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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

SEMAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Heels, saison 2 (2023)

Publié le 17 Novembre 2023 par Lurdo in Action, Catch, Drame, Critiques éclair, USA, Starz, Les bilans de Lurdo, Sport, Télévision, Review

La saison 1 de Heels, diffusée en 2019 sur Starz et chapeautée par Michael Waldron, m'avait laissé étrangement mitigé, alors que c'était pile au carrefour de mes intérêts, entre une distribution attachante, un sujet qui me parle, et une approche intéressante.

Mais l'orientation trop mélodrame familial rural à l'américaine et l'écriture même des personnages - des good ole boys présentés comme pas très futés, pas très instruits, etc, et qui pourtant se lancent régulièrement dans des monologues surécrits sur la vie, l'amour, la famille, etc - m'avaient un peu frustré et, à la longue, avaient fini par sonner faux à mes oreilles.

Deux ans plus tard, donc, retour de la série pour 8 épisodes, avec dans l'ensemble, les mêmes défauts et les mêmes qualités...

Heels, saison 2 (2023) :

Alors que son frère Ace (Alexander Ludwig) quitte Duffy pour se ressourcer, Jack Spade (Stephen Amell) se retrouve au pied du mur, lorsque Gully (Mike O'Malley), son rival de toujours, lui impose de participer à un crossover entre leurs deux fédérations, sous peine d'être assigné en justice et ruiné...

Mêmes qualités et mêmes défauts, et ce dès le premier épisode de la saison, un épisode dont on peut se demander s'il était particulièrement pertinent : un gros épisode flashback sur le suicide de Papa Spade, son enterrement et les réactions immédiates de chacun, qui s'avère assez redondant au final, et fait démarrer la saison sur un pied assez instable.

Une saison qui, au final, va s'articuler narrativement autour de plusieurs axes intimement liés : d'un côté, Crystal, qui se développe en tant que catcheuse et devient une star (une sous-intrigue plutôt bien menée dans l'ensemble) ; en parallèle, la rédemption d'Ace, quasi-spirituelle, alors que ce dernier part en road-trip, tombe d'une falaise, et revient dans le ring sous le gimmick de The Condamned, un mélange de Sting et d'Arrow (là, honnêtement, c'est tout le contraire de l'intrigue de Crystal, c'est maladroit, c'est parfois assez risible, mais en même temps, c'est le personnage, un peu idiot, qui veut ça) ; le tout, encadré par le crossover avec la ligue de Gully, qui menace les Spade de leur faire un procès si le tout ne se déroule pas comme il le désire... le tout pour tenter de séduire une plateforme de streaming.

Des sous-intrigues qui se mêlent et se répondent avec plus ou moins de bonheur, pour une conclusion toute simple : la série reste assez réussie quand elle se concentre sur le catch, sur les relations entre les deux promotions, sur l'action et sur les éléments qui y sont rattachés (avec caméos de CM Punk et d'AJ Lee en prime, ainsi que quelques autres visages familiers en arrière-plan), mais elle est nettement plus laborieuse et maladroite quand donne dans le mélodrame familial et professionnel.

D'autant que l'écriture a tendance à rendre assez antipathique certains personnages, sous prétexte de développer ceux-ci : Willie vire totalement dans l'alcool, bousille sa vie de famille et envisage de trahir les Spade ; la mère d'Ace et de Jack est détestable du début à la fin de la saison ; Stacy, la femme de Jack, qui passe la saison à fouiner dans les affaires de la fédération, et à demander des réponses "parce qu'elle est la femme du patron"... et puis bien sûr Jack, Ace et son père, tous bornés dans un sens ou dans l'autre.

D'autant qu'il y a une vraie tendance à la leçon de morale dans ces grands monologues qui parsèment toujours autant la saison - oui, ces personnages à l'éducation défaillante continuent de nous asséner des déclarations pleines de valeurs judéo-chrétiennes, ils citent Shakespeare, ils partent dans des considérations philosophiques et existentielles... à ce point de la série, c'est délibéré, et il ne faut plus s'attendre à ce que cela change.

Wild Bill, notamment, a droit à de multiples discours, à mesure qu'il s'installe dans le rôle de mentor en coulisses - c'est d'ailleurs probablement là l'une des réussites de la saison : le développement de Wild Bill, qui profite notamment largement de flashbacks se déroulant dans les années 90 et juste avant le suicide de Papa Spade. Porté par l'interprétation de Chris Bauer, Wild Bill ressort grandi de cette saison, moins caricatural, plus touchant, bref, c'est une réussite sur ce plan...

Une réussite qui trébuche un peu dans le final, quand les scénaristes laisse présager de problèmes cardiaques pour le personnage : mouais... un peu à l'image du reste du final, bourré de grosses ficelles, et notamment ce cliffhanger de fin, qui paralyse Jack à partir de la taille suite à une Shooting Star Press pourtant parfaitement exécutée.

Bref, une saison 2 dans la droite lignée de la première au niveau des qualités et des défauts : c'est mélodramatique, les longues tirades sonnent toujours un peu faux, mais c'est bien interprété et ça se regarde globalement assez facilement, malgré toutes les grosses ficelles du tout.

Après... compte tenu du public de niche, de l'écriture très particulière, et de la grève, l'annulation de la série avant sa saison 3 n'est guère surprenante.

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