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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Un film, un jour (ou presque) #1306 : The Dark Knight Rises (2012)

Publié le 24 Septembre 2020 par Lurdo in Action, Cinéma, Critiques éclair, DC, Drame, Fantastique, Review, Thriller, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

The Dark Knight Rises (2012) :

Brisé par son combat contre le Joker, huit ans plus tôt, Bruce Wayne (Christian Bale) vit comme un reclus dans son manoir. Jusqu'à ce que Bane (Tom Hardy), un dangereux terroriste fanatique, arrive à Gotham et menace de détruire la ville avec une arme atomique. Confronté à cette menace inédite, Batman est contraint de reprendre du service, mais bien vite, il va réaliser que Bane est bien plus fort et dangereux qu'il ne le pensait...

Une conclusion de trilogie qui arrive tardivement, et qui donne constamment l'impression que personne au sein de la production n'avait la moindre motivation (autre que contractuelle et financière) à créer ce troisième opus.

Il faut dire que tenter de résumer plusieurs arcs narratifs entiers de l'univers Batman (Knightfall, No Man's Land, Dark Knight Returns) en 2h30, et ce sans mettre Batman plus de 30-45 minutes à l'écran, c'est compliqué, et c'est un défi qui demanderait quelqu'un d'autre que le duo Goyer/Nolan à l'écriture.

Déjà, parce que les choix créatifs sont peu probants : la voix de Bane est plus ou moins risible dès sa première apparition, le personnage de Miranda Tate arrive comme un cheveu sur la soupe (et répète le twist éventé du premier film sur l'identité de "Ducard"), le personnage de Wayne/Batman finit par paraître bien peu héroïque (pour un chevalier en croisade contre le crime, ce Bruce Wayne n'aura finalement endossé le masque qu'un an ou deux, et aura jeté l'éponge bien vite avant de partir en retraite), et la décision de faire disparaître Alfred du film à mi-parcours (Michael Caine était trop cher ?) après avoir passé un savon à Bruce n'est guère plus convaincante.

Et puis il y a l'orientation globale du métrage : en l'absence de Bruce Wayne/Batman, il faut bien meubler, et ce remplissage passe par une place accrue laissée à Gordon et à "Blake", un jeune policier idéaliste (dont on apprend, à la fin du film, que son prénom est Robin... parce que visiblement, les scénaristes pensaient qu'ils avaient trop bien brouillé les pistes en changeant son nom, et qu'un jeune héros idéaliste qui découvre la batcave et l'héritage de Batman une fois celui-ci disparu, ce n'était pas assez clair).

Le film prend donc fréquemment des airs de Gotham Central approximatif, plus intéressé par le quotidien d'un Gotham sous occupation que par le héros principal de la série. Un héros cassé de partout, grabataire, mais qui se remet comme par enchantement après six mois de musculation magique et spirituelle au fond d'un trou (on sent que Nolan/Goyer voulaient utiliser les Lazarus Pits de Ras Al Ghul, mais qu'ils étaient coincés par leur pseudo-réalisme... ce qui, paradoxalement, a rendu leur solution encore moins convaincante).

De manière assez intéressante, cela dit, le personnage de Catwoman est plutôt réussi et convaincant (un spin-off sur son duo formé avec Juno Temple aurait été le bienvenu, à l'époque) et il y a quelques moments plutôt réussis et spectaculaires, çà et là.

Le problème, à nouveau, reste cependant l'écriture. Une écriture pataude au niveau de ses métaphores (le puits, la psychologie de Bruce), de ses thématiques (la révolte du peuple contre les élites, transcender la souffrance et le traumatisme pour en ressortir plus fort, etc), de ses dialogues, qui fait de Batman, plus que jamais, un super-CRS, allant même jusqu'à lui faire prendre part à la charge de la Police contre les troupes de Bane (constituées de tous les criminels de la ville).

Une conclusion de trilogie qui continue de souligner les soucis de l'approche Nolan, qui n'a jamais vraiment réussi à gérer son personnage principal, à le mettre en valeur autrement que comme un vecteur de thématiques pseudo-profondes sur l'héroïsme, et tout et tout, et à atteindre un dynamisme visuel que Batman, plus grand artiste martial de la planète et détective hors-pair, aurait mérité.

Le plus faible épisode de la trilogie, un film faiblard, un Batman sans Batman, bourré d'approximations et de choix créatifs vraiment discutables.

2.25/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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