais la fin a de la gueule, quand même.

Sinon, rien à voir, mais sur le front de l'explication générale du show, en y réfléchissant, je penche définitivement pour l'option "sur Terre, il y avait des humains et des Cylons, ils se sont exterminés, et seuls sont restés 5 hybrides, qui ont quitté la Terre pour se mêler aux colonies, et empêcher que cela ne se reproduise (ou, selon l'orientation individuelle des hybrides, gentils ou maychants, s'assurer que cela se reproduise, mais à l'avantage des cylons)". Ça expliquerait pourquoi les Cylons traîtent les FF avec tant de révérence, pourquoi ils sont obsédés par l'idée d'hybridation, pourquoi les FF pourraient revenir à la vie, pourquoi ils vieillissent et pourquoi ils semblent détenir les secrets du passé, tout ça.

- 4x14 : Zarek, noooooooooooooon !!! Romo, yeaaaaaaaaaaaaah !!! Gaeta ? Yaaaaaaaaaaaay !!!

J'aime beaucoup la manière dont Gaeta est totalement dépassé par les évênements, ça lui pendait au nez avec son arrogance, son obstination et sa vengeance aveugle. Quand on n'a pas les bollocks d'aller jusqu'au bout de ses actes, on n'initie pas une mutinerie. C'est aussi pour ça que j'ai largement plus de regrets quant à l'exécution de Zarek, qui est resté fidèle à ses convictions et à ses méthodes jusqu'au bout, et ce même si cela impliquait faire le sale boulot à la place de Gaeta.

Après, Anders entre la vie et la mort, je reste circonspect, surtout avec cette possibilité de résurrection qui reste en suspens (si Anders décède, je suis quasiment sûr qu'il reviendra à la vie... comme Ellen, Kara...)

Bon sinon les cliffhangers de l'épisode précédent passent plus ou moins à la trappe, pas de surprise, et puis en fin de compte, ce n'est pas vraiment gênant ; le retour au premier plan de Baltar fait plaisir ; Laura Roslin qui s'énerve et menace les mutins via l'intercom, mouais, pas convaincu, j'ai trouvé ça too much dans l'interprétation. Ah, et une fissure dans la salle des réacteurs ? Ça sent mauvais pour le Galactica. Je prédis sa destruction dans le series finale, voire même avant.

- 4x15 : Un toutéliage de taille qui peut gêner, mais que j'ai apprécié. Au contraire, même, je le trouve tellement cohérent et réussi que j'en viens à me demander si Moore & co n'ont pas fait un peu d'intox dans leurs interviews, prétendant improviser la moitié de leurs storylines pour dissuader les fans de trop chercher à deviner leurs plans d'ensemble. Ou alors ils sont juste brillants, ce qui n'est pas impossible.

Parce que le fait que Cavill soit au courant de l'identité des FF depuis un bail, cela ne fait que rendre sa première apparition, face à Tyrol, et son "peut-être est-ce que vous êtes un Cylon, après tout ?" d'autant plus jouissive.
Parce que le mystère du Treizième Cylon, Daniel, répond enfin aux questions qu'on se posait sur l'erreur de numérotation dans les séries Cylonnes... et ouvre de nouvelles portes quant à un caméo ou une révélation de dernière minute. (je sais qu'il n'est pas fan du reboot, mais j'adorerais voir Dirk Benedict dans la peau de l'ultime Cylon.)
Parce que la chaîne humains créent cylons - cylons apprennent à se reproduire, mais oublient le principe de la résurrection - cylons et humains en guerre - hybrides retrouvent le secret de la résurrection pour s'échapper, survivre, et tenter de tout reconstruire une nouvelle fois en espérant que la cata ne se reproduise pas est absolument cohérente, logique avec ce dont on pouvait se douter, et s'inscrit directement dans la possibilité que les humains du Galactica sont possiblement eux-mêmes les descendants d'une génération de cylons ayant oubliés comment se régénérer... ou quelque chose de ce genre.
Parce que la résurrection de Starbuck ne peut s'expliquer que par des origines cylons plus ou moins distantes (fille de Daniel ?).
Parce que l'explication de l'arrêt soudain de la première guerre contre les cylons me fait penser à celle de l'arrêt de la guerre contre les Minbaris, dans l'esprit, et que tout ce qui me fait penser à Babylon 5 est bien.
Parce qu'il reste toujours la question du créateur des Final Five, The One True God.
Parce que Baltar est tellement en retrait ( et en l'occurence absent dans cet épisode) que ça ne peut qu'amener à une révélation imminente, du genre c'est lui le One True God (et paf, ça justifierait son statut de Messie tourmentée aux faux airs de Jesus)
Parce que Dean Stockwell roxxe.
Parce qu'avoir un correspondant du Daily Show en chirurgien, c'est fendard.

Le seul vrai problème - et effectivement, je peux comprendre que cela coince auprès de certains - c'est que le show est tellement pressé par le temps, que le destin d'Anders, son opération, tout ça, ça paraît un peu précipité, alors qu'un épisode de plus passé entre deux eaux, à halluciner ou à flotter entre vie et mort, aurait probablement été suffisant pour rendre le tout plus fluide et naturel. Donc là, ça fait un peu tunnel d'exposition nécessaire, mais pas forcément super fin dans l'écriture.

- 4x16 : Et comme par hasard, ça s'effondre lorsque Jane Espenson revient à l'écriture. Encore une fois, j'aime beaucoup Jane, mais pas quand elle se prend au sérieux dans BSG. Et en plus c'est elle qui va écrire The Plan.

Bref, Ellen redevient la biatch acerbe et mordante qu'on détestait tous, Baltar se remet à voir 6, Adama ne fait rien d'autre que de regarder les réparations et filer des flingues aux groupies de Baltar, et l'épisode, comme les précédents de Jane, ne m'a jamais semblé vraiment convaincant, s'éparpillant dans plein de directions, et avec un rythme un peu trop mou pour son propre bien. Décevant.

- 4x17 : Sentiments mitigés. D'un côté, je n'ai juste rien à faire de Boomer/Chief/Helo, donc toutes les scènes émotionnelles à leur sujet m'ont laissé de marbre ; mais bizarrement, l'épisode en lui-même était plutôt bien fichu, avec une manipulation absolue de la part de Cavill et Boomer, et une remise en avant de l'importance d'Hera.

Après, pas vraiment surpris par la virtualité du perso du pianiste, je sentais venir le truc depuis la moitié de l'épisode, et j'ai eu un petit frisson quand All along the watchtower a commencé à retentir, mais j'ai juste détesté le son du piano. C'est tout bête, mais ça m'a gâché l'illustration musicale de la moitié des scènes. (bon, donc Starbuck fille de Daniel, c'est quasiment sûr, ou du moins elle en est une descendante... et si Daniel est le créateur des skinjobs capricans, alors probablement que Starbuck = hybride humain/skinjob, ce qui expliquerait pourquoi elle a certaines des capacités cylonnes, mais reste différente...)

(et à ce moment là... les autres persos "à visions" comme Baltar et la Présidente seraient-ils eux aussi des skinjobs capricans ?)

Par contre, j'attends de voir les ultimes épisodes, mais je ne suis pas certain qu'il ait été très judicieux de préférer faire un tel épisode character-centric si près de la fin de la série, alors qu'il reste tant de trucs à boucler. Ça me fait même un peu peur : je crains qu'ils n'optent pour la solution "laissons la moitié des réponses en suspens, pour obliger les fans à mater The Plan et Caprica."...

- 4x18 : Ça meuble, ça meuble. Bon, d'accord, ça ne meuble pas trop mal, et c'est clairement de la mise en place pour le finale, mais je commence sérieusement à craindre que les trois derniers épisodes soient soit bordéliques au possible, avec trois tonnes d'infos balancées dans tous les sens, soit totalement dépourvus de réponses. Dans un cas comme dans l'autre, ce serait franchement décevant.

Après, en ce qui concerne cet épisode en particulier, je crois que j'ai compris ce qui me dérangeait dans cette fin de saison, depuis deux-trois épisodes : la narration ressemble plus à un patchwork de scènes mises bout à bout qu'à un récit organique dans lequel les évènements et les scènes s'enchaîneraient naturellement, comme ça a pu être le cas dans les meilleurs épisodes de la série. Là, j'ai vraiment l'impression qu'ils ont chaque semaine 60-70 minutes de scènes d'écrites, et qu'ils sont obligés d'en virer un bon tiers pour faire leur épisode de 43 minutes. Résultat, ça saute d'une intrigue à l'autre sans réel enchaînement, et la sauce prend donc très moyennement.

Ici en l'occurence, ça faisait vraiment suite de scénettes centrées sur divers personnages, sans rien pour les unir de manière suffisamment forte et prenante. Et puis franchement, stop avec Adama qui pleure (encore une fois, ce n'est pas la meilleure interprétation de Olmos, et là, ça commence à bien faire).

Après, le vaisseau de Cavill a un chouette design, et Baltar a enfin quelque chose à faire, mais je regrette clairement le Gaius Christ du début de saison, et toute la thématique monothéisme vs polythéisme qui était alors développée. D'ailleurs on m'enlèvera pas de l'idée que la subite disparition de toute cette composante, et le retour de Gaius à un trip plus classique a quelque chose à voir avec les désidératas de Sci-fi Channel...

- 4x19 : Un épisode Lostien dans l'âme.

Parce que les flashbacks qui frôlent le toutéliage (là, on est à deux doigts de Lee qui se bourre la gueule et a un accident de voiture qui emporte toute la famille de Roslin, le truc vachement utile et pas du tout artificiel), c'est mieux quand ça n'arrive pas à la toute fin de la série, quand tout le monde exige des réponses, et que les scénaristes décident que c'est plus rigolo de rajouter encore une couche de pathos à l'ensemble, histoire de faire durer le suspense.

M'enfin bon... entre Baltar-qui-est-comme-son-père, le drama de Lee/Kara/Zack, Roslin-qui-a-un-coeur-et-qui-est-gentille-en-fait, et le fiston Olmos qui part en mission suicide (sympa pour son gamin)... je peux pas dire que ça m'ait passionné.

Du moins jusqu'à la toute fin, vu que brusquement, le show reprend alors un peu de momentum, arrive à se montrer touchant, et retrouve pas mal d'intérêt, malgré un concept de mission-suicide assez redondant avec la mort déjà programmée du BSG et d'un bon paquet des persos. M'enfin, c'est le concept du show, de toujours choisir l'option la plus sombre, dépressive et dramatique possible, donc je suppose que c'est somme toute logique.

- 4x20 : Head Gaius ? Head Six ? (Head?) Kara ? Les prophéties ? Le destin ? God did it.

C'est ce qui s'appelle botter en touche. This is bullshit.

En ce qui me concerne, la question en se pose même plus : BSG, c'était sympa tant que ça a duré, mais je ne suis pas prêt d'avoir envie de remater la série, de regarder The Plan, ou de tenter Caprica (quoique, à la limite, pour ce dernier, je tenterai juste le pilote, pour voir le cast). Parce qu'en prenant ainsi la décision d'évacuer la plus grande partie des mystères restants via (littéralement) un Deus Ex Machina, le show a juste franchi la limite qu'il n'aurait pas dû franchir.

Alors certes, le finale était sympa à regarder, avec du dogfight à gogo (limite trop, d'ailleurs, au bout d'un moment, j'ai un peu décroché des trouzemille fusillades et vaisseaux qui explosent, d'autant que les sfx n'avaient pas toujours le rendu qualitatif habituel), et quelques moments bien trouvés (l'explication de l'Opera House, la rupture de la trève après la réaction géniale de Tyrol, la mort de Cavill, Lampkin président, les dernières images, la mort de Laura, Hendrix, Moore).

Et bon, vu que semaine après semaine, Moore n'a cessé de minimiser les espoirs des fans quant à un toutéliage magistral ("mais non, Daniel le 7ème cylon n'a rien à voir avec le père de Starbuck, on l'a juste introduit pour pas laisser un trou dans la numérotation des cylons"), je ne peux pas dire que j'en attendais grand chose.

Ça tombe bien, c'est ce que j'ai eu :

Les réponses les plus évidentes étaient déjà toutes tracées (trou noir et histoire qui se répête ; dogfight dans tous les sens ; nous sommes tous des cylons), donc pas de surprise de ce côté-là ; les mystères et autres notions les plus intéressantes de la série (polythéiste/monothéisme, Jesus Baltar, la rebellion des centurions, le Septième cylon, etc, etc, etc) ont été évacués, donc pas de réponse de ce coté-là ; restait juste à boucler les destinées respectives des persos, façon Retour du Roi, avec une conclusion à rallonge. Et là, forcément, vu que je n'ai rien à faire des 3/4 des personnages, je peux pas dire que ce finale ait vraiment réussi à me captiver.

 

Bilan global :

Je considère BSG comme un semi-échec... bizarrement, ce n'est pas une surprise pour moi, puisqu'encore une fois, depuis le début, j'ai toujours eu un problème d'attachement au cast, et les errances de l'équipe de prod (errances parfois causées par la chaîne, parfois par des circonstances indépendantes de leur volonté, parfois juste à cause de choix calamiteux) n'ont pas aidé. Mais franchement, la solution magique de Dieu l'omnipotent, elle me laisse un goût amer dans la bouche...

Lorsque l'on y pense, en effet, on pourrait presque caricaturer le message du show comme un "la technologie et la science ne mènent qu'à la destruction/l'homme ne doit pas jouer à Dieu en créant une nouvelle race/le salut et la survie de la race humaine ne passent que par l'écoute de signes divins et de prophéties ancestrales/Dieu vous observe".

C'est plus complexe que ça, j'en suis bien conscient, mais alors que toute la série marchait jusque là sur la fine ligne entre science et religion (y compris pour les visions de Baltar & co, qui étaient pour la plupart volontairement ambigües), ce choix final de virer toute ambiguïté pour laisser place à un concept ouvertement religieux (avec ce que ça comporte de portes de sortie bien pratiques et de mystères non résolus), et à une conclusion limite hippie ("ouais, séparons nous, redevenons des cultivateurs, et faisons des bébés avec les primitifs !") est un peu le saut de requin de la série, en ce qui me concerne. Heureusement, c'était aussi le final du show.

À part ce problème de religion, BSG est aussi symptomatique de l'approche habituelle de Moore, et de sa faiblesse principale de showrunner : les persos partent déjà souvent avec un handicap de par leur casting (là, c'est une partie subjective, je suis d'accord), avec des choix pas forcément toujours faciles et attachants (les persos castés par Moore, que ce soit dans BSG, Caprica, ou Virtuality, ont souvent pour point commun de ne pas être des acteurs "connus", ou particulièrement doués et/ou charismatiques. Résultat, il y a souvent une ou deux têtes qui s'imposent au dessus du lot, tandis que le reste reste transparent, ou pire, énervant) et derrière, Moore s'échine à les rendre en effet antipathiques, sans leur apporter de balance émotionnelle ou de moment de répit.

Ils sont embourbés dans les problèmes, et ils s'y enfoncent chaque fois un peu plus jusqu'à la fin, généralement sans avoir l'occasion de regagner un peu de capital sympathie. Ce qui fait que l'attachement émotionnel est loin d'être un succès. Et lorsque l'attachement fonctionne (un Tigh qui commence alcoolique dépressif, perd sa femme dans un moment affreusement dramatique, etc, mais fait preuve de loyauté dans son amitié avec Adama, ce à quoi le public peut s'identifier), généralement, Moore en rajoute une couche de trop par derrière, histoire d'achever le personnage et sa crédibilité (Tigh qui perd un oeil, devient un Final Five, sa femme qui revient, qui en est un aussi, Saul qui met enceinte la Six, qui perd le bébé, etc, bref, c'est The Passion of The Tigh par Moore Gibson).

En fait, j'ai l'impression que les persos de Moore existent plus par et pour leurs défauts que pour leurs qualités. C'est un choix narratif, j'en conviens, et une manière d'aborder le genre dramatique, mais personnellement je n'y souscris pas franchement.

Ajoutez cela à une incapacité de retomber sur ses pattes à long-terme, ou d'improviser sans se perdre en cours de route, et l'on comprend mieux pourquoi, au final, BSG a des allures de pétard mouillé.

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