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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Halloween Oktorrorfest 2016 - 67 - Evidence (2013)

Publié le 15 Octobre 2016 par Lurdo in Critiques éclair, Cinéma, Oktorrorfest, Review, Halloween, Horreur, Thriller

Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...

Evidence :

Dans une station service abandonnée du Nevada, à quelques kilomètres de Las Vegas, un groupe de touristes (Caitlin Stasey, Torrey DeVitto, Svetlana Metkina, Dale Dickey, Nolan Gerard Funk et Albert Kuo) et le conducteur de leur bus (Harry Lennix) accidenté ont été massacrés par un tueur anonyme, laissant derrière eux plusieurs caméras aux bandes partiellement utilisables. Des spécialistes des forces de l'ordre (Radha Mitchell, Stephen Moyer) passent alors ces images au crible, pour tenter de mieux comprendre ce qui s'est produit...

Moui. Après la journée d'hier, et ses films particulièrement mauvais, j'espérais quelque chose de plus intéressant pour aujourd'hui, et malheureusement... ce n'est pas aussi simple.

Parce qu'ici, le réalisateur de Phénomènes Paranormaux (un semi-found footage déjà assez médiocre, sur des extraterrestres, avec Milla Jovovich) a décidé de jouer la carte du métadiscursif, pour s'attaquer plus frontalement au genre du found footage. Soit. On a donc droit, ici, à des officiers de police (au jargon pseudo-technologique digne d'un mauvais épisode des Experts) qui étudient des bandes retrouvées : on regarde donc des personnes qui regardent littéralement du found footage, mise en abîme, tout ça....

Et ça marche... un temps.

(attention, spoilers)

Après l'introduction du film (une ouverture totalement gratuite en plan tournoyant et en image figée numérique, sans aucune raison pratique ou intrinsèque, mais qui a au moins le mérite d'attirer l'attention), on a droit à la présentation des personnages pendant la première demi-heure, et à une tentative de les rendre sympathiques et attachants. Ça ne fonctionne pas véritablement, mais passons, ça reste un minimum intéressant, parce qu'on se surprend à scruter les moindres détails de chaque image, pour tenter de deviner vers quoi se dirige le film.

Puis, à partir de l'arrivée dans la station service abandonnée, le film bascule dans un slasher basique filmé en found footage tremblotant, et là, ça commence à se gâter. Car si le réalisateur parvient à injecter un peu de tension (principalement à base de jump scares faciles provoquées par des parasites numériques et des gros bruits qui font sursauter), le tout finit par être une autre grosse demi-heure d'actrices qui crient constamment, d'images en pseudo-vision nocturne assez immonde, et autres morts en vue subjective. De quoi assez rapidement agacer, d'autant que le spectateur est plus intéressé par le whodunit du tout : mais là, problème, le script tente d'aiguiller les soupçons du spectateur de manière un peu trop évidente.

En effet, tout spectateur normalement constitué soupçonnera immédiatement, avant même l'arrivée dans la station service, le petit ami frustré, et le conducteur de bus, tous deux très louches. Des soupçons qui se renforcent puisqu'on ne les voit pas mourir à l'écran... et puis on se dit rapidement, alors que le film semble de plus en plus pencher vers l'hypothèse du conducteur, que tout ça est trop gros. Et qu'à l'identique, l'absence totale du petit ami depuis vingt minutes est trop évidente pour être la bonne réponse au mystère.

Pourtant, il n'y a pas d'autre hypothèse plausible, compte tenu du sexe du tueur, à la carrure, à la force, à la silhouette, et aux mouvements clairement masculins... et puis soudain, le scénario nous montre que l'une des héroïnes a survécu, et un frisson glacial parcourt l'échine du spectateur : ils n'auraient pas osé, tout de même ?

Tenter un twist aussi bancal que "c'est l'actrice ambitieuse présentée comme l'héroïne, et qui fait 45 kilos toute mouillée, qui a tué et dépecé toutes les autres victimes !" alors que pendant tout le métrage, c'était clairement un homme d'un mètre 85/85 kilos sous le masque du tueur... ?

Et bien si.

Et là, on finit par se demander si c'est du génie, ou du gros foutage de gueule (pour parler franchement), puisque la plausibilité de ce twist et de la manière dont il est révélé (avec publication virale des vidéos, montage, etc) ne tient pas la route dès que l'on commence à y réfléchir un peu, que les motivations des protagonistes sont, au mieux, discutables, que la chronologie de tout le métrage est très improbable...

Bref, on réalise, à la toute fin, que le script n'est qu'un empilage d'artifices narratif forcés, qui n'a qu'un seul objectif : tromper le spectateur et paraître malin, quitte à ce que pour cela, l'échafaudage scénaristique soit aussi solide qu'un château de cartes en pleine tornade.

Mais malgré tout... je ne me suis pas ennuyé. Et je dois dire que j'admire le réalisateur d'avoir eu les bollocks de proposer un twist aussi pourrigolo.

Allez... un généreux 2.5/6 pour l'ensemble.

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