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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Un film, un jour (ou presque) #766 : MOIS FRANÇAIS - Un Homme à la Hauteur (2016) & Brice 3 (2016)

Publié le 21 Juillet 2018 par Lurdo in Critiques éclair, Cinéma, Review, France, Comédie, Romance, Aventure

Pendant un mois, à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française... ​​

Un Homme à la Hauteur (2016) :

Avocate talentueuse et sculpturale, Diane (Virginie Efira) reçoit un soir un appel d'Alexandre (Jean Dujardin), un homme drôle, intelligent, riche et cultivé, qui a retrouvé le téléphone portable qu'elle avait perdu. Rapidement, le duo se rapproche, mais il subsiste un problème : Alexandre mesure 1m36, et cela complique fortement les relations de Diane avec ses proches.

Adaptation d'un film argentin, cette comédie romantique française repose entièrement sur deux choses : son couple principal, et les effets spéciaux permettant de rendre crédible la taille de Dujardin.

Et si le couple Dujardin/Efira fonctionne plutôt bien (malgré des dialogues et un script parfois assez laborieux), les effets spéciaux posent un gros problème. Problème de cadrages, de rapetissage, de proportions, de tenues, de positions, la taille de Dujardin change constamment, n'est jamais homogène et tout simplement jamais vraiment crédible (dans l'immense majorité des scènes de romance et de dialogue, Dujardin semble simplement être assis 50 centimètres plus bas qu'Efira, et le reste du temps, il semble sur fond vert).

Ce qui pourrait passer, à la limite, si le reste du film était prenant, attachant et réussi. Malheureusement, il est assez difficile de s'identifier ou d'apprécier cette romance de personnages richissimes et privilégiés, avocate et chefs de cabinet d'architecte très aisés, qui dépensent sans compter, à base de jets privés, d'argent à gogo, de soirées privées, de vernissages, etc

Et comme à part ça, le film est particulièrement balisé et mollasson, avec des personnages secondaires assez moyens (tout ce à trait à Cédric Kahn est forcé au possible), une illustration musicale assez "publicitaire" et un propos basique et simpliste sur le handicap et la différence... on se retrouve avec un film inégal, qui aurait bénéficié d'être moins élitiste et plus abouti d'un point de vue technique.

2.5/6

Brice 3 (2016) :

Une décennie après avoir trouvé sa vague et sa sirène, Brice (Jean Dujardin) est retombé dans ses mauvaises habitudes, et vit à nouveau une routine des plus insipides, à attendre une vague qui ne vient jamais. Mais lorsqu'il reçoit un appel à l'aide de Marius (Clovis Cornillac), et qu'on l'expulse de sa caravane, il n'a d'autre choix que de rejoindre son ami à l'autre bout du monde... après un détour par Hossegor, pour y confronter Igor (Bruno Salomone).

Le premier Brice de Nice était une comédie sympathique et décalée, qui partait d'un best-of des sketches du personnages pour développer, avec une certaine poésie absurde, l'histoire d'un personnage immature et benêt à la recherche de ses rêves ; avec en prime des numéros musicaux amusants, un travail plutôt drôle sur les bruitages, et un Cornillac à fond dans son personnage. Du 3.75 ou 4/6, en somme, pour peu qu'on adhère au personnage et à son style d'humour.

Cette suite, qui arrive 12 ans plus tard (Dujardin est un peu fatigué, mais ça passe à peu près), adopte dès son introduction un tout autre angle d'attaque : celui du narrateur non fiable, en l'occurrence un vieux Brice grabataire qui raconte sa vie à une bande d'enfants sceptiques (ça donne un peu l'impression de se retrouver devant l'une des vidéos de Papy Grenier, mais bon...).

Ce qui permet bon nombre de ruptures dans le récit, et d'innombrables fantaisies numériques et imaginaires (comme un passage animé façon Dragon Ball Z) durant lesquelles Brice raconte n'importe quoi.

C'est bien dommage, franchement, parce que ça retire toute forme de réalisme au récit, qui devient un gros cartoon du début à la fin, notamment dans sa seconde partie, lorsque Brice affronte son double maléfique qui a créé un Briceland à Hawaii, où il règne en maître incontesté : le film perd tout enjeu réel, et on se doute très rapidement de la pirouette finale, qui tombe un peu à plat.

Après, ça reste sympatoche à regarder, sans rien d'exceptionnel, même s'il faut signaler que Bruno Salomone a plus à faire que dans le précédent (ce qui est toujours appréciable), qu'on a droit à une mini-réunion des Nous Ç Nous (ce qui fait toujours plaisir), et que ni Alexandra Lamy ni Élodie Bouchez ne reprennent leurs rôles (dommage... mais même Cornillac ne fait guère plus ici que de la figuration, éclipsé par le double rôle de Dujardin).

En somme, c'est très moyen, tout ça, c'est une suite tout à fait superflue, et un peu comme pour le premier film, ça mérite un

2.75 ou 3/6, selon que l'on adhère à cette nouvelle direction ou non.

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...

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