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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Critique éclair : True Blood, saison 3

Publié le 3 Juin 2012 par Lurdo in Critiques éclair, Review, Télévision, Drame, Thriller, Comédie, Fantastique, Horreur, HBO, Romance

"Cher Alan Ball,

J'aimerais beaucoup pouvoir dire que j'aime votre série True Blood. Vraiment.

Mais malgré mes efforts les plus sincères, je me trouve vraiment désemparé par votre programme... que la saison soit particulièrement placée sous le signe de la gayitude accrue (rêves de Merlotte, vampires efféminés, scènes de sexe entre Eric et un autre vampire, ou bien entre Lafayette et son nouveau mec), passe encore : c'est le genre (et le public de base) de la bit-lit qui veut ça, donc ce n'est pas une grande surprise ; que le scénario se perde dans les magouilles politiques vampiriques, et autres conflits générationnels entre Maîtres et Progéniture, là aussi, c'est assez classique, à défaut d'être intéressant.

Là où j'ai plus de difficultés, c'est que je m'aperçois progressivement que vos personnages (au mieux) m'indiffèrent au plus haut point. Bill/Eric/Sookie ? J'ai envie de leur coller des baffes les 3/4 du temps, avec leur triangle amoureux en carton-pâte, et le caractère lunaire de Miss Sookie. Les loups-garous introduits cette saison ? Qu'ils soient "gentils" ou "méchants", ils ne sont là que pour faire de la figuration, et ont l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette. Le Roi Vampire et sa petite cour ? Amusants, mais tellement caricaturaux que pour la plupart, ils n'existent jamais comme de véritables personnages, et ne sont que des gimmicks creux. Tara ? Lafayette ? Merlotte ? Jason ? Encore plus agaçants maintenant qu'ils sont traités au premier degré, et dans des intrigues qui se veulent régulièrement sérieuses. Tous les autres personnages secondaires (la serveuse rousse, la redneck werepanther, etc) ? Des digressions sans grand intérêt.

Car c'est peut-être ça le problème que votre saison 3 de True Blood me pose, cher Alan : c'est beaucoup trop premier degré, tout ça.

Et un show comme True Blood, constamment à deux doigts de sombrer dans le ridicule qui tue (le "paradis" des fées, ou encore Bill vs la Reine dans un combat câblé, j'en ris encore), a besoin de cette distance constante pour l'empêcher de s'écrouler.

Une distance que je n'ai pas retrouvé cette année... hormis lorsque vous avez pris la plume, pour injecter à vos épisodes une petite touche de folie et de rythme nécessaire.

Parce que, malheureusement, le reste du temps, c'était un peu l'encéphalogramme plat... une saison 3 qui est partie dans plein de directions, donc, s'est éparpillée très rapidement, et a fini par n'être satisfaisante que sur un seul plan (comme l'année dernière) : celui de Jessica et Hoyt, dont la relation attachante, crédible et développée offre un contraste stupéfiant avec les conneries environnantes.

Seulement voilà : après deux années à sauver les meubles, il va bien arriver un moment où le couple ne suffira plus à me faire continuer votre série, Alan. Une rupture supplémentaire, une rebondissement de trop, et je jetterai probablement l'éponge. Ou alors, je serai si profondément endormi devant le programme que je n'en aurai même pas la force...

Cordialement, et en espérant que vous écriviez plus d'épisodes décomplexés à l'avenir,

Lurdo."

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